Chiconi, le 2 novembre 1997.
[...] 22 heures, 25 degrés passés.
Voilà une semaine que « Les Forbans du Kalayaan » restent encalminés page 23, pourtant les ouvrages d'autres auteurs devraient apporter du flux vu qu'ils ne peuvent qu'apporter du souffle aux écrits personnels : j'ai emprunté un guide « Madagascar » ainsi que « Karanas et Banyans » sur les communautés indiennes commerçantes à Mada. Il faut les rendre le 6 et je n'en ai pas lu la moitié... j'aurais dû différer la lecture de « Mayotte » de Guy Fontaine avec, en exergue, un point de vue, d'après moi, des plus justes :
« Expliquer des peuples étrangers chez qui l'on a vécu et que l'on a aimés, c'est inévitablement s'expliquer soi-même. Il y a dans l'analyse de telles relations, même lorsqu'elles gardent un caractère scientifique, la révélation d'une aventure personnelle. » Georges Balandier (1). Afrique ambiguë Plon 1957.
(1) Georges Balandier (1920 - 2016) ethnologue, sociologue, codéfinisseur avec Alfred Sauvy du concept de « tiers monde ».
En attendant la suite, je vous adresse les pages 17 à 20 de ma chronique madécasse.
22 h 40. cette année la pluie des mangues a particulièrement réjoui le cœur des îliens. L'eau du ciel est la bienvenue en cette période de restrictions. Elle ne l'est pas qu'à ce titre, les agriculteurs l'accompagnent, les vallons se mitent de nombreux lopins défrichés et plantés.
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Ylang ylang Cananga_odorata 2012 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. Author Prenn |
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Frangipanier Plumeria,November_2013 Domaine Public Author Bernard Spragg |
Ce matin je cherchais des mangues, même de celles déjà entamées par les roussettes, les meilleures. Sur le versant de la baie et tout le bassin du Coconi fumaient des nombreux brûlis. Pas de fruits mais des fleurs d'ylang pour mes envois aux neveux PF et Laeti. En rentrant j'ai complété ma cueillette avec du frangipanier, trop pulpeux, lui, pour un envoi.
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Un bolet qui peut devenir énorme autour de trente kilos. |
Encore au volet gastronomique, rien au pied des orgueils de Chine (2) alors qu'il y a une quinzaine, en balade sur la pointe de Rassi Mounyendré (Bandrélé) pourtant exposée à l'alizé desséchant, dans la forêt claire marquant la côte est, de magnifiques bolets étaient fortuitement sortis (“ parapluie des djins ”, « mavuli lulu » en kibushi), l'occasion de beignets tranchés dans les plus gros chapeaux ainsi qu'une poêlée de persillade.
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Scylla_serrata 2012 under the Creative Commons Attribution 4.0 International license. Author Vsevolod Rudyi |
Hier nous avions nos derniers crabes de mangrove avec un aïoli spécial Gilbert, nos derniers parce que la pêche est interdite d'octobre à mars pour cause de reproduction... Ne nous verbalisez pas, les nôtres étaient congelés depuis belle lurette.
Je n'ai pas encore pris le billet, les vacances de Noël débutent le 20 décembre pour trois semaines, la classe reprendra en plein ramadan.
23 h 25. En dépit des moustiques, de la moiteur du papier, du temps toujours trop long que ça me prend, j'ai l'impression d'en avoir avancé plus vite que d'habitude.
23 h 45. Zut je rêvasse, moins productif que je suis. Avec une pensée pour les parterres de chrysanthèmes et ceux qui nous ont quittés...
« ...Maman est en haut, qui fait son loto,
Papa qui en bas, écrit à Jean-François,
Fais dodo... »
J'y vais.
Votre fils, JF.
PS : papa envoie stp le texte de Camps, n'ei doublidat la mitat, macarel ! je parle du « Doublidaire », bien sûr !
(2) une variété de bolet pantropical phlebopus marginatus (Australie, Nouvelle-Zélande, Asie du Sud-est, Amérique du Sud associé entre autres arbres, au manguier
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