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samedi 13 septembre 2025

Fleury le 27 mai 1998.

 [...] À la mer, il y a eu beaucoup de monde, et le marché a déjà des allures estivales. Mercredi 20, maman est revenue de la plage avec un air dégoûté « Il y a un gros rat sur le bord ». Je pensais à un rat mort. 

Ragondin_(Myocastor_coypus) under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author Gzen92


J'y suis allé : c'était une bête énorme de 60 cm de long sans la queue qui en mesurait bien cinquante, et vivante, mais paraissant assommée ou blessée, se remuant lentement mais bien droite. Le corps avait bien 15 ou 20 centimètres au niveau des pattes postérieures. Un jeune homme, qui l'observait d'un peu loin, croyait avoir affaire à un raton-laveur, mais l'animal n'en avait ni la tête ni la queue. J'ai plutôt pensé à un ragondin, et en regardant mon GDEL, je crois que c'était bien cela : ragondin ou coypou (mot amérindien), mammifère rongeur originaire de l'Amérique du Sud mais répandu dans le monde entier, synonyme « myocastor » ou « myopotame », à fourrure estimée appelée « nutria », de mœurs aquatiques. C'était une rencontre tout à fait inattendue à St-Pierre. L'après-midi, il avait disparu sans laisser de trace. Cela ne m'a pas empêché de prendre un bain rapide (j'en suis à cinq trempettes d'avant-saison). 

Le dimanche 17 mai, la journée « cerfs-volants » fut complètement ratée malgré un beau soleil, à cause d'un vent du Nord beaucoup trop fort. 

[...] Je suis allé assister à la levée du corps de la pauvre Roselyne Sié, née Monestier, sœur d'Aimé le boulanger et belle-sœur de Guy Sié, qui vient de nous quitter à l'âge de 46 ans des suites d'un cancer au sein. Ce matin, j'allais chercher le pain chez Monestier quand je vois « Fermé pour cause de décès ». Momon est sorti à ce moment et m'a dit cette triste nouvelle.  La fille Bilbe qui passait par là m'a parlé de sa fille qui devrait rejoindre Mayotte mais tu n'y seras pas pour lui dire ton expérience. 

« C'est bien jeune pour mourir » disait Guy en remerciant les présents au nom de la famille avant que le fourgon suivi des voitures ne prenne la direction de Montredon, le fief des Monestier, pour la messe de funérailles et les obsèques. 

Fleury-d'Aude Cimetière


Jeudi 28 mai. Pour en finir avec le carnet noir des jeunes disparus, je ne t'ai pas annoncé la mort subite de Guy Ferrer, 50 ans, électricien à la mairie (rupture d'anévrisme alors qu'il regardait la télé). 

Nous allons passer la Pentecôte à Saint-Pierre. Plus rien à ajouter pour aujourd'hui. 

Nous vous embrassons bien fort. 

À bientôt de te lire, 

Tes parents qui pensent à vous deux.  


jeudi 11 septembre 2025

Lettre de Fleury 26 juin 1998.

[...] Mme R. a aménagé pour l'été la maison située après l'ancienne mercerie de Blanche (c'était jadis l'épicerie d'Élodie, mère de « la Ménène » ; ma grand-mère Joséphine y achetait parfois le café de « L'Éléphant Noir »... 

Rivesaltes_general_view 2018 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author Palauenc05

[...] au retour de l'aéroport, nous sommes revenus par Rivesaltes : arrêt près de la belle promenade, quelques joueurs de pétanque profitaient de l'ombre des platanes mais l'ensemble restait bien calme à l'heure de la sieste. Juché sur sa statue au bout du mail, le maréchal Joffre ne voyait guère que les beaux palmiers aux stipes bien trapus qui nous ont invités à tirer deux ou trois photographies près de la fontaine jaillissante, paysage urbain que doit bien connaître JF puisqu'il a travaillé deux ans là-bas. 

Peu de circulation au retour, route remise à neuf entre garrigue et étang, pas de points de vente d'abricots ouverts à cette heure. 

Vue de l'Aude aux Cabanes diapositive François Dedieu 1967. 


Samedi 27 juin 1998. réveil ce matin à sept heures « en punto », como se dice en Espana, y yo creo que es bastante temprano en el ultimo sabado de junio. Pardon, je m'embarquais dans la langue sonore et douce (?) de Cervantes pero ustedes entienden perfectamente las palabras de este idioma. [...] À Saint-Pierre, Mamie a arrosé quelques jolis plants de tomates venus on ne sait d'où. De là j'ai rejoint seul l'embouchure de l'Aude pour la sardinade des Cabanes. Je me suis retrouvé à côté de Gilbert Gérard, le frère de Mme Mestre. Il faisait très bon, tout s'est bien passé : moules crues, cuites (marinière et sauce blanche), quiche, sardines excellentes, fromages et esquimau.  

[...] Hier l'eau était bonne, la brise marine presque nulle, la mer sans vagues comme je la préfère, des estivants encore peu nombreux par rapport à ce que sera la foule dans une huitaine de jours. 

[...] Mardi 30 juin 1998. À Fleury les quelques abricots ne se décident pas à mûrir, la grosse touffe de lavande a presque fini de fleurir... Je trie mes vieux journaux de 1972 pour garder les grilles de mots croisés et quelques articles “ historiques ”. Claude le facteur est passé en short et tenue légère because la chaleur... 

« Mets bonjour et au revoir, ils n'ont pas le temps de lire toutes ces pages : ils voyagent ! » me dit mamie. 

[...] La Yougoslavie a eu la malchance de rater son penalty contre les Pays-Bas, la France a provoqué la “ mort subite ” du Paraguay, 114e minute, il était moins une !   

Bon voyage jusqu'à Dzaoudzi-Pamandzi, bonnes retrouvailles avec JF, bon passage en barge, excellents bains à Tahiti-Plage, 
Gros poutous de nous deux, 
papi et mamie qui pensent à vous. 

dimanche 7 septembre 2025

Lettre de Fleury 4 juillet 1998

« Nous voici à Fleury depuis quelques jours. Nous sommes arrivés de St-Pierre juste avant un de ces gros orages, rapides et brutaux dont le ciel nous gratifie parfois (les tuyaux de descente des chéneaux envoyaient l'eau des toits  jusqu'à un bon mètre dans les rues !). 

[...] Hier nous avons vu les deux beaux matchs des quarts de finale, mais il a manqué des buts, ceux-ci étant réservés à la seconde rencontre, où le Danemark a merveilleusement résisté aux Brésiliens, qui sont loin toutefois de leur solide réputation; Aujourd'hui nous avons droit aux deux autres quarts : Argentine-Pays-Bas et Allemagne-Croatie. Quand vous lirez ces lignes, vous saurez les résultats. 

[...] Un antiquaire de Castelnaudary vient de sonner, et il est reparti, bien gentil, sans emporter l'horloge comtoise que nous n'avons jamais possédée, ni les vieilles cartes postales conservées précieusement par ailleurs. 

Les grandes affiches viennent de faire peau neuve. En bleu sur fond blanc, je peux y lire FLEURY L'été s'anime ! 

FLEURY Samedi 4 juillet Soirée Jacques Brel Trio Vesoul-Amsterdam Place Jean Moulin 21 h. 
Sa 11 Orion danse Spectacle Pl J Moulin 21 h
Lundi 13 Retraite aux flambeaux Banda Louis Merlusous à 21 h et Bal avec Cocktail Music à 22 h Place du Ramonétage.  

SAINT-PIERRE Tous les jours “ Grand marché Typique ” centre ville de 7 à 13 heures
Ts les vendredis animation artisanale
Ts les lundis Pot d'accueil et présentation des produits du terroir avec la “ Banda Alegria ” ou “ Aval ta Soupe” à partir de 19 heures. 
Jeudi 2 Grande soirée disco avec Krypton Music
Lundi 6 concert Adac musique contemporaine Bd des Embruns
Mercredi 8 Bus Infos Jeunes de 14 h 30 à 18.30 Groupe jeffet Co rock Forum 21 h
Jeudi 9 Grande soirée disco avec Krypton Music
Samedi 11 Chantal Eden chanteuse guitariste Forum 21 h
Mercredi 15 K'Ala Marka, musique bolivienne Podium 21 h
Jeudi 16 Podium française des Jeux Place du Marché

Les Cabanes-de-Fleury 1973 Fête des Pêcheurs Le mât de beaupré. 

LES CABANES Les 1, 8, 14 Karaoké géant Fred Erikson Port ou Place des Pêcheurs à 21 h

Les-Cabanes-de-Fleury 1973 Fête des Pêcheurs Dépôt des gerbes en mer. 


Tous les jours tournoi de baby-foot gratuit Salle de Jeux
Samedi 4 Bal avec coktail's Music au Port
Dimanche 5  Fête des Pêcheurs : Jeux nautiques 15 h. BAL avec Cocktail's Music 22 h. 
Feu d'artifice 23 h au Port
Mardi 7 : BAL avec Cargo de Nuit Place des Pêcheurs
Jeudi 9 : JAZZ 1930 avec Santandréa Pl des P 21 h
Samedi 11 : LACROUX MUSETTE au Port 21 h. 
Mercredi 15 : BAL Disco Krypton Pl des P ou Port

Nous allons nous préparer pour repartir à la plage. Il fait très beau et le vent “ du Nord ” n'est pas trop fort. La température est très agréable, mais ce matin, quand j'ai lu mes dix pages des « Noces dans la maison » en compagnie des chiens, bien sages tous les deux au Jardin Public, il faisait frais et j'avais mis le blouson en guise de chemise. 

[...] Pour l'instant, au revoir, comme le disait Valéry le soir de sa défaite électorale , et à bientôt de vos bonnes nouvelles. 

Nous vous embrassons tous, et vous souhaitons une bonne fin de séjour (déjà...) mais les derniers jours ne sont-ils pas les meilleurs ? 

Papy  

vendredi 5 septembre 2025

Lettres de Fleury, 27 juillet 1998.

« Fleury, le 27 juillet 1998

[...] la saison à la mer bat son plein. Ce matin, je suis parti à vélo à cinq heures moins le quart, manière d'étrenner l'éclairage ; les voitures ont été rares, à peine une dizaine dans les deux sens [...] Les jeunes sont allés voir l'arrivée du Tour de France au Cap d'Agde ; au passage de la caravane publicitaire, ils ont ramassé une moisson impressionnante de tee-shirts, casquettes, échantillons Lustucru, jeux divers, petites calculettes (qui marchent !) ; PF sur les épaules d'Olivier attirait les publicistes, ne restait plus qu'à remplir le sac prévu à cet effet. 

Saint-Pierre-la-Mer Les Baraquiers 1995


[...] Quant à mes lectures, j'ai enfin terminé les six cents pages des « Noces dans la maison » de Bohumil Hrabal, où voisinent, selon moi, le meilleur et le moins bon (je n'aime pas les ivrognes mais reconnais qu'il ne cache rien d'un vice semblant nourrir aussi son inspiration). Ensuite « La Voie Royale » de Malraux, où il abuse du subjonctif imparfait et plus que parfait, un livre qui ne m'a pas fait spécialement vibrer mais intéressant tout de même ; et suis en train de parcourir la prose un peu facile (beaucoup de répétitions, écrit sans doute trop vite) de Max Gallo, mon collègue à Sceaux d'il y a quarante ans... avec son premier volume de Napoléon « Le Chant du départ », qui se parcourt avec fluidité, beaucoup plus vite que Malraux et reste très intéressant. Suivront « Le Soleil d'Austerlitz », « L'Empereur des Rois », « L'immortel de Sainte-Hélène ». Et dire qu'il en est à présent à quatre volumes sur de gaulle !!! Pire que Troyat, peut-être se prend-il pour notre Balzac actuel sinon pour Dumas Alexandre. 

Je te quitte sur ces considérations littéraires; j'oubliais de te dire que les familles Hérail-Ségarra ont connu le malheur de perdre le fils aîné, Benoît, à peine dans sa vingt-deuxième année, qui s'est noyé en plongée sous-marine à la Guadeloupe alors qu'il pratiquait régulièrement. 
Plus heureux, le mariage avant-hier de Nathalie G. ; à l'apéritif, j'ai passé plus d'une heure à discuter avec Lésina de choses et d'autres, son service militaire en Allemagne en 1946, la chasse, les chiens, la santé. 

prépare bien ton retour. Gros baisers de nous tous. 

Papa et maman.   


dimanche 20 juillet 2025

QUE D'EAU ! QUE D'EAU !

 Le niveau ne montera que petit à petit sauf qu'à voir le résultat à l'horizon 2100 pour nos descendants, l'expression « Que d'eau, que d'eau ! » attribuée au président Mac-Mahon se réactualisera. 

À Sète, un autre président, celui de Sète Agglopôle Méditerranée tient à associer sa population à ce qui attend le recul du trait de côte.   

Grande Consultation sur l'avenir du territoire ! Réfléchir ensemble à l'adaptation du Bassin de Thau  

Sans être et sans se prendre pour un dirigeant, il suffit d'extrapoler le souci de Loïc Linarès concernant Sète et le bassin de Thau pour, un peu plus au sud, regarder ce qui nous attend (communes de Fleury-d'Aude, Lespignan, Vendres). 

Montée du niveau de la mer de 50 centimètres

 

 For more details about this map, see the full version at coastal.climatecentral.org  



jeudi 26 juin 2025

VIRADA dau CERÇ

 

Pas de canicule encore puisque la nuit n'est pas torride. 

Hier vers 17 h, garant d'un courant d'air agréable, généreux, occultant des rayons trop forts, le Marin a fait son mariol. Bien aimable... 

Dans la soirée ou la nuit (nos aïeux étaient plus précis, plus en accord avec les signes du temps), virada, ça a tourné au vent de terre, au Cers. Entre les deux flux opposés, la transition peut être violente, souvent avec une averse potentiellement dangereuse, à seaux sinon à grêle... Cette fois, indulgente, sans sursaut obligeant à vite clore volets et fenêtres. 

Gentille même d'attendre le jour pour faire entendre ses grosses gouttes sur le vernis du néflier. Merci.

Merci ? Pas si vite ! laisse le clavier, va voir enfin, écrivaillon de mes deux ! Et là, voilà t'y pas que Jupiter nous en pète un de maous, balaise, laisserait-il moqueur Brassens de « L'orage ». En guise d'avertissement... Semonce, juste le doigt, sans frais pour l'instant ; seuls les pigeons en fuite en ont été pour exposer leurs miroirs de plumes blanches sur le croupion. Syndrome du coup de fusil !

Allons, pas d'affolement : haut dans le ciel, hirondelles, martinets, crécerellettes, n'en finissent pas de tourner... la valse se poursuit, petit-déjeuner en volutes... 


Et l'autre gris qui se voulait noir ! Vous l'avez-vu qui a voulu faire son cacou ? Oh ! ça n'a pas duré ! « Pousse-toi de là, va voir en mer et disparais ! » qu'il lui a dit le bon vent, le joli vent de Cers... 


Aux 28 passés d'hier, on a bien gagné près de trois degrés. Merci, ne serait-ce que de ce répit, avec l'espoir que l'été ne soit qu'été et non fournaise. 

mercredi 11 juin 2025

MOULINS, la FIN des FINS (8).

La circulation des grains relevait d’une réglementation stricte, de laissez-passer3 auxquels répondait une fraude liée à la débrouille sinon au marché noir. Le blé interdit restait caché, dans une alcôve, sous un amas de paille, camouflé en surface par une couche d’orge autorisé. Ça tournait la nuit, ça tournait entre plusieurs moulins, manière de brouiller les pistes, de ne pas se faire attraper ; du coin, de loin aussi, Toulouse, Narbonne, Béziers, à vélo. Les meules pouvaient être plombées mais il arriva que le contrôleur des Indirectes, aussi nécessiteux que tout un chacun, laissât  la pince à sceller et desceller, en retour de service.

À la libération, les couleurs nationales tournant aussi en bout d’aile, eurent du mal à cacher l’hallali des moulins à vent. Vae Victis ! Voués à mourir, à périr abandonnés. Le peu d’activité ne valait plus les dépenses d’entretien : les fermes ne cuisaient plus leur pain et le peu qui restait de travail à moudre la nourriture des animaux condamna l’activité avec la multiplication des concasseurs à demeure. Sentence confirmée lors de la modernisation des pratiques d'élevage, le totaliment, les granulés. 
Et s’il existe une administration raide et aveugle, c’est bien celle des impôts brandissant la patente, le pourcentage sur le chiffre d’affaires ou exigeant de scier les ailes si le moulin fermait. Alors certains sont partis en pièces détachées, une aile par ci, un mécanisme par là, un arbre moteur en établi. Des meuniers ont bien essayé de garder le moulin à peu près ; un y a mis des pigeons puis un hibou s’est installé par un trou dans la capelada ou alors c’est qu’il avait lu Daudet et ses Lettres... 

Illustration d'Edmond Pierre BELVÈS, ici Le secret de Maître Cornille des Lettres de mon Moulin, 1954, Flammarion. Coupable de le faire même sans avoir pour habitude de publier sans autorisation, j'espère que ce sera reçu en hommage à un dessinateur aussi fécond qu'apprécié.  

sauf que, comparé au locataire «… du premier à tête de penseur […] tel qu’il est avec ses yeux clignotants et sa mine renfrognée, ce locataire silencieux me plaît mieux encore qu’un autre, et je me suis empressé de lui renouveler son bail... », le hibou de la vie vraie a fait partir ou tué les pigeons ; les lapins étonnés de Fontvieille c'était plus gentil… 

Fleury-d'Aude, vue de la colline du moulin de Montredon depuis le Sud. Naturelles, les couleurs automnales viennent d'une diapositive (1967) de François Dedieu.

 Alors, ces moulins qui en prime louent notre Cers (honte à ces nordistes présentateurs météo «... Mistral, Tramontan' » !), bien sûr que ce qu’il en reste nous touche intimement. À présent que les derniers meuniers ne sont plus là à faire la moue, à esquiver les questions des curieux, des touristes qu'ils aiment autant ne pas recevoir, les consciences locales semblent avoir réagi aux regrets, aux remords. À Nissan, à Lespignan, non plus des moignons mais des moulins à nouveau sereins d’un sauvetage enfin issu d’une longue maturation. Qui sait si ce sera possible chez nous, suite au rachat peu coûteux de sa colline par la mairie ?         

3 Tels les « congés » longtemps indispensables à la légalité du transport du vin en vrac destiné à la consommation personnelle.

mercredi 4 juin 2025

Sur la route des MOULINS du LAURAGAIS (2)

Et alors, dans le but de mieux cibler et comprendre les moulins du Lauragais, et parce que le moindre détail nous ramène à l'universalité, nous le regarderons comparativement et avec plus attention, notre moulin à Fleury. 

Le moulin de Fleury au printemps. 

Qu'il est petit à côté, c'est ce qui vient à l'esprit en premier. Était-ce une adaptation aux conditions de vent, au Cers qui depuis le Lauragais, se met à ronfler si fort le long du couloir de l'Aude ? une puissance historique puisque, plus proches de nous, les wagons du chemin de fer, les caravanes, ont été renversées. 

Nissan_lez_Ensérune Moulin wikimedia commons Author Toutaitanous. 

Ancien moulin de Céleyran (2025). 

Était-ce, pour compenser, que plus modestes, ils furent plus nombreux, du moins chez nos voisins directs, Salles-d'Aude, Armissan, Lespignan, Nissan-lez-Ensérune, Vendres (1) ? Qui sait ? Seul sur son pech au dessus du fleuve, regardant Coursan, l'ancien moulin de Céleyran (commune de Salles-d'Aude), par sa haute taille, fait exception. À Fleury, vu de l'autre versant, point de repère afin de s'orienter, depuis l'étang asséché de Fleury, une énigme pour Manu, petit garçon de la campagne (2) de Tarailhan, immigré depuis la Mancha, se demandant à quoi ressemblait le lieu que les grands nommaient « village » ou « Fleury », là où on devait aller pour les achats, la mairie, encore caché derrière le moulin sur sa colline... Manu, un peu Don Quichotte en soi... 

En 2015, la colline du moulin derrière papa qui regarde où en est l'incendie dans la Clape. 

Sinon, un regard plus local sur la tour étêtée qui reste, rappelle que le lieu fut le cadre d'un crime élucidé seulement suite à la confession d'un mourant (voir « Un garçon meunier », sa narration romancée en épisodes par François Dedieu). 

 
Moulin qui va trop vite, moulin qui ne va plus, qui pourrait taire combien celui d'Alphonse Daudet incarne une unité cependant paradoxale de lieu pour ses « Lettres de mon Moulin » (3), avec encore dans le monde de l'enfance, « Le secret de Maître Cornille » ? 

Moulins du Sud, de Provence, du Languedoc, de Daudet à Arène, d'Arène à Giono, de Giono à Pagnol, de Pagnol à Bosco, auxquels nous sommes plus sensibles qu'à ceux du Nord souvent évocateurs de batailles : Valmy, Jemapes peut-être, Cornet et « aux chèvres » de la terrible guerre de Vendée... 

L'équilibre est difficile depuis les apports jusqu'au pillage d'un livre. Pourtant ce n'est qu'en allant voir dans l'existant que nous pouvons exister, depuis l'ignorance béante, la vie n'y suffira pas, tant l'avancée ne se fait qu'à tous petits pas, qui plus est, vers la connaissance inatteignable. Dans « Les grandes heures des moulins occitans », notre intrusion se limitera à picorer, à mettre en appétit à fin de donner envie du livre, à donner envie d'en savoir plus sur Prosper Estieu, Auguste Fourès, Joseph Dupuy, l'abbé Joseph Salvat. Et puis, les moulins à vent ne sont-ils pas les réceptacles des forces du ciel, de la terre et des mers ? Un grand merci aux époux Bézian !     

(1) Malheureusement pas de photo à disposition pour le moulin (d'Olmès ?) à Lespignan, particulièrement bien restauré.

À Vendres, les moulins devaient redevance aux seigneurs de Pérignan puis Fleury... peut-être, avec la contestation du territoire défini par les divagations anciennes du fleuve, de quoi alimenter des rivalités villageoises historiques, « l'Aude, dans sa folie, ayant gagné des terres pour Fleury ». 
  
(2) on dit « campagne » à propos de la même chose aux deux bouts est-ouest du département, ici un domaine viticole, là-bas une ferme, une métairie.   

(3) un moulin qu'il n'aurait ni acheté ni habité. Des lettres dues à la participation presque certaine de Paul Arène, moins connu...  

 

mercredi 21 mai 2025

REMORDS tardifs pour CARNAVAL...

Tout lasse, tout passe dit-on, seuls quelques rappels sont capables de réveiller des pages oubliées. Si, à l'instar de Louis XVI notant « Rien » dans son journal à la date du 14 juillet 1789, il s'avère aussi global que laconique d'en dire autant sur les bas de la fête de Carnaval au village, d'en mentionner les hauts ne relève pas de la gloriole passéiste... 

Ainsi, l’esprit carnaval s’est néanmoins maintenu et parfois plus que maintenu jusque dans les années 90. Trente-cinq années plus tard, dans une dynamique mémorielle remarquable, Georges Sabatier, ancien correspondant pour la vie locale du quotidien L’Indépendant, nous ressort les articles d’alors. En mars 1992, avec le renouvellement du bureau d’Inox pétanque, est annoncée une reprise joyeuse des défilés carnavalesques après une pause due à une première Guerre du Golfe : 16 chars, 10 groupes, 5 bandas, les majorettes et tous les masques… Mystère sur les thèmes baladés par les tracteurs ainsi que sur le leitmotiv du Roi Carnaval. Depuis la coopérative par l’avenue de Salles, le tour du village suffira-t-il à contenir un défilé marquant pour une commune de moins de 2500 habitants ! Post scriptum d’importance, Carnaval sursoit pour un mois à son châtiment seulement différé d'une semaine, à Saint-Pierre-la-Mer, la station balnéaire. 

Bal masqué à la salle des fêtes 1990 / Avec l'autorisation de Georges Sabatier, correspondant rédacteur et photographe du quotidien L'Indépendant. 

Suite à l’apéritif offert par la municipalité, afin de renouer avec le plaisir toujours vivant de la danse conviviale, un grand bal masqué sera animé par l’orchestre Jacques Franck. 

Bal masqué à la salle des fêtes 1990 / Avec l'autorisation de Georges Sabatier, correspondant rédacteur et photographe du quotidien L'Indépendant. 

Bal masqué à la salle des fêtes 1990 / Avec l'autorisation de Georges Sabatier, correspondant rédacteur et photographe du quotidien L'Indépendant. 

À l’heure où le “ plaisir solitaire ” semble avoir pris le pas sur la liesse communautaire, n’étaient-ce que les derniers éclats d’un bouquet final ?

Note : l'école primaire reste fidèle à sa célébration annuelle de carnaval ; c'était cette année 2025, le 31 mars, par une très belle journée ! 

dimanche 6 avril 2025

BALADE à AUDE, vandales et infects (2)

 Laissons le cabanon abandonné, livré à quelque chemineau des temps modernes, de ces asociaux ou pas gâtés par la vie jusqu'à ces marginaux qui ont pu s'y abriter mais qui laissent des traces trop visibles de leur passage, de leur squat. Si n'étaient que les cendres d'un feu pour se réchauffer, pour cuire, souvent c'est souillé par des ordures, des inscriptions donnant plus l'idée d'une rancœur contre la société, d'une intolérance agressive plutôt que d'une empathie solidaire ; pour preuve, alors qu'on voudrait voir si un râtelier, une mangeoire, parlent des chevaux compagnons de travail, tant la souillure racle la gorge, le mouchoir sur la bouche, on craint même de passer le seuil d'un tel havre déserté... En outre, à propos d'autres, catégorie de ces nouveaux occupants, propriétaires, héritiers ou illégaux, leurs chiens, garderaient-ils des cambrioleurs, restent souvent libres de s'attaquer aux promeneurs, manière d'interdire le passage légal devant ces métairies. Aujourd'hui dans le rejet d'autrui, ces mas, ces granges d'une vie d'avant, restaient alors interdépendants du village, de toute une communauté connexe. 

L'Horte d'Andréa sous un angle du souvenir...  

L'Horte d'Andréa, justement, aujourd'hui fermée au regard par force tôles et panneaux de bois dépareillés, jadis avenante avec sa treille des beaux jours. Andréa venait régulièrement vendre sa production potagère au fond d'une maison donnant sur l'ancienne place du marché à Fleury (1). 

Au-dessus du portillon, en attendant les pétales blancs, l'habit vert du rosier rustique... et pour cause de soleil aveuglant quand l'âge infléchit la vision, mon empreinte digitale heureusement, seulement sur la photo...  

En revenant vers Notre-Dame-de-Liesse, pour ne pas dire vers l'autoroute qu'il faut longer, la grange encore mentionnée sur la carte IGN Béziers 7-8 (2) n'est plus. En reste le jardinet à l'étroit sur la rive, du temps de Cadène, et son rosier grimpant promettant des fleurs blanches, mais son terrain cultivé avec au moins un cerisier puis des melons d'été n'existe plus que dans le flou des mémoires. 


Avec José, mon pauvre ami parti le 26 février 2024, nous occupions régulièrement un coin de pêche au muge, bien caché sous des guigniers encore généreux en arrière-saison. Là encore, la rivière me laisse le choix ou non d'en garder le souvenir. Plus pitoyable, ce qui demeure du coin affouillé par les eaux mué en dépotoir... aux vandales de passage se joint l'inconscient ordurier ordinaire... 

Toujours sur ce retour, il me semble croiser Néné, ancien voisin de l'avenue de Salles, qui, avec les jeunes de sa suite, vient voir où en est l'immersion (3) destinée à contrer les remontées de sel dans les vignes de la plaine. (à suivre)  

Maison de l'ancienne place du marché à Fleury. Photo : Josette Saborit-Dolques.

(1) de ces maisons détruites pour mettre l'église en valeur et faire une grande place ouverte agrémentée de poires d'or (symbole du village Pérignan) sur des jeux d'eau certes raisonnables mais à sec depuis que les sécheresses affectent notre bordure méditerranéenne. Je dois à Josette les précisions sur Andréa et cette maison de village où son arrière-grand-père fut jardinier ; elle continue de cultiver et de partager ses précieuses connaissances sur la vie passée du village, présente aussi puisque ceux de son âge (classe 47) auront le plaisir de retrouvailles annuelles autour d'un repas bien partagé. 

Josette fut invitée un jour à entrer dans la demeure d'Andréa, bien arrangée. Mon ami Jean-Pierre, grand marcheur alors, m'a eu dit avoir parlé avec la femme du lieu (ce devait être Juliette, une des filles). 

Désolation, bien des années plus tard, à la vue de l'intérieur saccagé, des photos à terre et souillées, œuvre d'êtres infects ne respectant rien (témoignage de Josette).

(2) de 1972, correspondant alors à ce que nous appelions “ carte d'état-major ”. 

(3) Avant que le fleuve travailleur n'apporte petit à petit à son delta, ici était la mer autour de l'île de la Clape. 

samedi 5 avril 2025

BALADE à AUDE, fin mars...

 Ciel bleu. L'enveloppe a beau paraître belle, sans oiseaux elle n'est plus qu'un vide, une vacuité donnant le vertige ; la rareté des oiseaux dévoile leur triste situation de survivants en sursis. Et si c'était moins pathétique au bord de la rivière, là où une présence humaine, en apparence plus légère, donnerait moins ce ressenti de nature violentée ? 

Maribole : tout comme les endroits naturels ou cultivés, chaque portion de la rive porte un nom. Un nom qui presque toujours fait le lien avec un passé plus ou moins lointain.  

Le souci des oiseaux ne se retrouve plus en première ligne tant les signes de renouveau impulsent une exaltation vitale « Les filles sont jolies dès que le printemps revient... », plus encore à l'âge de premières amours si en harmonie avec la pulsion d'une nature renaissante « Là bas dans la prairie j'attends toujours mais en vain... ». Partir avec les oiseaux du ciel, enchanté par ces vols vifs de passereaux qui s'envolent sans laisser approcher, c'est à nous qu'il faut en vouloir... et il suffit d'un parterre fleuri pour faire chanter le printemps par Hugues Aufray :

Hugues Aufray - Dès que le printemps revient - YouTube

Elle est de 1964 cette chanson... je n'ai pas 14 ans mais déjà la nostalgie de ce que peut-être ils appellent “ nos actes  manqués ”... Allons, allons, même ce vélo ne peut évoquer une sortie avec Paulette puisque contrairement à Yves Montand et ses camarades, nous ne descendions à Aude, à bicyclette, qu'entre garçons, que pour une partie de pêche...  

Un cabanon comme tant d'autres, pour plus de commodités, outils, pause-repas, abri contre la pluie,  lorsque les vignes sont plus éloignées du village. 

Maribole, difficile d'imaginer nos lavandières... À Coursan, il reste au moins une sinon des cartes postales... 

Ici ce qu'on voit diffère de ce qu'on regarde quand on peut se plonger dans un passé, les fleurs d'abord, pas si banales suite à des sécheresses prolongées. Ensuite, à voir la rivière, c'est plus difficile quand on sait qu'ici venaient les lavandières. Par leur travail incessant, les eaux modèlent les rives comme si elles voulaient se défendre de l'emprise des hommes, comme si elles tenaient à effacer les traces, à gommer un passé des mémoires. Maribole, les femmes y descendaient pour la bugada (même papa a employé la graphie normalisée), la buée (1) , la lessive ; ce détail si lapidaire se suffirait-il ? Ces bugadieras particulières avaient normalement procédé à la cendre, au lessiu, à la maison, quelques fois l'an. Professionnelles, à laver pour les gens, descendaient-elles à la rivière régulièrement ? N'était-ce que pour des “ petites ” lessives, façon de parler, au savon ? Sinon par besoin de beaucoup d'eau, pour rincer ? (à suivre)

(1) du gallo romain “ bucata ”. Pour “ buée ”, le Larousse du XXème siècle (1928) dit que la signification “ lessive ” a précédé celle de vapeur. 


  

mercredi 2 avril 2025

ANDRÉ : perruches et oiseaux de Montréal... (3)

« Les paroles s'envolent, les écrits restent ». À ce jour jamais je n'avais entrevu la possibilité d'interpréter positivement ce vieux proverbe antique « Verba volant, scripta manent » ; ce n'est pas qu'il soit négatif en soi puisqu'il préconise la prudence, l'écrit, contrairement aux paroles, restant incontestable... Certes, la parole... « donner sa parole », « tenir sa parole », des expressions d'un monde virtuel de dignité, d'honneur, de confiance, qui n'a plus cours, seulement bon chez les idéalistes... « Parle toujours » ! C'est bon pour les candides, les naïfs... à d'autres !  

Trêve de barguignage, au fait ! Des écrits capables de faire éclore une amitié en germe, à partir d'une vieille camaraderie de quartier, de village... Ils seraient plus que centenaires, nos deux amis, il n'empêche, cette amitié se transmet par héritage des pères, forgée qu'elle est dans des écrits, tant que les fils la portent... Chronique d'une vie, à grands traits, tout le monde n'est pas Proust... 

Alors, accouche ! arrête de tortiller du séant pour exprimer que de dire cette amitié vivante, plus forte que la mort, ne relève pas du négatif.  

André Pédrola, le fils d'Élise du “ quartier haut ”, a émigré au Canada en 1954, sauf erreur. On a eu dit de lui, non sans un brin de condescendance, qu'il avait vite pris l'accent de la Belle Province, un parti-pris pour le moins lapidaire lorsqu'on apprend qu'André tient fort à ses origines, que pour son entourage familial, en 2001, à 77 ans, il s'est lancé dans sa chronique, son passage de témoin ; ses proches, eux, le savent ; ils envoient ce qui a trait à son pays natal ; Lulu de Fleury qui a émigré à Coursan, soit dit en passant, leur a envoyé « De Pérignan à Fleury » des Chroniques Pérignanaises (2009) de même que « Caboujolette » et « Le Carignan », « Pages de vie à Fleury » notre diptyque à portée limitée de 2008. En interférant, la surprise inattendue que nous fait André tient du miracle ; il nous associe à son clan de confiance, à son passage de témoin, au partage de nos trajectoires, mettant dans le pot commun ce que nous avons chacun, de particulier, de privé, d'intime... 

Simone et André. 

« Chaque homme est une humanité, une histoire universelle » (1861) Jules Michelet (1798-1874). 

Oui je sais, je suis long mais un jour il faudra bien une introduction au legs d'André. Qu'on me pardonne, c'était au sujet des oiseaux, passons lui la parole, enfin... écrite... nous nous comprenons :  

« Longueuil ce 22 mars 2010.

Ce matin, c'est la bonne odeur du café qui m'a éveillé en chatouillant mes narines. Simone, ma merveilleuse épouse, vient d'enlever la couverture de la cage des perruches et leur a ouvert la porte. Aussitôt elles sont sorties pour se dégourdir les ailes. De mon lit je les entends jaboter comme de petites commères. [...] 

J'ai jeté un coup d'œil pour voir si mes voisines, qui logent dans le grand sapin étaient là. 

Les trois couples de tourterelles avaient quitté leur nid, pour profiter du soleil sur le bout des branches, côté levant. En arrière ce sont les magnifiques, mais peu hospitaliers, geais bleus qui ont élu domicile dans le grand cèdre jouxtant le patio. Ils ne tolèrent pas les autres oiseaux dans les parages. Après un bref séjour dans la salle de bain, je suis entré dans la cuisine [...] 

Melopsittacus_undulatus_-Temuka_Aviary-8a 2009 under the Creative Commons Attribution 2.0 Generic license. Author Gabriel Pollard

Entrée triomphale acclamé par mes petits oiseaux grimpeurs l'un bleu, l'autre jaune et vert. Tandis que je m'installais à table ("taple" à Fleury) ils, ce sont des mâles, sont entrés dans leur cage pour manger quelques graines. Puis ça été la comédie habituelle de chaque repas, ils veulent du pain.

Alors le bleu qui, bien que plus jeune que son compagnon, semble tout régenter, sort de la cage et fonce vers moi, frôlant mes cheveux et retourne chez lui attendant le petit morceau de pain rôti. Il est encore plus virulent au repas du midi, car ils adorent les petits pains mollets que je boulange une fois par semaine. [...] Tandis que je fais les mots croisés, cachés et autres, je vois arriver, sur les câbles qui leur servent d'autoroute nos petits amis à la fourrure grise et à la queue touffue, les écureuils. Pas farouches, ils viennent manger dans la main et se laissent caresser. Les autorités conseillent de ne pas les nourrir pour ne pas augmenter leur population, mais Simone est incapable de résister. Il se tiennent debout sur les pattes arrière celles de devant, bien plus courtes, croisées sur la poitrine, en remuant la tête, comme pour implorer, devant la porte du patio. Il y a un qui tape sur la vitre avec son museau, comment veux-tu refuser ! Simone leur jette quelques noix ou pinottes et c'est la corrida. Ça court de partout les écureuils après les geais qui veulent leur part du festin, et aussi entre eux, chacun voulant en prendre le plus possible dans la gueule pour aller les cacher. Ils en enterrent partout et souvent ne se rappellent plus où... ». 

André Pédrola. 

Voir aussi Partager le Voyage: AMITIÉ, AMOUR, TOUJOURS ET A JAMAIS ! / Fleury d'Aude en Languedoc.