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samedi 22 avril 2023

PLAGE, VILLAGE, encore VIAS.

Vias Mobeye-ÉtéDesVilles Creative Commons Attribution 4.0 International license Auteur Cillou

2022. Si la plage Est dont celle de Farinette chère à monsieur Puel est relativement protégée (huit épis datant de 1983 et trois brise-lames de 2020) c’est la côte Ouest, après le Libron qui subit et se réduit, rongée par les éléments. Un énième réensablement est réalisé par les engins sur une base de gros sacs d’un mètre cube de sable chacun, enterrés dessous (3000 m3 pris dans l’ancien grau du Libron). En complément, la pose dans l’eau, de 900 m de filets atténuateurs de houle, a été autorisée par la Préfecture.

 

Vias Église _St-Jean_Baptiste  Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Fagairolles 34

VIAS. Les moellons en basalte de l’église St-Jean-Baptiste, les vestiges des remparts (la limite du vieux village maintenant que la population a plus que doublé depuis 1962), témoignent de ces volcans qui fleurirent il y a seulement 500 ou 800 mille ans...

Ce qui frappe aussi est cet acharnement à rester alors que la proximité de la mer, quand elle n’apportait pas la peste, la bubonique sinon le choléra, accablait la population à cause du paludisme. Ce qui a valu aux gens de bien des localités littorales, le triste sobriquet remontant à ces temps rudes, de « ventres bleus » ; c’est le cas à Vendres, Portiragnes, Vias, Frontignan, Mauguio, Aigues-Mortes...    

vendredi 21 avril 2023

ÉROS comme dans...érosion.

Le naturisme ? pour sûr, les braves gens qui n'aiment pas que, affectent l'intolérance guindée socialement majoritaire jusqu'à ce que la libéralisation relative des mœurs ne s'exprime proportionnellement à l'érosion de la moralité monolithique, comme ce fut le cas concernant le catholicisme ou la sexualité. La préoccupation était alors de rester droit dans ses bottes concernant la morale. Rares alors étaient ceux qui se souciaient du sale temps pour la planète ! Or la plage de Farinette comme celles de Portiragnes ou de Sérignan perdent jusqu'à trois mètres de sable par an... 

Mon cher professeur de français-latin en quatrième au lycée Victor Hugo de Narbonne n'aurait jamais imaginé que l'érosion poserait un problème autrement plus caustique que le naturisme. 

Sur_la_plage,_Freres_Lumieres 1907-1915 domaine public wikimedia commons... certains n'avaient pas froid aux yeux mais il est vrai que la Méditerranée avait ses femmes en noir en dénominateur commun...

Mais même si la donzelle ne manque pas de plastique, je ne me serais pas permis de lui faire côtoyer l'esthétisme versifié de Monsieur Puel... 

jeudi 27 août 2020

L’ÉTÉ SUR LA DUNE EST BIEN INQUIET (fin) / Fleury-d'Aude en Languedoc

"... Allez-y maintenant. On cherche l'eau, la plage, 
Tant les corps nus les ont, désormais, envahis... 
S'ils revenaient, les vieux, si fiers de leur village, 
Ils diraient, affolés : "Ce n'est plus mon pays !" 

Farinette jadis, poème de Maurice Puel, extrait du recueil "Bourgeons précoces, fruits tardifs" (mai 1988). 
http://archeovias.free.fr/litt_01_puel.htm 


Plage de Vias après les tempêtes de 2016 et 2018 / Photo de Fr. 3 Occitanie.

Pour sûr, les braves gens qui n'aiment pas que, affectent l'intolérance guindée socialement majoritaire jusqu'à ce que la libéralisation relative des mœurs ne s'exprime proportionnellement à l'érosion de la moralité monolithique, comme ce fut le cas concernant le catholicisme ou la sexualité. La préoccupation était alors de rester droit dans ses bottes concernant la morale. Rares alors étaient ceux qui se souciaient du sale temps pour la planète ! Or la plage de Farinette comme celles de Portiragnes ou de Sérignan perdent jusqu'à trois mètres de sable par an (1)... 
Mon cher professeur de français-latin en quatrième au lycée Victor Hugo de Narbonne n'aurait jamais imaginé que l'érosion poserait un problème autrement plus caustique que le naturisme.  

2010, érosion déjà de la plage des Cabanes. La tempête d'octobre a franchi la dune et la mer s'est déversée dans les terres sableuses où poussaient, jadis, des vignes. 
  Repli vers le bord de mer. Le sable est plus gros quand on va vers l'embouchure de l'Aude. Ses digues avançant dans la mer ne sont-elles pas en cause dans les phénomènes d'érosion vers les Cabanes et au contraire d'engraissement (2) plus au sud avec par exemple, le rocher de Saint-Pierre qui s'ensable ? 
Et ces troncs et maîtresses branches qui couvrent la plage sur des kilomètres à chaque crue, ne retiendraient-ils pas le sable plutôt que de former des bastions ? Entre parenthèses, qu'en est-il de la solidarité de la population du bassin versant du fleuve quand c'est la commune de l'embouchure qui doit se charger de nettoyer et le bois flotté et la pollution de déchets qui va avec ? Est-ce que le Grand Narbonne participe, au moins ? 

Callinectes_sapidus Crabe bleu Wikimedia Commons Author NOAA Permission PD
Retour vers Saint-Pierre sur la bande de l'estran où les pieds s'enfoncent moins. Ce matin des pêcheurs à la ligne parlaient de maquereaux au bord. La vie s'accrocherait-elle ? Quand reverrai-je hélas, les crabes verts ou les petites étrilles nageuses des belles années ? Ou alors il n'y a plus rien à gratter puisque les chaluts braconniers ne viennent plus écumer les hauts fonds au petit matin ! On dit qu'un crabe bleu dont les œufs ont certainement été délestés avec le ballast de navires venus d'Amérique, colonise la Méditerranée (3). Vorace, envahisseur, destructeur, il porte un coup de grâce à la biodiversité déjà mise à mal. 
Nous qui ne manquions pas, de jour comme de nuit, de faire quelques dizaines de francs de tenilles pour faire les galants en payant un orangina aux filles, à portée des flonflons du bal... Pardon Francis pour les colliers de jonquilles... 
Maintenant que pour le moral je tiens à marquer la saison avec une grosse poignée de coquilles en m'échinant sur mon petit engin de 25 centimètres d'ouverture (4), et que courbé tel Quasimodo je dois me tordre le cou pour ne plus voir que Pyrène avec un serpent sortant du sexe pour lui téter le sein, la beauté magique du Golfe du Lion me fait l'effet d'une mythologie d'un autre âge, d'un arrêt sur image que la persistance rétinienne a bien voulu retenir, d'un rêve éveillé dont je ne veux plus sortir et qui mourra avec moi... 

Vias sept. 2015 Photo Fr3

(1) A terre, les ganivelles de châtaignier, dans l'eau les épis, les îlots brise-lames, tentent de retenir le sable des plages. En 2015, la commune de Vias a engraissé artificiellement ses plages en déversant du sable. En 2020 le maire a attaqué l’État qui a refusé la pose de boudins brise-houles pourtant autorisée et financée entre Sète et Marseillan. Déjà en 2014 une association avait aussi attaqué l’État pour un manque d'entretien des digues de protection.    

(2) Entre les digues de l'embouchure de l'Aude et le rocher de Saint-Pierre, avec un courant nord-sud, la plage perd de sa largeur des Cabanes-de-Fleury à Pissevaches alors que le rocher lui, s'ensable. Plus de la moitié du littoral du Languedoc-Roussillon est en régression, le phénomène étant plus prononcé de l'Espiguette à Agde.

Entre Agde et Leucate près de 30 kilomètres restent stables ou engraissent, près de 10 km perdent 0,5 m/an, près de 7 km perdent entre 0,5 et 1m/an, 13 km perdent entre 1 et 2,5 m/an.

Depuis 1945, 260 ha ont été gagnés par la mer (DREAL)

La zone entre Gruissan et l'embouchure de l'Aude est une zone de convergence de la dérive littorale. Ce secteur jusqu'alors peu étudié car peu érodé présente désormais des risques, la partie sous-marine se retrouvant sapée. Le lien entre l'avant-côte et la plage aérienne n'étant pas immédiat, le trait de côte ne réagira qu'après quelques années. (DREAL juil 2018). 

Les apports alluviaux du Rhône ont été divisés par trois depuis la fin du XIXe siècle, du fait de la fin du petit âge glaciaire, de la réduction des surfaces agricoles et de la construction des barrages sur le fleuve (CNRS).

(3) En Tunisie, la pêche de ce crustacé apprécié a donné lieu au développement d'une filière. Mais que donnera la gestion de la pêche d'une espèce invasive quand les stocks s'effondreront alors que le crabe aura tout dévasté ?  



(4) Seuls les professionnels (surtout en Camargue) ont le droit d'utiliser le tenillier traditionnel (60 cm ou plus ?). La taille minimale des prises est de 2,5 cm soit la longueur de la phalange distale de mon index...  

samedi 21 avril 2018

LA COMBE DE MONSIEUR SEGUIN (fin) / Fleury-d’Aude en Languedoc.


Cerisier dans la garrigue.
Ici, tournées au soleil, des laisses étroites sur une pente raide. En bas, sur la plus belle pièce, celle du cerisier voisin d’un abricotier aussi peu vigoureux, 3000 m2 environ, et en face, sur des terrasses plus larges, des vignes. Plusieurs familles ont cultivé ici, l’émiettement cadastral actuel en atteste toujours. Que faisaient-ils venir avant le boum de la vigne qui finalement n’est vieux que de cent-cinquante ans ? Des céréales, du blé certainement, les moulins des collines, ruinés ou réhabilités, en témoignent. Disposaient-ils de citernes pour entretenir un potager ? 

A l'avant d'une figuière, la citerne et le bassin pour préparer le sulfate de cuivre. 


Garoulho, chêne-kermès.

Après les années 70, les vignes du bas dont celle du cerisier, trop petites, peu productives, difficilement accessibles, n’ont été gardées que pour équilibrer un rendement moyen à l’hectare. Sur les laisses en hauteur, la garrigue a vite repris ses droits. La garoulho buissonnante de kermès[1], les cistes, parsemés de ci de là d’un pied de romarin, d’un genévrier cade ou d’un arjalat, un genêt scorpion intouchable, se sont réinstallés. Sur la première parcelle à gauche en débouchant dans la combe, un bataillon de pins serrés avait remplacé les cultures et le long du mur qui semble les contenir, au pied de l’appareil de pierres sèches, restait un alignement d’iris rappelant, plus vivant que les friches alentour, l’occupation millénaire des hommes…


Iris Van Gogh Wikimedia Commons source Web Museum.

Si Jean Ferrat nous a laissé une des plus belles chansons françaises avec « La Montagne », en 1964, cinquante années plus tard, nous assistons à un reflux, à une « reruralisation » pour ne pas répéter bêtement « rurbanisation », le mot-valise des "socio-géographes". Les citadins reviennent à la campagne parce qu’en ville, se loger est toujours plus cher, parce qu’en banlieue les communautarismes se sont imposés, parce qu’on aspire à un repos plus calme et réparateur, à un air à priori moins pollué, à une cohabitation moins stressante, à une école plus sereine. Les nouveaux venus vont-ils se fondre dans ce qui reste de l’histoire, de la culture villageoises ? Ce passé, cet enracinement représentent-ils encore quelque chose à l’heure où ils ne sont plus portés que par un quart (800) de la population permanente de la commune[2] ? Est-ce que dans l’antagonisme ville-campagne voyant cette dernière moins dotée, abandonnée par le commerce de proximité et les services publics, la première va exporter les dérives qui l'insupportent, l’écart toujours plus marqué entre un centre favorisé (économie, dotations, culture) et une ceinture laissée pour compte ? La ville ne va-t-elle pas se soulager de ses problèmes en refilant une part de son malaise sociétal grâce à l’obligation de construction de logements sociaux, par exemple ?        



Plutôt que de répondre que rien ne s’arrange avec des cataplasmes sur des jambes de bois, autant se ressourcer en parcourant la combe de Caussé. Les iris y fleurissent-ils encore ? S’ils n’y sont plus, pour nous consoler, pour aller au-delà de ce décrochage des hommes dans le vallon, montons même au-delà, là où, sur quelques millions d’années, l’eau quelquefois en colère fait inlassablement reculer la falaise, dans un ressaut où elle doit gronder avant de finir, deux ou trois jours après le pic, en cascatelles claires. Revoir en haut ces oulos dau diablé[3], ces marmites de géant avec, à l’intérieur, bien rondes, les pierres qui fourbissent et érodent sans témoins… Sans trop penser aux truffes que les aigats déterrent, le regard perdu dans le bleu d’un ciel où ne déroge que le vol planant d’un grand rapace, avec, sous nos pieds, les mystères d’un monde souterrain encore inexploré de grottes fraîches et de sources[4] qui partent jusque sous la mer, gardons cette liberté de rêver qui seule peut entrouvrir de l’amour infini l’évanescente sensation.


Merci Au Fil du Temps pour le partage de cette sortie dans les collines de Nissan. Belle, mauvaise ou entre les deux, l’inspiration dont elle est à l’origine démontre seulement la seule prétention à ne pas marcher seul. Elle devrait se prolonger avec une recherche sur les chapelles wisigothiques, les moulins à plâtre ou à blé et pas seulement puisque Nissan est la patrie de l’abbé Joseph Giry (1905-2002), spéléologue (exploration de l’aven le plus important de la clape, celui de l’Hospitalet) puis archéologue reconnu. A suivre donc pour d’autres aventures !              



[1] Lou garric en occitan qui a donné la garrigue. Exploité pour ses fagots vendus au boulanger, son écorce et ses racines riches en tanin pour le travail des peaux, sa cochenille en mai  qui lui a donné son nom latin « quercus coccifera », faisant l’objet d’un droit de récolte laissé aux pauvres  et pour lequel on se laissait pousser les ongles (cette cochenille donnant une couleur rouge vermillon très prisée serait devenue rare). Page 21106 Tresor dau Felibrige, F. Mistral cite « vermeiado cochenille du chêne nain, kermès. 
[2] Un rapport consécutif surtout à la condition de commune touristique avec les stations balnéaires de Saint-Pierre-la-Mer et des Cabanes-de-Fleury sur 7 kilomètres de plage. 
[3] Prononcez « diaplé ». Le terme « oulo », adopté en français sous la forme « oule » indique la présence de cette forme d’érosion : le Clot de l’Oule (Niort-de-Sault, Pouzols-Minervois), le gourg de l’oule à Villelongue-d’Aude et Villanière, toujours dans l’Aude.
[4] Exsurgences puisque pour une rivière qui réapparait on parle de « résurgence ». 

jeudi 19 avril 2018

LA COMBE DE MONSIEUR SEGUIN (suite) / Fleury-d’Aude en Languedoc.


Finissons de monter au cerisier de Caussé. Le lit d’une eau qui découche est bien là, avec, par endroits, la pierre creusée en cuvettes, un bonheur rare, après la pluie, pour les perdrigals. Une forme en chien de fusil, un « S » allongé dans ce qui ressemble à un petit défilé… Et dire que ce « S » correspond à un arpent de terre échu à mon grand-père (par quel biais mystérieux ?), théoriquement propriétaire d’une concession, dûment cadastrée et pourtant ne correspondant à rien ! J’étais loin de m’en douter alors, en montant ce chemin de garrigue parfumée. J’oubliais même les plantes odorantes, surtout en fin d’après-midi, quand les rayons obliques réveillent les peurs des gamins… La selle à ressorts d’un vieux vélo bien démultiplié me faisait jouer à la diligence de Santa Fé sur le chemin blanc et poudreux des pins de Barral et quand le courageux cow-boy que j’étais poursuivait à pied jusqu’au défilé, le colt à la main, c’était pour vite fuir et ne pas laisser mon scalp aux Apaches embusqués dans les rochers. On croyait si fort au bon Blanc et au cruel Indien[1] ! 

Au débouché de l’étroit passage, à la vision sereine d’une combe, belle de ce qu’en fit  la nature sur des millions d’années, du travail de l’homme aussi, à une échelle pourtant à peine plus perceptible, se lève comme un souffle d’allégresse. Le rajol d’abord, profond d’une paire de mètres, se coulant en courbes courtes, arquées, cassées, bien marqué par une double ligne d’arbres, aux racines si utiles contre l’érosion, dont l’auzino, le chêne-vert (la yeuse ?), peut-être quelque autre feuillu, favorisé par l’eau résiduelle du sous-sol. 
Amandier fleuri sur fond de pins d'Alep.

Azerolier, boutélhétiè... année d'azeroles, année de peu de vin...

Pour l’amètliè, lou boutélhétiè, lou lauriè-saouso (l’amandier, l’azerolier, le laurier-sauce), je crois que l’homme y est pour quelque chose. Sous l’étroit couvert[2] la salsepareille accroche les socquettes par méchanceté alors que l’espargo, l’asperge sauvage ne griffe pas la main pour rien (il y en a eu beaucoup cette année !). 


Vers Noël, avec les cousins, nous y allions aussi pour le verd-bouisset, le petit houx aux jolies boules rouges (fruits du fragon). En décembre, la nuit monte vite et quand mes yeux cherchaient, au-dessus de la barre rocheuse fermant le petit cirque, l’indigo plus clair du ciel, j’imaginais Blanquette, en haut, attendant le loup. Touchés alors par une pétoche aussi soudaine que contagieuse, nous dévalions le long de la vigne, le clos, sûrement, où monsieur Seguin sonnait encore de la trompe et cette course éperdue d’adrénaline ne s’arrêtait qu’après le défilé des Indiens, là où la vision à contre-jour du clocher rassure, là où les vignes gardent le jour encore un peu avant que les étoiles ne s’allument une à une… Tant pis pour les quelques boulettes rouges perdues dans le bouquet malmené… 
Fragon, faux-houx, WikimediaCommons Author Père Igor.

Plus grand, quand on ne risque plus grand-chose à aller voler des cerises sous la lune, à plusieurs, comme on va seul faire le courageux avec une fille, dans une nuit complice, plus absorbé par la mutation tant psychique que physique menant à l’âge adulte, on trouverait saugrenue de penser à l’œuvre de la nature, à l’intégration de l’homme en son sein par le travail. Il y faut plus que la force de l’âge pour se tourner vers son passé, seulement parce que le chemin restant est plus court que celui déjà parcouru. Alors seulement, on imagine comment ce torrent de quelques jours par an a finalement sculpté la barre calcaire[3] dans laquelle il s’enfonce en coin. La combe s’est formée et l’homme a mis à profit cette terre plus ou moins argileuse issue du long travail de la pluie, des eaux, des végétaux. Pour ne pas que tout soit emporté, il a dressé des murs de pierres sèches, formant des terrasses, il a modelé le paysage à son profit…

« …Avec leurs mains dessus leurs têtes
Ils avaient monté des murettes
Jusqu'au sommet de la colline… »

Cette fois encore, les paroles de Ferrat reviennent. Les paysans qui n’avaient pas à disposition une plaine à modeler, n’auraient pu, sans ténacité, sans ingéniosité, s’accrocher aux milieux plus difficiles, qu’ils soient montagneux, marécageux ou de garrigue. (à suivre).  

Encore une combe perdue, ou retrouvée pour la nature, celle de Caboujolette.

[1] Une propagande ensuite entretenue par une interprétation spécieuse du « melting pot » de la part du prof d’histoire au lycée…
[2] Pour parler de cette ripisylve, véritable corridor biologique gainant le cours d’eau, et, dans son autre dimension, préservant la berge, gardant la terre issue de l’érosion et filtrant les ruissellements, formée de quelques arbres, arbustes, buissons et herbacées, Georges Kuhnholtz-Lordat (1888-1965) , ingénieur agronome, professeur de botanique à l’ENS agronomique de Montpellier a utilisé la jolie expression de « fourré-galerie ». 
[3] Proche de la surface mais encore sous l’eau il y a cinq millions d’années…