Attente vaine des bagages, comme souvent, pour ne pas dire « toujours », du moins « très très souvent » avec Kenya Airways, peut-être fierté de l’Afrique mais non sans point noir. Un Embraer pratiquement plein (en 2023, à moitié seulement). Un avion plus gros ou alors que n’autorisent-ils qu'un seul bagage au lieu de deux, les tarifs resteraient attractifs face aux compagnies sur l’Outremer Indien dont Air Austral, l’aviateur institutionnel réunionnais subventionné, étouffant l’ouverture de Mayotte à la métropole et au Monde (sûr qu'ils y sont pour beaucoup dans l'empêchement à la piste longue), dans un quasi monopole, avec la complicité de Corsair.
Certains l’ont mauvaise de ne pas récupérer leurs affaires mais pourquoi récriminer ? le personnel de Dzaoudzi n’y est pour rien et qui sait si le monsieur badgé qui met tant de valises de côté y est pour quelque chose ? Le déchargement terminé, je vais voir, avec d’autres. Hélas ce sont les bagages de mardi dernier ; il aurait pu préciser. Bref, ça peut durer une semaine… ou deux… Faudra appeler dès qu’un nouveau vol atterrit… et revenir chercher nos biens (il fut un temps ou un fourgon affrété assurait la distribution à domicile sur tout l'archipel… mais loin de s’arranger, la situation a empiré).
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| mai 2023. |
Alors ? la compagnie de Nairobi ? Fini les packs de Roquefort dans les valises, surtout pas de périssable… Des voisins non informés se demandent si le Comté et l’Abondance vont supporter… Sinon, pas mal quand même Kenya Airways : un jeune à Nairobi pour Maurice, ne disait-il pas avoir payé seulement 670 euros l’aller-retour ?
Plutôt que le contrôle douanier causant un embouteillage, ce sont ceux, en deuxième et troisième file, faux innocents vrais culottés voulant passer devant tout le monde, qui bloquent le passage « Rien à déclarer ». Se laisser faire ? Patienter ? Râler ? La meilleure des défenses étant l’attaque : pardon, pardon, jouer des coudes. À culotté, culotté et demi. Faisant barrage, les douaniers amusés me laissent passer ; sans m’en excuser auprès du troupeau, je dis aux gabelous qu’ils peuvent voir mon sac. Ce qui eût pu passer pour une provocation, passe… il est vrai qu'à Mayotte, c’est presque toujours souriant et pas renfrogné, presque toujours en sourires échangés entre inconnus, réminiscence timide d'un paradis perdu encore perceptible plus de trente années après.
Une longue file de taxis collectifs attend à destination du débarcadère. Ce n’est plus un alignement hétéroclite de véhicules de tous genres, marrons parfois, au black, gages de gains immédiats, jadis, car la maréchaussée a peu à peu prescrit l’ordre européen. Il reste une place. Rieur (je l'ai abordé en disant une bêtise), le voisin glisse à droite du chauffeur. Je demande si après le cyclone, les bananes donnent à nouveau :
« Ça commence, il me dit, mais je ne mets plus de manioc.
— Ah bon ? et pourquoi ?
— Ils m'ont tout volé, des bananes aussi ils me prennent, mais pas tout » (à suivre)
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