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mardi 29 août 2023

LE-GRAU-DU-ROI.

Bien que le Rhône forme la limite administrative, le repère géographique par excellence, avec Nîmes à l’intérieur des terres, Le-Grau-du-Roi, Aigues-Mortes sont déjà dans l’aire provençale.

Avec la station balnéaire du Grau-du-Roi, nous passons de l’Hérault au Gard.

En gros, là où, à la latitude de Montpellier, la géographie vient plaider pour Charles Trénet qui aurait pu honorer en particulier « son » Golfe du Lion plutôt que de diluer son sentiment pour « ...les golfes clairs... », sous l’appellation de mon point de vue impropre de « golfe », sont-ce des baies ? des anses ? des culs-de sac marins ? Le fait est que bien que ne pouvant se comparer en aucune façon au Golfe ouvert du Lion, les cartes témoignent du ridicule induit par les appellations « Golfe d’Aigues-Mortes », « Golfe des Saintes-Maries ou de Beauduc », qui plus est sur une côte dépendant entièrement du pouvoir des eaux, tant celles du delta du Rhône, à l'ouest, gagnant sur la mer que celles des courants marins à l’effet contraire. Pour celui d’Aigues-Mortes, la raison historique prévaudrait puisque c’est de cet unique port royal (théorique car déjà dans les terres) que Louis IX embarqua lors des Croisades et que Le-Grau-du-Roi, bien que lié à Henri IV, n’existe en tant que commune que depuis 1879. Concernant Beauduc, demeure le mystère... Anonymes presque, ces golfes ne pouvant répondre aux critères qui font la renommée de baies incomparables... Guanabara, Along, Diego... trop ouverts, golfes sans la célébrité liée à ceux de Napoli ou de Salerno... mais non sans charme... au moins reconnaissons leur ce mérite. Il est vrai que certaines bizarreries plus marquantes jalonnent la géographie, dont le nom des cours d’eau « usurpés » malgré la longueur ou le débit, c'est le cas notamment de la Seine, de la Saône, pour rester dans l'hexagone.    

Le Grau : au début étaient des cabanes de pêcheurs aiguemortains avant qu’un grau naturel ne vienne crever le cordon de sable plus à l’ouest du débouché initial d’Aigues-Mortes. Malgré les aménagements touristiques suite au plan Racine, la localité a su garder son cachet camarguais. 

photo autorisée Auteur Hyppolyte de saint-Rambert


Les images cartes postales du Grau-du-Roi sont celles du chenal maritime du Vidourle avec un bateau de pêche, chalutier ou thonier, sinon une passe de jouteurs. Au second plan, le quai, puis, derrière, le phare qui, faute d’avoir gardé la haute main sur les bateaux au large, chaperonne toujours ses abords. (à suivre)

vendredi 25 août 2023

LA GRANDE-MOTTE.

Du haut de ces pyramides, un demi-siècle me contemple ! L’inverse plutôt, non ? puisque, né en 1950, c'est d'en bas que j'apprécie cette station balnéaire, plus jeune que moi, sortie des sables en dix ans. Ces pyramides, nous les devons à l’architecte Jean Balladur (1924-2002) (cousin de l’homme politique, comme lui né à Izmir en Turquie), dans le cadre du plan Racine, destiné, dans les années 60, à développer le tourisme de masse sur une côte alors infestée de moustiques. Ici, on passe de 10.000 habitants habituels à 120.000 résidents en été.

Bien sûr, toute nouveauté ne s’attire pas que des compliments. Que n’a dit le Français, rouspéteur, détracteur, moqueur, jamais content, têtu, rétif au changement qu’il soit ou non positif mais si prompt et moutonnier à rentrer dans le rang puis à collaborer, toute honte bue ? Goguenard, notre franchouillard a vite lâché « La Grande-Moche », « un projet pour les couillons » comme à propos de ceux qui achetaient au bord de la mer alors infesté de moustiques ! Les couillons d’hier ne sont pas ceux qu'on moquait ! 

La Grande-Motte 2014 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Author BlueBreezeWiki

La Grande-Motte sortie de terre, des sables, sortie de rien... Du béton ! sauf que depuis, les arbres, la verdure souvent au bénéfice des piétons, des cyclistes, couvrent 70 % de la surface. Du béton sauf qu’à bien y regarder, chaque unité de logement possède son balcon, sa terrasse-jardin, son point de vue ; la variété est partout : à l’Est, les formes droites, raides figurant le masculin avec des triangles pour les voiles des bateaux, à l’Ouest, les bâtiments se parent, au contraire, de courbes féminines ; ici ces appendices coulés dans le même moule représentent bien le nez du Général ; non loin, les baies font penser à chacune des moitiés de lunettes de soleil, là-bas les balcons alternent les hauts et les bas d’un bikini...  

La Grande Motte 2004 GNU Free Documentation License, Auteur Alain Caraco et french Wikipedia

La ville s’articule autour de la Place des Trois Pouvoirs : la mairie, l’église, l’agora pour l’espace libre où un labyrinthe se veut symbole de la vie. Passe pour un labyrinthe dont on connaît l’issue...

Si les temps historiques se sont toujours accompagnés de la création de villes nouvelles et que cela devrait continuer avec déjà des villes du futur (un mal nécessaire ?), trois d’entre elles (exemptes de toute défiance) marquent par leur originalité architecturale : Chandigarh en Inde de Charles-Édouard Le Corbusier (1887-1965), Brasilia d’Oscar Niemeyer (1907-2012), La-Grande-Motte de Jean Balladur (1924-2002).  

« La-Grande-Moche » se décline aussi en « La-Grande-Mode », ce que les prix confirment quand, en bord de mer, les prix atteignent 10.000 euros du mètre carré !   

La Grande-Motte s’est muée en dehors de l’été, grâce à ses milliers de logements vides, en résidence d’étudiants « campus de la mer » (années 2000), mais il a fallu adapter, notamment en prévoyant le chauffage. 

mardi 22 août 2023

UNE CABANE à l’Étang, Gaston Baissette

Gaston Baissette (1901-1977) (1). Du médecin-écrivain prolifique, nous aurons à parler de « Ces Grappes de ma Vigne » (SUD, C’EST ÇA tome 4). Sa poésie, ses romans nous ramènent souvent dans cette région de Mauguio avec l’Étang-de-l’Or en tant que centre d’intérêt. L’étang, ses roseaux, ses oiseaux, ses poissons, tout dépend de la force des éléments, d’une nature dans laquelle s’inscrit une catégorie d’humains tenant à la vivre de l’intérieur plutôt que de la prendre de haut. Cela résume la finalité de la cabane au bord de l’étang même si, à l’origine, c’était pour en vivre, en tirer profit. 

Etang_de_l'or 2009 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license Auteur Frachet

Le chasseur, le pêcheur, le faucheur de roseaux, l’amoureux de la nature, l’inconditionnel libre au point de ne jamais mentionner les nuées de moustiques, apprécient cette parenthèse, cette pause voulue dans la course dite au progrès. Gaston qui passait ses vacances au pays des grands-parents a vécu une enfance charmée par ce milieu, jusqu’à se lier avec les hommes des cabanes afin de s’initier à l’étang, afin de mieux en comprendre la vie, mieux en faire partie. Les levers, couchers de soleil, la marmite de poissons puis les histoires autour du feu le soir. Les virées à la rame, sinon à terre par de longs détours vers d’autres cabanes où sèchent des filets, des nasses, les treuils en bois passé au savon noir de la pêche au globe.  

Incidence aussi indirecte que hors sujet : les Melgoriens surnommés « manjo granoulhos » (à Fleury on dit plutôt « granhiotos ») entendent-ils encore le chant des grenouilles ? Faisaient-elles partie des prises de toute une population de pêcheurs dispersée sur les bords de l’étang (Cabanes du Salaison, des Pointes, chères à Gaston Baissette ? Il me semble avoir entendu mon dernier concert de batraciens, fin des années 70, au Paty-de-la-Trinité, en Camargue (2). Et en 2021, en suivant le dernier affluent rive droite de l’Aude, notre cher Ruisseau du Bouquet, vertes ou rousses, c’est à peine si trois ploufs attestaient de leur survie incertaine. Ne me reste plus que la maigre consolation de pointer du doigt sur la carte, tel l’explorateur se concentrant sur le but de sa quête, un secteur de l’étang de la Matte, en bas de Lespignan, un de ces réservoirs (avec Capestang et Vendres) qui font ce qu’ils peuvent pour épancher les crues aussi terribles que soudaines de l’Aude, non loin du quadripoint Nissan-Lespignan-Fleury-Salles, « Cantogragnotos » ! Oh le joli nom qui en dit tant sur ce coin de nature... ou qui en disait... faudra aller voir !     

(1) Auteur, entre autres ouvrages, de « L’Étang de l’Or » 1946, « Ces Grappes de ma Vigne » 1956, « Le Soleil de Maguelone » 1964...

(2) Dans les rizières aux abords du Petit-Rhône ors d’une remontée vers Lyon, à la fin des vacances de Pâques (fin des années 70).

dimanche 20 août 2023

MAUGUIO ET L’ÉTANG DE L’OR.

Mauguio, Melguiel, Melgoriennes, Melgoriens, noms sinon qualificatifs plongeant loin dans l’Histoire pour un même endroit et ses gens ; pays de l’Or... étang de l’Or a priori pour un de ces couchers enflammé de soleil annonçant du vent, pourtant pour signaler que le seigneur de Melgueil était autorisé à frapper monnaie (le sol melgoire, le Malgoires vers 1200, cité dans la Croisade des Albigeois [encore dit « denier melgorien »]). Un temps où tout cet Étang de l’Or appartenait à Mauguio, dont les fermes de la Petite et de la Grande-Motte, cette dernière étant une dune culminant à cinq mètres d’altitude (une « ferme », d'une dénomination peu employée dans un pays de « mas » et « mazets »). 

Mauguio-Routes-Hydro 2021 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Rolland 45

Le territoire tranche, par son étendue, avec le voisinage (Pérols, Lattes...), une aire pourtant écornée en faveur des créations : Baillargues, Palavas, Saint-Aunès (village de Dubout), La Grande-Motte (1974). Ces épisodes ne sont pas sans corrélation avec le lien que Mauguio renforce avec sa station balnéaire de Carnon-Plage, en prenant soin, dans la communication municipale,  de mentionner « Mauguio-Carnon », ainsi que le flou sur un code postal que certains auraient souhaité unique pour Mauguio et Carnon. L’est-il ou non depuis 2018 ? une question qui n’a rien d’anodin non plus. Affaire à suivre... d’autant plus qu’une histoire de stationnement payant à Carnon (35 € les 5 heures ! / Midi-Libre, mai 2023) cristallise toute une opposition.

Un constat qui dénote alors que la rivalité Mauguio-Montpellier avait de sympathique l’opposition à l’emprise mégalo du potentat local, Frêche... En point culminant ce documentaire sur ce roitelet régional, paternaliste, filmé dont une séquence, au réveil alors que sa cour, coite et ayant peut-être dormi à proximité, lui a servi le petit déjeuner ainsi que les quotidiens locaux... Tout à sa dévotion, les flagorneurs parlaient bas afin de ne pas déranger le maître... Et quelle honte ce cynisme, cette indécence extrême jusqu’à rendre public avec des images un culte de la personnalité marqué, pour le moins issu d’un socialisme abâtardi (à l’époque le PS, s’il a marqué sa réprobation, n’est jamais allé jusqu’au clash contre Frêche). Nous reviendrons, avec une analyse obligée sur ce qui fut l’affaire de la Bulle de Fleury, sur cet aspect affligeant qui commença à saper la légitimité sociale de cette grande écurie politique se satisfaisant finalement du partage du pouvoir avec l’UMP... Une fois toi, une fois moi, pour enchérir avec un Sarkozy de toutes les trahisons (Libye, référendum, Grenelle de l’environnement...), pour rester seulement et injustement dans la médiocrité avec un « Moi, président... » paradoxal sur l’immigration, le maintien de l’ordre mais finalement rejeté pour avoir voulu n’être que normal... Les sommets sont atteints avec Macron, le roi républicain, cheval de Troie d’un capitalisme d’autant plus impudent qu’il est sur le point de défaillir, menteur assumé collé à un trône que les marionnettistes manipulent à loisir au nom des 28 % seulement d’électeurs de première intention... Que valent l’honneur, la parole de nos jours ? laissez-moi rire... Jean Guéhenno ne disait-il pas, concernant la Grande Guerre, que la pauvreté menait plus sûrement à la mort qu’un seul des millions de Rothschild ? Et après Pompidou ou Emmanuelli, le peuple se fourvoie encore avec un Macron machiavélique dans sa montée puis sa gestion, vieux suppôt des milliards établis ! On voit ce qu’il en est de la France à force de « se payer sur la bête »... petit à petit dépouillée par des politiques libéralo-mondialistes, pour le dire avec l’impudicité bravache de malfaisants qui n’ont même pas honte d’avoir détruit la santé, l’éducation, la justice, la défense, l’économie, l’écologie, incapables qu’ils sont de protéger la population... France, la femme malade de l’Europe qui ne dit mot sur l’Espagne mettant les riches à contribution, qui pique l’Italie faute d’oser avec l’Allemagne, qui fait mine de se frotter à Poutine, de parler au Monde en allant en Chine mais qui, là où elle pourrait se faire entendre, se laisse bafouer par une grande puissance comme les Comores... 

Mauguio_fontaine 2013 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Fagairolles 34

Nous retrouvions un peu de ce malaise « bonapartiste » dans l’emprise locale du pouvoir frêchois même si le vent médiatique s’est bien gardé d’en relativiser la réalité en parlant de la sécession, contre Montpellier, des Pays de l’Or rejoints plus tard par Palavas.

Nous retrouvons de cette façon boboïsante déconnectée dans la gestion du maire de Montpellier, rappelant Hidalgo, madame 1,75 % à la présidentielle 2022 sinon le crépuscule d’une écurie politique malgré le succès de Delga à la tête de la super-région.

Pour rafraîchir une actualité glauque, grâce à Gaston Baissette, un panorama nature sur l’Étang-de-l’Or.

vendredi 18 août 2023

Étangs palavasiens, PALAVAS-les-Flots

 

Monument « L’Espoir Palavas-les-Flots, 2018 license CC BY-SA 4.0 Auteur Anthony Levrot

Issue du démembrement des voisins, la commune date de 1850.

Un site qui vous en met plein la page... mais du vent surtout, de prime abord. Même si la ville expose une offre culturelle (cinéma, conférences sur la philosophie, les Trente Glorieuses... rien sur son histoire, son économie... (les concepteurs se reposent-ils sur Wikipedia ?). Non, ce n’est qu’une première impression : une autre page parle néanmoins du marché aux légumes cultivés à Mauguio, aux produits régionaux et de la vente du poisson frais par les pêcheurs à 8h 30 suite à l’arrivée des bateaux ; un nom est mis sur la redoute militaire du Grau de Ballestras destinée à protéger les maritimes des pirates (XVIIIe s.). Rien sur le Petit Train de Montpellier à Palavas pourtant en fonction sur près d’un siècle (1872-1968) et si célèbre grâce aux caricatures d’Albert Dubout (1905-1976). Pardon, un chapitre « Immersion Palavasienne » évoque Dubout mais une incitation seulement à prendre le petit train-tracteur pour un petit tour de la ville. N’existe-t-il pas un musée du Train à Palavas depuis 1996 ? Pourquoi taire qu’en 1974 la municipalité a inauguré l’Avenue de la Gare Albert Dubout ? Pourquoi ne rien dire du musée Albert Dubout pourtant inauguré dans la redoute de Ballestras, le 14 juillet 1992 ? A qui la promotion de la ville a-t-elle été confiée ? et les responsables n’ont-ils rien de local ? Sont-ils sans Mémoire ? Cela n’est pas sans rappeler la promotion de Saint-Pierre-la Mer Côte Indigo, avec un commentaire parlant pointu... Et ces présentateurs présentatrices au journal de la télé régionale ? Va donc pour la « tramontan’ » et cette pique « en terrain conquis », serait-elle aussi maladroite qu’inconsciente ! Pour Palavas, on retrouve Dubout certes, le maire ayant publié un livre sur l’histoire de sa ville en 2013... Disons que ma partialité, bien que fondée sur un racisme historique, vient d’un saucissonnage intempestif des sites à tiroirs plus axés sur ce que le tourisme peut rapporter à la ville que l’inverse... 

Monument_«_Le_Pêcheur_de_Palavas_»2018 license CC BY-SA 4.0 Auteur Anthony Levrot

LE PETIT TRAIN DE PALAVAS. 

Locomotive_musée_du_train Palavas 2015 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Sacamol

À la fin du XIXe siècle, la mer à une dizaine de kilomètres, l’enthousiasme pour le chemin de fer et seulement un chemin de terre à disposition amenèrent à la création de la ligne Montpellier-Palavas-les-Flots (inaugurée en 1872 après trois ans de travaux).

La ligne partait du haut de la Place de la Comédie (gare de l’Esplanade). Chaque rame habituellement de neuf voitures comportait trois classes (1ère, 2nde, chasseurs et chiens) ainsi qu’un fourgon à bagages.

À la fin du XXe siècle, l’enthousiasme pour la bagnole, le pétrole et la route plus que le prétexte économique et malgré le mécontentement général, amenèrent la fin du Petit train en 1968, après 96 ans de service et une soixantaine de millions de passagers transportés.

Les transitions brutales sont douloureuses, pour ceux qui ont connu leurs chéries grâce au train, pour les ballots de sagnes pour les chaumes, pour les grands paniers de poissons sur la tête des femmes parties à Montpellier, vendre la pêche des hommes et les protestations parce que le car complet ne s’arrête pas, de ces dames à tabliers que Dubout aurait croquées, avec ses mines hilares, les moustaches, les gros ventres aux nez pointus, les femmes joufflues de partout. La locomotive 81 aux abords d’un rond-point, les voitures rachetées par des chemins de fer touristiques (Gironde, Lande, Alsace), la loco 70 au musée du Petit train à Palavas...  

Albert Dubout_-_le_code_de_la_route Creative Commons CC0 1.0 Universal Public Domain Dedication

mercredi 16 août 2023

Les étangs palavasiens 3. LATTES, PÉROLS, CARNON-Plage

 LATTES

Au Moyen-Âge, Lattes est le port de Montpellier sans lequel la ville n’aurait arrêté de prospérer entre les XIIe et XVe siècles grâce notamment à Jacques Cœur, lâchement abandonné (comme le fut Jeanne-d’Arc) par Charles VII, un roi cynique, ingrat, oublieux de son royaume croupion de « petit roi de Bourges » (le problème est que la gentillesse fait perdre à tous les coups). Lattes avec Port Ariane, un port fluvial sur le Lez, à 5,5 kilomètres du Canal du Rhône à Sète qui double, en les coupant, les étangs, Lattes à 7 kilomètres de l’embouchure à Palavas. Ce port est fermé par des portes en fer si les crues combinées du Lez et de la Mosson menacent, ce qui n’empêcherait pas la mort de plusieurs centaines de personnes tant la zone est exposée (cinq fois en état de catastrophe naturelle [1982-2000], neuf fois depuis [2001-2021]). 

Chemins_de_fer_de_l'Hérault_-_Lattes_gare_et_sémaphore 1960 licence multiple GFDL et toutes les CC-BY-SA Collection Musée du Train de Palavas-les-Flots

Lattes, concernant la famille élargie, c’est Marie-Josée, une cousine par alliance morte à 57 ans du cancer du sein avec, collatéralement, le problème de la réversion de la moitié d’une pension à un ex-conjoint, encore une fois, un problème d’incompatibilité du droit et de la morale.

PÉROLS 

Perols_mairie 2019 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Gregdur

Un gros bourg mais à l’origine un village lié aux poissons de l’étang, anguilles et muges. La vie rude d’un petit peuple accablé d’impôts et à peine autorisé à vivre dans des cabanes de pêcheurs. Ensuite la vigne, des progrès, même peu rapides, dans le niveau de vie, une tradition taurine festive aux beaux jours. Une population où les exilés du franquisme puis ceux de l’Algérie ont participé tant dans les vignes que les maraîchages (aujourd’hui la cave coopérative est fermée, les pavillons ont pris la place des vignes).  

CARNON-Plage 

Carnon_Port_et_canal 2009 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license Auteur Frachet

Carnon est la station balnéaire de Mauguio. Si la grande commune du secteur se présente sous l’étiquette « Mauguio-Carnon », cela n’empêche pas certains de demander « l’indépendance », un cas de figure récurrent le long du golfe clair, ayant ou non abouti (Carnon, Valras, Saint-Pierre-la-Mer, Narbonne-Plage...). À boire et à manger comme on l’exprime trivialement, les stations balnéaires, du Grau-du-Roi à Cerbère, bien que considérées riches, étaient celles où les impôts étaient les plus élevés. 

Moralité une : le tourisme ne rapporte pas à tout le monde et coûte aussi... 

Moralité deux : pour vivre heureux vivons cachés... 

Moralité trois : rien n’est monolithique, tout se discute...     

samedi 12 août 2023

Les étangs palavasiens, Vic, Mireval.

 D’une lagune unique à une guirlande d’étangs (plus de dix en comptant les secondaires suite aux sédiments du Lez, de la Mosson et aux aménagements anthropiques (canal du Rhône à Sète, routes, digues). Gérés par le Conservatoire du Littoral, bien que voisins de l’importante aire urbaine de Montpellier, étangs et zones humides présentent une richesse biologique remarquable, tant concernant la faune que la flore. 

Les_Aresquiers_,_Frontignan,_Hérault  2013 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Auteur Christian Ferrer
  

Si les salines ont été abandonnées, la protection permet aussi à d’autres activités de perdurer : la pêche, la chasse, la coupe des sénils (roselières pour le chaume) et la viticulture aux abords.

Depuis l’étang d’Ingril et Frontignan, sont concernées les localités de Vic-la-Gardiole, de Mireval, de Villeneuve-les Maguelone, de Lattes, Pérols, Carnon et Palavas.

VIC-LA-GARDIOLE

Où le cross scolaire nous amena, en 1967, dans le joli bois des Aresquiers, un des sites d’un patrimoine naturel remarquable. La commune ne possède pas de plages (Frontignan, Villeneuve-les Maguelone) ; de même, le muscat est sous les appellations voisines de Frontignan au sud, de Mireval au nord.

Au sein du village médiéval, l’église romane Sainte-Léocadie (XIIe s.) a été fortifiée à l’origine pour servir de refuge aux habitants. De dehors, elle présente de puissants contreforts, des mâchicoulis et remparts qui en font une forteresse aux murs épais de deux mètres. Quand on sait qu’à côté, un autre édifice d’importance a été ravagé, on présume que le village de «Vic-la-Gardiole » et non plus de « Vic-les-Étangs » jadis peu appréciés pour la santé, a eu à résister (une citerne était aménagée dans l’église). 

VignobleMireval 2011 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Auteur Sacamol

MIREVAL pour son muscat.

Village avec des vestiges médiévaux dont des murs monumentaux (l’église datant de 1901 a été construite entre trois des quatre tours d’angle. Restent deux portes fortifiées dites « de Montpellier » et « d’amont ».

Au XIXe siècle, la route de Sète, le chemin de fer, l’essor de la vigne multiplient la population qui va s’installer au-delà des remparts et fossés devenus boulevards circulaires. 

mercredi 3 mai 2023

LA VILLA LAURENS

Quand il n’y en a plus, il y en a encore comme disait l’autre !

Lorsque le train quitte la gare, la vue s’ouvre d’un coup sur un canal qu’on croit du Midi. Ensuite, avant l’Hérault et le déversoir d’eau étincelante presque irréelle sous le soleil méditerranéen, là, sous les voies, dans un cadre verdoyant, apparaît un bâtiment remarquable par sa taille. Le quant à soi du voyageur ne s’embarrassant pas de la réalité qui lui échappe pense à un centre de gestion du canal, à des bureaux de techniciens. Ce n’est que récemment, seulement au bout de longs travaux de réhabilitation, comme si on ne voulait dévoiler qu’un projet une fois achevé que ceux qui savaient ont bien voulu le dire.

La villa Laurens, il est vrai affublée du logo « château » sur la carte IGN, rappelant les maisons des esclavagistes d’" Autant en emporte le vent ", a été construite à partir de 1898 par un riche héritier collectionneur, Emmanuel Laurens (1873-1959). Art nouveau, néo-grec, égyptomania, orientalisme, autant de courants modernes et seulement ouverts à qui dispose de la richesse permettant de décréter, d’encourager le beau, de le confisquer aussi, aux yeux de tout le monde... de ce point de vue, le destin de Vincent van Gogh, souvent, m'interpelle. 

Le père n’est qu’ingénieur mais l’héritage d’un baron, cousin de loin, tombe. Sur ce coin appelé « Belle Isle », va s’édifier cette villa où les dépenses fastueuses en architecture, en décors de peintures, en faïences, vitraux, meubles, expriment un art de vivre réservé aux richards : voyages exotiques, collections rares, rencontres d’artistes, mondanités de caste, soirées.

Bien que propriétaire d’une villa du même genre à Boulouris sur la Côte d’Azur, Laurens en arrive à vendre son château d’Agde en viager. Souillée par des gravures et dessins dus à l’occupant teuton, la villa tombe à l’abandon. On ne sait pas ce qu’est devenu le bénéficiaire du viager. 

Agde Hérault River Agde under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. auteur Christian ferrer 2013

En 1994, la ville rachète la villa, le château Laurens. Après 11 millions mis dans la restauration, elle devrait ouvrir au public en ce moment (avril 2023).

Providence, adversité... au moins l’échéance de la mort nous met-elle à égalité... tant que les riches, si on les laisse faire, ne trouvent pas le moyen de durer sur notre dos...  

(merci à Annie qui m'a mis sur la voie)

dimanche 23 avril 2023

NOS CLASSES AVANT. La polycopieuse.

Automatic_Cyclostyle_French_ad_OM domaine public wikimedia commons
Pas si antiques, les nôtres, plus pratiques, maniables mais plus proches par le fonctionnement de celle-ci que des photocopieuses actuelles. 

L’association, la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) a utilisé une polycopieuse à alcool pour publier un journal sur la vie de la commune.

Avec les moyens actuels, ils ont numérisé deux numéros de  « MON VIAS » 1972, une publication alors offerte aux trois jeunes gens devant assumer leur temps sous le drapeau, le service militaire.

Figurent aussi les naissances, les décès, le cochon gagné au loto par Barthélémy Galibert dit « Mimi » (1905-1976) ainsi que le fémur cassé d’Isabelle, en descendant du train. Le bulletin indique aussi les épiciers, le poste d’essence de service par roulement, le dimanche. 

Un_fourgon_Citroën_Type_H_(4) Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license. Auteur Jean-Pierre Bazard

vélomoteur Mobylette Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license Auteur A1AA1A

« Vends fourgon HY 72 surélevé de 1965 ; vends vélomoteur marque MOBYLETTE » : des petites annonces sans plus de précisions mais à une époque où tout le monde se connaît. Un mot sur le mauvais temps qu’il a fait... onze jours de pluie dans le mois de janvier et des inondations suite aux crues de l’Hérault, de la Maïre, du Libron (les bâches sur le Canal du Midi ont dû se déplier et se replier quelques fois)... d’un extrême à l’autre avec la grave sécheresse de cette année...

Et ces 45 de la Boule Joyeuse partis à Montady non pas pour un concours de pétanque (on ne joue pas en février... et puis, le temps qu’il a fait... ) mais pour le banquet de fin d’exercice ; entre la langouste et les champignons à la provençale, le vice-président eut du mal à faire le bilan... modération et alcool au volant ne préoccupaient pas grand monde alors...

Au foot, en attendant des jours meilleurs, ils partent de si loin qu’ils ne peuvent que progresser.

Le goûter des anciens (le paragraphe est titré « Chez nos vieux », un mot qui ne faisait pas peur), les jours ouvrables pour la buvette à la coopé, la mutuelle de Béziers qui tous les premiers mardis du mois vient encaisser les cotisations, les prisonniers de guerre qui se félicitent de pouvoir communiquer si nécessaire, grâce au journal ; le comité des fêtes avec le programme de carnaval (élection de la miss, bals avec les orchestres Salvador et Didier Clapton, cavalcade), le St-Hubert Club qui a lâché lièvres et perdreaux pour repeupler ainsi que des faisans à tirer.

Le journal comprend six pages consacrées à l’Histoire du village avec les noms des lieux par rapport aux cultures, les épidémies de peste et l’évocation des « ventres bleus » bien que, étrangement, seulement pour les voisins Portiragnais...

En illustration, une scène humoristique sur la sortie de l’animal totémique... on dirait la tête d’un cheval bien mobile au bout d’un long cou sortant de la carcasse. Les animaux totémiques étant caractéristiques du département de l’Hérault, nous aurons l’occasion d’en reparler...

Dans le numéro de mars, un paragraphe sur la sortie d’un jour à la neige, en car : un fait marquant cette découverte alors. Le club ping-pong, le club photo, une rubrique sur la langue occitane...

Ce regard sur un demi-siècle en arrière, s’il représente un témoignage précieux, est d’autant plus plaisant pour qui l’a vécu. Malheureusement, je n’ai pas grand chose à produire sur ce que nous faisions au village, une paire de sorties au ski ou en Espagne, du ping-pong (on disait comme ça) mais nous ne pouvons que nous reconnaître dans ces pages de vie à Vias même si, entre le foot et le rugby, la situation est tout à fait à l’opposé à Fleury !  

Et puis la polycopieuse à manivelle, cette odeur d’alcool à brûler...  

«... La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l’encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été... »         Automne, René-Guy Cadou (1920-1951).  

 La mauvéine pour l’encre même s’il était possible de reproduire des couleurs basiques. La machine de l’école, pas chère, pratique, même si les enseignants de la méthode Freinet avaient pour principe l’impression d’un texte individuel comme base du travail (nous en aurons un joli exemple à propos de Salles-d’Aude, les villages voisins devant apparaître dans le tome 4 de notre cycle)

Je ne l’ai pas été longtemps mais que le métier d’instituteur peut être attachant (espérons qu’il le reste autant pour nos professeurs des écoles). France Inter, émission le 7-9 du vendredi 21 avril avec le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye : le journaliste a rappelé qu’en 1980 un enseignant débutait à 2 fois le SMIC avec une licence et aujourd’hui 1,3 fois le SMIC avec un master. Il a ajouté que l’année passée 4 000 postes au concours n’avaient pas été pourvus (source Agoravox avril 2023).

mercredi 12 avril 2023

VIAS, le passage du LIBRON mars 2023.

 Depuis Portiragnes, sur la commune de Vias, après une incursion à Béziers qui, afin de rester hors de portée des colères de l’Aude, a nécessité des travaux pharaoniques (tunnel du Malpas, escalier d’écluses de Fonsérannes... mais Riquet tenait aussi à passer par sa ville natale), le Canal du Midi rejoint le littoral. Le passage du Libron, ce petit fleuve côtier (de caractère, c’est une constante, en Languedoc), descendu des Avant-Monts (Laurens), a encore été une occasion de valoriser le génie inventif des ingénieurs.

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VIAS, LE PASSAGE DU LIBRON, mars 2023.

Dans l’impossibilité, parce que l’intersection est au niveau de la mer, de faire soit un aqueduc pour le ruisseau, soit un pont-canal, parce que le Libron, lors des crues, déborde de son caniveau et laisse ses limons et déchets dans le canal, suite à l’utilisation d’une barge, une marie-salope, interrompant la navigation, l’ingénieur Urbain Maguès (1807-1876) réalise une structure imaginée en 1826 par un autre ingénieur Loysel laissant passer et la crue et les péniches. La solution repose sur le principe de deux aqueducs amovibles. La page de Wikipedia sur « les ouvrages du Libron », alors qu’il s’agit d’un ensemble, étant sinon incompréhensible (au niveau de mon QI), il faut intégrer qu’au préalable le cours du Libron a été divisé en deux bras destinés à laisser passer les crues ; ils traversent le canal dans des bâches amovibles, au nombre de six de chaque côté. La péniche arrivant de Béziers stoppe au pied de ce barrage. On ferme alors la vanne du Libron qui ne peut plus passer que par l’autre porte. Les bâches sont pliées, la péniche peut avancer dans un sas intermédiaire mais doit attendre à nouveau au pied du second barrage. La manœuvre est inversée : la navigation n’est pas fermée, le Libron en crue non plus (en temps normal il passe sous le canal par un siphon) (et si je suis aussi obscur que la page wiki, ouvrez Géoportail où la vue aérienne permet de tout piger...). 

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mercredi 21 septembre 2022

Un petit tour chez les VENDROIS...

 Oh la fête des vendanges supprimée ! Pour cause d'intempérie... c'est vrai qu'ils ont annoncé un épisode méditerranéen en fin de semaine. Vrai que dans la nuit de vendredi à samedi la pluie est annoncée (Météo France) et le soleil ne devrait revenir que dimanche matin... Dommage, la "Fête de vendanges et des traditions occitanes" proposait un riche programme : les enfants devaient couper les raisins et déjeuner à la vigne ; à 11h 30, la récolte devait être pressée avant que les adultes ne prissent le relais avec la dégustation de vins et le repas Occitan, de quoi les mettre en forme pour suivre les jeux des enfants. Vers 16h, une grande parade était prévue avec des tableaux aux noms prometteurs : treille, pastoralisme, gardians, cavaliers, chasseurs charrettes traditionnelles... pour finir en beauté à 18h avec un bal Occitan (ils y tiennent, la majuscule le dit bien) la buvette, le repas, le concours du plus beau costume ! Quel dommage ! espérons que ce ne sera que remis ! A suivre donc... même si le 30 septembre et le 2 octobre d'autres "fiestas" sont programmées... Pardon, le mot est un peu fort : le second concert le sera au bénéfice de la ligue contre le cancer... faire la fête n'empêche pas de rester solidaires... 

Le village depuis le temple de Vénus (2016). 

La mairie encourage à planter et végétaliser, c'est bien joli sauf que l'initiative ne pouvait pas anticiper la sécheresse que nous vivons. De fortes chaleurs préjudiciables même si l'année reste dans la norme pour les millimètres reçus. Sinon, les recommandations sont louables : permis de végétaliser, plantes méditerranéennes, mellifères, odorantes... A suivre aussi...  

Lu dans Lo Castillet, revue trimestrielle de la mairie : 

D'après le maire, 2022 pourrait être la dernière année des paillottes sur la plage "... suite à un décret rédigé par des technocrates parisiens qui ne connaissent rien à la réalité territoriale..." précise-t-il  avant d'ajouter que les impôts locaux n'ont pas augmenté depuis 2017. 

Grâce au concours de la population, des associations, des bénévoles, des enseignants, de la ville de Harnes du jumelage, des artisans, libéraux et commerçants, la commune a accueilli une cinquantaine d'Ukrainiens. 

La commune qui a déjà équipé quelques bâtiments publics propose la création d'une coopérative photovoltaïque... On se demande pourquoi, en cette période de crise énergétique, l'Etat semble faire peu de cas de cette possibilité... Il est vrai que la télé (d'Etat), dans son obéissance à nous prendre pour des enfants sinon des benêts (donc dans son travers propagandiste que les sourires appuyés surtout du présentateur bogosse de la mi-journée instillent...) persiste à nous donner des nouvelles bien contrebalancées par des reportages légers... en ne parlant, par exemple, pratiquement jamais de la guerre en Ukraine (hier néanmoins, une paire de minutes sur les pseudos referendi de Poutine en Ukraine occupée [23 février 2022])... 

Retour sur Lo Castillet : les jeunes rugbymen du collège Françoise Giroud ont gagné le titre de champions UNSS de l'Hérault et de France ! D'autant plus formidable que cela me rappelle trop le collège de Sérignan au début des années 90 pour les jeunes de Vendres et Lespignan aussi... trente ans déjà ! 

La revue rappelle différentes fêtes, de la musique, du livre, de la transhumance, la feria et, en parallèle, la solidarité encore avec les résidents de la maison de retraite, le handisport... 

Le lien vers le site  Site officiel de la ville de VENDRES... pour ce premier volet...  


mardi 6 septembre 2022

LESPIGNAN (7) rien de clos tant qu'on veut tourner ses pages sous son pouce gauche...

"Viens avec moi, petit... Viens, donne-moi la main
Nous allons parcourir le caillouteux chemin
Qui mène en serpentant aux Pins de la Mairie.
Là, tu découvriras la superbe prairie
Qui met son tapis vert aux pieds de Lespignan..."

Pierre Bilbe. "Viens avec moi petit..." 

Diapositive François Dedieu / années 60. 

Des villages s'offrant à la vue depuis la petite centaine de mètres de la Clape dominant directement le village, Lespignan semble le bout de l'agrafe fermant la plaine de l'Aude avant que le fleuve, tel un ailier ne prenne le couloir pour aller à la mer comme on file à l'essai. Les rimes de Pierre le disent bien, la vue de la plaine et de Lespignan dans ses collines blanches nous rapprochent. Autant celui qui le dit que ceux qui le lisent doivent revenir sur ce rien à dire supposé quand, par facilité, on ne voudrait que survoler. Pourtant, si l'esprit se pose, le questionnement ressemble à un carottage à travers toute la sédimentation que les années ont accumulée, apparemment riche mais toujours à explorer... 

Ainsi, l'Aude, le pont, les mentalités "village" promptes à s'échauffer agrémentaient notre premier volet ; un vernis seulement tant le liant de notre Languedoc méditerranéen demeure fort.     


Dans un deuxième temps, la nature d'alors nous rappelle que ce qu'il en reste doit nous préoccuper : la plaine, le fleuve en imposent au point de porter jusqu'au surnaturel de la dame blanche. Un concert de grenouilles, est-ce que ça existe encore ? 


Des vestiges de villas, un port romain du temps de la transgression marine puis les divagations du fleuve sur ses limons : son vieux lit a laissé bien des terres côté audois et bien des jalousies en regard, dans l'Hérault. Une réalité rappelant de loin le Couesnon qui, "dans sa folie, mit le Mont en Normandie". 


Après une forte pluie dans le bas du village, l'huile de pépins de raisins, le moulin de Mauriçou, les gitans... 


Conter fleurette tant la plaine et ses abords bucoliques, comparés aux étiques garrigues, inspirent des amours cachées. Sinon, des vignes qu'on dirait orphelines depuis que sa cave coopérative, comme celle de Vinassan, a été livrée aux démolisseurs... Et je voudrais croire que les Lespignanots savent encore faire la fête, en été et surtout pour Carnaval, une tradition si ancrée dans les mémoires dans l'espoir du renouveau et la consolation de peines pourtant ineffaçables. 


L'horloger d'antan, l'oléiculteur d'aujourd'hui... 

Alors pour effacer cette impression d'en garder sous le coude, en complément, un dernier jet... du jus de raisin plutôt puisque les Amis de Lespignan fêtent les vendanges à l'ancienne le 17 septembre (j'attends leur permission pour ajouter leurs affiches). Amis ils sont et en tant que tels ils savent se retrouver l'hiver pour un loto occitan à l'ancienne (formidable initiative !) et, aux beaux jours, autour d'une bonne table au meilleur endroit, devant le moulin de Mauriçou (sa restauration leur doit beaucoup) ! 

Insolite : sur cette hauteur ouverte aux vents marin et d'Espagne, une plate-forme de lancement pour parapente a été réalisée. Une activité récréative mais nécessitant beaucoup de sérieux... On en est plus que convaincu quand le journal fait état de l'accident du 18 avril 2022 : deux jambes cassées non loin, qui plus est de l'autoroute très fréquentée... 

Pour ajouter à cette reprise des six précédents articles, les détails donnés par le DICTIONNAIRE TOPOGRAPHIQUE. 

Des moulins existaient sur l'Aude, ce qui paraît étonnant quand on sait que le cours du fleuve a longtemps divagué dans la plaine avant d'être canalisé de Coursan jusqu'à l'embouchure.   

Brousse écart
Cazimbaud 2 moulins sur l'Aude 1809
Clotinières ferme 
La Comboulette, la Coumoulette
Déjean moulin sur l'Aude 1809
Font de Lisse écart
St-Aubin-Causse f., St-Aubin le bas ou St. Aubin rivière (recens 1840) f. , St Aubin le Haut f., 
St. Paul f., 1184 
Lespignan ecclesia sant Petri de Laspiniano 1156 / Laspignanum jusqu'en 1173 / Lespignanum 1222 / Lespinha 1370 - 1504 / De Lespignaguo 1518 / Lespignan seigneurie de la viguerie de Béziers 1529 / L'Espignan 1635 - 1721 / Lespinhan 1649 / lespignan 1625 - 1688 / Prieuré-cure 1760 appartenant à l'archip. de Cazouls et ayant pour patron S. Petrus ad Vincula 



 Les affiches promises même si elles arrivent en octobre... quoique on peut encore grappiller quelques raisins... Quant au loto de mars, avouez que la langue occitane a plus que des accents rabelaisiens ! 

Et de la part de nos voisins et amis il ne reste plus qu'à espérer las castanhos e lou vi nouvel, les châtaignes et le vin nouveau, en octobre, qui sait ?!  


samedi 23 avril 2022

LESPIGNAN tous azimuts (3)

carte IGN Vue d'ensemble

Vue des abords sud du village avec les détails évoqués ici et dans les deux articles précédents. 

En liminaire ma reconnaissance à l'égard de l'IGN dont les cartes aident à situer et traiter le sujet. Merci également au fonds de documents libres de wikimedia commons, en l'occurrence aux maquettes très explicatives d'André Lopez, contribuant à donner corps à ce volet, pour l'histoire et les paysages bordant l'ancien golfe marin des Romains. Merci aussi à ma petite sœur sur sa poussette. 


Sept petits kilomètres nous séparent de Lespignan et sans encore aborder la localité, la plaine de l'Aude, les zones humides, les grenouilles, la Dame Blanche, les bergers et la pastresse nous ont bien fait commenter sinon jaser (c'est ça, montrez-moi du doigt !). 

Lespignan carrière La Cambrasse-Les Escaliers Author LOPEZ André

Lespignan ex source Valère-carrières Gouldeau Wikimedia commons Auteur LOPEZ André

Et il y aurait encore à dire à propos des alentours : au bord de la garrigue, les vestiges d'une villa romaine au lieu-dit Vivios, fouillée par l'abbé Giry ; toujours sur ce rebord, tracés au cordeau, les fronts de taille des carrières vieilles de deux millénaires, formant les marches géantes d'un coin "Les Escaliers". En suivant vers le levant ce seuil de garrigue où arbres et plantent profitent d'une eau latente, Gouldeau, une autre carrière, a barre sur l'entrée de l'étang de Vendres, là où les grues s'offrirent à mon enchantement. Reste à imaginer un quai et des bateaux de charge emmenant les blocs, qui sait, jusqu'à Narbo Martius, fille aînée de Rome hors l'Italie. 

Les pruniers morts ou quasiment (non renouvelés ? Il y a bien 30 ans qu'ils y sont... )

Au bord de la rivière, les vergers à pruneaux, des arbres pour changer des vignes mais un peu comme les poires de La Bâtisse, plus loin en aval, cinquante ans en arrière, pour un temps seulement, pourtant sur les riches alluvions apportées par le fleuve, qui ont comblé les avancées de la mer... La Clape, non loin, en face, était une île ! 



Ce chemin au bord de la rivière, à vélo : un plaisir.  Un cabanon, une borio carrément, une petite ferme permettant certainement un séjour de plusieurs jours pour la vigne et les foins, une borio aux acacias (des robiniers en réalité) et aux volets troués où nichaient des chouettes. 



A deux pas, avec la même possibilité d'habiter que précédemment, un îlot d'arbres vénérables, des peupliers blancs, sauf erreur, si imposants que dessous, le toit de la métairie abandonnée n'en voit pas le soleil. Des gens du genre peu recommandable ont dégueulassé au moins l'intérieur. Dommage ! Comment s'appelle cet endroit, là où aboutit le chemin des Lintostes ? La carte ne le dit pas, un Lespignanot nous le dira.