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mardi 25 février 2025

L'IMPOSSIBILITÉ D'UNE ÎLE Le débat 2ème partie

Suite au documentaire qui a le mérite d'avoir été travaillé et filmé avant le passage de Chido, Mélanie Taravant oriente un débat. 

Débat - Mayotte, une île en état d'urgence en replay - Le monde en face | France TV

Invités qui seront identifiés lors des propos par 1, 2, 3 (avec mes réactions entre parenthèses) : 
1. Emmanuel Blanchard, historien, spécialiste de l'immigration et de la situation postcoloniale à Mayotte. 
2. Élise Palomares, professeur de sociologie à Rouen, spécialiste de l'action publique et politique à Mayotte. 

3. Abby Saïd Adinani, journaliste du service public, originaire de Tsingoni et dont la famille a eu le toit emporté par le cyclone Chido.  

Appuyant sur le désinvestissement de l'État, Amélie Taravant parle d'accélérateur de carrière ou de mouroir professionnel pour les hauts fonctionnaires nommés à Mayotte


2 abonde dans le sens où, dans la méconnaissance du territoire, ils ne s'investissent pas. Tout doit leur être reexpliqué par des catégories B. Une discontinuité néfaste. 
(le préfet Bouvier en est l'illustration). 

1 Mayotte a été coupé de l'environnement régional, le visa Balladur en étant le premier symptôme. pas d'autonomie économique envisagée. 
(dans les années 90 un caboteur venait chaque semaine de Majunga (Madagascar) livrer des produits frais... Est-ce la règlementation européenne qui a mis un frein aux échanges régionaux ? On dit que ces importations devraient d'abord aller en Europe pour être en quelque sorte homologuées, avant de revenir à Mayotte ! Ubuesque alors que ce serait plus que pertinent suite au cyclone ! Je pense particulièrement aux noix de coco qui vont manquer sur une dizaine d'années... Il est vrai qu'à part le blabla officiel parlant, sans que rien ne soit jamais fait, de faire du port de Longoni un centre d'échanges du Canal de Mozambique, rien n'a jamais été fait, Mayotte restant en vase clos, un marché fermé assurant cependant du profit pour les sociétés métropolitaines et réunionnaises...). 

La réalisatrice du film : le visa a fixé des clandestins qui avant allaient et venaient. 

1 Un habitant sur deux est étranger. 

3 Mayotte est refusée dans la Communauté de l'Océan Indien. 
(c'est le fait de la France. Même chose pour les Jeux de l'Océan Indien où les sportifs n'ont pas droit au drapeau français et à la Marseillaise... à l'instar de ce qui se passe avec l'Algérie, faut surtout pas froisser la grande puissance comorienne. Notons que c'est toujours notre pays qui finance ! Et les 15 milliards de l'Aide française au développement dans le monde pointent enfin dans les infos. A l'heure où il faut se serrer la ceinture, les 25 millions donnés à l'Algérie pour réhabiliter des quartiers défavorisés s'avèrent surréalistes, de même les 15 millions au Sahel qui nous a mis le pied au derrière. Et si encore cela contribuait à tarir le flux migratoire ? Est-ce normal de ne devoir ces infos qu'au Rassemblement National ? La gauche est vraiment idéologiquement gangrénée... ). 

2 la spécialiste est persuadée que les migrants ne viennent pas pour la nationalité, que ce droit ne remédiera pas aux problèmes sociaux, que cela ne réparera pas les tuyaux d'eau. 
(Aïe aïe, l'idéologie serait-elle de retour ? N'est-ce pas le fait de l'immigration qui fait que, entre autres, dans un espace restreint on doive toujours construire des écoles, prévoir un hôpital plus grand, voir la biodiversité et la forêt réduites à peau de chagrin et ce à l'aide d'un budget inégalitaire ?). 

1 le nombre d'expulsions du territoire (350.000 hab officiellement) par rapport à l'hexagone (66.000.000) est comparable. L'État n'arrive même pa à répondre aux besoins suite au cyclone. 

2 la politique migratoire est insuffisante et inadaptée; Les immigrés sont vulnérables... 

3 Le titre de séjour fait que les migrants, ne pouvant pas accéder au reste du territoire français, restent bloqués à Mayotte  
 
 1 délinquance chômage pour des jeunes même au niveau du bac qui se retrouvent bloqués

(Conclusion : ponctuellement peut-on se satisfaire de spécialistes de Mayotte en théorie ? Foncièrement pourquoi sommes-nous condamnés à subir des politiques incapables, des professionnels qui ont dévoyé le service au pays, plus soucieux de leurs carrières et des copains que du peuple ?) 

L'IMPOSSIBILITÉ D'UNE ÎLE Le débat 1ère partie

Suite au documentaire qui a le mérite d'avoir été travaillé et filmé avant le passage de Chido, Mélanie Taravant oriente un débat. 

Débat - Mayotte, une île en état d'urgence en replay - Le monde en face | France TV

Invités qui seront identifiés lors des propos par 1, 2, 3 (avec mes réactions entre parenthèses) : 
1. Emmanuel Blanchard, historien, spécialiste de l'immigration et de la situation postcoloniale à Mayotte. 
2. Élise Palomares, professeur de sociologie à Rouen, spécialiste de l'action publique et politique à Mayotte. 
3. Abby Saïd Adinani, journaliste du service public, originaire de Tsingoni et dont la famille a eu le toit emporté par le cyclone Chido. 

2 revient sur le ministre Valls qui lui aussi se demande où passent les aides avant de rapporter les arguments du Président de la République sur la sellette lors de sa visite dans l'île, disant que les gens devraient se contenter, qu'ils sont les plus aidés de l'Océan Indien...  
(Veut-il signifier que Mayotte est plus aidée que la Réunion ? Au moins que ce ne soit pas par rapport aux autres pays de la zone dont les Comores, ce qui, de sa part, serait complètement inapproprié... Si Macron a souvent été excessif dans ses prises de parole, nous devons néanmoins tenir compte des circonstances : attaqué, déstabilisé, aux abois, ses réponses à brûle pourpoint plus que discutables ne l'honorent pas... ). 

3 revient sur le problème de l'eau, flagrant depuis 2016 ; elle se demande où est passé l'argent. 

1 confirmant la défaillance de l'État déclare que la France dépense 40 % de moins à Mayotte que dans un département lambda. Que jusque dans les années 90 il y avait peu d'écoles alors que la départementalisation, parce qu'ils ne veulent pas des Comores, est demandée depuis au moins la fin des années 50. 
(Qu'en est-il de la Corse ?)

Mélanie Taravant ajoute que les premières maternelles datent seulement des années 90, que l'État n'a jamais eu l'intention de traiter Mayotte en tant que département. 

2 son statut particulier fiscal, du travail, social, dérogatoire la situe hors d'un département. Surtout ne pas rendre la situation des Mahorais attractive sous entendu pour les Comores d'où un budget 11 fois inférieur à ce qui est donné aux autres départements. Mayotte ne reçoit que 62 % de ce qui est donné à la Guyane 
(et dire que le préfet Vincent Bouvier a osé se prévaloir des 90 % de plus en huit ans pour Mayotte, et avec quel culot l'auteur de « Que faire de Mayotte » prétentieux de ses capacités préconise ce qu'il faut faire alors qu'il n'est resté qu'un an) (voir les articles qui précèdent). 

1 rappelle qu'en 1975, personne ne connaissait Mayotte, bout du bout de l'empire colonial... 
(sans savoir que j'y serai vingt ans plus tard, à l'occasion de la consultation de la population, c'était la première fois que j'entendais parler à la radio de Petite et Grande Terre)

L'initiatrice du débat demande alors quel était l'intérêt de la France. 

1 précise que Giscard, Foccard pensant que la France garderait la main sur ses anciennes colonies africaines, était pour que Mayotte restât dans l'ensemble comorien. Ce sont des militants d'extrême droite qui ont aidé au combat de Mayotte française. L'enjeu était économique et militaire puisque la France se trouvait expulsée de sa base à Diego La DGSE reste présente à Petite-Terre. 
(Les 70.000 voix des Comores intéressaient Giscard en vue de son élection / La DGSE a ses “ grandes oreilles ” tournées vers l'Afrique). 


lundi 24 février 2025

L'IMPOSSIBILITÉ D'UNE ÎLE 1ère partie

Dimanche 23 février 2025, avec « LE MONDE EN FACE » en trois parties, France 5 consacre toute la soirée à Mayotte. D'abord le documentaire « MAYOTTE, L'IMPOSSIBILITÉ D'UNE ÎLE », ensuite la discussion, enfin un dernier documentaire «  MAYOTTE LE CHOIX DE RESTER FRANÇAIS ». 

Mayotte, l'impossibilité d'une île en replay - Le monde en face | France TV 

(Replay disponible jusqu'au 28 août 2025). 

Première partie : rappel historique et immigration. 

Circonstances : l'équipe de Julie Peyrard qui réalisait ce documentaire sur les problèmes du 101ème et plus pauvre département de France, était sur le départ juste avant le passage du cyclone CHIDO. 

Notes : 

Le lien est fait entre la crise économique, démographique, migratoire et l'histoire du territoire. L'accent est mis sur le rôle primordial des femmes dans le refus de l'indépendance au sein des Comores, dès 1960, avec le mouvement des chatouilleuses. Moins peuplée, craignant l'envahissement par Anjouan et la Grande-Comore, les femmes chantent « Maoré Farantsa », Mayotte à la France. Comme en gage, une interlocutrice évoque l'islam ouvert et favorable aux femmes sur l'île. 

Le film est ouvert à tous les avis, pour preuve, l'intervention d'Ahmed Thabit, diplomate comorien, affirmant de façon primaire que Giscard d'Estaing aurait dit oui à l'indépendance des trois îles sans Mayotte qui serait à lui !  

Rémi Carayon (moins coincé à gauche qu'à l'époque...) relève l'importance stratégique du Canal de Mozambique où 60 % des pétroliers nous approvisionnant passaient. Par contre, à propos de la guerre froide, dire que la Chine prendrait la place à Mayotte me semble anachronique. Ces années 70, c'est plutôt l'URSS qui influence : à Madagascar Ratsiraka impose un régime révolutionnaire tendance bloc de l'Est (la France devant quitter la base navale de Diego-Suarez [ 1973-1975], le Mozambique indépendant est dirigé par le Frelimo victorieux aligné sur les soviétiques. 

Au bout d'une vingtaine de minutes, le documentaire parle de l'immigration : 
* au moins 1/2 habitant est étranger, principalement comorien. 
* entre 22 et 25.000 personnes sont expulsées chaque année. 
* le bras de mer entre Anjouan et Mayotte doit être le plus important cimetière marin au monde (10.000 victimes estimées). 
* Pour Safina Soula, présidente du collectif des citoyens, les Mahorais n'ont rien en commun avec ces immigrés qui profitent des services gratuits comme l'école, l'hôpital. Ce collectif bloque le service des cartes de séjour à la préfecture.  
* Marine le Pen qui a obtenu 60 % des suffrages à Mayotte fait le lien entre immigration et insécurité. 
* Lors de sa visite, Darmanin ministre de l'intérieur annonce un droit du sol plus restrictif. 
* Le décasage d'un bidonville de 5.000 habitants sans eau ni électricité est aussi lié à la lutte contre les gangs de délinquants souvent rivaux avec ceux du voisinage ; armés de machettes, ils caillassent, coupent les routes, dépouillent les gens, prennent des otages et quand ils sont pris encombrent la justice jusqu'à l'asphyxie (30 avocats seulement pour 5.000 gardes à vue annuelles. 
* cette insécurité vide les rues et les routes dès 17-18 h.