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dimanche 20 août 2023

MAUGUIO ET L’ÉTANG DE L’OR.

Mauguio, Melguiel, Melgoriennes, Melgoriens, noms sinon qualificatifs plongeant loin dans l’Histoire pour un même endroit et ses gens ; pays de l’Or... étang de l’Or a priori pour un de ces couchers enflammé de soleil annonçant du vent, pourtant pour signaler que le seigneur de Melgueil était autorisé à frapper monnaie (le sol melgoire, le Malgoires vers 1200, cité dans la Croisade des Albigeois [encore dit « denier melgorien »]). Un temps où tout cet Étang de l’Or appartenait à Mauguio, dont les fermes de la Petite et de la Grande-Motte, cette dernière étant une dune culminant à cinq mètres d’altitude (une « ferme », d'une dénomination peu employée dans un pays de « mas » et « mazets »). 

Mauguio-Routes-Hydro 2021 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Rolland 45

Le territoire tranche, par son étendue, avec le voisinage (Pérols, Lattes...), une aire pourtant écornée en faveur des créations : Baillargues, Palavas, Saint-Aunès (village de Dubout), La Grande-Motte (1974). Ces épisodes ne sont pas sans corrélation avec le lien que Mauguio renforce avec sa station balnéaire de Carnon-Plage, en prenant soin, dans la communication municipale,  de mentionner « Mauguio-Carnon », ainsi que le flou sur un code postal que certains auraient souhaité unique pour Mauguio et Carnon. L’est-il ou non depuis 2018 ? une question qui n’a rien d’anodin non plus. Affaire à suivre... d’autant plus qu’une histoire de stationnement payant à Carnon (35 € les 5 heures ! / Midi-Libre, mai 2023) cristallise toute une opposition.

Un constat qui dénote alors que la rivalité Mauguio-Montpellier avait de sympathique l’opposition à l’emprise mégalo du potentat local, Frêche... En point culminant ce documentaire sur ce roitelet régional, paternaliste, filmé dont une séquence, au réveil alors que sa cour, coite et ayant peut-être dormi à proximité, lui a servi le petit déjeuner ainsi que les quotidiens locaux... Tout à sa dévotion, les flagorneurs parlaient bas afin de ne pas déranger le maître... Et quelle honte ce cynisme, cette indécence extrême jusqu’à rendre public avec des images un culte de la personnalité marqué, pour le moins issu d’un socialisme abâtardi (à l’époque le PS, s’il a marqué sa réprobation, n’est jamais allé jusqu’au clash contre Frêche). Nous reviendrons, avec une analyse obligée sur ce qui fut l’affaire de la Bulle de Fleury, sur cet aspect affligeant qui commença à saper la légitimité sociale de cette grande écurie politique se satisfaisant finalement du partage du pouvoir avec l’UMP... Une fois toi, une fois moi, pour enchérir avec un Sarkozy de toutes les trahisons (Libye, référendum, Grenelle de l’environnement...), pour rester seulement et injustement dans la médiocrité avec un « Moi, président... » paradoxal sur l’immigration, le maintien de l’ordre mais finalement rejeté pour avoir voulu n’être que normal... Les sommets sont atteints avec Macron, le roi républicain, cheval de Troie d’un capitalisme d’autant plus impudent qu’il est sur le point de défaillir, menteur assumé collé à un trône que les marionnettistes manipulent à loisir au nom des 28 % seulement d’électeurs de première intention... Que valent l’honneur, la parole de nos jours ? laissez-moi rire... Jean Guéhenno ne disait-il pas, concernant la Grande Guerre, que la pauvreté menait plus sûrement à la mort qu’un seul des millions de Rothschild ? Et après Pompidou ou Emmanuelli, le peuple se fourvoie encore avec un Macron machiavélique dans sa montée puis sa gestion, vieux suppôt des milliards établis ! On voit ce qu’il en est de la France à force de « se payer sur la bête »... petit à petit dépouillée par des politiques libéralo-mondialistes, pour le dire avec l’impudicité bravache de malfaisants qui n’ont même pas honte d’avoir détruit la santé, l’éducation, la justice, la défense, l’économie, l’écologie, incapables qu’ils sont de protéger la population... France, la femme malade de l’Europe qui ne dit mot sur l’Espagne mettant les riches à contribution, qui pique l’Italie faute d’oser avec l’Allemagne, qui fait mine de se frotter à Poutine, de parler au Monde en allant en Chine mais qui, là où elle pourrait se faire entendre, se laisse bafouer par une grande puissance comme les Comores... 

Mauguio_fontaine 2013 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Fagairolles 34

Nous retrouvions un peu de ce malaise « bonapartiste » dans l’emprise locale du pouvoir frêchois même si le vent médiatique s’est bien gardé d’en relativiser la réalité en parlant de la sécession, contre Montpellier, des Pays de l’Or rejoints plus tard par Palavas.

Nous retrouvons de cette façon boboïsante déconnectée dans la gestion du maire de Montpellier, rappelant Hidalgo, madame 1,75 % à la présidentielle 2022 sinon le crépuscule d’une écurie politique malgré le succès de Delga à la tête de la super-région.

Pour rafraîchir une actualité glauque, grâce à Gaston Baissette, un panorama nature sur l’Étang-de-l’Or.

lundi 8 mai 2023

JEAN MOULIN & MACRON

Ce matin, la cérémonie de la victoire (heureusement que malgré les collabos et grâce à de Gaulle, la France a pu se mêler aux grands vainqueurs)... Pour ceux qui comme moi n'ont pas voulu gonfler les statistiques d'un Macron casserolé même symboliquement, même mis sous bulle, je garde l'image pathétique des Champs-Élysées déserts avec juste ce qui restait du passage du premier des Français... le crottin pisseux plus brun jacobin que vert espérance des chevaux de la garde... 

A  présent, il doit être en train de rendre hommage à Jean Moulin, rappelons-lui, en passant, le bonheur immense de son père à Béziers, fin 1899, quand ce petit "Janet" a ravi la famille. Est-ce plutôt en provençal qu'en languedocien ? Peu importe c'est en occitan, un peu en écho au parler de nos soldats de la Grande Guerre.  

« A moun fieu jan (A mon fils Jean)

(qa pas ben tres mes) ( qui n’a pas encore trois mois)

O moun Janet, moun cagounis, (O mon Janet, mon dernier né,)

Tu que siés vengu de Paris (Toi qui es venu de Paris )

Dins un coulet, coumo lou dis (Dans un chou, comme le dit)

Toun fraire (Ton frère)

O moun mignot, coumo siés beu (O mon mignon, comme tu es beau)

Quand, dins la faisso e lou banéu (Quand, dans tes bandes et ton maillottage)

Te viro coumo un cabédéu (Te tourne comme une pelote)

Ta maire (Ta mère)

Siés lou jouguet de tout l’oustau (Tu es le jouet de toute la maisonnée)

Quan fas riseto emé ti trau ; (Quand tu fais risette de tes fossettes)

Mai, subre-tout, à iéu fas gau, (Mais surtout tu me fais joie à moi)

Toun paire (Ton père)

E longo-mai siegués ansin, (Et que tu restes ainsi longtemps encore,)

Fres, amistous e cremesin (Frais, caressant, le teint rosé)

En digne fieu di viéi Moulin, (En digne fils des vieux Moulin,)

Ti reire. » (tes aïeux)

Antoine-Émile Moulin (1857-1938). 

Jean Moulin 1937 studio Harcourt Domaine public.


 Alors la France, toujours honte de tes ascendances latines ? 

Alors la France, on croit se venger lâchement sur l'Italie du peu de considération de la part du reste de l'Europe ? (si quelqu'un demande j'ai de quoi développer et à l'avantage de Meloni qui plus est...)

Alors la France, à quand le persiflage sur l'Espagne en oubliant de dire qu'elle a tenu tête à Napoléon jusqu'à prendre Toulouse (avec Wellington il est vrai !). 

Rien à attendre d'un Macron qui continue à faire le kakou, à essayer de faire le beau avec le Russe ou le Chinois, qui n'est même pas capable de se faire respecter par l'Afrique, rapport à l'immigration et même par un nain sous perfusion comme les Comores, qui ment effrontément aux Français (retraite) pour amadouer les créanciers ("Oh! c'est pas juste, ils nous ont baissé la note !") et que les Étasuniens se frottent les pieds sur nous. 

Lâche, cynique, complètement déconnectée, usant de la commémoration comme si tout allait bien, faisant craindre une "chute de l'empire romain" si les talents de nos sinistres (Lemaire, Schiappa) dégénèrent en travaux pratiques, cette clique sera vraiment celle de la fin...  

Une consolation, au Panthéon, ce ne sont pas les cendres de Jean Moulin... Paris, une fois de plus, n'a pu confisquer un Grand Homme au reste des Français... et moi j'ai passé le cap de ne plus vouloir me faire accepter mais plutôt de rejeter cette France du Nord pas très engageante, non !  

Jean Moulin Plaque_Henri_Deschamps Miribel the Creative Commons CC0 1.0 Universal Public Domain Dedication Auteur Benoît Prieur



jeudi 24 mars 2022

Ukraine de toutes nos craintes...

 

Nouvelles incertaines des fronts : 

* encerclée, Marioupol subit l'anéantissement de Grosny et d'Alep. 

* n'est-ce pas l'armée russe, justement, adepte de l'encerclement, qui se retrouve dans le chaudron aux abords de Kyiv ?  

* Poutine fait donner les barbus intégristes du barbare Khadirov... on dit, on laisse dire que des miliciens tueurs de Syrie pourraient aussi... la poutinerie mobilise aussi des conscrits... 

* Pour fléchir Poutine, l'Occident voudrait faire donner Alina Kabaeva, sa femme cachée avec leurs trois ou quatre enfants, quelque part dans un chalet suisse bien gardé. 

* Il y a aussi des volontaires tchétchènes qui défendent Kyiv. La télé qui montre ce qu'elle veut, ce qu'elle peut, en a montré un hier en train de tirer un sol-air ou un sol-sol, sans casque, à découvert, bien exposé en haut d'une butte... 

* des Iliouchine, des Tupolev ou autres Sukhoi officiels volent vers l'Est, l'Oural, l'Altaï vers des refuges antiatomiques cachés ou alors pour assurer un poste de commandement en haute altitude, à l'abri des radiations. Faire peur, menacer. Du cynisme et aucune moralité chez Vladimir !

* La Russie a fait revenir 500 avions (Boeing, Airbus) des compagnies civiles loués à l'Ouest. Il y en a pour quelques milliards... Pour le moment ils ne les rendront pas... 

* Zelensky se dit prêt à négocier, mettant dans la balance le sort de la Crimée et des républiques sécessionnistes. 

* suite à l'entrevue Lavrov- Kuleba, Erdogan se propose comme médiateur dans le conflit russo-ukrainien. 

* Macron, le "Macha Béranger" d'"Allo Vladimir", ne s'est entretenu qu'une heure avec Poutine (a fait mieux... peut mieux faire).  

* Et pendant ce temps,  les scientifiques annoncent entre 35 et 132 millions en plus de personnes plongées dans "la pauvreté extrême" en 2030. Au rythme où on va, d'ici à 2050, "le sud de l’Asie, le golfe Persique, à savoir l’Iran, l’Oman et le Koweït, ainsi que l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Soudan, l’Éthiopie, la Somalie ou encore le Yémen ne seront plus des terres vivables."... Qu'est-ce que ça peut faire à côté de la testostérone de Vladimir, des couilles molles de l'UE, de notre Macrounet couillu seulement pour les couillons ?  

samedi 29 mai 2021

Un vieil Indien dans la ville, version mai 2021 (3)

 Le désert ne laisse met une barrière aux petits moutons de la Méditerranée... 

Thalassa ! Thalassa ! La mer ! me revient un vague souvenir des Grecs de retour de Perse et qui, après les mornes plateaux d'Anatolie retrouvent la mer, déjà la leur puisque leurs peuples occupent le Pont-Euxin sur la Mer Noire. Suite aux vastes étendues ocres du Sahara, c'est un peu de cette délivrance que nous offre le moutonnement de nuages nourri par la Méditerranée. Qu'elle est belle pour un natif de ses rivages ! Ses bleus n'ont vraiment pas à souffrir de la comparaison avec les tropiques. Si nous sommes loin des verts du delta du Nil, à bâbord, plus loin encore, Tobrouk, la Cyrénaïque, la Libye... Et si les Dix-Mille de Xénophon ne voulant plus qu'embarquer pour leurs patries perdues d'Athènes, Corinthe ou Sparte, ici, comment ne pas parler de la guerre en Libye, de l'intervention aéronavale initiée par Sarkozy, et des conséquences collatérales liées au trafic aérien ? 

Dans les années 90, l'avion prenait bien soin d'éviter la Libye fortement accusée d'attentats aériens ainsi que de soutien financier aux groupes violents sinon terroristes. Années 2000, Mouammar Khadafi redevenu le riche ami flatté par tous ses anciens détracteurs occidentaux, l'espace aérien libyen autorise une trajectoire plus directe entre l'Afrique de l'Est et l'Europe de l'Ouest. Années 2010, porte-drapeau des printemps arabes et ensuite en rien vergogneux du flop qui s'en est suivi, Bernard-Henri Levy  a poussé le président français à guerroyer contre Kadhafi, l'ami plein de sous qui pourtant plantait sa tente de bédouin dans les jardins dorés de la République... Le pays doit-il porter le chapeau pour tant d'irresponsabilité déployée sinon la mort de Kadhafi (1)? 

Ah la Crète ! île attachante et pas seulement pour ses 35 millions d'oliviers, ottomane jusqu'à l'orée du siècle passé, symbole de libération...

Ah la Crète de Zorba et ce sirtaki pot pourri finalement réussi de tous les airs nationaux héllènes... 

Ah la Crète d'un menu de verdure, d'escargots, d'huile d'olive, si sain dit-on même si à la fin... 

En attendant, pour ne rien risquer dans l'espace aérien d'un pays toujours secoué par une guerre civile (2), notre vol commercial décrit un détour et ce n'est qu'en vue de l'île de Crète que le cap peut être mis sur la France via l'Italie.  

(1) alors que Macron engage encore la France à son corps défendant auprès de Kagamé, au Rwanda, colonie allemande puis belge où Mitterand et quelques acolytes nous avaient embarqués malgré nous dans une galère grâce au "coup d’État permanent", un absolutisme que la Constitution de la Ve octroie au monarque républicain président...   

(2) Mai 2021. Le dictateur biélorusse oblige un avion à se poser pour mettre la main sur un opposant.
 Juillet 2013. Hollande, pour ne pas être complice de l'évasion du lanceur d'alerte Snowden réfugié à Moscou, président "normal" d'un pays prétendument de liberté, interdit le survol du pays au président bolivien Evo Moralès. Sinon, croyez bien que Loukatchenko n'est qu'un dictateur !  


vendredi 5 mars 2021

JEAN-CLAUDE, il faut que je te dise... / A J-C Carrière (fin).

Et le peuple te ferait peur ? Dis-nous : 
«  Le mot de peuple n’a pas de sens. Le peuple, c’est vous, c’est moi c’est tout le monde. Sous la révolution française on parle des petites gens […] mais en fait le peuple c’est tout le monde, le peuple est très influençable… » je te cite... et là, plutôt que de t’appuyer sur ton autre jambe, campée au pied du mont Caroux, tu rejoins Macron... 
 
Depuis Vieussan le massif du Caroux au loin wikimedia commons Author Christian Ferrer

Sauf qu’à moi pas plus le mot que la signification ne font peur s’il y a à comprendre que nous sommes un groupe soumis aux mêmes lois consenties, à l’autorité qui les porte, qui dispose de la possibilité de les proposer mais qui n’a pas à les imposer en faussant la légitimité des procédures... des vœux pieux, malheureusement, avec une majorité de députés godillots (encore un mot du Général, celui qui vient mettre à mal ton avis sur le référendum). Tu te dis contre le peuple parce que tu n’en ferais pas partie ? 

Jean-Claude_Carrière_à_la_BNF wikimedia commons Author Roman Bonnefoy
 

En écho, le Spiderman des façades, peignant un peuple au paradis qui se croirait en enfer, cité par Salamé. En écho, les points de vue des gens célèbres avec qui tu travaillas, Buñuel, Forman... ne pouvant être que partiaux en rappelant le franquisme ou le communisme, le dévoiement de bons principes au départ, pour faire court. Mets donc en parallèle nos journalistes qui me ramènent à ceux de la Tchécoslovaquie après 68. Bien sûr, l’école gratuite, la santé gratuite en France... juste le fric en dénominateur commun ? Pour quelle qualité ? Et même si c’était l'idéal, va donc en parler à la chèvre de monsieur Seguin ! Et ne me prie pas de considérer la manière dont l’histoire finit... des scénarios, tu en as assez écrits pour ne pas avoir plusieurs variantes positives à proposer, ce qui me semble moins possible pour le premier terme de ma proposition « la petite chèvre ne pouvait vivre que libre...».    

Sinon ta jambe lancée vers le Monde, tes sujets d’études si lointains, comme l’Inde, l’Espagne, le Mexique, l’étaient depuis la capitale, un Paris qui t’a englué dans la bulle élitiste du pouvoir promouvant une culture d’État et qui, dans une politique de vassalité protégée a besoin de l’alibi culturel pour perdurer. Qu’est-ce que tu lui as trouvé, à ce guignol qui perpétue l’ère des promesses fallacieuses et qui au lieu de proposer un monde nouveau continue tout et en pire ?

Et quand on passe onze ans à travailler sur le Mahabarhata, Jean-Claude, on réfléchit cinq minutes de plus si un scorbut démocratique ronge notre pays... Reprends-toi macarel, tu vaux mieux que ça ! Tu ne disais qu'en privé sûrement :

"... madame Macron me récite parfois des passages de la controverse de Valladolid... " 

Je ne sais pas si « ta fille » du festival de Nîmes t’as rendu service en dévoilant cette accointance courtisane... Et pour ta gouverne, la télé repasse "Mourir d’Aimer" avec Girardot... Tu fus plus humble avec tes promotions de grades jusqu’à atteindre celui de commandeur dans l’honneur et le mérite... Tu n’y es pas allé en tennis et dégaine décontractée, sûrement, comme pour tes interviews et interventions dans les médias ?  

Je lie cette idée à Napoléon qui promut ces décorations et n’en pensait pas moins : « C’est avec des hochets que l’on mène les hommes ! »

Pardonne-moi de m’être permis d’évoquer cette première raison, la plus dure à faire passer mais ce n’est pas parce que j’ose un point de vue que je crois acceptable sinon lucide que je ne t’aime pas pour autant. Monter à Paris, c'est un choix, une circonstance atténuante à condition de rester indulgent avec les ambitieux... Moi-même je reste coupable de m’être éloigné de ce que tu devenais, de m’être persuadé que je ne t’aimais plus. Il faut malheureusement un contexte aussi définitif que la mort pour que la réalité des sentiments submerge. Une détresse, une tristesse active poussant à aller lire et relire les infos et vidéos te concernant comme s’il était possible de compenser les deux années perdues. Lors de la disparition de quelqu’un qui comptait dans notre paysage affectif, la question de savoir si on l’a assez aimé se pose. Cela doit faire partie de ces «Regrets éternels» qui se répètent... au cimetière.   

Et que tu reviennes au pays, à la maison qui te vit naître avec... Arêne, Bosco, Giono, Jean Carrière, Delteil, Valéry, Vilar, Lapointe, Poubelle, Brassens,Trénet... ajoute ton nom à ma liste dans une lumière qui les berça "A ses dignes enfants, le Midi reconnaissant."... Autre chose que la pierre froide et sombre du jacobinisme triomphant et ramenant tout à lui. Entre les deux, j'y pense sans savoir, Jean Camp (1891-1968) de Salles-d'Aude, décédé aussi à Paris, où repose-t-il ? Il n'y a pas de hasard dit-on, pourtant issu du même coin, avec un tropisme marqué pour l'Espagne, le Mexique (son fils André (1920-2004), né à Armissan, reprenant ce flambeau...) dont les parents aussi, partirent pour la capitale, si je ne fais pas erreur, écartelé comme toi, entre l'éblouissement limité d'un projecteur de poursuite à Paris et le rayonnement durable d'un magma spirituel méridional. Une sève originelle portée par la langue et là encore comme l'occitan compte, pour Camp comme pour toi. Je te le lirai, Lou Doublidaire : 

"... E viren l'espallo à la jasso, 
Partis, un jour, capo Paris..."   

Camp a écrit "Vin Nouveau" : au moins un troisième point commun avec ton "Vin Bourru" ! Mais je ne sais pas où il est enterré... Vos voix, vos voies ne sont pas rien... Comment ne pas vous pardonner d'avoir composé avec le maelström centripète parisien ? 
 
Rapportés au sens profond de la vie à cause de la mort, les mots « je t’aime » pèsent leur poids, très lourd et j’ai su pourquoi, une seconde après : c’est que toi Jean-Claude, tu nous a tant aimés, nous les gens du Sud, pour nous revenir, chaque année, avec un sourire de contentement « Ne vous l’avais-je pas dit, aux dernières vendanges, que je reste des vôtres ? »      

Et là, alors que chaque jour j’imagine les mimosas que tu appréciais tant sur ton dernier chemin, pardonne plus encore au ver que je suis, luisant parfois, j’espère oui, de ceux «... qui brillent la nuit dans les chemins sombres, appelant l’amour...» comme tu le notas dans Le Vin Bourru... mais par une nuit pleine d’étoiles dont la tienne, comme il me plaît de voir cette «bucolie». 

Les premières asperges sauvages sont sorties, tu sais...

mercredi 3 mars 2021

JEAN-CLAUDE, il faut que je te dise... / A J-C Carrière, 1ère partie

Bonjour Jean-Claude. Écoute, durant des jours j’ai essayé de trouver l’info à ton sujet auprès de la mairie de Colombières. J’aurais tant aimé savoir pour ton petit trajet, allée des mimosas, entre ta maison et celle où tu pars rejoindre les tiens. Mais rien sinon la date de ton décès à Paris. Peu importe. Rien de frustrant. Finalement, il m’a suffi d’imaginer une lumière familière, un ciel ensoleillé pour t’accompagner... Et puis, en exprimant la volonté de fermer ta boucle là où elle a commencé, tu réponds définitivement à la question te taraudant, ainsi qu’à tant de semblables, obscurs ou célèbres dont nous aimons savoir ce qu’ils en pensent. Que disent-ils, du lien, des racines, de n’être de nulle part ou de naître quelque part ?  
 
Acacia_dealbata wikimedia commons Author Alberto Salguero Quiles

Je te signale que la musique d’accompagnement de la vidéo est celle de la Gloire de mon Père... Tiens, Pagnol, du Midi, monté à Paris lui aussi... Il serait intéressant de comparer votre attachement au Sud, terre de naissance, vous, partis chercher la gloire chez les Parisii... En avez-vous vendu votre âme ? Arêne, Bosco, Giono, Jean Carrière, Delteil, Valéry, Vilar, Lapointe, Poubelle, Trénet, pour ceux auxquels je pense, sont enterrés chez nous sans oublier Brassens pourtant claquemuré par ses imbéciles heureux nés quelque part... Et maintenant il y a toi, Et pour aller plus loin, comme l’écrivait César à son fils Marius concernant ses expériences bathymétriques sur la Malaisia « ... là où ça sera trop profond, laisse un peu mesurer les autres ». Alors, pour ceux forcément oubliés, que la communauté amicale soit mise à contribution.

Jean-Claude, je sais que tu n’es pas du genre prétentieux, que tu acceptes l’échange et le tutoiement si naturel en pays occitan. En vertu de quoi, un anonyme, l’obscur que je suis, se permet de t’aborder. En voici les raisons, enfin espérons qu’elles valent en tant que telles.

En premier lieu, parce que jusqu’au 20 décembre 2018, je te portais haut pour avoir su garder une jambe campée au pied du Caroux, pour n’avoir pas jusque là vendu ton âme. Cette estime a grippé lorsque, trop souvent sollicité par France Inter (4 fois entre septembre et décembre 2018 !), à force d’abonder dans leur sens, tu es même allé plus loin que ces journalistes fonctionnaires que nous payons et qui, en élites boboïsantes vont à l’encontre de ce que la majorité veut et pense. Pour moi qui suis à moitié tchèque je peux te confier qu’ils me rappellent vraiment en pire l’info propagandiste de Prague avant et après le printemps de Dubček. Oui en pire car au moins, les speakerines et speakers de la Československa Televize présentaient raides de leur personne et d’un ton sinistre de croque-mort... Bref, de toi l’écrivain-scénariste-metteur en scène-parolier-acteur traducteur-agriculteur à l’âge de la sagesse, je n’ai retenu que le ton posé de tes quatre-vingt-six printemps lorsque, à contre-courant de ta réserve habituelle tu fis chorus à la Salamé citant le reclus du Baïkal (Tesson fils) pour vilipender les Gilets Jaunes. Toi si prudent, diplomate, plutôt médiateur, si empathique habituellement et qui sauras exprimer par la suite un doute plus objectif, cette fois-là ce ne fut plus toi tant ton point de vue et tes mots furent durs, odieux, macroniens pour le dire net !

Je t’en ai voulu. Essayant de faire passer la rancœur d’abord avec humour « Jean-Claude des châtaignes et du vin bourru, tu me fends le cœur ! » j’ai dit que je t’estimais tant, que je t’aimais tant, mais au passé. Surtout que tu atteignis des sommets avec ton propos sur le référendum !

« Dès qu’il est question d’un référendum populaire Mussolini n’est pas loin. Ça a commencé comme ça, et Mussolini et Hitler. Dès que l’on fait appel au peuple, le peuple dirige vers la dictature tout un pays. Il faut se méfier de ça. C’est une chose qu’on n’a pas dite. Il faut avoir peur du référendum… »

Alors comme ça tu mettrais dans le même sac Mussolini, Hitler et De Gaulle car il l’a promu, le Général, le référendum de caractère républicain, en tant que voix de la Nation ! Tu aurais pu argumenter sur la différenciation impérative avec le plébiscite... Tu aurais pu laisser entendre que le problème n'est pas le référendum mais ceux qui n'en respectent pas le résultat parce que De Gaulle, lui, ne s'est pas assis sur le peuple ! Et toi tu t’es voulu sans nuance et cela ne t’honore pas ! (à suivre)

 

Colombières-sur-Orb Eglise St-Pierre wikimedia commons Auteur Fagairolles 34

samedi 23 janvier 2021

A la recherche du Poumaïrol perdu (7). MINERVE, AVEC LACARRIERE et PAGNOL.

Minerve, une visite s'impose pour nos deux amis en goguette. 

Roger : écoute, il est encore tôt pour dîner mais rien n'empêche une collation, le déjeuner au travail, comme à la vigne, pour les vendanges, qui vaut pratiquement un repas. 

Serge : tu as raison, on a les huîtres, du pâté, du fromage... on peut même boire un peu puisqu'une marche de huit kilomètres nous attend. 

Roger : Regarde, le parking est vide... toute la place qu'on veut. Et les huîtres, même en hiver, vaut mieux pas que ça traîne ! Mais j'y pense, avant de mouiller mes doigts, laisse-moi chercher dans le casier des cartes, livres et papiers, un de mes bouquins préférés, "Chemin Faisant" de Jacques Lacarrière. A pied, au début des années 70, il a traversé la France depuis les Vosges, en quatre mois. Venant de Saint-Chinian, il est passé par Minerve...

Serge : Vas-y, regarde pendant que je les ouvre, les huîtres... 

Roger : Voilà, j'y suis, avec même un feuillet et des notes... Ah ! page 254, un contresens sur le Cers... C'est vrai que je m'en suis retrouvé désappointé, ennuyé vraiment. Que veux-tu, ce qui arrive quand quelqu'un dont tu admires l'intelligence se plante sur un sujet moins anodin qu'il n'y paraît. 

Serge : Ah ? Et qu'est-ce qui t'a contrarié ? 

Taille vigne wikimedia commons Author Véronique Pagnier


Roger : Il voit des vignerons qui taillent les vignes et entassent les sarments. Un vent du Nord penche les silhouettes, plisse les yeux et veut emporter les chapeaux ; ils se saluent mais les bourrasques emportent les mots : "... ce mistral qui, d'après les prophètes locaux, devrait souffler trois jours encore..." Alors le marcheur qui voyage aussi dans sa tête, déclame presque tous les noms de vents qui lui viennent... Passons sur les alizés, les zéphyrs, aquilons et autres tramontanes. Pour le mistral, c'est plausible puisqu'il parle du Salagou, du village d'Octon. Avec l'autan hou là là, il déraille, il le fait venir de haute mer, "embrun de l'infini", apportant "l'effluve salé"... Sauf erreur de ma part, aux abords de la Méditerranée, c'est du Marin qu'il s'agit, l'autan c'est à l'intérieur des terres, vers le Lauragais, l'Ariège ou le Tarn, une fois qu'il s'est délesté de son humidité ! Le Grec il aurait dû en parler, lui qui a tant aimé et tant écrit sur la Grèce. Et le Cers, on y arrive... "au lieu du cers, ce vent marin, doux et humide, qui apporte, l'hiver, aux Corbières, la tempérance de la mer, c'est le mistral qui m'emporte...". Comment laisser passer ? Enfin, le Cers petit frère du Mistral, généré de façon comparable et qu'on retrouve le long d'un autre grand fleuve l'Ebre ! Il en a parlé avec les gens ; la marche aide à communiquer sauf qu'il a mal compris, qu'il a noté de travers. Un piège classique pour ceux qui sont d'ailleurs... 

Serge : hé bé ! Et toi qui boycotte allègrement, tu ne l'a pas banni de ton panthéon ? 

Roger : Ah non ! Faut faire la part des choses ! sa peccadille n'a rien d'un cas pendable ! ce n'est pas comme ce Wilson fils dont le prénom à lui seul écorcherait mes lèvres depuis que, rouge de colère, cet imbécile a craché sur la Marseillaise, pour lui "raciste et xénophobe". Pauvre abruti imbu de théâtralité mais qui, coupable d'un contresens impardonnable, n'a rien compris au "sang impur" recouvrant les sillons. Ce n'est pas parce que le père lui a fait un nom que ce fils à papa a le droit d'étaler son crétinisme. Et le comble, faire du fric en se mettant dans la peau de De Gaulle parce qu'il a un pif compatible ! De Gaulle qui lui, oui, représente vraiment la France ! Là tu peux être sûr : je les ai dans le nez et Wilson et le film ! Déjà que comme acteur il ne m'a pas marqué... Est-ce que je suis teigneux ? Ou est-ce seulement essayer de rester lucide, de ne pas me retrouver une fois de plus, mêlé au bon peuple pêchant d'avoir la mémoire courte, trop groupie ou si crédule dans la virginité retrouvée des politicards qui le manipulent, enthousiaste bien que roulé comme toujours dans la farine ! 

Serge : Ho ! ne t'emballe pas ! bois un coup de vin blanc ! sinon tu ne lui en veux pas à Lacarrière ? 

Roger : et non, c'est juste humain de se planter... cela me refait penser à un petit garçon plaçant très haut son père, tu sais, Marcel magnifiant l'auteur de ses jours dans ses contradictions, fier de poser avec son doublé de bartavelles alors que pour son collègue paradant avec une rascasse énorme, il avait été pour le moins léger de juger : « Se faire photographier avec un poisson ! Quel manque de dignité ! »

Serge : Et alors ?

Roger : Et alors je me sens comme Pagnol qui aime son père, je reste tel que moi-même pour les gens que j’estime, surtout écrivains et artistes avec quelques exceptions politiques, je reste transparent pour ceux qui m'indiffèrent mais très réactif, tu me connais, si leurs mots les rend odieux, je pense à Séguela et à son rapport avec une montre de luxe... 

Serge : Séguéla... quand on est con on est con, le temps ne fait rien à l'affaire, chantait Brassens... 

Roger : Attends je me connecte pour te donner la phrase exacte, je l’ai commentée il y a peu sur internet... voilà, juste en tapant « Pagnol » : "... J'avais surpris mon cher surhomme en plein délit d'humanité : je sentis que je l'en aimais davantage..." Marcel Pagnol, La Gloire de mon Père, 1957.  

Serge : oui mais c’est bien une réflexion d’adulte dans la Gloire de mon Père et non une réaction de gosse... son point de vue a plus de soixante ans. Nos idées évoluent et mûrissent avec l’âge et de façon générale, va lire ce que tu écrivais à vingt ans et tu risques de ne pas te reconnaître. Quoi qu’il en coûte, le bon sens nous fait dire qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

Roger : Lacarrière a su aussi mettre des mots sur ces questions... il est venu jusqu'à nous parce que, avec la Grèce, nous avons la Méditerranée en commun et ses colonies d'Agathois et de Phocéens... Qu'est-ce qu'il faut être con ou malhonnête pour oser dire, comme Macron, que la colonisation est un crime contre l'humanité. Qu'est-ce qu'on ne clamerait pas pour se vendre au vote de certains... 

Serge : Laissons-le celui-là avec ses manigances... 

Roger : tu as bien raison. Plutôt ceux qui en valent la peine comme Lacarrière. Je serais curieux de savoir de quelle manière il a intériorisé le peuple grec mais là, on sent qu'il est tangent à ce que nous sommes. Déjà il situe le Minervois au lac du Salagou mais il a su saisir quelques traits qui nous sont propres et son témoignage sur Minerve doit valoir mieux que sa tirade malheureuse sur les vents locaux.  


 

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