Les cocotiers, jacquiers, corossol, 150 pieds d'agrumes (orangers, citronniers), papayers, avocatiers, ananas, jeunes manguiers de culture (dont des José), les bananiers, le manioc... Le banga pour le voulé du week-end au chamba (le barbecue au champ), la structure du bungalow à venir, tout est parti en fumée... les manguiers allaient donner, les ananas étaient en fleur... tout un travail depuis 5-6 ans anéanti...
Au delà des quelques pu-naise ou pu-tain qui n'entachent pas une réaction toujours digne, si nous pleurons avec lui, loin de toucher seulement sa personne, cette destruction touche tout Mayotte puisque les efforts pour s'en sortir, moins importer, sont balayés.
Le drame est-il lié à la culture sur brûlis si banale encore à Madagascar et du cercle vicieux de la pauvreté ? Est-ce lié à la solution de facilité ? À Mayotte, outre le fait qu'elle n'apporte pas grand chose, c'est interdit, déjà pour le risque de propagation. La majorité des campagnards l'a compris : ils nettoient leurs champs et parcelles, plusieurs fois par an...
Outre l'apport à la subsistance quotidienne, ajouté aux vols dus à une surpopulation étrangère, ce genre d'accident ne peut que décourager les initiatives de ceux qui se lancent pour fournir et participer à la vie de l'île.
Aussi grave est le rapport aux espaces non construits ; suite aux défrichages sauvages d'immigrés qui se comportent en terre conquise, la forêt a déjà fortement régressé... personne n'est sans savoir que la disponibilité de l'eau est liée à cette réalité (l'eau reste coupée un jour sur trois).
L'incendie pourrait être aussi le fait d'une jalousie, d'une vengeance... Une plainte en gendarmerie a été déposée, une enquête est en cours.
Plusieurs fois, Antoine m'a invité à voir son champ, ce fut chaque fois partie remise mais ce n'est pas pour autant que ce drame touche moins. Courage mon ami... il faut garder espoir.