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mercredi 13 septembre 2023

BEAUDUC et PIÉMANSON, plages de Camargue (1).

Sur le front continu entre la terre et la mer, la Camargue offre ses plages immenses (1), loin du monde, ouvertes aux grands espaces. À Beauduc, à Piémanson, des colonies humaines occupent le sable, de la belle saison au reste de l’année, suivant l’engagement qu’elles manifestent. 

Ma_cabane_à_Beauduc 2009 Creative Commons Attribution 3.0 Unported Auteur lubman04

En dehors des Saintes-Maries-de-la-Mer, la côte camarguaise déserte a attiré une marge de gens épris de liberté, de grand large, de vie, sans électricité, sans eau courante, sans possibilité d’approvisionnement, Port-Saint-Louis ou Arles ne se trouvant pas à côté. Ce besoin de vie simple et rustique, de voisinage aimable, à apprécier l’eau du ciel si elle veut bien pleuvoir, a marqué le bord de la mer en été, bien que dans des conditions plus faciles, au bord de l’Étang de Berre, à Leucate, à Pissevaches et aux Cabanes-de-Fleury chez nous. Ils sont nombreux lors de la belle saison, moins en dehors, rares à y demeurer toute l’année (5 ou 6 familles). Quand ils ne se présentent pas comme tels eux-mêmes, leur démarche fait d’eux des cabaniers d’un bout du Monde, malgré la quinzaine de kilomètres de mauvaise piste.

Au creux du Golfe de Beauduc, l’installation, ancienne, a été le fait de pêcheurs sur le lieu de travail, de subsistance, les loups et dorades fréquentant aussi le secteur, pour se reproduire, notamment. Dans les années 50, l’élan pour une vie nouvelle, le début des loisirs, favorisèrent la venue de ces cabaniers par choix, au départ, des employés des salins, des retraités locaux, d’Arles.  

Les cabanes de Beauduc, caravanes, vieux autobus, germes des petites maisons à vérandas pour la convivialité, construites par des artisans cabaniers, souvent de bric et de broc, alignées face au golfe sur le territoire des Saintes-Maries-de-la-Mer, sur les montilles, ces monticules au-dessus de l’inondable. Ces installations ont été possibles, d’abord grâce à la tolérance des Salins du Midi, ensuite à cause du flou laissé par les différentes protections de la Camargue : la Réserve Nationale dès 1926, le Vaccarès en 1942... les terres agricoles doivent également respecter des normes. Or Beauduc resterait en marge de ces zones très protégées si une première ZNIEFF ne concernait pas les dunes (jusqu’à 7 mètres de hauteur) et les marais du sud Camargue, une seconde le fond du golfe de Beauduc où viennent pondre des poissons à forte valeur ajoutée. Enfin, l’accessibilité des plages d’Arles, plus à l’est (Piémanson), plus fréquentées, poreuses aux rodéos mécaniques dans les dunes, à la délinquance importée, a occulté l’occupation moins voyante, plus vertueuse, de Beauduc. 

BeauducCabannedelindien 2008 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Author Fparrel

Parallèlement, le village des cabaniers, s’il fait parler de lui, le fait positivement, illustrant un vivre ensemble réel :

* pas de problèmes de circulation sur les pistes de sable non équipées de panneaux.

* pas de problèmes aigus de voisinage.

À Beauduc, on se parle, on négocie, la vie commune prend, sur bien des points, le pas sur l’individualisme. On anticipe les difficultés, on envisage les solutions ensemble. En amont, et cela n’est pas anodin, si chacun est libre de trouver un coin pour sa caravane, l’acceptation par le groupe est essentielle ; les apéros, les lotos et fêtes organisés y contribuent. Ce vivre ensemble s’exprime aussi par la présence de trois associations, moins ou plus récentes mais en complémentarité, représentant les trois quartiers “ colonisés ” et tenant compte de la nature à préserver.  

(1)  À moins de huit kilomètres de Port-Saint-Louis-du-Rhône, avec les petites plages d’Olga et celle de Carteau (huîtres et moules), la plage Napoléon (sans caravanes et camping sauvage) s’étend sur une dizaine de kilomètres ; le parking y est payant (5 € / 9h 30-16h de mi-juin à fin août)... Dans ce secteur, ils parlent de “ cabanonniers ”. 

dimanche 30 juillet 2023

L’ANGLAIS. Avril 2023.

 

Angevin_Empire_1190 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author Blank map of Europe svg.

Juste quelques points à méditer.

L’Anglais a toujours été un problème : avant 1200, l’empire Plantagenêt (dit aussi " angevin ", couvre à l’ouest plus d’un tiers de la France actuelle (vu que " L'Angevine ) n'existe pas en tant que pays...

Par la suite, même avec une population de moitié, il nous a souvent mis la pâtée (Crécy 1346, les chevauchées du Prince Noir jusqu’en Languedoc 1355, Azincourt 1415...) et les seuls dont ils ont eu à subir l’invasion sont d’une part les Vikings danois (vers 850), d’autre part, Guillaume le Conquérant (1066), lui aussi, promu par Rollon, duc de Normandie.   

Concernant la France, l’Anglais la presse jusque depuis la Méditerranée : en 1710, bien que chassé au bout de cinq jours, l’ennemi héréditaire va s’emparer de Sète.

1713. Le traité d’Utrecht concrétise la victoire de la politique anglaise.

1763. Le traité de Paris donne le Canada, la Louisiane, Cap-Breton et le Sénégal à l’Angleterre qui prend aussi la Floride à l’Espagne : l’Amérique du nord sera anglo-saxonne !

Sète : entre novembre 1807 et septembre 1808, à plusieurs reprises, ils vont tenter de mettre le feu à la ville.

Napoléon lui, voulut rivaliser sur mer. Tout comme quand la page de 1415 fut tournée pour se gargariser de Marignan 1515, bien sûr sans s’étendre sur la défaite de François Ier à Pavie (1525), la captivité à Madrid qui s’ensuivit (1426), l’Histoire de France ne tient pas particulièrement à évoquer ce chapitre, pas plus que tous ces épisodes historiques qui nous ont connus plus que piteux. Mais je ne suis qu'un mauvais Français...  

Turner (1775-1851) The_Battle_of_Trafalgar_(1822) Domaine Public

Certes, 1805 c’est Austerlitz, sauf que c’est aussi Trafalgar et le « coup de Trafalgar » profite à qui vous savez, pourtant avec moins de bateaux, moins d’hommes... Voyons justement les vaisseaux de type Bucentaure, 80 canons, l’arsenal d’origine avec les dates de construction et ce qu’ils deviennent pendant les guerres révolutionnaires et à partir de 1798 avec Napoléon :

Le Tonnant, Toulon 1787-89, pris par les Anglais en 1798 ; un des vaisseaux qui conduiront Napoléon à Ste-Hélène.

L’Indomptable, Brest 1788-1790, participe à Trafalgar 1805; coule dans la tempête avec 1200 marins à bord.

Le Sans Pareil, Brest 1790-1793, capturé par la Royal Navy 1794.

Le Formidable, Toulon 1794-95, capturé par les Anglais 1805.

Le Guillaume Tell, Toulon 1794-95, capturé par les Anglais à Malte en 1800.

Le Franklin, Toulon 1794-97, capturé par les Anglais en 1798. Ne sera désarmé qu’en 1887.

Le Dix-huit fructidor, Rochefort 1794-99, démoli en 1834.

L’Indivisible, Brest 1735-99, capturé par la Royal Navy en 1806.

Le Bucentaure, Toulon 1802-1804, capturé à Trafalgar ; la tempête le libère mais le fait sombrer le lendemain devant Cadix.

Le Neptune, Toulon 1801-03, capturé par les Espagnols 1808.

Le Robuste, Toulon 1804-1806 incendié devant Sète en 1809 pour ne pas que les Anglais le prennent.

Combien de pertes humaines ? Combien de forêts dépouillées pour tant de navires ?

C’est l’histoire de ce dernier navire qui m’a incité à donner ce point de vue sur l’Angleterre.  

Sans parler de la défaite en Espagne en lutte si longtemps contre l’usurpateur et son frère Joseph (1808-1813), de la terrible retraite de Russie (1812), ajoutons la perte des comptoirs en Inde (laissés à condition de n’y laisser ni troupes ni fortifications, la perte de Maurice (La Réunion ne fut laissée que suite à un oubli sur le papier, les traités... et si Mayotte revint à la France, c’est que l’Angleterre n’en voulut pas !). Mais je ne suis qu’un mauvais Français !

1898 c’est Fachoda où les Anglais voulant relier l’Égypte à l’Afrique-du-Sud, arrêtent les Français voulant en faire de même entre le Niger et Djibouti... (à suivre)

mercredi 18 janvier 2023

" les ARISTOCRATES on les PENDRA... "

En France, 1789 abolit mais ne réussit point à étouffer les titres nobiliaires. Pire avec Napoléon qui surchargea l'héritage avec une noblesse impériale, pratiquement au nom de la Révolution quand bien même il supprima le vicomte et le marquis rappelant trop l'Ancien régime ! 
En Espagne, le dictateur Franco se déclara régent à vie de la monarchie. Aujourd'hui, les nobles continuent d'exploiter d'immenses domaines que des paysans libres font valoir contre leurs intérêts, citoyens libres certes mais subissant un statut hérité du servage et devant cultiver des productions spéculatives. Le plus terrible est cette fascination des humbles à envier et honorer les dynasties : on suit encore les destinées des maisons royales dotées ou sans royaumes : mariages, naissances, décès, que des magazines continuent de mettre en scène... le futur avènement de Charles III ne devrait pas déroger à la règle.

Le 20 novembre 2014, à Séville, mourait la duchesse d'Albe, 88 ans (1926-2014) dont le père, en exil à Londres sous la Deuxième république espagnole avait été nommé Ambassadeur au Royaume-Uni par Franco. 
80000 personnes ont défilé devant sa dépouille à l'Hôtel de Ville de Séville dont nombre de fidèles, sûrement, du téléfilm " Duquesa ", à la télévision espagnole. Elle était appréciée, dit-on, pour son anticonformisme, un luxe que tout le monde ne peut pas se permettre. Il faut dire que l'exemple vient d'en haut. Que la droite ou la gauche soient aux commandes à Madrid ou localement par les autorités légales, la municipalité, le gouvernement d'Andalousie. Ainsi les socialistes auraient honoré la duchesse du titre de " hija adoptiva, hija predilecta ", fille adoptive, fille préférée, récompensée pour un mécénat... 

Est-ce la plus haute distinction quand on est déjà vingt fois " grande d'Espagne" en duchés, marquisats et comtés sans compter trente-deux autres titres dont " Dame de " pour le plus modeste ? 

Mais quand on s'appelle (prenez votre respiration) 
María del Rosario Cayetana Paloma Alfonsa Victoria Eugenia Fernanda Teresa Francisca de Paula Lourdes Antonia Josefa Fausta Rita Castor Dorotea Santa Esperanza Fitz-James Stuart y Falcó de Silva y Gurtubay0", 
que la fortune est évaluée à 2.800 millions d'euros sans compter la vingtaine de châteaux en Espagne et les 34.000 hectares de domaines, rien n'est trop pour une femme qui aurait été en avance sur son époque (bfmtv, une chaîne pour le pouvoir et l'ordre établi). 
Il est vrai qu'à son passif, existent aussi des critiques à rallonges si méchantes que le moteur de recherche ne veut plus les retrouver : " caniche, babouin, extra terrestre, créature faunesque, gorgone ". Pourquoi donc être aussi primaire et abject quand on a le privilège d'être lu ? 

L'essentiel n'est-il pas de s'insurger parce qu'on ne reprend pas à ces aristocrates tant d'hectares de terre confisqués aux plus modestes ? L'essentiel n'est-il pas de condamner une Union Européenne plus réactionnaire que de progrès lorsque, par le biais de la PAC, elle alloue 5350 € par jour à de tels privilégiés qui continuent d'exploiter et de dépouiller la masse de gens modestes ? 

Comme pour juguler un mécontentement légitime, le gouvernement andalou a bien racheté des domaines mais sans redistribuer ou laisser exploiter ces terres par des gens qui, brassiers ou chômeurs (tant l'immigration contribue aussi à rabaisser les plus modestes) ont besoin de manger ! Le monde libéral, au nom du profit, privilégie tous les abus dont celui de subventionner des cultures à l'exportation alors que la main-d'œuvre locale est maintenue dans le besoin et quand la désobéissance légitime amène à occuper des terres laissées à l'abandon dans le but de spéculer, l'Etat complice organise la répression des mouvements sociaux, l'emprisonnement des syndicalistes... " Suivant que vous serez puissant ou misérable " écrivait La Fontaine...   

2017 centres financiers offshore  Creative Commons Attribution 4.0 International AuteurJavier garcia-Bernardo, Jan Fichtner, Frank W. Takes, Eelke M. Heemskerk / inutile de les situer seulement dans des îles lointaines, 1/4 de ces "puits" et "conduits" se situent en Europe dont l'UE.  

Parce qu'il rappelle trop la minorité dominante qui opprime les peuples, parce qu'il était le cas le plus voyant, le moins dissimulé vu la vie de l'héritière d'Albe, il ne faut surtout pas laisser de côté tous ces milliardaires sans particule, cachés au sein de collectifs d'actionnaires, de banques, assurances, fonds de pension (suite au scandale des maisons de retraite ORPEA, rien n'a changé dans la primauté de la finance sur le respect à la personne !) qui accumulent des profits ignobles sans contribuer à la solidarité collective puisque la fraude aux bénéfices camouflés dans les paradis fiscaux est plusieurs milliers de fois supérieure au détournement des prestations sociales d'un pays dit " développé ". 

Il n'empêche que le Monde continue de tourner toujours pour les mêmes tant que les politiques ne font rien contre un système mafieux qui est le leur... 

vendredi 5 mars 2021

JEAN-CLAUDE, il faut que je te dise... / A J-C Carrière (fin).

Et le peuple te ferait peur ? Dis-nous : 
«  Le mot de peuple n’a pas de sens. Le peuple, c’est vous, c’est moi c’est tout le monde. Sous la révolution française on parle des petites gens […] mais en fait le peuple c’est tout le monde, le peuple est très influençable… » je te cite... et là, plutôt que de t’appuyer sur ton autre jambe, campée au pied du mont Caroux, tu rejoins Macron... 
 
Depuis Vieussan le massif du Caroux au loin wikimedia commons Author Christian Ferrer

Sauf qu’à moi pas plus le mot que la signification ne font peur s’il y a à comprendre que nous sommes un groupe soumis aux mêmes lois consenties, à l’autorité qui les porte, qui dispose de la possibilité de les proposer mais qui n’a pas à les imposer en faussant la légitimité des procédures... des vœux pieux, malheureusement, avec une majorité de députés godillots (encore un mot du Général, celui qui vient mettre à mal ton avis sur le référendum). Tu te dis contre le peuple parce que tu n’en ferais pas partie ? 

Jean-Claude_Carrière_à_la_BNF wikimedia commons Author Roman Bonnefoy
 

En écho, le Spiderman des façades, peignant un peuple au paradis qui se croirait en enfer, cité par Salamé. En écho, les points de vue des gens célèbres avec qui tu travaillas, Buñuel, Forman... ne pouvant être que partiaux en rappelant le franquisme ou le communisme, le dévoiement de bons principes au départ, pour faire court. Mets donc en parallèle nos journalistes qui me ramènent à ceux de la Tchécoslovaquie après 68. Bien sûr, l’école gratuite, la santé gratuite en France... juste le fric en dénominateur commun ? Pour quelle qualité ? Et même si c’était l'idéal, va donc en parler à la chèvre de monsieur Seguin ! Et ne me prie pas de considérer la manière dont l’histoire finit... des scénarios, tu en as assez écrits pour ne pas avoir plusieurs variantes positives à proposer, ce qui me semble moins possible pour le premier terme de ma proposition « la petite chèvre ne pouvait vivre que libre...».    

Sinon ta jambe lancée vers le Monde, tes sujets d’études si lointains, comme l’Inde, l’Espagne, le Mexique, l’étaient depuis la capitale, un Paris qui t’a englué dans la bulle élitiste du pouvoir promouvant une culture d’État et qui, dans une politique de vassalité protégée a besoin de l’alibi culturel pour perdurer. Qu’est-ce que tu lui as trouvé, à ce guignol qui perpétue l’ère des promesses fallacieuses et qui au lieu de proposer un monde nouveau continue tout et en pire ?

Et quand on passe onze ans à travailler sur le Mahabarhata, Jean-Claude, on réfléchit cinq minutes de plus si un scorbut démocratique ronge notre pays... Reprends-toi macarel, tu vaux mieux que ça ! Tu ne disais qu'en privé sûrement :

"... madame Macron me récite parfois des passages de la controverse de Valladolid... " 

Je ne sais pas si « ta fille » du festival de Nîmes t’as rendu service en dévoilant cette accointance courtisane... Et pour ta gouverne, la télé repasse "Mourir d’Aimer" avec Girardot... Tu fus plus humble avec tes promotions de grades jusqu’à atteindre celui de commandeur dans l’honneur et le mérite... Tu n’y es pas allé en tennis et dégaine décontractée, sûrement, comme pour tes interviews et interventions dans les médias ?  

Je lie cette idée à Napoléon qui promut ces décorations et n’en pensait pas moins : « C’est avec des hochets que l’on mène les hommes ! »

Pardonne-moi de m’être permis d’évoquer cette première raison, la plus dure à faire passer mais ce n’est pas parce que j’ose un point de vue que je crois acceptable sinon lucide que je ne t’aime pas pour autant. Monter à Paris, c'est un choix, une circonstance atténuante à condition de rester indulgent avec les ambitieux... Moi-même je reste coupable de m’être éloigné de ce que tu devenais, de m’être persuadé que je ne t’aimais plus. Il faut malheureusement un contexte aussi définitif que la mort pour que la réalité des sentiments submerge. Une détresse, une tristesse active poussant à aller lire et relire les infos et vidéos te concernant comme s’il était possible de compenser les deux années perdues. Lors de la disparition de quelqu’un qui comptait dans notre paysage affectif, la question de savoir si on l’a assez aimé se pose. Cela doit faire partie de ces «Regrets éternels» qui se répètent... au cimetière.   

Et que tu reviennes au pays, à la maison qui te vit naître avec... Arêne, Bosco, Giono, Jean Carrière, Delteil, Valéry, Vilar, Lapointe, Poubelle, Brassens,Trénet... ajoute ton nom à ma liste dans une lumière qui les berça "A ses dignes enfants, le Midi reconnaissant."... Autre chose que la pierre froide et sombre du jacobinisme triomphant et ramenant tout à lui. Entre les deux, j'y pense sans savoir, Jean Camp (1891-1968) de Salles-d'Aude, décédé aussi à Paris, où repose-t-il ? Il n'y a pas de hasard dit-on, pourtant issu du même coin, avec un tropisme marqué pour l'Espagne, le Mexique (son fils André (1920-2004), né à Armissan, reprenant ce flambeau...) dont les parents aussi, partirent pour la capitale, si je ne fais pas erreur, écartelé comme toi, entre l'éblouissement limité d'un projecteur de poursuite à Paris et le rayonnement durable d'un magma spirituel méridional. Une sève originelle portée par la langue et là encore comme l'occitan compte, pour Camp comme pour toi. Je te le lirai, Lou Doublidaire : 

"... E viren l'espallo à la jasso, 
Partis, un jour, capo Paris..."   

Camp a écrit "Vin Nouveau" : au moins un troisième point commun avec ton "Vin Bourru" ! Mais je ne sais pas où il est enterré... Vos voix, vos voies ne sont pas rien... Comment ne pas vous pardonner d'avoir composé avec le maelström centripète parisien ? 
 
Rapportés au sens profond de la vie à cause de la mort, les mots « je t’aime » pèsent leur poids, très lourd et j’ai su pourquoi, une seconde après : c’est que toi Jean-Claude, tu nous a tant aimés, nous les gens du Sud, pour nous revenir, chaque année, avec un sourire de contentement « Ne vous l’avais-je pas dit, aux dernières vendanges, que je reste des vôtres ? »      

Et là, alors que chaque jour j’imagine les mimosas que tu appréciais tant sur ton dernier chemin, pardonne plus encore au ver que je suis, luisant parfois, j’espère oui, de ceux «... qui brillent la nuit dans les chemins sombres, appelant l’amour...» comme tu le notas dans Le Vin Bourru... mais par une nuit pleine d’étoiles dont la tienne, comme il me plaît de voir cette «bucolie». 

Les premières asperges sauvages sont sorties, tu sais...

dimanche 10 janvier 2021

Vers le POUMAÏROL (4) Limpide, la CESSE intermittente, puante, toujours, la MERDE dans un bas de soie...

Serge et Roger, deux copains, ont saisi le prétexte d'une vieille chronique sur les filles du Poumaïrol pour partir, malgré le covid, vers ce pays aussi mystérieux qu'attirant. 

Après la plaine narbonnaise, la route de Saint-Pons aborde les garrigues de Minerve ; de près ou de plus loin, elle suit le cours de la Cesse, une rivière aux fantaisies si attachantes, jusqu'à sa source. Au-delà, au-dessus, le fameux pays du Poumaïrol, entre 800 et 900 mètres d'altitude. 

Ce qu'ils se disent ne se limite pas aux commentaires touristiques : les souvenirs ouvrent bien des parenthèses, seraient-elles impromptues... L'actualité aussi les rattrape sauf que, sagesse ou folie de l'âge, bien qu'ils aient choisi leur camp, ils savent prendre du recul et les turpitudes d'un pouvoir qui ne veut pas redonner de l'entrain à une démocratie décatie ne sauraient entamer leur esprit positif...  

Château vigneron de Sériège... jamais habité...  wikimedia commons Auteur Jcb-caz-11

Roger : Ah ! je te disais, à propos de cette sortie à vélo, un groupe s'était formé, entre Fleury et Salles pour pédaler le dimanche. J'ai été invité. Sympa. Surtout qu'entre vingt et trente ans, on n'a peur de rien. Un groupe donc, une dizaine de garçons. Coursan, Ouveillan, toujours vers le Nord. Avant Sériège, encore un de ces châteaux pinardiers, le peloton, à bonne allure, passe des relais. A Cruzy, tu connais Cruzy ?

Serge : oui, pour y être passé... on y passe pour monter aux champignons par Saint-Chinian... 

R. : Un beau village... c'est banal de le dire tant ils sont beaux nos villages... tous à visiter et à garder en photos... 

Cruzy Aout 2004 wikipedia Auteur Alicecre wikimedia commons

S. : ce que tu dis reste valable pour la France entière. Ce qu'on a de beau, de particulier, apprécions-le comme tout ce qui a fait la "nation"... excuse-moi, je mets les guillemets et un "n" minuscule car d'un nombrilisme exagérément jacobin, d'un autoritarisme presque totalitaire aux dépens de la province, en particulier du Sud... La Méditerranée, ils n'en ont colonisé les bords que pour la plage ! Un dirigisme très à rebours de l'idée européenne, stupidement droit dans ses bottes, gardant cette attache malsaine avec une prétendue grandeur, loin des Lumières, en lien avec la conquête extérieure, flirtant presque avec un "espace vital" de sinistre mémoire même si je ne le dis pas en allemand. D'où cette propension des caricatures guignolesques qui nous gouvernent à toujours jouer la grande puissance... Un positionnement déplacé, surfait, à ne plus vouloir de son corps... Une propension à l'ingérence... Non mais regarde "Nous sommes en guerre", à 2h 54 du matin avec, toute mégalomanie bue, la bannière US, à côté des drapeaux UE et français, derrière lui ! Je ne veux rien savoir de ses circonlocutions oiseuses et dilatoires, juste l'indécence du décorum, du moment, cet air faussement consterné, si hypocrite, comme si le pays était envahi... "Aux armes citoyens ! Entendez-vous dans nos campagnes... mugir " ces sinistres gilets jaunes car, ne vous-y trompez pas, ils sont du même acabit que ces "David Crockett" qui ont envahi le Capitole à Washington ! Je ne l'ai pas écouté je te dis mais c'est ce que j'en déduis...

R. : tu as raison, d'abord c'est désigner en pleine nuit le bouc émissaire intérieur pour ne plus parler de tout ce qui ne peut plus durer comme ce bureaucratisme foldingue avec par exemple un énième comité "vaccination" redondant avec les trop nombreuses "HÔTES Autorités" théodules, parfois placards dorés muets ou tirant à hue et à dia lors de cette crise covid quand elles ne se contredisent pas ou quand elles pondent des assertions, des conneries, dernièrement de la part du ministère pour administrer le vaccin dans "un pli cutané" alors qu'il faut une aiguille assez longue pour pénétrer la masse musculaire...ils ont même fourni des aiguilles trop courtes quelque part ! ça vole tellement bas qu'elles sont toutes créés "HAUTES", ces conventions, ces agences, ces autorités à foison... Et trois de plus sont prévues sous peu... Bien la peine d'être si nombreux à nos frais ! 5.000 fonctionnaires supplémentaires parait-il ! Et Sournois (mais il a la tête de Finaud) qui ose prétendre que la démocratie est en danger par la faute des autres...

S. : quand on a à son passif une centaine de territoires perdus pour la République, qu'on n'arrive pas à empêcher 2000 raveurs de booster la teuf mais qu'on a à son actif les manchots et les éborgnés chez les Gilets Jaunes, quel culot de les accuser de saborder la démocratie ! Mais qui donc abâtardit le système pour que lui et son engeance se gardent le pouvoir. A ce propos, j'ai vu passer l'info sur la création d'un nouveau corps de CRS contre les manifs qui veulent mettre à bas la démocratie des urnes... c'est tout frais, pas encore sec et pourtant plus rien sur les moteurs de recherche... incroyable qu'on soit si bien informé... tous complices... et dire qu'au Tadjikistan le gouvernement a démissionné suite à la descente du peuple dans la rue... 

S. : ce n'est pas dans une France spoliée par des malfaisants qu'ils démissionneraient ! On les prend pour des guignols, des branquignols mais cela ne les touche pas, ils nous tiennent entre des griffes à peine rétractées sous des oripeaux de démocratie ! Et avec cette arborescence pléthorique censée entre autres missions, prévenir une pandémie, Finaud si sournois nous crée un énième bidule, ces 35 tirés au sort, ce Conseil des citoyens pour la vaccination... 

R. : à vomir ce dévoiement généralisé du dévouement politique ! Mais il entend Sournois si finaud, il entend que le peuple veut du referendum alors il nous en sort un... sur le climat qui comme chacun sait, est le problème le plus prégnant du moment... Quant à nous proposer une règle électorale plus morale avec la reconnaissance, entre autres, de la validité du vote blanc, tu peux toujours attendre ! 

S. : tu connais le mot de Napoléon pour Talleyrand "... Monsieur vous êtes de la merde dans un bas de soie..." 

R. : oui mais sans plus, tu sais, moi, de Napoléon je n'ai retenu que le négatif, Trafalgar plutôt qu'Austerlitz, pourtant la même année... et puis la grandeur de la France avec des Anglais presque trois fois moins nombreux et qui depuis des siècles nous mettent la pâtée ! L'ambition de coloniser les voisins, du Piémont à la Hollande afin que la France, trop engoncée dans son habit, atteigne la taille critique pour maintenir un rang de puissance mondiale ! Ah ! un visionnaire ce nabot aveugle qui n'a pas vu venir la débâcle de Russie ! Et puis que Hitler se soit inspiré de lui avec des conséquences comparables à cause des guerres d'expansion, me fait vraiment tiquer... 

S. : et ta sortie à vélo parce que tu m'en as assez dit sur les gouvernants et leurs comités théodules pour caser les copains... Bien la peine de se gausser de feue la bureaucratie soviétique ! Il y en a plein le tuyau pour repenser au mot de Buonaparte ! ils nous bouchent le conduit d'évacuation, entièrement d'accord ! Et ne parlons pas de ce peuple si dissipé mais si moutonnier aussi, tenté en période de crise par l'illusion de l'homme providentiel qui le guidera ! Bien la peine de vilipender, sans prendre de recul, les Allemands de l'hitlérisme !  

R. : pas de problème. Comme d'habitude entre nous, on en parle une fois, on évacue le schisme, manière d'attester que nous ne sommes pas que des épicuriens nombrilistes et pas question de se gâcher la sortie !

Ouiiiiiii, la traversée de Cruzy et le retour vers une rivière qui vaut son parcours, ses contours, pour le plaisir de nos détours, la Cesse !  

Macron Khrys’coronalungo du lundi 20 avril 2020 – Framablog