vendredi 28 février 2020

"Et le pauvre Gaston BONHEUR, personne n'en parle ?" / Fleury en Languedoc

Dernièrement un honorable correspondant nous a passé une fiche touristique sur "Belvianes-Cavirac" (sic). Ah les rochers à vautours, la forêt, les rapides de l'Aude dans les gorges ! Ah les possibilités pour les sportifs : l'escalade, le vélo, la rando, le rafting et autres sports d'eaux vives ! Ouf le patrimoine pour se remettre, la présence romaine, le Moyen-Age, la force motrice, l'ancienne voie ferrée... La vidéo est incitatrice... Pourtant, sans vouloir passer pour le grincheux de service, ils auraient pu nommer plus correctement la commune "Belvianes-et-Cavirac". Et, si le rafting est plus porteur que la littérature... de ne pas citer Gaston Bonheur, ça ne passe pas ! 

Les photos n'étant pas autorisées pardonnez-moi de tricher en transformant en dessin... Avec le chapeau, il me rappelle aussi Fernandel, raison supplémentaire de contourner la loi !
Pour preuve, la réaction de Max 😢: 
"Et le pauvre Gaston BONHEUR, personne n'en parle ?"

Si justement parlons de lui.

Né Gaston Tesseyre en 1913 à Belvianes-et-Cavirac... Est-ce que la photo de son père, mort pour la France dès le début de la Grande Guerre est toujours dans l'école ? C'est vrai qu'il n'y a pas que l'église, les gorges, les vautours, la forêt... mais restons positifs et cela l'est déjà d'être amené à réagir. 
Et si Gaston manque, la fontaine, elle, a été filmée : 
"La première charité d'un village, c'est sa fontaine." Gaston Bonheur. 
Belvianes-et-Cavirac,_l'Aude wikimedia commons Author Lucas Destrem

Pupille de la nation, poète, romancier, scénariste, encore un qui est monté à Paris. Directeur de Paris-Match de 1960 à 1975, du temps j'espère où ils ne trichaient pas comme ils l'ont fait à propos du MH17, l'avion abattu au-dessus de l'Ukraine (1), il n'a jamais coupé avec Barbaira, le pays de sa mère puis Floure (2) où il a acquis le château et des vignes.

 A Jacques Chancel qui vient le voir pour Radioscopie en 1976, il raconte : 

 "... il y a une petite vallée qui s'ouvre au pied de la montagne, qui me permet de prendre ensuite le versant sud alors là suivant le vent, s'il souffle comme aujourd'hui de l'Ouest et qu'il soit froid, je connais des combes à l'abri du Cers... on retrouve ces petits bonheurs que les paysans appelaient des cagnards, vous savez, qui font des petits pays en soi,  parce qu'il y a la falaise derrière, parce que tout d'un coup, on se sent comme un lézard sur la roche chaude, et puis là il y a cette végétation qui n'a pas d'hiver ; tout est toujours du même vert, et c'est un petit morceau d'éternité parfois quand il fait vraiment très bon..."


Autres citations glanées ça et là : 

" Notre vie est sur un fond de musique et qui change comme on change les disques du juke-box. "

 " Je vais dans les vignes et y suis très bien car c’est maintenant le seul endroit où l’on parle occitan." 

 (2) sur une autre vidéo une courge de journaliste parigote vient le voir "dans sa propriété de Saint-Flour près de Carcassonne" ! Était-ce pour 30 millions d'amis ?

jeudi 27 février 2020

LE "VOUS ÊTES RIEN !" DU GRAND TURQUOIS, MAMAMOUCHI des MODEMS...

A propos de la réforme des retraites, le rapporteur, le grand Turquois, mamamouchi des modems pantois suite aux affaires, et qui, complètement déjanté, nous a bassinés en remontant à 1983 et même 1975, pour le temps d'au moins cinq amendements, N'a pas dit "... vous N'êtes rien" ! Contrairement à ce que rapportent les merdias, LCI, Valeurs Actuelles, Libération, Huffington, Marianne, Boursorama, Nouvelobs, Le Point entre autres... https://www.youtube.com/watch?v=JHJ7KrEJ8Y0

Il a bien dit "VOUS ÊTES RIEN !".

Ces passeurs d'infos, en confondant oral, écrit et citation, tiennent à écrire en français correct "Vous n'êtes rien" mais ce faisant, ils truquent et le propos et l'info. 

Et ne me dîtes pas que j'y vois seulement une inclusion dans l'actualité de ceux qui méritent bien de se faire traiter de merdias ! Comment, à cause d'imperfections d'apparence anodines mais aussi parlantes que celle-ci, ne pas conforter auprès du peuple (oh ! le gros mot !) l'idée qu'on doit se défendre des escamoteurs?! 

Comment ne pas renforcer le sentiment que pour le "quarteron" de français qui marchent au pas de la loi, les 70 % d'opposants à la réforme ne sont rien ? 

Leur guide, dont Castaner, par le passé colporteur de la farce griveto-porno "Le vautour et la dinde" https://www.marianne.net/politique/diffuser-une-bd-porno-contre-son-adversaire-l-erreur-premiere-de-castaner a sorti plus justement pour une fois, "Je crois qu’on peut être cultivé et parler comme les Français." (5 oct. 2017), peut parler "comme les Français". Le président, en effet, entre autres termes fleuris, a eu l'occasion de déclarer "foutre le bordel", les "fainéants", "les illettrées", "les Gaulois réfractaires" ou encore   

« Une gare, c’est un lieu où l’on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. »

https://www.cnews.fr/france/2019-05-07/les-10-phrases-qui-ont-marque-les-2-ans-de-presidence-demmanuel-macron-766291 


 Morale, dis ce qu'il a dit, tout ce qu'il a dit, seulement ce qu'il a dit et non ce qu'on veut te faire dire  !
Morale de la morale : zéro quand un modem plus grand chose (les casseroles) enfonce son patron à propos d'une réforme insignifiante. Broutilles ? Vétilles ? Que dalle ! car mises bout à bout, elles confirment une illégitimité qui amènera, à terme, à revoir la légalité institutionnelle, ce qui n'est pas moins que rien !     

mercredi 26 février 2020

NOUS AVONS SURVÉCU AUX SUCEURS DE SANG ! / Fleury-d'Aude en Languedoc


Qu'est-ce qu'on disait déjà et qu'y aurait-il à ajouter ? Que le vent, du moins le Cers, chasse les miasmes et les moustiques. De toute façon nous faisions avec. Pas plus tard qu'hier, il nous l'a rappelé, Émilien de la Pagèze "...mais il y avait les oiseaux" !

Dans les terres, en plus des portes à mouches et des moustiquaires à guillotine aux fenêtres, des rouleaux collants et des buvards, on disposait du fly-tox qui tue tout disait la réclame, les mites, les puces en plus des mouches et des moustiques mais grâce au DDT, aïe ! Et pour les beaux jours, rien sinon le mauvais temps ne pouvait gâcher la saison à la mer. 






Si certains, par dépit seulement, trouvaient idiot d'acheter un terrain à bas prix sur la côte, "pour se faire bouffer par les mouïssals" disaient-ils, d'autres plus sensés et discrets, eux, achetaient, ne serait-ce qu'un pied à terre pour monter la baraque. Moustiques ou pas, squat sur le sable ou propriétaires, tous appréciaient le mois d'été sur la côte. 


"... Au plaisir d'un crépuscule calme, au moment de préparer le carbure pour la lampe acétylène, quand des groupes puis des hordes de femelles déchaîées attaquent en "bzzezetant" pour attirer les mâles, les locaux relèvent seulement que, dans la discussion, comme on parle du temps après le souper et que paulou romain, le mégot als pots (aux lèvres), le béret regardant le ciel, semble poétiser : "le vent se pose". on ne parle pas trop des maladies, à l'époque, le palu c'est pour le légionnaire qui se bat encore aux colonies, la dengue on ne connaît pas, pas plus que le chicungunya et la terrible polyomélite qui fait si peur n'est pas transmise par les moustiques.  
La Mission Racine entreprend donc d'aménager en drainant, en assainissant non sans un esprit aussi jacobin que moralisateur, très Troisième République, pour le bien de tous. Quant au traitement réservé aux moustiques, s'il ne fait pas l'objet d'information propagandiste (à quoi bon informer la plèbe !), il s'apparentera néanmoins aux célèbres campagnes passées de santé publique menées notamment par Pasteur. Et pour vendre la Côte d'Améthyste, l’État ne peut s'exonérer de cette croisade, même si la motivation, aux dires aussi ironiques que partiaux des jamais contents, ne serait que de transformer notre littoral en "bronze cul de l'Europe... " (volet 2 de février 2014). 

La démoustication est donc programmée dans le plan Racine. L'EID, l'Entente Interdépartementale de Démoustication en est chargée depuis 1959. depuis, le Var a rejoint l'entente. 
A la quinzaine de moustiques piqueurs s'est ajouté le moustique tigre, plus pernicieux puisque, non lié aux lagunes et marais, il se multiplie dans les villes. Les sources dont provient l'essentiel des informations notent même que de la frontière espagnole à Lalonde-des-Maures, en gros, la zone concernée "... est l'une des plus productrices de moustiques au monde... / ... les humains vivraient un véritable enfer sur les plaines du Languedoc. Sans l'action de l'EID, personne ou presque ne pourrait y vivre."
Et oui, Paulou, Marie de Tarailhan; Thérèse du marabout des Ricains, tonton, tati, papé, mamé, les cousins, les voisins de Salles Coursan, Nissan Lespignan, nous avons survécu au camping sauvage ! Quels risques avons-nous fait courir à ceux de Quillan, du Tarn, de Paris, des mines de St-Etienne et de Moselle qui nous retrouvaient sur le sable ! 
S'il n'y avait eu les dents de la mer, les singes de l'autre planète ou les dinosaures du Jurassique, sûr qu'un film nous aurait montrés, le jour d'après, exténués mais vainqueurs des escadrilles des suceurs de sang ! Survivors !

Sources :

https://www.20minutes.fr/planete/2663903-20191130-montpellier-pourquoi-action-demoustication-vie-plaines-languedoc-enfer

https://fr.wikipedia.org/wiki/Entente_interd%C3%A9partementale_pour_la_d%C3%A9moustication_du_littoral_m%C3%A9diterran%C3%A9en



mardi 25 février 2020

MOUSTIQUES & DÉMOUSTICATION / Fleury-d'Aude en Languedoc.

Etang_de_Pissevache wikimedia commons Auteur Hugolesage
Faute d'inspiration, pourquoi ne pas revenir en arrière ? Quel(s) sujet(s) avaient bien pu inspirer ce blog les mois de février passés, à commencer par 2014 ? Et les motivations sont bien maigres pour inciter le lecteur à remonter le temps, poussé qu'il est à ne pas rester en arrière du troupeau, dans un flot d'informations aussi orientées que peu durables. Manipulé, incité à la mémoire courte, il ne peut que fuir en avant même si les lendemains jadis chantants s'avèrent désormais plus qu'incertains.
Il en va de même pour l'auteur. Ponctuellement, il a néanmoins quelques raisons de se tourner vers ce qu'il a commis. En premier lieu parce que lui aussi a oublié, qu'il a besoin d'un stimulus pour s'y retrouver. Ce n'est que quand il se dit "Ah oui !" que les interrogations l'atteignent. Assume-t-il ses écrits ? Ne se retrouve-t-il pas en porte-à faux ? Reste-t-il lui même ? Ses mots ne sont-ils pas la preuve de ses contradictions ? A-t-il correctement exprimé sa pensée ? 

En janvier et février 2014, le titre "AMÉNAGEONS, DÉVELOPPONS, COLONISONS !", concernerait-il notre commune littorale de Fleury, manque de précision. Aujourd'hui nous dirions "MOUSTIQUES et DÉMOUSTICATION".
Passons, lisons ce premier volet.

"En juin 1963, l’État charge le haut-fonctionnaire Pierre Racine (1909 - 2011) de la Mission Interministérielle pour l’Aménagement Touristique du Littoral du Languedoc-Roussillon. L’ex-directeur de cabinet du premier ministre Michel Debré (entre 1959 et 1962) doit présider à la création de stations balnéaires ou à l'aménagement de l'existant (1) dans le but de recevoir un million de touristes, en plus des villégiatures plus ou moins implantées dont Saint-Pierre-La-Mer (2), depuis la vogue naissante des bains de mer, en 1846. 

Saint-Pierre-la-Mer wikimedia commons Auteur Hugolesage
   
    Une région où les vents règnent en maîtres. En effet, sur les eaux plus ou moins saumâtres, sur la mer, dans les pins, les tamaris, les roseaux et les oliviers de Bohême, les dépressions du Golfe de Gênes ou du Golfe de Gascogne génèrent des courants souvent violents. Si cette forte circulation représente une contrainte, nous lui devons néanmoins quelques effets positifs : l’humidité dans un sens, la chasse aux miasmes dans l’autre,  au-dessus des étangs, des lagunes, grâce aux vents de terre, dont le Cers. Et ils contrarient aussi les moustiques. Sauf que la mission Racine ne saurait s’en remettre seulement aux courants d’air pour chasser ces aèdes, anophèles, ces culex et leur parentèle fournie de cousins. Le prestige de la France est en jeu et, les avancées économiques accompagnant l’expansion démographique, c’est avec le DDT qu’on va faire taire les innombrables "bzz" des uns et le bourdonnement inaudible des quelques autres qui ont le toupet d’alarmer sur les risques de cancer et de "reprotoxicité" du produit ! La chimie, un moyen et non des moindres dans l’arsenal pour le progrès et l’avenir glorieux ! Et cette guerre-là sera gagnée dans le but de proposer la Côte d’Améthyste (3) aux touristes filant sur l’Espagne tout en détournant cette même pression de la Côte d’Azur saturée. Le projet permettra par ailleurs de diversifier une économie fragile car liée à une monoculture peu sûre, celle de la vigne. Il peut accompagner aussi l’arrivée des Pieds-Noirs dont une majorité préfère s’installer autour de la Grande Bleue.

(1) Port-Camargue (30), La Grande-Motte, Carnon, Le Cap d’Agde (34), Gruissan, Port-Leucate (11), Port-Barcarès, Saint Cyprien (66).  
(2) inclue par la Mission Racine dans l’unité touristique "Gruissan", théoriquement seulement.  Michelin et l’IGN persistent à écrire « Saint-Pierre-sur-Mer ».
(3) une appellation qui ne prendra pas."
 


Saint-Pierre-la-Mer  Wikimedia Commons Auteur Hugolesage

Notes :
1) en 2020, Michelin et l'Institut Géographique National ont bien corrigé avec la mention "Saint-Pierre-la-Mer".
2) concernant notre maître vent, le Cers, jamais mentionné par la baronnie météorologique du Nord qui n'a que des tramontanes à tout bout de champ, on retrouve le nom même "Cerç" ou "Mestral" dans la basse vallée de l'Èbre. Ainsi, entre le Rhône au Nord et l'Èbre au Sud, l'Aude et son couloir s'inscrivent-ils en toute modestie...
3) La Côte d'Améthyste, de la Camargue à la Côte Vermeille. 
4)  "... une monoculture peu sûre, celle de la vigne", une activité économique rentable certes mais en dents de scie, alternant toujours des cycles fastes et des phases difficiles.   

Finalement, alors que ce printemps 2020 inquiète parce qu'il a un mois d'avance, que les moustiques sont plus qu'envahissants même en hiver, que ce propos concerne, veille de l'élection municipale, la gestion de la commune, quand bien même la démoustication se situerait à un niveau plus que régional (des Pyrénées-Orientales au Var), au moins pour ces trois raisons, n'était-il pas inutile d'en reparler.  

photo offerte par iha.

 

mercredi 12 février 2020

LE VICE DU NOUVEAU RECTEUR... / Mayotte en Danger !

 Un haut-fonctionnaire au service de l’État devrait apparaître impartial et neutre par rapport aux politiques en charge de mener le pays. Aussi en entendant ce qu'a osé dire Gilles Halbout, le recteur frais émoulu de la nouvelle académie de Mayotte, je me dois de réagir.

Ses propos du 10 février 2020, au journal télévisé de Mayotte Première (l'absence de majuscules est volontaire) :

"... Je voudrais quand même rappeler que cette réforme elle faisait partie du programme du président de la république qui a été élu, 1er au premier tour, 1er au second tour et aujourd'hui... et aujourd'hui il est normal de l'appliquer. Je dirai aussi que c'est une réforme qui va vers l'universalité, qui permettra des passerelles donc il faut regarder maintenant au-delà..." 

https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/emissions/jt-du-soir-en-francais (5ème minute / l'absence de majuscules est volontaire) :
Ce n'est pas long, pas compliqué et les choses simples s'énonçant clairement, monsieur le Recteur ne cache pas qu'il est macronien, tout acquis à la politique de son patron.  Oui de son patron puisque la tendance, depuis Sarkozy, étant de mettre des partisans à la tête des administrations pour moins de grippages et plus d'efficacité, à l'image des États-Unis lien, on se retrouve petit à petit avec un exécutif qui chasse l'ancienne administration pour mettre à la place ses équipes de fidèles affidés plus zélés encore parce qu'ils doivent leur ascension professionnelle, qu'ils doivent tout au nouveau pouvoir.
Voilà monsieur le professeur d'université, Gilles Halbout, agrégé de mathématiques de classe exceptionnelle, puis président (décembre 2016) d'un machin de communauté d'établissements et universités du Languedoc-Roussillon, oui un machin de 2014 puisque dissout  au 1er janvier 2020 lien... c'est dire... les économies qu'on doit à nos élites... Oh la coïncidence puisque à la même date le vice-recteur (nomination de juillet 2019) devenait recteur à part entière.

Franchement depuis Constance Cynique (Nathalie Costantini) au charlatanisme aussi démagogue que paternaliste, je ne pensais pas devoir encore jeter ma pierre. Devrait-on reconnaître qu'il y a plus d'argent, contrairement à ce qui se faisait sous Hollande, dans la lignée, lui aussi, des pères Noël menteurs, il faut dire aussi que tant qu'ils s'entêtent à jouer les Shadoks ne voulant pas désamorcer la pompe de l'immigration, le manque de profs, le sureffectif (1600 élèves à Tsingoni dans un collège 800) et surtout l'insécurité demeureront chroniques sinon pires.
Avec Stephan Martens, le prédécesseur qui devait porter l'émancipation de Mayotte, en poste quelques mois seulement lien pour cause d'incompatibilité avec l'île, et qui voulait et la piscine chez lui et le bateau sur le lagon, comme le préfet, et qui, en attendant coûtait un pognon de dingue en logeant à l'hôtel, le comportement petit-blanc prêtait plus à sourire (sous couvert de raisons personnelles il a été rappelé à Paris).

Là avec quelques mots profonds, calculés c'est plus pernicieux. Sans m'attarder sur cette triste réforme imposée, (et ce ne sont pas les arguments qui manquent pour la refuser... au point que même des députés Larem démissionnent), mais qui n'est que la forme du mal, prenons garde qu'avec des députés godillots, au perchoir un président du législatif sans aucun sens de l'honneur ou des Delevoye de sac et de corde qui ont trop le sens de l'argent, une haute fonction aux ordres vient attester que de prétendus serviteurs de L’État tirent la République dans le fossé de la démocratie dévoyée, du tout pouvoir autoritaire avant que n'advienne une "démocrature" sinon pire s'il faut toucher le fond.

Monsieur le recteur de Mayotte, ce ne sont pas vos 10 ou 15 000 euros mensuels (et n'est-ce pas trop payé en regard d'un classement PISA médiocre, 23ème sur 79 pays (8ème en 1990) ?) qui vous autorisent à dénigrer des parents soumis aux rotations (2 classes pour un local / les mêmes infos du 10 février parlent du collège de Tsingoni), qui constatent que la nouvelle mouture du bac décentralisé va encore plomber et rabaisser les établissements défavorisés. Monsieur Halbout Gilles, vous n'aviez pas non plus à vous muer en propagandiste d'un président légal mais certes pas légitime, par rapport à des enseignants qui vont encore perdre, à terme près de 30 % d'un salaire déjà moins que moyen pour l'OCDE.

L'expression de votre fidélité pour dire n'importe quoi ou taper en touche a pour le moins manqué de finesse...

Les derniers hauts fonctionnaires devant faire allégeance ? Ce devait être sous Pétain non ?   


lundi 10 février 2020

FÉVRIER 1956 aux Cabanes et à Fleury

LOUIS (La vigne et les chevaux) m'a dit, la semaine dernière, qu'à Olonzac les vignes avaient péri.
GABRIEL nous rappelle que son père confiait que tout avait gelé aux Cabanes, même la rivière. 
YVES (Pêcheur du Golfe) a retenu des images fortes de ces hivers marquants dont, certainement celui de 1956. 

Source INA 1956
YVES : 
« … Sinon, ils regardaient toujours vers l’Est, jamais dans l’autre secteur, pas du côté de l’Espagne car ce qui arrivait de mauvais venait toujours de l’Est.
    Une fois, avec cette neige du grec qui casse tout... je devais avoir 17 ans. Il a tellement neigé, la rivière était gelée, on pouvait pas aller jusqu’au pont de Fleury, comme d’habitude, et on est allé chercher du pain à Valras en passant par le bord de la mer. Il en était tombé 25 cm au bord de l’eau quand même ! J’avais jamais vu ça. C’était petit vent du nord, et l’eau des vagues se gelait. Quand nous sommes repassés il y avait 50 ou 60 centimètres de dentelle de glace... je m’en rappellerai toujours. Attends, pour geler l’eau de mer ! Tout le monde, avec des sacs ; entre ceux qui allaient gaiement et ceux qui marchaient moins vite, on était une trentaine pour rapporter du pain à tout le village.
    Une autre fois, quand on a été au pont de Fleury, on voyait rien et il y avait tant de neige qu’on savait plus où était la route, et les caves (les fossés), à côté.  Tu savais pas si tu étais sur la route ou dans une vigne. A des endroits on en avait jusqu’au ventre. Celui qui était devant était mouillé jusqu’à la taille. On se relayait, trempes comme des canards ! A la boulangerie, chez Vizcaro, enfin Fauré encore, Paul s’est étonné : « D’ount sortissès ? » (D’où sortez-vous ?) On était partis à 7 heures du matin, et le retour aux Cabanes, à 4 heures, avec le bateau. Je devais avoir 17, 18 ans. Quand il neigeait, couillon, c’était la catastrophe... » 

Hiver 1963.
Un autre témoin, si attentif à la vie de son temps,si complice pour garder notre passé vivant... mon père qui me manque... François :

 « … Et nous reparlons du grand froid de février 1956 […] Ici, à Fleury, les « moins vingt » furent chose courante pendant des jours et des jours, les dernières olivettes disparurent, à St-Martin-de-Londres dans l’Hérault la vigne, pourtant si rude, n’a plus résisté à le température extrême de « moins vingt-neuf degrés ». Et Julien de me dire que l’Aude était gelée sous une couche impressionnante de glace, telle que Robert Vié avait poussé sa barque en la faisant glisser du pont de l’Aude jusqu’aux Cabanes. La même année, Titou Maurel (Louis, l’aîné […]) était tombé dans l’eau à travers une glace qu’il avait cru plus épaisse, à Pissevaches, et c’est Manolo qui l’aurait tiré de là – ils devaient chasser -.

[…] Tu me diras : c’est surtout du passé, et je te réponds :
«  Quand on aime la vie, on aime le passé, parce que c’est le présent tel qu’il a survécu dans la mémoire humaine. » (Marguerite Yourcenar.)»

François Dedieu / Pages de vie à Fleury / Caboujolette / 2008 / Chapitre L’Hiver.
 
"... Espérons que février, qui commence demain jeudi, ne rejoindra pas dans les annales celui de 1956 qui vit la mort de la plupart de nos oliviers. Finies ces « olivettes » que nous avions vers Baurène (petite), vers la Magnague (plus importante) et partout ailleurs. Fini également notre bel arbre de Carabot, « la vigne de l’olivier », sur lequel il m’est arrivé de grimper pour cueillir, en compagnie de mamé Joséphine et mamé Ernestine, ces fruits méditerranéens que nous mettions dans une comporte. Celle-ci prenait place derrière le portail de la maison, près de la « porte à mouches » devant la vraie porte de la cuisine. On lavait les olives « à plusieurs eaux » après les avoir débarrassées des quelques rares petites feuilles encore présentes ; et c’était le stade de l’ « olivine ». Ainsi appelions-nous, à tort, cette lessive de potasse qui leur faisait perdre rapidement leur amertume..." 
François Dedieu / Pages de vie à Fleury / Caboujolette / 2008 / Chapitre L’Hiver.
 
"... Février 1956 : le grand froid. (Une lettre de Fleury) « … Depuis quelques jours il fait très froid : nous avons eu jusqu’à moins 12. Aussi nous restons toujours dans la cuisine, le fourneau et le feu allumés. Papa a mis la radio près du feu, il a mis la prise à l’allumoir électrique. Heureusement que nous avons du bois : nous avons arraché le Mourre, et Jojo avait presque fini de le planter, mais avec ces gelées ce n’est pas encore fini de planter.
Aujourd’hui il fait moins froid. N’ayant pas fini la lettre hier je reprends aujourd’hui. Hier soir, il a neigé mais aujourd’hui elle fond au soleil, à l’ombre, par contre, elle se glace. Voilà deux semaines qu’il fait froid ; il faut espérer que l’hiver sera vite passé. Le froid est général, vous devez le savoir par la radio..." 

 François Dedieu / Pages de vie à Fleury / Caboujolette / 2008 / Chapitre "Premiers sourires du printemps". 

"... Autre lettre de Fleury / mars 1956 : « … Les rosiers ont bien résisté, je les avais recouverts de terreau, ils sont bien verts, mais les verveines ont l’air gelées ; les géraniums, les comtesses, les œillets, les chrysanthèmes, les salades, tout est mort, sauf l’hortensia, les rosiers, le spirée, le gypsophile, et les plantes qui étaient dedans. Presque tout est à renouveler, même les asperges. L’aloès aussi a bien mauvaise mine, heureusement que ce n’est qu’un petit malheur..."
 
"... Début février 1956 (1), les hommes taillaient en tricot de corps, en « gilet athlétique » pour reprendre les mots de tatie Marcelle, avant qu'une période glaciale de deux bonnes semaines ne s'abatte, gelant des oliviers centenaires ainsi que, localement, des amandiers, peut-être quelques souches aussi..."

(1) Plutôt fin janvier 1956. 

samedi 8 février 2020

FÉVRIER 1956 / Le grand froid en Europe, en France et sur les abords méditerranéens.

Comme pour les canicules ou les inondations historiques, les périodes de grands froids marquent aussi la mémoire. Si l'hiver de 1954, avec l'appel de l'abbé Pierre pour les sans-abris et, dans l'Aude, plus de 40 centimètres de neige, le Canal du Midi pris par la glace, reste un des plus rigoureux, celui de 1956 avec des températures extrêmes pour un mois de février presque complet, vient en premier pour tout le XXème siècle. 






Après un mois de janvier plutôt doux, les températures liées à une vague de froid vont tomber de 20 à 25 degrés en moins de deux jours (21,2 degrés d'écart pour Perpignan entre le 31 janvier et le 2 février, de 12,4° à -8,8°C). "À la Chandeleur (2 février), l'hiver se meurt ou prend vigueur !", dit le dicton qui cette fois ne pouvait être plus vrai ! Il va geler pratiquement tout le mois de février et avec le Mistral et le Cers à 100 kilomètres par heure, le ressenti est de - 30 degrés ! Qu'a dû être le refroidissement éolien puisque le vent a soufflé à plus de 150 km/h, provoquant gelures et hypothermie presque immédiatement, et la fin en moins de dix minutes ? Le 18 du mois, le pays compte déjà 147 victimes (1). Dans le Sud, les cultures maraîchères du Vaucluse et du Var subissent de graves dégâts. Près d'un million d'oliviers vont périr (5 millions en Provence !) et par endroit même la vigne (dans l'Hérault notamment, 80% à Toulouse). 





La Saône est entièrement gelée. Proches de l'embouchure, la Loire, le Rhône (entièrement pris à Arles et Tarascon) charrient des plaques de glace. L'Orbiel aussi, en moins gros morceaux. Des habitants ne peuvent être ravitaillés qu'en traîneau. Les conduites d'eau sont gelées ou éclatent. Avec 80 centimètres de neige pendant plus de trois semaines autour de la Méditerranée, les techniciens sont réquisitionnés sur les lignes électriques : quand ce ne sont pas les fils qui cassent, ce sont les isolateurs en verre qui éclatent. Un début de banquise prend sur la côte où la mer se met à fumer. Sur les étangs, des flamants et même des canards sont pris au piège. La glace atteint 15 à 20 cm sur le Canal du Midi. Tout le long de son parcours, les mariniers immobilisés doivent descendre sur la glace matin et soir, pour en dégager la coque à la hachette. 


Cette vague de froid n'en finira que le 28. La loi accorde la troisième semaine de congés payés. A Paris André Obrecht libère le couperet qui va décapiter Émile Buisson, célèbre malfrat coffré en 1950 par Roger Borniche... La France compte 44,8 millions d'habitants...

Le mois de février 1956 a été le mois le plus froid du siècle dernier.

(1) Guillaume Séchet et Emmanuel Le Roy-Ladurie estiment que la vague de froid  aurait fait 12000 morts. 

Sources Wikipedia et INA pour les captures d'écran :

https://fresques.ina.fr/reperes-mediterraneens/fiche-media/Repmed00302/fevrier-1956-un-froid-exceptionnel-paralyse-la-region.html

 https://m.ina.fr/video/AFE85006615/le-froid-en-europe-video.html

mardi 4 février 2020

LA BALADE DE TONTON / Fleury-d'Aude.

Il y a plus de vingt croix et calvaires sur le territoire de la commune. Comment s'appelle celle-ci, vandalisée comme tant d'autres parce qu'en amont des gens fortunés et collectionneurs, sans plus de scrupules que les exécutants de base, encouragent les malfrats à écumer un vieux pays riche en témoignages mais si démuni pour se préserver ? 


Et celles-là qui, grâce au zoom, se donnent des airs de dahlias, qui sont-elles ? 


Merci tonton pour la balade et les photos ! Maintenant si tu veux qu'on t'aide pour ton régime...

lundi 3 février 2020

LE GRAND PIN ET LA FRÊLE VIOLETTE / Pézenas, Languedoc.

La ville de Toulouse fête ses violettes, me dit Régine. Et une petite flamme toujours en veille, dans l'attente d'une étincelle, vient aussitôt rallumer un tableau qui souvent m'effleure et se propose avant de retourner, en attendant mieux, dans la pile aux souvenirs. 

Mieux ce ne sera pas, mais au moins serons nous quelques uns à la savoir vivante, la petite flamme.

Pins de Trémolières, garrigue de Fleury.

En bas de Moyau, sur l'ancienne route dite "des campagnes".

Un parc de propriétaire récoltant, symbole du boum de la vigne, un siècle plus tôt. Des grands pins plus hauts encore que ceux de la garrigue, plus gros car venus dans la riche plaine de l'Hérault, domestiqués, qui peuvent devenir plus vieux, atteindre les deux-cents ans. Plus hauts, plus gros parce que l'espace et les volumes sont encore en expansion pour un gamin de dix ans, en prime. 

Un parc, un grand rectangle pris sur les cultures, enclos d'un mur respectable mais échancré, de place en place, par des longueurs de grilles, ouvertures sur les vignes du domaine. Des allées larges et bien tracées, encore graveleuses, classiques, à angles droits, à parcourir en casanier, au rythme lent des pas crissant parfois sur le gravier inégal. Couvertes d'aiguilles brunies, bordées de buis avec des manques de ci de là, elles ne restent pas associées à des rires, à des jeux partagés. 

Un parc à rêveries pour promeneur solitaire, à introspection même si, à cet âge, il n'y a pas matière à analyser. Un âge qui néanmoins emmagasine en secret sensations et impressions, tel une éponge et qui un jour vous les jette à la figure sans demander la permission ! L'exploration met des années à se décider, à se mettre en branle, des dizaines d'années sans s'annoncer davantage mais toujours positive, valorisante. Une surprise qui parfois saisit et vous laisse le souffle court.    
 
Un parc bien languedocien, avec de grands pins sûrement centenaires, malencontreusement dits "d'Alep" mais plutôt caractéristiques du bassin occidental méditerranéen, d'Espagne aussi, d'Afrique du Nord. Des pins d'ici, parce qu'il faut les entendre faire front et taillader de leurs aiguilles dans le vent de terre, le Terral (Tarral ?), un peu comme le Cers mais en moins fort ! Une impression de hachures sonores qui couperaient ces bulles oblongues qu'on croit voir à forcer de regarder l'azur. De houppiers en houppiers, les hachures, sur fond de ciel comme seuls le Midi et la Grande Bleue savent les peindre.

A présent, pour tout dire, ce qui suit ne fait pas partie du tableau originel. Juste une autre petite flamme, bien que d'origine aussi, mais rallumée des dizaines d'années après, encore sans permission. 

Sous le buis et surtout dans une exposition nord, à l'ombre du mur, un tapis de petits pétales de soie parme, qui semblent profiter d'un couvert encore clair. Quelle envie de printemps au cœur de l'hiver ! Des violettes ! Une image pour les yeux, un parfum aussi, comme dans ces cartes postales d'alors à passer sous le nez. 

Les petites violettes, discrètes, terre à terre, les grands pins qui bruissent en haut, entre ciel et sol. Entre les deux, un maelström qui n'en finit pas de m'emporter. 

Je suis toujours en 1961, début mars ou peut-être encore en février. J'ai toujours dix ans. Nous louons à Saint-Christol, la campagne du docteur Rolland à Pézenas. L'intérieur m'échappe complètement ; dehors par contre, comme si c'était hier. Un jour un ami à papa est passé avec un petit avion de la compagnie pour laquelle il travaille, avec des ramequins bleus comme pour l'eau de fleur d'oranger, des calepins au nom de Royal Air Maroc. Pas pour moi ! Et puis le petit avion je l'aurais écaillé ou cassé... Plutôt le laisser présider ces retrouvailles entre grandes personnes... Non, le petit avion ne m'a pas fait rêver, de voyages, d'exotisme, d'horizons lointains... D'instinct je suis sorti m'immerger entre, en haut les grands pins dans le vent, et en bas, au calme, les violettes... 

Viola odorata wikimedia commons Author Strobilomyces

"J'ai longtemps habité sous de vastes portiques..."
La Vie Antérieure. Charles Baudelaire.