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mardi 5 novembre 2024

Un LANGUEDOC dans une FLEUR d'AMANDIER. Présentation suite.

À l'occasion d'un concours littéraire, la présentation d'un projet en quatre volets, un par saison, SUD, C'EST ÇA ! pour l'hiver. Les amandiers en fleur, toujours fidèles, reviendront donner à réfléchir sur nos turpitudes.    

2 novembre Mot imposé du concours à intégrer : « cavalcade » 

Le massif de l'Espinouse, les Cévennes, qui, tout en haut de l'amphithéâtre languedocien surveillent toujours ce qui pourrait arriver de la mer même si force est de chercher une continuité aujourd'hui, entre la menace des Barbaresques d'antan, autrement sinistre qu'une cavalcade de la Mi-Carême, l'islamisme ambiant, l'afflux des migrants. 
Le mariage, par le passé longtemps « chambre à part » entre l'Homme et la mer, concernant les populations littorales éloignées par la malaria, la curiosité de l'ailleurs alors que la survie n'est plus en jeu ; lié à cette géographie du tendre, le souvenir respectueux des grands esprits marquant la culture de tous, celui des temps heureux d'une mer généreuse à l'infini, une poule aux œufs d'or tuée par une cupidité qui nous tuera à terme. Est-ce que le fric ça se mange ?.. 

Vendanges, alen- ou arencades à Majorque Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author Friedrch Haag

3 novembre mot « emberlificoter » 

Dire que les maquereaux qui approchaient les côtes par bancs et que pêcheurs et mareyeurs, loin d'emberlificoter la ménagère, avaient du mal à écouler, au prix le plus bas, tout au long d'une ribambelle de villages à l'intérieur des terres, doivent mesurer 18 cm pour être prélevés, un coin de la nageoire caudale découpée, sous peine de contravention : taille minimale aussi pour les anchois, les sardines, ces poissons bleus qui apportaient un complément inestimable, de même que le thon rouge, assez fréquent dans nos assiettes alors... 2,5 cm pour la tenille  (telline, haricot de mer suivant l'endroit), les grosses de 4 cm étant rares, celles de 5 exceptionnelles, du moins au bord, pour une pêche de loisir tranquille, basique, sans combinaison isolante ; un coquillage si abondant alors, jusque les années 70, sans restrictions... Aujourd'hui, une grosse poignée suffirait, manière de marquer la saison, de ne pas oublier le goût unique de ce bivalve familier et de tous les souvenirs qui vont avec... 




lundi 4 novembre 2024

Un LANGUEDOC dans une FLEUR d'AMANDIER. Présentation.

Un concours ; au bout une hypothétique possibilité d'édition... mieux que la mouche du coche, tout aiguillonne quand l'addiction des mots est flagrante ; en marge du prestigieux Goncourt, modestie oblige, le premier mot imposé est « Bretagne », ici dans la présentation d'un « Languedoc dans une fleur d'amandier » SUD, C'EST ÇA ! 

1er novembre Mot à inclure « Bretagne ». 

Toujours le geste du pêcheur, sur son coin de plage, pas en Bretagne mais à Pissevaches, à l'opposé, mais chaque coin peut fasciner le cœur pour un mystère que la raison ne connaît pas. Pissevaches ? un joli nom, non ? Entre les Cabanes de Fleury, proche de Saint-Pierre-la Mer, le dos cassé, pourtant pour un petit appareil de seulement vingt centimètres d'ouverture et de profondeur, mais que seule la force des bras peut tirer... Nous sommes loin du tenillier classique que seuls les professionnels peuvent utiliser aujourd'hui, bien plus large (1 mètre), avec un filet en guise de poche afin de pêcher sans avoir à revenir au bord ; en bas, deux anneaux de traction sur la lame la lient à un harnais. Le travail des reins permettait de rester droit, une position favorisant les pensées et l'imaginaire à la vue d'un panorama combinant la courbe originelle du Golfe du Lion aux Pyrénées qui le ferment au Sud, à la bordure du Massif Central... 

Photo : Étang de Pissevaches. Cette année, c'est plein encore et les gens vont voir les flamants roses comme ici, en 2017 : Étang_de_Pissevaches Auteur Krzysztof Golik



jeudi 12 septembre 2024

Le CERS un vent violent...

cers 1. Château de Quéribus ; derrière le Grau de Maury ; au-delà le fossé du Fenouillèdes. Auteur Nidira.

Le CERS un vent violent qui loin emporte... 
Le précédent article, tout frais, d'hier seulement (et puis avec ce temps déjà d'automne) fait partie d'autres commentaires dont celui-ci, significatif de ce que l'Internet a de bon... et de mauvais : 

Histoire du CERS et du dieu Circius (monnaielocale.org) 

ainsi présenté : « Voici un article intéressant, qui remet l'église au milieu du village: »

Ne pouvant qu'ouvrir cette page quitte à accepter que ma manie à décortiquer et remettre des points sur les « i » ne trouvât à s'employer : 


Alxndr Rchrd sans la culture du doute, la formule « remettre l'église au milieu... » n'est qu'une assertion, pas une vérité. Certes tout peut être intéressant mais tout n'est pas bon à prendre. La façon de dire les choses à revers par exemple « À partir des îles charentaises, le cers devient la galerne... » ou « sur le Golfe du Lion, il n'y a aucun vent du nord, seul le cers vient de l'intérieur... » Et le Mistral ? les tramontanes ? 

Allée de Pins à St-Louis-de-la-Mer, Les-Cabanes-de-Fleury. 

À ce moment de la lecture, surprise, des extraits du livre « Le Carignan (2008) » avec certes une note du Docteur en Histoire mais pas la mention du nom de l'auteur. Le b-a ba étant de toujours citer l'auteur, des toits trop hauts empêchent de situer l'église au milieu du village... ah si, quelque chose est dit, in english « 3 thoughts on “ Le cers et l'histoire ” » et « Dedieu says »... en commentaire, de manant sûrement, seulement... 
Bref, tel le Cers, l'Internet apporte une masse brutale de données, une profusion dans laquelle se cachent des à peu près et des erreurs (ce qui au départ, motiva cette réaction). Alxndr Rchrd était plus obnubilé, lui, par son église, que par un rapprochement de noms de famille... rien de grave, vu ce que nous avons à attendre des autres...

samedi 27 avril 2024

Le PILLAGE systématique des MERS (2)

subventionnée avec nos impôts... Raison de plus pour ne pas aller voter !  

Une capacité de 100 tonnes/jour ! Une productivité multipliée par trois ! Ou plutôt toujours plus dans le carnage... 

 https://www.facebook.com/ClaireNouvian/videos/334957739204533


« ...Deux frères, armateurs-thoniers, se confient, visiblement sûrs d’une logique économique se suffisant à elle-même ; ils sont dans la quarantaine ; un investissement sur vingt ans reste raisonnable, à deux qui plus est ; ils font construire un bateau moderne, plus cher mais fabriqué en Roussillon, plus léger mais plus solide, économique en carburant et ça compte quand la puissance développée atteint les mille chevaux. Ce serait presque hors sujet de poser une question sur la ressource, sur l'activité durable... Que s’est-il passé ? Vingt ans en arrière, pourtant, la race des thons qui viennent se reproduire en Méditerranée, se perdait ; pour une fois, les scientifiques ont été plus qu’écoutés puisqu’il s’en est suivi une interdiction ; c’est dire si la situation était désespérée... À un moment donné, seules les mesures radicales, coercitives sont susceptibles d’être suivies d’effets... 
Je me souviens d’un reportage à Marseille, un mec (j’assume une condescendance allant au delà, vous allez comprendre !) au micro, vulgaire, volubile mais dans l’indécence sordide, contre l’interdiction, parce que lui, un de la famille sinon un allié avait misé des millions dans un thonier toutes options “ tueur ”, vu que ça devait rapporter, qu’il n’en avait rien à foutre de la réglementation. Un témoignage outrancier à garder en mémoire, donnant une piètre et fausse image des Pieds-Noirs auprès de ceux qui ont une vision simpliste, lapidaire, arrêtée sur les gens et l’Histoire. On reste stupéfait de la véhémence affichée au seul motif d’un gros investissement avec pour seul souci un retour bénéficiaire et la légitimité d’être un riche qui risque et à qui la piétaille, avec pour seul droit celui de la fermer, devrait tout ! Que sont devenues ses mises de fond en quinze ans ? Ce qui est sûr est que nous ne pouvons pas compter sur un changement de mentalité de la part d’un individu si cynique. N’attendons pas sagesse, humanité, solidarité de la part de tels prédateurs économiques, forts, de par leur pouvoir financier, de tenir les politiques en main. Aujourd’hui, en effet, comme quoi la nature est bonne fille, en dépit des quotas (89 % pour la Méditerranée, 10 % pour l’Atlantique, 1 % à la pêche de loisir... pas contente de n’avoir que si peu de bagues), le thon rouge de Méditerranée est de retour, ses effectifs se renforcent... quasiment un miracle tant le pessimisme, malheureusement lié à la façon de traiter la Planète par ce foutu système libéral délétère à force d’excès, régnait et règne encore... » « Un Languedoc Fleur d'Amandier », Hiver, SUD, C'EST ÇA ! tome 1. (projet) 




« ...Pourtant quel coin béni pour la pêche, ce Golfe du Lion ! Il allie un plateau continental aux effets du Rhône et du soleil. Les fonds de la Planasse, parallèles à la côte, s’abaissent avec régularité avec néanmoins des canyons assez nombreux qui en échancrent la limite. Avec l’eau douce, les alluvions du Rhône, le soleil, une dynamique favorise la vie marine : frayères le long de la côte, plancton pour toute la chaîne alimentaire de poissons bleus, anchois, sardines, maquereaux, thons, espèces locales variées, seiches, poulpes, calamars, baudroies, grondins, rougets, merlans, daurades... Dans ces lieux de pêche d’une grande richesse, le chalutage va pouvoir se développer grâce à plusieurs facteurs : la présence de barques assez fortes (jaugeant une vingtaine de tonneaux), l’introduction de la technique du bœuf et l’existence du port de Sète.
Malheureusement, l’instinct cupide de l’humain a tué la mer aux œufs d’or ; une situation que seules une gestion drastique et la résilience d’une nature peu rancunière seraient susceptibles d’améliorer...
Une autre ressource le long de la côte sableuse, jusqu’en Camargue, les tenilles (tellines, haricots de mer) et bien sûr le tourisme d’été... » « Un Languedoc Coquelicot », Printemps, SUD, C'EST ÇA ! tome 2. (projet).

« ...Par contre, à côté, la photo des barques “ aux douces couleurs ”, ces tartanes sœurs de nos catalanes (des chances pour que les plans de ces bateaux soient venus de Catalogne), finalement, rappellent qu’à Martigues, plus que des pescadous du dimanche, les marins-pêcheurs du lieu damaient le pion à Marseille (343 tonnes en 1842)... À quai, amarrées telles des juments patientes, Camargues cela va sans dire, chamarrées, les héritières des tartanes offrent au touriste plus qu’une carte postale : avec elles, ce sont les anchois, sardines, maquereaux, les thons d’une mer jadis riche... le parler sans fard des poissonnières. Qu’on doive associer à cette conque d’abondance, le prédateur insatiable en bout de chaîne, qui lui s’est cru malin d’avoir tout raclé, est vraiment regrettable... » « Un Languedoc Coquelicot », Printemps, SUD, C'EST ÇA ! tome 2. (projet). 

vendredi 26 avril 2024

Le PILLAGE systématique des MERS (1)

EST-CE AINSI que l'espèce humaine doit vivre ?

Difficile, en préambule, puisqu'une évolution sociétale exige l'effacement de toute supériorité mâle, de tout machisme jusque dans la façon de s'exprimer, de désigner les êtres humains en risquant un masculin pluriel, alors que je ne vois pas en quoi un féminin comme dans « espèce humaine » serait susceptible d'écorcher des lèvres d'homme... Il y a peu, un correspondant facebook nous a informés et alertés sur un monstrueux chalutier de fond, le second de la même compagnie, encore pour saccager le peu qui reste de vie marine (Et c'est l'Europe donneuse d'exemple qui promeut ce genre d'initiative mortelle...) 

https://www.facebook.com/groups/276599406605583/permalink/1464545054477673/ 

Sensible à ce destin funeste tout tracé, outre un raccourci de quelques réactions (1), ci-joint, le même point de vue mais plus étoffé et centré sur “ notre ” Golfe du Lion. 
Valras : « ...À Valras, la seiche en sauce (oignons, pommes-de-terre, olives noires, concentré de tomates, épices, ail) se prépare traditionnellement dans une « pignate », une cocotte en fonte (en Italie, la pignatta est une cassole ou cassolette en terre cuite)... si la matière dénote un mieux-vivre, au moins, le nom est resté. ... » « Un Languedoc Fleur d'Amandier », Hiver, SUD, C'EST ÇA, tome 1. (projet). 

Étang de l'Ayrolle, effet de nuit, 1978. 

L'Ayrolle : « ... Je pense à tonton Vincent, qui, pour le plaisir, à la Vieille Nouvelle, pêchait des palourdes à la boîte (un cadre avec une vitre pour voir clairement le fond) dans moins de 50 cm d’eau. Il l’a fait jusque vers 1980... Reste-t-il quelque chose ? La pêche de loisir peut-elle toujours s’y pratiquer ou est-elle réservée aux seuls professionnels ? Nos chiffres disaient qu’en 2006, les palourdes rapportaient encore... Qu’en est-il aujourd’hui ? Me serait-il possible d’y aller faire remonter quelques couteaux au gros sel, tout comme j’essaie de pêcher quelques tenilles, en souvenir ? Qu’on ne me dise pas... rien n’est plus comme avant mais s’il faut tout prendre dans le progrès, franchement, on se passerait de ses aspects si néfastes... ». « Un Languedoc Fleur d'Amandier », Hiver, SUD, C'EST ÇA, tome 1. (projet). 

Velella_on_beach 2004 Creative Commons Attribution 2.0 Generic license Author Dan from UK Espèce de méduse affectant la Méditerranée Occidentale. C'est sûr qu'avec un président échangiste (je parle de commerce international) sacrifiant dangereusement la production intérieure, le fond du crétinisme n'est pas encore atteint... Oui au septennat unique ! 

« Et si c’était tout ! Hélas, comme bien des saloperies apportées « involontairement » (tu parles qu’est-ce qu’ils ne feraient pas pour du fric ! Vive le commerce mondialisé !), il y a une petite cousine des méduses qui prolifère dans l’eau salée et même le milieu saumâtre de nos étangs et lagunes. Si elle n’est pas urticante, l’espèce, originaire de l’Atlantique étasunien et mexicain est arrivée dans le ballast  des pétroliers vers 1980. Mais alors une vraie bouillie ! 
De 5 ou 6 centimètres, cette hermaphrodite auto-féconde gloutonne pond jusqu’à 10.000 œufs par jour et devient adulte en moins de deux semaines ! Et elle n’a pas de prédateur ! Cette bébête se gave de plancton. Résultat, les poissons meurent de faim, les filets où les rares anguilles s’étouffent, se déchirent... et leur densité gélatineuse ne donne pas envie de se baigner !

Et ce n’est pas fini ! Avez-vous entendu parler du crabe bleu, lui aussi délesté des bateaux. Une bestiole qui bouffe tout, costaude en plus, capable d’ouvrir les huîtres mi-adultes, qui peut atteindre plus de vingt centimètres, aux pinces aptes à couper les filets et même un doigt, tant elles sont longues au point d’empêcher de le saisir par l’arrière. Petite consolation : sa chair est excellente... mais quand il aura tout dévasté que restera-t-il d’autre dans nos étangs ?.. » « Un Languedoc Fleur d'Amandier », Hiver, SUD, C'EST ÇA, tome 1 (projet).  

« ...est-ce que le fric ça se mange ?..

Rendez-vous compte que les maquereaux qui approchaient les côtes par bancs et que pêcheurs et mareyeurs avaient du mal à écouler tout au long d’une ribambelle de villages à l’intérieur des terres, doivent mesurer 18 cm pour être pêchés, un coin de la nageoire caudale découpée sous peine de contravention : taille minimale aussi pour les anchois, les sardines, ces poissons bleus qui apportaient un complément de nourriture exceptionnel ainsi que le thon rouge, assez fréquent dans nos assiettes alors... 2,5 cm aussi pour la tenille (2) (telline, haricot de mer suivant l’endroit ; les grosses de 4 cm étant rares, celles de 5 exceptionnelles, du moins, au bord, pour une pêche de loisir tranquille, basique, sans combinaison et pourtant si abondante jusque dans les années 70, sans restriction ni limite)... Aujourd’hui,  une grosse poignée suffirait, manière de marquer la saison, de ne pas oublier le goût unique de ce bivalve familier, et tous les souvenirs qui vont avec... Mirage... » « Un Languedoc Fleur d'Amandier », Hiver, SUD, C'EST ÇA, tome 1. (projet)

(1) Il y a des années, la colère d'un de Marseille, parce que la pêche au thon était interdite alors qu'il venait d'investir des millions, m'avait horrifié. Planète Pognon, je te hais ! Et les petits ne sont pas en reste... la débrouille, le pas-vu-pas-pris semblent la règle chez les “ petits métiers ” par exemple, au petit matin, en plein été, à quelques brasses du bord à St-Pierre-la-Mer... « Qui vole un jol vole un thon... » 

(2) À Mèze, à la vente, il m’a semblé que bien des coquilles n’étaient pas à la maille...à moins que mon estimation ne soit à la hauteur du problème... 
2023 : la pêche des tenilles serait complètement interdite... dit au conditionnel pour avoir passé un temps certain à chercher cette info, en vain. Il est vrai que de ce point de vue, les services de l’État sont plus aptes à manier le bâton de la répression que celui de l’information... Il y a parfois, néanmoins, une indulgente pédagogie préventive de la part de certains agents (gendarmes et police de la route). Inutile de préciser que je ne suis pas parti, cette année, pêcher mon bol de tenilles symbolique.  


jeudi 23 novembre 2023

L’ESTAQUE, la NERTHE, le ROVE, la CÔTE BLEUE...

Les chaînes de l’Estaque ou de la Nerthe, celle de l’Étoile me sont chères à plus d’un titre. 

Le sens, en gros de cet "effondrement", peut-être une submersion moins brutale (?), en limite des canyons et du Grand Bleu... Ceux qui en furent les témoins sauront me corriger... 
Golfe_du_Lion  the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported license Source maps for free.com Author Hans Braxmeier

En premier lieu, elles sont d’un Sud qui partage ses entrailles terrestres... Il y a des millions d’années, peut-être cinq sinon vingt, entre les deux, en tout cas bien avant l’émergence des prémices d’humanité, un effondrement titanesque ouvre le Golfe du Lion (des Lygiens, des étangs). La mer, comblant la ria du Rhône jusqu’à Givors (sur 250 km vers le nord en partant de l’embouchure actuelle du Grand Rhône), a tout couvert hormis l’ourlet sud et oriental du Massif-Central. Dans un mouvement inverse combiné à une baisse du niveau marin, au-dessus du comblement par les fleuves, aux plis modestes des garrigues languedociennes orientés SO-NE (Clape, Montpellier, Costières), répondent ceux de Provence (Estaque, Étoile), de même nature, avec des pins, des kermès, une végétation comparable.  

" Je suis né dans la ville d’Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers... " Sans évoquer son pauvre frère Paul, disparu si tôt, nous sommes déjà chez Pagnol... 
Village du Rove chèvres du troupeau Gouiran 2004 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Auteur Roland Darré

La chaîne de l’Estaque ou de la Nerthe, ou encore du Rove, plus longue de nom que haute de relief, culmine vers 278 mètres seulement, tout à l’Est, entre les autoroutes qui descendent à Marseille. Victime d’incendies, elle a le mérite de sauvegarder la race des chèvres du Rove, du nom du village de la chaîne, plus remarquables par leurs grandes cornes torsadées en forme de lyre que par le manque de pampilles, ces pendeloques de peau au cou. La race a été sauvegardée, localement, son lait permet de fabriquer la brousse du Rove.

Rove, le nom reste lié à un canal étonnant sinon extraordinaire depuis 1926, en tant que plus grand canal souterrain au monde. 7,1 km de long, 15 mètres de haut, 22 de large, un tirant d’eau de 4,50 mètres à l’origine, des “ mensurations ” notables pour relier Marseille au Rhône, le port à l’étang de Berre. Hélas, suite à un éboulement monumental en 1963 (170 m. comblés, un cratère en surface d’une quinzaine de mètres de profondeur), le grand canal est fermé. Depuis, on se renvoie la patate chaude, on se réunit sur une réhabilitation a minima, à savoir l’adduction d’eau de mer vers l’étang afin d’en renouveler la vitalité.

Mais comme nous languissions, par un bel après-midi d’été, de laisser le village ensuqué de chaleur pour être le premier, depuis la garrigue, à montrer le bleu de la mer, en mieux, retrouvons ici la côte rocheuse, la Côte Bleue, telle la parenthèse de fin qui, ouverte avec celle de la Côte Vermeille ferme, de sa rocaille le doré du Golfe du Lion. 

Côte_Bleue_-_Méjean 2009 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Auteur Florian Pépellin

L'Estaque_aux_toits_rouges,_par_Paul_Cézanne peint entre 1883 et 1885 Domaine public. Changeant de main aux enchères en 2021
C'est celle-là ! un choc, un jour de divagation curieuse, quand ces teintes, en un éclair, me refirent voir d'un coup, derrière la vigne avec le puits de Villebrun où attendait une eau douteuse, le village de Pissevaches, sur son coteau au-dessus de la mer...  

Dire “ la Côte Bleue ” c’est évoquer une beauté naturelle : en attestent les peintres, nombreux, qui ont tenu à en témoigner, à en capturer la lumière, les couleurs suivant le moment, toujours à jouer entre l’instant fugace et l’effort patient nécessaire pour en fixer l’impression sur la toile. Passons, puisque, n’y entendant rien, je me contente d’apprécier les accords orangés et verts de Cézanne, retrouvés même sur les contreforts de la Clape donnant sur notre plage familiale à Saint-Pierre-la-Mer, ses bleus qui toujours nous font fondre, à hauteur de Pissevaches. 

Côte_Bleue le train entre Niolon et la Redonne 2023 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International, 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license Author Benjamin Smith

Dire “ la Côte Bleue ”, c’est évoquer une ligne de chemin de fer particulière, seule, à moins d’avancer pedibus, à offrir des points de vue uniques sur la portion finale qui aboutit à L’Estaque, déjà au port de Marseille. À pied ou du train, des viaducs et ouvrages d’art, des forts militaires, des petits ports cachés, des sites de plongée du plus haut ou jusqu’à un plus profond rappelant Jacques Mayol, héros du Grand Bleu... À ce que la nature propose de caps, calanques, anses, madragues, sentiers des douaniers, grotte préhistorique, à la beauté renouvelée du paysage s’allie le plaisir de découvrir. Pour les plus passifs, les stations balnéaires de Sausset-les-Pins, Carry-le-Rouet connues pour leurs oursinades de janvier-février (Fernandel, à lui seul, en mangeait une cagette entière... toujours à Carry ; dernièrement, un reportage télé a montré une bande d’amis amateurs de palourdes pêchées à un mètre de fond dans une crique... ). 

dimanche 21 mai 2023

La BULLE de Fleury enfin dégonflée...

Les éléments de réflexion reposent sur le site " Argus des Communes " (chiffres de 2021). Sont pris en compte les villages voisins ainsi que les stations balnéaires du Golfe du Lion, du Grau-du-Roi à Cerbère (sauf Sète, Le Barcarès, St-Cyprien par manque de données). 

Il faut tourner bien des pages d'archives (2014) pour avoir un comparatif de la santé de notre commune particulièrement mise à mal par une mégalomanie propagandiste des socialistes au pouvoir voulant faire communiquer le président Mitterand sous l'eau de l'observatoire sous-marin avec je crois, Jean-Loup Chrétien alors dans l'espace à l'origine (à lier peut-être au duplex réalisé  le 14 décembre 1988 avec le Club Dorothée...). Sinon n'étaient prévus que les vœux du président pour la nouvelle année. Enfin, pour le dire crûment, un entêtement aussi borné que catastrophique des courtisans décideurs vu que le premier couillon venu du coin savait qu'il y avait une arrivée d'eau douce, ex ou résurgence sur le site, rendant le projet impossible pour cause de turbidité de l'eau. 

Moralité : un groupe politique sans opposition audible a tendance à se faire plus gros que le bœuf. À toujours promouvoir l'image du chef, il donne dans le culte de la personnalité. Pour Fleury-d'Aude changeant, et pour cause, de majorité, il a fallu non seulement assumer les pertes mais en plus se défendre de cette élite rose à la tête du département qui bien que coupable au premier chef, nous aurait enfoncés davantage... une version locale du "responsable mais pas coupable"...  

Bref un pouf de 9 millions d'euros dont la moitié pour le contribuable local... plus les intérêts... plus le million pour démolir... peut-être deux à trois mille euros par habitant, qui sait ? (peut-on compter 3000 habitants en moyenne de 1989 à 2019 ?).   

Tous les tableaux  vus en 2014 (chiffres de 2012 ?) restaient accablants pour Fleury et le premier des réconforts, concernant de cette tendance 2021, est de constater que la situation s'est bien assainie grâce aux équipes successives de Guy Sié et André-Luc Montagnier ; le "pour vivre heureux vivons cachés", s'il veut parer un tant soit peu la déferlante touristique, n'est plus aussi catégorique. 

Tour_Balayard_Fleury_d'Aude the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Lefoo


DÉPENSES. La quine de tête des moins dépensiers : Fleury-d'Aude, Le-Grau-du-Roi 1ers,  Leucate 3e, Agde 4e, Valras, Villeneuve-lès-Maguelone 5es. 
Les cinq derniers : Armissan 30e, La Palme, 31e, Sérignan 32e, Cerbère 33e, Palavas-les-Flots 34e. 

Ville-architecturale-de-la-Grande-Motte  the Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic Author Jjoulie


SANTÉ FINANCIÈRE. La tête : La-Gde-Motte 1er, Mauguio 2e, Collioure 3e, Port-Vendres 4e, Argelès-s-Mer 5e. 
La queue : 34 e ex aequo Fleury, Coursan, Lespignan, Vendres, Marseillan, Villeneuve-lès-Maguelone. 

Lespignan the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur JYB Devot

COMMUNES en IMPÔTS PERÇUS. Les moins chères : Lespignan 1er, Torreilles 2e, Vinassan 3e, Nissan-lez-Ensérune 4e, 
Les plus chères : Le-Grau-du-Roi 30e, Argelès-sur-Mer 31e, Agde 32e, La-Gde-Motte 33e, Palavas-les-Flots 34e. 
NOTE : à Gruissan, Port-la-Nouvelle, Leucate et Narbonne, les impôts sont plus élevés qu'à Fleury. 

Aude_-_Eglise_Saint-Martin_de_Vinassan the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author EmDee



FRAIS de FONCTIONNEMENT : les plus économes : Vinassan 1er, Lespignan 2e, Armissan 3e, Salles-d'Aude 4e, Portiragnes 5e. 
Les plus dispendieuses : Mauguio 30e, Sérignan 31e, Port-la-Nouvelle 32e, Frontignan 33e, Palavs-les-Flots 34e. 

FRAIS de PERSONNEL (déterminants dans le fonctionnement) : les plus économes : Lespignan 1er, Le-Grau-du-Roi 2e, Vinassan 3e, Armissan 4e, Salles-d'Aude 5e. 
Les plus dispendieuses :  Mauguio 30e, Sérignan 31e, Frontignan 32e, Port-la-Nouvelle 33e, Palavas-les-Flots 34e. 

COMMUNES qui INVESTISSENT (ce qui peut expliquer les dépenses) : les plus actives : Lespignan 1er, Agde 2e, Valras 3e, Vendres 4e, Port-la-Nouvelle 5e. 
les plus inactives : Vinassan 30e, Salles-d'Aude 31e, Ste-Marie 32e, Armissan 33e, Cerbère 34e. 

ENDETTEMENT. Les moins endettées : Cuxac-d'Aude 1er, Gruissan 2e, Port-Vendres 3e, Vinassan 4e, Armissan 5e. 
Les plus endettées : Lespignan 30e, Agde 31e, Marseillan 32e, Vendres 33e, Vias 34e.
 
Église_Cuxac_d'Aude the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Meria Geoian

NOTE : si 15 communes (Sérignan, Narbonne, Portiragnes, Cerbère, Le-Grau-du-Roi, Nissan, Port-la-Nouvelle, Valras, Palavas) sont plus endettés par habitant, 18 le sont moins que Fleury. 

REMBOURSEMENT de la DETTE. Les moins impactées : Cuxac-d'Aude 1er, Salles-d'Aude 2e, Port-Vendres 3e, Armissan 4e, La Palme 5e. 
Les plus impactées : Villeneuve-lès-Maguelone 30e, Palavas 31e, Port-la-Nouvelle 32e, Leucate 33e, Agde 34e. 

NOTE si 9 communes ont à rembourser davantage, 24 ont moins à rembourser que Fleury (voir l'intitulé "Santé financière").    
 

 

 

  

   

mercredi 15 février 2023

LA NOURRITURE, avant, dans nos contrées... (1)

Un résumé d'un très bon article " L'alimentation en Languedoc et dans le Comté de Foix de 1850 à nos jours " de la revue Folklore n° 61, hiver 1950, par René Nelli (1906-1982), poète occitan, philosophe, historien du catharisme. 
L'âge me le permettant désormais, je joins, dans le troisième volet, ce qu'on mangeait à la maison et au collège en demi-pension, dans les années 60... et là il faudra m'aider pour tout ce qui m'a échappé... 

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Vers 1828, dans la montagne d'Ax-les-Thermes, entre la farine de sarrasin, le lait, les patates et jamais de pain, l'ordinaire était plus que limité. L'auteur confirme les disettes récurrentes de 1845, de 1853. En 1846, le préfet écrivait au ministre " On ne vient pas à bout du désespoir avec des bayonnettes. ". En temps normal, la situation des paysans est aussi misérable qu'insuffisante. Avec 10,20 francs par semaine, un journalier peut à peine nourrir sa famille de 5 enfants sans acheter de viande, seulement 2 douzaines d'œufs. la situation ne connaîtra une amélioration qu'à la fin du XIXe siècle. 

Cassagnoles Montagne Noire Hérault Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author Tybo2

Dans la Montagne Noire, c'est un peu mieux si on peut faire venir le cochon, avoir une chèvre et cultiver un potager (légumes verts, graisse, lait). Dans la montagne on cuit du pain de seigle, en moyenne altitude, on mange du millas. Ils ne boivent du vin que pour les grandes fêtes et lors des grands travaux (fenaison, moisson) c'est le propriétaire qui fournit. Du vin ils en auront quand ils pourront se payer une vigne dans la plaine... ce sera toute une expédition pour l'entretenir et vendanger (voir les derniers épisodes des filles du Poumaïrol). 

Pour remplacer la viande, au moins en avoir l'odeur et un peu le goût, il est d'usage d'utiliser le " sabourial ", un morceau de lard plus que rance enfermé dans un tissu cousu, trempé un moment grâce à une ficelle dans la soupe aux choux avant puis mis à sécher à nouveau sous le manteau de la cheminée. 

Ferme caussenarde Causse Méjean Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author HPB48150

Sur les Causses, les gens mangent aussi la soupe aux choux, du lait caillé ou du fromage, des pommes-de-terre, du potage au riz. le pain est toujours d'orge ou de seigle. 

En Lozère, la disparition des grandes fougères fut préjudiciable aux troupeaux qui en disposaient malgré la neige et surtout aux abeilles.

 


Dans les Cévennes, sous forme de bouillies, de galettes, de soupe, de castagnous au lait, les châtaignes permettent de tenir la moitié de l'année. partout, le mildiou a causé une grave crise dans la production de pommes-de-terre. 

Plaine de l'Aude depuis l'Alaric au niveau de Barbaira creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author Tylwyth Eldar

En plaine, on mange mieux (80g/j de viande en moyenne (boucherie, volaille, gibier)sinon du poisson, des oeufs et 1/2 l de vin. pourtant, à Carcassonne le pain est la nourriture principale (le Baron Trouvé en donna un détail trop optimiste). Les tisserands ne disposaient souvent que d'un œuf unique écrasé dans une sauce très allongée (farine, ail, persil) pour y tremper le bout de pain. Parfois il y a des harengs mais pas de viande. Les salaires ne permettent pas une nourriture suffisante. Les ouvriers agricoles et valets de ferme sont mieux lotis que les artisans et ouvriers Jusqu'en 1914, la différence de situation était grande entre les favorisés et les pauvres. 

Vue vers Lespignan de la plaine de l'Aude depuis la route entre Fleury et Les Cabanes.

 
Agde le Port début XXe siècle Domaine public Auteur Spedona

Dans la plaine littorale, au début du XXe siècle, on mange de la morue, des harengs saurs, des échalotes, tomates, piments et ail, une nourriture méditerranéenne aussi chez les Italiens et Espagnols qui économisent pour acheter une vigne.  Au bord de la mer, le poisson a nourri la population côtière durant trois siècles (bourrides). L'huile d'olive et le miel ont de toujours augmenté la valeur nutritive de la nourriture.           

dimanche 21 août 2022

La GEOGRAPHIE modèle les HOMMES.

Juste une poignée (18 août 2022)

Vision depuis l'embouchure de l'Aude ; fin de ce panorama en partant des Pyrénées plongeant dans la mer, avec le Lauragais et le Tarn, avant le demi-tour vers le sud pour cette pêche aux tenilles... alors les pensées et l'imaginaire se tournent vers le nord du Golfe, la Provence, son haut-pays et au-delà...  

Saint-Felix-Lauragais wikimedia commons Auteur Asabengurtza

Le Lauragais de la polyculture, des volailles de grain, d’une humanité paysanne des années (50-60) si bien retracée par Sébastien Saffon (roman " Ceux de la borde perdue "). Loraguès aussi d’un cassoulet historique à Castelnaudary. Seuil de Naurouze, pays de cocagne pour le pastel où les moulins tournaient au vent marin devenu d’autan à l’intérieur des terres... Les rigoles de la Montagne Noire qui alimentent le Canal du Midi.

Ce tour d’horizon se termine avec le Tarn « en haut », la vallée du Thoré pour ses laines et le cuir, Mazamet connue internationalement pour sa renommée industrielle et Laurent Jalabert, champion cycliste... Castres pour son rugby et Jaurès, Lautrec, un patronyme que nous retrouverons, plus proche de notre village alors que là-bas, c'est pour un ail rose si doux en bouche.

Libre de plonger dans un panorama sans fond, dans de l’eau pourtant peu profonde, c’est inouï d’être ainsi emporté dans une exploration à côté, plus pittoresque et enrichissante qu’une vacuité de plage à cocotiers... non, je suis partial : à Mayotte aussi une culture ancienne est plus que respectable... " Chaque homme est une histoire universelle " disait Jules Michelet !

Comme le cheval dans la vigne, à un moment donné, au bout de la rangée, il faut tourner dans l’autre sens, surtout si l’instinct dit de revenir sur un possible banc de coquilles, reprendre le piétinement, s’aider de lents zigs et zags pour soulager les reins attelés à la lame qui fait geindre le sable. Tourner le dos aux Pyrénées bleues, au voyage en Espagne. 

Vers un nord toujours du Midi, quelque part à tribord, ce sont les collines de Pagnol, si cousines, par la géologie, par nature, de notre Clape. Avec la Provence, l’occitan vient, de son accent, de ses consonances, confluer avec la langue française même si le mariage entre la Durance et le Rhône n’a pas tenu, à cause des humains, pour l’économie mettant à mal la géographie (détournement des eaux), pour l’ethnocentrisme du français, langue du Jacobin dominant (qu’en est-il, chez nous encore, du romand dit francoprovençal ?). Et pourtant, ce n’est pas une ligne de crête des Alpes, montagne si présente pour l’Europe jusqu’aux Carpates de même nature, qui couperait l’entité occitane puisque la langue est officielle sur l'autre versant, dans les vallées italiennes !

Comme en pendant à l’Espagne, le cousinage avec l’Italie, le brassage avec l’immigration aussi, jusque chez nous bien que plus marqué de l’autre côté du Rhône, au point de figurer dans la littérature, la filmographie, je pense à Manon et aux charbonniers de Jean de Florette ; à Nice, les réseaux sociaux n’ayant pas que du mauvais, Bébert de Garibaldi, par ses dialogues avec sa mémé toujours en lui, fait beaucoup pour garder un parler niçard qui nous reste familier !

Et ce cinéma italien, aussi proche des méridionaux qu’il est distant avec l’Europe nordiste ! « Le Voleur de bicyclette » ou « La Strada », d’un néoréalisme touché par la vie difficile des pauvres, à la télé, parce qu’au cinéma la programmation préférait  divertir avec les péplums puis les westerns-spaghettis. 

La Durance vers Oraison wikimedia commons Auteur Wikicecilia

Pour passer en Italie, sur la route, Manosque de Jean Giono, Sisteron de Paul Arène... Le barrage de Serre-Ponçon (1), Briançon... Il est intéressant de constater que le Sud qui nous anime ne se limite pas à la façade méditerranéenne, Après les Pyrénées, les Alpes, pour Emilie Carles, Marcel Scipion et toujours la Durance descendant de là-haut.  05 Hautes-Alpes, 04, Alpes-de-Haute-Provence, oh la jolie appellation qu’on dit devoir à Jean Giono de Manosque. « L’eau vive », le film, on lui doit aussi. Comment ne pas se surprendre à fredonner « Ma petite est comme l’eau... » mise en musique et en chanson par Guy Béart. Comme la Durance « domptée » est emblématique des hommes triturant la nature à leur profit. En rejoignant Nyons par l’ancienne nationale venant de Gap, serait-ce en passant par la Drôme provençale, l’eau vive de l’Eygues fredonne de même en moi... 

(1) après une longue sécheresse, le lac a enfin vu son niveau au plus bas remonter de 20 centimètres (août 2022). 

samedi 13 août 2022

"La Terre est bleue comme une orange" Paul Eluard.

 Alors, les pieds tanqués dans ce Golfe du Lion en partage, à tirer en arrière ce tenillier des temps nouveaux, ridicule au point de ressembler à une épuisette de gosse, du genre pousseux, contraint qui plus est par un règlement draconien interdisant de se harnacher, parce qu’à force de ne pas aller contre le pillage des professionnels, les autorités l’ont plus facile (comme pour les impôts) de frustrer le vulgum pecus. Oublions. Si labourer le sable est presque un crime aujourd’hui, la lente progression n’évoque pas que la dure condition des travailleurs de la mer si bien nommés par Victor Hugo, dont Yves le pêcheur. 


En effet, pour le plaisir d’une poêle de haricots de mer, libre à nous de voir, jusqu’à l’horizon, celui à poursuivre dans une quête pas si vaine que cela puisque le regard porte au large vers les profondeurs de nos pensées. La beauté de la planète de vie, la présence éphémère des Hommes, l’éternité de la mer. Le ciel offrant son bleu lumineux à la Méditerranée, ces ronds de chaleur qui tournent dans nos yeux tels ces cieux de Van Gogh et, dans le Golfe, ces éclats, ces reflets, bordés de boucles claires d’écume, où dansent des voiles, de plaisir certes, mais toujours aussi blanches.

La Terre ? la terre ?  majuscule ou non ? Bien sûr que si... c'est un élève qui me l'a appris, il y a près de trente ans... leçon inoubliable... un prof se doit de rester modeste... Quant à Eluard, trêve de surréalisme, à propos de notre planète il faut la majuscule ! 

Et tout au bout là-bas, toujours dans un bleu mais qu’un temps de mer idéal estompe et teinte de gris, la pointe des Pyrénées au cap Béar sinon Cerbère et peut-être, déjà en Catalogne, le cap de Creus. L’Espagne voisine, cousine, qui nous est chère pour le dépaysement qu’elle procure, l’authenticité due à un régime politique sévère, asservie qu’elle est par la dictature franquiste (jusqu’en 1975), comme elle le fut, de longs siècles durant, par la noblesse alliée à l’Eglise. Avant de profiter, plus loin, de la Costa Brava, de Barcelone et d’incursions plus lointaines, le rapprochement initié par la forte présence espagnole dans nos départements du sud vaut une prise de contact pour tâcher de savoir qui est l’autre plutôt que de le côtoyer sans se soucier de son altérité. Les premiers pas se font du côté de Port-Bou, Rosas, Figueras, et bien sûr La Jonquera, le Perthus.  

Par dessus la ligne de crête, le peintre Dali, le sculpteur Maillol et les fauves à Banyuls (Matisse, Derain, Braque...), le passeur, berger des abeilles d’Armand Lanoux, Antonio Machado venu finir de tristes jours d’hiver à Collioure, pourtant un si beau site, inspirant, entre autres, les cubistes... Toujours, sous le « clocher d’or » mais aux beaux jours, Charles Trénet, pour la sardane. Toute cette Côte est Vermeille avec Port-Vendres, Banyuls, Cerbère.

Au pied des Albères, Le Boulou, Amélie pour les bains, Céret pour les cerises, le sillon du Tech, les artistes Manolo et Picasso, à Thuir, la plus grosse cuve du monde, Pablo Casals à Prades, la vallée de la Têt, les pêches de l’été qui se vendaient jusque chez nous, sur la plage du camping sauvage, par cageots (on ne disait pas « plateau »).

Pyrène, Cerbère, une mythologie sur laquelle règne le mont Canigou qui s’éclaire chaque année des feux de la Saint-Jean. Il ne domine pas que le Roussillon, l’Empurdan : on le voit depuis la Costa Brava, depuis nos rivages méditerranéens, du haut du Mont Aigoual et, par temps clair, depuis Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille ! Bonne Mère !   

Le Conflent : à deux pas de Villefranche, la vieille ferme des parents d’une amitié aux heures comptées... Que reste-t-il des pages qui se tournent ? Les mots sur le papier sont moins volatiles que les électrons octets, bits et pixels... pardon de tout mélanger mais de simples hectares me donnent déjà à réfléchir... 

"... Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté." Paul Eluard. 

Alors, sans la Terre majuscule, où serait la terre minuscule, marron, de la planète Bleue ? Orange il a dit le poète ? sûrement pour le fruit venu d'ailleurs, rare, précieux, unique cadeau que le Père Noël portait...   

samedi 1 janvier 2022

CHEMIN D'ÉCOLE (5) Le soleil roi, les facettes de la mer et des éclats de révolte...

Quel cépage ? Mourvèdre ? Syrah ?

Le chemin des "quaquatre", pas des charrettes non !

Pour quelle raison devrait-on se sentir inquiet, déjà délinquant, hors-la-loi peut-être, seulement pour vouloir prendre des chemins et fouler des espaces naturels ? Ainsi tout doit être possédé par quelqu'un ? A se retourner à peine sur un demi-siècle en arrière, le fait de voir que la propriété privée a pris le pas sur le domaine public semble flagrant tout comme un enrichissement indécent à milliards accompagne l'endettement, lié au covid, d'une communauté nationale si mal servie par les traîtres qui gouvernent. Non mais, vous l'entendez ce ministre de l'économie, transfuge LR, vendu à la macronie, qui nous assène qu'il faudra payer la dette rubis sur l'ongle ?!?! Et s'il se prenait un 1789 dans les dents, cet outrecuidant ? Et si le peuple souverain en venait à faire comme le monarque, justement, Philippe IV le Bel, affirmant "la plénitude de la puissance royale" ? Allez donc demander au Capétien s'il s'est gêné pour capter tour à tour la richesse du clergé, des Juifs, des Lombards puis des Templiers ! Que le peuple prenne exemple ! Qu'il réfléchisse aussi à ce principe peut-être indien mais si humaniste par rapport à de prétendues valeurs occidentales d'accaparement sinon de prédation... la terre, la Terre, n'appartiennent à personne ! 

Bien sûr que, bien qu'étant sur leurs traces, je suis loin de ces digressions historico-philosophiques alors que, tel un maraudeur, en papi indigne, j'essaie de me fondre dans la nature pour ne pas être repéré. Si le manoir des Bugadelles, par bien des aspects, exclut, repousse, évince, le domaine de Camplazens, ouvert, au contraire, ne campe pas sur ses prérogatives de possédant. Et si, dans le sens de ce qui précède, il y aurait à redire sur l'évolution peu positive de la chasse, touché seulement par le désir de découvrir un paysage qui compte pour notre famille, je monte vers ce qui s'annonce déjà comme une fusion entre le ciel, la mer et la fragile emprise des hommes sous un soleil roi. 

Montée vers la barre de Vires.

 

Vue vers le nord.

Vue vers Agde et plus loin, Sète.

Oh mais c'est donc là que la quête aboutit ? D'abord l'impression magnifique de ce paysage sublimé : les éclats de l'astre sur les facettes taillées d'une Méditerranée sertie dans la courbe du Golfe et la griffe, tout au fond, des Pyrénées. Car cette lumière magique reste liée à la courbure, à l'inflexion grandiose du Golfe du Lion, perceptible seulement du regard, une féérie que les cartes, ouvrant pourtant sur les rêves, ne savent pas montrer... 

Font écho, suite à "... l'enfant amoureux de cartes et d'estampes...", toujours de Charles Baudelaire, dans "Le Voyage", ces vers pour dire un peu l'esprit de cette randonnée : 

"... Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, 
Le cœur gros de rancune et de désirs amers, 
Et nous allons, suivant le rythme de la lame, 
Berçant notre infini sur le fini des mers..." 
 
Et là haut c'est un autre poète qui prend le relais, plus intimiste, familier, déjà rencontré au cours de cette balade : 
 
"... Tout à coup son regard s’emplissait de merveilles :
Depuis le Mont Saint-Clair jusqu’aux Côtes Vermeilles,
Tel un vaste arc-en-ciel sur le sol allongé,
Le sable, de la mer semble prendre congé ;
Le Golfe du Lion secouant ses crinières
Brillait de mille feux et d’autant de lumières
Et, brassant dans l’air pur le bienfait de ses flots,
Enseignait aux humains la richesse des mots...
Plus loin, elle voyait un bras des Pyrénées
Caresser en rêvant la Méditerranée,
Tel un amant distrait : l’œil pourpre du Levant
Tomber, à l’horizon, une larme de sang..."
Pierre Bilbe "La légende du Cascabel". (1) 
 
Les garrigues de Vires.

 

Avec Pierre qui, rappelons-le, a parcouru ce coin en tant que garde, observateur attentif et amoureux d'une nature qu'il aimait tant partager, le cascavèu est le grelot accroché au cou de la brebis, permettant au berger de retrouver ses bêtes et utile aussi pour protéger le troupeau contre les forces maléfiques... 
 
Pas la peine de chercher la chaumière des aïeux, ce n'est pas ici ! Avec, sur la droite, le radar de l'armée, j'étais préparé à ce demi-échec, il est vrai, poussé vers le sud que j'étais, par les panneaux et grillages comme les palombes le sont, lors de la migration, par les rafales d'un cers puissant. Néanmoins, avec la contemplation de ce panorama hors du commun à venir, la déconvenue sera vite oubliée. Et puis, cette barre rocheuse, le vallon abrité derrière, les vignes, les configurations sont comparables. Je suis au-dessus du domaine de Vires, non loin du point de vue, de la belle inspiration de Pierre, à peine plus au nord avec les campagnes des Karantes et Saint-Pierre-la-garrigue à ses pieds.   
 
Au fond la ligne bleue de la Montagne Noire.
 
 
Pour apprécier l'inflexion du Golfe du Lion, il faut choisir un autre moment de la journée.

Ce chemin d'école, dans son trajet retour, qui procure l'apaisement d'avoir, au nom de tous les miens, cherché à réparer un trou de mémoire, laisse pourtant un petit sentiment d'inachevé. Je n'ai toujours pas vu La Pierre, ce refuge lové dans une combe en pleine garrigue, un milieu complètement étrange, sûrement, pour mes aïeux, réfugiés économiques descendus des forêts et monts de l'Arize, passant d'un coup du frais au sec, du froid au chaud, des sapins et myrtilles aux pins et asperges sauvages. Nous ne verrons donc pas encore le débouché de ce chemin d'école qu'il serait peut-être judicieux et moins difficile de retrouver par l'autre côté, en partant de la côte, dos à la mer. De plus, le mot "FIN" a quelque chose de brutal ; dans bien des situations, même positives, il laisse souvent  son goût sucré-salé, aigre-doux, sa pointe d'insatisfaction, comme si on se retrouvait soudain abandonné, orphelin de quelque chose. Alors, pour que ça dure encore, accolons lui un "5", ce n'est qu'un cinquième volet, une balade du cœur à poursuivre...  

(1) Le Cascabel, l'IGN nous le mentionne deux fois. La carte au 25000ème indique deux ruisseaux à ce nom, de ces cours d'eau qui ne savent que rouler la colère des cieux, quelques jours par an. Quand l'un s'en va vers l’Étang de Fleury pour former celui du Bouquet après son cours souterrain, l'autre contribue avec, notamment, le ruisseau de la Combe Figuière (le ravin que seul le chemin des "quaquatre" sait franchir), à former celui de Combe Levrière finissant, hors aigats, en toute discrétion, dans l’Étang de Pissevaches.