jeudi 18 septembre 2025

OUT OF AFRICA 2

Robert Redford est mort avant-hier dans son sommeil, en son ranch de l'Utah, il avait 89 ans. OUT OF AFRICA reste un des films où, en plus d'un charme photogénique naturel, ses talents d'acteur trouvent à s'exprimer. 

Robert_Redford_Cannes 1988 soit trois ans après la sortie du film under the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license. Auteur Georges Biard

Il se trouve aussi qu'une migration depuis plus de trente années entre l'Europe et Mayotte, archipel français du Canal de Moçambique, me pousse à plus d'intérêt et de curiosité pour l'escale à Nairobi et le Kenya survolé. 

Motivé par une regrettable mais banale occurrence de l'existence, la mort de l'acteur, ainsi que par la programmation, en hommage, d'OUT OF AFRICA, je ne peux m'empêcher d'exprimer un fort attachement à une terre mahoraise, à un petit peuple maoré qui m'ont tant donné, même si une certaine impudeur prétentieuse m'amène à extérioriser une intimité que les quidams anonymes par définition, ne tiennent généralement pas à exposer... 

Deuxième volet ici : Mayotte et son contexte régional.   

Autant de pistes attestant d'une prétendue intelligence de sapiens alors qu'une indécente et impitoyable realpolitik en gâche les chances et la ruine jusqu'à l'étouffement ? 

Mayotte se bat afin de ne plus rester le petit confetti de prospérité (si relative, si inégalitaire) devant stagner à cause de l'océan de misère autour. 

Pour sensibiliser, pousser à se questionner, la télé qui vous garde en contact avec le monde a ses bons côtés, à condition de le vouloir par son choix des programmes. 
L'autre jour, un « Train pas comme les autres » parcourait le Mozambique. Des cocotiers si banals, si clichés tant qu'un Chido honni, terrible cyclone, ne vient pas décapiter, des fruits eux aussi que Mayotte a perdus. Mais plus qu'une nature ici généreuse mais qui, dans le 101ème département, a tant souffert, des visages rappelant exactement ceux issus des trafics d'humains, des Makuas ou autres Chambaras (pardon pour l'orthographe), pourtant si ouverts et souriants... à côté d'autres, pressés, stressés, fermés. 

Mussiro masque de beauté Mozambique 2015 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author Emânio Samuel Mandlate


Et ce même usage du baume de santal frotté sur du corail mort, du m'dzindzano pour protéger la peau du soleil ; question langue et vocabulaire, dommage pour le dialecte originel : le sentiment de nation a besoin d'une langue véhiculaire, ici le portugais, certes un bel idiome bien qu'écrasant aussi implacablement que le français tout particularisme, toute identité parallèle. 
Encore il y a peu, le film « The Constant Gardener » qui outre l'intrigue a su montrer la réalité des bidonvilles de Nairobi, Kibera et ses nombreux quartiers, peu visibles malgré la présence, dans une séquence, d'un long-courrier arrivant dans un pan de ciel. Ce n'est pas pour autant que la beauté des sites s'en trouve négligée, en particulier ceux liés à la branche orientale du Grand Rift tel le lac Turkana. (à suivre)

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