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vendredi 3 mai 2024

JFK (3) le Blanc est coléreux !

mzungu wapeu : le Blanc est méchant... 

1994 : engagés à Mayotte, nous nous retrouvons dans les belles cases de la SIM, la Société Immobilière de Mayotte, sauf que c’est un lotissement blanc, à part. 




1995 : à côté du collège, j’ai obtenu une des quatre maisons en location, toujours pour métropolitains avec les trois autres, en face, plus cossues, de fonction. Blanc toujours mais à taille moins voyante, plus discrètement intégré dans le contexte nounous et bouenis (2) de ménage ; les bardeaux ont besoin de changer. Le principal du collège a demandé si quelqu’un peut loger un contractuel qui ainsi s’épargnerait une paire d’heures d’un trajet incluant la traversée du détroit. Ton épouse est repartie en métropole, tu es seul, tu sais qu’il reste une chambre libre, tu demandes à rejoindre notre cohabitation. Comme pour Abasse (1946-2016), je te dis « esprit d’équipage » sauf que lui le prend mal (« si c’était pour l’argent, tu n’avais qu’à le dire ! »). Je ne comprends pas qu’un déraciné de Madagascar puisse être contre le geste dont il a lui-même bénéficié. En capitaine, seul maître à bord, pas du genre à ergoter, je passe outre. Toi JF, tu ne dis rien, tu ne te formalises pas. Ce sera chouette, pourtant, sous la varangue, le soir, amical après le boulot. Avec les milliers de questions envoyées par papa, nous jouons à Questions pour un Champion... Bon, ça aurait pu... on aurait dit... un mois seulement... Abasse préfère partir ailleurs. Qu’importe, notre bateau garde le cap... tu turbines au café, tu pars conseiller les instits, décontracté, décapoté dans ta Rodéo, faussement dilettante si on te connaît. Le samedi soir, avec René et Georges, nous jouons au tarot. Une fois mais pas aux cartes, j’ai mal réagi parce que tu ne savais pas pour le téflon de la poêle (je te demande pardon, c’est vrai que nous, occidentaux, contrairement aux locaux, plus apaisés, sachant généralement éviter l’affrontement verbal frontal, gardons de l’Histoire une agressivité certaine... Allons, me voici doublement coupable de me dédouaner à y être, une fois encore... Toi tu savais si bien rester ferme mais calme dans la forme, doux presque... Pardon je m’en veux toujours d’avoir été ce “ grand frère ” si imparfait, serait-ce très subjectif de ma part... Le seul indice alors pour ta propension à la chose publique, la création d’un syndicat de locataires de la SIM au sein duquel certains ont eu tôt fait de te pousser vers la présidence. 



(1) Marlène Schiappa, Bruno Lemaire... ministres qui trouvent le temps d’écrire, ministres qui pour faire people livrent du cul plutôt torride, dépassant ce qu’on entend par “ érotisme ”... si c'est dans ce sens que la France avance ?! 

(2) Bweni = dame, madame en shimaoré... dans la pratique, souvent confondue avec “ bonne, bonniche ”.

jeudi 8 avril 2021

Printemps des années quatre-vingt-dix / Autour de Pâques, le 7 avril 1996.

Je ne pouvais laisser la fête de Pâques sans rien dire. Ci dessous des extraits d'une lettre datant du 26 mars 1996... Il me semble en avoir déjà exprimé la teneur générale mais cette correspondance ravive le lien avec mon père, et puis, comme disaient nos colonisateurs romains "Bis repetita placent" (Les choses répétées plaisent).

1996

Fleury-d'Aude / Le jardin public en 1972 / diapositive François Dedieu

"Heureusement il faisait beau temps (19 mars NDLR) ce qui est rare en cette période : nous ne pouvons pas nous tirer du vent marin et de cette atmosphère pluvieuse et cela dure depuis des mois. Le jardin public était divisé en deux longitudinalement par un petit ruisseau provenant de sous les marches du grand escalier, contournant le petit monument des deux meules de pierre et se déversant tout à fait au fond. C'était sûrement un ancien et depuis longtemps bouché puits de Bourdier (actuellement quelque part sous la place) qui a débordé pendant de longues journées. A présent on voit moins d'eau dans les vignes et dans l'Etang qui portait si bien son nom, mais aujourd'hui (26 mars NDLR) c'est à nouveau le crachin ou la bruine, et nous ne reconnaissons plus le "pays du soleil". 

"Le 11 mars nous étions invités au coktail d'inauguration de "La Tulipe Noire". J'ai rarement vu une réception aussi réussie.../... La salle est magnifique.../... un foudre devenu une cave bien garnie.../... Sur les murs de vieilles machines à sulfater brillant de tous leurs cuivres.../... dans la cour d'autres objets rappellent le pays du vin. A gauche s'étendait le vaste buffet : tranches de jambon de montagne formant un papillon, rondelles de victuailles disposées de façon à former un écu d'armoiries, innombrables toasts présentés : œufs de poisson noirs et rouges, pâtés fins divers, que sais-je encore et avec un goût parfait. Le premier menu annoncé sera à 98 F, puis 150 F..."

"Le 14 mars un technicien du téléphone originaire du Nord (Boujan au N. de Béziers) est venu nous changer les fils." 

"Depuis le 18, les tarifs postaux ont augmenté : 3 F et non plus 2,80 F. sauf pour les timbres à valeur permanente."

"Avec Hélène et Lilette nous avons évoqué Paul Maffre (1), ton ancien prof de français actuellement Principal à Tulle. Il est allé en Argentine puis à la Terre de feu !"  

(1) Hélène et Lilette faisaient venir une de ces campagnes au fond d'une allée de pins centenaires, magnifiquement située sur le piémont de la Clape ouvert au vent marin où elles tenaient salon, dirons nous, pour des amis qui en parlaient très positivement. Monsieur Maffre, professeur de français-latin-grec... avec sa barbe d’Ésope sinon d'Homère...


jeudi 11 avril 2019

CHRONIQUE D’UN BOUT DU MONDE / Lettres du village / Mars – avril 1996.

Lettres de mon père depuis Fleury d'Aude. 

11 mars 1996. „Monsieur et madame B. Michel ont le plaisir de vous convier le lundi 11 mars 1996 au cocktail d’inauguration du restaurant „La Tulipe Noire“ à Fleury d’Aude, Place du Ramonétage, en présence des restaurateurs des tables gourmandes.“


16 mars. Mariage de Jean-Luc C.. 

Temps à la pluie pour le carnaval 1986. Diapo François Dedieu.
 19 mars. „... Jour du carnaval des enfants sur la place du Ramonétage. Danses, chants, batailles de confettis, quelques serpentins et boulettes de papier de couleur puis incinération de Carnaval, enfin départ des écoliers par la Rampe de la Terrasse et goûter à l‘école. Heureusement il faisait beau temps, ce qui est rare en cette période : nous ne pouvons ps nous tirer du vent marin et de cette atmosphère pluvieuse et cela dure depuis des mois. Le jardin public était divisé en deux longitudinalement par un petit ruisseau provenant de sous les marches du grand escalier, contournant le petit monument des deux meules de pierre et se déversant tout à fait au fond. C’était sûrement un ancien et depuis longtemps bouché puits de Bourdier (actuellement quelque part sous la place)quia débordé pendant de longues journées. A présent on voit moins d’eau dans les vignes et dans „L’Étang“ qui portait bien son nom, mais aujourd’hui c’est à nouveau le crachin ou la bruine et nous ne reconnaissons plus le „pays du soleil“.  

Rampe de la Terrasse / années 2010. 
 Samedi 23 mars. Repas de L’Âge d’Or (1) préparé par les restauratrices de Saint-Pierre, la nouvelle propriétaire du „Marin’s“ et l’historique „Café-Restaurant de la Plage Bolumar“. Maman a apprécié la compagnie d‘Hélène P. et Lilette A. de Boède. Elles ont parlé de Paul Maffre que tu as eu comme prof de lettres classiques à Victor-Hugo [...] Je ne te parle pas de la „séquence“ de madame P. de la Negly qui avait prêté (?) une de ses magnifiques bagues à un mémère qui ne voulait plus la rendre (!) affirmant qu’elle lui avait été donnée !! Une bague de sept ou 8 millions (Hélène dixit...)


(1)   Détail du menu disponible.