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samedi 22 avril 2023

PLAGE, VILLAGE, encore VIAS.

Vias Mobeye-ÉtéDesVilles Creative Commons Attribution 4.0 International license Auteur Cillou

2022. Si la plage Est dont celle de Farinette chère à monsieur Puel est relativement protégée (huit épis datant de 1983 et trois brise-lames de 2020) c’est la côte Ouest, après le Libron qui subit et se réduit, rongée par les éléments. Un énième réensablement est réalisé par les engins sur une base de gros sacs d’un mètre cube de sable chacun, enterrés dessous (3000 m3 pris dans l’ancien grau du Libron). En complément, la pose dans l’eau, de 900 m de filets atténuateurs de houle, a été autorisée par la Préfecture.

 

Vias Église _St-Jean_Baptiste  Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Fagairolles 34

VIAS. Les moellons en basalte de l’église St-Jean-Baptiste, les vestiges des remparts (la limite du vieux village maintenant que la population a plus que doublé depuis 1962), témoignent de ces volcans qui fleurirent il y a seulement 500 ou 800 mille ans...

Ce qui frappe aussi est cet acharnement à rester alors que la proximité de la mer, quand elle n’apportait pas la peste, la bubonique sinon le choléra, accablait la population à cause du paludisme. Ce qui a valu aux gens de bien des localités littorales, le triste sobriquet remontant à ces temps rudes, de « ventres bleus » ; c’est le cas à Vendres, Portiragnes, Vias, Frontignan, Mauguio, Aigues-Mortes...    

dimanche 29 octobre 2017

FLEURY N’ÉCHAPPE PAS AU CHOLÉRA / Fleury vers 1850.

Les données suivantes ont été rassemblées par Monique Pédrola qui a ses racines à Fleury, dans le "quartier haut", au pied du coteau de Caboujolette. 
  

Comparée aux deux années qui précèdent et aux deux qui suivent (1), 1854 dénote bien pour sa surmortalité.  
Commune de Fleury d'Aude, décès de 1852 à 1856 :
  • 1852 : 28 décès
  • 1853 : 26     "
  • 1854 : 91     "
  • 1855 : 37     "
  • 1856 : 22     "
Année 1854 mois par mois :
  • Janvier............2 décès
  • Février ...........0
  • Mars ..............0
  • Avril ..............1
  • Mai ................1
  • Juin ................2
  • Juillet .............8
  • Aout ...............9
  • Septembre.....61
  • Octobre ..........3
  • Novembre.......4
  • Décembre........0
Le plus gros de l'épidémie commence le 28 août :
  • 28 Août............ 1 décès
  • 29      " .............2
  • 30      " .............2
  • 31      " .............1
  • 01 Septembre...2
  • 02        "         ...2
  • 03        "   .......  2
  • 04        "  ........  8
  • 05        "  ..........5
  • 06        " ...........6
  • 07        " ...........2
  • 08        " ...........5
  • 09        " ...........3
  • 10        " ...........3
  • 11        " ...........4
  • 12        " ...........4
  • 13        " ...........3
  • 14        " ...........2
  • 15        " ...........4
  • 16        " ...........1
  • 17        " ...........1
  • 18        " ...........0
  • 19        " ...........1
  • 20        " ...........0
  • 21        " ...........1
  • Ensuite un décès le 25 et un autre le 29 septembre.
(1) décompte statistiquement pertinent. 

Note moins déprimante : c'est en 1820 que Fleury a eu ses triplés, un évènement au village ! 

Crédit photo : carte postale années 1970 - 1980

LE CHOLERA, PUISQU'IL FAUT L'APPELER PAR SON NOM... / France, Midi...

"Un mal qui répand la terreur..." Si La Fontaine a travaillé le thème de la peste chez les courtisans du grand roi, il ne pouvait le faire avec le choléra. Ce terrible mal, en effet, endémique de l'Inde depuis la haute antiquité n'est arrivé en Europe qu'à partir de 1817. Terrible, vidant les malades en quelques heures (1), il provoque une cyanose terrifiante restée dans l'expression courante "une peur bleue".
La France fut touchée en 1832 par la deuxième pandémie (1829-1837) puis par la troisième (1840-1860).
 

A l'été de 1853, la maladie est arrivée par les ports de la Baltique et de la Mer du Nord. Elle gagne Paris en avril et mai 1854. A partir de ce même mois de juin, le mal fait tache d'huile entre Paris et l'Alsace (Meuse, Aube, Yonne, Côte-d'Or), favorisé par la nouvelle voie ferrée Paris-Strasbourg,  tandis qu'un autre foyer irradie depuis la côte méditerranéenne vers les Alpes, la bordure méridionale du Massif-Central (Aveyron, Tarn et jusqu'au Lot), les Pyrénées, Perpignan et le Roussillon, la Haute-Garonne et surtout l'Ariège.

Concernant notre Midi, on doit ce foyer infectieux aux 30.000 soldats descendus s'embarquer vers les Dardanelles et la Crimée (guerre contre la Russie). 
Le département de l'Ariège a payé un lourd tribut au choléra (surmortalité de 366 % !). D'abord, la montagne ne pouvant nourrir une population en excès, le pays a compté de nombreux colporteurs et autres montreurs d'ours partis courir les routes. Une situation aggravée par la disette due à la maladie de la pomme de terre en 1846. Les saisonniers aussi, partis moissonner (2) dans les plaines qui, retournant chez eux pour rentrer le seigle, amenaient la contagion.
  

Fleury n'a pas été épargné, les décès de l'année 1854 en attestent. Dans le cadre plus resserré du village, considérons maintenant les chiffres rassemblés par Monique Pédrola, d'une famille pérignanaise et qui est à l'origine de la rédaction de cet épisode historique. (à suivre)         

(1) diarrhée aqueuse brutale (de quelques heures à quelques jours), vomissements, déshydratation aigüe (4 à 20 litres perdus/jour).
" Filippo Pacini, né le à Pistoia, Toscane, mort le à Florence, était un anatomiste italien, devenu célèbre après sa mort pour avoir isolé le bacille du choléra (Vibrio cholerae) en 1854, une trentaine d'années avant que Robert Koch ne refît cette découverte avec un beaucoup plus grand succès dans l'opinion." Wikipedia. 
(2) avant les Espagnols, ils sont les "Mountagnols" qui descendront pour les vendanges quand la vigne s'imposera. 
Crédit photos commons wikimedia 
1. Choléra de 1832. Author Nass, Lucien, b. 1874.
2. Couverture du Petit Journal 1912.

Sources : wikipedia

http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1978_num_33_1_293912# 
(Patrice Bourdelais, Michel Demonet, Jean-Yves Raulot)

https://etudessorguaises.fr/index.php/economie/232-une-peur-bleue-epidemie-de-cholera-en-1854