vendredi 29 janvier 2021

LE POUDAÏRE TAILLE LA VIGNE / Fleury-d'Aude en Languedoc

Il y a un an, nous parlions de Josep Salvat (1889 - 1972), l'abbé, pour son poème "Lo Podaire". Puda c'est tailler et plus particulièrement la vigne, pour la discipliner à donner de belles grappes. Le poudaïré s'y attelle entre décembre (à l'époque, la nature était plus respectée) et la reprise de la végétation. Penché sur la souche le poudaïre taille la vigne, il coupe les bizes destinées à être ramassées en fagots...

Moines de l'abbaye de_Fontfroide Auteur JPS68 via photoshop

A l'instar des vieux trublions qui aiment qu'à l'occasion d'un repas de famille, on leur redemande la récitation, la chanson, l'histoire, toutes tant de fois répétées mais dont on ne se lasse pas, je tiens à perpétuer cet art de vivre... N'était-ce pas une façon de s'inscrire dans le lignage, le cousinage ? N'était-ce pas l'occasion d'exprimer indirectement la force de l'amour de la part d'êtres pour qui dire "Je t'aime", en dehors de l'intimité du couple, relevait du tabou ? Et puis n'y avait-il pas une première fois pour une jeunette, un jeunot de la génération montante à initier ? Traduction dans la tradition des œufs au mimosa, de la langue en gelée, du loup ou du turbot sinon de la langouste pour marquer plus encore l'évènement, du civet ou salmis sinon le saupiquet, des pigeons, dindes et chapons et autres poules à la crème voire le cochon de lait, pour finir même sans vouloir s'appesantir (mais les menus gardés peuvent encore en témoigner), par la mousse au chocolat, le bras de Vénus, la bombe glacée, l'académique pièce montée... le tout arrosé de nectars éclipsant l'ordinaire des jours... 

Ciseaux à tailler forgés à Pézenas.

Tout ça parce que l'an passé je promettais la traduction du Podaire de l'abbé Salvat si l'article touchait vingt ou trente lecteurs... Tout ça parce que je n'ai pas encore tenu ma parole alors que l'article compte (79 vues sur blogger, 288 sur facebook) et parce que tout le monde s'en fout, qu'il n'y en a pas un pour me gourmander (ne cherchez pas le rapport avec nos menus gourmands !) et puis, parce que, l'hiver venu, l'image du poudaïre bravant la froideur du Cers, un amandier en fleur sur le marge derrière, me revient malgré moi, comme celle des premières pousses ou des pampres lourds de raisins aux vendanges quant à ne parler que de la vigne dont la verdure, même sous d'autres latitudes, me touche droit au cœur pour me l'avoir trop bien bercé, au pays, au village, depuis la maison natale, la même qui vit naître mon père vingt-huit ans plus tôt. 

C'est que j'allais remettre "Lo Podaire" et que personne n'allait m'en faire la remarque et à y être, me faire réaliser que j'ai l'âge désormais de répapiller, de radoter. 

Je vous laisse aller voir :

 https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2020/01/lo-podaire-sermon-de-labbe-josep-salvat.html

rivelpatrimoine.frlienshebergement

Josep Salvat, pour l'état-civil Joseph, l'auteur est né le 8 novembre 1889 à Rivel dans l'Aude, le pays des comportes et des sonnailles. Pauvre, sa famille compte sept enfants (1). Une fois prêtre et nommé au petit séminaire de Castelnaudary, il fonde, avec Prosper Estieu (1860-1939) (2), lou Collègi d'Occitania qui encore de nos jours assure des cours par correspondance (cycle d'études de 4 ou 5 ans). La même année (1927), il est élu Félibre Majoral. 

Déporté en août 1944 au camp de Neuengamme, il tient un journal de captivité qui ne sera pas découvert. Ce diurnal est vite écrit en occitan (3). Ce sont vraiment des notes à la signification souvent obscure. L'abbé a tenu à sa publication après sa mort...

https://www.cieldoc.com/libre/integral/libr0688.pdf 

Il a passé ses vieux jours à Surba dans l'Ariège, au bas de la route du col de Port, côté Tarascon, le village où il est inhumé.   

Et cette traduction promise ? Mais il faut que je vous dise celle du coiffeur ? Vous la savez ? Mais si... "Demain on rase gratis !" On fait comme ça alors !

(1) A-t-il été repéré par le curé du village qui a fait prendre en charge les frais de pension au petit puis au grand séminaire où seuls les meilleurs pouvaient entrer ? 

(2) poète audois d'expression occitane et française. 

(3) Je ne peux que penser à mon père au travail obligatoire à Dresde et qui écrivait suite, certainement, à la découverte de son carnet clandestin : 

"... je me trouvais à l'immeuble central de la Gestapo, derrière la Hauptbannhof, au troisième étage pour un interrogatoire en règle. Ils m'ont demandé pourquoi j'avais écrit à propos du débarquement allié en Sicile "Alors bonne nouvelle" pour une fois bien traduit "Also gute Nachricht", les trois mots qui me valurent trois semaines de cellule et ma signature au bas d'une feuille me signifiant que la prochaine fois, le camp de concentration, je n'y coupais pas. heureusement que ce que j'avais écrit de plus délicat l'était en occitan..."

Pas un mot de plus sur cette affaire. Sinon il a parlé une fois d'une gifle peut-être reçue pour avoir répondu qu'il avait le cafard...  

dimanche 24 janvier 2021

FEU & TISANO DE GAVELS / Feu de sarments et vin du Minervois

Serge : Hum, ces huîtres, c'est quelque chose... 

Roger : aphrodisiaques ! 

Serge : fallait me le dire dix ans en arrière ! 

Minerve et sa Tour wikimedia commons Author Commune minerve


Roger : Hé ! n'engoulis pas tout que je monte au Poumaïrol demain ! Et Lacarrière à Minerve, avec tout ça ? En premier lieu, la croisade des Albigeois, les 180 Parfaits qui préférèrent se jeter dans le feu plutôt que d'abjurer ; le site ensuite "... acropole au milieu des gorges...". Et quoi encore ? Que c'est désert en hiver mais pas mort comme La Couvertoirade ou Sainte-Enimie : une trentaine d'habitants encore en 1971, un petit musée, deux cafés ; dans le premier, une vitrine de livres sur l'Histoire, l'Occitanie ; il dit à la dame que c'est bien de proposer les livres à l'endroit dont ils parlent ; du coup, elle va bien vouloir le dépanner, quand son mari arrivera, même si les deux seules chambres disponibles sont occupées par les ouvriers qui travaillent au musée ; il est invité : 

"... je partagerai leur repas, arrosé d'un vin épais, rouge sombre mais délicieux  (que le vigneron vendange et fait lui-même) mon premier vin de vigneron du Minervois..." (1)

Minerve rue des martyrs wikimedia commons Author Commune minerve


Ils lui ouvrent une maisonnette de vendangeurs : 

"... un lit en fer, un évier et une grande cheminée..." 

Il va faire un grand feu et commencer "L'Histoire de l'Occitanie" d'Henri Espieux, acheté au café. 

"... je suis dans un lieu éphémère où pourtant je me sens chez moi.../... plus j'avance en pays d'oc, plus j'y trouve, avec la joie claire des sarments, ce pour quoi on part sur les routes : découvrir, rencontrer des inconnus qui, pour un soir, cessent de l'être..."

Feu de sarments wikimedia commons Author Olivier Colas

   

Serge :  un feu de sarments ne dure pas longtemps, c'est symbolique... et on faisait attention de ne pas provoquer de grandes flammes dans le conduit, des fois que la suie prenne... Les sarments ? il fut un temps où on les ramassait, où on les ramassait tous ou presque. D'ailleurs, après les châtaignes et les olives, les filles du Poumaïrol trouvaient à se faire embaucher pour les gavels et les boufanelos (sarments et fagots de sarments) :

 "... La récolte des olives était redoutée à cause du froid et celle des sarments aussi car le vent glacé de Cers balayait la plaine. Elles attachaient solidement "la caline" sur leur tête et glissaient sur leurs vêtements des blouses de grosse toile. Les voyageurs étrangers qui passaient, remarquaient avec étonnement ces femmes qui paraissaient en chemise, en plein hiver, dans les vignes... "

Roger : et oui, on dit "vestit coumo un poudaïré", habillé comme un tailleur puisque c'est un travail d'hiver à la vigne mais pour les ramasser aussi il fallait être bien couvert non seulement parce que le Cers fait pénétrer le froid mais aussi parce que les bises (les sarments) grafignent jusqu'au sang... 

Serge : on les ramassait, coupés sous bonne lune, sinon attaqués par les quessouns (insectes rongeurs) ils ne tenaient pas. Chaque famille avait sa provision de boufanelos pour les grillades... 

Roger : et quand il n'y avait que la cheminée pour se chauffer et cuisiner, ils prévoyaient même une réserve de petits fagots pour allumer le feu... je ne sais plus le nom...

Serge : puis, quand ils ne les brûlaient pas, ils les ont entassés au bord des vignes, on pouvait encore se servir... L'été, pour les grillades à Saint-Pierre, j'allais à Bouisset (2), à une vigne de Jeannot je crois... Puis ils les ont broyés manière de fumer la terre... Mon pauvre Roger, en racontant ça je me fais l'effet d'un préhistorique !.. Le temps passe vite et la vie nous presse d'aller de l'avant... 

"... Que peu de temps suffit pour changer toutes choses !.." (3)

Sinon il est gentil avec nous ton Lacarrière... Tu me le prêteras ce livre...

Roger : plus il trouve cette hospitalité amicale, dans le Sud, tu veux dire, mais ça ne l'empêche pas de fustiger aussi le racisme lié au vin, les viandards... Ne va pas croire mais c'est un homme bon... tu sais combien j'y suis sensible... il est sincère, ses écrits traduisent bien qui il est... et si je critique c'est aussi pour intégrer et admettre qu'on me critique, ce que j'en dis rejoint ce que je te rappelais tout à l'heure sur Marcel Pagnol... mais tu le liras toi-même...

Serge : On verra, on a à découvrir en marchant... Ne traînons pas et puis mange tes huîtres, macarel ! que tout ce qui te monte à la tête te bouffe la testostérone... 

Roger : tu sais que même de ce point de vue, il nous en apprend Lacarrière... 

Serge : Oh ! c'est vrai ? 

Roger : qu'est-ce que tu veux, il marche, il rencontre des gens, il leur parle et parmi ces gens il y a des femmes pardi... alors... rien n'arrive et tout peut arriver...  

Serge : pas possible ! prête-le moi ce bouquin que j'ai envie de m'instruire !   

(1) et son cassoulet à Octon "arrosé du vin de sa vigne" ? ou alors c'est qu'il situe mieux le Minervois que lors de son arrivée sur les rives du lac de Salagou... 

(2) Bouisset est un tènement de garrigue mité de quelques vignes, en haut de la route en corniche des Cabanes-de-Fleury. 

(3) Tristesse d'Olympio.Victor Hugo.    


samedi 23 janvier 2021

A la recherche du Poumaïrol perdu (7). MINERVE, AVEC LACARRIERE et PAGNOL.

Minerve, une visite s'impose pour nos deux amis en goguette. 

Roger : écoute, il est encore tôt pour dîner mais rien n'empêche une collation, le déjeuner au travail, comme à la vigne, pour les vendanges, qui vaut pratiquement un repas. 

Serge : tu as raison, on a les huîtres, du pâté, du fromage... on peut même boire un peu puisqu'une marche de huit kilomètres nous attend. 

Roger : Regarde, le parking est vide... toute la place qu'on veut. Et les huîtres, même en hiver, vaut mieux pas que ça traîne ! Mais j'y pense, avant de mouiller mes doigts, laisse-moi chercher dans le casier des cartes, livres et papiers, un de mes bouquins préférés, "Chemin Faisant" de Jacques Lacarrière. A pied, au début des années 70, il a traversé la France depuis les Vosges, en quatre mois. Venant de Saint-Chinian, il est passé par Minerve...

Serge : Vas-y, regarde pendant que je les ouvre, les huîtres... 

Roger : Voilà, j'y suis, avec même un feuillet et des notes... Ah ! page 254, un contresens sur le Cers... C'est vrai que je m'en suis retrouvé désappointé, ennuyé vraiment. Que veux-tu, ce qui arrive quand quelqu'un dont tu admires l'intelligence se plante sur un sujet moins anodin qu'il n'y paraît. 

Serge : Ah ? Et qu'est-ce qui t'a contrarié ? 

Taille vigne wikimedia commons Author Véronique Pagnier


Roger : Il voit des vignerons qui taillent les vignes et entassent les sarments. Un vent du Nord penche les silhouettes, plisse les yeux et veut emporter les chapeaux ; ils se saluent mais les bourrasques emportent les mots : "... ce mistral qui, d'après les prophètes locaux, devrait souffler trois jours encore..." Alors le marcheur qui voyage aussi dans sa tête, déclame presque tous les noms de vents qui lui viennent... Passons sur les alizés, les zéphyrs, aquilons et autres tramontanes. Pour le mistral, c'est plausible puisqu'il parle du Salagou, du village d'Octon. Avec l'autan hou là là, il déraille, il le fait venir de haute mer, "embrun de l'infini", apportant "l'effluve salé"... Sauf erreur de ma part, aux abords de la Méditerranée, c'est du Marin qu'il s'agit, l'autan c'est à l'intérieur des terres, vers le Lauragais, l'Ariège ou le Tarn, une fois qu'il s'est délesté de son humidité ! Le Grec il aurait dû en parler, lui qui a tant aimé et tant écrit sur la Grèce. Et le Cers, on y arrive... "au lieu du cers, ce vent marin, doux et humide, qui apporte, l'hiver, aux Corbières, la tempérance de la mer, c'est le mistral qui m'emporte...". Comment laisser passer ? Enfin, le Cers petit frère du Mistral, généré de façon comparable et qu'on retrouve le long d'un autre grand fleuve l'Ebre ! Il en a parlé avec les gens ; la marche aide à communiquer sauf qu'il a mal compris, qu'il a noté de travers. Un piège classique pour ceux qui sont d'ailleurs... 

Serge : hé bé ! Et toi qui boycotte allègrement, tu ne l'a pas banni de ton panthéon ? 

Roger : Ah non ! Faut faire la part des choses ! sa peccadille n'a rien d'un cas pendable ! ce n'est pas comme ce Wilson fils dont le prénom à lui seul écorcherait mes lèvres depuis que, rouge de colère, cet imbécile a craché sur la Marseillaise, pour lui "raciste et xénophobe". Pauvre abruti imbu de théâtralité mais qui, coupable d'un contresens impardonnable, n'a rien compris au "sang impur" recouvrant les sillons. Ce n'est pas parce que le père lui a fait un nom que ce fils à papa a le droit d'étaler son crétinisme. Et le comble, faire du fric en se mettant dans la peau de De Gaulle parce qu'il a un pif compatible ! De Gaulle qui lui, oui, représente vraiment la France ! Là tu peux être sûr : je les ai dans le nez et Wilson et le film ! Déjà que comme acteur il ne m'a pas marqué... Est-ce que je suis teigneux ? Ou est-ce seulement essayer de rester lucide, de ne pas me retrouver une fois de plus, mêlé au bon peuple pêchant d'avoir la mémoire courte, trop groupie ou si crédule dans la virginité retrouvée des politicards qui le manipulent, enthousiaste bien que roulé comme toujours dans la farine ! 

Serge : Ho ! ne t'emballe pas ! bois un coup de vin blanc ! sinon tu ne lui en veux pas à Lacarrière ? 

Roger : et non, c'est juste humain de se planter... cela me refait penser à un petit garçon plaçant très haut son père, tu sais, Marcel magnifiant l'auteur de ses jours dans ses contradictions, fier de poser avec son doublé de bartavelles alors que pour son collègue paradant avec une rascasse énorme, il avait été pour le moins léger de juger : « Se faire photographier avec un poisson ! Quel manque de dignité ! »

Serge : Et alors ?

Roger : Et alors je me sens comme Pagnol qui aime son père, je reste tel que moi-même pour les gens que j’estime, surtout écrivains et artistes avec quelques exceptions politiques, je reste transparent pour ceux qui m'indiffèrent mais très réactif, tu me connais, si leurs mots les rend odieux, je pense à Séguela et à son rapport avec une montre de luxe... 

Serge : Séguéla... quand on est con on est con, le temps ne fait rien à l'affaire, chantait Brassens... 

Roger : Attends je me connecte pour te donner la phrase exacte, je l’ai commentée il y a peu sur internet... voilà, juste en tapant « Pagnol » : "... J'avais surpris mon cher surhomme en plein délit d'humanité : je sentis que je l'en aimais davantage..." Marcel Pagnol, La Gloire de mon Père, 1957.  

Serge : oui mais c’est bien une réflexion d’adulte dans la Gloire de mon Père et non une réaction de gosse... son point de vue a plus de soixante ans. Nos idées évoluent et mûrissent avec l’âge et de façon générale, va lire ce que tu écrivais à vingt ans et tu risques de ne pas te reconnaître. Quoi qu’il en coûte, le bon sens nous fait dire qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

Roger : Lacarrière a su aussi mettre des mots sur ces questions... il est venu jusqu'à nous parce que, avec la Grèce, nous avons la Méditerranée en commun et ses colonies d'Agathois et de Phocéens... Qu'est-ce qu'il faut être con ou malhonnête pour oser dire, comme Macron, que la colonisation est un crime contre l'humanité. Qu'est-ce qu'on ne clamerait pas pour se vendre au vote de certains... 

Serge : Laissons-le celui-là avec ses manigances... 

Roger : tu as bien raison. Plutôt ceux qui en valent la peine comme Lacarrière. Je serais curieux de savoir de quelle manière il a intériorisé le peuple grec mais là, on sent qu'il est tangent à ce que nous sommes. Déjà il situe le Minervois au lac du Salagou mais il a su saisir quelques traits qui nous sont propres et son témoignage sur Minerve doit valoir mieux que sa tirade malheureuse sur les vents locaux.  


 

https://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/05/15/31001-20140515ARTFIG00105-reponse-a-lambert-wilson-la-marseillaise-est-un-chant-de-guerre8230et-de-liberte.php



lundi 18 janvier 2021

A la recherche du Poumaïrol perdu (6) MINERVE du fond des mers.

Serge et Roger font route buissonnière vers le pays du Poumaïrol où, dit-on, les filles sont si charmantes... l'itinéraire leur fait couper le Minervois des garrigues et des gorges dont celles, étonnantes, de la Cesse, la rivière attachante qui les accompagne.  

Le Brian gorges / Minerve est au sud wikimedia commons Author Jcb-caz-11

Serge : ah  ! Minerve, Menerbo peut-être en occitan avec le "v" encore devenu "b"... Minerve du fond des mers... 

Roger : du fond des mers ? pardon ! faut que tu m'expliques... 

S. :  oh juste une impression, un reste du lycée... je ne sais plus si c'est avec Sinsolle (Sinsollier) ou le Jack (Jalaguier), Sinsolle plutôt, un schéma en 3D du relief karstique, je le vois encore, mes couleurs juraient : du jaune avec du marron... quelle idée... enfin, les premiers feutres à notre disposition je pense... Et ce karst quelque part en Yougoslavie qui nous dépaysait... je ne me doutais pas à l'époque qu'on l'avait à côté avec des milliers de grottes, entre le Carcassonnais et les garrigues de l'Hérault. Limousis, le gouffre de Cabrespine dans l'Aude, la Devèze, pas le quartier difficile de Béziers, non, à Courniou près de Saint-Pons, et encore Clamouse ou la grotte des Demoiselles, pour celles qui se visitent sinon les spéléos n'ont que l'embarras du choix. Bref, je t'en parle comme d'un ressenti, de ce que je crois avoir saisi concernant cette masse de dépôts calcaires au fond de la mer, ici soulevés par la poussée des Pyrénées, faite de fossiles, de coquilles... A Fleury des huîtres géantes ! D'où le joli calcaire coquillier, en plus fin, pour les jambages des cheminées. 

Minerve wikimedia commons Author Jcb-caz-11

R. : d'accord, le fond des mers surélevé et entaillé depuis que la pluie et les rivières existent par le travail permanent de l'eau... 

S. : et encore pour notre plaisir de touristes avec toutes ces gorges, ici du Brian et bien sûr de la Cesse, magnifiques... Mais pour le fond des mers, que je te dise... ce ne sont que des associations d'idées sauf que certaines t'impressionnent davantage dans l'âge immature... et je ne peux m'empêcher de penser  à la Minerve, le sous-marin français qui a coulé et implosé au large de Toulon l'hiver 1968. Comme pour Francis Andrieu notre appelé, soldat et tué en Algérie, qu'un jeune sous-marinier d'Ouveillan soit parmi la cinquantaine de victimes me touche encore aujourd'hui. Faudrait chercher son nom. Et ce n'est pas tout ! juste une coïncidence sauf qu'à Ouveillan, je crois qu'il y a une statue de Minerve... 

 

La Minerve à Bergen Norvège 1962 wikimedia commons Author Granit29

PS 1 : Le marin d'Ouveillan est Marcel Coustal ( merci l'Indépendant, un des journaux locaux).

https://www.lindependant.fr/2018/05/14/la-minerve-50-ans-apres-toujours-autant-demotion,3989589.php

PS 2 : il y a bien une Minerve depuis 1880 sur la place Rouquié à Ouveillan. 

https://ouveillanpatrimoine.blogspot.com/2018/11/un-monument-la-republique-ouveillan-la.html



mercredi 13 janvier 2021

Vers le POUMAÏROL(5) La Cesse, les garrigues du Minervois héraultais / Les copains d'alors...

Ils en ont fini de déverser leur venin contre la "politicaillerie", conscients que de toute façon, ils doivent être sur liste rouge puisqu'en ces temps liberticides ce genre de fichier vient d'être officialisé, par décrets du gouvernement puis arrêt  du Conseil d’État (1) qui conforte. Et notre parlement croupion que devient-il ? Plutôt se promener pour une curiosité plus positive et sereine... 

Villespassans (34360) wikimedia commons Auteur Bastien marie-françoise

R. : oui, la traversée de Cruzy, des platanes impériaux, une traversée en majesté... J'ai eu un collègue, un marquis, un vrai, qui venait en vacances au village de sa mère, Cruzy. Le fait de me croiser rallumait toujours son enthousiasme pour notre Midi, sa lumière, son été !.. Puis cette côte à la sortie : un passage à niveau pour un train fantôme et cette terre rouge, peut-être de la bauxite qu'un chemin de fer permit d'exploiter. A gauche la montée vers Villespassans... je tire la langue mais les autres ne doivent pas être mieux... le moment de porter l'estocade... han, han, je suis dans l'échappée. Sauf qu'après, sans prévenir, le coup de barre ! Le peloton peut repasser devant, plus rien ne compte sauf ces pêchers trop tentants à portée du chemin... des pêches comme jamais, grosses comme des petits melons et juteuses, délicieuses et plus encore pour en avoir volé deux. De suite ça va mieux surtout avec les cinquante kilomètres du retour à faire. Plutôt rentrer à mon rythme. Agel ! encore un beau village ! Je ne savais rien alors des marmites et de la résurgence du Boulidou, sur le cours de la Cesse mais à Agel, la fontaine d'eau claire fut plus que bienvenue...  

S. : les pêches, l'eau fraîche... tu n'as pas été malade ? 

R. : et non, une chance. La mentalité même des "copains" d'alors plus que "d'abord" ne s'est révélée que par la suite. C'est vrai qu'à l'époque les manuels moquaient les intellectuels et non l'inverse. 

S. : c'est vrai ça ! Même les vieux, à te dire en rigolant, par exemple, si tu t'embauchais pour les vendanges ou maçon "ce n'est pas le stylo qui te fera des bastets !"

R. : Les premiers gagnaient la semaine, nous, on attendait l'argent de poche. Eux autonomes et nous commensaux. Eux fourmis, nous cigales. A eux la mobylette, à nous la bicyclette. Eux, les pieds sur terre, nous la tête en l'air. Alors ils ne se privaient pas de nous mettre en boîte, de nous jouer des tours. Et là ils se sont bien gardés de nous conseiller du ravitaillement pour alimenter l'effort d'où le coup de barre, la fringale inévitable après une quarantaine de kilomètres. Rosses et goguenards ils étaient mais cette vacherie viscérale, je ne l'ai saisie que bien après. 

S. : et ce retour ? 

R. : j'étais avec Coudo et lui n'a pas été averti non plus parce qu'il est de Vendres, pas de Fleury ! Mais on s'en foutait, à toujours rigoler ! Cette fois-là, je crois qu'on s'est même arrêtés à la copé d'Armissan pour une dégustation... leur gris-de-gris ou gris tout court était réputé... Ensuite, la côte de la Ramade et la Clape à midi, c'est quelque chose ! 

S. : Aigues-Vives déjà ! Le joli nom que voilà et pourtant, la Cesse que nous retrouvons, ne coule, comme son affluent la Cessière, que quatre mois par an. 

R. : seulement ? 

S. : les eaux se perdent. Tu as parlé du Boulidou où elles reviennent au jour, parfois les cartes officialisent aussi une perte et cela ne peut que confirmer ce qu'il en est de leurs lits de galets. 

La_Caunette_Notre_Dame église romane wikimedia commons Auteur Fagairolles 34

R. : La Caunette, toujours au bord de la rivière. On laisse la route de Saint-Pons à droite. Complètement surréaliste, cette cheminée d'usine, à l'entrée. 

S. : c'était une mine de charbon, peut-être du lignite. Il y avait un orme de Sully, abattu il n'y a pas si longtemps, il en reste une sculpture et si tu veux voir un orme remarquable vieux de quatre-cents ans, il te faut aller à Villesèquelande... il est sous perfusion contre le champignon mortel transmis par un insecte, encore un cadeau de la mondialisation... 

R. : il y en avait un à Fleury, magnifique... au-dessus du chemin de la Rouquette, qui rejoint la rue des Barris au niveau de la bergerie de Roca... tu vois ? Je ne sais pas dans quelles circonstances il a été supprimé, peut-être atteint par cette graphiose... même les vignes autour, c'est de l'histoire ancienne... Dire que j'y ai vendangé même qu'à la fin du premier jour, les bras de la brouette m'échappaient des mains. A côté, réceptionnant les comportes de sa colle, le père de la Moustelle l'avait gentiment remarqué : "Sios pas encaouro encaretit"... C'est beau comme l'occitan nous parle en images ! En français ça devient laborieux d'expliquer que je n'étais pas encore accoutumé à la charge ! C'est comme pour les bras de la brouette, de la charrette, ils disent "brancards". Ho là ! c'est que je ne transbahutais pas une civière, seulement des semals, des comportes de raisins ! Et je ne te parle pas des coustals ! Va traduire toi !  

Villesèquelande L'orme de Sully wikimedia commons Author René Hourdry

 

dimanche 10 janvier 2021

Vers le POUMAÏROL (4) Limpide, la CESSE intermittente, puante, toujours, la MERDE dans un bas de soie...

Serge et Roger, deux copains, ont saisi le prétexte d'une vieille chronique sur les filles du Poumaïrol pour partir, malgré le covid, vers ce pays aussi mystérieux qu'attirant. 

Après la plaine narbonnaise, la route de Saint-Pons aborde les garrigues de Minerve ; de près ou de plus loin, elle suit le cours de la Cesse, une rivière aux fantaisies si attachantes, jusqu'à sa source. Au-delà, au-dessus, le fameux pays du Poumaïrol, entre 800 et 900 mètres d'altitude. 

Ce qu'ils se disent ne se limite pas aux commentaires touristiques : les souvenirs ouvrent bien des parenthèses, seraient-elles impromptues... L'actualité aussi les rattrape sauf que, sagesse ou folie de l'âge, bien qu'ils aient choisi leur camp, ils savent prendre du recul et les turpitudes d'un pouvoir qui ne veut pas redonner de l'entrain à une démocratie décatie ne sauraient entamer leur esprit positif...  

Château vigneron de Sériège... jamais habité...  wikimedia commons Auteur Jcb-caz-11

Roger : Ah ! je te disais, à propos de cette sortie à vélo, un groupe s'était formé, entre Fleury et Salles pour pédaler le dimanche. J'ai été invité. Sympa. Surtout qu'entre vingt et trente ans, on n'a peur de rien. Un groupe donc, une dizaine de garçons. Coursan, Ouveillan, toujours vers le Nord. Avant Sériège, encore un de ces châteaux pinardiers, le peloton, à bonne allure, passe des relais. A Cruzy, tu connais Cruzy ?

Serge : oui, pour y être passé... on y passe pour monter aux champignons par Saint-Chinian... 

R. : Un beau village... c'est banal de le dire tant ils sont beaux nos villages... tous à visiter et à garder en photos... 

Cruzy Aout 2004 wikipedia Auteur Alicecre wikimedia commons

S. : ce que tu dis reste valable pour la France entière. Ce qu'on a de beau, de particulier, apprécions-le comme tout ce qui a fait la "nation"... excuse-moi, je mets les guillemets et un "n" minuscule car d'un nombrilisme exagérément jacobin, d'un autoritarisme presque totalitaire aux dépens de la province, en particulier du Sud... La Méditerranée, ils n'en ont colonisé les bords que pour la plage ! Un dirigisme très à rebours de l'idée européenne, stupidement droit dans ses bottes, gardant cette attache malsaine avec une prétendue grandeur, loin des Lumières, en lien avec la conquête extérieure, flirtant presque avec un "espace vital" de sinistre mémoire même si je ne le dis pas en allemand. D'où cette propension des caricatures guignolesques qui nous gouvernent à toujours jouer la grande puissance... Un positionnement déplacé, surfait, à ne plus vouloir de son corps... Une propension à l'ingérence... Non mais regarde "Nous sommes en guerre", à 2h 54 du matin avec, toute mégalomanie bue, la bannière US, à côté des drapeaux UE et français, derrière lui ! Je ne veux rien savoir de ses circonlocutions oiseuses et dilatoires, juste l'indécence du décorum, du moment, cet air faussement consterné, si hypocrite, comme si le pays était envahi... "Aux armes citoyens ! Entendez-vous dans nos campagnes... mugir " ces sinistres gilets jaunes car, ne vous-y trompez pas, ils sont du même acabit que ces "David Crockett" qui ont envahi le Capitole à Washington ! Je ne l'ai pas écouté je te dis mais c'est ce que j'en déduis...

R. : tu as raison, d'abord c'est désigner en pleine nuit le bouc émissaire intérieur pour ne plus parler de tout ce qui ne peut plus durer comme ce bureaucratisme foldingue avec par exemple un énième comité "vaccination" redondant avec les trop nombreuses "HÔTES Autorités" théodules, parfois placards dorés muets ou tirant à hue et à dia lors de cette crise covid quand elles ne se contredisent pas ou quand elles pondent des assertions, des conneries, dernièrement de la part du ministère pour administrer le vaccin dans "un pli cutané" alors qu'il faut une aiguille assez longue pour pénétrer la masse musculaire...ils ont même fourni des aiguilles trop courtes quelque part ! ça vole tellement bas qu'elles sont toutes créés "HAUTES", ces conventions, ces agences, ces autorités à foison... Et trois de plus sont prévues sous peu... Bien la peine d'être si nombreux à nos frais ! 5.000 fonctionnaires supplémentaires parait-il ! Et Sournois (mais il a la tête de Finaud) qui ose prétendre que la démocratie est en danger par la faute des autres...

S. : quand on a à son passif une centaine de territoires perdus pour la République, qu'on n'arrive pas à empêcher 2000 raveurs de booster la teuf mais qu'on a à son actif les manchots et les éborgnés chez les Gilets Jaunes, quel culot de les accuser de saborder la démocratie ! Mais qui donc abâtardit le système pour que lui et son engeance se gardent le pouvoir. A ce propos, j'ai vu passer l'info sur la création d'un nouveau corps de CRS contre les manifs qui veulent mettre à bas la démocratie des urnes... c'est tout frais, pas encore sec et pourtant plus rien sur les moteurs de recherche... incroyable qu'on soit si bien informé... tous complices... et dire qu'au Tadjikistan le gouvernement a démissionné suite à la descente du peuple dans la rue... 

S. : ce n'est pas dans une France spoliée par des malfaisants qu'ils démissionneraient ! On les prend pour des guignols, des branquignols mais cela ne les touche pas, ils nous tiennent entre des griffes à peine rétractées sous des oripeaux de démocratie ! Et avec cette arborescence pléthorique censée entre autres missions, prévenir une pandémie, Finaud si sournois nous crée un énième bidule, ces 35 tirés au sort, ce Conseil des citoyens pour la vaccination... 

R. : à vomir ce dévoiement généralisé du dévouement politique ! Mais il entend Sournois si finaud, il entend que le peuple veut du referendum alors il nous en sort un... sur le climat qui comme chacun sait, est le problème le plus prégnant du moment... Quant à nous proposer une règle électorale plus morale avec la reconnaissance, entre autres, de la validité du vote blanc, tu peux toujours attendre ! 

S. : tu connais le mot de Napoléon pour Talleyrand "... Monsieur vous êtes de la merde dans un bas de soie..." 

R. : oui mais sans plus, tu sais, moi, de Napoléon je n'ai retenu que le négatif, Trafalgar plutôt qu'Austerlitz, pourtant la même année... et puis la grandeur de la France avec des Anglais presque trois fois moins nombreux et qui depuis des siècles nous mettent la pâtée ! L'ambition de coloniser les voisins, du Piémont à la Hollande afin que la France, trop engoncée dans son habit, atteigne la taille critique pour maintenir un rang de puissance mondiale ! Ah ! un visionnaire ce nabot aveugle qui n'a pas vu venir la débâcle de Russie ! Et puis que Hitler se soit inspiré de lui avec des conséquences comparables à cause des guerres d'expansion, me fait vraiment tiquer... 

S. : et ta sortie à vélo parce que tu m'en as assez dit sur les gouvernants et leurs comités théodules pour caser les copains... Bien la peine de se gausser de feue la bureaucratie soviétique ! Il y en a plein le tuyau pour repenser au mot de Buonaparte ! ils nous bouchent le conduit d'évacuation, entièrement d'accord ! Et ne parlons pas de ce peuple si dissipé mais si moutonnier aussi, tenté en période de crise par l'illusion de l'homme providentiel qui le guidera ! Bien la peine de vilipender, sans prendre de recul, les Allemands de l'hitlérisme !  

R. : pas de problème. Comme d'habitude entre nous, on en parle une fois, on évacue le schisme, manière d'attester que nous ne sommes pas que des épicuriens nombrilistes et pas question de se gâcher la sortie !

Ouiiiiiii, la traversée de Cruzy et le retour vers une rivière qui vaut son parcours, ses contours, pour le plaisir de nos détours, la Cesse !  

Macron Khrys’coronalungo du lundi 20 avril 2020 – Framablog



mercredi 6 janvier 2021

A la recherche du POUMAÏROL perdu (3)... DES POISSONS, LE SOMAIL, LE CANAL, MIREPEISSET.

 Serge et Roger sont en route pour le mystérieux pays perdu du Poumaïrol, un plateau aux confins de l'Aude, du Tarn et de l'Hérault. C'est une chronique vieille de plus d'un siècle qui les a fait bouger. Elle  parle des filles de là-haut, si taquines et provocantes, ce qui ne manque pas d'émoustiller nos deux complices dont les souvenirs et les yeux pétillent encore... 

Leur camping-car a mis le cap vers la montagne et d'abord les garrigues même si le vignoble y reste très présent. L'itinéraire franchit l'Aude et reste parallèle au cours de la Cesse. Ils viennent de traverser le village de Saint-Marcel. 

Pour plus de précisions voir : 
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2020/12/vignobles-de-la-plaine-chataignes-des.html
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2020/12/ces-vieux-schnoks-errants-quon-les.html
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2021/01/chateaux-pinardiers-chansons-boire-la.html
 
Roger : pourtant il y a des poissons et des pêcheurs bien sûr, enfin qui passent j'espère plus de temps à préserver qu'à prélever la ressource. Ils les sauvent même quand il ne reste plus que quelques flaques... J'ai eu lu que les espèces étaient nombreuses contrairement à ce qu'on pense : goujons, ablettes, vairons, gardons, anguilles, chevesnes, carpes, brochets et même le rare barbeau méridional. 

Serge : Oh là ! On voit que tu étais souvent à Aude toi ! 
 
R. : ah la pêche... tu sais qu'en été les muges, bouillis, en bourride, au four ou au grill arrangeaient bien le budget des familles nombreuses et modestes. On entendait les loups, aussi, chasser dans les canotes... Maintenant, avec le barrage anti-sel, nous avons plutôt des espèces d'eau douce et avec le sandre venu du Danube, le silure et sa grande gueule... 
 
S. : tu peux le dire : une vidéo les montre à Albi à l'affût des pigeons qui viennent boire et se baigner... Vous ne savez pas ce qu'ils bouffent ! 
 
R. : j'en ai parlé à Max. J'espère qu'il pourra m'en dire davantage lui qui connaît, pour ne parler que de notre secteur, jusqu'à l'étang de Capestang mais que veux-tu, on n'a le temps de rien. 
 
Chapelle et pont en dos-d'âne Le Somail wikimedia commons Auteur Thierry de Villepin

Le Somail panoramio wikimedia commons Auteur jquintana
 
S. : Le Somail, à un jet de pierre, un joli coin, un pont en dos d'âne, une vieille auberge pour le coche d'eau, une librairie avec 50.000 vieux livres ! Et le Canal du Midi bien sûr. 
 
R. : à partir d'ici, le canal s'écarte vraiment de l'Aude au débit trop capricieux et dangereux. Au début, ils envisageaient de rejoindre l'étang de Vendres pour de là, filer vers Agde... Alors est-ce pour cette raison ou parce que Riquet était de Béziers qu'il est passé par la "capitale du vin" ?  

S. : c'est joli comme coin, maintenant si les platanes sont condamnés à cause du chancre doré, l'ombre des grands arbres sur le chemin de halage ne restera que dans nos souvenirs et les photos et vidéos à montrer aux jeunes générations... Je ne sais plus quel est le couillon qui a osé dire que nous vivions une époque formidable... 
 
Le Somail Canal du Midi wikimedia commons Auteur Thierry de Villepin

R. : hophophop tu dérailles là ! justement "l'Epoque Formidable" c'est un film avec Jugnot au chômage qui rejoint des SDF... c'est une antiphrase... 

S. : antiphrase ! pléonasme ! ton français savant me fatigue... 

R. : dis donc ! "pléonasme" c'est toi qui l'a dit je te signale ! Moi je ne connais que l'anaphore parce que je pense à ce rigolo qu'on a eu comme candidat et malheureusement aux commandes aussi... "Moi président, moi président" je crois que c'est ça l'anaphore mais je ne m'en souviens qu'en pensant à la tête d'amphore de Hollande... 

S. : je veux bien que tu personnifies un col d'amphore en tête vineuse sinon, excuse-moi mais ça ne veut rien dire... 

R. : Si, ça veut dire qu'il m'a dégoûté mais qu'au moins grâce à lui, je connais au moins l'anaphore... 

S. : un moyen mnémotechnique... 

R. : et tu me dis ça la bouche en cul de poule ! Tu ne disais pas il y a une seconde à peine, que le français savant te fatigue ? 
 
S. : Tu as finis oui ?!?! Tiens regarde à droite, Mirepeisset, en occitan au mot à mot "regarde les petits poissons"... 
 
R. : oui si les silures ne sont pas là pour les avaler parce qu'à Sallèles ils ont terrorisé les canards à une époque ! 
 
S. : Et alors ? 
 
R. : et alors la mairie, plutôt pour les canards si mignons aux yeux des promeneurs, a fait une battue, je ne sais pas s'ils ont vidé le canal de jonction mais ils se sont débarrassés des silures... glanes ! Nous arrivons au carrefour de la Minervoise, un rond-point plus qu'utile parce qu'il y a eu plus d'un accident mortel ici, du temps où il y avait un stop et que la vitesse n'était pas limitée !  

S. : et la Cesse cesse pour nous... 

R. : ça se sait et ça s'est su, c'est selon... elle cessa, c'est ça, on la laisse et Bize avec, dont on a parlé il y a peu ; on la retrouvera dans sept kilomètres, à Aigues-Vives je pense...