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jeudi 5 mars 2020

DEMO..., DICTA..., DEMOCRATURE ou DICTACRATIE ?

Les trois types de dictateurs se ressemblent par certains côtés : 

* le refus du pluralisme. 
*  des élections truquées. 
* une propension sanguinaire. 
* la déraison.  

A moduler, à nuancer quand :

* le pluralisme est inefficient dès lors que les trois pouvoirs sont dans la main du chef (exécutif, législatif, judiciaire). 
* les élections sont dévoyées afin d'éviter le blocage : abstention cautionnée, vote blanc non exprimé... Bien que légalisé, de quelle légitimité le chef peut-il  se prévaloir ?
* le sang versé par la violence d’État : le nombre de blessés, d'éborgnés, d'amputés suite à des manifestations légales. 
* la déraison et l'autisme se manifestent par la fermeté, l'inflexibilité quant à une décision, la fermeture au dialogue, les mensonges de campagne, la distance et le cynisme parce qu'on se veut le dirigeant indiscuté (vojd, führer, duce, caudillo, conducator, lider maximo, guide de la révolution, grand timonier, ... chef de l’État français, et pourquoi pas "great leader" ou "dernier recours"). 

Ainsi pour mener la barque malgré les Gaulois réfractaires, les alcooliques, les illettrées, les fainéants, ceux qui ne sont rien ou autres palourdes, il y a : 

1. LE DICTATEUR dit ÉCLAIRÉ, autoritaire mais en général, contrairement au roi, pour servir le pays et ses gens. 
* gestion rigoureuse du pays. 
* réformes obligées, à marche forcée. 
* mise à bas des institutions sauf si, contournées, non appliquées, non modernisées, elles assurent la légalité du pouvoir. 

2. LE DICTATEUR DISCIPLINAIRE quand il n'est pas à la tête d'une junte militaire
* recours à la violence, à des milices de maintien de l'ordre (il suffit de bien les payer). 
* faire peur pour imposer son idéologie dogmatique. 

3. LE DICTATEUR GRAND FINANCIER, l'argent. 
* l'argent par l'entreprise, le commerce, les parts de marché, le profit usuraire. 
* la réduction des dépenses sociales, du pognon de dingue... 
* le pillage de la masse des plus ou moins pauvres par la faction au pouvoir  au moyen de lois coercitives, sous couvert d'une fausse concurrence, au profit de l'économie néo et ultralibéralisée.
* une prédation systématique pour amasser et assurer le futur grâce aux paradis fiscaux. 

La démocratie phagocytée laisse le champ libre à une dérive autocratique 

* Quand le pouvoir refuse de se limiter dans le temps... (pourquoi pas un seul mandat de 7 ans [demandé par Balladur]),
* quand l'inversion du calendrier de la législative renforce le fait majoritaire (2001),
* quand le Non au referendum n'est pas respecté (2005), 
* quand le recours aux pouvoirs exceptionnels (article 16) peut se banaliser, 

* quand la légalité de l'élection (abstention acceptée, vote blanc non accepté comme exprimé) amène à un choix par plébiscite,
* quand la finalité est de vouloir le pouvoir pour le pouvoir et ses intérêts, 
* quand malgré les turpitudes personne ne démissionne,
* quand la séparation des pouvoirs n'est pas assurée, 
* quand l'interdiction préventive de manifester a été voulue, 
* quand le fichier Gendnotes prévoit le fichage par décret, 
* quand le président n'assure son maintien que par les armes et les lois, 
* quand les lois favorisent les riches, 
* quand la fraude fiscale n'est plus qu'une "optimisation",
* quand l'inégalité de traitement lèse majoritairement le peuple, 
* quand l'égalité devant la loi n'est pas assurée (Cahuzac, Balkany et plus généralement...), 
* quand les opposants sont réprimés (Gilets Jaunes, Mélenchon...), 
* quand le principe fondamental du referendum est refusé au peuple, 
* quand en assumant de susciter la crainte ("Qu'ils viennent me chercher !"), on réveille la haine à force de s'en prendre aux biens des mêmes qui ne s'en sortent plus...   

 « ... Mais allez en dictature ! Une dictature, c'est un régime où une personne ou un clan décident des lois..." qu'il a dit le détenteur en exercice d'un pouvoir présidentiel abusif.

« Lorsque Machiavel écrivit son traité du prince, c’est comme s’il eût dit à ses concitoyens, lisez bien cet ouvrage. Si vous acceptez jamais un maître, il sera tel que je vous le peins : voilà la bête féroce à laquelle vous vous abandonnerez." Denis Diderot dans l'Encyclopédie 1755

Dix-huit arguments qui font dire qu'on n'y est pas encore mais que la colonne de direction n'est pas loin de casser... Ce ne sont que quelques notes, une réflexion (plutôt écrire sur des sujets plus plaisants comme le carnaval !)... Néanmoins, la bienpensance (la même qui schématise avec son "populisme qui amènerait le pire", la même qui clame la liberté d'aller au boulot mais qui engrange le maintien des acquis et les bénéfices des mouvements sociaux) qui, à l'occasion de la calamiteuse réforme des retraites, fait exprès de ne considérer que l'obstruction des uns (opposition parlementaire et la Rue, ultime possibilité d'exprimer un refus) et le passage en force des autres, devrait se demander si elle ne voit que le doigt quand le sage désigne la lune...  
 
et plus généralement le Net et Wikipedia.

vendredi 5 juillet 2019

LA DERNIÈRE CLASSE / Pour des langues régionales reconnues...


 Le village s’est adapté aux chaleurs estivales ; au mois de juin, l’heure d’été s’impose : les hommes partent à quatre heures vieilles pour sulfater et soufrer tant que le vent n’est pas levé encore. A onze heures la journée de longue est terminée : frais et changés, ils se regroupent au cagnard que la rage du soleil n’étouffe pas encore ; la preuve, pour les gens de passage, qu’on se s’en fait pas dans le Midi ! Nos vignerons et viticulteurs parlent de la santé des ceps, de la floraison bien sûr mais pas que, puisque, aussi, sinon plus incisifs que la gent féminine, ils colportent nouvelles et ragots.
Le 14 juillet, date charnière pour la saison à la mer qui commence mais pour un mois seulement et pour les femmes, les vieux, les gosses, parce que pour les hommes, à moto et surtout à mobylette, l’ouvrage continue dans l’océan de vignes, suivant un même emploi du temps.
Maintenant, comment ne pas évoquer ces récréations à rallonges de fin d’année, veille du 14 juillet ? Innocence d’un âge loin de se douter des bas instincts, de la filouterie du genre humain, d’une crapulerie congénitale à l’aune des grands principes clamés de liberté, d’égalité, n’en jetons plus… du bourrage de crâne patriotique avec la complicité inconsciente de générations d’enseignants, la duplicité, intentionnelle ou non, de littérateurs conditionnés…

« La dernière classe » c’est celle racontée par Alphonse Daudet dans ses Contes du Lundi :

« Mes enfants, c’est la dernière fois que je vous fais la classe. L’ordre est venu de Berlin de ne plus enseigner que l’allemand dans les écoles de l’Alsace et de la Lorraine… Le nouveau maître arrive demain. Aujourd’hui, c’est votre dernière leçon de français. Je vous prie d’être bien attentifs. »

[…] M. Hamel se mit à nous parler de la langue française, disant que c’était la plus belle langue du monde, la plus claire, la plus solide : qu’il fallait la garder entre nous et ne jamais l’oublier, parce que, quand un peuple tombe esclave, tant qu’il tient bien sa langue, c’est comme s’il tenait la clef de sa prison… »

Il est culotté Daudet, ce Petit Chose passé au Nord et qui, narquois, n’hésite pas à cracher sur l’Occitanie puisqu’une note fait référence à Mistral « …qu'un pople toumbe esclau, Se tèn sa lengo, tèn la clau Que di cadeno lou deliéuro. » (… qu’un peuple tombe esclave, s’il tient sa langue, il tient la clé qui des chaînes le délivre). 


Comment ne pas penser aussi à un Tomi Ungerer qui, bien que duplice (est monté à Paris recevoir ses légions de breloques) a exprimé une déception alsacienne à contre-courant :
« … Après la guerre ça ne valait guère mieux. Bon on s’attendait à une libération… On appelle ça libération avant que ça arrive, une fois que c’est arrivé c’est plus de la libération parce qu’alors là pour un mot d’alsacien c’était une heure de retenue à l’école, y avait la même chose en Bretagne et ailleurs… » 

En 1999 la France a signé la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, traité européen adopté en 1992.
En 2014, les députés voudraient, le président Hollande ayant promis en 2012, mais les sénateurs rejettent en 2015 tandis que le Conseil Constitutionnel rechigne à l’idée de triturer la Constitution… Ce doit être sacrilège alors qu’il ne reste que 30 articles inchangés sur les 92 de 1958 ! 

« La Charte ayant été signée mais pas ratifiée, la France n'a mis en vigueur aucun engagement. »   

« France mère des arts, des armes et des lois… » pleurnichait Du Bellay l’Angevin, contemporain de l’ordonnance de Villers-Cotterêts en faveur du français. Permettez que le Languedocien ne relève que la promotion de la langue française aux dépens du latin et non des langues autochtones, souffrez que l’Occitan ne retienne que la France des armes et des lois. Sous cet angle là, les paroles des chansons récemment évoquées ici, de Claudi Marti et de La Sauze, ne passent pas pour aussi outrancières qu’il y parait…