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lundi 20 août 2018

RETOUR A MAYOTTE... / Paris- La Réunion

Roissy Charles de Gaulle un 18 août au soir. A gauche, le "H" qui reste du sigle flouté d'une banque suisse aux comptes occultes. A droite le "M" emblématique d'une malbouffe également floutée venue des States. Au centre un A380 cher à ceux qui, occultant la réalité démographique et climatique de la planète, prédisent que les avions seront plus nombreux dans le ciel que les bus sur Terre ! 

11 heures de vol plus tard, après un vol sans problème de 9300 kilomètres, La Réunion, île d'une France tropicalisée... 

Ce n'était pas notre avion. Nous c'était avec Air Austral, la compagnie publique pour le fric injecté et aux bénéfices strictement privatifs, la compagnie qui vous met d'office sur un autre vol, qui vous présente le fait comme une faveur et qui compte sur les moutons résignés des bétaillères pour ne pas trop avoir d'indemnités à débourser... Ce 747 de Corsair arrivera à Orly à 18h 50, heure de Paris et à cette heure là, plus de train dans la modernité de la France TGV... La nuit devrait être longue sinon dispendieuse pour le provincial isolé et coincé dans la capitale !
Les yeux battus, meurtri et fatigué, le migrateur et ses ballots.
 Heureusement qu'à l'horizon des tribulations insatiables des hommes, la nature nous rappelle que ses beautés pourraient très bien se passer de nos gesticulations cupides...

Le Piton des Neiges dans une échancrure du bouclier basaltique.


Ce qu'on voit en dernier de la Réunion, peut-être, au couchant, le rebord abrupt du Piton d'Orange au-dessus du Port ?

samedi 2 septembre 2017

ITINÉRAIRE D’UN ENFANT LASSÉ 2017 (III) / La Réunion et Mayotte

A propos des contrôles mais sans savoir si le terrorisme n’a malheureusement pas fait évoluer ces dispositions encore de 2011...

« Bon à savoir. A l’aéroport, les agents de sécurité dépendent d’organismes privés. La loi ne les autorise qu’à opérer une inspection visuelle de vos bagages. Ils ne peuvent les fouiller qu’avec votre consentement.

Enfin, toute fouille doit donner lieu à un procès verbal. Si vous n’êtes pas d’accord avec ses termes, vous n’êtes pas obligé de le signer et pouvez faire appel à un avocat pour porter plainte. » (N. Obs 26 déc 2011).

Page 9 de la recherche internet, je tombe sur un contrôle aussi brutal qu’inquiétant, celui du Falcon 50 des présidents du Rwanda et du Burundi, explosé à l’atterrissage le 6 avril 1994 et pour lequel la responsabilité de Mitterand serait engagée.

https://books.google.com/books?id=Xz4hp7EeUp0C&pg=PA328&lpg=PA328&dq=refus+contr%C3%B4le+s%C3%A9curit%C3%A9+a%C3%A9roport&source=bl&ots=eO91EWCOZF&sig=3cMjTfkLa-QXBg-TvfBe5gUiy1A&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjO15Kx1fnVAhXDZlAKHc_IA8s4UBDoAQgsMAE#v=onepage&q=refus%20contr%C3%B4le%20s%C3%A9curit%C3%A9%20a%C3%A9roport&f=false

Allez palper aussi l’ombre épaisse qui pèse encore autour du « suicide » de François Durand de Grossouvre, le 7 avril 1994, au lendemain de l’attentat... Ce "grand ami" de vieille date de Mitterand, résistant comme lui de l’avant-dernière heure, se savait menacé notamment suite à ses attaques contre Roger-Patrice Pelat pour un délit d’initié et même contre le prope fils du président, Jean-Christophe Mitterand, suite à ses trafics en Afrique. 

J’aurais eu le temps de chercher sauf que pour la wifi de Gillot-La-Réunion-Roland-Garros, cet aéroport du futur, se targuant d’être éco-climatique en 2022, c’est le vide interstellaire... Cucu aussi, le fait de coordonner la sécurité, les talkies-walkies des gilets fluo communiquent pour gérer les navettes des bus vers l’avion sur le tarmac : tout un trafic pour embarquer vingt mètres plus loin, à peine ! Est-ce répondre à l’exigence de sécurité par l’absurde ? 
Par bien des aspects dont celui des plans à très long terme, la France me fait furieusement penser à ces pays jadis du bloc de l’Est qui obligeaient à croire aux lendemains qui chantent, qui s’insurgeaient de la comparaison entre Hitler et Staline et qui à présent, donnent dangereusement dans des pratiques toujours plus éloignées des principes démocratiques et rappelant malheureusement de sombres totalitarismes. Rien de bien positif cette escale forcée qui m’a fait passer l’envie d’acheter une bouteille de rhum duty free. J’ai aimé, ce matin, les lignes nettes des cirques sans nuages et je m’en veux presque de n’avoir pas mieux fixé, mieux suivi les crêtes et ces ravines abruptes qui descendent à l’océan d’une île méritant mieux que son aéroport... 


Mais la France me direz-vous ? Détrompez-vous, le rouge des sinistres crétins de l’Éducation Nationale est en train de virer au brun concernant la gestion des personnels des collèges... Mon voisin de siège entre Saint-Denis et Dzaoudzi me l’a bien démontré. D’après lui le « no pasaran » des Républicains espagnols ou la chemise noire des émules du Duce n’ont pas été figés par l’Histoire...
  



Mayotte. Le voisin informe la cantonade que la route est barrée à hauteur de Passamaïnty, la grève des pompistes qui continue. Il faudra passer par le centre où une attaque des coupeurs de route n’est heureusement plus d’actualité. La première valise, la bleue, est bien arrivée mais la rouge, elle, tarde, je regarde avec de plus en plus de dépit et de moutarde au nez, les dernières rotations des trains de chariot ! Encore une fois, le bagage sera déclaré perdu ! Encore une fois les coquins associés se renverront la balle et comme la dernière fois Air France me dira qu’ils sont désolés mais qu’ils n’y sont pour rien, que je n’ai qu’à m’adresser à la compagnie partenaire... Ils ont trouvé une chouette combine, avec SKY TEAM comme parade aux réclamations, pour s’en laver les mains au détriment du passager ! 



Elle arrive enfin, la deuxième valise ! Le sourire débonnaire des douaniers répond à ma candeur de voyageur n’ayant rien à déclarer. Patience pour le taxi collectif (2,4 € la course, bagages compris jusqu’à la barge, 4 kilomètres environ). De plus grande capacité que les barges, ce sont les amphidromes qui font le service. L’alizé est frais sur le bras de mer. Mamoudzou, la capitale de plus en plus embouteillée vu que rien n’a été fait depuis 23 ans ! Mais l’île reste attachante dès que les virages nous emmènent en brousse. Le tronc gris des canneliers n’est pas sans rappeler l’écorce poivre et sel des bouleaux et ce rapprochement à priori abscons me dit que cette terre tropicale d’adoption appartient aussi depuis longtemps, à mon univers intime... 

crédit photo 1. wikimedia commons La Réunion Author Oti Nord. 

note : photos 2, 3, 4, 5 d'archives pour l'arrivée à Mayotte encore en saison des pluies, plus verte.

lundi 28 août 2017

ITINÉRAIRE D’UN ENFANT LASSÉ 2017 (II)

Paris, contrôle de sécurité. Ils ne vont pas défaire le sac isotherme trop bien entouré de bandes collantes. Le préposé passe et repasse dessus un appareil capable sûrement de détecter des matières explosives, comme la douane pour la coke... le pénicillium roqueforti n'explose pas Je ne sais plus qui m’a dit que le fromage à pâte molle ne passerait pas... Ils sont super et souriants, au contrôle ! A ce stade, je ne vois pas ce qui pourrait empêcher le roquefort d’arriver à Mayotte. 

Par contre pour l’embarquement, heureusement qu’ils s’y sont pris tôt parce que côté organisation. On ne dirait pas qu’ils font ça x fois par jour. Par contre, contrairement au débit trop rapide rendant les annonces presque incompréhensibles pour Dubrovnik (une débutante certainement), nous entendons bien « places 30 à 58, porte 31G ». Sauf que cinq minutes après, l’annonce dit d’aller à la 31F... la 31G étant réservée aux chouchoutés « SKY PRIORITY »... Mais nous sommes en république non ? prônant qui plus est l’égalité, la fraternité et Air France est une compagnie nationale non ? Ne cherchez pas à comprendre... en monarchie républicaine, les différences ressemblent beaucoup aux privilèges dont celui de rentrer en premier dans l’avion d’autant plus ridicule que, dans certains appareils, toute la classe loisirs ou économique vous toise en passant à côté. Le dernier passe-droit, aussi, n'est pas mal, celui qui stipule « livraison prioritaire des bagages ». Égoïsme, mesquinerie... Air France sait flatter nos bas instincts !  Ne parlons pas de tous ces pots de colle qui se pressent vers la porte alors que l’annonce ne les concerne pas, comme si l’avion allait partir sans eux ! De la part des agents concernés, la phase relève presque de l’improvisation... Un guichet désert, l'autre embouteillé ! Les chicanes, comme pour l'identité ou le passeport auraient leur utilité. Bref, au vu de cette pagaille, que l’embarquement soit une des causes de retard au départ n’a rien d’étonnant. 

Ce que nous ne savons pas encore, c’est que l’avion est en panne, un problème technique que nous annonce, un peu contraint, un copilote prenant sur lui. Finalement, comme l’appareil en roulage ne peut s’engager sur la piste d’envol, la voix daigne même nous avouer que c’est une défaillance du transpondeur qui nous ramène au parking. Tout rentre dans l’ordre, nous n’aurons pas à transborder et près de deux heures après l’heure, le 777 chargé jusqu’à la gueule mais confié aux bons soins des aiguilleurs sur sa route décolle. Un point positif néanmoins, les hôtesses, en pantalon, une tenue moins stricte et macho que les tailleurs moulants jadis imposés, moins hautes sur pattes, ne font plus claquer les talons aiguilles, ce qui va de pair avec la proximité à l’égard des clients, comme si, par le passé, fortes du droit d’exclure du commandant de bord, seul maître à bord après dieu, elles ne jouaient les adjudants que pour se venger de devoir être au service de la plèbe. 
  
                                                                             Un peu de ça

Une époque où elle vous intimait de fermer le volet d’un ton si cassant et désagréable que je ne savais plus si elle avait dit, même plus bas, un « s’il vous plaît » derrière. Ce 21 août, pour un même vol de nuit, plus personne ne parle du volet alors que le soleil, lui, n’a rien changé à ses habitudes. Mais je médis, en bon Français râleur, arrogant... Comment, pas d’amalgame je vous prie, avec l’attitude du président en Pologne par exemple ! Bien sûr qu’il faut garder son calme et rester content à partir du moment où le troisième avion saura me déposer à destination ! Protester mais non sans raison ! Non mais ! 

La Réunion enfin. Pas question de sortir pour subir un énième contrôle banane, ceinture, appareil photo, caméra, harmonica, ordi, ceinture, chaussures... roquefort ! Sauf que le balisage me fait l’effet d’une souricière : tout est fermé, impossible de prendre l’alternative « correspondance ». Qu’il ne soit pas dit que je n’ai rien essayé... j’arrive à forcer la double-porte pneumatique (comme celle des TGV mais en plus grand). J’ai presque fait « OUF » que le piège se referme quand même.
Une escouade de contrôleurs, l’œil brillant et le zèle en bataille, tous sexes confondus, passe une file de voyageurs la mine basse, fatigués par une nuit à bord, résignés. Les plateaux, le scanneur, le portique, les uniformes... Devant moi, un monsieur peste parce que ce n’est pas une trajectoire buissonnière qui nous a menés là, que par le passé, venant de Mayotte, on subissait ce double contrôle subi comme une marque de mépris par certains, mais que ce n’était plus le cas ; il poursuit avec la situation de l’emploi outre-mer et peut-être une vieille rancune toujours liée au passé et qui les pousse à surjouer. Je compatis, mais sans plus, gardant mes forces pour l'épreuve du roquefort ! Oh mais c’est que je suis prêt à m’empiffrer, quitte à me donner en spectacle, en prenant le temps même de chercher ce quignon qui me reste de l’avion... La jeunette qui scanne laisse passer. Il faut dire que derrière nous, le petit d’une famille vient de faire l’objet d’un contrôle complet et que le père s’obstine à refuser. Un responsable arrive, je les entends dire que ce serait Air Austral par rapport à Air France. Ce contrôle suppose qu’un contact avec l’extérieur serait possible même  cette zone réservée où seuls circulent les employés porteurs d’un badge et les voyageurs... Pourtant à l’arrivée du vol d’Air Austral depuis la métropole, les passagers pour Mayotte entrent bien dans la salle de transit sans passer la sécurité. Si tout s’est visiblement bien terminé pour la famille fouillée (je reconnais le papa grand et fort et en short), je me demande pourquoi nous sommes si mal informés... Y avait-il un panneau explicatif sur les modalités du contrôle ? Qui peut bien savoir les conséquences d’un refus de contrôle alors que d’autres entrent sans montrer patte blanche ? Même sur Internet, c’est la croix et la bannière... sinon page 3, mais ça date de 2011, d’avant les attentats (1)... 



(1) Voir aussi http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/risques/pdf/vigipirate-faq-decembre2016.pdf
... pour le contrôle d’accès de lieux ouverts au public, les vigiles et agents de sécurité privée, s’ils sont habilités par l’autorité préfectorale, peuvent effectuer différentes opérations de contrôle :
* faire des palpations de sécurité (c'est-à-dire passer les mains sur les habits d’une personne pour s’assurer qu’elle ne porte pas une arme) ;
* ouvrir et regarder à l’intérieur d’un sac sans le fouiller.
en   dehors   de   la   commission   d’une   infraction   flagrante,   la   fouille   d’une   personne   requiert   sont (sic) assentiment express.
Ces mesures, prévues par le code de la sécurité intérieure (art. l613-2), sont appliquées en cas de circonstances particulières et motivées par arrêté du préfet. elles sont soumises au consentement de la personne contrôlée.
le refus de se soumettre à ce contrôle peut justifier l’interdiction d’accès au site et/ou l’appel éventuel aux   forces   de   l’ordre.   l’interdiction   d’accès   doit   être   prévue   dans   un   règlement   intérieur   et   être clairement affichée à l’entrée du site. l’agent ne pourra retenir la personne qui s’oppose au contrôle que s’il a des raisons de penser à une infraction. Dans ce cas, il pourra faire appel aux forces de l’ordre.

dimanche 14 mai 2017

CHRONIQUE D’UN DÉPLACEMENT PRESQUE ORDINAIRE (fin) / Mayotte, La Réunion, Métropole

 



Ça m’a un peu coupé la nostalgie de Mayotte et lors du décollage, c’est tout juste si j’arrive à me dire que nous sommes si peu de chose, qu’une île, une petite terre perdue dans l’océan peut porter la vie, être la vie... notre maison me paraît si fragile mais si rassurante, le jardin, tout ce que ta mère peut rapporter des champs me semble dérisoire et formidable à la fois et entre les bambous, les manguiers, les bananiers, les champs de manioc, les pois d’Angole fleuris de jaune, je te vois, mon fils, partir le cœur léger vers ton collège en haut de Sada. 

 



Tu sais, avant de partir, j’ai tenu à prendre des photos... On dit souvent que la sincérité du cœur n’a pas besoin de ces images et qu’au contraire, leur soutien ne répond qu’à une faiblesse. Et pourtant, si tu savais comme, par exemple, elles aident la mémoire à ne pas dérailler. Je regarde souvent celles, en noir et blanc, du Brésil et soixante ans plus tard, elles m’aident à ne pas tricher avec mes souvenirs, elles confortent aussi ce que les sensations ont de vrai... Alors, j'ai pris aussi le lagon, la barrière de corail, la ligne des monts aux pieds desquels nous abritons l’amour qui nous cimente. 1998, je laissais le sourire aimé de ta mère et la vision de Chissioua Mbouini, l’îlot du sud, dernière terre à défiler dans le soleil couchant, entretient à jamais mon sentiment. 

Mystère du grand océan pourtant sillonné par ces thoniers senneurs du pillage irraisonné. Tu me demandais s’il y avait des orques dans nos parages. Oui, on en voit... sauf que, dans ces eaux chaudes et pauvres, leurs troupes ne font peut-être que passer. 


 
 


Madagascar, terre des hommes. On ne saurait voir un rivage sans émotion. Et cette baie qui pénètre telle une large virgule australe, n’est-elle pas liée à l’élevage des crevettes ? Ensuite ce sont ces rivières ocres des sols qu’elles emportent ; elles serpentent entre des bancs de sable. Madagascar, île rouge des forêts disparues où même les lémuriens, si emblématiques, sont désormais menacés. Côte Est, l’empennage sagittaire d’une flèche imaginaire tendue sur le cordon de Nosy Boraha, l’île Sainte Marie. Plus au nord, l’année a été plus marquée par les cinquante morts du cyclone Enawo que par les traditionnels letchis de l’été austral. 

 

La nuit monte de la surface déjà obscure des eaux. Elle va rattraper les ultimes lueurs rosées plus haut dans le ciel. Et sans l’électronique, serait-il facile de trouver La Réunion ? A dix-mille d’altitude, et avec le Piton des Neiges à plus de trois-mille mètres, l’île est visible dans un rayon de 400 kilomètres environ. Avec une boussole, même les pionniers de l'aviation l'ont trouvée... Trois-quarts d’heure après, les lumières du Port puis la route du littoral où les voitures bouchonnent en attendant la nouvelle voie suspendue au-dessus de l’eau : des lumières clignotent pour signaler les piles pharaoniques des nouveaux aménagements. Après le Barachois de Saint-Denis, ourlé de lumières, atterrissage à Roland Garros. 


L’aéroport : plein et en travaux pour accueillir encore plus de gens. Les périodes creuses semblent ne plus exister que de nom, les congés se prennent à longueur d’année, les avions sont remplis à 70, 80 %. ce soir, deux vols pour Paris et un troisième pour Bangkok...
 
Dire que c’est d’ici, ton île de naissance, que tu as commencé à t’envoler vers la métropole et Mayotte. Tu sais combien j’aime les chansons de Brassens, pourtant il y en a une qui me déplaît, celle des « imbéciles heureux qui sont nés quelque part », imbéciles, d'après lui, car méprisants, chauvins, cocardiers, fiers même de leur crottin... un parti pris trop distordu et subjectif que je récuse... Savoir qu’on est né quelque part nous inscrit dans la course de la planète, dans celle des siens, de sa famille ; c’est aussi important que d'avoir des parents. Et comment, tout à l’heure, avec l’île qui se dessinait sous mes yeux, ne pas te revoir bébé et pour tes cinq premières années dans ce qui fut pour nous un havre de vie ? Mais quelle mouche avait piqué Brassens pour cette chanson ? 

Riz froid salé sucré avec de l’ananas en entrée. Encore du riz avec des morceaux de filets de poulet en sauce. Très bon malgré la redite. De l’edam de l’autre pays du fromage, « skyteam » oblige, (remarque que sur KLM ils servent du cheddar anglais). La bière ? de ce même pays des tulipes parce que la Dodo, quand on décolle de la Réunion, n’a pas la faveur d’Air France. Correct le café, néanmoins, jadis dégueulasse !

Survol de la Somalie, de l’Ethiopie, un écart pour éviter la Libye où l’Occident a semé le chaos. Remontée le long de la botte italienne puis les Alpes, le Léman et cerise sur le gâteau, ce qui ne m’est jamais arrivé, alors que le trop-plein de pavillons, d'immeubles, d'ensembles, de villes qui se touchent défilent sous l'aile, le commandant Jobard (peut-être sans "d" à la fin) a posé le 777 en effleurant la piste sans qu’on ait pu dire quand eut lieu le contact avec le sol. Super !  

Orly Ouest. Un grand escalier à la soviétique tout encombré. Je comprends que les escalators sont à l’arrêt pour ne pas engorger davantage. Des oiseaux se font entendre, je lève la tête vers les poutrelles du plafond, étonné d’entendre des passereaux et pas seulement de simples moineaux. Mais avec les cris de mouettes, je réalise qu’il s’agit d’une bande son qui sort des hauts-parleurs. C’est le contrôle des passeports avec trois guichets ouverts sur sept ; des hôtesses veillent pour faire passer en priorité ceux qui ont une correspondance à prendre sans lambiner. 
 
   

C’est un Bombardier de la filiale Hop qui nous emmène vers Perpignan. Étonnant le bruit des réacteurs, plus celui d’un micro-onde ou d’un moulin à café et pourtant, une heure cinq de vol seulement. J’ai noté un château, un hippodrome, une péniche, une autoroute qui fait des coudes brusques, une rivière aux larges méandres, des serres, le camaïeu de la terre nourricière : quatre tons de vert au moins, ponctués ça et là, d'un champ labouré. Ensuite, plus rien ne sera visible avant l’étang de Canet-en-Roussillon et Rivesaltes le terminus. La mer de nuages parfois dense comme la laine neuve d'un matelas. 
  


Le Sud aussi est sous les nuées venues de la mer. On descend directement sur le tarmac, on attend les bagages avec les accueillants. Ton oncle est là et il ne reste plus qu’à remonter vers l’Aude. 

Je vois que tu es passé chez le coiffeur ! Tonton a fini le boulot d’Eliès... tu as confiance de confier ta tête au cousin qui a à peine douze ans. Joli résultat, ça te va bien !
Pense à ton topo sur "San-Pedro-de-la-Mar".
Gros poutous de ton papa.