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vendredi 31 octobre 2025

Fleury, le mercredi 15 octobre 1997.

 « Bien cher Jean-François, 

Ta “ lettre-fleuve ” de huit pages partie le 7 octobre de Coconi nous est arrivée hier (elle a mis sept jours). Maman l'a lue et aussi Christine et Olivier qui nous a porté quelques kakis (il y en a peu cette année et ils sont petits sauf exceptions) ; arrivé en 2 CV, il s'est retrouvé en panne sèche en bas de la rue avant de se dépanner assez vite. Ils ont aimé aussi tes détails concernant le timbre « Visage de femme », ta rencontre avec le receveur puis avec Bouchata de Sada qui en a été le modèle. 

Nous sommes brusquement passés du plein été à la fraîcheur de l'automne, en attendant de pied ferme l'été de la Saint-Martin, « l'estivet de San Marti » qui en général ne manque pas à l'appel ; la température a bien baissé et le cers qui maintenant semble se calmer, était assez froid. Mon dernier bain date du 7 octobre, hier le 10, j'aurais pu aussi, je n'ai pas osé, j'aurais vraiment été le seul ! 

Pense au billet d'avion, on sait que pour la famille de Claude, à destination de Maurice, c'était déjà complet quatre mois avant. 

Je continue mes travaux de peinture : alabastine et deux couches. 

Originaire de Brno, la professeur de tchèque de Laeti leur a conseillé de s'informer et de lire sur Bohumil Hrabal, figure attachante de la littérature tchèque contemporaine, qui vient de mourir à Prague (né en 1914). Bon, il est vrai, porté sur la bière, ramené quelquefois chez lui sur une brouette par ses camarades, mais son œuvre est intéressante. Le Petit Larousse parle de sa liberté subversive (qui lui a valu la censure communiste), son écriture colorée et baroque. Sur ses œuvres, son interdiction de publication, sa célébrité, bien que plus ancien, le GDEL est plus complet.  

D'après  « Mluvite cesky ? » (parlez-vous tchèque ?), un livre de Laeti, Vaclav Havel ne se prononce pas “ Vaklav Avel ”. De même, ne pas dire “ Ko to jai ? ” pour “ Co to je ?” (“ Tso to yé ? » Qu'est-ce que c'est ? ”). Figurent aussi des questions et réponses simples, une initiation aux conjugaisons. 

Quand j'allais poster mon envoi des 3-6 octobre, j'ai lu devant la mairie l'avis de décès de Jean SEGURA (obsèques le 11 en l'église St-Paul-Serge de Narbonne) ; je t'ai sans doute annoncé le décès de PLA mais pas le “ coup de folie ” d'Adrien FOUNEAU qui ne reconnaissait plus sa femme Marinette... Il n'avait jamais épousé une femme aussi vieille, disait-il. Il a fallu l'interner. 

23 h 30, il se fait tard. A demain sans trop penser au foncier payé hier. 

Jeudi 16 octobre 1997. En parlant d'impôts, trouvant qu'elle payait trop cher, N. B. de Fleury a fait venir un inspecteur des impôts. Or, trouvant que même le grenier était habitable, cet inspecteur a tout modifié de l'imposition. Elle, par contre, s'en voulait de sa bêtise... une année de crainte et plus de mille francs... en moins. Ouf ! 

Brassica_rapa_subsp._pekinensis_'Manoko' 2021 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author Krzystof Ziarnek, Kenraiz


14 h 15. Le vent est tombé, le soleil brille, mais l'atmosphère reste fraîche, l'automne a vraiment fait sa rentrée. nous avons lu avec intérêt les prix des divers légumes. Ici, les tomates ont passé le cap des dix francs, ces jours-ci même à 14 ou 15 francs, les avocats à 4 F pièce. Christine nous dit que dans la région un gros avocatier fructifie, ce qui est complètement inattendu chez nous. Il y en a un, à Fleury, dans la petite rue Emile Zola. Si les courgettes sont meilleur marché ici, les haricots paille sont aussi chers qu'à Mayotte. Cet été les haricots verts étaient entre 14 et 16 F., ceux que j'avais acheté n'avaient rien valu. Je ne connaissais pas le “ pé-tsaï ” ou chou de Chine ; je découvre ce nom suite à ta lettre. Le Grand Larousse GDEL dit : Chou chinois (Brassica chiniensis), feuilles vert pâle, nervures aplaties, larges, blanches, partie pommée allongée, famille des crucifères. Le XXe signale qu'il est apprécié pour sa croissance rapide et sa douceur. Mon ancien Larousse Gastronomique en fait aussi mention à l'article « Chou ». Pour notre part, hier nous avions un chou-fleur avec pommes de terre (9.95 F) et du concombre en entrée (3.95 pièce). 

Merci pour ton récit du mariage ; Olivier a trouvé que les rations étaient limitées. Et ta collègue qui voulait doucher son chien chez toi ? Tu fis bien de l'envoyer ailleurs ! 

Ravis de voir que ton emploi du temps te convient pleinement, il ne nous reste plus qu'à te souhaiter une excellente santé, courage et patience. le bonjour à Gilbert. 

Nous t'embrassons bien fort. 

Maman et papa.     


mercredi 1 octobre 2025

Fleury-d'Aude, mardi 21 avril 1998

 « Bien cher fils, 

Très heureux d'avoir reçu de tes nouvelles et par ricochet celles de notre soldat des îles. Ici, c'est Olivier qui nous a apporté des bugnes de sa fabrication, très bonnes. Dimanche, il est passé nous voir rapidement à Saint-Pierre (il vient à vélo par la route des campagnes et voulait repartir, pour changer, par Narbonne-Plage et Armissan). Nous avons mangé là-bas, des cuisses de canard et des pommes de terre, devant un bon feu de cheminée ; la température nous aurait permis de manger dehors mais nous nous méfions, en cette saison, du vent d'Espagne vraiment trop froid sur la plage. Il y a assez de monde à Saint-Pierre, les commerces sont ouverts, “ L'Oliveraie ”, les épiceries, le café qui a disposé dehors tables et chaises. 

Saint-Pierre-la-Mer,_Fleury,_département_Aude_-_aerial_view 2021 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license. Author Raimond Spekking / Au premier plan la Base de Loisirs et le camping municipal. 

Le temps est en train de changer et vire au beau fixe sans doute. Le camping doit être ouvert : nous avons vu Alban Sire et sa femme qui avaient l'air de déménager de menus objets : ils devaient rejoindre leurs quartiers d'été. Pourtant, mardi dernier, certains tènements ont souffert de la gelée ; contre toute attente, on dit que les vignes de “ Marigolles ” n'ont pas été touchées. Dans le Minervois, ça a été bien pire et une bonne partie de la récolte a été perdue, si bien qu'on a parlé de calamité agricole et que le journal télévisé en a fait mention. 

Notre commune connaît actuellement de grands travaux : sans compter la réfection du réseau d'électricité, dont je t'ai déjà parlé, il s'agit de celle du “ pluvial ”. Le boulevard de la République voit sa “ circulation alternée ” avec un feu rouge devant la maison Sirven-Costeplane, et un autre au niveau de l'ancienne épicerie Molveau. Même topo près de l'autoroute dès l'embranchement de la petite route qui rejoint celle de Salles. De grosses conduites de 65 cm environ de diamètre commencent à être enterrées. Tout se fait progressivement, à l'aide de machines modernes, dont une que je n'avais encore jamais vue. Il s'agit d'une roue verticale assez imposante, munie de grosses dents, qui tourne en creusant une petite tranchée de 15 cm environ de largeur, tranchée immédiatement comblée et renouvelée parallèlement à un mètre de distance, cela sûrement afin de ne pas trop abîmer le revêtement de la rue. la pelle mécanique travaillera ensuite plus facilement et plus vite pour ouvrir le lit des buses bleues qui vont éviter à notre rue principale de se transformer en rivière par grosses pluies. 


[...] Vendredi , 24 avril 1998. Les travaux de création du réseau pluvial ont continué aujourd'hui. Hier j'ai demandé à un ouvrier le diamètre des buses. « Six cents », m'a-t-il répondu. Mon erreur n'était donc que de cinq centimètres. Ce soir le Bd de la république est libre : tout est rebouché et goudronné, en attendant la “ tranche ” de la semaine prochaine. Hier, les services de l'EDF ont enlevé, à l'aide d'un puissant camion-grue, le grand poteau de ciment, à la limite de la maison, poteau auquel tu avais grimpé une fois aussi facilement que le fait Youssouf pour les cocotiers du jardin. Tous les autres poteaux du secteur ont subi le même sort. Il reste quelques gravats, tout ce qui reste de ces colosses de ciment. C'est un travail curieux à observer. 

Nous avons reçu à l'occasion de Pâques la carte traditionnelle de Vladimir Peca de Hradec Kralové : Veselé Velikonoce. Krasné a radostné svatky velikonocni Tobé i Tvé pani. Bonne santée (sic) Vladimir. La carte était partie du 3 avril et nous l'avons reçue bien avant Pâques. Celle de Hani en revanche (qui nous a étonnés, nous ne l'attendions pas), partie le 7, nous parvenait le lundi 20 avril (ta lettre a mis moins de temps!) : Prijemné proziti svatku velikonocnich Vam i rodinam mladych preji Jirka, Hanka, Ivetka. Zaroven Vas vsechny srdecne zdravime a vzpominame. 

Je t'ai peut-être dit au téléphone que Mirek Sabacky m'avait aussi écrit, de Montolieu. Je n'avais eu aucune réponse à mes vœux et comprenais qu'il y avait maladie à la clef. Il était hospitalisé jusqu'à la mi-mars et ses jambes ont du mal à le porter. Il vient quand même de retrouver son cher village d'adoption. 

J'en ai fini pour le moment. 

Nous t'embrassons bien affectueusement, en espérant que tu aies bien profité de tes vacances de Pâques dans l'île hippocampe. 

Papa François, maman Jirina. »