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mardi 25 novembre 2025

Le CANARD au RIZ de Bernard Poujol (2 & fin)

 Cette culture biologique s'avère avantageuse : 

1 - par le non emploi de l'agrochimie à fin de désherbage, d'élimination  de ravageurs, de fertilisation. 

2 - avec leurs pattes, les « petits ouvriers désherbeurs » oxygènent l'eau et participent à l'assimilation des bris de paille laissés par la moissonneuse. 

3 - les déjections des canettes forment un excellent engrais naturel. 

4 - devenus trop grosses pour passer entre les lignes de riz, les canettes sont appréciés en cuisine auprès des restaurateurs...  

5 - le rendement (4 t/ha en moyenne) atteint pratiquement celui de la culture conventionnelle (moyenne de 5,5 t/ha), nocive, elle, pour notre santé, létale pour le vivant des sols. 

Ce choix de culture naturelle avec l'animal en acteur principal, influerait aussi sur l'incidence de grippe aviaire.  

Attention, Arles se retrouve bien mal située. 
 

En conclusion, quelques prolongements : 

— le bio doit-il rester réservé aux revenus confortables des convertis ? Visites, entretiens, vidéos, Bernard Poujol se veut ouvert... le problème est que son riz aux mulards à 13,50 euros le kilo figure dans les produits de luxe... il est pédagogue et gentil, Bernard... et si quelqu'un peut compléter en précisant le prix au kilo du canard, l'indication sera la bienvenue... 

— À côté de cela, le riz produit à Marseillette dans l'Aude, s'avère raisonnable et accessible (et bon), 6 €/kg. 

Saint-Louis-de-la-Mer aux Cabanes-de-Fleury (Aude). 

— Il me semble avoir vu, au moins une année, à la place des vignes, des clos de riz à Saint-Louis-de-la-Mer, la campagne des Cabanes-de-Fleury. 

— Plus que les riz dits paddy, cargo, complet, rouge, blanchi, sauvage,  le bon souvenir d'un riz “ de printemps ”, venu à coup sûr des plateaux malgaches, au Poivre Vert, petit resto du Somail tenu par des Réunionnais à l'accueil très amical dans une ambiance intime : dans la salle seulement notre couple. 

— À Mayotte, le riz pluvial cultivé en champs est longtemps resté un produit festif du dimanche, enfin du vendredi... certains évoquent avec nostalgie le fumet s'exhalant des toits de chaume... Non protégés par des filets, les champs attiraient des vols de perruches. Souvenir des “ kii ” répétés d'un petit vol vert fluo (années 2000) et des dernières cultures par des gens âgés (années 2010). Si dans l'île l'abandon de la culture  a amené sa rareté, l'oiseau a disparu avec elle, l'espèce étant considérée « échappée » telle celle qui s'adapte à nos milieux européens occidentaux... on en voit même à Béziers. 

— Encore à Mayotte, suite aux cachoteries des autorités concernant l'importance des clandestins (rappelons qu'en métropole, le ministre a reconnu qu'ils devaient être 700.000), pour avoir une idée du nombre d'habitants, un journaliste eut l'idée de totaliser la quantité de riz importée. D'un coup, d'après le chiffre des statistiques manipulées, les Mahorais se sont retrouvés théoriquement champions du monde pour une consommation au double de celle de nos voisins malgaches (c'est le Myanmar qui en consommerait le plus, 188 kg/hab [2022], 5 kg/hab en France... 50 à La Réunion où, depuis petit, un ancien élève disait en manger matin, midi et soir...).  

— une cuisson basique : 1 volume de riz dans 2 volumes d'eau salée, faire bouillir 1 à 2 minutes, couvrir jusqu'à ce que le riz ait absorbé l'eau.   

Vidéo annexe : Appréhender le monde avec une vision, avec Bernard Poujol  (des explications par l'initiateur en France d'une  “ riziculture canardière ”). 

Riz_de_Camargue_-_3_couleurs 2012 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. Auteur Véronique PAGNIER.

Riz culture en_Camargue par des riziculteurs indochinois, années 39-52, Domaine Public, Author source Vu Quoc Phan... relent de France coloniale...



lundi 24 novembre 2025

Le RIZ aux CANARDS de Bernard Poujol... (1)

 Les complications en strates mettant dans l'impossibilité de publier un commentaire aux articles « Du Riz bio (1) » et « Du Riz bio (fin) », (sept. 2023), ici-même, suite à un documentaire télévisé récent, ces quelques compléments sur la culture biologique des riz de Camargue et Petite-Camargue gardoise. 

Canetons_(Canards_Mulards),_élevés_en_semi_liberté 2012 Creative Commons Attribution 3.0 Unported Author Ethique & Animaux L214

Les canards de Bernard Poujol : des coureurs indiens à l'origine me semble-t-il, puis des mulards du sud-ouest, des canes pour être précis, celles, éliminées des élevages destinés à la production de foie gras. Le riziculteur les lâche à quatre semaines, elles vont grandir avec le riz. Issues d'un croisement, elles ne volent pas, sont stériles, et ne peuvent perturber la nature en se croisant avec les colverts.   

1200 canetons lâchés (1), futurs canards, pour le renard, une aubaine. L'agriculteur mettait la radio la nuit, la voix voulant dire « homme », le renard se gardait d'approcher sauf qu'à la longue, la voix humaine lui a signifié « canard ». Depuis, des caméras avertissent de la présence et de l'horaire du prédateur (2), l'agriculteur doit se lever la nuit pour faire fuir le goupil particulièrement futé qui sait changer le moment de son incursion nocturne ; finalement, des croquettes pour chien ont facilité la vie de tout ce petit monde, les croquettes ne courent pas et Poujol n'a plus à courir la nuit ! Il a néanmoins prévu de ménager des îles arborées où les palmipèdes seraient en sécurité (il les nourrit de provende pour qu'ils ne partent pas). Ces îles également par désir de reboiser une Camargue qui l'était avant son exploitation agricole intensive par les humains.      

Bien que chronophage, cette technique agricole ne violente plus une terre létalement exposée pour les générations à venir (3) ; par contre, en plus du temps requis, elle demande une bonne coordination adaptée à la plante, des semailles à sec en mai favorisant des racines qui s'enfoncent ; en juin, à la troisième feuille, les parcelles nivelées au laser sont irriguées (pompages dans les bras du Rhône), merveille de la nature, la plante développe alors un système racinaire étalé. La hauteur d'eau, régulière, permet aux canards  de circuler partout. La récolte se faisait (source Larousse Agricole 1952) après 130-140 jours plutôt pour des variétés. 

Domaine_de_la_tour_du_Valat en_Camargue 2018 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Celeda (riz conventionnel). 
 

(1) la technique des canards lâchés vient de la Chine ancestrale. 

(2) présence aussi de la genette et de la fouine. 

(3) plutôt à contre-courant, je n'adhère pas à ces campagnes lapidaires qui feraient soutenir aveuglément les agriculteurs dits abusivement « paysans » au prétexte qu'ils nous nourrissent... Non seulement, concernant ce besoin nous dépendons des importations et, concernant nos productions, herbicides et insecticides nuisent à la santé publique.