Thalassa ! Thalassa ! La mer ! me revient un vague souvenir des Grecs de retour de Perse et qui, après les mornes plateaux d'Anatolie retrouvent la mer, déjà la leur puisque leurs peuples occupent le Pont-Euxin sur la Mer Noire. Suite aux vastes étendues ocres du Sahara, c'est un peu de cette délivrance que nous offre le moutonnement de nuages nourri par la Méditerranée. Qu'elle est belle pour un natif de ses rivages ! Ses bleus n'ont vraiment pas à souffrir de la comparaison avec les tropiques. Si nous sommes loin des verts du delta du Nil, à bâbord, plus loin encore, Tobrouk, la Cyrénaïque, la Libye... Et si les Dix-Mille de Xénophon ne voulant plus qu'embarquer pour leurs patries perdues d'Athènes, Corinthe ou Sparte, ici, comment ne pas parler de la guerre en Libye, de l'intervention aéronavale initiée par Sarkozy, et des conséquences collatérales liées au trafic aérien ?
Dans les années 90, l'avion prenait bien soin d'éviter la Libye fortement accusée d'attentats aériens ainsi que de soutien financier aux groupes violents sinon terroristes. Années 2000, Mouammar Khadafi redevenu le riche ami flatté par tous ses anciens détracteurs occidentaux, l'espace aérien libyen autorise une trajectoire plus directe entre l'Afrique de l'Est et l'Europe de l'Ouest. Années 2010, porte-drapeau des printemps arabes et ensuite en rien vergogneux du flop qui s'en est suivi, Bernard-Henri Levy a poussé le président français à guerroyer contre Kadhafi, l'ami plein de sous qui pourtant plantait sa tente de bédouin dans les jardins dorés de la République... Le pays doit-il porter le chapeau pour tant d'irresponsabilité déployée sinon la mort de Kadhafi (1)?
Ah la Crète ! île attachante et pas seulement pour ses 35 millions d'oliviers, ottomane jusqu'à l'orée du siècle passé, symbole de libération... |
Ah la Crète de Zorba et ce sirtaki pot pourri finalement réussi de tous les airs nationaux héllènes... |
Ah la Crète d'un menu de verdure, d'escargots, d'huile d'olive, si sain dit-on même si à la fin... |
En attendant, pour ne rien risquer dans l'espace aérien d'un pays toujours secoué par une guerre civile (2), notre vol commercial décrit un détour et ce n'est qu'en vue de l'île de Crète que le cap peut être mis sur la France via l'Italie.
(1) alors que Macron engage encore la France à son corps défendant auprès de Kagamé, au Rwanda, colonie allemande puis belge où Mitterand et quelques acolytes nous avaient embarqués malgré nous dans une galère grâce au "coup d’État permanent", un absolutisme que la Constitution de la Ve octroie au monarque républicain président...