lundi 28 septembre 2020

LES MOULINS, FONT-LAURIER, LES COLLINES SANGLANTES ! / Fleury-d'Aude en Languedoc


Source Geoportail
 

Nous sommes Derrière l'Horte. Avec les majuscules, c'est le nom gardé par le cadastre. "Hortus", "huerta" chez nos voisins. C'est le jardin sûrement, hors le rempart, pour avitailler avant tout le château du baron, du duc ou du cardinal de ces époques d'Ancien Régime. 

L'eau est accessible, à la source du Bouquet à laquelle on descendait, encore dans les années 50, par quelques marches. Et sous ces abords du village, dans la quartier de l'avenue de Salles, passe l'aqueduc souterrain, celui qui draine l’Étang de Fleury, datant peut-être d'une période préromaine (ligure ?) (1). 

Colline de Montredon ce matin, moulin de Fleury.

Ce coteau presque ordinaire et pourtant unique, si cher à mon enfance s'inscrit entre deux moulins, celui de Salles, dominant le passage du Four à Chaux et celui de Fleury, plus précisément sur la colline de Montredon (2) dont certains ont entendu parler à propos d'un drame criminel au XIXe siècle, du crime passionnel d'un garçon-meunier (un descendant du meunier nous a livré une autre version du garçon meunier finalement accusé à tort) (3). 

Et entre les deux moulins en lien tous deux avec le meunier Bouzigues du crime jugé en 1851, la masure de Fontlaurier, peut-être avec seulement un toit en terrasse, où habitait une partie de la famille des gitans de Fleury. 



Ce qui reste de l'habitation des gitans.
 

Que s'est-il passé entre eux ? Une dispute sanglante puisqu'elle s'est finie à coups de couteau. Il se dit que, quelques années plus tard, la victime ou une des victimes, le père de celui qui m'aidait à couper les raisins aurait exhibé les cicatrices de son ventre à narbonne, en pleine rue. Enfin... ce qui se dit, à prendre avec des pincettes et en se retenant d'en rajouter... Une visite aux archives nous en apprendrait davantage et avec plus de certitude... Depuis, les caraques de Fleury sont partis, on les appelait ainsi alors...     

(1) tapez "affluent" pour les articles à ce sujet. 

(2) la mairie vient d'acquérir la colline et ses abords. 

(3) tapez "meunier" pour les articles à ce sujet.     

dimanche 27 septembre 2020

FONT-LAURIER, encore le même coteau / Fleury-d'Aude en Languedoc

En mars avec un soleil d'avril...
 (Suite du précédent article)

Mais je les emmène loin de Font-Laurier, une masure ou vivent des gitans. Du linge claque au vent sur une corde. Un parler ibérique rocailleux s'échappe de l'aire où des pierres et la cendre indiquent le foyer mais sur la route, nous passons vite ; dans le coin, nous restons loin. Surtout les gosses. Nous croyons percevoir les craintes et la méfiance du village à l'encontre de ceux qui lui sont étrangers. 

Les gitans bien qu'assez sédentarisés sont catalogués dans la liste des ramoneurs, rétameurs, aiguiseurs, vanniers, rempailleurs, marchands d'extraits de pernod, vendeuses d'aiguilles et de dentelles, diseuses de bonne aventure, peilharots (1)... Les villageois perplexes par rapport à une autre vie que la leur, fascinés aussi qu'ils sont par ce peuple du vent qui ne fait que passer, se butent et se défendent en leur taillant une réputation de voleurs de poules, de fruits et d'enfants, quand ce n'est pas pire. Et pourtant,comment ne pas se questionner quand depuis les coteaux, on entend l'annonce de l'appariteur pour l'arrivage de maquereaux sur la place du marché ou la présence de l'horloger de Lespignan au café Billès ? Manière de capter d'abord l'attention, l'annonce commence avec une chanson 

Gitans Wikimedia Commons scan old postcard Author Unknown early XXe
  

"D'où viens-tu gitan ?  
- Je viens de Bohême... 
- Et toi beau gitan ? 
- De l'Andalousie... 
- Et toi vieux gitan, d'où viens-tu ? 
- Je viens d'un pays qui n'existe plus..."
Les chevaux rassemblés le long de la barrière 
Le flanc gris de poussière 
Le naseau écumant 
Les gitans sont assis près de la flamme claire
Qui jette à la clairière, 
Leurs ombres de géants..."
 
Interprétée par Les Compagnons de la Chanson et aussi Dalida (1958). 

Chez les gens du voyage (Toulouse,1962) Wikimedia Commons Archives municipales de Toulouse Auteur André Cros
 
Oh ! comme j'imagine sans peine le feu sur l'aire de Font-Laurier, les chevaux au naseau écumant ! D'autant plus que passent encore, il est vrai, rarement, les vraies roulottes d'un petit cirque. 
Oh ! comme je me sens moi aussi, perplexe, fasciné mais me gardant bien de tout jugement abrupt, prudent et méfiant par rapport à une vox populi trop lapidaire, trop partagée par des "... braves gens qui n'aiment pas que, l'on suive une autre route qu'eux..." (Brassens Georges). 
 
J'ai eu la chance de vendanger avec eux. Menant rangée, rongeant mon frein, rechignant à faire ce travail de femme, je me laisse distancer et chaque fois, en souriant, en m'encourageant, le fils me fait une ou deux souches, sans sécateur et en moins de deux ! c'est pourtant dur la queue d'un raisin à couper à main nue ! 
 
Ils ne sont que deux gitans, le père et le fils. Les femmes ont dû se louer ailleurs... Ils travaillent, participent, rient avec tout le monde. D'ailleurs au village, à ma connaissance, ils ne font pas parler d'eux. 
 
"... Et toi vieux gitan, mon ami ? " demande le ténor des Compagnons pour savoir où il va partir (2). 
- Je suis bien trop vieux, moi je reste ici..." 
 
Au-delà de l'image bucolique de Derrière l'Horte, le coteau dominant le village qu'on désigne aussi en disant "Font-Laurier" ou encore "le chemin du phare", en plus de l'affaire criminelle qui, par le passé, marqua l'histoire du moulin de Montredon, plus communément connu comme étant "le moulin de Fleury, un fait divers sanglant viendra stupéfier le village. (à suivre) 

(1) Le peilharot est l'ambulant qui achète les vieux chiffons, les peaux de lapin. 

(2) Tapez "Les Gitans", la chanson est sur youtube.





samedi 26 septembre 2020

Derrière l'Horte / Fleury-d'Aude en Languedoc

 

Au sud, au sud-ouest, deux collines dominent le village ; par dessus les tuiles, elles regardent la Clape, la montagne qui nous cache la mer. 

 


Tout un monde de coteaux, de chemins creux, de marges raides (1), de laisses plantées de vignes, qui irrésistiblement nous appelle pour l'amandier fleuri puis les parfums du chèvrefeuille ou du genêt. A la rentrée la rouge azerole à mordiller et qui vite se retrouve par terre, comme escampée par l'esquirol sadoul des jours avec, le grain de raisin pruiné à picorer, qui vous colle aux doigts à force de sucre. C'est vrai que si, gamins, on y court pour se poursuivre, on y va aussi seul pour une botte de poireaux, d'asperges, les closcos durs après la pluie, une poignée d'amandes, les grappillons. Entre petits profits et maraude (cerises, raisins bons), c'est vrai que le jeu est minime mais chiper, chaparder se pardonne venant d'un chenapan... Le même qui pille les œufs de pie, démolit les cabanes des autres, remarque les crottes de lapin avec une convoitise de braconnier mais se détourne finalement du nid d'apuput dans les pierres sèches : ça sent trop mauvais ! 


 

C'est là que d'instinct j'emmène mes invités, ces copains du Lot, d'un jour, je me souviens, qui vous laissent à jamais leurs bouilles complices, pour dire "vous avez mangé chez mes parents mais ici c'est chez moi", comme si la coquinerie de l'âge se fondait dans un paysage à la fois sauvage et domestiqué. J'ai employé l'imparfait : c'est que cette idée de partage s'est pour le moins estompée, les hommes sont devenus plus possessifs et même sur un chemin de terre, alors qu'on ne se posait pas la question, on se demande désormais si nos pas ne foulent pas la propriété d'autrui (2). Laissons. Replongeons-nous dans un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître. 

 (1) pour ne pas rester hermétique : marge = talus, laisse = terrasse, escamper c'est jeter dédaigneusement, l'esquirol c'est l'écureuil, sadoul = repu, gavé, closco dur = escargot ourlé, adulte, apuput = huppe d'après son chant. 

(2) Je demanderai à la mairie quels sont les chemins autorisés ou interdits. 


mardi 22 septembre 2020

21 septembre 1971

 

Lettre aux parents...

C'est un mardi. 400 kilomètres pour savoir si je suis reçu, est-ce raisonnable ? Je n'ai gardé que l'essentiel de cette campagne qui me vit prendre ma première responsabilité d'adulte. Et dans les archives classées et gardées précieusement par le brave homme qui fut mon père, ma lettre du 21 septembre 1971. 

Je ne suis parti de mon village audois qu'à 10 heures mais la 403 beige a bien ronflé. Pas un mot de ma part sur le copain de Narbonne venu passé aussi le concours de l'Ecole Normale d'Instituteurs... Pourtant il me semble me souvenir que bien qu'en échec il me fit part de ses vœux amicaux... 

La Croix Rousse, la colline qui travaille, en haut de la Saône et du Rhône, quartier des canuts au travail de la soie, je l'aime déjà inconsciemment. Maintenant je sais qu'elle est le décor d'un acte où le soutien inconditionnel d'un père joua le premier rôle. J'en étais, dussé-je en rester modeste, l'acteur principal. Il n'empêche, seule cette force tranquille pouvait me rendre aussi confiant que léger... Bien sûr que je vais le décrocher ce concours ! Même ma monture s'est moquée des 400 kilomètres ! 

"... Rue Anselme, 18 h 05 mn, la cour d'honneur était pleine de candidats silencieux, qui écoutaient les noms des élus, quelques pas de plus, et j'entends Demalla... Déric... il me faudra attendre la fin pour savoir si je suis admissible ; le professeur a fini la liste et ceux qui comme moi sont arrivés un peu en retard vont le rejoindre... il feuillette des papiers verts et les donne, dans le lot, Dedieu Jean-François. je resterais donc jusqu'à samedi à Lyon. Sur les 140 élèves qui se sont présentés, ils en ont gardé 78 pour l'oral. Pour ma part, je passerais l'oral jeudi à 13 h 30 mn ; Vendredi je saurais à quoi m'en tenir, si je suis reçu, je passe la visite médicale samedi matin dès 8H. ; dès lors tout sera précipité... la rentrée ayant lieu le lundi 27 Septembre à 10H. Voilà ce qu'il en est actuellement pour l'examen..." 

Ces mots il faut bien les assumer 49 ans plus tard... Demalla ? Déric ? des noms inventés puisqu'ils ne seront pas en FP1B (mon nom est le premier sur la liste de cette classe). Et le futur instit se doit de bien conjuguer au futur ! "Je resterais" ! "Je passerais"! Pourtant le "s" d'aurais a été barré... Etourderie peut-être... 140 candidats ? La vanité m'a donc fait dire 400 à tort pendant un demi-siècle... pourquoi ? 60 d'entre nous vont être admis... 18 vont donc échouer à l'oral... Et l'orthographe, maître ? La majuscule à "Vendredi" après un point-virgule ? Majuscule à Septembre alors que les noms de mois ne sont pas des noms propres (1) ? Mais à 20 ans, sous réserve des progrès restant à accomplir, on ne peut qu'être pardonné...   

(1) et ils prennent la marque du pluriel ! "Les octobres sont plutôt doux..." sont plutôt étranges surtout ! 




lundi 21 septembre 2020

LA PHILO BOBO D'ENTHOVEN.

Vous voulez passer une nuit reposante ? Avant tout fuyez le réseau public de télévision aussi clientéliste et zélateur du pouvoir en place que les chaînes d'info... 

Sur une chaîne d'info, ces jours-ci, un nommé Szafran Maurice qui doit être spécialiste en virologie comme moi je suis pape, a encore sali Raoult. Étrange, l'interlocuteur (son nom m'échappe) qui lui faisait face a été le premier à charger la mule du professeur marseillais, gourou des complotistes, à en croire le tandem. Encore deux qui, à contrario, feraient mieux de promouvoir le remdésivir, recommandé par les Hauts Con-seillers de la Santé Publique à titre "compassionnel" sic ! (hic ! 2076 € le traitement [wiki] ça fait cher la compassion non remboursée par la Sécu pour un aller simple au cimetière !). 

Et ce débat n'ayant plus rien de contradictoire ? En moins lourds, ils me rappellent ces apparatchiks opportunistes, convaincus ou forcés de louer le socialisme tchécoslovaque dans les années 70... Encore un effort (le sourire en plus car les présentateurs tiraient une tête patibulaire) et la régression propagandiste deviendra répression un demi-siècle plus tard dans la république libérale française... 

On zappe, un peu de rugby et de Fort Boyard aidant, sans faire bouger l'autre comme disait Chirac peut-être à propos des hémisphères cérébraux. On zappe encore avant l'extinction des feux... Tiens, un peu de philo sur Arte... 

Penseur Auteurs Hans Andersen 2005 Modifications Moez 2007

 

Ce ton, cette voix ! Bien sûr, Raphaël Enthoven. C'est vrai qu'il réveille même s'il faut un temps de réaction pour réaliser. Normal après 23h 15. Trop exalté habituellement, je ne suis pas fan mais là il n'est qu'un troll agité du bocal ! A vite prendre sa facilité de parole pour de la loquacité qui se voudrait éloquence, parfois difficile à suivre, porteuse aussi de fausses idées, de passions à émouvoir, avec une propension à détourner le jugement. Bref, une tromperie corruptrice au détriment de la raison, apanage de plaideurs professionnels, soit dit entre parenthèses, dont, pour coller à l'actualité, Aquitator, promu cette année garde des sceaux...  

Cet Enthoven n'est qu'un esbroufeur aux méthodes grossières. Harangueur à hue et à dia, il se contredit souvent ou, sabordant sa démonstration, en arrive à libérer des prolongements contraires à son allégation initiale. Je lui en veux trop pour son jugement simpliste de l'abstention et son parallèle grossier sans queue ni tête avec l'âne de Buridan pourtant bicéphale ! Et puis ce ton, théâtral, péremptoire, prétentieux à sortir sa citation si l'autre sort un extrait de Sartre ou de Nietzsche ! Remarquez, l'autre, un nommé Erman, bien que pas excité, tient des propos aussi dans une logique intolérante... Selon lui, l'abstention politique serait une "liberté d'indifférence", le droit de vote une "liberté du possible"... Bien sûr que si mon QI ne saurait suivre (je les entends déjà !), il me semble que le doute et la modestie conviendraient mieux à la philosophie... Précisons que ces 26 minutes étaient plutôt centrées sur la censure...     

"...Entre profondeur et légèreté..." ose dire Arte, propagandiste du "libéralisme" triomphant, avec ses journaleux sectateurs d'un ordre établi qu'ils voudraient si démocratique. Certes, une désinvolture buvable mais foncièrement partiale, toujours pour l'élite contre le peuple. Une horizontalité qu'Enthoven attribue à "la meute"... Je comprends que ce philosophe issu d'un microcosme croupion mais puissant et réactionnaire défende bec et ongles la caste qui a tout intérêt à ce que l'ordre établi dure. 

Enthoven conçoit d'autant bien sa posture de chevalier blanc de la liberté qu'il conclut en l'énonçant clairement (il a aussi reçu Riss de Charlie) : 

"... et s'il faut pour lutter multiplier les provocations alors ceux qui le font au péril de leurs vies sont d'abord les gardiens de votre liberté."

Oui puisqu'elles sont les "provocations" de Charlie au nom de la liberté (Charlie je suis, sans le "mais" après !). 

Les aspirations aussi des Gilets Jaunes dans une contestation de fond et non l'inflammation épidermique d'un vibrion réactionnaire à la peopolisation si glauque...

 

jeudi 10 septembre 2020

UN BROUSSARD DANS LA VILLE (fin)


Vite en informer l'assurance à y être.

Pas de place de parking ! En été l'afflux de touristes (1) l'expliquerait sauf qu'en septembre il faut bien se persuader que les bagnoles sont de plus en plus nombreuses. Je me mets là, au bout, même si les emplacements ne sont pas marqués comme, les deux voitures sur l'autre parking en miroir. J'ose sonner chez l'assureur, que je n'ai pas rendez-vous, même si ce n'est qu'un papier à transmettre... et puis faut aller à la poste. Sauf que mon chemin croise une équipe de policiers municipaux... aïe aïe aïe... demi-tour, le masque bien en place, on ne sait jamais, en ville... partir et démarrer avant qu'ils ne se pointent, tant pis pour le courrier.

A présent, une nouvelle puce téléphonique. Sauf que, covid oblige, il faut faire la queue dehors et attendre qu'ils viennent nous chercher. 

5 minutes, 10 minutes mais qu'est-ce qu'ils foutent ? Une seule employée... Ah un qui force l'entrée... Oh ! il part se cacher derrière la porte de service. Il est autorisé, de la maison sûrement !

15 minutes, le couple en premier peut y aller, pardon, une seule personne... l'autre patientera dans la galerie.

20 minutes, un autre qui force l'entrée avec des courses et de l'eau minérale... Ah c'est la pause pour ceux qui se cachent derrière... Encore un qui entre sans faire la queue... mais il a un chariot chargé : une livraison ! L'employée en fonction doit réceptionner mais elle prend soin de diriger sa cliente vers la caisse. Ah c'est qu'elles sont deux... on ne l'aurait pas dit. Et puis tous ces cartons en plein milieu à pointer électroniquement ! ce n'est pas possible ! elle commence à ranger derrière... la porte reste ouverte mais on ne voit personne... ils sont bien cachés ! C'est la boutique "S'en FaiRe" ! En quel honneur ? Et moi qui jusqu'à ce matin croyait qu'il n'y avait que dans le public !
Celui qui est devant moi trépigne. Je crois l'entendre marmonner et marteler des mots avec "erde" et "tain" à la fin ; il en trépigne.

25 minutes. Et puis je me retrouve en première ligne... un peu de gel hydroalco ça nous fait passer l'temps... Hola c'est que la rangeuse de cartons prend une liste et appelle. "Monsieur untel" (Mince il fallait s'inscrire !) ce doit être monsieur "erde & tain"... il a déserté mais est-ce à moi pour autant ? Oui, quand même
"Nous étions trop occupées ("occupés" si j'accorde le pp avec les planqués derrière) pour tenir la liste à jour..."
- Je viens pour une puce sim, 1 € en promo sur internet...
- Ah non elle est à 9,90, vous avez dû regarder sur le site "rabe SFR" (elle a dit rade peut-être... je dois faire partie des radins qui voudraient du rabiot, gratos...)
- Zut y a Orange à côté mais ce doit être pareil... Et puis demie-heure de plus pour 10 euros (2) !
Ouf, je sors. Comme je plains, en souriant en dedans quand même, les cinq qui poireautent maintenant...

A présent, direction le tabac-presse... Ils doivent avoir des timbres.
"Bonjour, ce serait pour un timbre...
- Nous ne les vendons que par dix... Malgré le masque, ils semblent comprendre que cela ne me convient pas... Mais vous avez un centre postal pas loin, ajoute l'homme, charitable, vous ne pouvez pas le rater, juste après le bricolage-jardinerie.

Quel beau soleil aujourd'hui entre midi et deux ! Sauf que le centre postal n'ouvre qu'à 13h 30. Non mais faudrait pas en plus, leur reprocher de ne pas faire la journée continue ! Tant pis pour les postiers ! Et les intérêts forfaitaires de presque 25 euros,  !

Pas grave : il fait soleil et avec le marin un temps idéal à Saint-Pierre !       

(1) 5% seulement de baisse par rapport à 2019.
(2) d'autant plus qu'ils offrent 2 x 5€... mais c'est marqué sur l'emballage et caroline ne m'en a rien dit !

Note notable notifiée par un avis de passage : la carte grise est arrivée en 3 jours ouvrés...

samedi 5 septembre 2020

UN BROUSSARD DANS LA VILLE

Chouette ! Sans rendez-vous ! Et oui, c'est pour des plaques d'immatriculation. Plaques achetées, pose payée, je stationne devant le poste prévu "pneumatiques". Des ouvriers mais qui lambinent on dirait... Puis un attroupement. Un qui semble être le chef me dit "On arrive" sauf qu'il disserte d'un véhicule qui posa problème puis du port du masque "on peut le baisser pour reprendre l'air mais pas à côté d'un collègue". Il joint le geste à la parole... C'est vrai que c'est une collègue qui est à côté. "Si l'un de vous ne respecte pas je risque ma place alors je n'hésiterai pas..." prévient-il. 

Et moi avec mes plaques ? Je me mets à faire les cent pas pour ne pas rester transparent. Un ou deux me remarquent mais le chef poursuit d'une voix posée et calme... Je crois voir le mari de Miruska dirigeant le kolkhoze dans ce qui fut la Tchécoslovaquie socialiste ! 
Comme s'il lançait "Camarades" à chaque phrase ! 

Mais la France n'est-elle pas le pays le cul entre deux chaises ? Une France communiste pour imposer la solidarité de ceux qui ont un peu, qui se font imposer doublement sur leurs économies, et triplement s'ils héritent, au profit de ceux qui n'ont rien, plutôt cigales ? Une France capitaliste, on dit libérale de nos jours mais c'est vrai que les gros sont libres de capter ce qui reste au fond des poches des solidaires forcés et encore plus libres de planquer le magot sans payer à l'Etat qui t'a tenu ferme pourtant, pour qu'on te dépouille mieux ! Deux qui te tiennent, un qui... 

J'ai l'air malin, mes plaques à la main ! Oh un gonfleur ! Au moins j'aurai fait la pression des pneus. Mais c'est qu'il est troué le caoutchouc ! Ah non alors ! ça me mettrait le pneu à plat ! J'appuie mes doigts sur les trous. Oh le joli sifflement de pétomane pressurisé ! Le soviet en a quelques oreilles qui sifflent mais le dirigeant n'en finit pas de pérorer ! Et l'assurance qui doit fermer à midi ? 

Enfin on s'occupe de moi. 
"Je peux prendre les vieilles plaques en souvenir ? 
- Ach nein ! interdit, verboten ! La loi est la loi ! Ce ne sont pas les tresses (13) pièces que fous avez dû fournir pour la carte grize, ni les 32 euros de procédure (au lieu de 4 avant en sous-préfecture) qui vous autorisent, achtung !"  
- Au revoir monsieur, merci."

Je ne suis qu'un dégonflé !     
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