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mardi 28 octobre 2025

L'EXPRESS 97 sur MAYOTTE (fin)

Deuxième volet de l'article inclus dans la correspondance paternelle depuis l'Aude vers Mayotte où je travaillais par contrat. (article de Michèle Georges dans L'Express en date du 21 août 1997, avec, de ma part, seulement un condensé subjectif commenté entre parenthèses). 

Selon la journaliste, il n'empêche que bien des problèmes viennent entraver l'intégration de Mayotte : une société de « structure musulmane, teintée d'animisme ... », le néocolonialisme, « beaucoup de laisser-faire » sont aussi mis en avant... et de prendre pour exemple le manque de cadastre ( sauf que lorsque l'acte de propriété existe, même l'administration locale peut tenter de s'accaparer indûment le bien d'autrui... je connais personnellement la cas d'Ali qui a failli se faire déposséder et qui a été longtemps malade de la bataille infligée afin de faire valoir ses droits... Par contre, encore avec des pincettes, qu'en est-il, en pensant aussi aux bidonvilles, des constructions illégales peut-être dans la bande littorale où il incomberait à l'État de se payer les taxes afférentes ?) 

L'article poursuit avec la difficulté liée à la contribution foncière pour un banga concernant un paysan vivant de « la cueillette de banane et d'un peu de manioc ». (il est vrai qu'en métropole, si la chasse aux constructions illégales prennent bien des années, la moindre propriété coûte tous les ans un impôt excessif au propriétaire déjà sollicité en amont et qui devra payer sa vie durant l'équivalent d'un loyer... la France est un pays très libéral pour les grandes fortunes à l'enrichissement indécent... la France est un pays communiste rackettant les moyens et les petits qui ont eu le malheur de vouloir sortir de leur condition...). 

(Ensuite les noms de famille alors qu'après le prénom, la tradition faisait porter le prénom du père : cela s'est fait souvent en adoptant le nom d'un aïeul sinon en gardant ledit prénom. De même pour l'état civil jadis géré par les cadis, juges de paix musulmans... réputés « illettrés dans toutes les langues (arabe, shimaoré, français...) et facilement corruptibles... ». (Ainsi, changer de date de naissance, prendre le nom de son frère pour pouvoir postuler [un instituteur m'en a témoigné], par exemple, était monnayable). 

Pénurie d'eau... statut de la femme... 

Et surtout, cette loi cadiale, religieuse, confirmait le statut inférieur de la femme : répudiation, divorce toujours en faveur des hommes qui laissent leur progéniture en pertes et profits (l'appartenance à la France confortée par la départementalisation amènera à l'émancipation des femmes. Le permis, la voiture, l'emploi [pour le dire vite], dénotent de leur libération de l'emprise masculine, de leur dépendance financière, de l'obligation d'engendrer. En outre, la prétention à la polygamie au motif qu'elle serait plus honnête que la relation extraconjugale, le cas du président Mitterand étant souvent mis en avant, n'a plus rien de patent).

Michèle Georges, l'envoyée de l'Express, rappelle le rôle majeur des « chatouilleuses » dans la bataille pour Mayotte française, (un combat certes pour l'égalité de droits et de devoirs [ces derniers trouvant à s'appliquer pratiquement aussitôt alors que les droits ne seront assurés qu'à long terme... et du même ordre je relevais dans un article d'Agoravox, le 31 mars 2018, que Mayotte, alors 0.3 % de la population française ne recevait que 0.2 % de redistribution par l'État et, chiffre plus récent, que Mayotte ne recevait que 62 % de ce que reçoit la Guyane] alors pourquoi rabaisser le niveau du débat en avançant que la motivation mahoraise serait “ l'argent-braguette ” des Antilles ou le RMI-Toyota de La Réunion).  

Wikimedia Commons Maritime_boundaries_between_Seychelles_and_France-fr.svg Auteur Sémhur (talk)

  

L'EXPRESS 97 sur MAYOTTE (1)

Envoi de mon père depuis la métropole, un article de Michèle Georges dans L'Express en date du 21 août 1997, (de ma part seulement un condensé subjectif commenté entre parenthèses). 

« Mayotte : « Nous voulons être comme la Lozère »

« Ils ont choisi la France dès 1976 » (Ils veulent être département, ce qu'ils demandent au moins depuis 1958) ; la révolte des séparatistes d'Anjouan jusqu'à brandir le drapeau tricolore, conforte les « 130.000 » Mahorais dans cette demande 

(difficile de se baser sur les chiffres de l'INSEE aux ordres, le nombre des Français de l'île serait aujourd'hui plus que doublé sauf que... les autorités étatiques se refusant à donner des chiffres sur l'immigration, il est de plus en plus admis que le nombre d'immigrés est supérieur sur l'île à celui des nationaux... à l'époque, un calcul judicieux s'était basé sur la consommation d'un produit importé, le riz... résultat : champions du monde les Mahorais avec le double par habitant que les Malgaches, lauréats coutumiers... une conclusion dénigrée, vilipendée même par les voies officielles. Néanmoins, le temps historique s'avérant bien plus lent que le temps humain, pas plus tard qu'hier, le ministre de l'Intérieur a lâché une info parlante : en métropole les clandestins seraient 700.000... ce qui pourrait amener à penser que la consommation de riz donne une estimation acceptable de la situation).  

Anjouan-invasion-2008 Domaine Public Author CIA & Brianski. En 1997, Anjouan et Mohéli, demandant en vain le rattachement à la France, affirment leur séparatisme. Les coups ultérieurs de force à Anjouan du colonel Bacar, d'État à la Grande-Comore du colonel Azali (désormais président jusqu'en 2029), ajoutent au record des convulsions séditieuses, au chaos politique d'une prétendue Union des Comores...  

À propos de la révolte d'Anjouan, la journaliste note « une franche jubilation, pimentée d'un zeste d'esprit de revanche » dans le ressenti à Mayotte (l'inquiétude prévalant sur une situation qui les laisse vigilants, la jubilation me paraît exagérée sinon accessoire). 

Cuisine collective de la cantine “ offerte ” par J. Chirac à la commune de Sada « ... ne pas mettre la charrue avant les bœufs... »


(En promettant une consultation toujours remise à plus tard, la France continue de faire durer le statut de Collectivité Territoriale, statut qu'elle confortera pour dix ans de plus... Jacques Chirac, président de la République n'a-t-il pas, en octobre 1986, déclaré aux Mahorais « Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs » ? Convenons certes mais que dire des bœufs qu'on ne veut, des lustres durant, manifestement pas préparer à tirer ladite charrue ? c'est qu'on craint la grande puissance comorienne, le machin onusien, l'Union Africaine, nos cocos, tous pour « le territoire comorien de Mayotte » ! Holà ! et que fait-on de l'Histoire ? Allons -y dans ce cas pour revendiquer le “ territoire français des îles Anglo-Normandes ”, le “ territoire espagnol de Gibraltar ” et ces îles grecques des Sporades thraces, orientales, du Dodécanèse qui étranglent l'espace maritime turc ? ). 

L'article poursuit opportunément avec les paroles du sénateur Marcel Henry (1926-2021), de toujours ardent défenseur de Mayotte française « Nous voulons être comme la Lozère, c'est à dire irréversiblement français... » après « ... tellement d'efforts pour éviter d'être largués par la France ». Pour le sénateur Paris freinerait en raison du coût or l'essentiel serait plutôt d'appartenir à une entité rationnelle plutôt qu'additionner « ... comme les Comores [...] 2 assassinats de chefs d'État, 17 coups d'État et une misère générale... » (du qu'en-dira-t-on international et, entre autres relents de corruption, le fait par exemple que le président Abdallah faisait mettre sous séquestre par ses mapinduzi, le riz de l'aide internationale dans l'attente d'une hausse des prix, sinon, serait-ce à prendre avec des pincettes, le taux de BMW à Anjouan alors que, clandestins, les miséreux partent toujours plus nombreux pour Mayotte). (à suivre) 

  

vendredi 24 octobre 2025

Dernier mois d'automne 97 à Fleury.

Vignes et moulin en automne. Diapo François Dedieu. 
 

Samedi 15 novembre — Magnifique journée d'automne. le vent est absent, les feuilles encore sur les plantes prennent des tons mordorés, le tapis de feuilles mortes attend sous la rosée matinale un balai qui ne viendra pas, notre soleil méridional darde ses rayons sur les vignes aux coloris divers et un village à la fois lourd de son passé historique bien que tourné vers l'avenir. Songeur sur l'automne, j'entends des coups de marteau lancinants depuis la maison d'Emilienne devenue depuis peu le siège de “ Fleury Immobilier ”. Le “ marteleur ” doit mettre à bas quelque pan de mur à coups de burin, c'est que la maison a dû jadis souffrir de la présence des vaches, du fumier, du purin. 

Fleury, fête patronale de la Saint-Martin 1990. Photo François Dedieu.

Les jours de fête ont été bien tristes, comme tu peux l'imaginer; les forains ont eu quand même du monde le 11, le concert traditionnel a été remplacé par un récital de chansons dont je n'ai eu aucun écho, vu les circonstances je ne suis allé ni au Monument aux Morts, pas plus qu'au vin d'honneur offert par la municipalité. La mort rôdait dans les parages et elle exige calme et recueillement. 

Je suis passé au cimetière puis à notre maison natale. Quelques lettres de condoléances sont arrivées : de Marinette Founau, la femme d'Adrien, depuis peu avec son mari dans une maison aux environs de Béziers, après Salvaing ; de leur fils Henri, le docteur, déjà veuf ; de Lucienne Pujol, veuve de Roland neveu de l'oncle Noé, de Salvador et Cécile Pérucho de Fabrezan. 

17 h 30. Nous revenons de la mer, le coffre plein de bois. A la fin de la première mi-temps contre les Springboks, nous en étions à 19 - 15 ; le temps de rentrer au village, ils nous menaient 29 - 15, une étrillée ! Heureusement nous avons assisté au sursaut tardif des nôtres et avec trois essais, nous ne perdions que de quatre points... Si les deux transformations eussent été réussies, c'était 36 - 36. l'adversaire était redoutable et après tout, ce n'est qu'un jeu...

Il y a un moment, le haut-parleur du manège appelait les enfants pour le prochain tour (3), mais tout est redevenu bien calme, en attendant demain après-midi, sans doute, pour quelque supplément dans la caisse. Lundi, le démontage va sans doute commencer, la ronde incessante des gens du voyage se poursuivant traditionnellement par la fête de Murviel. 



Je t'ai photocopié le texte d'origine du « Doublidaïre » en orthographe languedocienne. 

Nous avons été heureux de savoir que la “ pluie des mangues ” avait réjoui le cœur des Mahorais, et que les restrictions d'eau ne seraient plus qu'un mauvais souvenir (4). Laeti et Pierrot ont bien reçu tes mots, tes fleurs et ta page de tchèque. Tu t'en sors bien dans cette langue difficile, pour ne jamais l'avoir étudiée !   

Avec tous ces tristes événements mes travaux de peinture ont été suspendus [...] à condition de ne pas attendre trop longtemps quand même ! (5) Le “ bleu séraphin ”de Corona est mon ancienne couleur, maintenant j'ai pris “ bleu glacier ” de Valentine.

Les bolets et les crabes devaient être bien savoureux. La pêche de ces derniers est donc interdite pendant la période de reproduction. Il serait en effet dommage de les voir disparaître. 

(mentions à la main) Mardi 18 /XI. Encore un coffre de bois à St-Pierre. Temps gris aujourd'hui : on en profite pour se faire vacciner contre la grippe. La place du Ramonétage s'est vidée dès hier. 

Tendres embrassades, François Dedieu 

Jean-François, jen par slov. Venku prsi ale zima neni, pry rostou houby. (seulement quelques mots. Il pleut mais il ne fait pas froid, les champignons devraient pousser). Maman Jirina. 

(3) la fête foraine s'installait alors sur la place multiple du Ramonétage.  

(4) ce qui depuis n'a pas été le cas? Dernièrement, les coupures pour manque d'eau sont passées de deux jours sur trois à trois jours sur quatre... (oct. 2025).  

(5) Aïe ! faudra bien que je m'y mette, à âge égal, trois décennies plus tard...    

samedi 18 octobre 2025

Soleil Noir ? 4

C'est vrai, j'avoue passer du coq à l'âne avec cette conversation à bâtons rompus, c'est que ça me pousse, ça pousse en moi, de la graine à la plante, en tout ce que je suis, depuis l'enfance, avec un engrais culturel (prétentieux va !) faisant humus au fil des ans... et nous savons trop bien que notre destin est pareil à celui des plantes... Pardon. 

Comment ne pas croire à cette évasion d'un beau dimanche d'octobre ? Sauf qu'une triste réalité s'est mise à occuper tout l'espace, à instiller, à noircir et mes mots et mon être. 

« ...Comme il disait ces mots,
Du bout de l’horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs... » 
Le Chêne et le Roseau, La Fontaine. (Merci messieurs Rougé, Robert, Carrère, merci l'instituteur, merci l'école... toujours vivantes, les images évoquées...).  

Déguerpir. Un instant m'est alors venue l'illusion que la douceur programmée d'un séjour sous les tropiques y remédierait. Las, dans la seconde, elle a pris le tour d'une fuite vaine, inutile, sans plus de havre où retaper son moral... Pauvre  Mayotte... Ne plus entendre le petit souimanga (sorte de colibri), si petit mais au chant si puissant et joli, certainement anéanti par Chido le terrible cyclone (15 déc. 2024), en plus de la forte pression démographique... et des idéologues entêtés de la politique... et d'Arte...  

« Ma philosophie, c'est le contraire de celle de l'escargot : ne jamais emporter sa demeure avec soi, mais au besoin apprendre à habiter celle des autres qui peuvent aussi habiter la vôtre » Lisières 1999, entretien. (1)

Fuite en avant : souper rituel, puis mécanique du film dimanche au soir. Chaînes plurielles, un grand choix, pas comme avant. Pourquoi pas « Sur les Chemins Noirs ». Dujardin j'aime bien (2), l'idée du chemin pour se perdre, se retrouver, aussi mais aller, de ce fait, à la rencontre des autres. Aussitôt, ce ne peut qu'être l'histoire de Sylvain Tesson, d'accident dû à l'alcool ponctuel ou addictif, à en croire le film. Et puis, bien avant Dujardin-Tesson, le lyrisme positif de Jacques Lacarrière, « Chemin Faisant », des Vosges aux falaises hellènes de Leucate-La Franqui, un de mes livres-guides, jalons de vie. 

Pour finir, comme si Musk n'y suffisait pas, présent par ses bagnoles au cul boudeur... sur la petite route entre l'Aude et Saint-Pierre-la-Mer. Encore un milliardaire voulant dominer la planète, un nommé Ellison, Larry de son prénom, parlant d'intrusion numérique dans la rétine à fin de contrôle sociétal généralisé peut-être plus poussé encore que dans la Chine de Xi Jinping. Classé vieux le type, atteint de jeunisme, et apparemment toujours aussi con. Mais le fils suit, ça promet... Promesse de sombres futurs, d'oppression, de dictature, certainement une Terre à la Mad Max qui nous est promise...  

Serait-ce désastre, l'antithèse d'astre ? Le progrès ne correspondrait-il pas à l'expansion d'une erreur d'autant plus insidieuse qu'elle s'habille aussi d'amélioration ? Et une balade pathétique doit-elle augurer d'un « soleil noir » plus noir que celui d'Hugo ? Brrrr...  

(1) moins discutable que pour dire d'aller jusqu'au bout au prétexte que  l'escargot ne ferait jamais demi-tour...   
(2) de même que sa cérémonie d'ouverture de la Coupe du Monde de Rugby 2023, décriée par une bande de bobos à part, de jamais contents, si France des minorités exclusives, si réussie et appréciée des gens tranquilles ne bannissant pas le passé (le pain oui, le triporteur « petit canaillou » de Darry Cowl 1957, et oui, le cinéma au village...), satisfaits d'être français, d'être ce qu'ils sont.  

PS1 : pour ceux qui aiment, dans ce blog, une bonne dizaine d'articles sur le « ruisseau du Bouquet » et autant sur le Verdouble des Corbières.   

vendredi 17 octobre 2025

Astre et désastre 3.

[...] Et toujours des arbres morts, ici un boutelhetié, là des cognassiers, disparus... finies les gelées d'azeroles et pâtes de coings... Sitôt la côte amorcée bien qu'en travers, très progressive, le corps se refuse à l'effort. En haut la route des Cabanes, les bagnoles, le coup de téléphone. Un pontil de ciment se propose ; renonçant aux principes (portable porté seulement en tant qu'appareil photo, or, hormis celles du voilier, pratiquement pas de photos), je décroche trop tard pour un appel raccroché. Oh ! un épagneul passe le bord de la vigne ; chien de chasse égale chasseur. Ils viennent après, casquettes orange fluo, monsieur, et madame derrière, pour la balade sûrement. Est-ce l'ouverture dans les vignes ? 

Repartir. 

Quel courage serait-on tenté de dire pour l'eau, réconfort vital alors qu'une grave sécheresse nous affecte à présent depuis des années. 

Oh ! hasard heureux, un ruisselet par ces temps de rude sécade. Une source ici ? Miracle ! Qui part vers la pousarenco, le chadouf, le balancier à puiser l'eau de l'oncle Noé (01.10.1901 / 21.03. 1978) ? Souvenir, mirage d'un potager plantureux... 

« Bonjour l'oncle, plus rien pour ton jardin ! tu sais, Claude Nougaro a chanté son Verdouble, je trouvais qu'il poussait un peu son surréalisme « [...] Ô, ô mon eau, ma belle eau, ma bonne eau... », un surréalisme de plus en plus réel de rivières à sec dont notre ruisseau du Bouquet aux eaux claires... quand je pense que même Louis m'a eu dit en avoir bu de cette eau-là... ». Dur, pas facile de mourir à ce passé dans le présent...    

Qui croirait qu'au point le plus bas de cette traverse, si claire après avoir filtré les rajols fous de la garrigue, ce qui rageait lors des orages, l'eau du ruisseau passait par dessus la chaussée ? Et dire qu'il y a des marmites de géants dans la garrigue, comme quoi, il est beau et bon, le surréalisme de Nougaro...   

Côte de La Magnague, l'aimable, l'avenante, la gentille, en français,  en parlant d'une vigne apparemment généreuse. L'astre solaire décline vers le couchant, portant vers une mélancolie bilieuse. La lucidité nous aidera-t-elle à supporter ce qui ressemble de plus en plus à une longue mais certaine agonie de l'anthropocène ? Pauvre nature que nous sacrifions en pillages au profit des plus virulents, ne voulant en rien limiter la possession, milliardaires de leur état desquels ne ruisselle qu'appât du gain, accaparement, spéculation. En deux ou trois centaines d'années, nous avons mis à mal ce que la Terre a mis des millions d'années à transformer, à rassembler. Jaloux des riches ? certainement pas... juste à constater que le système qui les favorise à l'excès amènera à l'extinction de l'espèce... Finalement, tant mieux pour la planète... Mais quelle tristesse pour nos enfants... 

Non loin de l'entrée du village, ce n'est pas le jeune pin, pourtant seul, sans concurrence, qui pourrait rasséréner : brunes les aiguilles, mortes de soif...  

PS1 : la balade date de dimanche, les photos, plus souriantes, avec l'eau qui ruisselle, les oiseaux qui viennent boire, le soleil, d'hier.  
(à suivre)


jeudi 16 octobre 2025

Les DESSOUS du DESSOUS des Cartes ARTE

 Informer sur ce qui se passe à Madagascar est légitime... Occulter une part de l'info sinon d'une réalité collatérale ne peut être que répréhensible... 

La présentatrice introduit une situation géopolitique de l'île, peuplée de 31 millions d'habitants, comparable en superficie à la France... la France, présente par son outremer... La Réunion...les Îles Éparses revendiquées par Madagascar...   

Et Mayotte ? Nada, kavu, rien ! Un rien qui veut tout dire et plus encore ! 

Pour Arte, Mayotte n'est pas un département français, Mayotte n'est pas française ! Et ces îles revendiquées ? Comme Mayotte l'est par Moroni ? C'est qu'Arte est pour la décolonisation ! Arte France est pro-comorienne ! Un tiermondisme poussé pour le moins, trop loin, non ? 

Premier hic, ces Îles Éparses étaient désertes, sans humains à coloniser... 

Deuxième hic concernant les revendications, puisqu'ils relèvent la proximité de Juan de Nova à moins de 200 kilomètres, selon le principe du c'est à côté donc c'est à moi, prolongeons alors plus près que le Timor Oriental, sur les Îles Anglo-Normandes ou Gibraltar... il est toujours utile de se replonger dans l'Histoire... et permettez que je prolonge sur la volonté d'un petit peuple maoré optant pour la puissance colonisatrice de la France plutôt que celle, historiquement violente, du voisin comorien. 



ARTE, une chaîne d'opinion ? Et cette dame a priori docte, bien présentable, bien polie, use d'un procédé se voulant subtil et pourtant bien grossier... ARTE tout comme les radios et chaînes d'État sont des médias d'opinion... une malhonnêteté flagrante vis à vis du paysage politique français... 

Des DESSOUS pas nets du tout !   

PS1 : s'il est possible de leur envoyer ce commentaire, à voir s'il sera accepté par la modération. 

PS2 : hier, c'était le jour... Arte (comme Wikipedia), c'est bien tant qu'ils n'ont pas à revendiquer leur engagement... Sinon, hier, en hommage à Keaton, Diane, l'actrice, pas Buster du muet, dans un film de Woody Allen, les prises de vues remuaient tellement dans tous les sens que j'ai changé de chaîne. Mais ce n'est qu'un point de vue personnel... les goûts, les couleurs, l'art...  

mercredi 8 octobre 2025

L'artilleur, Cyrano, la vanille (fin de Coquet Lamy).

(pas un inventaire à la Prévert, seulement la fin de la lettre des 12 et 13 février 1998).  

« Vendredi 13 février 1998

Me revoici. Il est huit heures trente, je viens d'allumer le gros poêle resté éteint plusieurs jours. Il fait très doux en effet et sur la cheminée Louis XVI, le baromètre est rarement monté aussi haut pour le « Beau Temps » ; on nous promet encore quelques jours de douceur ; les amandiers fleurissent et le rose des “ amers ” rivalise avec le blanc des amandes douces ; nous avons connu pourtant des années plus précoces. 

Amandiers février 2017

Je pense que Stani doit procéder aux derniers préparatifs avant de rejoindre Istres. Trois sacs pour chacun des cent quarante-neuf partants, voilà de quoi échauffer les muscles quand il faut caser tout ça dans le camion. « Je dois partir vendredi 13 à 13 heures. J'espère que ça va me porter chance. » nous disait-il l'autre jour. Il vaut mieux le savoir dans un avion civil à destination de Djibouti puis en Transal vers La Réunion et Mayotte, que dans une expédition punitive contre Sadam Husayn. Notre gouvernement semble enfin avoir compris quelque chose ! J'apprends qu'aux Comores, les troubles reprennent à Anjouan. 
Pour le moment j'ai laissé « Les Noces dans la Maison » sur la cheminée. Ta relation de voyage ne manque pas de détails et avec une queue de 59 cm, ton espadon-voilier ne peut être qu'un beau poisson ! 
19h 40 : parti à 13 h, après Djibouti, Stani survole peut-être déjà l'Océan Indien. Quand tu liras cette lettre sûrement l'auras-tu déjà accueilli. Hier Olivier est passé : il aide papi Marcel pour une réfection du  plâtre dans la cage d'escalier. Comme j'ai trouvé, mardi à Bouïsset, mes premières asperges sauvages, il a dit qu'il irait aussi si le temps le permet. 

Tu nous dit que la “ tirade des nez ” manque dans ta bibliothèque, je vais te taper à la machine ce passage de la scène 4 du premier acte de « Cyrano de Bergerac », pièce magnifiquement traduite en tchèque par le poète Jaroslav Vrchlicky, de son vrai nom Emil Frida, né en 1853 à Louny et mort en 1912 à Domazlice. Et en vers, un vrai tour de force ! Monsieur Sochor, secrétaire à l'Institut Français de Prague en même temps que moi disait qu'il avait tellement aimé cette traduction que l'originale en français ne l'avait pas enthousiasmé (il connaissait parfaitement notre langue pour être resté de nombreuses années au Crédit Lyonnais. 

Pour cette fois ce sera tout (quatre pages A4 ! / note JFD). Nous te laissons à la joie de retrouver ton fiston, tu seras son cicerone pour les promenades dans l'île et les explications. Laeti qui prépare un partiel de langue tchèque a acheté un guide  1 Le Petit Futé, Country guide La Réunion / Mayotte ». Les dernières pages (177 à 212) concernent Mayotte. je lis page 207 : 
« Le petit village de Coconi abrite un lycée agricole et un jardin des épices qu'on peut visiter (se renseigner auprès du principal du lycée). En arrivant de Combani, quelques centaines de mètres avant le village, se trouvent sur la gauche les services de la DAF. Un grand bonjour au petit futé qui s'occupe de l'environnement et de la forêt, et qui organise le Mahoraid. Les services administratifs de l'agriculture occupent une très belle maison coloniale à la sortie du village, sur la route de Sada. C'est, selon Mayotte Vacances, la plus belle maison de l'île. La coopérative de vanille est installée à Coconi, à côté de la poste, après avoir longtemps été à Chiconi. On peut la visiter et selon les saisons, voir les différentes étapes du travail de la vanille, grâce à un champ de démonstration. Pour vous restaurer, n'hésitez pas à recourir aux gargotes des mamas-brochettes. »
Sui un encadré sur la vanille qui commence ainsi « La vanille de Mayotte présente le meilleur taux de vanilline de l'Océan Indien. » 

Musicale Plage, Mayotte. 

Mais tout cela m'entraîne trop loin. A la prochaine pour une suite éventuelle. A la fin du guide, une double page « Ecrire dans le Petit Futé. Pourquoi pas vous ? »

Le bonjour à Gilbert et autour de vous. 
Tendres embrassades de nous tous à vous deux. 
A bientôt de tes bonnes nouvelles. » 
Papa. (mentions manuscrites : maman Jirina, François) 

lundi 6 octobre 2025

Fleury-d'Aude, le 22 février 1998 (fin).

 [...] Pour en revenir au guide, j'ai apprécié entre autres l'évocation des « manifestations locales » : course de pneus à Mamoudzou le 14 juillet ; Mahoraid ; fête du cocotier ; Murengué ; Wadaha ou danse du pilon ; Tam-Tam bœuf, et le Deba, fête religieuse des femmes. certaines personnes sont citées comme Mathilde, Lucie, Riziki Roubia, Abdou Silahi, Abida, Massoundi, Azali bé (p. 192) ; Timara et Hassan à Petite terre, « Hassan qui raconte Mayotte ». A Majicavo : « Certains profs viennent y corriger leurs copies entre deux bains, n'est-ce pas Jean-Michel ? » (p. 204). Je note même un coup de colère page 187 : « En choisissant votre hôtel, incluez le prix des petits-déjeuners car certains n'hésitent pas à facturer un café, pain, confiture, jus d'orange 30 F, voire 60 F. Cela frise parfois l'arnaque et surtout le non-respect du client ». Autre détail pour Mamoudzou; latirude 12.78 Sud, longitude 45.20 Est, 12000 habitants.  

mars 2025.


Mercredi 25 février 1998. Beau temps aujourd'hui, soleil radieux, ciel d'un bleu pur, peu de vent (cers), température matinale 6°C, mais 12° à onze heures : c'est donc une journée printanière qui s'annonce. Les amandiers fleurissent de plus belle de leurs touches roses et blanches dans la garrigue. Les asperges ne vont pas tarder; Marcel Alquier en aurait trouvé une belle botte, mais à quel prix ! Il était griffé de partout (mains et visage) et là cela devient de la passion (comme pour lui la chasse : perdreau, lapin, lièvre ou sanglier. 

Vendredi 27 février 1998. Nous venons d'arriver de la mer où nous étions également hier pour profiter de ces journées vraiment magnifiques — vingt-deux degrés encore à 17 h sous la véranda —. le soleil est épaulé d'un cers presque inexistant sinon, hier, c'était un léger vent d'Espagne très agréable aussi. Il existe bien quelques acariâtres qui veulent à tout prix gâcher ce plaisir avant-coureur du printemps en disant « ça ne durera pas » ou bien « ba pagarén » mais c'est autant de pris sur les derniers soubresauts  d'un hiver qui aura été bien doux dans l'ensemble. 

J'ai fini la première partie du livre de Hrabal « Les Noces dans la Maison », 203 pages. dans la deuxième partie, cet auteur à la ponctuation très fantaisiste l'a supprimée complètement ; il a compris l'essence de la lecture en diagonale, en oblique où ni les yeux ni l'esprit n'ont besoin de ponctuation... de là à en trouver « des empreintes de son propre moi » comme le pense la préface... 

J'ai reçu GEO du mois avec l'Algérie, Miami, la Foire du Trône, la « Belle », le dernier bateau de Cavelier de La Salle assassiné alors que le Mississippi était « le fleuve Colbert ». 

Hier nous avons vu Olivier qui aide papy Marcel et Cauquil à St-Pierre. 

Nous vous embrassons bien fort. Toute la famille vous envoie le bonjour. Amitiés à tous. 

Papa papy Maman mamie François Jirina. 

dimanche 5 octobre 2025

Fleury-d'Aude, le 22 février 1998 (1).

« Bien chers Jean-François et Stani, 

C'est bien une heureuse coïncidence qui fait que je puisse m'adresser par lettre à vous deux en même temps et à une telle distance; j'espère que cette nouvelle missive va vous trouver en parfait état de santé et avec un moral à toute épreuve. j'espère aussi que Stani s'est vite habitué au climat de Mayotte ; sa première expérience de quatre mois en Guyane va lui faciliter l'acclimatation. Quant à nous, la santé se maintient ; maman s'est mise aux pâtisseries et pizzas ; nous savourons aussi de succulentes oranges bien juteuses : il faut en profiter car celles, l'été, d'Afrique du Sud, ne sont en rien à comparer avec celles de la province de Valencia. Les bananes ne valent pas les vôtres mais restent valables et souvent en promo. 

Le temps qui était très doux devient un peu plus frais, le vent dit “ du nord ” doit souffler demain en rafales à 130 km/h pour se limiter à 120 dans la soirée, si les prévisions se confirment. 

Je dois t'annoncer une triste nouvelle : la fin de Louis-Paul Fourès, le mari d'Yvette née Robert, fille de M. Robert qui fut ton instituteur quelque temps d'octobre 1956. Il aurait eu une hépatite foudroyante provoquant un ictère sévère et une montée du sucre à plus de quatre grammes. Lors de la messe j'ai appris son prénom de Louis-Paul alors que nous avons toujours dit « Louis ». Avec maman, nous étions allés à leur mariage le 8 décembre 1951, à une triste époque pour ma situation. Ils ont le caveau tout près de l'église, de l'autre côté du pont : il suffit de traverser la route, le vieux cimetière vieux se trouve à une cinquantaine de mètres. 

Autre mort : celle de Joseph Serres, notre voisin de la Place du Ramonétage, qui ne sortait plus depuis longtemps. C'était l'oncle d'André Molveau, notaire de Tuchan dont le fils Guy a pris la succession. Il avait 86 ans, les obsèques ont lieu demain lundi à 10 h 30. 

Pêcheurs_au_Nord_du_lagon_-_Mayotte 2016 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license Auteur Camille ABDOURAZAK-AUGUSTIN
 

En copiant le guide sur Mayotte, j'ai appris beaucoup de choses ; ils signalent l'accident survenu à ces “ marins d'eau douce ” qui n'avaient pris qu'une vingtaine de litres d'essence ; faites attention quand vous sortez afin de ne pas dériver cinq jours pour vous retrouver aux Comores comme c'est arrivé en 1996 (1). Tu dois t'en souvenir, nous venions d'arriver et en avions parlé avec Chantal. 

Mardi 24 février 1998. hier il faisait froid lors des funérailles, surtout à cause du vent, mais aujourd'hui ce dernier avait notablement faibli et nous avons fait notre tour habituel à Bouïsset, le soleil nous étant revenu. (à suivre)

(1) pirogue qui chavire, barque qui dérive, pêcheurs sans gilets de sauvetage, déjà deux ou trois détresses en septembre octobre 2025. 


samedi 27 septembre 2025

Fleury le 25 avril 1998

 Lettre de papa en date du 25 avril 1998 : 

[... ] Il est huit heures du soir. J'ai entendu là haut le petit mixer passant la soupe aux légumes, et maman vient de m'appeler. Bon appétit également pour toi, en cette fin de vacances. 

Cephalopholis_sexmaculata Mérou sanguin Maldives under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Julien Bidet for MDC Seamarc
Le mérou naît femelle et meurt mâle, une chose déjà constatée par Darwin. Il s'agit de la protogynie concernant l'avantage de la taille pour la reproduction ; le changement de sexe intervient à partir de 80 % de la taille maximum et un âge 2,5 fois supérieur à celui de la maturité. Lorsque le mâle reproducteur meurt, c'est la femelle la plus grosse qui change de sexe. 

J'ai regardé un moment un reportage sur les Philippines et la pêche à la dynamite, interdite mais pratiquée, et qui, pour une méchante douzaine de petits poissons, détruit chaque fois un peu plus le joli fond marin ; et je me retrouve ici devant ma lettre et... la tienne. Je relis le menu de ton repas à Mamoudzou pour vingt petits francs au “ Mimosa ” et celui que vous avez dégusté chez les Piersanti avec René et Gilbert. René est venu fumer des filets de carangue, écris tu, et cela me rappelle celle de cinq kilos que j'avais tirée du lagon, tandis que peu de temps après tu ramenais un beau mérou de neuf kg. Ce sont de magnifiques souvenirs de Mayotte, grâce à René et son matériel sophistiqué. Tu lui transmettras notre bon souvenir. Nous pensons souvent à lui et à sa petite famille : les deux fillettes doivent grandir, et son épouse Martine doit compléter sous le ciel de l'hémisphère sud ses solides connaissances d'astronomie. 



Merci pour le beau timbre représentant le port de Longoni, vu lors de notre périple du nord de Mayotte. Les timbres émis par cette île sont vraiment jolis, et à côté les 0.10 et autres 0.20 métropolitains en pâlissent d'envie

[...] Et je vais remonter au premier. À demain pour la suite. On annonce une journée assez pluvieuse. Notre “ microclimat ” les fera-t-il tromper, encore une fois ? 

Lundi 27 avril 1998. Le temps est couvert mais le soleil se montre furtivement, les nuages sont poussés par un cers assez frais. Hier dimanche il a plu pendant quelques heures ; c'est encore nettement insuffisant. [...] Sur le soir nous avons eu un beau soleil et seule la température est en baisse. 

Plus rien d'autre à t'écrire pour aujourd'hui. 

Nous t'embrassons bien fort. 

Papa. 

vendredi 19 septembre 2025

MAYOTTE out of FRANCE (fin)

MAYOTTE et AIR AUSTRAL

Ce matin, après l'avoir fait pour les Comores puis la gouvernance française, Estelle Youssouffa députée fait le point (et tape du poing) sur la desserte aérienne de l'île par Air Austral.  

Facebook 

Ici, sur « Partager le voyage », un compte-rendu sur le fond. 

Pour les Maorés, le voyage est très cher, incertain ; avec Air Austral la destination est maltraitée. Son directeur a tenu a me rencontrer ; je ne suis pas une sainte, ça s'est très mal passé, je lui ai hurlé dessus parce qu'il ne reconnaît pas que nous sommes les plus mal desservis, que la ligne est la plus chère de France, que le service est le pire de France, et avec la population la plus pauvre de France. 

La compagnie ne reconnait pas ses déficiences. Sur les deux types d'appareils, le premier est en réparation depuis plus d'un an, c'est donc une compagnie de dépannage Ifly (1) qui vient, ils ne parlent pas français, à peine anglais ; les escales à Nairobi sont interminables avec des appareils tout droit sortis de l'ex-république soviétique, les prix inabordables.  Et pourquoi cette escale à Djeddah ? Sur Mayotte La Réunion, l'autre avion a les moteurs fragiles comme l'admet le directeur d'Air Austral. 
La norme est à l'annulation, aux retards. Les vols à l'heure ça n'arrive pas et il est inadmissible d'admettre le « c'est une nullité mais c'est mieux que rien », c'est moi qui le dis ; nous payons en tant que contribuables et en tant que passagers pour un service pourri ; Air Austral a été renflouée, a reçu des sommes astronomiques. Que le président de la République ouvre à la concurrence ! à Air France de venir contrer cette situation de monopole ! Que la desserte, avec plus de fréquence par Kenya Airways, soit étoffée ! 
Pour Air Austral à l'origine contre la piste longue et actuellement pour prend position contre l'aéroport à l'intérieur des terres (2).Cela va de pair avec un lobbying pour des subventions qui alimenteraient des élections puisque c'est le cas chaque fois que la compagnie est renflouée, détenue qu'elle est en partie par les Conseils Départemental et Régional de La Réunion. Une coïncidence systématique pour une compagnie n'assurant pas le service public qui lui est dévolu.    

(1) j'ai d'abord transcrit phonétiquement « Ifly ». Aîe, I-Fly est une compagnie russe assurant des vols charters or cette compagnie est sur la liste des compagnies aériennes interdites dans l'UE depuis 2022... Ouf, c'est Hi Fly qui est évoquée par la députée, une compagnie portugaise basée à Lisbonne, spécialisée sur le monde entier pour des dépannages à moyen et long terme (source Wikipedia). 

(2) plutôt que cette promesses aux calendes grecques, les anticipations de la montée des eaux océaniques ainsi que sur l'enfoncement dû au volcan sous-marin resteraient encore favorables à la piste longue à l'horizon 2070...  

Note : concomitamment à cette publication, un addendum AEDOM a été joint au précédent volet, la députée étant revenue plus tard sur ce point économique.  

MAYOTTE OUT OF FRANCE !

 OUT OF AFRICA en hommage à Robert Redford récemment décédé m'a aiguillé sur l'Afrique dont Mayotte française et africaine. 

Ce matin, durant la demi-heure d'entretien dans les murs de KTV (Kwezi Télévision) avec la députée phare de Mayotte, contrairement à la discrétion d'Anchya l'opportuniste et au silence de Thani encore profiteur bien que ministre démissionnaire et caution malsaine du pouvoir métropolitain, force est de faire son miel, serait-il amer, de l'état des lieux par Estelle Youssouffa. Dans son viseur ce matin, d'abord les Comores, la gouvernance française ensuite, Air Austral et La Réunion enfin. 

(2) Facebook

Acceptez-en ce compte-rendu en tous points conforme sur le fond. 

LES COMORES, « pays parasite » donnant des leçons, se rapprochent de Moscou. Ce pays qui a fait tirer sur la foule d'Anjouan reçoit 150 millions d'aide de notre part pour contribuer à la lutte contre l'émigration clandestine (j'ai mal saisi mais elle évoquerait un “ Ben Salam ” au Quai d'Orsay). Or, son gouvernement, leur disant de prendre le bateau pour aller chez eux à Mayotte et sans un mot sur le sort des ressortissants envoyés à la mort, parle de manque de respect en dénonçant les forces de l'ordre française qui couleraient les migrants (je crois avoir compris ainsi). Inacceptable que la presse française, abondant dans cette déstabilisation d'un département français, se fasse l'écho de cette campagne étrangère alors que nos forces de l'ordre appliquent la loi, risquent leur vie, font du sauvetage face à des passeurs sans foi ni loi. 

Il faut arrêter de subventionner cet État parasite ; Le Monde donne de l'oxygène aux revendications infondées des Comores, d'un dictateur qui parle de respect et de droit.   

LA GOUVERNANCE FRANÇAISE. Bayrou et Valls n'ont rien mis pour réparer Mayotte, 15 millions seulement sont arrivés sur les 4 milliards programmés pour la reconstruction ; programmés, non sûrs alors que la Hollande a sollicité la Banque Mondiale pour reconstruire son secteur de Saint-Martin. Pourquoi la France ne le fait-elle pas ? Thani, le ministre démissionnaire aurait pu s'occuper de la question... on ne l'a jamais entendu pour défendre Mayotte alors que les entreprises sont en difficulté et que les assurances ne font pas leur boulot en remboursements. 

Nos compatriotes par contre, soutiennent Mayotte, la Fondation de France a levé 43 millions d'euros. L'État, lui, a sous-investi à Mayotte depuis des décennies ; Mayotte n'est en rien imputable de la situation financière du pays. 

Addendum, la députée ayant repris ce thème en fin d'entretien : Janvier 2026, le SMIC va être à 80 % de ce qu'il est en métropole, le MEDEF a combattu ces mesures / L'AEDOM assure une aide aux entreprises qui doivent, outre mer, faire face au surcoût du fret, à l'octroi de mer, à l'éloignement ; c'est un gâteau de plusieurs milliards d'euros, contrairement aux autres départements ultramarins, Mayotte département depuis plus de dix ans n'en a jamais entendu parler, les gouvernements, le Medef n'en disent rien... 

À suivre, le volet Mayotte - Air Austral.  



  

jeudi 18 septembre 2025

OUT OF AFRICA 2

Robert Redford est mort avant-hier dans son sommeil, en son ranch de l'Utah, il avait 89 ans. OUT OF AFRICA reste un des films où, en plus d'un charme photogénique naturel, ses talents d'acteur trouvent à s'exprimer. 

Robert_Redford_Cannes 1988 soit trois ans après la sortie du film under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. Auteur Georges Biard

Il se trouve aussi qu'une migration depuis plus de trente années entre l'Europe et Mayotte, archipel français du Canal de Moçambique, me pousse à plus d'intérêt et de curiosité pour l'escale à Nairobi et le Kenya survolé. 

Motivé par une regrettable mais banale occurrence de l'existence, la mort de l'acteur, ainsi que par la programmation, en hommage, d'OUT OF AFRICA, je ne peux m'empêcher d'exprimer un fort attachement à une terre mahoraise, à un petit peuple maoré qui m'ont tant donné, même si une certaine impudeur prétentieuse m'amène à extérioriser une intimité que les quidams anonymes par définition, ne tiennent généralement pas à exposer... 

Deuxième volet ici : Mayotte et son contexte régional.   

Autant de pistes attestant d'une prétendue intelligence de sapiens alors qu'une indécente et impitoyable realpolitik en gâche les chances et la ruine jusqu'à l'étouffement ? 

Mayotte se bat afin de ne plus rester le petit confetti de prospérité (si relative, si inégalitaire) devant stagner à cause de l'océan de misère autour. 

Pour sensibiliser, pousser à se questionner, la télé qui vous garde en contact avec le monde a ses bons côtés, à condition de le vouloir par son choix des programmes. 
L'autre jour, un « Train pas comme les autres » parcourait le Mozambique. Des cocotiers si banals, si clichés tant qu'un Chido honni, terrible cyclone, ne vient pas décapiter, des fruits eux aussi que Mayotte a perdus. Mais plus qu'une nature ici généreuse mais qui, dans le 101ème département, a tant souffert, des visages rappelant exactement ceux issus des trafics d'humains, des Makuas ou autres Chambaras (pardon pour l'orthographe), pourtant si ouverts et souriants... à côté d'autres, pressés, stressés, fermés. 

Mussiro masque de beauté Mozambique 2015 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author Emânio Samuel Mandlate


Et ce même usage du baume de santal frotté sur du corail mort, du m'dzindzano pour protéger la peau du soleil ; question langue et vocabulaire, dommage pour le dialecte originel : le sentiment de nation a besoin d'une langue véhiculaire, ici le portugais, certes un bel idiome bien qu'écrasant aussi implacablement que le français tout particularisme, toute identité parallèle. 
Encore il y a peu, le film « The Constant Gardener » qui outre l'intrigue a su montrer la réalité des bidonvilles de Nairobi, Kibera et ses nombreux quartiers, peu visibles malgré la présence, dans une séquence, d'un long-courrier arrivant dans un pan de ciel. Ce n'est pas pour autant que la beauté des sites s'en trouve négligée, en particulier ceux liés à la branche orientale du Grand Rift tel le lac Turkana. (à suivre)

OUT OF AFRICA 1

 ...et cette musique toute de nostalgie... Hier, Robert Redford est mort. La 2, en hommage, avec le film OUT OF AFRICA, a changé son programme : une bonne initiative, pour cette trinité, cette éternité de l'amour, la présence et l'avenir de notre espèce sur Terre, et le concours de cette musique, toute de nostalgie.   

L'Afrique, je l'aime parce que j'aime Mayotte. Mayotte, je l'aime parce qu'elle m'a accueilli, consolé, réconforté, remonté en selle pour infléchir le destin, se coltiner la vie, continuer le chemin. 



Je l'ai choisie comme compagne, elle m'a accepté comme compagnon. Cela va faire quinze mois que je ne l'ai vue. Ailes coupées, absence, séparation, avec au moins l'avantage de la redécouvrir de loin, alors qu'elle n'en finit pas de se dépatouiller pour être enfin une fille reconnue de la France, mère d'adoption, non plus celle qu'on envoie et cantonne dans le jardin quand passe un visiteur de marque, celle qu'on a honte de défendre ouvertement dans sa volonté de rester française, à l'international et pour de bien veules raisons... 

Ce 16 septembre j'ai pris le billet d'avion pour le 10 novembre, à la même date que celui que je devais prendre l'an passé, pour le voyage que le chirurgien m'a exhorté à décommander. 

De_Havilland_DH.60_Gipsy_Moth de 1929 du film Out of Africa under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. Author Thesupermat

Passivité à se faire transporter par un 787... Redford lui, va opter pour un biplan, ce qui, dans le film, causera sa perte. Un mot néanmoins sur un itinéraire, à l'opposé de celui qui, de la métropole à Mayotte, via La Réunion, ce département en apparence accompli bien qu'ultramarin, tout à fait France sous les tropiques. Par Nairobi, d'abord, la carte d'identité n'y suffit plus, il faut le passeport ; ensuite, se décline la réalité d'ouverture au continent plutôt que son contournement par la Mer Rouge, l'Océan Indien en coupant juste la Corne de l'Afrique (1) au niveau de la Somalie.     

Prendre le temps, de la distance, de la hauteur, donne un recul utile ; l'altitude peut en concrétiser l'idée ; en bas, jouet d'une métropole cyniquement pernicieuse, Mayotte se bat contre l'invasion étrangère, contre un développement toujours freiné d'en haut ; de là-haut, avec tous les paysages survolés depuis la douce France, une Méditerranée trop indulgente dans sa bonté, une Afrique belle de rudesse (2), elle est dans une continuité de décors en témoignage d'une Planète Bleue exceptionnelle. De là haut, elle n'est plus le petit archipel qu'un voisin aussi impotent que sournois revendique afin de passer à l'as ses impérities et incuries coupables. Elle existe bien dans un ensemble swahili dont on veut la couper depuis toujours au motif qu'elle serait un furoncle de post-colonisation et aussi parce que les politicards toujours aussi sourds, la séquestrent, la rackettent, imposant un cordon ombilical au profit de grands groupes commerciaux métropolitains, la gardant sous domination économique réunionnaise. 

C'est hier que Robert Redford est mort. (à suivre) 

(1) bien qu'il existe une ligne directe Mayotte-Paris avec escale technique au Kenya. Avec Kenya Airways, un prix intéressant, 391 € cette fois (600 de perdus l'an passé car pris par une agence sur Paris-La Réunion), 2 x 23 kilos autorisés même si les valises restent trop souvent en carafe jusqu'à une semaine...  

(2) dans la nuit, lors d'une de mes migrations, j'y ai vu, heureusement de loin, des éclairs d'orages dantesques. 

mercredi 3 septembre 2025

Carte postale de Mayotte 4.

Chiconi, le 2 novembre 1997.  

[...] 22 heures, 25 degrés passés. 

Voilà une semaine que « Les Forbans du Kalayaan » restent encalminés page 23, pourtant les ouvrages d'autres auteurs devraient apporter du flux vu qu'ils ne peuvent qu'apporter du souffle aux écrits personnels : j'ai emprunté un guide « Madagascar » ainsi que « Karanas et Banyans » sur les communautés indiennes commerçantes à Mada. Il faut les rendre le 6 et je n'en ai pas lu la moitié... j'aurais dû différer la lecture de « Mayotte » de Guy Fontaine avec, en exergue, un point de vue, d'après moi, des plus justes : 

« Expliquer des peuples étrangers chez qui l'on a vécu et que l'on a aimés, c'est inévitablement s'expliquer soi-même. Il y a dans l'analyse de telles relations, même lorsqu'elles gardent un caractère scientifique, la révélation d'une aventure personnelle. » Georges Balandier (1). Afrique ambiguë Plon 1957.  

(1) Georges Balandier (1920 - 2016) ethnologue, sociologue, codéfinisseur avec Alfred Sauvy du concept de « tiers monde ».  

En attendant la suite, je vous adresse les pages 17 à 20 de ma chronique madécasse. 

22 h 40. cette année la pluie des mangues a particulièrement réjoui le cœur des îliens. L'eau du ciel est la bienvenue en cette période de restrictions. Elle ne l'est pas qu'à ce titre, les agriculteurs l'accompagnent, les vallons se mitent de nombreux lopins défrichés et plantés. 

Ylang ylang Cananga_odorata 2012 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. Author Prenn

Frangipanier Plumeria,November_2013 Domaine Public Author Bernard Spragg

Ce matin je cherchais des mangues, même de celles déjà entamées par les roussettes, les meilleures. Sur le versant de la baie et tout le bassin du Coconi fumaient des nombreux brûlis. Pas de fruits mais des fleurs d'ylang pour mes envois aux neveux PF et Laeti. En rentrant j'ai complété ma cueillette avec du frangipanier, trop pulpeux, lui, pour un envoi.  

Un bolet qui peut devenir énorme autour de trente kilos. 

Encore au volet gastronomique, rien au pied des orgueils de Chine (2) alors qu'il y a une quinzaine, en balade sur la pointe de Rassi Mounyendré (Bandrélé) pourtant exposée à l'alizé desséchant, dans la forêt claire marquant la côte est, de magnifiques bolets étaient fortuitement sortis (“ parapluie des djins ”, « mavuli lulu » en kibushi), l'occasion de beignets tranchés dans les plus gros chapeaux ainsi qu'une poêlée de persillade. 

Scylla_serrata 2012 under the Creative Commons Attribution 4.0 International license. Author Vsevolod Rudyi

Hier nous avions nos derniers crabes de mangrove avec un aïoli spécial Gilbert, nos derniers parce que la pêche est interdite d'octobre à mars pour cause de reproduction... Ne nous verbalisez pas, les nôtres étaient congelés depuis belle lurette. 

Je n'ai pas encore pris le billet, les vacances de Noël débutent le 20 décembre pour trois semaines, la classe reprendra en plein ramadan. 

23 h 25. En dépit des moustiques, de la moiteur du papier, du temps toujours trop long que ça me prend, j'ai l'impression d'en avoir avancé plus vite que d'habitude. 

23 h 45. Zut je rêvasse, moins productif que je suis. Avec une pensée pour les parterres de chrysanthèmes et ceux qui nous ont quittés... 

« ...Maman est en haut, qui fait son loto, 
Papa qui en bas, écrit à Jean-François, 
Fais dodo... » 

J'y vais. 

Votre fils, JF. 

PS : papa envoie stp le texte de Camps, n'ei doublidat la mitat, macarel ! je parle du « Doublidaire », bien sûr ! 

(2) une variété de bolet pantropical phlebopus marginatus (Australie, Nouvelle-Zélande, Asie du Sud-est, Amérique du Sud associé entre autres arbres, au manguier