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dimanche 30 juillet 2023

L’ANGLAIS. Avril 2023.

 

Angevin_Empire_1190 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author Blank map of Europe svg.

Juste quelques points à méditer.

L’Anglais a toujours été un problème : avant 1200, l’empire Plantagenêt (dit aussi " angevin ", couvre à l’ouest plus d’un tiers de la France actuelle (vu que " L'Angevine ) n'existe pas en tant que pays...

Par la suite, même avec une population de moitié, il nous a souvent mis la pâtée (Crécy 1346, les chevauchées du Prince Noir jusqu’en Languedoc 1355, Azincourt 1415...) et les seuls dont ils ont eu à subir l’invasion sont d’une part les Vikings danois (vers 850), d’autre part, Guillaume le Conquérant (1066), lui aussi, promu par Rollon, duc de Normandie.   

Concernant la France, l’Anglais la presse jusque depuis la Méditerranée : en 1710, bien que chassé au bout de cinq jours, l’ennemi héréditaire va s’emparer de Sète.

1713. Le traité d’Utrecht concrétise la victoire de la politique anglaise.

1763. Le traité de Paris donne le Canada, la Louisiane, Cap-Breton et le Sénégal à l’Angleterre qui prend aussi la Floride à l’Espagne : l’Amérique du nord sera anglo-saxonne !

Sète : entre novembre 1807 et septembre 1808, à plusieurs reprises, ils vont tenter de mettre le feu à la ville.

Napoléon lui, voulut rivaliser sur mer. Tout comme quand la page de 1415 fut tournée pour se gargariser de Marignan 1515, bien sûr sans s’étendre sur la défaite de François Ier à Pavie (1525), la captivité à Madrid qui s’ensuivit (1426), l’Histoire de France ne tient pas particulièrement à évoquer ce chapitre, pas plus que tous ces épisodes historiques qui nous ont connus plus que piteux. Mais je ne suis qu'un mauvais Français...  

Turner (1775-1851) The_Battle_of_Trafalgar_(1822) Domaine Public

Certes, 1805 c’est Austerlitz, sauf que c’est aussi Trafalgar et le « coup de Trafalgar » profite à qui vous savez, pourtant avec moins de bateaux, moins d’hommes... Voyons justement les vaisseaux de type Bucentaure, 80 canons, l’arsenal d’origine avec les dates de construction et ce qu’ils deviennent pendant les guerres révolutionnaires et à partir de 1798 avec Napoléon :

Le Tonnant, Toulon 1787-89, pris par les Anglais en 1798 ; un des vaisseaux qui conduiront Napoléon à Ste-Hélène.

L’Indomptable, Brest 1788-1790, participe à Trafalgar 1805; coule dans la tempête avec 1200 marins à bord.

Le Sans Pareil, Brest 1790-1793, capturé par la Royal Navy 1794.

Le Formidable, Toulon 1794-95, capturé par les Anglais 1805.

Le Guillaume Tell, Toulon 1794-95, capturé par les Anglais à Malte en 1800.

Le Franklin, Toulon 1794-97, capturé par les Anglais en 1798. Ne sera désarmé qu’en 1887.

Le Dix-huit fructidor, Rochefort 1794-99, démoli en 1834.

L’Indivisible, Brest 1735-99, capturé par la Royal Navy en 1806.

Le Bucentaure, Toulon 1802-1804, capturé à Trafalgar ; la tempête le libère mais le fait sombrer le lendemain devant Cadix.

Le Neptune, Toulon 1801-03, capturé par les Espagnols 1808.

Le Robuste, Toulon 1804-1806 incendié devant Sète en 1809 pour ne pas que les Anglais le prennent.

Combien de pertes humaines ? Combien de forêts dépouillées pour tant de navires ?

C’est l’histoire de ce dernier navire qui m’a incité à donner ce point de vue sur l’Angleterre.  

Sans parler de la défaite en Espagne en lutte si longtemps contre l’usurpateur et son frère Joseph (1808-1813), de la terrible retraite de Russie (1812), ajoutons la perte des comptoirs en Inde (laissés à condition de n’y laisser ni troupes ni fortifications, la perte de Maurice (La Réunion ne fut laissée que suite à un oubli sur le papier, les traités... et si Mayotte revint à la France, c’est que l’Angleterre n’en voulut pas !). Mais je ne suis qu’un mauvais Français !

1898 c’est Fachoda où les Anglais voulant relier l’Égypte à l’Afrique-du-Sud, arrêtent les Français voulant en faire de même entre le Niger et Djibouti... (à suivre)

dimanche 23 décembre 2018

"L'HOMME EST UN LOUP POUR L'HOMME", vaste programme...

"L'homme est un loup pour l'homme"... Les humains ne valent pas mieux que les loups groupés en meutes ennemies... Avec le Leviathan (1651), Thomas Hobbes est d'avis que l'homme doit abandonner sa liberté de bête primitive ne comptant que sur sa force pour subsister. Aussi doit-il se soumettre au pouvoir transcendant, à l'autorité verticale, à l’État de Droit souvent héritier mais plus progressiste que celui, devenu absolu, du souverain. Il s'agit d'une obéissance, d'un consentement à la perte de sa liberté sans limites pour une liberté sociétale encadrée, la fameuse "liberté [...] de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d'autrui..." inscrite dans le marbre de la deuxième Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (préambule de la Constitution du 24 juin 1793)(1). Or la vieille règle naturelle, celle de la loi du plus fort vient dévoyer "l’État des droits pour tous" avec une minorité de loups qui asservissent une majorité fataliste, convaincue du bien fondé inégalitaire jusqu'à ce que le temps et l'évolution fassent leur œuvre...  

Source Pixabay
 C'est donc une constante dans les sociétés humaines : des masses asservies par une minorité qui cadenasse le pouvoir. La domination, l'exploitation d'une majorité soumise par une minorité se proclamant supérieure semble être inscrite depuis toujours dans les gènes de l'homme, être social. L'influence exercée par les détenteurs du pouvoir a longtemps anesthésié les mécanismes de perception, de jugement, de mémoire, pour être imposées en tant que norme à la masse matée, fataliste, conformiste et manipulable des sujets. Cette domination qui perdure depuis des siècles s'érode néanmoins avec le temps, l'évolution des mentalités, la prise de conscience par les basses classes des injustices subies. Depuis un second XVIIIème siècle, l'avènement des démocraties a marqué cette évolution et a certainement contribué à limiter les implosions sociétales, à freiner les explosions de violence liées aux révolutions pourtant inévitables et dues au consensus sociétal qui se déchire.

Depuis que l'Histoire existe et même si elle a évolué positivement au fil des siècles jusqu'à cristalliser un refus aussi délibéré qu'énergique des opprimés, cette prédation qui a pris un tour économique dans les pays les plus avancés, demeure prégnante. Les oppresseurs, en effet, mettent en avant un ordre économique arbitraire fondé sur une croissance infinie, à en croire leur mensonge originel, alors que le premier imbécile venu sait que la Terre n'est qu'une bulle de vie presque hermétique, où, pour reprendre la formule célèbre de Lavoisier, serait-elle discutable... "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme".
La synergie obscène des possédants qui s'arrogeraient aussi le monopole de l'intelligence et une sorte de légitimité culturelle dans une quête pourtant inhumaine, sauvage, aussi acharnée que sans limites pour de foutus milliards, n'est rien moins que suicidaire puisque après nous avoir fait dévorer le renouvelable, le système imposé nous oblige à ronger la matrice seule apte à renouveler le transformable... Parabole de la poule aux œufs d'or que nous tuons à petit feu mais sûrement... cette année, c'est début août que nous avons épuisé ce que la planète peut donner. 
Pire, au nom de la libre concurrence, des affairistes de l'acabit d'un Patrick Drahi seraient pour supprimer des semaines de congés payés, rallonger la semaine de travail quand ils ne sont pas pour robotiser le travail tout en exigeant de l’État dit "providence" (quelle sale expression discutable puisque les moyens donnés ne font que revenir, par une distribution solidaire, à ceux qui ont été prélevés ! et si la providence consiste à endetter le pays en empruntant inconsidérément, pas la peine de se prétendre trop intelligents et subtils comme le fit ce beauf de Le Gendre, chef de file de la majorité "en marche" à l'Assemblée !).    

Considérant ce climat délétère dans une période troublée, les leçons de l'Histoire sont plus que nécessaires. Chaque État ayant progressé à un rythme propre, la population des moins bien lotis a néanmoins été motivée par les situations les plus avancées à l'étranger, en vue d'une amélioration de sa condition. En ce moment le mouvement des Gilets Jaunes fait des émules ailleurs... Sans oublier la main mise idéologique, en partant de la misère d'un monde rural, de paysans puis d'ouvriers suite à l'industrialisation, et à présent dans un pays comme la France où il n'y a plus d'ouvriers suite à la désindustrialisation voulue par des politiques soumises au capitalisme mondialiste, dans un pays où quelques agriculteurs productivistes et empoisonneurs mais sur la corde raide, ont remplacé les paysans, n'assistons-nous pas, avec la révolte actuelle des Gilets Jaunes accompagnée d'un penchant pour une vie plus saine, sans malbouffe, à un même refus de la part des laissés pour compte envers les castes dominantes ? 

Wikimedia Commons Auteur René Maltête.
 Et les bobos de la capitale de trouver que la demande de référendum à l'initiative des citoyens est dangereuse, qu'elle ouvre la voie aux désordres, au fascisme, aux racismes. Toujours le même mépris du peuple ! J'ai écouté dernièrement Dominique Reynié chez Zemmour et Naulleau. Ce n'était pas tant qu'ils s'acharnaient à trois contre Quatennens le député FI mais à cause de leurs arguments lamentables : Naulleau pour l'élection indirecte du président (?), Zemmour pour la Constitution de la Vème République pourtant déconstruite par des faussaires (!!!) et ce Reynié pour l'élection telle quelle, sans un mot pour le taux d'abstentions qui devrait interpeler, des bulletins blancs non considérés comme exprimés (2) ! Et la pirouette manière de botter en touche de ces m'as-tu-vu avec le distinguo entre "légalité" et "légitimité" ! Oui, oui, Paris-Première chaîne du jacobinisme borné !    

La Vème République initiée par un président respectueux de sa parole : 


Que voyons-nous aujourd'hui, sinon tout le contraire, en mettant en parallèle un président de 40 ans arrogant et déjà si hypocrite et corrompu, marionnette de conspirateurs  à l'aune de ce monsieur Drahi ? Bien sûr qu'il va rester au nom de la légalité légitimée ou de la légitimité légale n'est-ce pas monsieur Reynié, homme de think tanks, de libéralisme, pourfendeur du populisme qu'il voit toujours le couteau entre les dents ?  

Oui, le dernier Zemmour et Naulleau confirmait bien des choses et pour finir avec une petite phrase, alors qu'un ministre demandait au Général s'il fallait s'occuper des cons, De Gaulle n'aurait pas répondu "vaste programme" mais "lourde tâche !".  

(1) elle-même précédée par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, on lit, article 4 : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui... et qu'on doit sûrement à l'origine aux Lumières sinon à quelques humanistes plus anciens...  

(2) Les faussaires : Mitterand, Chirac, Sarkozy, Hollande. 30 articles seulement demeurent sur les 92 au départ ! Et où sont les législatives à mi-mandat pour abonder ou sanctionner la politique menée ?
https://michelonfray.com/interventions-hebdomadaires/quand-tombe-le-masque-des-populicides?fbclid=IwAR09dfSX7N8L6SMPWBNYvBXvVFyKPI-oYawaltoDHC2vpopMdHX9NO26Qgg


mercredi 12 décembre 2018

GILETS JAUNES. VIVE LA FRANCE !

Vive la France made by an Anon Wikipedia



Il est rare le moment où un pays met en branle une révolution. Un moment rare, heureusement, mais nécessaire lorsque les vices de dirigeants habituellement drapés de solennité constitutionnelle sont soudain mis à nu. 
Des vices qui poussent à accaparer fallacieusement un pouvoir vite détourné au profit de leurs commanditaires et de leur caste. 
Une réaction rare qui voit fermenter les vertus du peuple, son exigence de justice, d’égalité, de solidarité. Autant de mérites invisibles en temps ordinaire, bien après l’égoïsme quotidien lié aux besoins matériels à satisfaire, l’individualisme, le gavage grâce auquel le pouvoir voudrait rabaisser et garder ce peuple docile.

Pour comprendre ce moment d’exception, cette révolution finalement générée par des révoltes ponctuelles, récurrentes, souvent espacées dans le temps, une réflexion basée sur l’Histoire unique et originale du peuple est indispensable même si une constante commande les rapports sociétaux originels, des rapports symptomatiques de la domination d’une minorité sur une majorité conditionnée en ce sens, chloroformée mais qui exceptionnellement regimbe et à force de mépris, se secoue de sa torpeur.   

Foto Thomas Bresson manif-GJ-Belfort Wikimedia Commons
   

mardi 6 novembre 2018

EN PASSANT PAR RÉVEILLOU / Fleury-d'Aude en Languedoc

La route quitte la Combe Levrière. Après la trajectoire rectifiée de l'ancien tracé appelé les Esses, elle gagne le plat de Réveillou. 



Réveillou : non loin de la mer, plutôt que l'installation un peu bohème des cabanons et des caravanes en plein clapas avec quand même une paire de maisons en dur, entre les deux vignes à gauche, une ruine. Une ruine si modeste qu'en la voyant de la route, une célèbre petite chèvre aurait pu s'exclamer dans son patois : " Que c'est petit ! [...] comment ai-je pu tenir là-dedans ?". 

Alors que les domaines viticoles, les campagnes comme on dit, restent habités, seuls les éboulements et décombres, quand des vacanciers ne les ont pas acquis et restaurés, témoignent de l'occupation, encore un siècle en arrière, des anciennes métairies ou bergeries. Rien qu'aux abords de la route de Saint-Pierre, La Broute, Les Légers, Les Courtals, Crémat ou Naout, les Bugadelles,Tuffarel, Réveillou, étaient occupés. Sur le canton voisin, la Caune, la Pierre où habitait la famille d'un petit Jean, mon futur grand-père. Je le vois, passant tous les jours d'école, la barre des Karantes, la garrigue du Cascadel, un col de la Crouzette à 49 mètres d'altitude s'il vous plaît ! pour rejoindre la communale la plus proche, celle de Fleury... 16 kilomètres aller retour. 



A Réveillou, c'est notre bon oncle Noé, jamais à court d'un mot d'esprit, d'une boutade ou d'une blague, qui se rappelle à notre souvenir : 

"... Vesetz, vous voyez Réveillou, la ruine, mon ancêtre Andrieu y était installé à une époque où même les plus pauvres étaient accablés d'impôts (1), gabelle, cens et la dime, ce dixième de tout ce qui rentrait à la maison, qu'il fallait verser à l’Église... le curé devait faire le percepteur aussi... Et béh, mon ancêtre Andrieu, dix enfants dans cette ferme, une pièce unique, a eu l'idée de le porter son dizième pitchou, au ritou ! Il devait être gêné le curé ; c'était sûrement risqué de rouspéter atal, de se faire remarquer de la sorte. Heureusement, la Révolution était dans l'air du temps..."  

(1) Je crois qu'il aurait fait le rapprochement, aujourd'hui, avec les taxes à tour de bras que nous impose le sieur Macron... une de ses expressions typiques émaillerait nos échanges " Mè, de qué fa lou gouvernomént ?!" (Mais que fait le gouvernement ?!).  


  

mardi 6 mars 2018

MAYOTTE, DES BARRAGES EN GUISE DE BARRICADES !


Troisième semaine de blocage à Mayotte. La population proteste en premier contre l’insécurité (l’INSEE publie une baisse de 9 %, répétée à l’envi par le préfet et nos ministres, sauf que ce beau monde feint de ne pas savoir que les gens ne déposent plus plainte par lassitude). L’éducation, la santé, la justice souffrent également du mépris toujours ambiant de la part de Paris. Les palanquées de fonctionnaires (surtout « hauts » et particulièrement à l’Éducation), porteurs de civilisation se croient en terre de mission mais viennent surtout parce que Mayotte est un marchepied dans leur plan de carrière… Et à Paris, même passé sous la phalange du gros orteil, Mayotte reste encore un caillou dans le soulier français. 

INSÉCURITÉ, c’est d’abord vivre en cage sur sa varangue et derrière des barreaux et des portes en fer la nuit. L’insécurité, c’est cette policière réveillée dans son sommeil par des jeunes, tee-shirt sur le visage qui attaquent un volet en bois et reviennent la nuit suivante avec un pied-de-biche ! La femme d’un sous-préfet aussi a été attaquée chez elle. Un jeune que les voyous ont fait tomber pour son scooter et qui est hémiplégique depuis. Un entrepreneur tailladé à coups de machette il y a peu. Un gardien de nuit dont on a coupé deux doigts ! S’il y a toujours des réseaux complices de Mahorais pour tous les trafics vers Anjouan (magasins « Marchandises de Mayotte »), la surpopulation d’émigrés clandestins pèse dans cette délinquance que les grévistes voudraient qualifier de « terrorisme ». Le problème est là, non seulement on se fait dépouiller mais une violence extrême atteint au lynchage. 

Une insécurité du quotidien s’est introduite dans les transports et les établissements scolaires. Les transporteurs étaient en grève une semaine avant les congés pour des caillassages répétés. La préfecture met un policier dans certains bus comme elle le fit pour accompagner des randonneurs regroupés du dimanche (les plages désertes sont fortement déconseillées, même en groupe). Les personnels des lycées de Kahani et de Tsararano exerçaient leur droit de retrait encore veille de ces 15 jours de vacances scolaires. La police, la gendarmerie font le maximum avec 40 % des effectifs affectés aux établissements. 


dimanche 5 novembre 2017

ENCORE UN COMITÉ THÉODULE ? / Mayotte, France en Danger !

Par l'intermédiaire d'un questionnaire, le citoyen lambda peut participer aux Assises des Outre-Mers. Un questionnaire seulement plus sur les formes que sur le fond. mais je me débrouillerai pour leur faire savoir que je ne suis pas dupe !  Surtout que plus nous serons nombreux pour la bronca, plus le vent de révolte sera fort, plus ils seront susceptibles de revenir à la place qui aurait toujours dû rester la leur, à faire passer le bien commun avant leur vie personnelle, ce qui devrait être un idéal politique ! 
 
L’Outremer pour la France continentale et Mayotte plus précisément ? 

Encore un comité Théodule ? L'artifice laissant croire aux gogos qu'ils seraient citoyens et au centre des préoccupations des gouvernants et prétendus "grands serviteurs" ?

Dégoût, désespérance. Une élite politique, une administration plus États dans l’État et plus à leur compte que pour le bien de tous. Une révision de la Constitution s’impose puisque le dévouement dans l’honneur à la res publica semble enseveli sous trop de bassesses et de turpitudes.

Ah, ils vous diront que Mayotte avance pourtant ! Oui mais comme un père et une mère indignes diraient de l’enfant qu’il maltraitent qu’il grandit avec les années ! Belle lapalissade ! Et quelle image lamentable collée au symbole viré à l’aigre de « mère-patrie », presque un gros mot désormais...

Un substrat institutionnel glauque et mouvant sur lequel les principes d’égalité, de solidarité, de fraternité ne peuvent s’appuyer.

A Mayotte cela se traduit par des visites répétées de spécialistes patentés, des missions redondantes de députés, de sénateurs, de ministres, de chefs de l’État, qui ne font pas progresser (ou si peu) puisqu’elles ne font que ressasser, que répéter à l’infini un état des lieux qui ne peut qu’aller en se dégradant.

Tout en haut, instrumentalisée par ces cabinets ministériels, la politique d’efforts demandés consiste à serrer la ceinture des moins bien lotis, à favoriser les plus riches (1,5 million d'€ chacun dernièrement) et pour eux, à se payer sur la bête avec 20% d’augmentation (administration Macron par rapport à l’équipe Hollande) !
L’État institutionnel sait aussi modeler et jouer des citoyens de seconde zone ! L’égalité républicaine est de fait toujours promise et reportée aux calendes grecques (2037 pour Sarkozy l’hyper-actif ! 2025 pour les sociaux-traîtres de Hollande le président normal ! 1974 pour l’électron libre actuel qui voudrait nous rétrograder, pour notre bien, en une énième déclinaison de la collectivité territoriale ?). Une mesquinerie sans nom quand on sait que Mayotte pèse 0,7 % du budget de la France !
 
Donc des droits incomplets, amputés... Mais de quoi se plaint-on puisqu’ils progressent ! Une gestion pourtant d’autant plus au rabais qu’il faut partager l’école, l’hôpital et la dotation par habitant avec le clandestin qui n’existe pas puisqu’il n’est pas compté dans les statistiques de l’Insee aux ordres ! Déjà limitée cette dotation est donc encore à diviser par deux !
Oui, une sous-France avec peu de continuité territoriale, plus d’insécurité, moins d’éducation, moins de santé !

Pour ce qui est de la politique étrangère et de coopération c’est plutôt l’omerta. Donc nous sommes en droit de penser qu’en haut lieu, on continue, avec l’argent du contribuable à alimenter et encourager de fait la corruption des "élites" ici comoriennes puisque le problème de l’immigration ne cesse de métastaser. Nous venons de voir comment le gouvernement souhaitait traiter, avec une dissimulation coupable, le problème du visa avec une « feuille de route » dont Mayotte n’avait rien à savoir (Mais la France est toujours si complaisante concernant les chantages de Moroni !) ! 
A les entendre et Macron l'a exprimé dernièrement, Mayotte c’est la France comme ils le récitent tous, toute honte bue, urbi et orbi. C'est pourtant de leur fait si Mayotte n'est pas la France en réalité. Est-ce la France si les autorités s'accommodent d’en faire un camp de clandestins "Calais puissance 10" , avec l’assurance pour "la mère-patrie", de ne pas les voir débarquer en métropole (c’est vrai que Marseille est déjà la première ville comorienne au monde !). 

Coopération dites-vous ? Ouverture sur la région ? Île de prospérité relative et menaçant d’exploser, Mayotte a volontairement été laissée dans une poche utérine toujours liée au cordon ombilical confié aux bons soins des multinationales du business. Quand l’eau viendra à manquer, il nous restera les packs de la grande surface déjà 6 fois plus chers qu'en métropole hors pénurie ! 
Il y a 20 ans, un caboteur arrivait de Madagascar chaque semaine avec ses tomates, des oignons entre autres marchandises. Depuis législation européenne oblige, la tournée a été coupée (Pourtant l’Europe qui enquiquine de contraintes cumulées le petit pêcheur local, édicte des dérogations et ne met pas de bâtons dans les roues quand il s’agit de laisser les thoniers seneurs piller plus près des côtes !) ! Depuis, alors que les beaux parleurs postillonnent depuis toujours que la port de Longoni a vocation à devenir un hub régional, c’est à peine si on voit un début de commencement... Même pas capables de faire un dépôt pour les thons qui seront stockés à l’étranger (les thoniers immatriculés à Mayotte, optimisation oblige, n'y jettent jamais l'ancre !) ! Depuis, en dehors de Madagascar et peut-être pour des raisons peu avouables, les projets d’échanges, la promotion des circuits courts, avec les Comores, avec le Mozambique, la Tanzanie peut-être, restent vœux pieux et lettre morte !

L’appareil d’État n’assure pas ses missions et les émissaires de la « haute fonction » outremer ont une efficience en rapport. C’est « Je parle bien et je gesticule ! » « Après moi le déluge » et « Je passe au purgatoire pour bénéficier d’une promotion à terme » ! On vient pour deux ou quatre ans, pour faire ses preuves, non celles du dévouement au peuple, mais celles d’esprit de corps. Carriéristes ils tiennent surtout à ne pas se faire remarquer en demandant ce que coûterait le rattrapage ! C’est « Tout va très bien madame la marquise... »... Ils se sont longtemps employé à maintenir le couvercle sur la réalité pour que des vapeurs peu ragoûtantes ne remontassent point à Paris. On s’autorise même le n’importe quoi puisque c'est Mayotte et qu’on s’en lavera les mains après. Ainsi l’argent jeté pour avoir construit une école sur un terrain privé (Chiconi). Aussi le gâchis dû aux malfaçons parce que le maître de l’ouvrage n’a pas assumé le contrôle des travaux ! Encore le gaspillage avec une gendarmerie nouvelle mal implantée, à côté de la précédente sous-dimensionnée (Sada)... Des collèges prévus pour 600 et accueillant le double d'élèves ! Des routes d'une durée de vie trois fois moindre, faites trois fois moins bien et pourtant trois fois plus chères (merci la Colas) !
   
Et pour ce qui serait constructif, des projets restant d’autant plus dans les tiroirs à cause de la rotation des apparatchiks sur les postes... On prend les mêmes et on recommence parce qu'il n'y a pas toujours eu de suivi, de passage de relais...   

Ne parlons pas de développement durable sur une île surpeuplée qui va crever de soif. L’aquaculture, autre exemple, faisait les unes des médias locaux jusqu’à ce qu’on laisse tout tomber ! Quant à évoquer l'autosuffisance avec des importations à hauteur de 98 % !

A Mayotte, l’État est coupable jusqu’aux oreilles !

Et si encore les élus locaux, conseillers départementaux, maires, affichaient une volonté sincère d’aller de l’avant ! Au contraire, suivant l’exemple supérieur, ayant plus que rattrapé et devançant même en cela leurs homologues métropolitains, ils forment une caste qui, par la grâce du suffrage universel, va pouvoir faire bénéficier la famille, les amis, le clan de la manne républicaine... Le pouvoir pour le fric et le fric pour le garder ce pouvoir ! Peu est fait pour la gestion des déchets, la protection des espaces naturels, contre l’implantation sauvage de quartiers clandestins. On vient d’en voir un exemple flagrant avec la réforme des rythmes scolaires : des maires appâtés par les 50€ de subvention par enfant, le complément de 40€ des allocations familiales et qui, pour cette raison, toujours naviguant entre deux eaux turbides, ne tiennent pas à dire qu’en matière d’éducation la priorité n’est pas à des réformes lamentables et non adaptées. La défense de la population serait-elle le dernier de leurs soucis ? 
 
Au niveau départemental, nous pourrions lister (pour ce qui me vient à l’esprit) ces promesses n’engageant que ceux qui les croient :
  • la route nord-sud à partir de Longoni vers le centre-ouest !
  • le développement d’un pôle centre-ouest Chiconi-Sada !
  • l’évitement de la capitale par les hauts, ce qui entre nous ne semble pas l’idéal pour le transit des conteneurs !
  • le traitement des embouteillages pires qu’en ceinture parisienne, par manque de volonté politique pour des transports en commun terrestres ou maritimes depuis Koungou au nord et Dembéni au sud ! 

J'ai hésité longtemps tant je n'y crois plus. Alors tant pis si j'ai spontanément réagi, en improvisant presque. Je n’allais quand même pas passer la journée à rabâcher ce qu’ils font semblant de ne pas savoir et qu’ils vont faire semblant d’entendre. Toujours patiner en dressant l’état des lieux, quelques « y a qu’à » « faut qu’on » pour de vrais cons dont moi qui vous parle, qui ne vais plus voter tant que les règles resteront dévoyées, persuadé qu’il faut abattre ce monde pourri pour en bâtir un de neuf ! 
Et si les protagonistes actuels ne valent pas mieux que les précédents (et leur manque d'envie pour faire changer la donne ne plaide pas en leur faveur...), si les notions de respect, de fidélité, de solidarité, d'honnêteté, d'honneur doivent rester des coquilles vides, qu'ils partent avant qu'on ne les mette dehors... La marâtre France a longtemps renvoyé sa fille Mayotte dans le jardin quand quelqu'un sonnait à la porte. Qu'elle ne la cache plus, qu'elle lui assure des habits décents, c'est tout ce qu'on lui demande !  

Démocratie ou semblant seulement, les assises de l'Outremer invitent à participer. Ou est-ce libérer la parole pour que la tension retombe, pour que le marasme perdure ? Dans ce cas, nos meneurs font erreur car le mécontentement foncier exprimé sur le Net rend le divorce plus visible entre les petits et la politique des dirigeants pour les riches. La bronca qui gronde leur a aussi donné à réfléchir. On sent bien que certaines inflexions politiques traduisent la peur, en haut lieu, d'une révolution de toute façon inévitable.       

jeudi 2 novembre 2017

HISTOIRES DE DEMOISELLES / l'Ariège vers la révolte !

  

Comme de bien entendu, ne comptez pas sur moi pour dénoncer ceux qui se débrouillèrent pour qu'elles ne le soient plus ! Nous pourrions citer, plus célèbres, celles d'Avignon, de Pablo Picasso, juste pour préciser, actualité oblige, qu'il s'agit de la rue, à Barcelone, où ces professionnelles tarifaient leurs charmes. 
  


D'actualité aussi, avec la disparition alarmante des insectes volants, celle des demoiselles, nos fines libellules des rêves bleus. Et des rêves au pays des fées...  
 

Vous n'y croyez pas ? Et ces demoiselles coiffées appelées aussi "cheminées de fées" (orgues d'Ille-sur-Têt par exemple, abords du lac de Serre-Ponçon plus loin) ? 
  

Et ces stalagmites aux formes imposantes et magiques que les pâtres perdus entre chien et loup, ou poussés par un soir d'orage, imaginaient en fados, en fées, depuis l'entrée de la Grotte bien nommée des Demoiselles, où les Camisards trouvèrent refuge, en haut de Saint-Bauzille-de-Putois ? 
  

En pays d'Aude (1), ce sont les mitounes, mi-fées, mi-sorcières, lavandières de la nuit, sourcilleuses et vindicatives envers les filous ou autres malins, si miséreux qu'ils en voulaient à leur linge précieux et aux battoirs en or. 
 

En Ariège, toujours liées aux sources et aux grottes (au Mas-d'Azil par exemple), elles sont les encantados, les "enchantées". 

La Guerre des Demoiselles, autour du premier dix-neuvième siècle, peut les évoquer à moins qu'elle ne nous rappelle une des déclinaisons du carnaval, lorsque, toutes conditions sociales mêlées et sous l'anonymat des masques et déguisements, le petit peuple moque les puissants. Vers 1830, dans les montagnes ariégeoises, la remise en cause de l'autorité ne fit plus rire du tout puisqu'elle se traduisit par des révoltes et une résistance récurrente jusqu'en 1872... Une capacité, soit dit entre parenthèses, toujours à réactiver, tant l'abjecte domination des puissances d'argent reste flagrante... 

L'épisode du choléra, précédemment traité, qui voit les colporteurs et les saisonniers ramener la maladie dans les Pyrénées, nous met sur la piste de ces justicières en faveur d'une pauvre population de bergers et de paysans excédés par des maîtres de forges plus accapareurs que les nobles d'avant 1789 !  

C'est heureux si notre époque, grâce à l'Internet, peut enfin revenir et corriger une Histoire jusque là toujours écrite par des vainqueurs trop intégristes d'un dieu attestant de leur bon droit hégémonique et par contre, si fuyants, si pudiques tant sur leurs turpitudes que sur les revers que ce même dieu n'avait pu empêcher. (à suivre)
                  
(1) hier 1er novembre, sur une chaîne d’État (mais c'est la même optique jacobine puis libérale que sur le privé), "Le goût de l'Aude et du Pays Catalan" "DES RACINES ET DES AILES". Gaessler, la présentatrice nous emmène "dans le Sud-Ouest" parce que le Sud, elle ne connaît pas !.. le commentaire met ensuite la Montagne Noire au pluriel... Ce n'est pas du colonialisme mais cela n'est pas sans rapport ! 

Crédit photos : 
1. Les Demoiselles d'Avignon Pablo Picasso flickr.fr auteur Gautier Poupeau. 
2. Demoiselle / pixabay / auteur JensG. 
3. Orgues Ille-sur-Têt / commons wikimedia / auteur Vassil.
4. Grotte des Demoiselles (Hérault) / commons wikimedia / Auteur Palickap. 
5. Lavandières de nuit - JF Millet / commons wikimedia. 
6. Grotte du Mas-d'Azil (Ariège) / commons wikimedia : auteur Devot.