dimanche 30 avril 2023

AGDE, perle noire de la Méditerranée

 AGDE, avril 2023

Depuis nos plages, vers le Nord, après l’immeuble de Valras-Plage, le regard n’est plus arrêté que par les reliefs bien que modestes des Monts Saint-Loup et Saint-Clair, respectivement 114 et 175 mètres. Différence entre ces deux jolies éminences qui marquent le point de vue, le Mont Saint-Loup est un ancien volcan, le mont Saint-Clair une ancienne île. 

Agde_cathedrale_Herault under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license.Auteur Fagairolles 34.


Parfois surnommée « La Perle Noire de la Méditerranée » pour l’utilisation massive d’un basalte dense et lourd d’abord pour la cathédrale St-Étienne, imposante, fortifiée avec ses créneaux, son clocher plutôt donjon qui domine, trente-cinq mètres au-dessus des quais le long de l’Hérault, eux aussi sombres des mêmes moellons.

Même chose pour la curieuse écluse ronde sur le Canal du Midi, qui permet de croiser trois directions, celle de Béziers, celle de l’Hérault navigable sur cinq kilomètres et celle qui heureusement continue vers le Bassin de Thau et Sète par le fleuve et l’écluse de Prades ; depuis qu’elle a été mise aux normes Freycinet permettant aux péniches de 38,5 mètres de manœuvrer dans le bajoyer, l’écluse ronde n’est plus ronde depuis 1978, alors que la navigation commerciale du canal s’arrêtait... Vive les camions !

Remontant aux Grecs, Agde a gardé une longue tradition de commerce et de chantiers navals. Encore au début des années 1900 c’est ici que se construisaient les bateaux-bœufs, par dizaines, commandés par les voisins sétois. Dérivé de la tartane, fin de la poupe et bille en tête pour plus de stabilité en mer. Longtemps prospère grâce à son port de commerce avant que la situation et les facilités techniques ne favorisent Sète, la ville garde néanmoins une criée aux poissons importante, la deuxième de Méditerranée après Sète.

Emblème de la ville, l’Éphèbe d’Agde, cette statue de 1,40 m. de haut, d’un bel homme (comme nous le fûmes avant que la ceinture abdominale ne dilate le contour) a été remonté du lit du fleuve en 1964. Envoyée à Paris pour y être restaurée, elle resta au Louvre jusqu’en 1987 et y serait encore si les Agathois s’étaient lassés de revendiquer... « Timeo Parisienses tutelam portantes ! » je crains les Parisiens porteurs de protection... Si je m’amuse à triturer à ma patte les locutions latines des pages roses du dictionnaire, peut-être parce que monsieur Puel n’est pas loin (monsieur Sansonetti en troisième n’était pas facile...), il n’empêche que cette protection est souvent une tutelle (tutela). Quand je le dis que Paris est une pieuvre qui ne prospère que de ses tentacules lancés dans la France profonde phagocytée ! Triste de voir tous ces papillons provinciaux attirés par la ville-lumière. Et le comble, les bras m’en tombent, de les retrouver, ailes coupées, au Père-Lachaise sinon confits au Panthéon ! Même de nos morts Paris s’accapare ! Pourtant le dicton peut se reprendre à l’envers « les meilleurs restent », reviennent... Qui a dit qu’on est du pays où l’on repose ?

Agde n’a pu maintenir grâce au port, sa situation enviable. Sète présentait plus d’atouts. Pourtant, encore au début du XXe, les Sétois commandaient leurs unités de pêche aux chantiers-navals d’Agde dont les fameux bateaux-bœufs...  

vendredi 28 avril 2023

MAYOTTE contre l'hydre perfide (2)...

 L’opération Wuambushu se poursuit à Mayotte, premières démolitions : l’État impuissant ? - YouTube

(Mon point de vue figure entre parenthèses)

Ah ah, déjà par rapport à CNews, la journaliste reste assez générale sur le sujet... normal de la part de France 24, la télé qui ne pense pas que la langue arabe est aussi vectrice d'intégrisme... 

Jégo ancien ministre de l'Outre-Mer ne serait-ce que pendant 15 mois : les lois de la République doivent s'appliquer... ça commence mal... quand on sait que nous sommes au monde le pays de l'inaction institutionnalisée ne serait-ce qu'à cause de l'incroyable fatras de lois ne donnant pas à s'appliquer, parfois qui se contredisent et qui sans cela forment une pile à décourager les plus énergiques ! 

Olivier Nicolas, le socialo de service, apparatchik du parti chargé un temps de problèmes outre-mer : dans l'esprit : il faut entendre la population mais pourquoi les expulser puisqu'ils reviennent... les lois oui mais les principes d'humanité... avec lui aussi ça commence bien, normal avec ces derniers représentants d'une coterie délégitimée depuis longtemps. 

Monsieur Riziki, écrivain comorien vivant à Mayotte et quand on entend ce qu'il envoie sur le voisin on comprend qu'il soit réfugié ici, en France. Encore dans l'esprit : Wuambushu est une opération vitale, une question de vie ou de mort ; les droits de l'Homme doivent passer après avoir  des bandes organisées ont tous les droits parce qu'ils sont soutenus. 

Estelle Youssouffa, députée de Mayotte, toujours dans l'esprit : sauf que Mayotte a seule à supporter... les grandes leçons d'humanité, pas pour nous, en métropole oui, qui ne respecte pas la continuité territoriale. 

Jégo : oui mais rappelons l'Histoire, l'ensemble comorien a existé, Mayotte comprise. 

le socialo :  on refuse les droits humains, on refuse l'Histoire (manière de tacler la députée). 

Monsieur Riziki : déjà en 1841 Anjouan était coupable d'exactions contre Mayotte... Nous n'arrivons pas à vivre avec nous-mêmes (les trois îles) et nous voulons imposer nos lois chez les autres. Les Comoriens ont posé problème à Zanzibar, à Madagascar... 

Jégo : les problèmes ne peuvent être considérés que globalement, en faisant du Canal de Moçambique une union économique (Oui jégo, dans économique, il y a " comique ". Gauche et Droite alternativement, toujours aussi mièvres mais si persuasives en paroles, sans parler des routes (3h A/R pour 60 km), de la piste longue, des retenues d'eau (2 nuits de coupure par semaine), en 1994 comme on entendait parler du développement du port régional à commencer avec les tonnes de thon dont le conditionnement ne se ferait plus, du coup, à Maurice... rien n'est venu pratiquement trente ans plus tard. Merci les umpistes, les socialistes, tous vous nous avez bien roulés dans la farine... 

Estelle Youssouffa : gauche et droite et en même temps, vous nous avez tous mis dans le merdier ! Ah pour l'égalité fiscale, des devoirs, de suite mais pour nos problèmes, plus personne ! Nous sommes colonisés ! Selon les termes de l'UE, il s'agit d'une menace hybride !

Jégo va dire que pour la piste longue, c'est Hollande, écoutant les écolos, qui a bloqué le projet ! (tu parles, à d'autres, les socialos ? demandez donc à Mitterand comme il considérait Mayotte !) et Olivier Nicolas, à l'autre bout de la videoconférence va en prendre pour son grade... ( une association de mal...faisants oui, d'accord sur le principe fallacieux de ne pas trop développer pour ne pas faire appel d'air !)

Olivier Nicolas ne voulant pas réagir à la polémique convient qu'en matière de social, de services publics, tout laisse à désirer

Et Jégo qui quelque part n'accepte pas bien qu'une jeune députée à son premier mandat manquât d'égards va y aller de sa mauvaise foi "les Comoriens sont des gens respectables, regardez Marseille, qui serait la première ville comorienne au monde... mais il y a des Comoriens en France !" (grossier personnage, à en arriver à asséner un 3/4 de mensonge puisque souvent les Comoriens sont binationaux... Giscard n'a-t-il pas offert cette nationalité en échange des 70.000 voix comme un seul homme lors de l'élection de 1974... Avec le président Abdallah, ça a même parlé d'arrangements concernant l'indépendance et le problème du refus de Mayotte... dans ce monde de carnassiers, la fin justifie toujours les moyens !) 

Estelle Youssouffa : ne tournons pas autour du pot, il s'agit de l'ingérence des Comores quand notre diplomatie ne fait pas le travail. Et le visa territorialisé condamne Mayotte à garder tous ses clandestins... pourquoi pas un visa tout court, valable pour toute la France ? on le sait qu'à Paris, entre gens biens on dit encore qu'il faut larguer Mayotte. Par contre, si les intérêts de la métropole sont en jeu, là ils viendront protéger la frontière, pas nous, la frontière ! 

Jégo confirme et ajoute que SI le travail pour développer l'économie avait été fait depuis trente ans, on en recueillerait les fruits ! (Et oui, monsieur le ministre mais que peut-on attendre d'une bande d'incapables qui se cherche des complications quand il n'y en a pas et qui se satisfont de parasiter le système... les places sont bonnes !)

Estelle Youssouffa : pour voir maintenant que la Chine et la Russie viennent titiller la France sur ce terrain ! au moins que cela influe sur ce trafic monstrueux d'êtres humains de la part des Comores !

Olivier Nicolas : que serait la France sans ses outre-mers ? malheureusement les moyens ne sont pas mis... 

(Estelle, Estelle, Estelle, Estelle !... et Mansour où est-il ? A force de ressasser les vieilles sornettes d'appareil, je crois qu'il en est devenu inaudible et que les médias n'ont pas envie de perdre leur temps... 

Et Thani Mohamed Soilihi le sénateur ? plus très porteur le jeune sénateur si représentatif d'une Mayotte dynamique ! Depuis son rapport sur la loi de finances 2023 (où il relève que 2,5 pages seulement soit 1% concernent l'Outre-Mer) et une intervention sur le foncier agricole le 13 avril, une activité pour le moins en retrait des problèmes vitaux qui se posent à Mayotte... 

Abdallah Hassani (déjà on cherche son nom et qui il peut bien être !) depuis deux rapports sur les risques naturels majeurs 2019, transparent, faisant si peu pour son département qu'on se demande s'il n'est pas là juste parce que la place est bonne ou pour service rendu à une des deux grandes écuries qui en fait se sont toujours bien entendues pour se payer sur la bête, non, non, pardon, il roule pour Macron, pour une Renaissance qui fait pschitt ! 

Et sur les réseaux, ces beaux esprits qui commentent en disant qu'Estelle l'a eu facile pour se mettre en avant, soulignant même son opportunisme, oh se faire élire en parlant de ce qui blesse, quelle indignité ! Sauf que ce qui se passe vient prouver que si sa voix ne portait pas, vu le ronron des autres responsables politiques, pour rester bien avec la puissance au pouvoir, on en serait au "tout a l'air d'aller puisque ça ne bouge pas" et en coulisses, même en haut lieu, au Mayotte-bashing " avec le " qu'est-ce qu'on attend pour les larguer ! " "Tous musulmans qui plus est !". 

* Si l'État n'y arrive pas face à une grande puissance comme les Comores, pas la peine d'aller faire le beau en Chine déjà que la tournée en Afrique a bien remis notre monarque républicain à sa place...  

Tous largués ! Heureusement qu'il y a la détermination d'Estelle et sa compétence ! Demandée partout, elle est en train d'enflammer les médias qui la découvrent. C'est vrai qu'il y a l'internet, les moyens modernes, mais avec elle, c'est bien la première fois que Mayotte ne reste pas un dossier gris, compliqué et obtus dès qu'on dépasse le lagon...  

Vous voyez écrit " Comores " vous ? 

Vous voyez écrit " Comores " vous ? 

Néanmoins une franchise qui m'aurait empêché de faire une carrière politique tant ces gens-là sont hâbleurs, menteurs (le tous pourris avait des raisons), m'oblige à dire qu'entre 1946 et 1974 en gros existent des timbres "archipel des Comores"

* En 1946, la colonie de Mayotte et le protectorat des Comores sont séparés de Madagascar et forment un territoire d'outre-mer. 

* En 1966 la capitale est transférée de Dzaoudzi (Mayotte) à Moroni (Gde Comore). 

* en 1974 les îles votent à 90% pour l'indépendance sauf Mayotte qui veut le maintien dans la France (63,8%). 

Moralité : les Comores ont été avec Mayotte le statut de Tom étant techniquement hybride) de 1966 à 1974 soit 8 ans, l'entité alors formée a alors été prise pour bas par l'ONU concernant la décolonisation sauf que le principe prévoyait aussi le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes... 

Alors la courgette qui menait le débat s'est crue fine en répétant trois fois que l'ONU a "condamné", d'abord elle aurait dû préciser "condamné la présence de la France" mais quid des Mahorais dont l'ONU ne dit mot ? et puis cette vingtaine de résolutions de l'Onu n'ont jamais été contraignantes... Alors Jégo, ce n'est pas parce qu'Estelle vous a envoyé un pétard par la figure, que cela vous autorise à riposter avec un argument aussi vaseux.  

MAYOTTE contre l'hydre perfide...

 Soir Info du 27/04/2023 | CNEWS 

De la minute 14 à la minute 53.  

Au fil des 40 minutes : 

* un pêcheur " ...ils ne sont pas ici pour gagner leur vie, ils sont venus pour foutre la merde.../... pour détruire Mayotte... ". 

* Mayotte capitale européenne des homicides. 

* Moroni vient de toucher 150 millions d'euros pour récupérer ses ressortissants expulsés... sauf qu'Azali ne respecte pas sa signature. Coïncidence, un ambassadeur itinérant russe se pointe là-bas aujourd'hui pour de bons conseils contre la France, soyons-en assurés... 

* L'INSEE toujours sommée par l'État de mentir grâce à des manœuvres dilatoires sur le chiffre de la population à Mayotte, la sous-évaluation permettant de ne pas doter le territoire en fonction du nombre de personnes et de toujours repousser aux calendes grecques le problème de l'immigration clandestine... Sauf qu'à l'occasion de l'épidémie de covid, l'apprenti-préfet de Mayotte (2019-2021) a déclaré distribuer 450.000 masques, soit un par adulte... sa langue a dû fourcher sinon un simple laïus sans doute. 

* penchant pour la défenseur des droits à toujours monter au créneau pour les étrangers et à ne jamais prendre en compte les droits des Français mahorais ! 

* La juge Catherine Vannier qui a suspendu l'opération Wuambushu, a été vice -présidente du Mur des Cons, pardon du syndicat de la magistrature est la dame qui a dit "la délinquance des mineurs n'est pas si importante que ça "... les proches d'une victime mutilée ou mortellement blessée apprécieront. Estelle Youssouffa la députée a eu dit (mais je n'ai pas les références) que cette dame émargeait au sein d'une organisation soutenant Mayotte comorienne... 

* Comment appelle-t-on les mineurs délinquants à Mayotte ? les " mwana juge ", les enfants du juge.  



lundi 24 avril 2023

ENCORE UNE CROISADE

Si l'Histoire les retient en dehors des Guerres Saintes, la Reconquista notamment, les Croisades marquent un affrontement entre Chrétiens et Musulmans. Nous pouvons aussi en parler en inversant l'ordre des belligérants. Sans qu'on ait à les nommer, les Croisades n'en finissent pas d'opposer deux visions du monde qu'un système économique mondialiste trop sûr de lui n'arrive pas et n'arrivera pas à niveler, à étouffer. 

Pardon d'avoir parlé de ce biais à propos d'un autre problème, bien moins sanguinaire, lié surtout à la culture et au respect des différences identitaires.. L'expiration du ressenti, bien que révélatrice d'un certain inconscient laisse parfois à désirer (je la vis souvent comme une maîtresse autoritaire qui me domine...) m'a fait violemment réagir, ce matin, aux écrits laconiques d'un rédacteur de Wikipedia disant que si les Romains ont appelé Cers un certain vent du Languedoc, en fait ils ne faisaient que parler de Tramontane ! 

E o ! cal pas que s'i amuse ! Il ne faut pas qu'il s'amuse à ce jeu ! (le " Y " n'existe pas, à ma connaissance... Jean de Siran peut-être ? Guy, cher copain de toujours et guide fondé à nous éclairer, corrigez svp si besoin). 

D'où ma croisade matinale macarel ! À la place j'ai mis : 

"  Il diffère de la Tramontane. Apparenté au Mistral par sa nature catabatique de vent de couloir, son emprise s'élargit au niveau du Golfe du Lion entre Agde au Nord, Port-la-Nouvelle au Sud. Le Cers d'un nom de vent peut-être le plus vieux de France, se retrouve, toujours par l'entremise des Romains, désigné aussi au niveau de l'Èbre. De grâce, rendons à César et sans lui en vouloir aucunement, laissons la Tramontane partout où elle voudra et où les présentateurs du temps, pas plus météorologues que vous et moi, veulent bien la coller pour les touristes, par parisianisme. Qu'elle souffle son joli nom ailleurs mais pas dans le Narbonnais. "  

Fleury-d'Aude. Les Pins de Barral non traumatisés mais penchés par le Cers, vent dominant. Pour ceux qui connaissent, au fond, Lespignan et vers nous, touchant les pins, la vigne de Noé.  Diapositive 1963


Est-ce trop réagir ? Suis-je sanguin et invivable comme ce Cers qui souffle trop fort et rend fou dit-on ? Il y a 2140 ans que les Romains l'ont honoré dans le Narbonnais vu qu'il assainissait l'air du tout au tout... et étymologiquement le mot " Tramontane " n'apparaît qu'en 1210. Tout est dit non ? 

Qu'on suive la bannière ! En chantant " Non non non non, le Cers il n'est pas mooort car il b... encore, car il buffe encore... " (buffa = souffler en languedocien). Sus aux Jacobins ! La jacobinite ne passera pas ! 

dimanche 23 avril 2023

NOS CLASSES AVANT. La polycopieuse.

Automatic_Cyclostyle_French_ad_OM domaine public wikimedia commons
Pas si antiques, les nôtres, plus pratiques, maniables mais plus proches par le fonctionnement de celle-ci que des photocopieuses actuelles. 

L’association, la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) a utilisé une polycopieuse à alcool pour publier un journal sur la vie de la commune.

Avec les moyens actuels, ils ont numérisé deux numéros de  « MON VIAS » 1972, une publication alors offerte aux trois jeunes gens devant assumer leur temps sous le drapeau, le service militaire.

Figurent aussi les naissances, les décès, le cochon gagné au loto par Barthélémy Galibert dit « Mimi » (1905-1976) ainsi que le fémur cassé d’Isabelle, en descendant du train. Le bulletin indique aussi les épiciers, le poste d’essence de service par roulement, le dimanche. 

Un_fourgon_Citroën_Type_H_(4) Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license. Auteur Jean-Pierre Bazard

vélomoteur Mobylette Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license Auteur A1AA1A

« Vends fourgon HY 72 surélevé de 1965 ; vends vélomoteur marque MOBYLETTE » : des petites annonces sans plus de précisions mais à une époque où tout le monde se connaît. Un mot sur le mauvais temps qu’il a fait... onze jours de pluie dans le mois de janvier et des inondations suite aux crues de l’Hérault, de la Maïre, du Libron (les bâches sur le Canal du Midi ont dû se déplier et se replier quelques fois)... d’un extrême à l’autre avec la grave sécheresse de cette année...

Et ces 45 de la Boule Joyeuse partis à Montady non pas pour un concours de pétanque (on ne joue pas en février... et puis, le temps qu’il a fait... ) mais pour le banquet de fin d’exercice ; entre la langouste et les champignons à la provençale, le vice-président eut du mal à faire le bilan... modération et alcool au volant ne préoccupaient pas grand monde alors...

Au foot, en attendant des jours meilleurs, ils partent de si loin qu’ils ne peuvent que progresser.

Le goûter des anciens (le paragraphe est titré « Chez nos vieux », un mot qui ne faisait pas peur), les jours ouvrables pour la buvette à la coopé, la mutuelle de Béziers qui tous les premiers mardis du mois vient encaisser les cotisations, les prisonniers de guerre qui se félicitent de pouvoir communiquer si nécessaire, grâce au journal ; le comité des fêtes avec le programme de carnaval (élection de la miss, bals avec les orchestres Salvador et Didier Clapton, cavalcade), le St-Hubert Club qui a lâché lièvres et perdreaux pour repeupler ainsi que des faisans à tirer.

Le journal comprend six pages consacrées à l’Histoire du village avec les noms des lieux par rapport aux cultures, les épidémies de peste et l’évocation des « ventres bleus » bien que, étrangement, seulement pour les voisins Portiragnais...

En illustration, une scène humoristique sur la sortie de l’animal totémique... on dirait la tête d’un cheval bien mobile au bout d’un long cou sortant de la carcasse. Les animaux totémiques étant caractéristiques du département de l’Hérault, nous aurons l’occasion d’en reparler...

Dans le numéro de mars, un paragraphe sur la sortie d’un jour à la neige, en car : un fait marquant cette découverte alors. Le club ping-pong, le club photo, une rubrique sur la langue occitane...

Ce regard sur un demi-siècle en arrière, s’il représente un témoignage précieux, est d’autant plus plaisant pour qui l’a vécu. Malheureusement, je n’ai pas grand chose à produire sur ce que nous faisions au village, une paire de sorties au ski ou en Espagne, du ping-pong (on disait comme ça) mais nous ne pouvons que nous reconnaître dans ces pages de vie à Vias même si, entre le foot et le rugby, la situation est tout à fait à l’opposé à Fleury !  

Et puis la polycopieuse à manivelle, cette odeur d’alcool à brûler...  

«... La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l’encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été... »         Automne, René-Guy Cadou (1920-1951).  

 La mauvéine pour l’encre même s’il était possible de reproduire des couleurs basiques. La machine de l’école, pas chère, pratique, même si les enseignants de la méthode Freinet avaient pour principe l’impression d’un texte individuel comme base du travail (nous en aurons un joli exemple à propos de Salles-d’Aude, les villages voisins devant apparaître dans le tome 4 de notre cycle)

Je ne l’ai pas été longtemps mais que le métier d’instituteur peut être attachant (espérons qu’il le reste autant pour nos professeurs des écoles). France Inter, émission le 7-9 du vendredi 21 avril avec le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye : le journaliste a rappelé qu’en 1980 un enseignant débutait à 2 fois le SMIC avec une licence et aujourd’hui 1,3 fois le SMIC avec un master. Il a ajouté que l’année passée 4 000 postes au concours n’avaient pas été pourvus (source Agoravox avril 2023).

samedi 22 avril 2023

PLAGE, VILLAGE, encore VIAS.

Vias Mobeye-ÉtéDesVilles Creative Commons Attribution 4.0 International license Auteur Cillou

2022. Si la plage Est dont celle de Farinette chère à monsieur Puel est relativement protégée (huit épis datant de 1983 et trois brise-lames de 2020) c’est la côte Ouest, après le Libron qui subit et se réduit, rongée par les éléments. Un énième réensablement est réalisé par les engins sur une base de gros sacs d’un mètre cube de sable chacun, enterrés dessous (3000 m3 pris dans l’ancien grau du Libron). En complément, la pose dans l’eau, de 900 m de filets atténuateurs de houle, a été autorisée par la Préfecture.

 

Vias Église _St-Jean_Baptiste  Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Fagairolles 34

VIAS. Les moellons en basalte de l’église St-Jean-Baptiste, les vestiges des remparts (la limite du vieux village maintenant que la population a plus que doublé depuis 1962), témoignent de ces volcans qui fleurirent il y a seulement 500 ou 800 mille ans...

Ce qui frappe aussi est cet acharnement à rester alors que la proximité de la mer, quand elle n’apportait pas la peste, la bubonique sinon le choléra, accablait la population à cause du paludisme. Ce qui a valu aux gens de bien des localités littorales, le triste sobriquet remontant à ces temps rudes, de « ventres bleus » ; c’est le cas à Vendres, Portiragnes, Vias, Frontignan, Mauguio, Aigues-Mortes...    

vendredi 21 avril 2023

ÉROS comme dans...érosion.

Le naturisme ? pour sûr, les braves gens qui n'aiment pas que, affectent l'intolérance guindée socialement majoritaire jusqu'à ce que la libéralisation relative des mœurs ne s'exprime proportionnellement à l'érosion de la moralité monolithique, comme ce fut le cas concernant le catholicisme ou la sexualité. La préoccupation était alors de rester droit dans ses bottes concernant la morale. Rares alors étaient ceux qui se souciaient du sale temps pour la planète ! Or la plage de Farinette comme celles de Portiragnes ou de Sérignan perdent jusqu'à trois mètres de sable par an... 

Mon cher professeur de français-latin en quatrième au lycée Victor Hugo de Narbonne n'aurait jamais imaginé que l'érosion poserait un problème autrement plus caustique que le naturisme. 

Sur_la_plage,_Freres_Lumieres 1907-1915 domaine public wikimedia commons... certains n'avaient pas froid aux yeux mais il est vrai que la Méditerranée avait ses femmes en noir en dénominateur commun...

Mais même si la donzelle ne manque pas de plastique, je ne me serais pas permis de lui faire côtoyer l'esthétisme versifié de Monsieur Puel... 

jeudi 20 avril 2023

NOS PLAGES AVANT... FARINETTE jadis

 NOS PLAGES AVANT (avec la gentille autorisation de ses enfants) / Hommage à Maurice Puel. 18 juillet 2016 et avril 2023.

Avant les jours rouges ou noirs de Bison futé, avant les chassés-croisés de l’été, avant les 50.000 estivants à Saint-Pierre-la-Mer !

FARINETTE JADIS
Poème de Maurice PUEL extrait du recueil "Bourgeons précoces, fruits tardifs" (Mai 1988) / http://archeovias.free.fr/litt_01_puel.htm

Quand on allait à Farinette, le dimanche,
Par ces longs jours d'été, brûlants comme un fournil,
Les hommes n'avaient pas chemisettes sans manche,
Mais un chapeau de paille et costume de fil. 

Charles_Hoffbauer_Sur_la_plage_1907_(La_Piscine,_Roubaix)Ce fichier est sous la licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International. Auteur Bardadrac

Les femmes à leur tour, s'étaient mises proprettes :
Un corsage léger, jupe jusqu'au talon,
Une ombrelle, un chapeau, mais des couleurs discrètes.
Bref, vêtement correct sous un soleil de plomb.

Attelés à leur break, charrette ou carriole,
Ânes gris comme noirs - c'étaient les plus nombreux -
Chevaux, mulets, dominicale farandole,
Égrenaient leur crottin sur le chemin poudreux.

Attelage fringant ou d'âge canonique,
Il fallait emprunter, qu'on soit pauvre ou cossu,
Et tous au même train, le pont à voie unique
Sur l'eau du vieux canal arquant son dos bossu.

Là, s'en venait, marchant, une famille entière,
Le panier sur la tête, ou la saquette au dos :
De simples travailleurs, mais la démarche altière;
Aujourd'hui, le plaisir allégeait leurs fardeaux.

Empressé, patient, enfin chaque attelage,
Portant sa cargaison de gens endimanchés,
A deux pas de la mer, s'installait sur la plage,
Laissant les animaux à la roue attachés.

Tout cela se faisait sans cris et sans dispute,
Charrettes, chariots relevant leurs deux bras
Où l'on tendait, pour l'ombre, un grand carré de jute
Qu'en langue de chez nous on appelle un bourras.

Quant au maillot, la pudeur primait l'élégance :
Pour les hommes, rayés, du col jusqu'au genou.
Les femmes, bien qu'ornant le leur de quelque ganse,
Cachaient tous leurs appas sous un costume flou.

Après le bain, assis à l'ombre translucide
Du bourras mal tendu : goûter tiré du sac…
De groupe en groupe on plaisantait, l'humeur placide,
Et la vague y mêlait son éternel ressac.

Le soir, à la fraîcheur, d'humeur plus que parfaite,
Car il était coquin notre petit vin blanc
Le chemin du retour prenait un air de fête
Et l'attelage allait d'un pas plus nonchalant.

On écoutait les belles voix, des galéjades :
Populaire plaisir, amical et sans frais.
Nous nous connaissions tous, jeunes, vieux, camarades…
"A dimanche prochain", disait-on, "Soyez prêts" !

Allez-y maintenant. On cherche l'eau, la plage,
Tant les corps nus les ont, désormais, envahis…
S'ils revenaient, les vieux, si fiers de leur village,
Ils diraient, affolés : "Ce n'est plus mon pays !"

Maurice PUEL (1912-1998).




mercredi 19 avril 2023

FAUT SE LANCER !

 Le Bon À Tirer (BAT) est validé !


c'est au mot, même au caractère près... mais les 296 pages sont là !

lundi 17 avril 2023

QUAND LE POÈTE RATTRAPE LE PROFESSEUR.

 NOS CLASSES AVANT / Hommage à « Monsieur Puel ».

Comme on cherche dix fois au même endroit tant on s’en veut de ne pas avoir mis de de côté ce qu’on ne retrouve plus, je l’ai longtemps cherché. En vain. Ne restaient plus que les regrets et ce chagrin de ce qui est perdu presque définitivement. Ainsi vont les clics sur le Net quand ce qui peut en sortir ne répond pas au caprice, au désœuvrement sinon à une pique de curiosité sans suite.
L’approche de l’été me reprochait en particulier la perte de ce témoignage sur cette ambiance d’antan pour nos Méridionaux qui allaient à la mer d’avant les touristes, seulement parce que le hasard avait mis la grande Bleue devant leur porte.
Au bout de l’Aude, nous gardons bien sûr, présents dans nos pensées le camping sauvage des années 60, la baraque sur le sable de 1934 au début des années 70, le refus de tante Adeline qui, à plus de quatre-vingts ans, de peur de gâcher son souvenir, ne voulait plus revoir ce qu’était devenu le Saint-Pierre de ses vingt ans. On rappelle même combien les chevaux aimaient le bain.
Il n’empêche, ce qu’en dit Maurice Puel vient non seulement conforter la mémoire mais l’enrichir de l’ambiance des années 1900, de la pruderie des mœurs, des divers attelages, pedibus, avec l’âne, le mulet, le cheval suivant qu’on était « pauvre ou cossu » ou entre les deux. Et le tableau dépeint par le poète est bien celui de chez nous, dépassant, sur le pourtour du Golfe, les 20 kilomètres qui voient nos trois fleuves (Hérault, Orb, Aude) embrasser la mer.
Mais laissons la nostalgie sépia. Nous évoquions des clics anodins pour ne pas trop dire, en négatif, ceux qui, sur l’écran, pèsent lourd, si l’actualité amène à chercher un proche après un attentat ou une catastrophe. S’il n’est heureusement pas porteur de gravité et de malheur, le mien, néanmoins, dépasse la légèreté apparente liée à la quête esthétique d’une plage du temps de mes arrière-grands-parents.

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Le poète, en effet, était mon professeur de français-latin en quatrième. J’ai même pris des cours chez lui, rue Voltaire, résigné, ne me demandez pas de quoi d’ailleurs... de latin je pense.

Sans perdre l’idée de Balzac

 « ... Nous ne pardonnons pas plus à un sentiment de s'être montré tout entier... »,

 je peux néanmoins avouer que les vers du poète, un demi-siècle après, me firent l’effet d’un trésor découvert. Je crois bien m’être écrié sinon avoir pensé très fort « J’ai retrouvé mon professeur ! ». Cette époque-là ne courait le moindre risque de trop livrer puisque rien de l’affect ne devait transparaître, chacun devant être, en dehors des siens, seulement socialement formaté... Alors ces vers venant conforter une grande humanité que les us de l’époque s’acharnaient à taire, à réprimer même remontaient d’un tréfonds autrement insondable. Le travail, la discipline ne s’accompagnaient que de sévérité, de dureté aussi, les sentiments, les émotions, la distraction étant, eux, trop facilement assimilés à la mollesse de caractère sinon la paresse et quoi qu’il en soit à une déficience coupable.

Moi, j’étais dans ma bulle, pour me protéger de la concurrence, rude, peu charitable, entre bons élèves. J’étais donc à côté, décalé, déphasé, à part, sans copain et monsieur Puel, pourtant tenu d’appliquer la grille d’évaluation étrécie de l’époque, ne m’avait pas accablé, lui, commentant seulement à mon père : « L’èimé ven pas avant l’age... » (L’entendement, le discernement ne viennent pas avant l’âge). 


Je n’ai compris que trop longtemps après, grâce à ce poème (quand on le dit que la poésie ouvre des portes !). La voix douce, le phrasé du parler, le regard bienveillant, un certain sourire : autant de signes d’une clémente affection loin de la rigide inhumanité de rigueur chez des adultes aussi procureurs que censeurs. Ce doit être ça car que vaudrait mon intuition si elle n’était pas fondée ? Sauf qu’à treize ans, je n’ai su ni voir ni comprendre... Il faut dire que nous étions nombreux, une trentaine en classe.
Maurice le poète m’a fait reconsidérer Monsieur Puel, le professeur de français-latin, au point de dire désormais « mon professeur ». Et ce qu’il a su être ne peut que libérer la tendresse qu’il inspire.
Avec le titre de son recueil, "Bourgeons précoces, fruits tardifs" (1988), veut-il nous dire que la poésie, il l’aime depuis toujours même s’il a tant attendu avant d’oser se livrer aux autres ? Sa fille Michèle qui en fait un portrait profond mais tout en pudeur, confirme cette  facette attachante et détachée du poète : 

« ... Je préfère aux lauriers cueillis dans les concours
Rester le troubadour de mon petit village », Maurice Puel, vers ultimes du sonnet « Modeste ambition ». 

dimanche 16 avril 2023

VIAS, avril 2023.

 

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Par quel biais via Vias continuer notre exploration ? Le Canal du Midi, c’est fait même s’il reste à voir si, de ce côté aussi, les platanes ont dû être abattus... les vues aériennes Géoportail de 2021 laissent voir de belles ramures sur la rive gauche (vers Agde). C’est un décalage qui s’avère terrible pour ceux de mon âge qui pensent village alors que nos localités ont toutes connu une extension exponentielle qui les a vidées de leur identité traditionnellement ancrée. Alors que les pensées nous ramènent à l’époque des faubourgs, sans déjà les remparts, aujourd’hui cela s'apparente à l’expansion de l’Univers... À quand sa rétractation, l’effondrement ou la mort thermique ?  Ce que furent nos villages, à notre échelle, s’évalue avec une machine à remonter le temps seulement étalonnée en dizaines d'années, pas une pleine page de zéros comme pour la fin de l’Univers.

A Vias, l’Association archéologique et historique (créée en 1987, devenue PAVIDOC en 2009) a eu le mérite de recenser les expositions, les thèmes de recherche tant pour l’Histoire que pour la faune, la flore, l’artisanat et le commerce (enseignes, en-têtes, tampons, photos de porte-clés, pins, objets publicitaires destinés à fidéliser la clientèle). Sur ce site (et que ceux qui ont contribué en soient remerciés !), quel n’a pas été mon étonnement en retrouvant mon professeur de français de quatrième (1963-1964) ! Un étonnement d’autant plus grand que je le retrouvais en tant que poète... Un étonnement qui m’obligeait à rouvrir une page depuis si longtemps fermée, pour la relire avec une distance propre à nuancer mes impressions partiales, trop arrêtées, d’enfant compliqué, pas en phase, à la limite d'un décrochage. 

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vendredi 14 avril 2023

Allons passe, passe, passe...

... allons passe donc... vieille chanson française qui nous rappelle qu'on ne passait pas le Rhône mais le Libron, enfin, que les ingénieurs devaient s'ingénier à faire passer le Libron sans que cela pénalisât le Canal du Midi. 

1. Si vous ne comprenez pas, ce n'est pas votre faute... c'est moi qui n'ai pas su me faire comprendre. (Ah ces profs !).  

2. Et dans ce cas, puisque vous n'osez pas mais que je me doute on dit "Un bon schéma vaut mieux qu'un long discours !" 

3. Enfin, disons seulement " un schéma ", parce qu'il n'est pas très bon. 

4. il faut dire que la panne d'internet me prive de télé... sans télé, même avec un livre je m'endors... tôt, donc à 1 heure du matin, après 4 tours de cadran, j'ai préféré déjeuner qu'essayer de me rendormir... pardon de vous raconter ma vie mais il y a aussi que je ne voulais pas vous laisser tomber... sauf qu'un technicien est venu essayer de me dépanner... je n'allais pas le mettre dehors même si j'avais le schéma en tête...  

5. Alors comme je n'ai plus l'âge, ma main n'est plus aussi sûre (et 14 heures d'éveil n'arrangent rien surtout que le technicien a fait tout son possible et que, du coup, je l'ai aidé... comme avec vous, grâce à l'envie. L'échelle, les lianes à débarrasser... on a dégoté un bananier tombé et son beau régime de bananes, des rouges, rares, je lui ai donné... Enfin, le câble à tirer, sauf que ça ne fonctionne toujours pas... Pas grave, pour un schéma il faut un crayon et du papier. 

6. Bon ! au tableau noir, enfin, vert, et toutes ces craies de couleurs dans plein de teintes, juste avant les pauvres quatre couleurs des feutres et de se mettre au vidéoprojecteur (maintenant ils en sont à l'ordi connecté... je sais...). Le geste de la main est plus ample, et puis pas d'arthrose encore, et puis l'habitude d'écrire à la main alors qu'il n'y a plus que le clavier à présent. 

7. Pas terrible, je reconnais, mais j'ai fait ce que j'ai pu, le principe que je vous répète souvent... Je commence, vous m'arrêtez s'il faut... vous faites une croisière sur le Canal du Midi... A quelques kilomètres d'ici s'est posé, pour les ingénieurs, le problème du passage du Libron, ce fleuve côtier d'une quarantaine de kilomètres qui prend sa source du ôté de Laurens, sur la commune de Roquessels, à 256 mètres d'altitude à peine, près d'un lieu-dit appelé "Le canal"... juste une coïncidence. Le Libron, pauvret, ila souvent soif mais quand on subit un aigat, un épisode méditerranéen, gare, il est des plus colériques. Aussi il a fallu, sur certains secteurs, le bétonner, l'endiguer, le contrôler. En août, en pleine canicule, je ne sais pas ce que Jean de Florette aurait pu sauver avec l'équivalent de 4 arrosoirs en 3 heures. Celui qui la prochaine fois me donne le résultat en litres aura trois points en note de participation mais attention le second devra me donner un chiffre après la virgule, le troisième deux... sinon c'est trop facile de demander directement à Iris, pas vrai ? Monsieur Dandine, votre prof de maths vous aidera, il faut partir, vous lui direz, de 10 mètres cubes seulement pour tout le mois d'août... Combien de jours le mois d'août ? 

Maintenant le schéma, qu'il faut le finir avant la sonnerie ! 




8. Voilà, avec les photos disponibles sur Wikimedia Commons, sans avoir à les voler, comment j'aurais présenté la séquence... il y a une quinzaine d'années. 

Au hasard d'une conversation, un collègue retraité aussi m'apprend que pour lui, la page est tournée, qu'il n'y pense plus. Moi, je reste l'instit, le prof que j'ai été, à aimer les enfants, trop peut-être parce que j'ai manqué de patience avec les miens... un remords, c'est vrai... je me demande aussi si j'ai été assez vigilant en ce qui concerne le harcèlement et il m'arrive de faire des cauchemars comme celui de me trouver face à une classe dont je ne connais aucun nom. 

Mais tout ça, l'inspecteur ne veut pas le voir, seule compte l'orthodoxie idéologique garante de la carrière, les stages... le "tout doit venir de l'enfant" après "les maths modernes" par exemple et maintenant l'horreur de ces théories du genre, du wokisme, de l'écriture inclusive. Même les plus humains (si, cela existe) se doivent de garder une réserve de bon aloi ; sinon, ils viennent pour faire comprendre que c'est vous le problème, ce qu'en rapporte l'enfant n'est pratiquement pas évoqué lors de l'entretien ah si, en cas de pédophilie, l'attitude de l'administration ressemblait fort à ce qui se passe dans l'Église catholique (peut-on enfin en parler au passé ?). 

Pardon de déballer ainsi mon sac, c'était, comme souvent, improvisé... Qu'un bard, un bayard, un brancard me verse dans une fosse commune...   

PS du lendemain : "Monsieur vous avez mis un "d" à BayarT et c'est un "T" qu'il faut. 

— Et oui, tu as raison, même si c'est pour le chevalier de François Ier, j'ai fait la faute... ou alors est-ce que les deux orthographes sont acceptées ? De toute façon, je te mets deux points Kevin (et oui, les prénoms changeaient d'Alain, André ou Max...).  

note : le dictionnaire Reverso et le Cnrtl  citant Henri Pourrat (Gaspard des Montagnes), acceptent les deux formes.  

   

mercredi 12 avril 2023

VIAS, le passage du LIBRON mars 2023.

 Depuis Portiragnes, sur la commune de Vias, après une incursion à Béziers qui, afin de rester hors de portée des colères de l’Aude, a nécessité des travaux pharaoniques (tunnel du Malpas, escalier d’écluses de Fonsérannes... mais Riquet tenait aussi à passer par sa ville natale), le Canal du Midi rejoint le littoral. Le passage du Libron, ce petit fleuve côtier (de caractère, c’est une constante, en Languedoc), descendu des Avant-Monts (Laurens), a encore été une occasion de valoriser le génie inventif des ingénieurs.

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VIAS, LE PASSAGE DU LIBRON, mars 2023.

Dans l’impossibilité, parce que l’intersection est au niveau de la mer, de faire soit un aqueduc pour le ruisseau, soit un pont-canal, parce que le Libron, lors des crues, déborde de son caniveau et laisse ses limons et déchets dans le canal, suite à l’utilisation d’une barge, une marie-salope, interrompant la navigation, l’ingénieur Urbain Maguès (1807-1876) réalise une structure imaginée en 1826 par un autre ingénieur Loysel laissant passer et la crue et les péniches. La solution repose sur le principe de deux aqueducs amovibles. La page de Wikipedia sur « les ouvrages du Libron », alors qu’il s’agit d’un ensemble, étant sinon incompréhensible (au niveau de mon QI), il faut intégrer qu’au préalable le cours du Libron a été divisé en deux bras destinés à laisser passer les crues ; ils traversent le canal dans des bâches amovibles, au nombre de six de chaque côté. La péniche arrivant de Béziers stoppe au pied de ce barrage. On ferme alors la vanne du Libron qui ne peut plus passer que par l’autre porte. Les bâches sont pliées, la péniche peut avancer dans un sas intermédiaire mais doit attendre à nouveau au pied du second barrage. La manœuvre est inversée : la navigation n’est pas fermée, le Libron en crue non plus (en temps normal il passe sous le canal par un siphon) (et si je suis aussi obscur que la page wiki, ouvrez Géoportail où la vue aérienne permet de tout piger...). 

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lundi 10 avril 2023

PORTIRAGNES, avril 2023.

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Rencontre avec notre premier animal totémique, le biou, le bœuf de Portiragnes. Rien ne dit s’il est historique mais une association dynamique l’accompagne, remettant à l’honneur l’histoire locale, la langue occitane, à travers les fêtes traditionnelles, les danses folkloriques avec musiques et chansons. Des sorties sont prévues à Paulhan, Villeveyrac et même très loin puisque ce 10 avril 2023, lundi de Pâques, est son troisième jour au carnaval de Denain ! 

Portiragnes_St-Felix_chevet Creative Commons attribution-Share Alike 4.0 International license Auteur Fagairolles 34

Portiragnes côté mer, et ce depuis l’Aude, les campings par dizaines ; côté terre, peut-être le plus jeune des volcans métropolitains, mais tout petit, en circonférence et seulement à à peine une quarantaine de mètres d’altitude : le volcan de Roque-Haute, depuis les années 50, réserve intégrale pour la faune et la flore des mares résiduelles de l’exploitation du basalte dans le cratère ; elle est interdite au public. Au village jadis seulement habité par les brassiers et métayers des propriétaires de Cers ou Villeneuve, l’église St-Félix, comme celles de Vias et d’Agde faite de blocs basaltiques, témoigne de ce volcanisme. 

Malgré les dizaines de milliers de touristes l’été, les zones lagunaires de sansouires, de prés salés, abritent nombre de flamants et de migrateurs qui viennent nicher et dans la garrigue de l’intérieur, l’outarde canepetière. 

vendredi 7 avril 2023

SÉRIGNAN (fin).

Père-Lachaise_-_Division_82_-_Affre_08 Auteur Pierre-Yves Beaudouin  Wikimedia Commons  CC BY-SA 4.0

Parmi les personnalités nées à Sérignan, Lucyle Panis (1887-1966), chanteuse lyrique de renommée internationale, connue notamment pour son interprétation de « Frou-frou ». Ce n’est pas sans rapport avec Auguste Affre (1858-1931), né Agustarello Affre, à Saint-Chinian, et qui, plutôt que menuisier est devenu ténor après avoir été repéré par Marcelin Coural, maire de Narbonne. Il a eu chanté, au débotté, sur une table du café Billès à Fleury !  

Serignan_promenade Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Fagairolles 34


  À Sérignan si le clocher de la collégiale se voit de loin, le collège, lui, d’abord en périphérie, sur le piémont des molasses du Crès, a bien été rattrapé par les constructions. Me voici bien obligé d’en dire un mot puisque j’y ai travaillé six ans dans une bonne ambiance, des enfants pas stressants, venus aussi de Lespignan et de Vendres, une bonne flopée de collègues amicaux, une administration proche, solidaire (1)... Enseigner représentait encore un métier paisible et enviable de ce point de vue... Un mot, donc ce sera pour les voyages et échanges culturels avec, l’Allemagne (Bad Dürkheim), l’Espagne (Cullera) et la République Tchèque (Ostrava) qui nous est arrivée à l’improviste suite à un désistement de dernière minute de la part d’un collège des Bouches-du-Rhône... La mairie de Valras (2) (mais je ne suis pas sûr de l'organisateur) leur a même organisé une brasucade de moules sur la tôle, arrosées ensuite d’un vin blanc mariné aux herbes... C’était hier, cela semble si loin à voir nos rangs, tant chez les profs qu’au secrétariat, déjà éclaircis. Trente ans déjà...

En conclusion, une chose à éclaircir suite à une indication de wikipédia : «... Les patanes à la santangiolèse (ou patates à la mode de Saint Ange) sont une spécialité des Sérignanais originaires de Cetraro... ». Des migrants venus d’Italie se sont installés dans le Midi, depuis la Provence jusqu’en Languedoc, sans parler de tous ceux, en Lorraine, dans le Nord ou à Paris, embauchés dans les mines de charbon, de fer, sinon dans la maçonnerie comme, dans la banlieue de Paris, le père de François Cavanna (1923-2014, « Les Ritals » 1978).

Des sources se contredisent, l’une précisant que Sérignan est jumelée avec Cetraro, les autres dont celle de la mairie ne disant rien à ce sujet. Pourtant sur un réseau dit social, tout un flux de sympathie est allé à une mamé de plus de 87 ans (août 2022), ouverte, qui dit bonjour à tout le monde, toujours en italien... partage sa bonne humeur et danse lors des événements locaux. Elle habite, comme il est dit « sur les hauteurs », en fait au niveau du collège, il est vrai dix mètres plus haut qu’au fond de la plaine... Elle s’appelle Yolande ; certains commentaires souhaitent un prompt rétablissement à sa sœur Maria... Alors Yolande Iolanda (comme Dalida) aurait plus de facilité en italien parce que venue, petite encore, avant 1940, avec ses parents ? Ils auraient été un certain nombre du même coin, de Cetraro, cette petite ville de Calabre, « en haut du coup de pied de la botte italienne » ? Quels sont les noms venant de là-bas ? Pourquoi sont-ils partis ? Quels autres métiers sont-ils venus exercer ? La pêche ? La vigne ?

Après avoir lancé, au fil de bien d'articles, des pistes de compréhension sur l’immigration espagnole, toujours depuis notre Sud languedocien, celle, venue d’Italie, interpelle... un pays présentant peut-être plus de proximité avec la France, pas toujours pour de bonnes raisons, la meilleure étant pourtant la langue.  

(1) Une situation qui a évolué au point de s’inverser à la fin des années 2000, quand les chefs d’établissement plutôt que de faire remonter les doléances n’ ont relayé, au contraire, que les directives venues d’en haut, le fonctionnaire devant par définition obéir pour que le système fonctionne (entendu dans la bouche d’un principal). Et tout le monde connaît la lâcheté impuissante de la hiérarchie quand il s’agit de défendre un prof. Il s’appelait Samuel Paty (1973-2020). On se demande même si l’argent alloué pour défendre sa laïcité ne va pas dans la poche de certains autour de Schiappa la ministre, celle qui allume un contre-feu sur Play-Boy (avril 2023).      

 (2) À Valras, la seiche en sauce (oignons, pommes-de-terre, olives noires, concentré de tomates, épices, ail) se prépare traditionnellement dans une «pignate», une cocotte en fonte (en Italie, la pignatta est une cassole ou cassolette en terre cuite)... si la matière dénote un mieux-vivre, au moins le nom est resté.