mardi 26 septembre 2017

AUTOMNE... plateau de fruits et poésie

 



Vois ce fruit, chaque jour plus tiède et plus vermeil,
Se gonfler doucement aux regards du soleil !
Sa sève, à chaque instant plus riche et plus féconde,
L'emplit, on le dirait, de volupté profonde.

Sous les feux d'un soleil invisible et puissant,
Notre cœur est semblable à ce fruit mûrissant.
De sucs plus abondants chaque jour il enivre,
Et, maintenant mûri, il est heureux de vivre.

L'automne vient : le fruit se vide et va tomber,
Mais sa gaine est vivante et demande à germer.
L'âge arrive, le cœur se referme en silence,
Mais, pour l'été promis, il garde sa semence.

Ondine Valmore (1821-1853) (1)

(1) fille de Marceline Desbordes-Valmore, aussi poétesse. 

jeudi 21 septembre 2017

KARIBU, BIENVENUE à MAYOTTE ! / Mayotte en Danger


Lors des grèves d’août, l’homme qui parle se fait fracasser l’arcade et le nez mais comme il n’a pas l’intention de se laisser faire, l’agresseur s’enfuit. Pendant qu’il le poursuit, il se fait voler (certainement par des comparses) l’ordinateur, les papiers. 

Le hiatus en plus du hic est que son secteur est à cheval entre police et gendarmerie et les deux se renvoient la balle... Sur ces entrefaites, un technicien informatique non officiellement installé sur la place l’informe qu’il est chargé de "débloquer" un ordi qui lui a appartenu et qu’il a même les coordonnées du "client" demandeur... 
 
Notre fracassé revient voir les autorités. Le policier dit bien qu’elle voudrait bien l’entendre sans le pincer. Le gendarme voudrait pincer un clandestin certainement receleur plutôt que de s’occuper de l’agresseur. Il n’est pas question, pour notre homme, de donner un clandestin qui semble travailler pour vivre...
 
Son voisin embraye : il s’est fait voler les papiers d’identité. La police ne veut pas prendre sa plainte tant qu’il ne prouve pas son identité... l’ubuesque s’est décanté quand la mère de ses enfants a pu envoyer une photocopie du livret de famille...
 
KARIBU, BIENVENUE  à MAYOTTE !  



mercredi 20 septembre 2017

QUI SUIS-JE ?


CHANTENT LES CROÛTES PARFUMÉES... / Impressions bon matin...

Au sortir du four, la croûte murmure des pétillements intimes... 
J’approche l’oreille quand une avanie venue de loin marmonne « Qu’ils mangent de la brioche ! ». J.J. Rousseau la mit dans la bouche d’"une" princesse, manière d’incriminer, certainement à tort, Marie-Antoinette, épouse du futur Louis XVI. 

« Ça sent bon le pain chaud... » émet une voix bien présente à peine sortie du sommeil. 

C’est plus fort que moi, tant pis si je le barbe avec les pauvres gens, la misère et un poème, de bon matin, à l’heure de déjeuner (1).

LES EFFARES  / Arthur Rimbaud (1854 - 1891)

Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s'allume,
Leurs culs en rond,

A genoux, cinq petits, - misère ! -
Regardent le Boulanger faire
Le lourd pain blond.

Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise et qui l'enfourne
Dans un trou clair.

Ils écoutent le bon pain cuire.
Le Boulanger au gras sourire
Grogne un vieil air.

Ils sont blottis, pas un ne bouge,
Au souffle du soupirail rouge
Chaud comme un sein.

Quand pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche
On sort le pain,

Quand, sous les poutres enfumées,
Chantent les croûtes parfumées
Et les grillons,

Que ce trou chaud souffle la vie,
Ils ont leur âme si ravie
Sous leurs haillons,

Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu'ils sont là tous,

Collant leurs petits museaux roses
Au treillage, grognant des choses
Entre les trous,

Tout bêtes, faisant leurs prières
Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,

Si fort qu'ils crèvent leur culotte
Et que leur chemise tremblote
Au vent d'hiver.

http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/arthur_rimbaud/les_effares.html

(1) Dans le Sud, ne vous en déplaise, on déjeune, on dîne, on soupe !  


dimanche 17 septembre 2017

UN DIMANCHE à MAYOTTE


Un emploi du temps pourri
Une courge pas pourrie
Douceur pour se croire à Vienne et oublier l'emploi du temps ! 
Le kusi, l'alizé a faibli, les pêcheurs ont pu sortir et loin puisque ces poissons sont des makro namdzuani... 

Samson avant la tempête... 
Après Dalila, la tempête !
Les fleurs d'un jour de l'ananas
Le voisin est plus avancé
La voisine est passée pour une papaye mûre
Les pêcheurs en ont plein les mains et plein les yeux aussi : ils ont vu un dugong !

« PENDANT QUE J.F. COMPOSE... » / Lyon, la Croix-Rousse, l'École Normale

Dans l’été finissant, des vélos remontent la rive droite de la Saône, une étape qui devrait les mener vers Mâcon ou Pont-de-Vaux, moins loin sûrement s’ils font un crochet par la Croix-Rousse. Or l’un d’eux, le plus âgé, y tient particulièrement à cet itinéraire. 





Il le vit comme un retour aux sources et s’il n’a pas grandi avec les gones, les canuts, les traboules, il reste attaché à cette ville. Ils ont marqué une pause en bas du quartier Saint-Jean, manière d’évoquer les montées, les petites rues tortueuses du quartier où Bernard gardait la porte ouverte pour les copains de promo. Jovial, notre homme, costumé de velours, avait aux pommettes des reflets de Côte-rôtie et ses rires apportaient du soleil même sous la grisaille. C’est vrai qu’on était en janvier, « Avec le temps » passait à longueur de journée mais à vingt ans, l’on ne se sent pas plus "blanchi comme un cheval fourbu" que "floué par les années perdues" ! Ferré me fourrait le cafard... 

La passerelle les fera passer rive gauche. Ensuite, depuis la Montée de la Butte, la vue devrait donner de l’autre côté, sur la colline de Fourvière d’où ils descendaient à ski, sur la piste synthétique de la Sarra ! toute une histoire cette piste en pleine ville et cinquante ans en arrière ! Faudra la raconter un jour...  

La montée rejoint un boulevard... c’est par là qu’ils descendaient, les samedis et dimanches en tant que commensaux d’un lycée technique historique, dans la continuité de l’école de tissage liée directement à la soie. 


Saint-Jean, la passerelle, la Sarra, les métiers des canuts, sont pour lui une approche aussi sentimentale qu’agréable avant de déboucher sur le plateau. Le quatrième arrondissement, la Croix-Rousse et à gauche, à un moment, un vaste espace aéré, le fameux clos Jouve des origines de la boule lyonnaise ! Derrière, autre symbole de l’école de la République pour tous, la grande et belle maison des apprentis instituteurs ! Ah l'EN ! l’École normale, rue Anselme ! Elle paraît guindée, classique avec ses angles droits, ses grilles, sa cour d’honneur, à la française sinon grand-siècle puisque le XIXème vaut bien celui du grand roi ! 




Mais ce n’est qu’une apparence, elle n’est que sourire et demeure à jamais sous le ciel pur et bleu des souvenirs avec ses tuiles qui annoncent déjà le sud. Il aimerait retrouver les noms des professeurs, des copains mais ils sont trop nombreux à lui échapper. Le philosophe qui dit, concernant les êtres, que tout ce qui appartient au passé appartient à la mort aurait raison sauf qu’on a envie d’objecter qu'en s'aidant d' un journal avec le détail de nos jours, le passé resterait bien vivant. Mais il ne va pas embêter les jeunes avec ses pensées loufoques. Plutôt continuer à remonter avec eux le boulevard pour sentir l’atmosphère de la Croix-Rousse, l’esprit de révolte contre l’injustice qui vit tous ces soulèvements de canuts. Oui, l’esprit de la Commune, cette détermination à mourir pour vivre dignement ne sont pas l’exclusivité de Paris. L'expression de Jules Michelet : « L’opposition des deux montagnes, de la montagne mystique et de celle du travail...» dit bien l’antagonisme qui perdure entre les quelques trop riches et les autres. 


Remontée vers la place centrale. Il craint de ne plus percevoir cet air de village, cet accent, le charmant tableau de la place à l’ombre des platanes, les bistrots, le marché, autant de senteurs, d’effluves s’ouvrant au voyageur, autant d’impressions qui s’offrirent, en 1971, l’année du concours à l’École normale... 



Au bout du boulevard de la Croix-Rousse, le Gros Caillou apporté par un glacier et finalement déplacé, à trente mètres près, dans le Ier arrondissement, au grand dam des Croix-Roussiens. De là-haut, la vue domine le Rhône et l’écrin vert du Parc de la Tête d’Or au nord tandis qu’au loin, par temps clair, se dessinent l’arête du Bugey et la ligne brisée des Alpes enneigées ! 


Allons, revenons sur nos coups de pédales. Un dernier regard sur ce qui reste à jamais la maison des instituteurs, s’appellerait-elle IUFM ou ESPE (1). La Montée des Esses dans le sens où ça va tout seul. La Saône à nouveau, le pont Masaryk du nom du président d’un pays alors nouveau la Tchécoslovaquie... C’est là-bas que nous allons, 1200 kilomètres environ, encore dix jours de balade...

Lyon-Mâcon, la cinquième étape d’un voyage à vélo à faire avec mes fils. Deux sont partants... reste à en parler au troisième. N’allez pas penser que j’invente, que je mens. Et si je rêve de nous voir pédaler en file indienne, je suis sûr que le jour «J» nous monterons à la Croix-Rousse. Même que nous y retrouverons leur papi aussi, mon père qui a tant contribué pour que la Croix-Rousse me prenne dans ses bras. Il m’y a amené avec la 504, il a trouvé l’hôtel. Je dois à mon supporter numéro un d'avoir été là, bien qu’en retrait, pour une sérénité, une confiance si nécessaires à l’instant de faire ses preuves. Le plateau, la Saône, Fourvière : il a marché et visité. Il en reste ses diapos intitulées « Pendant que JF compose », un énoncé forçant ma réserve et qui a déclenché mon papier d’aujourd’hui, serait-il encore virtuel. 
Rêver c’est vivre plus intensément... Tâchons de garder nos rêves, beaucoup beaucoup de rêves, en réserve, à condition d’avoir toujours à en réveiller un au moment «T» ! Ils portent trop bien la vie pour rester en sommeil !   

(1) Institut Universitaire de Formation des Maîtres (IUFM), Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education (ESPE).   

Crédit photos : 1, 2, la Saône François Dedieu 1971. 6 & 7 Ecole normale françois Dedieu 1971. 
3. Lyon Croix-Rousse Rhône Author Xavier Caré Wikimedia Commons CC-BY-SA. 
4. Lyon vue depuis Fourvière1917 Source BnF Gallica 
5. École de Tissage, Lyon, 43 Cours du Général-Giraud 69001-0707 Author Dashiell 
8. Lyon Place Croix Rousse Author Olivier Aumage permission CC-BY-SA-2.0-fr
9. Lyon Gros Caillou entre 1901 et 1902 Author E. de Rolland & D. Clouzet BnF domaine Public
10. Lyon Gros Caillou Author Frachet
11. Lyon Pont Masaryk avant qu'il ne devienne passerelle pour transit doux (piétons, vélos) Author Maarten Sepp

jeudi 14 septembre 2017

LÈVE LES YEUX AU CIEL ! / Mayotte espère...

 



Quand le météorologue laisse entendre qu'elle devrait venir, la pluie des mangues, même si la raison nous dit qu'il manque encore un bon mois, que la pression démographique mange les arbres, malgré la poudre terreuse du kusi, le cœur lève les yeux au ciel et espère...   

BERGOUNIOUX LE VERGOGNEUX... la pédanterie vaniteuse



La pédanterie vaniteuse suinte de ces coteries qui se veulent supérieures et France Culture donne souvent dans ces tartuferies à sens unique. Dans ces entretiens multiples, on réalise à force ce que la flagornerie a de réciproque entre l’intervieweuse et l’interviewé.  La Fontaine nous aurait-il aussi donné à entendre, en supplément au « ...flatteur vivant aux dépens de celui qui l’écoute... »,  la mycorhize intime entre flatteur et flatté ? Nous n’avons pas à être dupes de cette connivence intéressée car, avec Bergounioux, pas de débat : soit on lui sert la soupe, soit il nous sert lui-même ses convictions simplistes lors de conférences, avec le plus bel aplomb, sans jamais douter un tant soit peu ! Méfions-nous de ceux qui n’acceptent pas la contradiction, c’est malsain et pour le moins suspect...
Elise, la journaliste (1), abonde surtout dans son sens et lui, glousse des OUI répétés afin qu’ils communient, se confortent mutuellement...
 
Ho ! un théâtre chez les bouseux !

C’est à peine si à un moment, tant c’est gros, elle le reprend
« Vous êtes citadin... Où est la campagne ? »
 Alors qu’il s’est complu, jusque là, à dresser un tableau sinistre des campagnes et des ahuris qui la peuplent, Bergounioux, du bout des doigts, persiste à ne voir que de vieux sabots crottés : « ...  J’ai encore une parentèle du second degré encore paysanne qui vivent dans la gêne, l’inconfort qui ne sont pas perçus comme tels par les intéressés. Ils n’ont pas l’eau chaude au robinet, ils vont chercher l’eau au puits... »... La parentèle appréciera cette distanciation affectée... Avec les sabots d’Hélène (Brassens) et le « On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue... » de Michel Delpech, Ferrat aussi revient en mémoire, lui qui aimait tant Paname mais trouvait néanmoins si belle une montagne ardéchoise autrement à l’écart par rapport au bassin voué à la polyculture de Brive-la-Gaillarde !

« Au marché de Brive-la-Gaillarde,
A propos de bottes d'oignons,
Quelques douzaines de gaillardes
Se crêpaient un jour le chignon... » (Hécatombe, Georges Brassens)

Rien ne se règle en comptants de gnons mais même à propos du foirail, jusqu’en 1966, 67, sur la place centrale, les mots de Bergounioux, ses juxtapositions à hue et à dia si parlantes, relèvent d’un mépris provocateur : «... Hommes vêtus de sarraus bleus ou de canadiennes.../... le teint fleuri, rubicond, qui parlaient un idiome que je ne comprenais déjà plus, c’est à dire le patois, l’occitan, poussaient à coups de trique des porcs stridents et des vaches indociles. Ils tenaient cette place.../... qu’ils laissaient souillée de paille avent de disparaître mystérieusement dans le vide environnant... » En 1967, la voirie a mis du goudron et a marqué de peinture blanche ce qui devait être un parking... »... Mensonge par omission (2). Du passé faisons table rase... (Bergounioux a-t-il pratiqué un communisme trop orthodoxe ?). Et lorsqu’il en conclut, changeant habilement de camp le temps d’un mot, pour ne pas s’attirer les foudres, se traitant d’« arriéré devant rattraper à marche forcée le monde moderne... », sans doute pense-t-il à l’élevage industriel, aux antibiotiques pour une viande à moins de trois euros au kilo.

Sa fatuité méchante et gratuite lui fait prendre les pieds dans le tapis quand il regrette d’avoir les centres universitaires à deux cents kilomètres, ce qui l’amène à se représenter égaré au milieu d’un désert. Un « abysse ténébreux » dans sa bouche, et pour mieux nous convaincre, il évoque un diamètre aux effets hyperboliques (400 km). A contrario et en même temps il apprécie d’avoir eu à disposition une riche bibliothèque à deux pas de chez lui, à Brive ! Il s’enthousiasme même au souvenir des incunables explorés ! Ah, copier sur un humaniste de la renaissance la traduction attendue par le prof le lendemain ! Après le chaud, il souffle le froid, parle de désenclaver, d’aller ailleurs, d’« accéder à des clartés dont nous étions excommuniés depuis la nuit des âges ». Et plus loin, craignant que ce ne soit toujours le cas, il persiste : « Ignorance morne à laquelle le désert vert dont je sors réduit ses habitants ». Difficile à suivre !
 
Oh ! un cinéma chez les ploucs !

Et que penser du morceau de bravoure qui suit ?
«... Il allait falloir s’armer d’une résolution farouche, pour parcourir à marche forcée et en brûlant les étapes tout le chemin qui nous séparait du temps présent, de l’effective réalité, de l’heure que marquait l’horloge des grandes villes. C’est une chose dont je pense avoir eu assez tôt et, sans joie, la prémonition. Nous habitons sur les marches du monde, nous ne sommes pas au monde mais peut-être, à force de soin, de zèle, de peine, peut-être que nous pouvons marcher à notre propre rencontre et, qui sait, un jour être enfin nous-mêmes, tels que le requiert cette heure qu’il est... »
Nier, pourrir la terre nourricière « à force de soin, de zèle, de peine », fermé dans son nombrilisme, sans évoquer comment ces marches du monde dont le Maquis des Monédières ont contribué à le sauver, ce monde justement !  C’est qui ce chantre d’un nihilisme libéral, ce chancre du communisme ? Il faut être dérangé pour asséner une idéologie proprement dégueulasse !

Vanitas vanitatum... tout est vanité chez Bergounioux, la forme bétonnant le fond ! Une fois de plus, la citation ci-dessus en atteste, ce lyrisme qui ne sert pas seulement ses pensées, se confond avec l’éloquence de l’orateur voulant emporter l’adhésion passive des masses. S’il est inoffensif tant qu’il marque la préciosité élitiste d’une minorité culturelle revendiquée de facto, le lyrisme peut ouvrir sur tous les dangers... L’Histoire nous le sert souvent en hors-d’œuvre d’une dictature à venir...  il peut, devenant public, officiel, se prolonger pour à la fois nourrir une bête immonde et s’en alimenter... Allons, je m’en voudrais de donner dans le procès d’intention... relevons seulement la pédanterie ridicule de ses hyperboles.

« ... avec un caban en toile cirée de ménagère accroché à chaque bras et je priais le ciel, enfin si je puis dire, d’avoir la force de regagner avec mes 40 ou 50 kilos de papier neuf, frais, après quoi, comme l’âne de Buridan sans doute... /... la voûte du ciel va  certainement s’entrouvrir et Jéhovah courroucé paraître et me foudroyer... /... il était sans exemple... /... dans toute mon Hégire, qu’un adulte puisse laisser 90 % de son salaire dans une librairie... »
Imbu de sa propension à tout dépenser pour des livres... se prendrait-il pour un Bernard Palissy ?!?!?!

La fausse modestie, stade ultime de la prétention, qui le fait s’excuser, par exemple, d’employer un imparfait du subjonctif s’exprime aussi quand il se présente en tant que surdoué :
Pierre Bergounioux : ... les adultes vers lesquels je me tournais n’étaient pas en mesure de me répondre...
Elise : mais vous dites que très tôt les adultes vous sont apparus comme ne pouvant pas...
PB : oui
Elise :... livrer de réponse...
PB : oui
Elise : ... n’ayant plus de valeur...
PB : oui,
Elise : à vous communiquer... 
PB : oui, j’exagère un peu mais je suis rentré en dissidence vers 18 mois, 2 ans... 

Ce professeur agrégé de lettres donne dans la philosophie, un domaine associé, par définition, à la notion de sagesse... Bergounioux est trop sûr de lui pour être sage ! 

«... Il faut presque une vie pour tirer les conséquences de ce qui nous a été donné, livré, offert, imposé lorsqu’on a commencé. Devenir adulte ne servirait à rien qu’à réparer les dommages et les pertes du commencement et exaucer les vœux que l’enfant que nous avons été a formés sans avoir les moyens ni matériels ni moraux ni intellectuels de les faire aboutir... /... Je n’ai plus varié depuis l’âge de 5 ou 6 ans. Je suis comptable vis à vis du gamin que j’ai été... »

Passons sur les adultes qui ne se sont pas chargés de la besogne, sur sa prétention d’écrire pour ne pas que les descendants aient à en régler les arriérés, des descendants qui n’auront pas à s’occuper de ce qui est resté inachevé... Enfin, c’est sûrement mon niveau intellectuel de "crétin rural" qui fait que je reste dur à la détente...

Maintenant que je relis l‘article qui annonce un film sur France3, j’aurais dû me méfier dès l’amorce « Déjà six heures. ce n’est pas sans appréhension que j’entame ce nouveau cahier. »... Puis «... l’impérieuse nécessité de la quitter (sa région natale) pour devenir écrivain... » Étrange vu qu’il dit, par ailleurs, que jusqu’à trente ans, il n’était pas question pour lui, d’écrire ? 
Quoiqu’il en soit, que soit vite oublié le jour du voyage qui me vit ouvrir ce journal parce que l’aéroport de la Réunion en dit beaucoup tout en offrant moins qu’avant (3)...
Ce n’est pas une sinécure de sortir les crocs contre celui qui écrit tant l’attraction bienveillante initiale qu’il exerce sur le lecteur, est naturelle. En le montrant du doigt, c’est plutôt un plaidoyer pour la France profonde des provinces et par-dessus-tout, ce sera notre prochain sujet, pour défendre notre langue, symbole de la sensibilité civilisatrice occitane, mise à bas, méprisée par des félons de l’acabit d’un Bergounioux !   

(1) ces hérauts des ondes trompettent, tels Laure Adler « un des plus grands écrivains français » (ne vous étouffez pas !). Tous et ceux de la radio et télé d’État, à l’image du privé, le petit doigt pas loin de la couture du pantalon... A France-Info, voilà un mois en gros, l’évocation de la présidentielle a donné « La démocratie vous salue ! Elle se porte bien ! »... J’ai failli avaler mon café de travers !

(2) Pourquoi ne dit-il pas que le bétail, surtout des veaux de lait, continuent de se négocier dans sa ville ? http://www.brive.fr/index.php/accueil/foires-et-marches/#1471428115596 c9294139-2f73
"Des marchés aux veaux de lait se déroulent en principe les 1er et 3ème mardi de chaque mois au Foirail du Teinchurier, avenue du Teinchurier ; six de ces foires sont primées.

A noter que la foire primée aux veaux de lait du Festival de l’élevage se tiendra exceptionnellement sur le site du festival (contre allée Tourny) le lundi 22 août.

Deux foires primées aux bovins gras auront lieu les jeudi 11 février et 17 novembre".

(3) retrouvons les vers de Desnos :

Maudit
soit le père de l’épouse
du forgeron qui forgea le fer de la cognée
avec laquelle le bûcheron abattit le chêne
dans lequel on sculpta le lit
où fut engendré l’arrière-grand-père
de l’homme qui conduisit la voiture
dans laquelle ta mère
rencontra ton père !

Néanmoins ne vous endormez pas ! Restez vigilants ! Moins on en a plus on l’étale, la culture, comme la confiture de ce pays perdu et déshérité pour lequel Bergounioux la vergogne exprime tant de répulsion mêlée de tant de mauvaise conscience... 


photos autorisées :
1. Le Corbeau et le Renard / La Fontaine / Illustrations Benjamin Rabier.
2. Le théâtre de Brive Author LucasD / commons wikimedia.
3. Cinéma Rex / Brive-la-Gaillarde Author Le Grand Cricri / commons wikimedia. 

Mardi 21 février 2023. Correction de l'article pour cause d'outrances de ma part dans la version initiale... 

BERGOUNIOUX LE VERGOGNEUX... le pédantisme vaniteux 

Un pédantisme vaniteux suinte de ces coteries qui se veulent supérieures et France Culture donne souvent dans ces tartuferies alambiquées, surfaites. Dans ces entretiens multiples, on réalise à force ce que la flagornerie a de réciproque entre l’intervieweuse et l’interviewé. La Fontaine nous aurait-il aussi donné à entendre, en supplément au « ...flatteur vivant aux dépens de celui qui l’écoute... »,  la mycorhize intime entre flatteur et flatté ? Nous n’avons pas à être dupes de cette connivence intéressée car, avec Bergounioux, pas de débat : soit on lui sert la soupe, soit il nous sert lui-même ses convictions simplistes lors de conférences, avec le plus bel aplomb, sans jamais douter un tant soit peu ! Méfions-nous de ceux qui n’acceptent pas la contradiction, c’est malsain et pour le moins suspect...

Elise, la journaliste, abonde surtout dans son sens et lui, glousse des OUI répétés afin qu’ils communient, se confortent mutuellement pour les serrés des fesses tout oreille bien que déconnectés à force d’intellectualisme...
C’est à peine si à un moment, tant c’est gros, elle le reprend
« Vous êtes citadin... Où est la campagne ? »
Alors qu’il s’est complu, jusque là, à dresser un tableau sinistre des campagnes et des ahuris qui la peuplent, Bergounioux, du bout des doigts, persiste à ne voir que de vieux sabots crottés : « ...  J’ai encore une parentèle du second degré encore paysanne qui vivent dans la gêne, l’inconfort non perçus comme tels par les intéressés. Ils n’ont pas l’eau chaude au robinet, ils vont chercher l’eau au puits... »... La parentèle appréciera cette distanciation affectée... Avec les sabots d’Hélène (Brassens) et le « On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue... » de Michel Delpech, Ferrat aussi revient en mémoire, lui qui aimait tant Paname mais trouvait néanmoins si belle une montagne ardéchoise autrement à l’écart par rapport au bassin voué à la polyculture de Brive-la-Gaillarde !

« Au marché de Brive-la-Gaillarde,
A propos de bottes d'oignons,
Quelques douzaines de gaillardes
Se crêpaient un jour le chignon... » (Hécatombe, Georges Brassens)

Rien ne se règle en comptants de gnons mais même à propos du foirail, jusqu’en 1966, 67, sur la place centrale, les mots de Bergounioux, ses juxtapositions à hue et à dia si parlantes, relèvent d’un mépris provocateur sur les maquignons en bleus ou canadiennes, couperosés par la bonne chère, parlant : «... un idiome que je ne comprenais déjà plus, c’est à dire le patois, l’occitan...», poussant sans ménagement «... des porcs stridents et des vaches indociles...», laissant la place sale avant de se fondre dans la rusticité du temps. Diantre, cet homme-là ne doit consommer que ses mots ! Du passé faisons table rase... (mais quel communisme ce vergogneux a-t-il pratiqué ? en lien avec la réalité stalinienne des ouvriers devant être nourris par des paysans crevant de faim ?) Et lorsqu’il en conclut, changeant habilement de camp le temps d’un mot, pour être allé trop loin dans une analyse oiseuse, dans une dialectique de coupable voulant minimiser pour ne pas s’attirer les foudres, se traitant d’«...arriéré devant rattraper à marche forcée le monde moderne... », sans doute pense-t-il à l’élevage industriel, aux antibiotiques pour une viande à moins de trois euros au kilo.

Sa fatuité méchante et gratuite lui fait prendre les pieds dans le tapis quand il regrette d’avoir les centres universitaires à deux cents kilomètres, ce qui l’amène à se représenter égaré au milieu d’un désert. Un « abysse ténébreux » dans sa bouche, et pour mieux nous convaincre, il évoque un diamètre aux effets hyperboliques (400 km). A contrario et en même temps il apprécie d’avoir eu à disposition une riche bibliothèque à deux pas de chez lui, à Brive ! Il s’enthousiasme même au souvenir des incunables explorés ! Ah, copier sur un humaniste de la renaissance la traduction attendue par le prof le lendemain ! Après le chaud, il souffle le froid, parle de désenclaver, d’aller ailleurs, d’« accéder à des clartés dont nous étions excommuniés depuis la nuit des âges ». Et plus loin, craignant que ce ne soit toujours le cas, il persiste : « Ignorance morne à laquelle le désert vert dont je sors réduit ses habitants ». Difficile à suivre !
 
Et que penser du morceau de bravoure qui suit ?
«... Il allait falloir s’armer d’une résolution farouche, pour parcourir à marche forcée et en brûlant les étapes tout le chemin qui nous séparait du temps présent, de l’effective réalité, de l’heure que marquait l’horloge des grandes villes. C’est une chose dont je pense avoir eu assez tôt et, sans joie, la prémonition. Nous habitons sur les marches du monde, nous ne sommes pas au monde mais peut-être, à force de soin, de zèle, de peine, peut-être que nous pouvons marcher à notre propre rencontre et, qui sait, un jour être enfin nous-mêmes, tels que le requiert cette heure qu’il est... »
Nier, pourrir la terre nourricière « à force de soin, de zèle, de peine », fermé dans son nombrilisme, sans évoquer comment ces marches du monde dont le Maquis des Monédières ont contribué à le sauver, ce monde justement !  C’est qui ce chantre d’un nihilisme libéral, ce chancre du communisme ? Il faut être dérangé pour asséner une idéologie aussi partiale ! Moins grave, c’est seulement s’écouter parler dans une coterie souvent oiseuse...

Vanitas vanitatum... tout est vanité chez Bergounioux, la forme bétonnant le fond ! Une fois de plus, la citation ci-dessus en atteste, ce lyrisme qui ne sert pas seulement ses pensées, se confond avec l’éloquence de l’orateur voulant emporter l’adhésion passive des masses. S’il est inoffensif tant qu’il marque la préciosité élitiste d’une minorité culturelle revendiquée de facto, le lyrisme peut ouvrir sur tous les dangers... Allons, sans donner dans le procès d’intention... relevons seulement la pédanterie ridicule de ses hyperboles.

« ... avec un caban en toile cirée de ménagère accroché à chaque bras et je priais le ciel, enfin si je puis dire, d’avoir la force de regagner avec mes 40 ou 50 kilos de papier neuf, frais, après quoi, comme l’âne de Buridan sans doute... /... la voûte du ciel va  certainement s’entrouvrir et Jéhovah courroucé paraître et me foudroyer... /... il était sans exemple... /... dans toute mon Hégire, qu’un adulte puisse laisser 90 % de son salaire dans une librairie... » Imbu de sa propension à ne consommer que des livres, à tout dépenser pour... se prendrait-il pour un Bernard Palissy ?!?!?! Tout ce qui est excessif est insignifiant.

La fausse modestie, stade ultime de la prétention, qui le fait s’excuser, par exemple, d’employer un imparfait du subjonctif s’exprime aussi quand il se présente en tant que surdoué :
Pierre Bergounioux : ... les adultes vers lesquels je me tournais n’étaient pas en mesure de me répondre...
Elise : mais vous dites que très tôt les adultes vous sont apparus comme ne pouvant pas...
PB : oui
Elise :... livrer de réponse...
PB : oui
Elise : ... n’ayant plus de valeur...
PB : oui,
Elise : à vous communiquer... 
PB : oui, j’exagère un peu mais je suis rentré en dissidence vers 18 mois, 2 ans... 

Ce professeur agrégé de lettres donne dans la philosophie, un domaine associé, par définition, à la notion de sagesse... Bergounioux est trop sûr de lui, trop mégalo pour être sage ! 

«... Il faut presque une vie pour tirer les conséquences de ce qui nous a été donné, livré, offert, imposé lorsqu’on a commencé. Devenir adulte ne servirait à rien qu’à réparer les dommages et les pertes du commencement et exaucer les vœux que l’enfant que nous avons été a formés sans avoir les moyens ni matériels ni moraux ni intellectuels de les faire aboutir... /... Je n’ai plus varié depuis l’âge de cinq ou six ans. Je suis comptable vis à vis du gamin que j’ai été... »

Passons sur les adultes qui ne se sont pas chargés de la besogne, sur sa prétention d’écrire pour ne pas que les descendants aient à en régler les arriérés, des descendants qui n’auront pas à s’occuper de ce qui est resté inachevé... Enfin, c’est sûrement le niveau intellectuel de " crétin rural " qui fait qu’il reste dur à la détente...

Maintenant qu’il relit l‘article qui annonce un film sur France3, il aurait dû se méfier dès l’amorce « Déjà six heures. ce n’est pas sans appréhension que j’entame ce nouveau cahier. »... Puis «... l’impérieuse nécessité de la quitter (sa région natale) pour devenir écrivain... » Étrange vu qu’il dit, par ailleurs, que jusqu’à trente ans, il n’était pas question pour lui, d’écrire ? Mais qui n’est pas comptable de ses contradictions ?  
Ce n’est pas une sinécure de sortir les crocs contre celui qui écrit tant l’attraction bienveillante initiale qu’il exerce sur le lecteur, est naturelle. En le montrant du doigt, c’est plutôt un plaidoyer pour la France profonde des provinces et par-dessus-tout, (ce sera un de nos prochains sujet et de toute façon un fil rouge), pour défendre notre langue, symbole de la sensibilité civilisatrice occitane, mise à bas, méprisée par des félons de l’acabit d’un Bergounioux !   


Néanmoins ne vous endormez pas ! Restez vigilants ! Moins on en a plus on l’étale, la culture, comme la confiture de ce pays perdu et déshérité pour lequel Bergounioux la vergogne exprime tant de répulsion mêlée de tant de mauvaise conscience... 

lundi 11 septembre 2017

BERGOUNIOUX LE VERGOGNEUX... une notoriété urticante

La compagnie nationale offre toujours des journaux toujours d’un format peu commode dans l’avion et de toute façon orientés puisque presque tous les médias, donc y compris la presse, sont dans les mains de quelques milliardaires (1). Merci d’autant plus à Air France que l’escale à la Réunion ne fut pas des plus affriolantes (v. https://dedieujeanfrancois.blogspot.fr/2017/09/itineraire-dun-enfant-lasse-2017-iii-la.html). 


Page 19 du n° 22582 en date des 20-21 mars 2017, rubrique TÉLÉVISIONS :
« Pierre Bergounioux se livre / l’auteur prolifique et singulier évoque son enfance, le travail d’écriture, son rapport au réel »...
L’ignare qui se cache en moi me dit que je ne peux que gagner à connaître un nom avouant son origine occitane. Première lecture, et, pour le dire de façon subjective, rien ne vient en écho à mon transport initial... Bof, rien de nouveau, ni en bien ni en mal, pour le dire avec indulgence. En dehors de la phrase « En littérature, le roman ne l’intéresse plus : il le considère comme un divertissement bourgeois », seulement des impressions toutes relatives dans la rencontre de l’inconnu, peut_être une pointe de vanité. Seulement encore des impressions à ne pas prendre pour argent comptant tant elles sont tangentielles, superficielles, souvent mort-nées, en cul-de-sac.
Mais là, j’ai trop à cœur de satisfaire ma facette sudiste et le Net devrait contribuer à ma quête. France Culture se propose, cinq émissions de trente minutes.

Si le titre du premier entretien « Une petite patrie en Corrèze » s’inscrit positivement, tout est remis en cause dès le début, dès que Bergounioux évoque une enfance "ambigüe" et on se demande bien pourquoi avec des parents aimants qui aiment les livres, une mère bachelière... Il évoque alors un prétendu maléfice qui l’affecte, en tant que natif, selon ses propres mots, d’une de ces régions pauvres de la périphérie. Ce point de vue n’est-il pas déséquilibré ? 

Misérable bibliothèque-médiathèque de Brive !
Mais ce n’est rien par rapport à la charge à venir... « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » affirme le dicton. Hélas, la suite va vite convaincre que l’enragé est bien Pierre Bergounioux ! Adieu l’empathie initiale ! D’abord il en a contre sa province sans fer ni charbon, sans bonnes terres. En fait il précipite un maelström et prémédite de secouer l’occitan dans l’œil de son cyclone. On sent la colère froide car il prend soin de garder un ton posé, sans inflexions qui le démasqueraient. La langue est châtiée, le vocabulaire riche. 

Il n’empêche, il tempête d’être né parmi les demeurés « ... On ne connaissait pas l’extérieur... ». A croire qu’il sort du Moyen-Âge ce baby-boomer de 1949 ! Comment accréditer cette idée de contrée reculée et fermée ? Ne serait-ce que grâce au service militaire et à fortiori, à ces guerres terribles 1870, 1914, 1939 qui nous virent céder face aux Allemands ?!?! Et puis, Brive-la-Gaillarde, au carrefour des axes Paris-Toulouse et Bordeaux-Clermont ! 

La gare ridicule de Brive-la-Gaillarde
Après cette perfidie lapidaire, c’est un réquisitoire hypocrite contre le languedocien trop grave pour ne pas donner lieu à un traitement à part et à venir sous peu.
 
Suit une autre banderille sur ses compatriotes arriérés au point de ne pas réaliser leur misère matérielle et spirituelle. Il faut être aussi spécieux que péremptoire pour alléguer qu’une province pauvre survit seulement, sans engendrer quoi que ce soit de positif !  Quelle honte de faire accroire que la Corrèze, Brive dans cette marge limousine voisine de l’Auvergne, de la Guyenne n’ont pas vu naître d’écrivains... Je pense à Eugène Le Roy (Jacquou le Croquant), à Claude Michelet né en 1938 (« Des grives aux loups »), à Christian Signol... Et plus largement, en parlant de la création, comment peut-on dire «... moins bonnes terres qui permettent seulement de survivre dépourvues d’art, d’architecture, d’invention plastique littéraire artistique, philosophique... ». Il suffit d’aller sur la page wikipedia de Brive-la-Gaillarde pour constater la démonstration du contraire ! On y trouve des ecclésiastiques, des politiques, des militaires, un vice-amiral, des journalistes, des peintres, des acteurs, des historiens, un réalisateur, un homme de télé, des joueurs de rugby, un prix Nobel de physique, un mathématicien médaillé Fields, un chef d’orchestre, un pianiste, un saxophoniste, un claveciniste... Il est sinistre ce Bergounioux ! 

Et puis quelle déception quand la découverte d’un nouvel auteur déçoit ! Les rencontres se doivent d’être bonnes, d’apporter bonheur et enthousiasme. Si je ne dis rien pour ces écrivains qui m’ont arrêté au bout de vingt pages, j’aime et j’aime dire que j’aime Cavanna, Vincenot, Kazantzaki, Pergaud, Lacarrière, Lanoux, Carrière, Arène, Scipion, Clavel, Pagnol, Genevoix... pour me limiter à ceux dont je vois la tranche depuis mon clavier. J’aurais aimé aller plus loin avec François Tolza, cet inconnu... Mais ces prétentieux qui ramènent tout à leur auguste personne, qui à force de trop parler, parlent faux, NON ! 

Malheureusement Pierre Bergougnioux en est et puisqu’il rabaisse à ce point les ruraux, les provinciaux, la langue occitane, il y a trop de raisons pour que j’économise mon venin ! (à suivre) 

(1) le 8 sept 2017, les médias annonçaient le décès de Pierre Bergé, présenté comme mécène de son compagnon et sauveur (sans qu’il soit fait mention de Niel et Pigasse, autres riches contributeurs) du journal "néogauche" Le Monde dont je lis le 22582ème numéro des 20-21 août 2017. 
 

Photos commons wikimedia : Brive-la-Gaillarde une ville déshéritée...
2. Misérable, la bibliothèque-médiathèque Author Mossot.
3. Ridicule la gare SNCF ! Author Plybrius. 

21 février 2023. Correction de l'article pour m'excuser de mes outrances... 

BERGOUNIOUX LE VERGOGNEUX... une notoriété urticante 

 

Quoiqu’il en soit, que soit vite oublié le jour du voyage qui lui vit ouvrir ce journal parce que l’aéroport de la Réunion en dit beaucoup tout en offrant moins qu’avant, parce que si le Crédit Foncier n’avait pas été malhonnête, il ne serait sûrement pas parti pour arriver à payer le lourd crédit de sa maison (30 % du salaire)  ...
La compagnie nationale offrait toujours, encore en 2017, des journaux bien que d’un format peu commode dans l’avion et de toute façon orientés puisque presque tous les médias, donc y compris la presse, sont dans les mains de quelques milliardaires. Merci cependant à Air France d’autant plus que l’escale à la Réunion ne fut pas des plus affriolantes (travaux, difficultés pour se connecter, une ou deux prises cachées non prévues pour recharger l’électronique...) 

Le Monde. Page 19 du n° 22582 en date des 20-21 mars 2017, rubrique TÉLÉVISIONS :
« Pierre Bergounioux se livre / l’auteur prolifique et singulier évoque son enfance, le travail d’écriture, son rapport au réel »...
Pourtant tout semblait au départ de bon aloi. Première lecture plutôt positive... Une parole « aussi douce et grave que la chose écrite », « En littérature, le roman ne l’intéresse plus : il le considère comme un divertissement bourgeois » et seule la réalité lui paraît importante avec, pour réponse, des essais et récits.

Jusque là, rien à dire sinon l’envie d’aller plus loin ;  le Net devrait contribuer à cette quête. France Culture se propose, cinq émissions de trente minutes. C’est là que tout se gâte, contrairement à ce qui était attendu...

Si le titre du premier entretien « Une petite patrie en Corrèze » s’inscrit positivement, tout est remis en cause dès le début, dès que Bergounioux évoque une enfance "ambiguë" et on se demande bien pourquoi avec des parents aimants qui aiment les livres, une mère bachelière... Il évoque alors un prétendu maléfice qui l’affecte, en tant que natif, selon ses propres mots, d’une de ces régions pauvres de la périphérie. Ce point de vue n’est-il pas déséquilibré ? 

Mais ce n’est rien par rapport à la charge à venir... « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » affirme le dicton. Hélas, la suite va vite convaincre que l’enragé est bien Pierre Bergounioux ! Adieu l’empathie initiale ! D’abord il en a contre sa province sans fer ni charbon, sans bonnes terres. En fait il précipite un maelström et prémédite de secouer l’occitan dans l’œil de son cyclone. On sent la colère froide car il prend soin de garder un ton posé, sans inflexions qui le démasqueraient. La langue est châtiée, le vocabulaire riche. 


Il n’empêche, il tempête d’être né parmi les demeurés « ... On ne connaissait pas l’extérieur... ». A croire qu’il sort du Moyen-Âge ce baby-boomer de 1949 ! Comment accréditer cette idée de contrée reculée et fermée ? Ne serait-ce que grâce au service militaire et à fortiori, à ces guerres terribles 1870, 1914, 1939 qui nous virent céder face aux Allemands ?!?! Et puis, Brive-la-Gaillarde, au carrefour des axes Paris-Toulouse et Bordeaux-Clermont ! 

Après cette perfidie lapidaire, c’est un réquisitoire hypocrite contre le languedocien, trop grave pour ne pas donner lieu à un traitement à part et à venir sous peu.
 

Suit une autre banderille sur ses compatriotes arriérés au point de ne pas réaliser leur misère matérielle et spirituelle. Il faut être aussi spécieux que péremptoire pour alléguer qu’une province pauvre survit seulement, sans engendrer quoi que ce soit de positif !  Quelle honte de faire accroire que la Corrèze, Brive dans cette marge limousine voisine de l’Auvergne, de la Guyenne n’ont pas vu naître d’écrivains... Je pense à Claude Duneton (1935-2012), Claude Michelet (1938-2022, « Des grives aux loups »), à Denis Tillinac (1947-2020), à Michel Peyramaure (1922) à Christian Signol (1947)... Et plus largement, en parlant de la création, comment peut-on dire «... moins bonnes terres qui permettent seulement de survivre dépourvues d’art, d’architecture, d’invention plastique littéraire artistique, philosophique... ». Il suffit d’aller sur la page wikipedia de Brive-la-Gaillarde pour constater la démonstration du contraire ! On y trouve des ecclésiastiques, des politiques, des militaires, un vice-amiral, des journalistes, des peintres, des acteurs, des historiens, un réalisateur, un homme de télé, des joueurs de rugby, un prix Nobel de physique, un mathématicien médaillé Fields, un chef d’orchestre, un pianiste, un saxophoniste, un claveciniste... et sous le volet littérature, l’École de Brive ainsi que La Nouvelle École de Brive !

Économiquement ce n’est pas un désert non plus avec les élevages bovins, ovins pour la viande, le lait et les fromages, les canards gras, les fruits rouges ainsi que les pêches, les prunes, des vignes, du bois.

Un pays a une âme et même sans l’hydroélectricité, l’agroalimentaire, la métallurgie, on se doit de respecter ! Et puis que ferait-il, notre écrivain prolifique sans le papier ? Ce n’est pas Paris qui, à son intention ou pour les éditeurs et groupes de presse, lui fabrique le papier. Sans Rungis, héritière du ventre de Paris, qu’est-ce que le tertiaire aurait à se mettre sous la dent ?   

Il est sinistre ce Bergounioux ! 


Et puis quelle déception quand la découverte d’un nouvel auteur déçoit ! Les rencontres se doivent d’être bonnes, d’apporter bonheur et enthousiasme. S’il ne dit rien pour ces écrivains qui l’ont arrêté au bout de vingt pages, parce que ce sont certainement ses capacités qui sont en cause, il aime dire, en demandant pardon à ceux qu’il oublie, qu’il aime Cavanna, Vincenot, Kazantzaki, Pergaud, Lacarrière, Lanoux, Carrière, Arène, Scipion, Clavel, Pagnol, Genevoix... pour se limiter à ceux dont, depuis son clavier, il voit la tranche dans la bibliothèque. Et comme il aurait aimé aller plus loin avec François Tolza, cet inconnu... Mais ces prétentieux qui ramènent tout à leur auguste personne, qui à force de trop parler, parlent faux, NON ! 
Malheureusement Pierre Bergounioux en est et puisqu’il rabaisse à ce point les ruraux, les provinciaux, la langue occitane, il y a trop de raisons pour ne pas répondre tout en précisant que de citer dans une anthologie des vendanges (tome 1) reste aussi agréable que positif ! 

 

mercredi 6 septembre 2017

MAYOTTE MARCHE SUR DES ŒUFS ! / Mayotte en Danger

Des œufs ? Mais nous en avons à Mayotte, officiellement distribués par deux sites importants !  

Mais quand le premier désinfecte pour renouveler ses pondeuses, le second se plaint du marché parallèle abondé par des coopérants peu coopératifs et qui préfèrent vendre illégalement au bord des routes près d’un tiers de la production...
Résultat : la grande distribution prend prétexte d’un approvisionnement local peu sûr pour faire venir les boîtes de loin en prenant même une marge sur le transport... ce qui ne choque pas plus que cela puisque, au final, le prix ne change pas pour la ménagère (1). 

C’est que la provende, la nourriture des poules, aux mains d’un monopole coûterait près de 2,3 fois plus cher et ne comptons pas les 25 % environ d’aide d’État qui ne sont qu’une redistribution de nos impôts, serait-elle prise en charge, un peu comme l'électricité, par la solidarité nationale. Le hic est que le libéralisme débridé qui s’impose à notre monde dit "libre" (2) a pondu des mesures gouvernementales interdisant la mise en place de la concurrence. 

Une dernière remarque pour le plus développé des deux distributeurs historiques (3) sur la place de Mayotte lorsqu’il n’y avait que la SNIE place du marché et JÉJÉ rue du commerce. Celui-ci prétend dépendre du transport maritime... Ah bon ?.. comme ces aventuriers des années 1900, liés à la fièvre de l’or dans le Kondlike et qui faisaient leur beurre en vendant des œufs conservés dans du plâtre ?.. 
Encore heureux s’ils n’ont pas encore couvé l’idée de nous fournir en œufs contaminés au fipronil du libéralisme exacerbé... 

(1) habitants de Mayotte, ne pleurez pas, ça augmente aussi en métropole où l'inflation a presque triplé (2,85) depuis 1980. Quant au pouvoir d'achat...  
(2) lire https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/qu-il-est-beau-le-monde-libre-195811... AGORAVOX où vous devriez aller voter mes articles sur notre île parce que les ennemis de Mayotte française, de Mayotte département, se fédèrent, eux, pour nous torpiller... 
(3) les deux arguent du fait que l'importation (avion avant tout) leur assure un approvisionnement régulier. Ils oublient de dire que pour de nombreux articles (je pense aux basiques oignons jaunes exotiques ou aux tomates en boîte), la rupture de stock est fréquente.

SOURCE : http://lejournaldemayotte.com/une/combat-de-poules-et-penurie-doeufs/ (mai 2017) 


 crédit photo commons wikimedia : Organic_chicken_eggs Author Copyleft

dimanche 3 septembre 2017

FIN DE SEMAINE A MTSANYOUNI / plage de Mayotte


Par commodité, on l'appelle Tahiti-Plage. Elle borde ce qui est peut-être un ancien cratère, la baie de Boueni. Au fond, la silhouette protectrice du Mont Choungui (593 m), cheminée de lave d'un vieux volcan disparu. Elle fut le cadre d'une bataille navale du temps troublé des sultans batailleurs et des mercenaires malgaches... Des pages d'Histoire, des espaces, des vestiges restent à découvrir...

Vue vers le sud-est de la baie depuis les hauteurs du Pengoua Bolé, à peine plus de 200 m d'altitude (commune de Sada). 


Vue vers le sud-ouest (village de Moinatrindri et presqu'île de Rassi Chodoni). 

Ici et là, sur le pourtour de la baie, des plages. 
Certaines, secrètes, se méritent, se méritaient plutôt, car l'insécurité, les attaques à l'arme blanche ont dissuadé de s'y rendre, même à plusieurs, sans parler des solitaires et des amoureux. Tant pis pour la mienne d'autant qu'il paraît que la mer aurait repris tout le sable pour ne laisser qu'un tapis de rochers, de boulets noirs. L'an dernier aux infos, la télé avait même préconisé de partir seulement en groupe et encadré par des gendarmes randonneurs !.. 

L'insécurité, un mot tabou que les cooptés du comité du tourisme taisent, comme le font les autorités avec le mot "immigration", imprononçable. Un pays développé doit-il accepter une attitude aussi irresponsable mettant tout bonnement des visiteurs en danger ? 
 https://dedieujeanfrancois.blogspot.fr/search?q=tourisme+Mayotte 



Que reste-t-il du paradis perdu ? Seules les plages les plus accessibles sont fréquentées, envahies de véhicules le week-end ! Une population aussi cosmopolite que métissée s'y presse, plus pour les plaisirs du sable et de la baignade concernant les wazungus (originaires de métropole et d'Europe), plus pour les grillades et un pique-nique jusqu'à la nuit (18h) pour les locaux. 

Parmi les premiers, certains arrivent équipés MTP (masque-tuba-palmes) afin de rallier un tombant corallien de toute beauté... Mais là encore, comme pour les plages à robinsons, j'appréhende, entre le blanchiment des coraux de 1997 et ce réchauffement climatique n'épargnant pas Mayotte, de devoir en parler au passé. Et ce coin à corail rouge, si recherché, a-t-il résisté à la cupidité des hommes ?  Quant aux tortues, on ne se demande même plus si elles venaient pondre jadis... leurs derniers sanctuaires seraient en sursis, le braconnage causant toujours plus de dégâts avec près de dix fois moins de sites surveillés aujourd'hui qu'autrefois. Viendra le jour où il n'y aura plus d'animal adulte en âge de pondre, a dit dernièrement un intervenant autorisé ! 


Femmes et filles parlant une des variantes kibushi (malgache ancien) de Mayotte. 

 
Pour les Mahorais, c'est le culte du voulé, de la viande congelée du supermarché, à griller (de moins en moins de volaille à plumer, moins de poisson). Mabawa (ailes de poulet) ou brochettes de croupions de dinde, manioc, bananes à cuire, beaucoup de matra (du gras) et ces sodas en cannettes si bons pour la santé ! Les derniers arrivés allumeront le feu à même la terre. 


Dans la pénombre des terrasses de deux "cabanes bambou" avec souvent, à la base, un conteneur désaffecté, on peut aussi boire et manger... D'un minibus au moteur tournant, trois hommes ont porté chacun une petite chèvre pour un premier et dernier bain... le sacrifice au nom d'Ibrahim se fera plus loin...   


Bien sûr que cette quiétude, cette plage en partage plus propre, mieux tenue parce que les mentalités évoluent (sensibilisation à l'écologie, poubelles installées) sont autant de signes réconfortants. Mais un état des lieux qui en resterait à cette béatitude relève d'une inconscience coupable...  Une vigilance obligée s'impose alors que notre espèce court vers son extinction. 

Il n'empêche, la ministre actuellement en visite (Girardin / Outre-Mer), certainement agacée par les problèmes majeurs qui lui sont ressassés, préfère cette posture, comme si, de reconnaître que les responsables politiques ont failli relevait d'un quelconque déshonneur. Pourquoi y aller si c'est pour s'accommoder d'un monde mondialisé certes, mais libéral, dégueulasse et suicidaire ??? 
A l'instar d'un fameux premier ministre monté au créneau dans des circonstances aussi tragiques qu'exceptionnelles, n'acceptons qu'un responsable prêt à verser avec ses administrés, le sang, le labeur, les larmes et la sueur. Débarrassons-nous de tous ces gouvernants qui nous endorment et mènent à la catastrophe au seul profit des castes qu'ils représentent !