20 juillet 2025, étape 15, Muret-Carcassonne, ils annoncent une étape encore accidentée bien que les Pyrénées soient derrière. Pour baroudeurs. Côtes de St-Férréol (350 m.), de Sorrèze (702 m), de Sant (610 m.) pour culminer au col de Fontbruno (880 m.) pourtant non pris en compte dans le classement de la montagne. Comment ne pas cocher ce parcours quand Lauragais et Montagne Noire aiguillonnent un attachement certain ?
Concernant le téléspectateur curieux de géographie (le Tour de France représente une formidable rencontre avec nos paysages), l'occasion de s'intéresser au tableau humanisé des localités et campagnes.
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Ligne de platanes. Capture d'écran. Source France Télévision. 20 juillet 2025. |
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Chaumes et luzernes. Capture d'écran. Source France Télévision. 20 juillet 2025. |
Les champs fauchés, les chaumes et peut-être la verdure des luzernes n'alarment pas sur des canicules portant pourtant des coups mortels à une végétation déjà mise à mal par des sécheresses sévères. Est-ce l'influence océanique qui offre ce répit tel une rémission dans ce souci prégnant ? Une impression que confirment les alignements de platanes offrant une ombre bienvenue aux coureurs. On ne peut s'empêcher de les voir aussi mais seulement en souvenir le long du Canal du Midi où le chancre doré les a anéantis.
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Gardouch écluse 2015 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license. Auteur Jack Ma |
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Pastel_pigment_cocagnes_et_feuilles_-_Muséum_du_pastel under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Auteur Frédéric Neupont Muséum du Pastel Toulouse-Labège |
Franck Ferrand, l'historien qui, tout au long de l'épreuve, propose une belle complémentarité culturelle à la course, commente la vue aérienne sur le port et l'écluse de Gardouch, oblongue afin de contenir la forte pression de l'eau dans le sas. Au gré des localités abordées ou à proximité, il intervient régulièrement pour parler des édifices remarquables, souvent des châteaux ou bâtiments religieux, élevés notamment avec l'argent du pastel, églises, collégiales, cathédrales, abbayes (on ne saurait nier le passé historique catholique du pays). Le chroniqueur ne manque pas de signaler les clochers-murs du Podaguès, de l'Aganaguès, du Lauragués. Florissante sur plusieurs siècles, la culture du pastel fait aussi l'objet d'une intervention ; si la fleur est jaune, les feuilles triturées et macérées deviennent bleues ; elles ont fait le nom ainsi que la richesse du Pays de Cocagne ; le Canal du Midi (1) et le Latéral à la Garonne en ont permis l'exportation partout en Europe. (à suivre).
(1) pour ceux qui, encore dans les années 60, ont vu les péniches passer à Narbonne, prolongé par la Robine, permettant le transit du grain et du vin jusqu'à Port-La-Nouvelle. Si les intérêts privés ne représentaient pas l'alpha et l'omega de l'économie, ce mode de transport pourrait matérialiser une réduction des émissions de gaz à effet de serre...
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