"Un
mal qui répand la terreur..." Si La Fontaine a travaillé le thème de la
peste chez les courtisans du grand roi, il ne pouvait le faire avec le
choléra. Ce terrible mal, en effet, endémique de l'Inde depuis la haute
antiquité n'est arrivé en Europe qu'à partir de 1817. Terrible, vidant les
malades en quelques heures (1), il provoque une cyanose terrifiante restée
dans l'expression courante "une peur bleue".
A
l'été de 1853, la maladie est arrivée par les ports de la Baltique et de la
Mer du Nord. Elle gagne Paris en avril et mai 1854. A partir de ce même
mois de juin, le mal fait tache d'huile entre Paris et l'Alsace (Meuse,
Aube, Yonne, Côte-d'Or), favorisé par la nouvelle voie ferrée Paris-Strasbourg, tandis
qu'un autre foyer irradie depuis la côte méditerranéenne vers les Alpes,
la bordure méridionale du Massif-Central (Aveyron, Tarn et jusqu'au
Lot), les Pyrénées, Perpignan et le Roussillon, la Haute-Garonne et
surtout l'Ariège.
Concernant notre Midi,
on doit ce foyer infectieux aux 30.000 soldats descendus s'embarquer
vers les Dardanelles et la Crimée (guerre contre la Russie).
Le département de l'Ariège a payé un lourd tribut au choléra (surmortalité de 366 % !). D'abord, la montagne ne pouvant nourrir une population en excès, le pays a compté de nombreux colporteurs et autres montreurs d'ours partis courir les routes. Une situation aggravée par la disette due à la maladie de la pomme de terre en 1846. Les saisonniers aussi, partis moissonner (2) dans les plaines qui, retournant chez eux pour rentrer le seigle, amenaient la contagion.
Le département de l'Ariège a payé un lourd tribut au choléra (surmortalité de 366 % !). D'abord, la montagne ne pouvant nourrir une population en excès, le pays a compté de nombreux colporteurs et autres montreurs d'ours partis courir les routes. Une situation aggravée par la disette due à la maladie de la pomme de terre en 1846. Les saisonniers aussi, partis moissonner (2) dans les plaines qui, retournant chez eux pour rentrer le seigle, amenaient la contagion.
Fleury n'a pas été épargné, les décès de l'année 1854 en attestent. Dans le cadre plus resserré du village, considérons maintenant les chiffres rassemblés par Monique Pédrola, d'une famille pérignanaise et qui est à l'origine de la rédaction de cet épisode historique. (à suivre)
(1) diarrhée aqueuse brutale (de quelques heures à quelques jours), vomissements, déshydratation aigüe (4 à 20 litres perdus/jour).
" Filippo Pacini, né le à Pistoia, Toscane, mort le à Florence, était un anatomiste italien, devenu célèbre après sa mort pour avoir isolé le bacille du choléra (Vibrio cholerae) en 1854, une trentaine d'années avant que Robert Koch ne refît cette découverte avec un beaucoup plus grand succès dans l'opinion." Wikipedia.
(2) avant les Espagnols, ils sont les "Mountagnols" qui descendront pour les vendanges quand la vigne s'imposera.
Crédit photos commons wikimedia
1. Choléra de 1832. Author
Nass, Lucien, b. 1874.
2. Couverture du Petit Journal 1912.
Sources : wikipedia
http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1978_num_33_1_293912#
(Patrice Bourdelais, Michel Demonet, Jean-Yves Raulot)
https://etudessorguaises.fr/index.php/economie/232-une-peur-bleue-epidemie-de-cholera-en-1854
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