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samedi 29 mai 2021

Un vieil Indien dans la ville, version mai 2021 (3)

 Le désert ne laisse met une barrière aux petits moutons de la Méditerranée... 

Thalassa ! Thalassa ! La mer ! me revient un vague souvenir des Grecs de retour de Perse et qui, après les mornes plateaux d'Anatolie retrouvent la mer, déjà la leur puisque leurs peuples occupent le Pont-Euxin sur la Mer Noire. Suite aux vastes étendues ocres du Sahara, c'est un peu de cette délivrance que nous offre le moutonnement de nuages nourri par la Méditerranée. Qu'elle est belle pour un natif de ses rivages ! Ses bleus n'ont vraiment pas à souffrir de la comparaison avec les tropiques. Si nous sommes loin des verts du delta du Nil, à bâbord, plus loin encore, Tobrouk, la Cyrénaïque, la Libye... Et si les Dix-Mille de Xénophon ne voulant plus qu'embarquer pour leurs patries perdues d'Athènes, Corinthe ou Sparte, ici, comment ne pas parler de la guerre en Libye, de l'intervention aéronavale initiée par Sarkozy, et des conséquences collatérales liées au trafic aérien ? 

Dans les années 90, l'avion prenait bien soin d'éviter la Libye fortement accusée d'attentats aériens ainsi que de soutien financier aux groupes violents sinon terroristes. Années 2000, Mouammar Khadafi redevenu le riche ami flatté par tous ses anciens détracteurs occidentaux, l'espace aérien libyen autorise une trajectoire plus directe entre l'Afrique de l'Est et l'Europe de l'Ouest. Années 2010, porte-drapeau des printemps arabes et ensuite en rien vergogneux du flop qui s'en est suivi, Bernard-Henri Levy  a poussé le président français à guerroyer contre Kadhafi, l'ami plein de sous qui pourtant plantait sa tente de bédouin dans les jardins dorés de la République... Le pays doit-il porter le chapeau pour tant d'irresponsabilité déployée sinon la mort de Kadhafi (1)? 

Ah la Crète ! île attachante et pas seulement pour ses 35 millions d'oliviers, ottomane jusqu'à l'orée du siècle passé, symbole de libération...

Ah la Crète de Zorba et ce sirtaki pot pourri finalement réussi de tous les airs nationaux héllènes... 

Ah la Crète d'un menu de verdure, d'escargots, d'huile d'olive, si sain dit-on même si à la fin... 

En attendant, pour ne rien risquer dans l'espace aérien d'un pays toujours secoué par une guerre civile (2), notre vol commercial décrit un détour et ce n'est qu'en vue de l'île de Crète que le cap peut être mis sur la France via l'Italie.  

(1) alors que Macron engage encore la France à son corps défendant auprès de Kagamé, au Rwanda, colonie allemande puis belge où Mitterand et quelques acolytes nous avaient embarqués malgré nous dans une galère grâce au "coup d’État permanent", un absolutisme que la Constitution de la Ve octroie au monarque républicain président...   

(2) Mai 2021. Le dictateur biélorusse oblige un avion à se poser pour mettre la main sur un opposant.
 Juillet 2013. Hollande, pour ne pas être complice de l'évasion du lanceur d'alerte Snowden réfugié à Moscou, président "normal" d'un pays prétendument de liberté, interdit le survol du pays au président bolivien Evo Moralès. Sinon, croyez bien que Loukatchenko n'est qu'un dictateur !  


dimanche 23 décembre 2018

LES MEDIAS FONT PEU DE CAS DE MICHEL ONFRAY !

QUAND TOMBE LE MASQUE DES POPULICIDES.

https://michelonfray.com/interventions-hebdomadaires/quand-tombe-le-masque-des-populicides?fbclid=IwAR09dfSX7N8L6SMPWBNYvBXvVFyKPI-oYawaltoDHC2vpopMdHX9NO26Qgg

"L'HOMME EST UN LOUP POUR L'HOMME", vaste programme...

"L'homme est un loup pour l'homme"... Les humains ne valent pas mieux que les loups groupés en meutes ennemies... Avec le Leviathan (1651), Thomas Hobbes est d'avis que l'homme doit abandonner sa liberté de bête primitive ne comptant que sur sa force pour subsister. Aussi doit-il se soumettre au pouvoir transcendant, à l'autorité verticale, à l’État de Droit souvent héritier mais plus progressiste que celui, devenu absolu, du souverain. Il s'agit d'une obéissance, d'un consentement à la perte de sa liberté sans limites pour une liberté sociétale encadrée, la fameuse "liberté [...] de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d'autrui..." inscrite dans le marbre de la deuxième Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (préambule de la Constitution du 24 juin 1793)(1). Or la vieille règle naturelle, celle de la loi du plus fort vient dévoyer "l’État des droits pour tous" avec une minorité de loups qui asservissent une majorité fataliste, convaincue du bien fondé inégalitaire jusqu'à ce que le temps et l'évolution fassent leur œuvre...  

Source Pixabay
 C'est donc une constante dans les sociétés humaines : des masses asservies par une minorité qui cadenasse le pouvoir. La domination, l'exploitation d'une majorité soumise par une minorité se proclamant supérieure semble être inscrite depuis toujours dans les gènes de l'homme, être social. L'influence exercée par les détenteurs du pouvoir a longtemps anesthésié les mécanismes de perception, de jugement, de mémoire, pour être imposées en tant que norme à la masse matée, fataliste, conformiste et manipulable des sujets. Cette domination qui perdure depuis des siècles s'érode néanmoins avec le temps, l'évolution des mentalités, la prise de conscience par les basses classes des injustices subies. Depuis un second XVIIIème siècle, l'avènement des démocraties a marqué cette évolution et a certainement contribué à limiter les implosions sociétales, à freiner les explosions de violence liées aux révolutions pourtant inévitables et dues au consensus sociétal qui se déchire.

Depuis que l'Histoire existe et même si elle a évolué positivement au fil des siècles jusqu'à cristalliser un refus aussi délibéré qu'énergique des opprimés, cette prédation qui a pris un tour économique dans les pays les plus avancés, demeure prégnante. Les oppresseurs, en effet, mettent en avant un ordre économique arbitraire fondé sur une croissance infinie, à en croire leur mensonge originel, alors que le premier imbécile venu sait que la Terre n'est qu'une bulle de vie presque hermétique, où, pour reprendre la formule célèbre de Lavoisier, serait-elle discutable... "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme".
La synergie obscène des possédants qui s'arrogeraient aussi le monopole de l'intelligence et une sorte de légitimité culturelle dans une quête pourtant inhumaine, sauvage, aussi acharnée que sans limites pour de foutus milliards, n'est rien moins que suicidaire puisque après nous avoir fait dévorer le renouvelable, le système imposé nous oblige à ronger la matrice seule apte à renouveler le transformable... Parabole de la poule aux œufs d'or que nous tuons à petit feu mais sûrement... cette année, c'est début août que nous avons épuisé ce que la planète peut donner. 
Pire, au nom de la libre concurrence, des affairistes de l'acabit d'un Patrick Drahi seraient pour supprimer des semaines de congés payés, rallonger la semaine de travail quand ils ne sont pas pour robotiser le travail tout en exigeant de l’État dit "providence" (quelle sale expression discutable puisque les moyens donnés ne font que revenir, par une distribution solidaire, à ceux qui ont été prélevés ! et si la providence consiste à endetter le pays en empruntant inconsidérément, pas la peine de se prétendre trop intelligents et subtils comme le fit ce beauf de Le Gendre, chef de file de la majorité "en marche" à l'Assemblée !).    

Considérant ce climat délétère dans une période troublée, les leçons de l'Histoire sont plus que nécessaires. Chaque État ayant progressé à un rythme propre, la population des moins bien lotis a néanmoins été motivée par les situations les plus avancées à l'étranger, en vue d'une amélioration de sa condition. En ce moment le mouvement des Gilets Jaunes fait des émules ailleurs... Sans oublier la main mise idéologique, en partant de la misère d'un monde rural, de paysans puis d'ouvriers suite à l'industrialisation, et à présent dans un pays comme la France où il n'y a plus d'ouvriers suite à la désindustrialisation voulue par des politiques soumises au capitalisme mondialiste, dans un pays où quelques agriculteurs productivistes et empoisonneurs mais sur la corde raide, ont remplacé les paysans, n'assistons-nous pas, avec la révolte actuelle des Gilets Jaunes accompagnée d'un penchant pour une vie plus saine, sans malbouffe, à un même refus de la part des laissés pour compte envers les castes dominantes ? 

Wikimedia Commons Auteur René Maltête.
 Et les bobos de la capitale de trouver que la demande de référendum à l'initiative des citoyens est dangereuse, qu'elle ouvre la voie aux désordres, au fascisme, aux racismes. Toujours le même mépris du peuple ! J'ai écouté dernièrement Dominique Reynié chez Zemmour et Naulleau. Ce n'était pas tant qu'ils s'acharnaient à trois contre Quatennens le député FI mais à cause de leurs arguments lamentables : Naulleau pour l'élection indirecte du président (?), Zemmour pour la Constitution de la Vème République pourtant déconstruite par des faussaires (!!!) et ce Reynié pour l'élection telle quelle, sans un mot pour le taux d'abstentions qui devrait interpeler, des bulletins blancs non considérés comme exprimés (2) ! Et la pirouette manière de botter en touche de ces m'as-tu-vu avec le distinguo entre "légalité" et "légitimité" ! Oui, oui, Paris-Première chaîne du jacobinisme borné !    

La Vème République initiée par un président respectueux de sa parole : 


Que voyons-nous aujourd'hui, sinon tout le contraire, en mettant en parallèle un président de 40 ans arrogant et déjà si hypocrite et corrompu, marionnette de conspirateurs  à l'aune de ce monsieur Drahi ? Bien sûr qu'il va rester au nom de la légalité légitimée ou de la légitimité légale n'est-ce pas monsieur Reynié, homme de think tanks, de libéralisme, pourfendeur du populisme qu'il voit toujours le couteau entre les dents ?  

Oui, le dernier Zemmour et Naulleau confirmait bien des choses et pour finir avec une petite phrase, alors qu'un ministre demandait au Général s'il fallait s'occuper des cons, De Gaulle n'aurait pas répondu "vaste programme" mais "lourde tâche !".  

(1) elle-même précédée par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, on lit, article 4 : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui... et qu'on doit sûrement à l'origine aux Lumières sinon à quelques humanistes plus anciens...  

(2) Les faussaires : Mitterand, Chirac, Sarkozy, Hollande. 30 articles seulement demeurent sur les 92 au départ ! Et où sont les législatives à mi-mandat pour abonder ou sanctionner la politique menée ?
https://michelonfray.com/interventions-hebdomadaires/quand-tombe-le-masque-des-populicides?fbclid=IwAR09dfSX7N8L6SMPWBNYvBXvVFyKPI-oYawaltoDHC2vpopMdHX9NO26Qgg


dimanche 7 mai 2017

LE MONDE NE DEVRAIT ÊTRE QUE CHANSON ET MUSIQUE... (8) / ratés existentiels

Nairobi, un des aéroports qui ouvrent sur l’Afrique. Une fois il a pu discuter avec un monsieur du Burundi attendant pour Bujumbura. Celui-ci l’avait complimenté en riant : « Ah ! tu es fort d’avoir un enfant aussi clair avec une femme noire... parce que d’habitude, ce sont elles qui gagnent ! ». Une réflexion si désinvolte et ouverte sur l’insignifiance de la couleur de peau même si les propos du Belge à présent quelque part en correspondance pour Mada, concernant sa compagne de Nosy-Bé et l'enfant qu'ils n'ont pas eu, lui reviennent en mémoire «... si tu en veux un que je lui ai dit, fais-le avec un Malgache parce qu’un métis ici est embêté tant tout le monde croit qu’il est riche... ».

https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/search?updated-max=2017-03-09T08:24:00%2B03:00&max-results=1&start=24&by-date=false
 

Et ces Congolaises, africaines d’une palette, de nuances de peaux se fondant dans un horizon d'empathie universelle, "d’amour infini" pour l’humanité, la nature, tel que le définissait Rimbaud, et surtout pas relégué à l’espace fermé, au périmètre pelé, pisse-vinaigre d’un vocabulaire cynique, borné par le sens des mots « blanc », « noir », « clair », « foncé », dans ce qu’ils ont de plus étriqué. 


Femmes avant tout, confiantes, souriantes, charmantes, fraîches malgré les heures, parfois des jours de voyage !
Les femmes, il paraît "qu’il faut savoir leur parler"... Le dire ainsi relève déjà d’un apriori machiste, négatif, irrespectueux... N’est-il pas dégradant de croire, de laisser croire qu’on peut les traiter ainsi, en fruits à cueillir, de les leurrer, moyennant, 
comme l'ironisait un copain comorien,  des « paroles mielleuses » ? Pas seulement, bien sûr mais le jeu du mâle pour la femelle est bien inscrit dans une nature qu'il serait dangereux de dévoyer artificiellement au nom d'une prétendue égalité alors que tout est en complémentarité... 

https://www.youtube.com/watch?v=_ifJapuqYiU / Dalida & Alain Delon

Ne dit-on pas aussi, avec trop d’indulgence, pour un séducteur qu’il « aime les femmes » ? Comme si aimer c’était seulement prendre sans partager, sans réciprocité ! Et lui, qui se croit au-dessus malgré des considérations ambiguës, qui n’en ressent pas moins une pointe d’envie pour Don Juan et Casanova ! Un vieil instinct animal des origines, sûrement, se met à balancer ce qui ressort de la sincérité ou de l’hypocrisie entre le tourbillon charnel et le maelström de sentiments... 

Émilie, elle s’appelle. Elle revient d’Antananarivo où elle a animé un stage de trois jours axé sur le contrôle des compétences du personnel de laboratoire, pour des analyses recevables répondant à la norme ISO 15189 ! Émilie a fait ses études au Congo puis en Afrique-du-Sud, alors qu'on s'attendrait à entendre “ en France ”... ce rappel sur notre prétention ne saurait mieux tomber ! Elle travaille pour le ministère de la santé au laboratoire national de référence des mycobactéries... Formidable la coopération intra-africaine ! L’Afrique qui avance ! Et comment ne pas se laisser aller à aimer Papa Wemba (Congo), Oliver N'Goma (Gabon) et même pour un microcosme comme Mayotte, la kyrielle fournie d'artistes dont Mobyssa, Bedja, Ragnao Djoby, Mikidache, M'toro Chamou, J.R. Cudza, Boura Mahiya, Cadence Mahoraise... et ceux, oubliés, qui pardonneront mes trous de mémoire...     

Émilie parle en phrases sobres, non, pas de la révolution d’Octobre, comme Nathalie de Bécaud...

https://www.youtube.com/watch?v=oX3334V69RA Nathalie Gilbert Bécaud

Non, mais encore fataliste, neutre, étrangement calme, elle convient que depuis le génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994, les massacres, les viols n’ont jamais cessé dans les provinces de l’Est. L’Ouganda et surtout le Rwanda de Kagamé, puissant voisin, menacent toujours de faire main basse sur tout le Congo tandis que les Occidentaux qui n’ont pas un mot, pas un entrefilet pour des millions de morts, jouent les charognards et pillent en s’en lavant les mains les métaux et terres rares du business des portables. Lui, en reste un instant songeur : ah ! le Congo... l’ex Zaïre... enfin le Congo Kinshasa, la République démocratique, la honteuse opération "Turquoise", justifiée, qui plus est, par un Mitterand s'immisçant de sa métastase françafricaine dans un bourbier ne nous regardant pas s'agissant d'une ancienne colonie allemande puis du roi des Belges... Ce qui n’est pas sans nous faire penser aussi au discours de Dakar qui fit dire à Sarkozy que l’homme africain ne serait pas rentré dans l’histoire et que, à l’image du continent, il serait resté dans le paradis perdu de l’enfance... en somme, un racisme larvé, assumé, qui renvoie à la condescendance paternaliste de ceux qui, encore dans les années soixante, traitaient l’Africain de « grand enfant ». Il se promet de bien écouter « Afrique adieu », cette chanson de Sardou peut-être encore teintée de pessimisme (1) alors que le cœur de l’Afrique résonne en Europe et qu’un discours ambigu demandant explication se fait entendre aujourd’hui : « La France a besoin de l’Afrique pour construire son avenir » Emmanuel Macron. Oiseux non ? parler pour parler... à moins qu'il faille relier au contexte...  

Soudain, fermant cette parenthèse historique, cette expectative sur l’avenir de l’Afrique, notre voyageur se demande si cet échange, cette discussion n’auraient été qu’une réponse à une attirance ? Non ! impossible alors qu’un trop-plein de passé refait surface dans son présent tendu, tel le Grand Rift et ses autres failles s'ouvrant de la dépression de l’Afar au Canal de Mozambique, au sein de son cœur-volcan ébranlé de séismes mais qui tient encore et ne se demande pas encore jusqu’à quand. 
  
Une annonce au haut-parleur et elle explique que cette langue swahilie est parlée aussi dans l’Est du Congo justement. Lui, répond que les marchands d’esclaves étaient bien installés sur le grand fleuve mais comme sans y croire, préoccupé, perturbé qu’il est de réaliser d’un coup le charme qui émane de cette femme douce, tranquille et pourtant résolue. Ils se passent des adresses, le stylo, les papiers passent entre quatre mains qui se frôlent. Elle écrit « Bandundu », « Kwilu », « Kikwit ». Tout se précipite. Il lui baise vite les doigts avant sa fuite éperdue vers le comptoir désormais vide où l’on n’attend que lui ! 

«... Moi j’avais le soleil.../... dans les yeux d’Emilie, je réchauffais ma vie à son sourire, moi j’avais le soleil dans les yeux de l’amour et la mélancolie, au soleil d’Emilie, devenait joie de vivre... »
https://www.youtube.com/watch?v=vEFGQN9qLkQ Dans les yeux d’Émilie / Joe Dassin. 
 

(1) https://www.youtube.com/watch?v=Pmetwm6VWgc « Afrique adieu » 1982 : Michel Sardou. 

«...Afrique adieu.
Ton cœur samba
Saigne autant qu'il peut.
Ton cœur s'en va....»