Jadis la petite maison d'Henri dans la rue des Barris partant de la ligne des remparts disparus, soulignée par le tracé courbe du boulevard. Merci Geoportail.
Juste parce que le français s'imposait au languedocien ravalé à l'état de patois, en revoyant sa rue située hors les remparts, et parce que nos migrateurs reviennent instiller la vie et l'espérance en ce temps calamiteux de peste noire, pardon de covid 19, le souvenir et la voix d'Henri le mécanicien nous reviennent sur un air "d'hirondelle des faubourgs".
"... Hé... O exprimo te coumo cal, se saves pas as qu'à te caillar. Ah beleu saves pas parlar francès. Ah bé tan pis parlo como vouldras... (1)
Au théâtre ce soir.
Rares sont ceux qui se souviennent encore de la gaieté et de la joie de vivre qui présidait aux représentations de la troupe théâtrale pérignanaise en 1938. Et pourtant, en 1938, si on y regarde de plus près, n'est pas tellement loin, ce n'était déjà plus la Belle Epoque mais ce n'était pas encore la Drôle de Guerre. A Fleury, on pensait à bien s'amuser, de temps en temps et la troupe de théâtre forte de nombreux acteurs exclusivement masculins, malgré la tenue de certains sur notre photo, regroupait dans la cour de l'école la population de Fleury pour des spectacles en langue occitane fort appréciés nous a-t-on dit.
Avant le spectacle un tour de ville derrière la clique était organisé,
une clique réduite à sa plus simple expression : André Fountic au tambour et Marius Calmet au clairon.
Mais c'était le signal et on allait voir "lous proufitaires", "Coucoudou", "lou pèis d'Abrial", "lou "rémé" Piroulet" (2) et "lous maridaires" interprétés par
Maurice Barthe, Louis Gimat, Antoine Gélis, Auguste Fital, Auguste Rouquié, Victor Sirven, François Gervais, Joseph Sabatier, Jules David, Marius Calmet, Germain Anguille, André Fountic, Laurent Calvet, Gaston Pujol, Albert Mazoni, François Coural, Léon Coural, René Jean, Yéyé Bertoli, Marcel Cadène, Louis Biau et Jules Alibau.
Après les représentations tout le monde se retrouvait sur la place du marché, au café Gazel où se déroulaient d'ailleurs les répétitions. Le juge, le soldat, le voleur, le gendarme, le voisin, sa femme se rinçaient le gosier à coups de mandarin-citron ou citron-bière, de trois quarts...
Oui, aco se pasabo a Fleuris, en 1938." (3)
L'Henric das Barris.
(1) Oh, exprime-toi comme il faut, si tu ne sais pas, tu n'as qu'à te taire. Ah peut-être tu ne sais pas parler français. Et bé tant pis, parle comme tu voudras.
(2) Les profiteurs.../... le poisson d'Abrial, lou raumé ? le rhume ? lou rèimé ? variété d'olivier ? / les marieurs ou futurs époux ?
(3) Oui cela se passait à Fleury, en 1938.
Cette chronique d'Henri Andrieu, le mécanicien, figure originellement sur une cassette audio. Après bien des procédures de béotien il ne me reste qu'un fichier son wave. Si quelqu'un me fournit une façon de faire, il me sera possible de joindre le contenu de la bande originale.
La photo détaillée par Henri figure dans le livre "De Pérignan à Fleury" par les Chroniques Pérignanaises, page 172. Elle m'a permis de corriger certain patronymes et même un "Joseph" plus commun que le "Jaurès" que j'ai cru entendre... ma fibre politique sans doute.