jeudi 18 septembre 2025

OUT OF AFRICA 1

 ...et cette musique toute de nostalgie... Hier, Robert Redford est mort. La 2, en hommage, avec le film OUT OF AFRICA, a changé son programme : une bonne initiative, pour cette trinité, cette éternité de l'amour, la présence et l'avenir de notre espèce sur Terre, et le concours de cette musique, toute de nostalgie.   

L'Afrique, je l'aime parce que j'aime Mayotte. Mayotte, je l'aime parce qu'elle m'a accueilli, consolé, réconforté, remonté en selle pour infléchir le destin, se coltiner la vie, continuer le chemin. 



Je l'ai choisie comme compagne, elle m'a accepté comme compagnon. Cela va faire quinze mois que je ne l'ai vue. Ailes coupées, absence, séparation, avec au moins l'avantage de la redécouvrir de loin, alors qu'elle n'en finit pas de se dépatouiller pour être enfin une fille reconnue de la France, mère d'adoption, non plus celle qu'on envoie et cantonne dans le jardin quand passe un visiteur de marque, celle qu'on a honte de défendre ouvertement dans sa volonté de rester française, à l'international et pour de bien veules raisons... 

Ce 16 septembre j'ai pris le billet d'avion pour le 10 novembre, à la même date que celui que je devais prendre l'an passé, pour le voyage que le chirurgien m'a exhorté à décommander. 

De_Havilland_DH.60_Gipsy_Moth de 1929 du film Out of Africa under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. Author Thesupermat

Passivité à se faire transporter par un 787... Redford lui, va opter pour un biplan, ce qui, dans le film, causera sa perte. Un mot néanmoins sur un itinéraire, à l'opposé de celui qui, de la métropole à Mayotte, via La Réunion, ce département en apparence accompli bien qu'ultramarin, tout à fait France sous les tropiques. Par Nairobi, d'abord, la carte d'identité n'y suffit plus, il faut le passeport ; ensuite, se décline la réalité d'ouverture au continent plutôt que son contournement par la Mer Rouge, l'Océan Indien en coupant juste la Corne de l'Afrique (1) au niveau de la Somalie.     

Prendre le temps, de la distance, de la hauteur, donne un recul utile ; l'altitude peut en concrétiser l'idée ; en bas, jouet d'une métropole cyniquement pernicieuse, Mayotte se bat contre l'invasion étrangère, contre un développement toujours freiné d'en haut ; de là-haut, avec tous les paysages survolés depuis la douce France, une Méditerranée trop indulgente dans sa bonté, une Afrique belle de rudesse (2), elle est dans une continuité de décors en témoignage d'une Planète Bleue exceptionnelle. De là haut, elle n'est plus le petit archipel qu'un voisin aussi impotent que sournois revendique afin de passer à l'as ses impérities et incuries coupables. Elle existe bien dans un ensemble swahili dont on veut la couper depuis toujours au motif qu'elle serait un furoncle de post-colonisation et aussi parce que les politicards toujours aussi sourds, la séquestrent, la rackettent, imposant un cordon ombilical au profit de grands groupes commerciaux métropolitains, la gardant sous domination économique réunionnaise. 

C'est hier que Robert Redford est mort. (à suivre) 

(1) bien qu'il existe une ligne directe Mayotte-Paris avec escale technique au Kenya. Avec Kenya Airways, un prix intéressant, 391 € cette fois (600 de perdus l'an passé car pris par une agence sur Paris-La Réunion), 2 x 23 kilos autorisés même si les valises restent trop souvent en carafe jusqu'à une semaine...  

(2) dans la nuit, lors d'une de mes migrations, j'y ai vu, heureusement de loin, des éclairs d'orages dantesques. 

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