Aude, Languedoc, Tchécoslovaquie, Ariège, Pyrénées, Océan Indien, Lyon, Brésil, ports familiers mais unique maison des humains. Apprendre du passé, refuser la gouvernance cupide suicidaire. Se ressourcer dans l'enfance pour résister, ne pas subir. Passer ? Dire qu'on passe ? Sillage ? Aïeux, culture, accueil, ouverture aux autres, tolérance, respect, héritage à léguer (amour, écoute, cœur, mémoire, histoire, arts...) des mots forts, autant de petites pierres bout à bout qui font humanité.
vendredi 18 juillet 2025
jeudi 26 juin 2025
VIRADA dau CERÇ
Pas de canicule encore puisque la nuit n'est pas torride.
Hier vers 17 h, garant d'un courant d'air agréable, généreux, occultant des rayons trop forts, le Marin a fait son mariol. Bien aimable...
Dans la soirée ou la nuit (nos aïeux étaient plus précis, plus en accord avec les signes du temps), virada, ça a tourné au vent de terre, au Cers. Entre les deux flux opposés, la transition peut être violente, souvent avec une averse potentiellement dangereuse, à seaux sinon à grêle... Cette fois, indulgente, sans sursaut obligeant à vite clore volets et fenêtres.
Gentille même d'attendre le jour pour faire entendre ses grosses gouttes sur le vernis du néflier. Merci.
Merci ? Pas si vite ! laisse le clavier, va voir enfin, écrivaillon de mes deux ! Et là, voilà t'y pas que Jupiter nous en pète un de maous, balaise, laisserait-il moqueur Brassens de « L'orage ». En guise d'avertissement... Semonce, juste le doigt, sans frais pour l'instant ; seuls les pigeons en fuite en ont été pour exposer leurs miroirs de plumes blanches sur le croupion. Syndrome du coup de fusil !
Allons, pas d'affolement : haut dans le ciel, hirondelles, martinets, crécerellettes, n'en finissent pas de tourner... la valse se poursuit, petit-déjeuner en volutes...
Et l'autre gris qui se voulait noir ! Vous l'avez-vu qui a voulu faire son cacou ? Oh ! ça n'a pas duré ! « Pousse-toi de là, va voir en mer et disparais ! » qu'il lui a dit le bon vent, le joli vent de Cers...
Aux 28 passés d'hier, on a bien gagné près de trois degrés. Merci, ne serait-ce que de ce répit, avec l'espoir que l'été ne soit qu'été et non fournaise.
lundi 10 juillet 2023
SÈTE 16. BRASSENS, ce cancre-là...
Georges Brassens, nous l’avons vu de loin à Balaruc chez son ami Lolo, suivi au rocher de Roquerols (il a eu deux barcots pour profiter de l’étang). Peut-être amarrait-il au petit port de la Pointe Courte ? Ensuite c’est la ville, dans les quartiers qui montent le plus possible le versant du mont Saint-Clair, là où se situe sa maison natale désormais dans la rue descendante portant son nom ; un peu plus loin, son collège devenu lycée Paul Valéry. Feu son copain André Thérond a dit de lui qu’il était un cancre, répétant même ce mot terrible même si c’était pour préciser qu’il ne l’était pas en français par contre. Non, un mot à laisser aux gens de l’extérieur, froids, sans empathie, pas charitables du tout, méchants... surtout qu’en occitan il est en plus si proche du « cancr », du crabe, du cancer... Non, dire d’un camarade de classe « moi bon élève j’étais copain avec un cancre » me gêne beaucoup... antinomique avec « copain », manquant d’affection, d’amour, marquant le rejet plutôt ; un mot à ne jamais prononcer dans une carrière ! à bannir ce cancre là
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Georges_Brassens. 1963 the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Fonds André Cros 1926-2021 Archives municipales de Toulouse |
Depuis le collège, pour continuer à suivre Brassens, mieux vaut descendre vers le port, gagner le quai de la Consigne, là où se tenaient alignés tous les bateaux-bœufs, l’antenne serrée contre le mât, l’anneau de la proue, celui du quai, la chaîne de l’anneau à l’anneau, là où, avec la chanson napolitaine du ravaudeur, un peu de la nostalgie de Cetara imprègne l’atmosphère en dépit des années passées. (à suivre)
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Georges_Brassens_à_Toulouse décembre_1963 licence Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Fonds André Cros Archives municipales de Toulouse |
vendredi 5 juillet 2019
LA DERNIÈRE CLASSE / Pour des langues régionales reconnues...
mardi 25 juin 2019
LA DERNIÈRE CLASSE / la sason a la mar, la saison à la mer.
Comment ne pas évoquer ces récréations à rallonges de fin d’année, veille du 14 juillet. Le village s’est adapté au moins depuis juin à l’heure d’été : les hommes partent à quatre heures vieilles pour sulfater et soufrer tant que le vent n’est pas levé encore. A onze heures la journée de longue est terminée : frais et changés, ils se regroupent au cagnard pour parler vigne bien sûr et aussi cancaner aussi fort que les canes. Le 14 juillet, date charnière pour la saison à la mer qui commence mais pour un mois seulement et pour les femmes, les vieux, les gosses, parce que pour les hommes, à moto et surtout à mobylette, l’ouvrage continue dans l’océan de vignes, suivant un emploi du temps tenant compte des heures où la rage du soleil plombe le pays.
Entre le touriste et l’indigène, c’est comme un passo attraction-répulsion, empathie-rejet.
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I a mai de monde que de peis ! Il y a plus de gens que de poissons ! |
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Un gandard pla d'aici davant son campoment (annados 70) / Un gandard bien d'ici devant son campement (années 70, Les-Cabanes). |
vendredi 14 juillet 2017
jeudi 29 juin 2017
jeudi 22 juin 2017
LOU MURAILLET C’EST LE MOINEAU... / L'été en Languedoc
Maman avait raison, un petit oiseau au bec encore jaune se retrouve sur le carrelage, un muraillet, un petit moineau. Bien lancé, le torchon des mains a suffi et quelques secondes plus tard voici l’oisillon à nouveau à réclamer sur sa branche... Chut, ça y est, ses parents l’ont retrouvé ! Je les entends, je les vois ! Joli tableau !
Des images et des sons reviennent des beaux étés passés, de la belle saison espérée sans que les canicules ne semblent point avoir été un souci alors...
Un monde plein d’oiseaux qui finissaient souvent sous la dent, mentalité de sudistes aidant. Les paysans disaient « pillard » en parlant du moineau s’invitant à la mangeoire des poules et des pigeons.
«... Et à Paris, alors que 500 000 oiseaux étaient comptabilisés en 1966, le recensement actuel laisse penser que la baisse des effectifs doit nous alarmer. Selon une source autorisée, l’essence sans plomb (2) serait tellement propre qu’elle tuerait les petites bestioles au menu des moineaux. pauvres muraillers (3), je viens vous demander pardon...
... Le tireur les a descendus, un, deux, puis trois, quatre. Facile. Ils ne l’ont pas vu, caché qu’il était sous les tôles. Et la mort silencieuse a fauché sans qu’ils comprennent. Incrédules, ils l’ont bien vu tomber celui d’à côté mais mourir est si naturel quand on ne naît pas homme qu’ils ont continué à sautiller, à piailler sur les pierres roses pour fêter le coucher du soleil, le bel été, le nid au fond du trou, la femelle à sa couvée. les innocents... Noces de sang !
Il est sorti, le garçon à la carabine, de sa cachette. il a ramassé les petits cadavres encore chauds, plutôt content. Mais pas cette satisfaction instinctive du paléolithique. Pour preuve : il a jeté sa chasse à quelque chat en maraude. Une pointe d’arrogance. la vanité rentrée de celui qui est en avance d’une arme quand les copains traquent encore avec la fronde à élastiques (4). juste un contentement teinté de mauvaise conscience. Ça ne valait pas la corvée de plumer, de vider. Et puis, les plumes fripées, collées d’hémoglobine...
... Quoi de plus commun qu’un moineau ! A la campagne, on ne se pose pas de questions. Rien à faire de l’esthétique, des couleurs. Rouge-queue (5), mésange bleue, verdier, jaune bergeronnette, tout fait ventre et commande les autres sens. rien n’est meilleur qu’une brochette fondante de petits oiseaux, voire de merles, faute de grives. Et si on épargne une nichée de chardonnerets, c’est pour les mettre en cage et les faire chanter. qu’y a-t-il de mal ? C’est la tradition (6) ! surtout depuis qu’on l’a arrachée, en 1789, aux nobles qui voulaient continuer à se l’accaparer, la tradition ! alors, ce passereau, ce commensal qu’ils disent, les scientifiques, ce pillard qui vole le bon grain à la volaille, qui s’en soucierait ?.. »
« ... C’est indécent d’analyser et trop de mots corrompent le cœur, c’est sûr. Laissez-moi le serrer fort pour ces liens qu’on croirait lâches mais qui restent tendus à notre insu, entre camarades de jeunesse, parce que nous étions heureux comme la volée de moineaux racoleurs sur le haut mur derrière chez lui, dans une quiétude qui est déjà celle de la campagne, du temps des fleurs en grappes des faux acacias, parce que nous ne savions pas voir non plus la fatalité inéluctable telle celle du canon de la carabine pointé vers les innocents muraillers (3) en habits de fête... /... ils n’ont même pas remarqué que les petits moineaux se font rares, comme eux, sans voir la mort qui les emporte un à un, ils entonnent néanmoins « La Baptistino al peiroun... d'un monde beau et insouciant de la seconde fatale qui finira bien par arriver. »
A René...
https://dedieujeanfrancois.blogspot.fr/search?q=Baptistino
(1) « Le Carignan », Pages de vie à Fleury d’Aude (I), 2008.
(2) quant au plomb dans l’essence pour empêcher les moteurs de cliqueter, l’huile végétale eût fait l’affaire mais le lobby des industriels, quitte à polluer, à empoisonner la Terre entière l’a emporté ! Quand il n’y aura plus de rivière, plus d’arbre, d’oiseau, est-ce que le pognon ça se mange ?
(3) "murailler", "meuraillet", "muraillet" : nom donné dans le Sud au moineau qui niche surtout dans les trous des murs (passerat muralhièr en languedocien).
(4) Diana 27, la carabine à air.
(5) au chant si gracieux dès potron-minet.
(6) Chasse, Pêche et Corrida ne sont que l’expression d’un anachronisme heureusement bien absent des dernières élections !
Crédit photos wikipedia et commons wikimedia.
lundi 12 juin 2017
CIGALES ET ÉTÉ MÉTÉOROLOGIQUE... / Fleury d'Aude en Languedoc
Les cicacidae, on les entend ce matin, à 6 heures vieilles comme disaient mes grands-parents et disent encore ceux qui ne veulent pas oublier, ceux qui peuvent encore transmettre que l’heure légale a deux heures d’avance sur le soleil en été.
En été ? Mais nous ne sommes que le 11 juin ! Mais c’est qu’on les entend déjà les cigales ! Le concert de cymbales confirme que nous sommes bien en été ! Comment ? les saisons sont pourtant liées aux équinoxes ou aux solstices ! le calendrier dit bien que l’été commence le 20 ou le 21 juin non ?
Et notre cigale ne chante que lorsque la température reste autour de 25 degrés. Pour changer des femelles qui attirent le partenaire, chez les cigales, seul le mâle "cymbalise" grâce à des membranes qui vibrent (300 à 900 fois par seconde).