vendredi 6 novembre 2015

ON F’RAY MIEUX DE DEMANDER A MICHEL ! / France en danger.

« Vous qui, comme moi, êtes Américains, ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. Vous qui, comme moi, êtes citoyens du monde, ne vous demandez pas ce que les États-Unis peuvent faire pour le monde, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour le monde (1) ».



 Facile à dire, répondit Marwane (2) quand tu es milliardaire, et que tu viens d’être élu, à quarante-trois ans, président des États-Unis d’Amérique ! Mais lorsque, dans ton pays, tu ne peux ni travailler, ni te soigner, ni te loger, ni t’instruire, ni voter librement, ni exprimer ton opinion, ni même circuler dans les rues à ta guise, que vaut l’adage de John F. Kennedy ? Pas grand-chose !"
Faute de savoir ce qu’aurait dit Onfray (3) dans notre contexte plus favorable, pardonnez mon grain de sel sans prétention aucune : nous sommes entre nous sur Agoravox, non ? Alors, JFK s’est-il hasardé à demander à son propre père, pro-nazi notoire, mouillé avec la mafia, pour faciliter justement l’élection de son fils, comment il se situait par rapport à la belle formule du discours d’investiture ? Toujours en pensant à JFK mais aussi à Clinton et à nos chers monarques républicains, nous n’aborderons pas la question sous l’aspect du sacrifice de la vie privée obligatoirement consenti pour ceux qui accèdent à un destin national. Que fait-on pour le pays lorsque le sang chaud des ébats personnels est inversement proportionnel au sang-froid des débats publics ? 

Bref, c’est parce que les hommes, les anonymes, rêvent d’un monde idéal qu’ils se laissent facilement embarquer par les exhortations éthérées de semblables qui leur semblent supérieurs. Tous les candidats au vertige présidentiel l’intègrent à divers degrés dans la stratégie de campagne... Le “mon ennemi, c’est la finance”, en plus terre-à-terre, s’inscrit aussi dans ces procédures politiques destinées à exalter collectivement. Et même les plus lucides s’y laissent prendre !
Le problème avec ces sermons foncièrement hypocrites, originaux, seulement, pour la mise en forme de principes convenus, est que les dirigeants qui les tiennent, poussés, encouragés par une cour prétendument républicaine de conseillers, de hauts-fonctionnaires, tous serviles car encourant la disgrâce, font tout pour que le peuple les confonde avec le pays. C’est parce qu’ils sont le pays qu’il peuvent enquiquiner ceux qui ont le malheur de contester leur personne en criant par exemple “Hollande, démission !”. C’est parce qu’ils étaient le pays qu’ils fustigeaient jadis « Avec ce que la France a fait pour toi ! »... Jadis parce que, aujourd’hui, le web et ses faisceaux multiples d’informations dévoile les dessous peu glorieux et pas honorables du tout d’une réalité politique assimilable à de la prédation. Aussi, maintenant que, sur la défensive, ils n’osent plus que riposter « On ne peut pas dire qu’on n’a rien fait ! », ne les lâchons plus jusqu’à ce que les moins coupables parmi eux laissent échapper qu’on n’en fait jamais assez pour ses concitoyens parce que le pays c’est NOUS et non l’hologramme manipulé par les gouvernants ! N’abondons surtout pas dans leur réalisme, ce serait accepter qu’il faut malheureusement prendre en compte les lobbies, les mafias, les manipulations inavouables et autres sales besognes.
Agir pour le pays, c’est le curer d’une gangrène dont les politiques, pour le moins, s’accommodent trop naturellement. Et ne rétorquez pas qu’il faut être naïf pour se bercer de la sorte : la nature de l’homme étant ce qu’elle est, ce n’est pas exiger l’idéal, c’est seulement tendre vers, quitte à exiger une démocratie vraie, serait-elle le pire des régimes à l’exception de tous ceux qui l’ont précédé.

Accessoirement, puisque l’essentiel est que nous nous en portions mieux, revenons sur la brillance éteinte des propos de Kennedy... Nous qui sommes Français, ne nous demandons plus s’il faut changer les organes et les pièces. Nous qui sommes citoyens du monde, plutôt que d’être à sa traîne, ne nous demandons plus si la promotion d’une démocratie retrouvée en vaut la peine. Peu importent les classements Pisa ou AA+, nos antécédents font que le ferment n’est pas mort. C’est sûrement pour cette raison que nous avons à subir la perfidie de ceux qui feignent de moquer une “Grandeur" si décatie et anachronique que ce serait folie que de la revendiquer (souvenez-vous de ce mickey de Donald Rumsfeld raillant la “vieille Europe” !). Ces envieux veulent seulement cacher combien ils profitent d’un système que l’esprit français justement reste toujours capable de contester. Et si ces perfides craignent trop pour leurs rentes de situation, nombreux sont les peuples qui espèrent une voix de la France enfin audible, accessoirement, rappelons-le.



(1) J.F.KENNEDY / discours d’investiture / 20 janvier 1961.
(2) Marwane Ben Ahmed / Jeune Afrique / 5 sept 2012.
(3) évoquant l’accueil chaleureux du couple Kennedy par “le général" http://blogs.mediapart.fr/blog/monkeyman/191111/un-extrait-dun-entretien-entre-m-sarkozy-et-m-onfray-en-avril-2007-2eme-phttp://blogs.mediapart.fr/blog/monkeyman/191111/un-extrait-dun-entretien-entre-m-sarkozy-et-m-onfray-en-avril-2007-2eme-p
MEDIAPART, attaqué fiscalement pour sa liberté d’expression, par un pouvoir judiciaire aux ordres qui devrait plutôt en user plus souvent contre les fraudeurs et les corrompus bien en cour, eux ! 

images autorisées wikimedia

mercredi 4 novembre 2015

DANS LE PORT ANKYLOSÉ / Mayotte en Danger

TWITS TWITS LEO (du jour)

‪#‎Mayotte‬ Le port Le préfet lourd d'1 État fautif tire un plan sur la comète en gommant les méfaits passés... "Encor des mots, parole parole"

#Mayotte A propos du port à la dérive depuis longtemps (inertie étatique), la langue de bois du préfet : "il est promis à un bel avenir !"

#Mayotte 1 préfet lourd mais moins flagorneur et coupable que lorsqu'il a qualifié, manquant de neutralité, l'islam de "belle religion" !

#Mayotte Le port ? Europe, Réunion, Maurice puis seulement Mayotte... en bout du monde ! Et tintin le post-acheminement sur zone Mozambique!

#Mayotte Le Port ? Tintin les tonnes de thons pillées sur ZEE ! Les navires immatriculés Mayotte déchargent aux Seychelles... Merci préfet!

#Mayotte Le port ? Ombilic stratégique bradé au trust privé Mayotte Channel Gateway... english, classe ! Merci préfet, "dieu vous l'rendra"!

Mayotte En Danger Sur le fiasco et l'irresponsabilité politique à l'époque pourtant des 47 jours contre la vie chère ! http://www.mayotte-observer.com/.../creation_des_grands...

mardi 3 novembre 2015

GARE AUX AMIS QUI VOUS VEULENT DU BIEN ! / Mayotte, France en Danger

A gauche toute, les “droitsdel’hommistes” à tout crin ont des idées néfastes (on ne peut accueillir toute la misère du monde et il serait normal de s’occuper d’abord des siens, non ?)
A droite toute, les “yaqu’àfautqu’on” sont pires car ils mentent, manipulent les sources et exagèrent pour justifier des analyses extrêmes allant jusqu'au racisme. Leur parole devient exponentiellement infecte quand les quidams qui la gobent et la répètent sans réfléchir ni vérifier en démultiplient la nocivité sur les réseaux sociaux.
Ce matin un pauvre “àl’insudesonpleingré” a cru faire passer une info altruiste en subordonnant son opinion à une publication d’un site partial, partiel et provocateur, pour ne pas dire puant.
Le mot en question est d’un nommé Manuel Gomez, journaliste, écrivain. Il a joint sa photo : ses affidés doivent trouver qu’il a une bonne bouille, moi non...
Commençant par titrer “ MAYOTTE : CHARIA ET POLYGAMIE APPLIQUEES DANS CE DEPARTEMENT FRANCAIS !”, jouant au faux modeste “Je ne suis pas très calé en géopolitique aussi je souhaiterais qu’un éminent spécialiste...", il ne cache rien de ses sympathies politiques quand il feint de se demander pourquoi Sarkozy a fait de l’île un département.
Sur ce point, qu’il daigne déjà entendre deux mots de la part “de l’éminent spécialiste” que je suis (vous en doutiez ?). Si les présidents des Français détiennent un pouvoir rappelant celui des rois de l’Ancien-Régime, Nicolas Ier a juste eu le mérite d’être en fonction à l’échéance fixée par la République pour la départementalisation de Mayotte. Simple concomitance. 
Ce monsieur relève ensuite “ le taux de fécondité le plus élevé d’Europe ”, sa seule remarque censée et audible se complétant par une remise en cause du “ droit du sol”...  Relevons encore qu’à la date de son papier (nov 2014), si ses 50 % de clandestins sont plausibles, on peut ajouter qu’il est admis aujourd'hui (même si les chiffres souffrent de rétention de la part des autorités) que la population de Mayotte se situerait entre 300 et 400.000 personnes et que les étrangers, légaux ou pas sont plus nombreux que les Français (1). Et quand il pense que le nombre de naissances à Mayotte (il vise aussi la Guyane) nous plombe, qu’il sache que l’Empire Français s’honorait de compter 110 millions et 623.000 habitants en 1936...
Ensuite, que Manuel Gomez souffre que je lui dise “FAUX” pour les 300 millions d’euros que coûteraient chaque année les reconduites aux frontières ! En effet, les reconduites par la PAF, la gendarmerie, la douane, la marine, la sécurité publique, correspondraient à une dépense de 5 millions alors que l’entretien des clandestins qui restent s’élève, lui, à 60 millions/€ (surtout pour l’Éducation Nationale et la Santé).
Manuel voudrait ensuite nous en faire avaler de grosses lorsqu’il ment effrontément en disant qu’il y a le RMI, les allocations et les aides dispensés aussi généreusement qu’automatiquement (qu’il feuillette donc les archives de “Mayotte en Danger” pour constater combien les allocations familiales sont très inférieures et limitées à trois enfants !)
Quelle honte, ensuite, quand ce monsieur ose parler du milliard et des 300 millions d’€ que coûte Mayotte à la France, comme s’il fallait chiffrer ce que “coûte” une région métropolitaine ou la part de budget engloutie par Paris... comme s’il fallait comparer aux 360 millions d’aide au Mali (dernièrement sous le règne de François II le Piteux)...
Toujours dans la surenchère, Gomez veut revenir sur l’Histoire et plus particulièrement sur le refus des Comores en 1974, ce qu’il déplore puisque la départementalisation en a été la conséquence à terme. Ah ! ces Mahorais qui, après les Anglais, les Prussiens et les Russes, nous ont envahis en 1841 et qui ne veulent plus nous libérer !
La langue de vipère en rajoute avec les 95% de musulmans, la polygamie et qu’ils “ ne parlent pas notre langue” ! Que lui répondre sinon que tant que quiconque est Français avant d’être musulman, sa situation ne contredit pas les principes républicains. La polygamie, elle, n’est pas plus réglementée ou légalisée que les pratiques adultérines. Quant à la langue nationale, elle a toute sa place sur l’île, sa juste place (on aimerait ajouter "rien que sa place" !).
Concernant les cadis qui appliqueraient la charia, si, malheureusement, un flou juridictionnel a pu occasionner des dérapages condamnables tel ce jugement, en 1991, d’une femme adultère condamnée à être enterrée vivante avec son amant, arborant deux cachets “République Française” (voir post du 8 septembre 2015, toujours dans Mayotte en Danger), si les autorités manquent à leurs obligations en allouant de l’argent public pour lesdits cadis, les secrétaires et la location des bureaux afférents, il est exagéré de parler de charia en tant que gouvernance étatique. 
Gomez embraye ensuite sur tout ce que la polygamie entraînerait comme dépenses sociales avec la déclaration des épouses de premier rang et les autres... je lui laisse la responsabilité de comptes dont je doute et qui, pour le moins, sont à l’opposé des quelques sources à ma disposition (2).
Ensuite, c’est le chapitre “fainéantise” pour celui qui touche l’assistance de l’État tout en étant libre d’aller à la pêche et de cultiver le lopin de terre... Gomez nous fait du copié-collé d’un autre site bleu-blanc-rouge qui prétend “riposter” et il ajoute qu’un Francilien n’est pas aussi bien loti qu'un Mahorais !
En vertu de quoi, l’auteur avance que le peuple de France a le droit de choisir ou de rejeter Mayotte. Je lui conseillerais aussi un référendum du même genre pour l’Alsace, la Bretagne, la Corse, les Basques, l’Occitanie ? Il va même jusqu'à travestir la vérité concernant l’Algérie (3) où les Algériens n’auraient pas eu le droit de voter... sauf que wikipedia (qui doit mentir ou au moins se tromper, précise “.../... Ont voté les électeurs de la métropole, de l'Algérie.../..." 

Décidément les scribouillards patentés lepénistes abusent la conscience de ceux qui les suivent et lisent aveuglément. L’un d’eux, Manuel Gomez, soi-disant écrivain journaliste, les trompe et les méprise avec des approximations et des mensonges. Même si les déficiences d’un État, desservi par des politiques retors alliés à des hauts fonctionnaires complices et liés tels des vases communicants, font que des citoyens toujours plus nombreux veulent changer les règles du jeu, ce n'est pas en suivant les patrons de Gomez que le changement se fera (certaines de leurs revendications seraient-elles légitimes). Marine et sa clique convoitent seulement les bonnes planques aux frais du contribuable et après la peste PSUMP, c’est le choléra qui nous plomberait, encore pour des lustres !     

(1) un rapport du sénat de M. Henri Torre dit déjà en juillet 2008 “ .../... la perspective d'une population majoritairement composée d'immigrés clandestins ne pouvant être, à terme, totalement exclue..../...”   
(2) une simulation sur le site de la CAF donne, pour une mère isolée avec 5 enfants (2, 4, 7, 9 et 11 ans) 626,49€/mois d’allocations, 575,14 au titre du Paje, pas de RSA ni d’alloc logement.
(3) La question posée était : « Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le président de la République et concernant l'autodétermination des populations algériennes et l'organisation des pouvoirs publics en Algérie avant l'autodétermination ? »

Le rapport du Sénat est ici http://www.senat.fr/rap/r07-461/r07-46117.html... Allez chercher vous-même celui de Gomez, si le cœur vous en dit : je m’en voudrais de faire de la publicité positive à ce genre d’individu.

mardi 27 octobre 2015

QUAND LES AUTORITÉS SÈMENT LA VIOLENCE ET L’ANARCHIE ! / Mayotte, France en danger !

    Alors que les marches contre les violences, les menaces de grève générale, les chasses aux clandestins se multiplient, les bisbilles entre Mahorais risquent de se transformer en batailles de rues. 

    Suite à la fermeture administrative (dangerosité) de l’établissement de Sada1 en bas du village et de l’accueil des enfants sans école en haut de la ville, à Sada2 (près du collège), les parents du bas qui antérieurement souhaitaient des transports (1) voudraient se prévaloir de la triste pratique des rotations  (deux classes pour un même local) pour renvoyer les premiers occupants l’après-midi. Pour forcer la main, ils semblent même décidés à tenter un coup de force ce matin, en bloquant l’école de l’hospitalité !  Sauf que, comme l’a raconté la Fontaine, le petit lapin n’a pas l’intention de laisser faire la belette... Chaque camp rameute ses renforts pour marquer le territoire... enfin, en théorie, parce que la pluie... Le reporter de Kwezi confirme à l’instant (6h 40) qu’il tombe des cordes, que l’école est fermée par une chaîne cadenassée, que quelques “échauffourées” entre parents auraient eu lieu...
    Le tonnerre gronde dans tous les sens (6h 51) ! Quelle sera la suite des évènements ? Faut-il en appeler au jugement du chat de la fable ? 
    A mon avis, il ne faut surtout pas en appeler au système, et ce, à plus d’un titre !
    
D’abord, l’État, loin de respecter ses obligations légales, reste particulièrement défaillant concernant l’égalité républicaine. Pour ne parler que de l’actualité récente, l’hôpital se décharge de ses obligations en imputant la note aux familles en cas de décès dans ses murs (hier une facture de 3900 euros pour un corps gardé dans un conteneur frigorifique vu que l'hôpital ne dispose pas de chambre mortuaire !). Pour en rester au bilan catastrophique de l’Éducation Nationale à Mayotte, notons que les autorités se cachent derrière le mensonge et l’interprétation malhonnête des chiffres... 11 salles seulement construites en 2015 pour plus de 100 annoncées (AFP) ! 
http://lejournaldemayotte.com/une/constructions-scolaires-macedoine-de-chiffres/

    
Ensuite parce que ceux qui sont censés servir l’État donnent l'impression de pratiquer avant tout une charité si bien ordonnée qu’elle consisterait essentiellement à se payer sur la bête... en toute légalité concernant les avantages et le salaire faramineux d’une vice-rectrice par exemple (entre 8 et 15000 euros grosso modo et pour quels résultats !). Impression aussi quant aux agissements des aigrefins politiques puisque le premier secrétaire du PS local (actualité du jour !) se retrouve mis en examen (“tentative de fraudes électorales, falsification de documents administratifs et usage des procurations falsifiées : en cause 84 procurations falsifiées”)... Est-ce utile, à ce stade, de parler d’une lèpre nommée clientélisme ? Mais tant qu’au niveau national, on donnera officiellement la parole à des repris de justice tels Désir ou Cambadélis ou Guéant, on peut penser que ces gens-là peuvent continuer à se permettre tout et n’importe quoi (2) !
http://mayotte.orange.fr/news/mayotte/le-1er-secretaire-du-ps-issouf-madi-moula-en-garde-a-vue,72066.html


    Enfin, concernant Mayotte, disons le sans détour, la classe politique locale se fait surtout remarquer par une propension à la rapacité qui ne la fait pas hésiter à sacrifier ses enfants ! Seuls comptent les profits engrangés par le clan, garantis surtout par l’appartenance aux grosses écuries PS et UMP (3) ! (Demandez donc aux diplômés sans sponsor !)
    En vertu de quoi, il ne faut surtout pas en appeler à un État pris en otage par des raminagrobis dont, en premier chef, François II le Piteux, président en exercice des Français qui trouve 360 millions pour le Mali mais n’assume toujours pas ses obligations alimentaires au profit des siens ! (1er exemple me venant à l'esprit)...
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN0SF29220151021 


    Pour en revenir à l’affaire du jour, inscrite malheureusement au chapitre “République bafouée et démocratie confisquée”, les administrés d’en bas en sont arrivés à vouloir appliquer le principe d’égalité sur le dos de leurs semblables ! A force de semer une désespérance qui en arrive à monter les uns contre les autres, les autorités sont-elles sur le point de faire endosser par les plus faibles l’injustice et l’anarchie ? Pourquoi une pauvre école alors que c’est aux politiques, aux profiteurs, à l’administration, à l’État de rendre des comptes ? Les réformes lamentables (des rythmes, du collège, etc.) n’en paraissent que plus minables encore. Malheureusement, la tempête qui se prépare accablera encore et toujours les mêmes. Dernièrement, j’ai voulu respirer un peu en parlant des bébêtes de Mayotte, je ne pensais pas devoir parler sitôt de ses sales bêtes !
    Dehors les accapareurs et profiteurs du système ! Est-ce anormal de tout vouloir remettre à plat pour refonder la République que nous voulons et qui nous le rendra ?     

(1) 2 kilomètres, 120 mètres de dénivelé.
(2) depuis quand les merdias ne donnent-ils plus la parole aux Balkany, par exemple ?
(3) Pas question d’avaliser la spoliation d’une appellation républicaine seulement destinée à endormir les gogos !

Illustration : Le tiers-état. source : BNF.

Description : Gargantua, a lithography by Honoré Daumier
Français : Caricature contre le roi Louis-Philippe Ier dont les besoins financiers sont considérables. Le roi, connu pour son avarice, batailla ferme pour obtenir une liste civile importante. Il tenta même d'en obtenir pour sa nombreuse famille. Dénonciation également de la corruption électorale pratiquée par le régime de la monarchie de Juillet : sous le « trône », nom argotique donné à la cuvette des toilettes, on voit des députés achetés (considérés comme des excréments du roi) par le gouvernement se diriger vers le Palais-Bourbon, siège de la Chambre des députés.
Source : Olga's Gallery

 
(impossible de trouver une illustration d’actualité disponible pour accapareur, affameur, corrompu, clientélisme... Le monde doit en être exempt si on se fie à l’Internet...  )

dimanche 25 octobre 2015

LES BÉBÊTES (fin) / Mayotte

LA SCOLOPENDRE. Hier soir, Flo a repéré une scolo. Petite ou moyenne qu’il disait... Vous auriez vu le morceau ! Mais il n’y avait pas que mon corps allongé en position relax et quand j’ai réagi, la scolo avait disparu. Bombe insecticide à la main, il a fallu dégager autour de la bibliothèque et en premier, tirer le fauteuil pour fainéant ! Des pschit par-ci, des pschit dessous... mais c’est le chat qui est parti de son tapis. Etait-ce l’odeur ou la scolo sortant à découvert de l’endroit d’où elle était venue ? A coups de sandales, on s’y est mis à deux ! “V" de Churchill avant de flemmarder à nouveau devant la télé...   


    LES MAKIS. Pas grand’chose pour les lémuriens en ce moment. Le plus vert des papayers les attire même sans rien d’orange. Ils viennent par le fil téléphonique. Ils vont me le casser, à force ! Je leur balance l’eau du chat pour fluidifier le trafic !  





    LES OISEAUX. Du coup, nous n’avons plus pensé, un temps, aux petits oiseaux, les pauvres, qui en 40 ans ont perdu la moitié de leurs effectifs... à cause des chats, soit dit en passant, et des hommes surtout ! Sinon, au coucher du soleil, on dirait que la saison des guêpiers est finie. Avec l’obscurité, on entend la chouette-effraie qui nous aide contre les rats. Au lever du jour, dans le ciel, peut-être les derniers martinets... Le petit hibou n’appelle pas encore. Dans les arbustes, ce sont les bulbuls qui semblent se mettre en couple. Le plus remarquable reste le minuscule souimanga, l’oiseau-mouche butineur : un vrai ténor ! Formidable une si belle voix dans un si petit corps ! On en oublierait presque les martins si familiers, pas tristes du tout, au répertoire plus que divers. 



    LES ROUSSETTES. Rien à signaler non plus pour la grande chauve-souris peu farouches qui vient au nectar des futures mains de bananes.     



CONCLUSION : Euréka pour Coco ! Ce sera une chatière sur le principe des trous circulaires que tous les portails du midi viticole arboraient à l’époque de mon grand-père... Il faut juste prévoir que les minous, avant, étaient bien plus menus qu’aujourd’hui. 
    Et les rats du débarras aimeront peut-être la coûte du gâteau de riz dans le piège !
    Avant de fermer, j’allais oublier les moustiques pour la bonne raison qu’ils se font rares. Attention au palu néanmoins !
    Ah, et pour ceux qui aiment les pages autrement bien écrites sur les animaux, les “Bestiaires” de Maurice Genevoix donnent un vrai plaisir : chaque tableau est ciselé comme un joaillier l’aurait fait d’un bijou rare !

http://gepomay.fr/spip/?lang=fr association ornithologique
le Souïmanga de Mayotte (Nectarinia coquereli)
le Courol malgache (Leptosomus discolor) 
Visiblement, bonne documentation référencée... mais j’aurais aimé trouver quelque chose sur les inséparables, la petite perruche vert fluo qui semble avoir disparu depuis que les îliens ne cultivent plus de riz pluvial.

LES BÉBÊTES / Mayotte


Pour s’oxygéner régulièrement et respirer autre chose que les miasmes et autres pollutions humaines, soir et matin il est possible d’humer, ouïr et contempler dame nature. Ici, la mer reste toujours bleue même si la baie de Chiconi se teinte de brun après la pluie des mangues. Sur terre, la végétation, enfin, ce qu’il en reste parce que les gueulantes des tronçonneuses ne sont pas près de s’arrêter, respire néanmoins la quiétude. Il suffit d’écouter, d’observer et d’oublier un temps les gesticulations des bipèdes.

    LE CAMÉLÉON. Vite, vite, l’appareil photo : y’a un caméléon dans le jardin. Qu’il se cache ensuite avant que le courol (1) ne l’estourbisse pour l’avaler ! (pour le moment on ne l’entend pas crier, l’oiseau prédateur). 


    LA GENT TROTTE-MENU. Un rat se promenait sur la tringle de rideau. Je l’ai descendu et achevé au bâton sur le carrelage ! Par chance rien de sali sur le buffet ! Mais ils ont mangé la moustiquaire donnant sur le débarras... Faudra bricoler... Faut pas oublier non plus la souris qui a troué le sac de croquettes !

    LE CHIEN. La chienne du voisin fait dans le jardin. Dungulululu a cru que ça sentait la crotte... Les femmes ont l’ouïe fine, pardon, le nez... mais c’était plutôt le roquefort de monsieur ! C’est de l’engrais, enfin, pas mon fromage, même si, pour les bourrelets !.. Et puis la chienne, elle garde bien ! Et gentille qui plus est, pas comme la petite folle, un temps en pension, qui n’arrêtait pas de déterrer son pied de citronelle !
    
LES CHATS. Un chat errant est venu tabasser notre vieux Coco. Le matou a braillé “Au secours”. La lumière s’est allumée, le renfort est vite sorti sur la terrasse. Le maraudeur n’a pas attendu mais a laissé des touffes de poils : le coupable est un gros caïd noir et Coco boîte. Pour la première fois, il a fini sa nuit à l’intérieur. Comment le protéger ? L’entourer d’un grillage comme pour une volière ? Lui construire une caisse telle un donjon avec un pont-levis ? Sauf qu’une fois sorti, il ne pourrait pas regagner ses pénates... A suivre...

(1) http://www.olivieresnault.com/tag/mayotte/
“ Le Courol Malgache (ou Courol Vouroudriou), un Oiseau Etrange / Par Olivier Esnault le 5 mai 2011.
Le Courol Malgache fait partie des oiseaux remarquables de Mayotte.
Cet oiseau étonnant appartient à une famille (les Leptosomidés) dont il est l’unique représentant. Cet oiseau à forte tête ressemble à un rollier. Et à un coucou, d’où son nom anglais de Cuckoo Roller.
C’est le seul oiseau avec le hoatzin (oiseau primitif amazonien possédant entre autres des griffes sur ses ailes…) à n’avoir pas une position systématique claire. Un vrai casse-tête pour les scientifiques !
…autre particularité, ses pieds sont dits zygodatctyles…

jeudi 22 octobre 2015

LA RUSSIE EST EUROPEENNE !

Un grand salut et un grand merci à la Russie si fidèle au blog !

Большая безопасность (приветствие) и одно спасибо в России, настолько преданной журналу!
(pardon de ne pas parler le russe... la traduction est du site Reverso... Est-ce correct ? C'est la question...

Un lien sur un article très intéressant d'Agoravox.


http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-chine-aide-la-russie-a-173182

lundi 19 octobre 2015

DE PASSAGE A FLEURY, AFFRE LE TENOR / Fleury d'Aude, Languedoc

    Au café Billès, ils sont une petite troupe dont mon grand-père, ses copains : Félix Pujol, Zéphyrin, Henri Coural sûrement. Ils se pressent autour du gramophone. Attentifs à l’aiguille en suspens au-dessus du disque, ils espèrent déjà le ut, le ut dièse sinon le contre ut que le ténor va faire monter de son organe. Le sillon grésille avant que le speaker n’annonce « Roméo et Juliette, cavatine, chanté par Affre de l’opéra ». Le recueillement est à son comble quand retentit le carillon de porte. « Chut, s’il vous plaît ! » intiment-ils presque en chœur à l’importun qui n’a plus qu’à refermer derrière lui, précautionneusement.


    « Ah ! lève toi ! lève toi ! Parais ! Parais !.. » nasille le pavillon. Le nouveau venu s’approche, discret. Mais voilà-t’y pas qu’il se permet d’intervenir, de gâcher le moment ! Les mines teigneuses vont l’agonir de reproches quand il achève de les sidérer :
    « Plutôt que d’écouter ma voix sortie du fond des âges, je vais vous le chanter Roméo ! » annonce le nouveau venu en grimpant lestement sur une table ! Il a le sens du théâtre ! Ils se regardent, stupéfiés ! Et quand il entonne «Ah ! lève-toi soleil, fais pâlir les étoiles...» ils en restent babas !
    On s’en voudrait même qu’il ne déchire sa gorge, pour eux, spécialement, a cappella et en toute simplicité. Heureusement il a de la ressource, Affre ! Et quel coffre !
    Mais comment auraient-ils pu reconnaître le ténor de Saint-Chinian en cet homme petit et fort ? Et la barbiche et la moustache à la Van Dick restent indémodables encore vers 1920 ! Et puis qu’est-ce qui a bien pu amener Affre à Fleury, ce jour-là ? 



    Auguste Affre dit Gustarello (les documents liés à l’opéra disent “Agustarello”) est né le 21 octobre 1858 à Saint-Chinian dans l’Hérault chez un père fileur. Menuisier mais aimant la musique et doté d’une belle voix, il s’inscrit à l’orphéon du village.
    A 25 ans, il est remarqué lors d’un concours à Narbonne. Monsieur Rabaud (Hippolyte-François ?), violoncelle à l'Opéra, professeur au Conservatoire, et Marcelin Coural, maire de Narbonne (1), le poussent à rejoindre le Conservatoire de Toulouse. Auguste y étudiera de 1885 à 1887 avant d’intégrer le Conservatoire de Paris et d’être engagé à l’Opéra en 1890.
    Sa polyvalence en fit une valeur sûre du répertoire : aussi bien Eléazar que le prince Léopold dans La Juive, Ascanio dans le titre éponyme de Saint-Saëns, le Duc de Rigoletto, Fernand dans La Favorite, Roméo et aussi le modeste Tybald dans Roméo et Juliette, Laërte d'Hamlet, Don Gomès de Henry VIII, Lohengrin. Il chanta aussi Jonas du Prophète et le grand-prêtre Shahabarim, de Salammbô. 
     A Lyon, il créa Paillasse de Leoncavallo et l'Attaque du moulin d'Alfred Bruneau.
    Revenu à Paris, il fut Radamès en 1895 (Aïda), Faust un an plus tard, Raoul des Huguenots (1897), Samson (1898), Arnold de Guillaume Tell (1899), Vasco de l’Africaine en 1902...
    Sa voix souple et sonore permit de reprendre des oeuvres difficiles :  la Statue d'Ernest Reyer (Sélim) et l'Enlèvement au sérail (Belmont) en 1903, Armide (Renaud) en 1905.

    Peu de renseignements concernant sa vie privée. On sait seulement qu’il s’est marié le 5 mai 1881 avec la fille de son patron menuisier. La page qui en fait mention
http://www.appl-lachaise.net/appl/article.php3?id_article=2623
ne manque pas d’humour : “...ce fut un mariage d’amour, qui dura 18 ans, mais 18 ans seulement car Affre divorça le 19 mai 1899...”.
    Le site nous apprend aussi qu’Auguste Affre vendit sa villa à Cabourg pour se retirer sur la Côte-d’Azur. Il mourut à Cagnes-sur-Mer le 27 décembre 1931 à l’âge de 73 ans après avoir chanté Le Credo et Minuit Chrétien pour Noël.
    Il repose au Père-Lachaise. Un buste et un hommage de Saint-Chinian honorent sa mémoire. 

    Souvent, la vie des gens célèbres se caractérise par cette distance qu’ils prennent avec leur terre natale. Affre s’exila, comme plus tard Trénet tandis que Léon Escalaïs choisissait de revenir dans son village natal. Nous reparlerons de lui une fois prochaine.

(1) Charles Trénet soutient qu’un Affre de l’Opéra, ouvrier de son grand-père, chantait la Marseillaise dans la tonnellerie. Il doit mal interpréter des souvenirs qui lui ont ét racontés car, si Affre a été menuisier à Narbonne, la tonnellerie de son grand-père ne date que de 1914. A cette époque, le ténor de 56 ans, retraité de l’Opéra où il était entré en 1890, a peut-être rejoint le domaine viticole acquis dans le Narbonnais. Les sources ne le citent plus après ses rôles dans la Gloire de Corneille (Polyeucte) de Camille Saint-Saëns, le 6 juin 1906 puis dans La Thamara (Nour-Eddin), de  Louis Bourgault-Ducoudray, en 1907 (livret de Louis Gallet). En 1908, Affre quitte l’Opéra mais chantera encore en province, à la Nouvelle-Orléans et à La Havane.
    Notons que Charles Trénet a lui-même vécu quatre ans à Saint-Chinian (1919 -1923), entre sa sixième et sa dixième année quand son père y était notaire. 

Voir aussi http://www.artlyriquefr.fr/personnages/Affre%20Agustarello.html (extraits numérisés)
D’autres extraits d’époque sur disque sont disponibles sur youtube notamment.



photo du café Billès aujourd'hui disparu / livre "De Pérignan à Fleury" 2009.
pour le portrait d'Auguste Affre, voir les sites conseillés (pas une photo libre de droits). 
Vue générale de Saint-Chinian / auteur Guillaume "Frozman" Calas / commons wikimedia. 
Les Allées de Saint-Chinian / Auteur "Moi, propriétaire du copyright et qui le mets dans le domaine public..." / commons wikimedia. 

mardi 6 octobre 2015

“ LA VIE EST A PEINE PLUS VIEILLE QUE LA MORT” / Československo / Holoubkov ma forêt perdue...

 “ LA VIE EST A PEINE PLUS VIEILLE QUE LA MORT.” Paul Valéry.    

Vendredi 2 octobre 2015. 13 heures à Mayotte, une de moins sur un chemin à l’orée d’une forêt tchèque, de celles qui annoncent déjà la taïga russe, le galop des Cosaques vers l’est lointain et, dans l’autre sens, la chevauchée des hordes aux yeux bridés. Aujourd’hui, pourtant, ce n’est pas l’enfant qui se laisse aller à sonder ses mystères profonds et magiques, c’est l’adulte qui, par la pensée, passe et repasse sur ce chemin familier où certains se retrouvent écrasés par la force du destin, parce qu’on n’en revient pas quand sonne l’heure. Vendredi à midi, tonton a pris ce chemin sans retour ; il a rejoint les nôtres, ceux qui reposent dans la clairière et vivent dans nos souvenirs. 

                                                                                     Tonton Stáňa (août 1965).

    Est-ce que je peux être là-bas malgré les kilomètres par milliers qui nous séparent ? Comment est-ce possible alors que l’installation d’une guirlande et des lampions est prévue, qui plus est, parce que ce 2 octobre marque aussi les neuf ans de mon dernier ? Qui se permettrait de gâcher la fête, d’entamer chez les enfants un pécule d’optimisme si précieux pour la suite ? Pas moi en tout cas ! Va aussi pour la musique malgache : quel que soit le ferment, tout vient, tout irradie de l’intérieur... comme quand tu t’exclamais, tonton, avec gourmandise, à propos du métissage de mon fils « Takovej pěknej čokoládovej ! » (un si joli "chocolaté") ! 

                                                      Florian vers ses 3 ans (juillet 2009)

                                                                                          Tonton Stáňa (juillet 1969)

Sa mère a fait des gâteaux au chocolat, justement ! La Vzpominka na Zbiroh de Vačkař, ce sera pour un autre moment, au calme. “To chce klid”... On le dit ainsi, non, au pays des sombres forêts ? J’ai posté des photos pour les miens, sur facebook en me demandant s’il était convenable de s’afficher ainsi ? Mais puisque ça vient de l’intérieur... Et puis nous savons tous que tout et son contraire trouvent à se justifier urbi et orbi ! Il y a des pays où les gens banquettent et trinquent sec pour un enterrement !
    Chacun garde les portraits, les scènes et les décors qu’il peut, distillés, passés par le filtre des ans, contrairement au film accéléré qui défile pour ceux sur le point de franchir le pas, s’il faut en croire ce qui en est dit. Mes images convergent, lumineuses, dans le clair-obscur du chemin où l’armée des sapins tolère une délicate bordure de noisetiers. Dessous, des framboisiers dont la tendre verdure avait attiré une biche, une fois. Instantané fugace et fragile d’un regard partagé, exaltation même de la vie avant qu’elle ne se fonde dans la coulisse ! Sûr que pour l‘avoir précédée, elle est plus forte que la mort ! Sa sérénité rassure, grandissante, palpable quand le chemin donne dans la lumière foisonnante, au grand soleil du matin.
    Dormez tranquilles, cœurs aimants... Une première ligne d’arbres garde et protège la clairière. Derrière, en renfort, la forêt veille sur l’empreinte d’un passé qui seul peut répondre de  nos traces. La famille, les amis s’en retournent et moi je reste là, les yeux baissés, la semelle roulant mes pensées avec le gravier léger, du laitier peut-être, là où la biche s’est enfuie.
    Oui, tonton, chacun partagera ses images, ses sensations, en prenant soin d’éviter les sujets qui fâchent. Nos tableaux familiers s’animeront, dans la cuisine, au jardin, près du clapier, sous les pommiers, autour du taborak, le feu de camp, dans la forêt pour les myrtilles, les champignons, pour la bière du samedi dans la fumée de l’auberge, au lac... Dis, tu te souviens du brochet qui voulait se réfugier dans les roseaux ?
    Par-dessus les pointes des sapins, une locomotive poussive halète son effort dans la côte et si l’herbe est désormais lavée du poussier des escarbilles, l’écho des bouffées se répète comme ces voix qui se sont tues mais continuent à porter...
    Excuse-moi tonton, je pars chercher tante Joséphine : j’allais l’oublier, avec ses fleurs, sur la photo de famille... 

                                                                    Tante Joséphine, assise, avec des lunettes (1985).

dimanche 4 octobre 2015

Yves, pêcheur du Golfe (XIII) : “ L’ALLEMAND”, “MARCEL”, “LE BEAU MONDE !” / Fleury d'Aude en Languedoc


“ L’ALLEMAND”. En été, à la traîne, dès 6 heures du matin, il y avait déjà 200 personnes qui badaient. Un a demandé s’il pouvait photographier et filmer. J’ai répondu qu’il n’y avait pas de problème... Pourquoi refuser à partir du moment qu’on ne te gêne pas dans ton travail ?
A la fin du bol, il a même demandé s’il me devait quelque chose. Quelle question !
Chaque année, il revenait, je me souvenais de lui et une fois, j'ai eu l’idée de lui demander ce qu’il faisait des films.
“C’est que les hivers sont très rigoureux en Allemagne et nous avons beaucoup de plaisir, en famille et avec les amis, à regarder ces beaux souvenirs de l’été, de la Méditerranée !” 

“MARCEL”. Quand j’étais aux Cabanes, j’étais copain avec Marcel, un type qui avait échoué de l’autre côté de l’Aude, dans une paillote entre la plage et l’embouchure.... Les gens laissaient entendre qu’il avait un passé louche ; ils ne l’aimaient pas ; il le leur rendait bien, mais moi il m’avait à la bonne ; il vivait surtout de chasse, de pêche, de braconne s’entend... Il savait y faire... Il portait des alouettes aux restaurateurs de Béziers ou des hirondelles à la place... va voir la différence, une fois plumées ! Il avait entrepris de m’apprendre la pêche à la ligne. Si tu savais tous les loups qu’il a pu prendre en remontant l’Aude. Boh, moi, je suivais sans trop profiter des leçons... tu comprends, quand tu as les bastets du maître-nageur (voir le premier épisode) et la peau déjà cuite par le sel, la canne et lou moulinet (en occitan ce “t” final se prononce), c’est pour les demoiselles. Par contre lui, je sais pas comment il faisait mais avec une carabène et un coton, il était fort... et il ne s’en cachait pas, au contraire même... Il avait le chic pour s’en aller ferrer, en deux temps trois mouvements, juste au nez d’un de ces beaux messieurs de la ville, avant de recommencer devant le suivant alors qu’eux ne prenaient rien ! Ils en étaient babas, je te dis que ça !..
Les gens l’aimaient pas... soi-disant qu’il avait tué un garde-chasse et qu’il était là parce qu’interdit de séjour... Va savoir...” 



“LE BEAU MONDE !”. “ Tu sais qu’on peut être bête, saes (1), quand tu penses que pendant des années, pour le 14 juillet et le 15 août, on a régalé du beau monde... Ah, parlons-en du gratin ! C’est ma tante qui invitait la bonne société de Mazamet mais c’est nous qui étions bons pour la bouillabaisse, depuis le matin !.. ma pauvre mère surtout, aux fourneaux, dès l’aurore ! Et pour des gens riches qui portaient même pas le pain ! Cal esse bestio, saes !(“Il faut être bête, tu sais !")
(1) contraction de sabes, “tu sais” du verbe saupre = savoir alors que le nom “savoir” se dit “saber”... sauf fausse interprétation de ma part...
photos 1 & 2 La plage entre Les Cabanes et Saint-Pierre.
3 & 4 commons wikimedia hirondelle auteur Haltostress / alouette auteur Ómar Runólfsson Denmark
5, 6 & 7 assortiment, bouillabaisse.



mercredi 30 septembre 2015

LES TOUTOUS, LES TOUTOUS, LES TOURISTES... / Mayotte, France en danger

    Pour parler du problème du tourisme à Mayotte plutôt que d’endurer ceux qui s’en gargarisent en tant que solution, relevons que lundi, la télé d’État a passé un sujet pour tranquilliser les esprits mais qui, a contrario, est venu renforcer des craintes hélas fondées. En outre, ce matin encore, une info exposait les projets d’avenir concernant la baie des tortues de Boueni, entre la sortie de terre d’un quatre étoiles et la réhabilitation de la ruine existante ! En amont, il faut absolument dénoncer l’enfumage de ces structures redondantes (État, Région, Département) telle le Comité Départemental du Tourisme à Mayotte. Une excroissance aussi ronflante que stérile... Entendons-nous, l’intention est plus de ramener sur terre que de jeter le bébé avec l’eau du bain ! Il en va de nos impôts et de la défiance désormais générale concernant leur utilisation.

    Ainsi, dans un passé récent; les actualités locales ont couvert ce qu’elles ont pris et voulu faire prendre comme un évènement d’importance, à savoir le énième salon du tourisme !
    Super, formidable ! Vous les auriez entendus piailler d’enthousiasme pour la fréquentation doublée en un an, multipliée par dix sur je ne sais quelle période, sur l’énergie et l’esprit d’initiative dans le but de faire mieux sur trois jours, par exemple, toujours avec une nocturne ! Vous les auriez entendus, faux modestes, parler de visiteurs béats devant les plats et boissons proposés : “On s’est régalé !”. Bien sûr leur objectif premier est de parler du tourisme, sauf que, pour le dire net, en se prévalant des visiteurs au salon, ils font penser à une jolie pub sur le confort et l’équipement d’une voiture qui n’aurait pas de roues ! Que font-ils sinon brasser du vent dans une promotion irresponsable et des gesticulations ubuesques ? Ils devraient avoir honte d’aller se faire mousser dans les médias tant le contexte est difficile, peu réjouissant et carrément inquiétant ! 

    La situation est difficile, depuis longtemps, à cause du billet d’avion (1)... une simple recherche en parallèle à cet article me donne par exemple :
* croisière une semaine Seychelles, pension complète : 1000 euros depuis Paris.
* croisière une semaine Mayotte, pension complète : 5000 euros, vol non compris !
Si force est de constater que la faible demande implique des prix forts, est-il utile de commenter plus avant ?
    La situation est peu réjouissante quand on constate que Mayotte est une poubelle à ciel ouvert et même si on veut croire que cela pourrait changer... 

    Et pour plomber le tableau, une insécurité grandissante est à déplorer : les locaux la subissent au quotidien au point que certains font leurs valises, les visiteurs aussi sont touchés ! Je pense à la hanche brisée d’un croisiériste, un sénior allemand attaqué sur les hauteurs de la Convalescence (suite à des incidents Mayotte a été déprogrammée des croisières en 2010)... Je pense à la mère d’un militaire cambriolée chez son fils ou à cette touriste attaquée à la cascade de Soulou... Est-ce perfide de rafraîchir la mémoire de nos tartuffes du tourisme ?  


    On ne peut pas les croire lorsqu’ils affectent une prétendue lucidité ! Ils ont dû voir aux infos, pas plus tard que lundi, ces images plus inquiétantes que rassurantes d’une troupe de randonneurs au mont Choungui, encadrée par des gendarmes ! Savent-ils qu’il ne faut plus s’aventurer en brousse seul ou en petit groupe, que les plages sont dangereuses parce que les mauvaises rencontres se multiplient ? Ils ont beau jeu de reprendre une remarque du directeur des Iles Vanille (encore une structure qui ne doit rien nous coûter !) : “Il ne faut pas que les déchets, les agressions soient une excuse pour ne rien faire !”. Gonflés les beaufs ! Si encore ils avaient la franchise de reconnaître que dans ce domaine comme tant d’autres à Mayotte, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, cela devrait-il remettre en question ce que la gestion du tourisme impossible leur rapporte ! Cette catégorie de parasites croit-elle continuer à profiter sans remords, quand le guignol en question élude en disant travailler pour que le touriste en escale dépense plus de 60 euros en moyenne : “ ... je peux assurer que nous allons convoquer le club croisière pour que les décisions soient collégiales... “... sous-entendu “cela ne se fera pas sans nous”... Sûr que pour se payer sur la bête (la République), ils sont forts !
   
    Ne soyons pas sourds, il faut ouïr ce que cette coterie réjouie veut nous faire gober en émettant qu’une offre plus étoffée de la culture mahoraise serait un plus pour appâter le voyageur ! Seraient-ils hypocrites ou assez cons pour y croire, eux qui conviennent, serait-ce d’une petite phrase rapide que “...les hôtels ne sont pas venus...” (au dit salon) ? En attendant, ce matin, nous apprenions sur Kwezi FM que les autorités donnaient la priorité à la réhabilitation des ruines de la baie des tortues plutôt qu’à l’érection d’un quatre étoiles surréaliste ! Le journaliste a quant à lui eu le mérite d’ajouter son grain de bon sens en concluant qu’à son avis, tous les projets étaient enterrés et que rien ne verrait le jour.
    Ne soyons pas aveugles, tant qu’une autre clique se déplacera pour légitimer, serait-ce à l’insu de son plein gré, ce qu’elle devrait, au contraire, réprouver, tant qu’elle ne se prendra pas en main pour une République qui lui appartient, les profiteurs du système continueront à nous emberlificoter !       

(1) un prix excessif d’abord pour la clientèle captive que forment les ultramarins, un coût prohibitif toujours en contradiction avec la notion de continuité territoriale, mais pas avec une certaine “harmonie” entre les instances étatiques et les acteurs économiques... comprenne qui pourra...  

crédit photos : 1. Mayotte, plage / commons wikimedia_/ auteur mwasimba.  
2. Mayotte Labattoir_Market_ by David Stanley from Nanaimo, Canada via Wikimedia Commons - httpscommons.wikimedia.orgwikiFi

lundi 28 septembre 2015

Yves, pêcheur du Golfe (XII) « AVEC LA LÈBRE , TU AS DE LA BIDOCHE ! »

« Yves, tu parlais des loups et des dorades... La dorade, justement, on n’en voit plus beaucoup alors qu’elle rentrait dans les étangs par bancs entiers...
- Si, si, à Sète, ils sont toujours à "quicho-pourrit" (1), au bord du canal, quand elles sortent de Thau, à l’automne... Et en mer, ça revient, figure-toi. L’autre jour, il en a pêché une de 3 kilos et ils foutent des coups de filets avec 50-80-100 kilos. Maintenant, ils prennent aussi du merlan... A l’époque y en avait pas... Et une autre fois, que je te raconte avant d’oublier, ce fut une pêche "monumentale" : on était aux dernières villas de Narbonne-Plage et on voyait les sardines, à 100 mètres, qui poussaient dans la "mélette" (2)... 


- ... Les thons dans le maquereau, les maquereaux dans la sardine, les sardines dans la mélette...
- Et oui, l’éternel recommencement... Enfin, faut le dire vite ! En attendant, on va faire bol ! J’ai calé une maille, j’ai encerclé, on la voyait sauter, dis... On a eu 7,5 tonnes de sardines, et attends, il devait y en avoir le double sinon 20 tonnes mais j’ai levé les plombs pour ne pas crever le filet. Écoute, c’est pas compliqué, à 9 heures le soir, avec le mareyeur, on était encore à charger le camion. Aqui tabe, can sei annat per l’argent, là encore, quand je suis allé encaisser, il m’en a donné 2F 50 du kilo !


- Aujourd’hui, j’ai vu le maquereau à 6,90 euros.
- C’est qu’on mange plus du poisson comme avant, c’est devenu du luxe alors qu’avant les pauvres pouvaient se le payer et je te dis pas par chez nous, tout frais pêché...
- Et oui, quand l’appariteur annonçait Saborit sur la place avec lou bairat (le maquereau) de Las Cabanos !
- Tè, on avait beau dire que la viande était idéale pour les travailleurs de force, seuls les riches en mangeaient souvent... Tiens, tu parles de Fleury... Tu sais que j’étais bien avec Soldeville justement, le boucher... Ero un cassaire, c’était un chasseur et moi aussi j’ai eu chassé quand j’étais jeune aux Cabanes et quand je tuais le lièvre, Isidore, s’appelabo : «Isidore, on fait échange standard...

         - Qu’est-ce que tu me proposes ?
        - Et bé, voilà, je te propose (j’étais maquignon aussi...)... le lièvre il fait 4 kilos contre autant de bidoche !
        - Ça marche qu’il répond le boucher ! Garde-moi les ! Tout ce que tu peux tuer, je prends !
Ma mère était contente « tu as fait une bonne affaire » qu’elle m’a dit... Eh, faut se débrouiller ! Lui, je pouvais y compter. Une fois j’en ai eu trois de lièvres (3) ! Il venait, Isidore, aux Cabanes, il tournait même dans les campagnes...
Il avait une fille, qu’il la couvait comme la prunelle de ses yeux...

(1) littéralement : pressé, serré au point de pourrir comme le fruit du panier qui gâte les autres.
(2) « Meleto, s. f., nom de divers petits poissons de mer qui ont une bande argentée sur les côtés ; argentine, joel athérine.../... PROV. « Per prene un toun, asardo uno meleto. »  Mistral / Trésor du Félibrige.
« melet » peis = sardinelle / « meleta » peis = sprat Dictionnaire occitan-français Arve Cassignac. 
(3) en occitan, "lèbre, lèbro" est du genre féminin. 

Photos autorisées 1. Banc de sardines (wikipédia). 
2. Publicité dessin de Benjamin Rabier. 
3. Le lièvre de la Fontaine toujours de B. Rabier. (si quelqu'un le demande, pour le prix d'un, j'ajoute celui qui est avec la perdrix, plus conforme aux lièvres d'Yves !)

dimanche 27 septembre 2015

Yves, pêcheur du Golfe : LES COUPS DE TRAÎNE. (XI) / Fleury, Golfe du Lion


Quand on faisait des coups de traîne à 10, 12 mailles, j’ai eu porté 2-300 kilos de rougets quand même ! Y avait de tout, des demoiselles, des maquereaux, ils faisaient des sous et moi j’étais payé avec un lance-pierre, je débutais... Pendant une paire d’années, j’étais pas payé : il fallait apprendre, on était matelots et ils en profitaient. 

La vente du poisson : une fois j’ai fait un gros coup, té, en face de chez toi, à droite du poste... Eh bé, c’était pour la fête de Sète, oui pour la Saint-Louis ; là j’avais que des copains : on fait un bol on en a eu une quinzaine, 20 kilos, des loups, et des beaux, de belles portions de 2-3 kilos. 




On remet le filet dans la barque. Un me dit « On pourrait faire un bol de l’autre côté, Marc y est allé, y a un trou, il pourrait y avoir quelques loups ! ». Allons-y, c’était tout près, on calait à 300 mètres. On va, on cale, je te dis pas : 350 kilos de loups et des pièces de 3-4 kilos !


- Qu’est-ce qu’ils peuvent manger si regroupés ?
- J’en sais rien, c’était dix, douze ans avant que j’achève, alors entre 1980 et 1982. E aro, per vendre aco ? ( Et maintenant, pour vendre ça ?) Je me débrouillais, j’avais des ramifications, je servais des restos à Port-Vendres et personne n’en voulait ! Jusqu’à Monaco, Nice, Marseille ! Couchanlegi est venu le chercher : y en avait 320 kilos sans compter ce que les copains ont pris... Quand y’a du poisson, faut pas faire le radin.
Je suis allé encaisser trois jours après, j’en ai eu péniblement 12 euros... pardon c’était en francs ! Que dalle quoi ! Ils sont durs en affaires et c’est pire chez nous... A cette époque le loup se vendait  entre 25 et 30 Francs parce que, à Sète, dans l’Hérault le poisson s’est toujours mieux vendu que dans l’Aude, toujours beaucoup plus payé qu’à La Nouvelle ! Au lieu de 8-10 ici, là bas, 12- 15... L’océan vient le chercher, la Côte-d’Azur qui arrive, les "Italianos". - Et dans les PO ?     
- C’est pareil que dans l’Aude, les mêmes types et maintenant à La Nouvelle, n’en parlons pas, c’est géré par les copains des copains de la chambre de commerce... Attendi, il y a quelques temps, une paire d’années, le jeune avait pêché une dorade de 4-5 kilos, ils n’ont pas pu la vendre mais ils ne l’ont pas retrouvée la dorade... elle avait fait des petits... ça n’avait pas traîné ! 



Photos autorisées : 
1. avec un rouget grondin /commons wikimedia, auteur Calcineur.  
2. loup wikipedia 
3. loup pêché à Marsillargues / iha.fr 
4. Dorade wikipedia

jeudi 24 septembre 2015

Yves pêcheur du golfe / LES TORTUES (X) / Languedoc, Golfe du Lion.

HÔTES RARES ET ÉTONNANTS : LES TORTUES... 
(Le pêcheur du Golfe Xème tableau) 
Le 14 juillet 1949, Yves le pêcheur a directement participé à la prise d’une tortue “avec des dents énormes”, en face de Port-La-Nouvelle. Il ne faut pas s’étonner si des animaux pouvant atteindre 900 kilos ont été décrits périodiquement comme monstrueux (1). Et Yves n’exagère pas plus que Wikipédia :  “... Sur le bec supérieur, on peut observer une pointe médiane très marquée entourée de deux grandes encoches. L'intérieur de la bouche est occupé par une multitude de cônes, utilisés aussi bien pour l'oxygénation que l'alimentation... /... 
... Les tortues n'ayant pas de dents et les méduses étant difficiles à déchiqueter, les scientifiques se sont demandé comment les tortues luth pouvaient s'alimenter avec ces animaux. On a découvert que l'œsophage de la tortue luth, tapissé d'épines, avait pour fonction le dépeçage des proies...”

En un peu plus de quatre siècles, sur les côtes françaises de la Méditerranée, Corse comprise, seules 30 captures ou observations de tortues luth ont laissé une trace. La moitié provient du Golfe du Lion formé surtout de plages sableuses. Le tiers de ces comptes-rendus concerne la portion de côte entre Sète et Palavas-les-Flots. On ne peut rien en déduire, le premier témoignage sur sa présence daterait-il de 1588 ! Est-ce que ce sont des tortues luth traversant l’Atlantique et passant le seuil de Gibraltar ? Sont-elles issues de pontes en Méditerranée, seraient-elles rarissimes ?  
http://www.seaturtle.org/pdf/ocr/OliverG_1986_VieMilieu.pdf
D’après Wikipédia “... De nombreux lieux de ponte autrefois fréquentés par les tortues luth ne le sont presque plus ou plus du tout, comme la Sicile, la Turquie, la Libye ou Israël...”
Il n’empêche que la fréquentation de nos côtes est confirmée :
“... En France, plusieurs espèces de tortues marines peuvent être observées. D'observation très rare en mer, elles sont pourtant observées mortes dans les filets de pêche (Tortue luth plus particulièrement) ou occasionnellement échouées sur nos côtes...”
http://batrachos.free.fr/tortuesaq.htm


Pour la période dont a témoigné Yves (voir les épisodes sur “le pêcheur du Golfe”), les cinq pages de la communication de Guy Oliver font état,  de trois captures :
* Le 17 août 1949, un mâle de 2 mètres et 350 kilos a été pris par la barque “Idéal", appartenant à M. L. Molle, à 6 milles au large de Maguelonne (Hérault) (Harant, 1949). 
* le 9 septembre 1950, une femelle de 2.01 m. et de 350 à 400 kilos a été prise dans les filets à thons de M. Étienne Rossie, au large de La Nouvelle (Aude) (Petit, 1951). 
* Le 21 août 1955, un mâle de 2.14 m. pour environ 300 kilos a été pris encore au large de La Nouvelle (Harant 1956).
 http://www.seaturtle.org/pdf/ocr/OliverG_1986_VieMilieu.pdf

En 1951, le professeur Petit précisait, à propos de la prise d’une tortue luth à La Nouvelle :  : “ en raison de la rareté (...) toute capture avec au minimum l’indication de date, des dimensions de l’animal et du sexe, mérite d’être signalée."  (PETIT G. 1951. Capture d’une tortue luth à La Nouvelle (Aude) Vie Milieu 2 / 154- 155).
La tortue luth est protégée par des conventions internationales, et en France, depuis 1991... En France, justement, la portée de cette protection est malheureusement affaiblie au prétexte que les données sont insuffisantes... Comme s’il ne suffisait pas de convenir que cette alliée contre les méduses contribue au maintien des poissons, en tant que ressource planétaire ! Ah la logique française confinant à la bêtise ! Agaçant, non ?     

(1) le fond des histoires de régalec, ce roi des harengs parfois assimilé au serpent de mer, ou de calmar géant, liées aux soirées arrosées des marins en escale (aussi pour dissuader les concurrents de cingler vers les mêmes destinations), correspond bien à une réalité (voir aussi Jules Verne). 




photos autorisées sous wikipédia & wikimédia commons dont :
2. régalec par Wm Leo Smith. 
3. calmar colossal copyright Citron