samedi 24 avril 2021

Printemps des années quatre-vingt-dix / Autour de Pâques, avril 1998.

 Cette année là, Pâques et son lundi se fêtaient les 12 et 13 avril. Le renouveau : quelle jolie et heureuse période malgré les années qui passent, les pages qui se tournent... L'incertitude de ce que sera demain n'inquiétait pas en 1998... 

Correspondance 1998.

Au village : 

"... Pour les départs de ce bas monde, l'autre jour avaient lieu trois enterrements, la mère de Mme Figeac qui habite sur la Terrasse, la doyenne de la commune, Denise Bolumar, qui avait quatre-vingt-dix-sept-ans (maintenant c'est Madame Chamayrac qui prend le relais, et un inconnu de Saint-Pierre. Par la même occasion, j'ai appris la fin de Salvador Pérucho à Fabrezan (mari de Cécile Huillet) et celle de sa sœur Louise, mère de Louis Sala.../... Samedi 4 avril a lieu le "Repas de l'âge d'Or" dans le local municipal, Bd Général de Gaulle. Les mauvaises langues disent que s'il arrive malheur à quelqu'un, le cimetière est juste en face..."

"... Aujourd'hui le temps est gris et n'invite pas aux sorties. Les forsythias ont toujours leurs belles fleurs jaunes, et ce sont à présent les arbres de Judée qui commencent à nous offrir leur belle couleur grenat tandis que le marronnier du jardin public se pare de belles feuilles de même que nos divers figuiers..."

"... les fils électriques aériens connaissent leurs derniers instants, et les hirondelles devront se contenter des antennes de télévision ou des rebords des toits. notre rue a vu disparaître les fils (électricité et téléphone) qui passaient devant nos fenêtres. les néons sont hors service et, en compensation, deux jolis réverbères à lumière jaune, installés sur les murs d'en face, dispensent un éclairage plus puissant dès la nuit venue. plus tard, les poteaux en ciment eux-mêmes seront enlevés. Le tri des déchets est également à l'honneur. de nombreux "points bleus" ont éclos sur le territoire : chacun comporte trois conteneurs, un pour le plastique, pour le papier et pour le verre, le tout chapeauté par le SIVOM (Syndicat intercommunal)..." 

A la mer : 

"... la clémence de la température aurait permis de manger en plein air mais nous nous méfions en cette saison du vent d'Espagne qui était vraiment très froid sur la plage. Il y a assez de monde à Saint-Pierre et les commerces sont ouverts. le camping doit être ouvert : dimanche nous avons vu Alban Sire et sa femme qui avaient l'air de déménager de menus objets ; ils devaient rejoindre leurs quartiers d'été. Pourtant, mardi dernier, certains tènements ont souffert de la gelée. Contre toute attente, on dit que les vignes de "Marigolles" n'ont pas été touchées. Dans le Minervois, ça a été bien pire, et une bonne partie de la récolte a été perdue, si bien qu'on a parlé de calamité agricole et que le journal télévisé en a fait mention..." 

Au village encore, grands travaux du "pluvial" avec circulation alternée, déviations... les grosses dents d'une scie géante taillent une tranchée dans le revêtement : ils posent des conduites 

"... "des buses de six cents" m'a dit un ouvrier. Hier les services de l'EDF ont enlevé, à l'aide d'un puissant camion-grue, le grand poteau de ciment à la limite de la maison, poteau auquel tu avais grimpé aussi facilement que le fait Youssouf au cocotier." 

Derrière mon père, les poteaux en ciment et au fond le néon et les lignes aériennes des années 60 (diapositive François Dedieu mai 1991) .

dimanche 18 avril 2021

"VIENS AVEC MOI PETIT..." Pierre Bilbe / Explication de texte

Ruines de Tuffarel en plein massif de la Clape.

 " Un livre est ouvert devant moi. Et soudain, sans qu'on m'ait prévenu, je vois et j'entends que ses lignes sont vivantes, que, deux à deux, elles se répondent par la rime, comme des oiseaux ou des vendangeurs, et que ce qu'elles racontent nous enchante à la manière des êtres ou des choses qui n'ont pas besoin qu'on les traduise " (Francis Jammes, De l'âge divin à l'âge ingrat). 

"... qui n'ont pas besoin qu'on les traduise" nous dit le poète qui fit tant aimer les ânes aux garçons au caractère rude pourtant, à la communale de nos campagnes. Enfin... loués soient nos instituteurs qui, en parallèle au monde clos et cadré du calcul, du français, au prétexte de nous faire encore réciter, sans s'ouvrir du côté libertaire de leur démarche, la décence voulant alors que l'on tût toute sensibilité, ouvraient en nous, avec la poésie derrière la récitation, des fenêtres d'évasions et de rêves infinis... Restons-en là de ce préalable. Quoi qu'il en soit, en Béarn, Francis Jammes a beaucoup aimé les bœufs, les abeilles... les femmes, les ânes et plus généralement la vie qui s'écoule dans un village au pied des Pyrénées. Ce doit être pour ce dernier point que je l'évoque avec Pierre Bilbe, notre poète de la garrigue et du village, bien à nous, encore d'un terroir trop rustique pour une parisianité égocentrique prétentieuse, fate et pédante...

Explication de texte. 

1. Que nous apprend le poème sur la personnalité de l'auteur ? 

2. D'après vous qui est ce "petit" ? 

3. Est-ce que la première strophe permet de situer géographiquement le poème ? Quels sont, par la suite, les mots qui ne laissent aucun doute sur la géographie du lieu ? 

Réponses : 

1. Il apprécie son coin de terre. Y est-il né ? L'a-t-il adopté ? Il tient à en faire le tour, de l'horizon au sol qu'il foule en passant par un ciel de saison "des approches de mars". Il est respectueux des générations qui se sont succédé : la Nature en témoigne encore (jachères, arbres abandonnés). Et ce  processus de transformation, il le constate non sans crainte, celle-ci n'en serait-elle pas explicitement formulée. Sa pensée se prolonge non seulement sur la place de l'Homme sur la Terre mais encore au sein de l'Univers. Pour conclure il affirme que nous devons honorer la nature tant pour sa beauté que sa fonction nourricière. 

2. "Viens avec moi petit..." L'image est trop symbolique pour qu'on s'en tienne à sa banalité apparente. "Le vieil homme et l'enfant"... Michel Simon... ou encore << Je t’aime bien, mon vieux parrain, mais je t’aimerais davantage, plus que tous les autres, si tu ne fumais pas la pipe.>> ("Poil de Carotte" Jules Romains).

Le petit-fils qui émigre définitivement ; adieux sur le port de Beyrouth laissant son grand-père au Liban : << Je te quitte , dit l'enfant retenant ses larmes. 
-- Tu m'emportes, dit le vieux.>> ("L'enfant multiple" Andrée Chedid).

Aujourd'hui encore, sur l'estran d'une plage, je vois partir d'un pas bonhomme un adulte tenant un enfant par la main (Arte / promo actuelle du film"L'été de Kikujiro"). 
 
Émotion universelle ô combien ravivée par les gestes barrières actuels... ne plus serrer une main... Ne plus prendre un enfant par la main ? Est-ce possible ? 
 
Bien sûr que l'auteur aurait aimé partager sur ce thème instinctif, lui qui peut-être ne put se nourrir de telles références... Guitou de ces copains d'enfance au lien indéfectible défiant le temps ne me dit-il pas qu'après seulement 22 mois d'école communale, son expression poétique (Guy le compare même à Lamartine) reste d'autant plus remarquable qu'elle est l’œuvre d'un autodidacte ? 
Aussi est-ce naturellement que nous évoquons cet instinct si subliminalement humaniste. 

Ce petit doit aussi être le garçon qu'il fut, soucieux de voir ce qui lui fut donné de découvrir, de comprendre, de s'élever puis de s'inscrire dans une lignée de passeurs de mémoire, d'éveilleurs de consciences. 

3. Jouons au candide. La première strophe parle des Pins de la Mairie mais seuls ceux qui les fréquentent notamment pour les champignons savent de quelle mairie il s'agit. L'indication "Lespignan", avec l'aide d'un dictionnaire encyclopédique sinon de l'Internet, est plus parlante. Et même si le nom propre "Pérignan" (1) pose problème, nous sommes, sans doute possible, en Languedoc. Adossé à la Méditerranée, le regard s'ouvre au Nord-Ouest sur le rebord du Massif Central assimilé parfois à l'extrémité extrême des Cévennes, au Sud sur la ligne de crête qui depuis la masse pyramidale du Canigou voit le bout des doigts des Pyrénées caresser la Méditerranée.
 
Par la suite, la garrigue, la vigne, le pin parasol confirment que nous sommes bien au bord du Golfe du Lion, en Languedoc.  

Pourquoi l'idée peut-être pas heureuse de prolonger "Viens avec moi, petit..." avec une explication de textes ? C'est que j'ai imaginé, dans mes manuels scolaires, simples livres de lecture ou livres uniques de français sinon du français par les textes, parmi les auteurs cultes de la langue française, trouver cette veine régionale toujours insidieusement mâchurée par un pouvoir central n'osant néanmoins aller plus loin, la honte atteignant déjà des sommets pour le pays dit des droits de l'Homme et des libertés. 
 
Sauf que vers 1960, je ne pouvais d'autant plus réaliser que, personne ne s'intéressant à moi, on ne m'a jamais proposé "Viens avec moi, petit...".    

(1) ancien nom de Fleury-d'Aude où les gens se disent plus volontiers "Pérignanais" que "Fleurystes".

 


jeudi 15 avril 2021

"VIENS AVEC MOI, PETIT" Pierre Bilbe / Fleury-d'Aude en Languedoc.

Au fond, "... la superbe prairie... aux pieds de Lespignan..."

Viens avec moi, petit... Viens, donne-moi la main
Nous allons parcourir le caillouteux chemin
Qui mène en serpentant aux Pins de la Mairie. 
Là, tu découvriras la superbe prairie
Qui met son tapis vert aux pieds de Lespignan. 
La vigne, un ceinturon aux reins de Pérignan. 
Les sinueux cours d'eau qui sillonnent les plaines
Jusqu'aux flancs où se noient l'ombre de nos Cévennes ; 
Le beau panorama, des monts pyrénéens
A l'écume des flots méditerranéens, 
Là toute la splendeur de ton beau patrimoine
Aux champs couverts de blé, de luzerne, d'avoine, 
De vignes cultivées, d'arbres abandonnés, 
De jachères aux sols d'épines couronnés, 
Témoignages meurtris du temps où la culture
Le disputait aux lois de la mère Nature. 
Là-même, sous nos pieds, de multiples buissons
Qui semblent par le vent secoués de frissons. 
Plus bas, le vieux clocher qui domine l'église, 
La maison où je vis, place de la Remise, 
Et là-haut, dans un ciel des approches de mars, 
Des lambeaux déchirés de nuages épars... 

Regarde bien, petit... remplis-en ta mémoire : 
Un jour tu conteras une curieuse histoire, 
L'histoire d'un enfant qui parcourut son bien
Et qui, depuis ce jour, ne reconnaît plus rien... 
Car tout ce beau décor de garrigue et de vigne
Lentement disparaît, comme une chose indigne
Qui plie, tombe à genoux, par un plus fort vaincu, 
Comme tout se déforme après avoir vécu... 

Allons nous promener à travers la garrigue, 
Jusqu'à ce que, fourbus d'une saine fatigue, 
Nous allions nous asseoir sous un pin parasol, 
Sur l'épais matelas qui recouvre le sol. 
Là, tu contempleras le troupeau de Labade,
La chaîne des rochers qui domine la Prade, 
Le reste des vieux murs lépreux de Tuffarel
Face au beau monument du Roc du Cascadel. 
Là, tu seras conquis par le Mère Nature, 
Par son festin d'amour pour chaque créature, 
Par son élan du cœur, par le don qu'elle fait
Pour que tout soit plus beau, grandiose, parfait. 
Là tu découvriras sa volonté sauvage
Telle qu'on la connaît depuis son premier âge, 
Depuis le lointain où la première fleur
Créa le premier fruit et première couleur. 

Là tu découvriras tout un monde nouveau, 
Un monde varié de sensations, si beau !

Du Plateau des Seigneurs au Pech de la Pistole, 
Du chemin de Besplats qui mène à Maribole, 
Des restes délabrés des murs de Châteauroux
Jusqu'au miroir profond du gouffre de l'Œil Doux, 
Jusqu'au bout du regard où porte la raison, 
Jusqu'au bout de la mer, son lointain horizon, 
Et jusqu'à l'infini du cosmos, du néant
Où s'égare l'esprit à grands pas de géant
Qui créent les sensations des vertiges de l'âme
Et dans ton cœur si pur la beauté d'une flamme. 

Quand tu retourneras dans les rues du village
Où tu rencontreras des enfants de ton âge, 
Dis-leur en souriant que la nature est belle, 
Pour chaque être vivant qu'elle a une mamelle, 
Pour les fleurs un parfum, un papillon, un temps 
Que des êtres savants ont appelé Printemps
Qu'elle a pour les oiseaux des trésors de tendresse, 
Et pour tout ce qui vit... au moins une caresse. 

Pierre Bilbe. 
 
Poème envoyé par mon père avec la note ci-dessous : 
 
"Fleury-d'Aude, récupéré d'un texte polycopié (à la pâte, ancienne façon) devenu presque illisible, le mardi 11 novembre 2008." (note de François Dedieu).   

"... Jusqu'aux flancs où se noient l'ombre de nos Cévennes..."

Entre ciel et garrigue la Méditerranée




lundi 12 avril 2021

L 'Esquino de Camel, le Pas du Loup et le "DÉFILÉ DE LA GATO" ? / la D 609 et le marché du sexe.

Capture francetvinfo.fr

VIDEO. Des villages de l'Hérault se mobilisent contre la prostitution (francetvinfo.fr)

 Un fait de société auquel les riverains de l'ancienne nationale 9 étaient (sont ?) confrontés depuis une dizaine d'années, la prostitution.

* 13h 30 : heure de la dépose pour les prostituées roumaines et africaines. Le collectif de Périès excédé va au-devant des filles et leur demande de partir "... je ne cause aucune gêne, je ne fais que l'amour..." se défend celle qui vient en stop chaque jour de Narbonne pour gagner sa vie. Quant aux proxénètes, ils déplacent les filles en temps réel comme des pions.

Les riverains doivent nettoyer les déchets et s'exposent à des menaces. 

Ne me sentant pas habilité à en dire davantage, je donne seulement les liens susceptibles d'informer sur un aspect du commerce de la chair, relevé au moins depuis le début des années 2010...

 https://www.midilibre.fr/2013/03/19/a-nissan-les-prostituees-deviennent-envahissantes,662750.php

 https://www.ladepeche.fr/article/2013/12/16/1776062-les-habitants-excedes-delogent-les-prostituees.html

En février 2014 des arrêtés municipaux interdisent la prostitution entre Colombiers et Coursan. 

 https://www.midilibre.fr/2014/02/17/la-prostitution-interdite-par-arretes-municipaux,823589.php

Janvier 2017. Les gendarmes font la chasse aux acheteurs de sexe tarifé "On ne peut plus baiser tranquille" relève ???, moins social qu'à l'accoutumée..." 

https://www.nouvelobs.com/societe/20170112.OBS3733/prostitution-les-gendarmes-a-la-chasse-aux-clients-sur-la-route-d609.html

2019 : Un homme de 64 ans se fait braquer sa voiture haut de gamme alors qu'il s'est garé à l'écart avec une prostituée (les 2 auteurs retrouvés fin août 2020). 

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/il-se-fait-braquer-sa-voiture-alors-qu-il-est-a-l-interieur-avec-une-prostituee-1599127424

2020 : "véritable coup d'arrêt" (Hérault Tribune juillet 2020) à cette prostitution annonce la page web. le 27 mai 2020, suite à de longues investigations et une enquête en février 2020, deux Français de 72 et 49 ans ont été interpellés pour fait de proxénétisme. depuis 4 ans en effet ils aidaient 4 prostituées roumaines. L'un les logeait pour 5€ la nuit, l'autre les accompagnait sur le lieu de travail aussi pour 5€ le trajet. 

La peine encourue étant de dix ans... ils ont écopé de 6 mois pour le logeur et de 18 mois pour le taxi... le sursis étant de mise pour ces dangereux malfrats coupables de traite humaine. La justice leur a aussi confisqué 2000 euros sur les 9000 saisis chez eux, un véritable pactole...  

https://www.herault-tribune.com/articles/herault-un-reseau-de-proxenetes-demantele-entre-beziers-et-narbonne/

Info complémentaire : 

 C'est vrai que le plus vieux métier du monde peut faire sourire, se discuter et en laisser certains goguenards... Entre la garrigue et la plaine, entre Colombiers et Coursan, entre les braves gens qui n'aiment pas que et un monde interlope permettant, pour certains, d'épancher et d'assouvir un besoin instinctif, non loin de l'Esquino de Camel, du Pas du Loup, le Défilé de la Gato illustre une réalité dramatique qui n'a rien de géographique. Exprimant ce que la morale peut avoir de relatif, laissant au second plan l'exploitation des femmes, elle révèle une réponse sociétale mouvante, ne se donnant toujours pas les moyens d'encadrer un fait de société. Pour la population riveraine de cette route de la prostitution, face aux nuisances (déchets, contrepublicité pour le tourisme, la viticulture, frein aux investissements...), l'auto-défense citoyenne révèle le flou d'impuissance (souvent à cause du fatras législatif accumulé) affectant la police, la justice, et les médias en rendant compte. Vraiment un "véritable coup d'arrêt" contre des maquereaux presque inoffensifs ?

Il n'empêche, en 2012 deux motards sont morts parce qu'un automobiliste a freiné brusquement "pour aller voir les putes" (sic).

En France le client est pénalisable depuis 2016 (comme en Suède, Norvège, Irlande-du-Nord), une mesure qui ne réduit que la prostitution de rue et non l'activité poussée vers plus de clandestinité. 

 Les maisons closes voire le proxénétisme sont légaux en Allemagne, Autriche, Suisse, Pays-Bas, Lettonie, Royaume-Uni, Pologne, Rép. Tchèque, Italie, Grèce, Portugal ainsi que d'autres pays. En Espagne le racolage est interdit mais les maisons closes et les proxénètes autorisés (idem pour les Pays-Bas sur ce dernier point) ! Frontalière de la France, la Catalogne propose légalement du tourisme sexuel. Un point important : 80 % des "bordels" espagnols ou belges seraient tenus par des Français ! Autre point : en Grèce ou en Espagne les prostituées peuvent ne gagner que 2 € par passe !

La prostitution est interdite à Malte, en Lituanie, Croatie et Roumanie en Hongrie mais les réseaux de prostitution sont légions (Prague, Budapest...) et le Net propose même des sex-tours. 

L'Europe n'est même pas capable de parler d'une seule voix contre la prostitution forcée et la traite d'êtres humain particulièrement trans-européennes ! 

Aux Caraïbes et en Afrique, à l'hôtel, une clientèle féminine se paie des "beach boys", variante des gigolos, cultivés, beaux garçons aussi aptes au romantisme qu'à l'acte charnel... 

Et parce que le sujet est grave, gardons à l'esprit que la prostitution concerne aussi des enfants et des mineurs : en Italie du Nord leur proportion atteindrait 40 % ! 

Sources :  

https://www.touteleurope.eu/fonctionnement-de-l-ue/la-prostitution-en-europe/

https://eurosorbonne.eu/2017/01/19/prostitution-leurope-nouvel-eldorado/

Capture francetvinfo.fr



 

légalité des maisons closes, voire du proxénétisme. C’est le cas de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Grèce, de la Lettonie, des Pays-Bas et de la Suisse. La profession de prostitué(e) est ici reconnue par la loi, donnant ainsi droit aux personnes qui l’exercent à une protection sociale.

Dans le cas de l’Allemagne, ce système est en vigueur depuis 2002. Toutefois, s’il offre aux personnes prostituées des droits non négligeables, comme celui de porter plainte contre son employeur, les résultats sont pour l’heure très modestes, dans la mesure où un nombre extrêmement restreint de prostitué(e)s détiennent effectivement un contrat de travail.

légalité des maisons closes, voire du proxénétisme. C’est le cas de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Grèce, de la Lettonie, des Pays-Bas et de la Suisse. La profession de prostitué(e) est ici reconnue par la loi, donnant ainsi droit aux personnes qui l’exercent à une protection sociale.

Dans le cas de l’Allemagne, ce système est en vigueur depuis 2002. Toutefois, s’il offre aux personnes prostituées des droits non négligeables, comme celui de porter plainte contre son employeur, les résultats sont pour l’heure très modestes, dans la mesure où un nombre extrêmement restreint de prostitué(e)s détiennent effectivement un contrat de travail.

légalité des maisons closes, voire du proxénétisme. C’est le cas de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Grèce, de la Lettonie, des Pays-Bas et de la Suisse. La profession de prostitué(e) est ici reconnue par la loi, donnant ainsi droit aux personnes qui l’exercent à une protection sociale.

Dans le cas de l’Allemagne, ce système est en vigueur depuis 2002. Toutefois, s’il offre aux personnes prostituées des droits non négligeables, comme celui de porter plainte contre son employeur, les résultats sont pour l’heure très modestes, dans la mesure où un nombre extrêmement restreint de prostitué(e)s détiennent effectivement un contrat de travail.

samedi 10 avril 2021

Printemps des années quatre-vingt-dix / Autour de Pâques, le 30 mars 1997.

 Alors, les dates de Pâques, fête mobile qui suit le 14e jour de la lune à partir du 21 mars ou aussitôt après ? En 1995, c'était le 16 avril, en 1996 le 7 avril, un an après le 30 mars et en 1998 le 12 avril. Il suffit de taper "Pâques" et on sait de suite : l'internet permet d'accéder aussitôt aux réponses. C'était plus laborieux auparavant. Fallait vouloir. 

Mais c'est bien parce que c'est Pâques que mon père se fait plus présent dans mon souvenir... Certes la tradition mais avec l'acceptation de la modernité avec la religion désormais dévirilisée, passée de dictatoriale à librement consentie, cohabitant avec les autres, l'agnosticisme et l'athéisme. Il nous fit bien une fièvre mystique une paire d'années en affirmant "je vais faire mes Pâques" comme un sursaut vieille France catholique, travail, famille... La religion, une évidence autour de la fête pascale mais apaisée, dans la continuité d'un avant païen, ce quatorzième jour de la lune peut le laisser penser. Pas seulement car d'autres sujets comptent : le temps qu'il fait, le rugby, les gens du village...

1997 

Lettre du 21 mars. 

"... Le temps est toujours au beau fixe, et les températures restent printanières malgré la fraîcheur revenue le matin : 5° seulement à six heures mais 20° dans l'après-midi. C'est assurément moins que les vingt-huit degrés qu'affichait le thermomètre l'autre jour, mais l'entrée du printemps, pour une fois, a été réussie. Reste la question de la sécheresse et des feux de garrigue. Il est certain qu'une averse ferait le plus grand bien..." 

Incroyable ! rien comme photo pour ce match de 1997 ! Autant prendre un témoignage de 1905 ! Wales-v-New-Zealand-1905 wikimedia commons Author Unknown


"... Tu as dû voir comme nous le magnifique match de rugby France-Pays de Galles, qui nous a enthousiasmés et consacré le cinquième Grand Chelem obtenu par l'équipe de France dans le Tournoi des Cinq nations après ceux de 1968, 1977, 1981 et 1987. ce fut un grand moment, et dans la nuit j'ai pu enregistrer l'émission "Troisième mi-temps qui a rappelé tout cela , avec les anciens joueurs..." 

" Samedi 22 mars 1997. Une nouvelle journée printanière s'annonce : le soleil brille de tous ses feux et le thermomètre va monter allègrement. Les 8 degrés de ce matin sont vite oubliés, et la vigne continue à pousser, déjà quelques futurs raisins sont visibles par endroits. Souhaitons qu'il n'y ait pas de gelées et que le vent souffle un peu dans la nuit pour les éviter. L'arbre de Judée du Jardin Public est tout fleuri et les petites feuilles vertes commencent même à y apparaître..." 

"... Monsieur Vinaysse aussi était là-bas (en Côte-d'Ivoire pour sa part, et sa vieille mère répétait qu'il était loin, en Afrique, chez "Rivoire et Carret")"

Lettre du 4 avril 1997. 

"... Ici la terre en aurait présentement bien besoin (de pluie NDLR) car le beau temps printanier persiste chaque jour sauf peut-être aujourd'hui où le ciel reste gris malgré l'annonce par Laurent Romejko (et les autres) d'un soleil radieux. le vent violent prédit, lui, ne manque pas à l'appel, et le cers (baptisé à présent "tramontane") doit atteindre dit-on les 100 km/h en rafales..."

Pâques

"... Le matin à onze heures, j'étais allé à la messe.../... l'église était pleine de monde, avec beaucoup de figures inconnues. C'était le jour aussi de la communion solennelle pour six jeunes tout de blanc vêtus. Où est le temps où on mettait pour la première fois les pantalons longs et le beau costume sombre, pour l'achat duquel la maison Labau de Narbonne, ou bien les "Vêtements René" ou "Conchon-Quinette" offraient la première montre au communiant ? La mienne était bizarre : boîtier nickelé et pas d'aiguilles : une petite fenêtre en léger arc de cercle laissait apparaître le nombre des minutes, et, au-dessus, une autre ouverture, carrée celle-là, indiquait les heures. C'était une "sauteuse", et elle n'a duré bien entendu que quelque temps..."

"... Pour le repas, quartiers d'avocat à point avec des œufs au mimosa, saumon citron-mayonnaise, un excellent gigot avec des frites, les fromages, des choux à la crème nappés de chocolat..." 

Dimanche 6 avril 1997. 


"... 27 degrés sous la véranda. En maillot je suis allé tremper mes pieds dans une eau très froide encore mais c'est bon, dit-on, pour la circulation. L'eau jusqu'aux mollets, j'ai marché un moment. Dans le lointain, les Pyrénées exposaient leurs cimes enneigées tandis que le vent faiblissait progressivement.../... A huit heures moins le quart, il faisait encore 24 degrés. la nuit a été très douce et la comète toujours visible..." 

Lundi 7 avril 1997. 

"... le soleil est encore présent, le ciel étale son plus beau bleu, et la sécheresse risque de s'installer (10 mm au lieu des 160 habituels, d'après la radio, depuis la mi-janvier). La température reste exceptionnellement douce, la vigne verdoie à l'infini. Dans le jardin public, le marronnier d'Inde est en pleine fleur. A St-Pierre le camping est ouvert depuis plus d'une semaine..."  

Fiche wikipedia de ce match France-Galles.




jeudi 8 avril 2021

Printemps des années quatre-vingt-dix / Autour de Pâques, le 7 avril 1996.

Je ne pouvais laisser la fête de Pâques sans rien dire. Ci dessous des extraits d'une lettre datant du 26 mars 1996... Il me semble en avoir déjà exprimé la teneur générale mais cette correspondance ravive le lien avec mon père, et puis, comme disaient nos colonisateurs romains "Bis repetita placent" (Les choses répétées plaisent).

1996

Fleury-d'Aude / Le jardin public en 1972 / diapositive François Dedieu

"Heureusement il faisait beau temps (19 mars NDLR) ce qui est rare en cette période : nous ne pouvons pas nous tirer du vent marin et de cette atmosphère pluvieuse et cela dure depuis des mois. Le jardin public était divisé en deux longitudinalement par un petit ruisseau provenant de sous les marches du grand escalier, contournant le petit monument des deux meules de pierre et se déversant tout à fait au fond. C'était sûrement un ancien et depuis longtemps bouché puits de Bourdier (actuellement quelque part sous la place) qui a débordé pendant de longues journées. A présent on voit moins d'eau dans les vignes et dans l'Etang qui portait si bien son nom, mais aujourd'hui (26 mars NDLR) c'est à nouveau le crachin ou la bruine, et nous ne reconnaissons plus le "pays du soleil". 

"Le 11 mars nous étions invités au coktail d'inauguration de "La Tulipe Noire". J'ai rarement vu une réception aussi réussie.../... La salle est magnifique.../... un foudre devenu une cave bien garnie.../... Sur les murs de vieilles machines à sulfater brillant de tous leurs cuivres.../... dans la cour d'autres objets rappellent le pays du vin. A gauche s'étendait le vaste buffet : tranches de jambon de montagne formant un papillon, rondelles de victuailles disposées de façon à former un écu d'armoiries, innombrables toasts présentés : œufs de poisson noirs et rouges, pâtés fins divers, que sais-je encore et avec un goût parfait. Le premier menu annoncé sera à 98 F, puis 150 F..."

"Le 14 mars un technicien du téléphone originaire du Nord (Boujan au N. de Béziers) est venu nous changer les fils." 

"Depuis le 18, les tarifs postaux ont augmenté : 3 F et non plus 2,80 F. sauf pour les timbres à valeur permanente."

"Avec Hélène et Lilette nous avons évoqué Paul Maffre (1), ton ancien prof de français actuellement Principal à Tulle. Il est allé en Argentine puis à la Terre de feu !"  

(1) Hélène et Lilette faisaient venir une de ces campagnes au fond d'une allée de pins centenaires, magnifiquement située sur le piémont de la Clape ouvert au vent marin où elles tenaient salon, dirons nous, pour des amis qui en parlaient très positivement. Monsieur Maffre, professeur de français-latin-grec... avec sa barbe d’Ésope sinon d'Homère...


mercredi 7 avril 2021

HISTOIRE AU POIL

L'autre jour Laurence " Brocoli " a moqué un candidat pour un " e " prononcé à l'intérieur d'un mot, j'ai oublié le mot sauf qu'on a autant le droit de dire "croquemitaine " que "croqu'mitaine  ", " lendemain " que " lend'main ". 
 
Les_accents_de_la_France Author Pierre et Monique Léon wikimedia commons

Plus marrant aujourd'hui, l'étudiant ingénieur racontant les " eng'lad's " avec ses copains " colocatair's " pour " les poils dans le lav'-vaissel' " !
Les " poils ", reprend Nagui hilare, c'est plutôt après la " douch' ".

L'autre ne comprend pas, il en a toute la tête...

Ping-pong d'incompréhensions... Et finalement s'insinue l'idée qu'il s'agirait peut-être de la poêle à frire !
 
Poêle_à_marrons wikimedia commons Author Szyx (ArseniureDeGallium)

Du latin " patella " issu de " patena " petit plat. Au fil des siècles ils ont eu dit : " poële ", " paele " (Rabelais)" paelle ", " paielle ". Et chez nous autant dire " padeno " ! Sinon tous les dicos précisent " à longue queue " et " tenir la queue de la poêle ", c'est " avoir la haute main sur une affaire "... ne me faites pas dire, ce sont les dicos qui précisent !

Et entre les poêles et les poils, je laisse le fin mot de l'histoire à Marius qui s'exclame, alors que les badauds s'agglutinent autour d'Olive qui vient de tomber et casser un petit poêle à bois :

«... des poils autour d'un con, oui... autant de cons autour d'un poêle ça je n'avais jamais vu ! »