samedi 24 octobre 2020

ÉCHOS D'UNE VIE AU VILLAGE (2e volet) / Fleury-d'Aude en Languedoc



Des coupures de journal conservées. 
 
"Amicale laïque et théâtre". Cinq photographies.
 
Pour plus d'infos, de commentaires :
 
La vie sociale était certainement plus riche et participative, non ?
 
Merci Josette.
 
PS : et n'hésitez pas à dire qui vous reconnaissez... 
 




Sinon parmi tous ces visages qui sans ces clichés s'effaceraient de nos mémoires (tant que ceux qui peuvent en parler sont là !), comment ne pas revoir monsieur Llobet qui en plus de nous apporter professionnellement avec tous les instits hommes et femmes, nous amenait à aimer et à jouer le théâtre.
Une fois même, c'est au festival de Carcassonne que sa Ford Cortina nous conduisit... Etait-ce pour voir le bossu avec Alain Mottet dans un des rôles principaux ?
Comme fusant d'un vieux volcan qu'on n'attendait plus, ces souvenirs évanescents ont cristallisé d'un coup quand avec madame Llobet, nous nous sommes croisés chez Spar. Émotion débordante propre à nous submerger si quelques mots d'une terrible banalité ne nous avaient ramené aussi sec à la vie de tous les jours... C'est ainsi que les êtres vivent... Pardon alors de m'être laissé aller...

mercredi 21 octobre 2020

ALCANTARA 3 / Un voyage en bateau 1953.

Puy Gaudy avec vue de Sainte Feyre Creuse wikimedia commons Auteur mattderu
 
"M et Mme Petiot étaient nos "correspondants de guerre" dans la Creuse pendant la seconde moitié du conflit mondial 39-45. Du fait que nous n'avions guère à Fleury que notre vin comme ressource, nous souffrions beaucoup du rationnement extrême de la nourriture. Il était devenu assez courant de rechercher un correspondant dans le Centre pour échanger tout à fait légalement du vin contre du beurre, du lard, des pommes-de-terre. Pour ma mère, ce voyage à Cholet via Limoges où l'on changeait de train fut sans conteste le plus long de sa vie. En entendant le haut-parleur répétant "Ici LIMOGES, ici LIMOGES, sept minutes d'arrêt BUFFET. Correspondance pour...", elle ne put s'empêcher de s'interroger : "Et ba disoun aco, buffez ?" Elle pensait à nos vendanges sous le soleil brûlant. Nous nous arrêtions un court instant de couper des raisins et disions pour plaisanter, redressant notre dos douloureux : "Deux minutes d'arrêt. Buffez !", ce dernier mot traduisant en occitan (bufar = souffler) l'idée de souffler un peu, d'observer une courte pause. 

 Le 28 mai au matin c'est Paris ; les bagages à faire transporter de la gare d'Austerlitz à la gare Saint-Lazare ; les papiers officiels à retirer au Ministère ; les visites non moins officielles à effectuer - je ne pourrai d'ailleurs les faire toutes -. Des amis, parents de mon beau-frère nous ont gentiment offert leur hospitalité. Et le 30 mai, à neuf heures du matin, la capitale va doucement s'estomper derrière le train-paquebot qui nous emporte tous les trois, mon épouse Jirina, notre petit garçon de deux ans et demi, et moi, vers Cherbourg et vers notre destinée. 

Bientôt s'offre à nos yeux le beau paysage normand, vert intense des prairies, du bocage, des milliers de pommiers : 

"L'odeur de mon pays était dans une pomme. 
Je l'ai mordue avec les yeux fermés du somme, 
Pour me croire debout dans un herbage vert. 
Et qui donc a jamais guéri de son enfance ?" écrivait Lucie Delarue-Mardrus.  

Après Lisieux, Mézidon, Caen qui a tant souffert durant la dernière guerre après le grand débarquement du 6 juin 44. Bayeux désormais liée au premier discours du général de Gaulle en France libérée, Bayeux ancienne résidence des ducs de Normandie, qui souffrit beaucoup de la guerre de Cent Ans mais fut miraculeusement épargnée en 1944 lors des combats du débarquement, pourra toujours présenter sa longue broderie dite "tapisserie" de la reine Mathilde. Nous roulons tout près d'Isigny au beurre réputé, traversons Carentan et devinons sur la droite Ste-Mère-Eglise dont il fut beaucoup parlé dans les communiquésde l'OKW (Oberkommando der Wehrmacht) en juin 44. Valognes enfin et CHERBOURG. J'ai eu tout juste le temps de penseraux vaches normandes, au Perche et à ses beaux chevaux gambadant en liberté aux confins du bocage normand, à tous ces fromages, livarot, camembert cher à Marie Harel, au pays d'Auge dont mon père qui détestait la tradition du "trou normand" au calvados, imitait la prononciation des autochtones avec le "o" de pot et non celui, plus courant en Occitanie, de "port". 
 
Pommier_normand_-_panoramio wikimedia commons Author aapel

 
Tout cela est désormais derrière nous. Et, devant, c'est bien la gare maritime. Visa des passeports : Sûreté Nationale RG sortie, petit cachet en losange apposé sur nos visas de service N° 2211 et N° 2212 "valables un voyage, pour se rendre au Brésil" délivrés le 12 mai 1953. Formalités douanières : nos bagages ont bien suivi et sont tous là. Nous grimpons à bord d'un imposant bâtiment, l'ALCANTARA, magnifique paquebot britannique, malgré son nom de baptême, tout juste arrivé de Southampton, et qui ne va pas tarder à lever l'ancre. Il sera dix-sept heures.   

dimanche 18 octobre 2020

ECHOS D'UNE VIE AU VILLAGE / Fleury-d'Aude en Languedoc.

Des coupures de journal conservées. "Age d'or et troisième âge pour le premier thème."






 

Pour plus d'infos, de commentaires : 

https://www.facebook.com/josette.dolques

Pas de bilan à en tirer mais une vie sociale certainement plus partagée. Merci Josette.

 

samedi 17 octobre 2020

CÔTE INDIGO, nouvelle municipalité, nouveau slogan / Fleury-d'Aude en Languedoc




 
"Côte Indigo", pourquoi pas ?
 
Sur la vidéo de présentation, paysages du pays, gens de chez nous... sauf que la voix off n'est pas du pays, n'est pas de chez nous... C'est en totale contradiction avec la promo de la différence... Dommage que pour une voix in, Cabrel, pour l'accent et même l'occitan, ne soit pas Pérignanais (voir post antérieur)... 
 


Dommage parce que la vidéo que l'on doit à la nouvelle municipalité est très dense, très jolie...
 
"Par la dynamisation des outils de communication, le développement du numérique..." nous dit le site internet...
... sauf que le journal mensuel ne semble pas être disponible en ligne et qu'il faudrait se plier à toute une lourdeur plus que trinitaire pour le recevoir : télécharger, imprimer, signer, renvoyer... 
 
Où est le dynamisme prôné ? Pourquoi frustrer la diaspora et ceux qui sont attachés à notre coin en compliquant le lien au pays, en bridant la communication ? 
 
Dans l'acceptation du changement, sans passéisme sclérosé et dans l'attente de la deuxième vidéo et du journal, Fleury-d'Aude en Languedoc, communément vôtre.
 




 

OCCITAN et ACCENT, Francis CABREL

Francis Cabrel (photo DR Claude Gassian)

OCCITAN et ACCENT pour Francis Cabrel invité choyé de l'émission "C'est à Vous" :

"... je suis revenu vers l'occitan, j'avais envie d'en parler clairement puisque je vis au milieu de l'Occitanie et que je trouve très très émouvant le combat qu'ils mènent qui est presque gagné..."
 
A la question 
 
"Et l'accent ?
- ça me fait plaisir, la France est multiple, elle a des langues régionales, des accents qui sont magnifiques
.../... Chanter Petite Marie avec l'accent parisien ? Plutôt avec celui de Marseille, un bel accent, bien chantant..."
 
Avec Francis, c'est doux mais c'est dit... et les gentils journalistes et chroniqueurs, rats des villes qui reconnaissent implicitement s'être déshabillés d'un accent pour le parler générique de la capitale, envient visiblement le rat des champs tenant à garder ses origines et la manière d'Astaffort...
 

jeudi 15 octobre 2020

ALCANTARA 2 (fin) / Un voyage en bateau 1953.

"... Tante Pauline aussi, la sœur muette de ma grand-mère maternelle, me faisait de sa main droite, un ample signe barrant rapidement son petit corps, depuis l'épaule gauche jusqu'à sa hanche droite, symbolisant ainsi l'écharpe d'un maire, et pensait qu'il me serait pourtant facile de rester ici, au pays natal, imaginant par anticipation qu'un maire gagnait bien sa vie sans s'exiler, et me donnant dans sa largesse toutes les qualités d'un premier magistrat. Non, papa a une devise fataliste et si simple, dite en languedocien "Arribo qué ço que déu arriba", n'arrive que ce qui doit arriver. Il est resté au village pour nous dire au revoir : assez dur d'apparence, il n'en est pas moins ému à l'intérieur. Ma mère et ma grand-mère, elles, nous accompagnent jusqu'à Narbonne. Des détails me reviennent. Ainsi devant le Jardin de la Révolution, maman croise une dame de Sigean, vieille connaissance de jeunesse, veuve déjà et employée de maison chez un docteur établi tout à côté... Nous avons passé l'après-midi, une fois les bagages confiés à la SNCF, chez tante Marie, au Quai Vallière, troisième sœur de "mamé". Et il faut maintenant s'approcher de la gare. Mamé Joséphine rate le trottoir et va tomber malencontreusement sur le parcours. Malgré ses soixante-dix-neuf ans, elle est restée très alerte et se relève bien vite, sans bobo d'aucune sorte. Ouf ! Et le petit s'en souviendra plusieurs mois plus tard : il nous parlera longtemps de mamé Joséphine, qui a fait "Poum" ! en allant au train. Derniers adieux, quelques larmes, des recommandations "Écrivez... Racontez-nous...". Embrassades poignantes... Enfin, à 21h 30, le rapide de Paris nous arrache à notre Languedoc. 
 
Gare_de_Limoges-Bénédictins wikimedia commons Author Babsy

A Limoges, je vais penser à l'étonnement de ma mère, qui alla une fois, en 1944, avec ma sœur Marcelle, chez les Petiot, à Chaulet, par Sainte-Feyre, dans la Creuse." 
François Dedieu.

Prolongements : 

Qu'est-ce qui pousse, en 1953 comme aujourd'hui, à vouloir se faire élire maire ? L'altruisme, le souci de la res publica ? ou des raisons cachées plus bassement matérielles ? 

Mon grand-père "assez dur d'apparence" ? c'est bien par amour filial que mon père dédramatise un caractère à part... 

Concernant les liens familiaux, le fait de passer l'après-midi chez une tante : une note apparemment positive non ? 

21h 30, le train de nuit pour Paris... Après les avoir supprimés, va-t-on rétropédaler alors que depuis des lustres tout est fait pour plomber la SNCF ? 

BB 9004 aux remarquables moustaches !wikimedia commons Author Hugh_llewelyn

mercredi 14 octobre 2020

ALCANTARA 2 / Un voyage en bateau en 1953.

Quais_de_la_gare_de_Narbonne wikimedia commons Author Florian Pépellin


Avis liminaire : pour compléter
la série PARTIR (ici en 11 volets parus entre le 29 mai et le 10 juillet 2020) les écrits originaux de François Dedieu (1922 - 2017), auteur de ces pages et de mes jours. Dans l'impossibilité de trouver les fichiers, j'en retape le texte en respectant une mise en paragraphes non encore finalisée. 

" Alors ce sont les derniers préparatifs, et le 27 mai nous quittons Fleury pour trois années scolaires. Nos valises sont rangées dans la remorque du car Joseph Douarche et je me souviens que monsieur Louis Nègre, commandant des douanes à Marseille et en congé au village de sa femme, étonné de nous voir partir manifestement, avec tous ces bagages, plus loin que Narbonne, mis au courant, m'a alors dit : "Que veux-tu, nul n'est prophète en son pays." A midi trente l'autobus s'ébranle, et commence le grand voyage. Salles, Coursan, Narbonne : je connais bien cette route, que j'ai souvent parcourue aussi le jeudi sur mon vélo "Brun-Latrige" à pneus demi-ballon et rétropédalage pour les côtes, afin de donner à Narbonne, rue Guiraud-Riquier, quelques leçons à une jeune cousine, sans amputer du prix du transport en car la faible somme demandée. 

Vélo Brun-Latrige
 

Nous ne reverrons pas ces lieux, si tout va bien, de trois longues années. En allant prendre congé de madame Azaïs, à "Joie" où elle soigne  à présent son mari gravement atteint, j'ai entendu ce mot prononcé par une de ses parentes de Béziers : "Vous ne le reverrez plus." Fin d'une existence... Que de choses, en effet, peuvent changer en trois ans ! Mon père n'a pas objecté, comme maman "Pourquoi partir si loin ?" surtout quand je lui chantais en riant "François est au Brésil, il danse la samba, il va de ville en ville pour en apprendre tous les pas..."

Prolongements : 

Ah l'autobus Joseph Douarche ! de Narbonne ? d'un village ? 

Monsieur Nègre... qui certainement ne se sentait pas visé par les dix d'Agatha Christie ! 

"Partir plus loin que Narbonne"... nous sommes plus proches d'un temps où seuls les hommes voyaient du  pays à l'occasion du service militaire. 

Aller à Narbonne à vélo par la nationale... de nos jours il est moins risqué de passer par la plaine de Vinassan. Le vélo "Brun-Latrige" la marque de la Manufacture d'Armes et Cycles de Saint-Etienne. Quant au rétropédalage je ne comprends pas "pour les côtes" alors que ce serait plutôt pour les descentes en tant que frein dans le moyeu... Si quelqu'un peut m'expliquer... 

"Joie" ! avec un nom pareil pour un tènement localisé sans risque de confusion, ne sommes-nous pas plus proches de l'expression et plus précisément du titre de Giono "Que ma joie demeure" ? 

"Vous ne le reverrez plus !" une phrase dure à exprimer même si le mari est gravement atteint, qui me rappelle une expression notée dans la famille à propos des repas : " un de moins à prendre !"

"Joseph est au Brésil" un air d'après-guerre, une danse des canards exotique et à peine moins bébête. J'en ai le souvenir après le Brésil, quand Julien Sierra (98 ans en août dernier !) qui nous mettait l'eau je crois dans la remise de mamé (en face du vieil Imar et avec Gérard le copain de classe qui le reste... 64 ans plus tard !) où nous occupions une partie habitable, me la chantait ! 

SNCF_CC_7107 wikimedia commons Author Jean-Pierre Vergez-Larrouy



mardi 13 octobre 2020

ALCANTARA 1 / Un voyage en bateau en 1953.


 Avant-propos : en apport principal à la série PARTIR (11 volets parus ici entre le 29 mai et le 10 juillet 2020) l'original par François Dedieu (1922 - 2017), auteur de ces pages et de mes jours. Dans l'impossibilité de trouver les fichiers, j'en retape le texte. 

Al Eglise Saint-Andre de Sangonis wikimedia commons Author Vpe

 

"En guise de prologue. 

Le 11 janvier 1953 - un dimanche- mon père vint de Fleury à Saint-André de Sangonis (Hérault) à moto, avec mon oncle Noé. ils m'apportaient une lettre du Ministère des Affaires Etrangères, qui était pour moi de la plus haute importance. J'espérais depuis près de trois ans, après notre expulsion de Tchécoslovaquie où j'étais étudiant boursier, puis professeur de français recruté sur place, enfin chef traducteur à l'Ambassade de France - j'ai attendu en vain ma carte orange de diplomate, demandée à Paris, et à une semaine près, ma vie ne eût été changée, peut-être pas dans le bon sens d'ailleurs - un poste de professeur de français à l'étranger. Etait-ce enfin le bout du tunnel ? J'aurais certes pu avoir un poste de professeur de français à COLOMBO, dans l'île de Ceylan qui devait devenir SRI LANKA en 1972, mais il n'était à pourvoir qu'en juin 1953. Les autorités dites compétentes - quel mensonge ! - essayaient ainsi bien tardivement de se racheter de leur grossière erreur qui consistait à affirmer contre toute raison que j'avais refusé un poste en Cyrénaïque (quelle fable !). J'avais été, comme me le confirma Mlle D... au Ministère, "victime d'une homonymie' avec Jean Dedieu, professeur à Rodez. Et passez muscade, le tour était bien joué. 

AL COLOMBO_SRI_LANKA_JUNE_2011 Author calflier001

Al Vue_sur_Managua_et_le_lagon Author Ch.M
 

Il m'avait été formellement précisé que si une autre solution se présentait avant juin 53, elle me serait soumise. La promesse, pour une fois, était tenue : un poste de professeur allait être à pourvoir à avril à l'Alliance Française de MANAGUA, la capitale du NICARAGUA, en Amérique centrale. Tel était le contenu de la lettre. J'acceptai aussitôt, par retour du courrier, et, comme il m'était conseillé de me rendre à Paris pour régler définitivement cette affaire, je profitai d'une fin de semaine, juste avant les vacances de Mardi gras, pour faire un voyage éclair dans la capitale. Résultat : au lieu d'une place, il m'en est proposé deux. La première est toujours la capitale du Nicaragua, et la seconde, une ville du Nord-Est du Brésil dont la croissance a été ultra-rapide : elle a doublé sa population en moins de dix ans. Son nom : CAMPINA GRANDE. Avantages d'une capitale , comme Managua, avec toutes ses ambassades, ses relations, même s'il faut aller chercher un peu de fraîcheur sur les hauteurs environnantes ? Ou bien prévoir une existence de pionnier à Campina Grande, où nous risquons fort d'être la seule famille française, où tout sera à faire, ce qui sera exaltant ? J'accepte ce dernier poste. Depuis février pourtant, les choses vont traîner en longueur. L'ambassade de France à RIO DE JANEIRO va mettre près de deux mois à communiquer au ministère les précisions et renseignements demandés. Bref nous quittons le château de la comtesse de Romilly, où je m'acquittais des fonctions de précepteur de son fils Maxence, élève de Troisième, le mercredi 13 mai, et c'est à FLEURY que nous passerons nos deux dernières semaines et recevrons la grande nouvelle : notre départ est fixé le samedi 30 mai 1953. Nous embarquerons à CHERBOURG.   

Al Viaduto Elpídio de Almeida Campina Grande Paraíba Brasil Author A.Jùniorl


lundi 12 octobre 2020

LIBERALISME MORTIFERE...




 “Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal mais par ceux qui les regardent sans rien faire." 

Albert Einstein. 

« Un peuple qui élit des menteurs, des voleurs, des renégats, des imposteurs et des traîtres, n’est pas victime, il est complice » 

George Orwell. 

 La France anticipe l'agenda mondialiste comme elle anticipa les demandes de monsieur Hitler... Ceci n'engage que moi...

jeudi 8 octobre 2020

LE CHEMIN DU PHARE / Fleury-d'Aude en Languedoc


Pour les Pérignanais-es (1) (habitants-tes de Fleury), "Derrière l'Horte", "Font-Laurier" en un ou deux mots, ou encore "Le chemin du phare", désignent un même secteur au-dessus de l'avenue en direction de Coursan jusqu'à hauteur de la coopérative "La Vendémiaire", si bien située pour la paix des villages puisqu'elle concerne aussi les viticulteurs de la commune attenante, Salles-d'Aude. 
 
Le phare se trouvait de l'autre côté de la route et de la croix, dans le prolongement de l'amandier.
 

Problème : on associe le mot "phare" à la mer sinon à un lac d'une certaine importance, or, par rapport à ce coteau, la mer se situe à l'opposé ; elle est visible au fond de l'échancrure ouverte par l'ultime relief de la Clape qui laisse enfin passer l'Aude au plus court de son cours  (vue au NE sur Vendres et Valras). Alors que venait faire un phare entre deux moulins plantés au milieu des vignes ? Etait-ce pour rassurer le marcheur perdu dans le brouillard ou la tourmente de neige ? Ne donnons pas dans l'excentricité puisque le brouillard et la neige nous concernent si peu autour du Golfe du Lion. Quoique, sur ce chemin du phare, par un de ces rares hasards qui nous offrait une magie blanche d'un ou deux jours, la Moustelle, ce camarade de toujours depuis la communale (n'est-ce pas Philippe ?), avait sorti les skis pour un petit plaisir de glisse sur une piste même pas verte, à 4,5 % de pente à peine mais à faire envie aux deux ou trois que nous étions à regarder ! La descente partait bien du phare de Fleury sauf que pour remettre ça, il fallait bien remonter pedibus ! 

 
Phare de l'Aéropostale Wikimedia Commons Author Michèle Sandré-Pradel, Commune de Montferrand

Un pylône rond de béton ; une échelle de fer n'arrivant pas jusqu'en bas pour une raison facile à comprendre ; à plus de dix mètres, une plate-forme carrée d'un mètre cinquante de côté avec, au centre, un dispositif digne de Star Wars non pour illuminer la cible avec son radar de tir (ce que, entre parenthèses, Erdogan nous fit en juin au large de la Libye) mais pour éclairer le chemin de l'avion qui passe, faute d'écho-radar à l'époque. Un phare aéronautique afin d'accompagner les premières lignes aériennes dont celle de l'aéropostale Toulouse-Maroc-Afrique-Brésil... jusqu'en Patagonie tout au bout de l'Amérique du Sud. Justement un fidèle correspondant relève un article de l'Indépendant qui, en ce début octobre, rappelle le centenaire de l'Aéropostale et, malheureusement, les nombreux accidents qui marquèrent les débuts du courrier par avion. 

 https://www.lindependant.fr/2020/09/28/2-octobre-1920-premier-accident-mortel-de-laeropostale-au-large-de-port-vendres-9103070.php

A Fleury, dans les années 20, un phare aéronautique fut construit pour guider les vols de nuit alors à vue. Il envoyait des signaux morse, deux brefs, un long correspondant à la lettre "U". Prévenu d'un passage par téléphone, Paul Huillet, électricien à Salles, parfois aidé par René Guillaumet (2), montait au phare pour actionner l'interrupteur du néon. Le phare de Fleury a été démoli vers 1980 (3). Un de ces phares existe encore à Sallèles, un autre encore dans le département, à Montferrand. 

Mais parce qu'on est riches des copains qui nous restent, l'amitié continue d'éclairer mon sujet avec Philippe tout schuss alors et Loulou qui, le jour des photos, promenait sa chienne, justement dans ce coin ! 

Le moulin dominant le passage du four à chaux, entre Salles et Fleury, surplombant, depuis les années 70 le ronflement de pollution continue de l'autoroute A9.
       

(1) Entre nous quelle lubie que de faire croire qu'un procédé orthographique suffirait à manifester un égalitarisme des sexes ! 

(2) homonyme de Guillaumet Henri (1902 - 1940), l'aviateur pour qui on a dû allumer le phare et dont un frère se prénommait René. 

(3) les détails techniques proviennent de l'ouvrage "De Pérignan à Fleury" (2009) des Chroniques Pérignanaises. Un grand merci.

mardi 6 octobre 2020

ARTE & acculturation ?



Prague skyline at dawn Wikimedia Commons Author Petar Milošević

La courte présentation du concert de dimanche "Concert de Prague avec Daniel Hope" a pourtant atteint un summum de bêtise. En si peu de mots !

Approximation d'abord quand la présentatrice au ton docte et ampoulé dit de Prague "la ville aux mille ponts" ! Ville aux cent tours et clochers plutôt comme l'appellation couramment admise le laisse entendre. D'où sortent ces ponts qui d'ailleurs ne seraient que dix-sept ? Pourquoi bâcler ? 

Faute grave ensuite et ce n'est pas parce qu'elle est trop bien partagée, encore par fainéantise et ignorance, qu'elle en est pardonnable ! Il existe un mot lourd de sens à bannir, le nom d'une rivière à qui on a volé le titre de fleuve qui plus est, un mot allemand pour "VLTAVA", un cours d'eau slave. Dire "MOLDAU" en effet ne peut qu'alimenter une vision malsaine de l'Histoire !

Le compositeur Bedřich Smetana a appelé "VLTAVA" et non "Moldau" le deuxième poème symphonique du cycle Má Vlast (ma patrie). Smetana l'a écrit en tant que patriote tchèque en écho à la révolte de 1849 contre l'occupant autrichien et sa langue allemande !  

Pourquoi alors abonder dans un contresens infâmant ? N'est-ce pas déjà donner dans un négationnisme ? N'est-ce pas, grâce au recul historique, interpréter à mal quand on sait qu'Hitler imposa à la Tchéquie et à la Moravie un protectorat allemand ?     

Dire "Moldau" n'est donc pas anodin, c'est rappeler une domination colonialiste sans la rejeter, persistance d'une faute grave et malsaine qui ne peut que salir Arte. 

Que ce soit par je-m’en-foutisme ou au nom d'une doxa prétentieuse, que penser de la présentatrice du concert, trissotine d'une fatuité emphatique crasse ?

 https://www.arte.tv/fr/videos/099088-000-A/concert-de-prague-avec-daniel-hope/ 

A voir et écouter mais pas chez Arte...