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dimanche 23 avril 2023

NOS CLASSES AVANT. La polycopieuse.

Automatic_Cyclostyle_French_ad_OM domaine public wikimedia commons
Pas si antiques, les nôtres, plus pratiques, maniables mais plus proches par le fonctionnement de celle-ci que des photocopieuses actuelles. 

L’association, la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) a utilisé une polycopieuse à alcool pour publier un journal sur la vie de la commune.

Avec les moyens actuels, ils ont numérisé deux numéros de  « MON VIAS » 1972, une publication alors offerte aux trois jeunes gens devant assumer leur temps sous le drapeau, le service militaire.

Figurent aussi les naissances, les décès, le cochon gagné au loto par Barthélémy Galibert dit « Mimi » (1905-1976) ainsi que le fémur cassé d’Isabelle, en descendant du train. Le bulletin indique aussi les épiciers, le poste d’essence de service par roulement, le dimanche. 

Un_fourgon_Citroën_Type_H_(4) Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license. Auteur Jean-Pierre Bazard

vélomoteur Mobylette Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license Auteur A1AA1A

« Vends fourgon HY 72 surélevé de 1965 ; vends vélomoteur marque MOBYLETTE » : des petites annonces sans plus de précisions mais à une époque où tout le monde se connaît. Un mot sur le mauvais temps qu’il a fait... onze jours de pluie dans le mois de janvier et des inondations suite aux crues de l’Hérault, de la Maïre, du Libron (les bâches sur le Canal du Midi ont dû se déplier et se replier quelques fois)... d’un extrême à l’autre avec la grave sécheresse de cette année...

Et ces 45 de la Boule Joyeuse partis à Montady non pas pour un concours de pétanque (on ne joue pas en février... et puis, le temps qu’il a fait... ) mais pour le banquet de fin d’exercice ; entre la langouste et les champignons à la provençale, le vice-président eut du mal à faire le bilan... modération et alcool au volant ne préoccupaient pas grand monde alors...

Au foot, en attendant des jours meilleurs, ils partent de si loin qu’ils ne peuvent que progresser.

Le goûter des anciens (le paragraphe est titré « Chez nos vieux », un mot qui ne faisait pas peur), les jours ouvrables pour la buvette à la coopé, la mutuelle de Béziers qui tous les premiers mardis du mois vient encaisser les cotisations, les prisonniers de guerre qui se félicitent de pouvoir communiquer si nécessaire, grâce au journal ; le comité des fêtes avec le programme de carnaval (élection de la miss, bals avec les orchestres Salvador et Didier Clapton, cavalcade), le St-Hubert Club qui a lâché lièvres et perdreaux pour repeupler ainsi que des faisans à tirer.

Le journal comprend six pages consacrées à l’Histoire du village avec les noms des lieux par rapport aux cultures, les épidémies de peste et l’évocation des « ventres bleus » bien que, étrangement, seulement pour les voisins Portiragnais...

En illustration, une scène humoristique sur la sortie de l’animal totémique... on dirait la tête d’un cheval bien mobile au bout d’un long cou sortant de la carcasse. Les animaux totémiques étant caractéristiques du département de l’Hérault, nous aurons l’occasion d’en reparler...

Dans le numéro de mars, un paragraphe sur la sortie d’un jour à la neige, en car : un fait marquant cette découverte alors. Le club ping-pong, le club photo, une rubrique sur la langue occitane...

Ce regard sur un demi-siècle en arrière, s’il représente un témoignage précieux, est d’autant plus plaisant pour qui l’a vécu. Malheureusement, je n’ai pas grand chose à produire sur ce que nous faisions au village, une paire de sorties au ski ou en Espagne, du ping-pong (on disait comme ça) mais nous ne pouvons que nous reconnaître dans ces pages de vie à Vias même si, entre le foot et le rugby, la situation est tout à fait à l’opposé à Fleury !  

Et puis la polycopieuse à manivelle, cette odeur d’alcool à brûler...  

«... La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l’encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été... »         Automne, René-Guy Cadou (1920-1951).  

 La mauvéine pour l’encre même s’il était possible de reproduire des couleurs basiques. La machine de l’école, pas chère, pratique, même si les enseignants de la méthode Freinet avaient pour principe l’impression d’un texte individuel comme base du travail (nous en aurons un joli exemple à propos de Salles-d’Aude, les villages voisins devant apparaître dans le tome 4 de notre cycle)

Je ne l’ai pas été longtemps mais que le métier d’instituteur peut être attachant (espérons qu’il le reste autant pour nos professeurs des écoles). France Inter, émission le 7-9 du vendredi 21 avril avec le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye : le journaliste a rappelé qu’en 1980 un enseignant débutait à 2 fois le SMIC avec une licence et aujourd’hui 1,3 fois le SMIC avec un master. Il a ajouté que l’année passée 4 000 postes au concours n’avaient pas été pourvus (source Agoravox avril 2023).