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lundi 4 novembre 2024

Un LANGUEDOC dans une FLEUR d'AMANDIER. Présentation.

Un concours ; au bout une hypothétique possibilité d'édition... mieux que la mouche du coche, tout aiguillonne quand l'addiction des mots est flagrante ; en marge du prestigieux Goncourt, modestie oblige, le premier mot imposé est « Bretagne », ici dans la présentation d'un « Languedoc dans une fleur d'amandier » SUD, C'EST ÇA ! 

1er novembre Mot à inclure « Bretagne ». 

Toujours le geste du pêcheur, sur son coin de plage, pas en Bretagne mais à Pissevaches, à l'opposé, mais chaque coin peut fasciner le cœur pour un mystère que la raison ne connaît pas. Pissevaches ? un joli nom, non ? Entre les Cabanes de Fleury, proche de Saint-Pierre-la Mer, le dos cassé, pourtant pour un petit appareil de seulement vingt centimètres d'ouverture et de profondeur, mais que seule la force des bras peut tirer... Nous sommes loin du tenillier classique que seuls les professionnels peuvent utiliser aujourd'hui, bien plus large (1 mètre), avec un filet en guise de poche afin de pêcher sans avoir à revenir au bord ; en bas, deux anneaux de traction sur la lame la lient à un harnais. Le travail des reins permettait de rester droit, une position favorisant les pensées et l'imaginaire à la vue d'un panorama combinant la courbe originelle du Golfe du Lion aux Pyrénées qui le ferment au Sud, à la bordure du Massif Central... 

Photo : Étang de Pissevaches. Cette année, c'est plein encore et les gens vont voir les flamants roses comme ici, en 2017 : Étang_de_Pissevaches Auteur Krzysztof Golik



jeudi 13 janvier 2022

LE DELTA DE L'AUDE, UNE PETITE CAMARGUE

En préalable à une balade romantique entre Saint-Pierre et Les-Cabanes, j'en étais resté à démontrer qu'il n'existait aucun lien entre le fait d'être né quelque part et de s'en trouver pour autant "imbécile heureux" (1). Quitte à me demander encore, peut-être sans raison, si nous n'aurions pas plutôt tendance à plaindre un apatride que le contraire, je tourne le dos à la polémique. Dans les facettes nourricières du milieu propre à influer sur les gens, natifs et autres, le delta de l'Aude, aux terres gagnées sur la mer et qui ont rattaché La Clape, hier encore une île, au continent. 


 Saint-Pierre-la- Mer, au pied de la garrigue. A partir des pins de Périmont, la balade vers Les-Cabanes-de-Fleury vient compiler le présent sur les strates de souvenirs plus anciens. Ne suivons pas, le long de la Clape, le sentier vers l'Oustalet, là où nous allions couper les carabènes (2) de la véranda devant la tente. Non, il faut se décider à traverser la zone lagunaire, ces confins que l'étang occupe plus ou moins l'hiver, en période de grandes eaux. 


 L'été en principe, on peut passer même si la surface craquelée reste traître, cachant sous une mince couche sèche, un sable noir, vaseux et collant où l'on s'embourbe en moins de deux. Bien que du coin, j'y bloquai une fois les roues du vélo dans une gangue très adhérente. Étaient -ce les vapeurs du gris-de-gris mis en bouteille au domaine de Gaysart qui m'avaient rendu distrait ? Ce qui est sûr est qu'elles avaient rendu la mésaventure très joyeuse, du moins avant que de devoir nettoyer... Mais je me répète, j'ai déjà raconté ça, fin août me semble-t-il... tout comme de s'embourber avec la voiture... "Non papa, on va s'embourrer ! " redoutait mon aîné... 

 https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2021/08/pissevaches-saint-pierre-la-mer.html


 Suite à ces espaces plutôt familiers, il fallait et il faut toujours passer la chaussée de la Grande-Cosse, inondable peut-être, en cas extrême, redescendre un peu plus loin, s'engager de l'autre côté où la piste se dirige résolument vers les dunes du littoral. La carte indique bien qu'elle rejoint un ancien lit de l'Aude. Le Payroulet, les Terres Salées, des territoires où l'eau douce le dispute au sel, où le privé veut prendre le pas sur le public : qu'en est-il de cette clôture barrant initialement le passage ? Ou, est-ce ouvert parce que les taureaux camarguais n'y sont plus ? 


 Plus loin, une petite rivière empêche de passer... Étrange : il n'a pas plu depuis belle lurette... N'est-ce pas pour dissuader ? inciter à faire demi-tour ? L'eau pour l'agriculture ?  l'eau pour la chasse ? Et la multiplication des pompages à la rivière, autorisés ou non, qu'en est-il ? Par moments, des salves de coups de fusil derrière la chaussée qui clôt le vaste domaine de Saint-Louis, jadis aux Salins du Midi. Choquant, en pleine journée... Il me semble qu'à l'affût, le gibier se tire le soir, la nuit, le matin mais qu'il se repose durant le jour. Non, excusez mes craintes mais ce n'est peut-être que du ball-trap. Le pouvoir de l'argent donne aussi celui de détruire à grande échelle, est-ce la raison de cet a priori négatif et accusateur ? Pour en finir avec cette eau, si c'était pour entretenir les zones humides afin d'en préserver la biodiversité ?  


 Aujourd'hui, le réalisme voudrait me fermer les portes du rêve alors qu'en post-adolescence romantique, à l'âge des premiers émois, des amours incertaines, c'est ici, sur la piste de limon, de sable et de sel, que je revoyais celle à laquelle je m'accrochais toujours, touché par les destins croisés de l'Arlésienne, Mireille, Magali, la condition première étant le moment de la journée. Il faut que le soleil donne fort, à la verticale presque, quand la nature et les hommes l'évitent. Alors on se retrouve seul, écrasé sous la chape implacable. Alors, la survie commande de rejoindre la forme incertaine, dansante, d'un tamaris ou d'un pin... Sauf qu'entre maléfice et enchantement, sur la platitude désolée de la sansouire, là où des croûtes de sel rappellent un chott du Sahara, les mirages savent faire danser aussi comme une silhouette disloquée et floue d'une femme en perdition : c'est Mirèio, l'héroïne de Mistral, empêchée d'épouser Vincèn, son amoureux aux origines trop modestes. En dernier recours, elle va aux Saintes-Maries-de-la Mer, implorer les saintes mais elle n'y arrive que pour y mourir, frappée d'insolation lors de la dure traversée de la Camargue. Autre histoire contrariée, celle de Jan qui se défenestre pour avoir, par respect des conventions sociales, renoncé à la femme qu'il aime, une "coquette" déjà promise mais à un parti moins intéressant, l'Arlésienne. Et comme pour conforter toute cette mythologie, dans les années 60, on entend à la radio  :  

"... Magali, Magali,
Qu’est-ce qui t’a pris de t’en aller pour le pays de nulle part
Parce qu’un gitan t’a regardée en faisant chanter sa guitare?
Magali (3)..." 

Tout y est : le refrain en occitan "... L’amour que pourra pas se taïre, e ne jamaï se repaua, Magali...", les gitans, le soleil qui rend fou ; en prime, l'évocation de la grande steppe de la Crau, créée par la Durance, encore une fille folle de Provence. 

Mais il faut absolument rejoindre les pins là-bas. Ce n'est que dans leur ombre bienfaisante que la fièvre s'apaisera même si on aime prolonger en imaginant le chaume sur les murs blancs de chaux de la maison du gardian, une cabane de sénils comme dans la Salanque ou celles, à l'origine, des pêcheurs de l'embouchure de l'Aude.  

Plus prosaïque, alors que Mistral est récompensé du Nobel de littérature pour son poème en occitan (autre chose qu'une collection de la Pléiade, à la réputation surfaite, truffée d'auteurs d'extrême droite sinon fascistes), encore pour une histoire de femme, la Vénus d'Arles (1er siècle avant JC), force est toujours de constater qu'elle reste détenue à Paris (4)... Entendez-les donc, ces racistes historiques rejetant la "race du Sud" mais s'accaparant la culture méditerranéenne ! 


 Pourtant, rien ne saurait gâcher la fin de cette balade. Au bout de la piste, le camping, puis toute la poésie du fleuve vers les Cabanes-de-Fleury, d'autant plus qu'en septembre, le pays respire à nouveau après la saison touristique (une pensée pour Gilbert Bécaud)... Le Cers a, une fois de plus, lavé et le ciel et nos âmes... 

(1) "... Je suis né quelque part
Laissez-moi ce repère..." Maxime Leforestier.
 
(2) arundo donax, roseau poussant en rideaux en bordure de cours d'eau ou dont la présence indique aussi celle de l'eau, ici les résurgences des infiltrations dans la garrigue.  Où les copains de la Barjasque allaient-ils donc couper les leurs pour leur campement sur la plage ? 
 
(3) Robert Nyel 1962. 
 
(4) demandez aux Agathois comme ils ont dû se battre pour rapatrier l’Éphèbe d'Agde, plus de vingt ans après sa découverte ! 

 

Maison_de_Frédéric_Mistral,_Maillane,_1914 wikipedia Domaine Public Source BNF, Auteur Agence Rol. La porte à mouches, les moustiquaires à guillotine à la fenêtre, les chaises en paille pour prendre le frais après la chaleur de la journée... 


 

 

dimanche 22 août 2021

Saint-Pierre-la-Mer / étang de PISSEVACHES / photos.

Le bout de la route "des campagnes" ; au fond c'est l'étang.

Certaines années, la surface en eau est plus grande.




Août 2021.

Août 2021.

Salicorne / Août 2021.

Août 2021.

Les troncs laissés, un kilomètre à l'intérieur des terres, témoignent de la puissance des tempêtes du Golfe du Lion.

Août 2021.

 

samedi 21 août 2021

PISSEVACHES / Saint-Pierre-la-Mer


Début des années 60, un vieux monsieur toujours alerte vient tous les après-midi. Il laisse l'épouse aux bavardages des femmes sous la véranda et part à Pissevaches sans souci d'un soleil d'été, trop direct. Sous la chemise, à l'habitude des gens d'ici, il porte toujours un tricot de corps blanc ; aux pieds, bien qu'ajourées, toujours des sandales, claires aussi, comme les chaussettes. Tout est net et quasi neuf mais ses cartilages usés le font marcher en canard : le genou gauche part sur le côté avant d'atterrir. L'allure, le pantalon de lin flottant au vent, le chapeau lui donnent un air de comique américain du temps du muet. Son dada, ce sont les coquillages laissés par la mer, surtout les escargots. Il ne nous vient pas à l'idée qu'il y va, comme Botticelli, pour une Vénus sortant du bain... 

Pendant qu'il court les laisses de mer, plus à l'intérieur, ils sont nombreux autour du canal antichar voulu par les Allemands, avec une épuisette ou au bouchon, à traquer les cranquettes (crabe vert ou enragé), les lisses, ces petits muges en bancs ou encore les jols (athérines) pour une friture de mélette. Le bord est ourlé de coques ouvertes par centaines : ces coquillages morts n'engagent pas au ramassage des vivants. Plus loin, dans l'étang encore en partie en eau grâce au grau intermittent que les coups de mer ouvrent parfois, certains piègent les petites soles sous le pied. 

Sinon, c'est l'étang qui piège ses aventuriers. Passage obligé pour qui, depuis les Cabanes vers Saint-Pierre, veut s'épargner le trajet par Fleury, il ne s'aborde pas à la légère. La route des campagnes, comme on l'appelle, celle où, avec Loulou, manière de faire une balade, nous partons compter les lapins surpris dans les phares, s'arrête en bas de Moyau, après les trois grands pins qui gardent les dernières vignes du piémont. Ensuite une piste ouverte par les plus aventureux descend entre sagnes et tamaris sur un sédiment perfide qui a la couleur du sable mouillé mais cache une vase noire plus que traître si elle n'a séché qu'en surface. Surtout ne pas s'écarter de la piste praticable... Un peu à l'écart, les traces de pneus embourbés qui ont patiné et dressé des hérissons de bois flotté pour se dépêtrer, doivent dissuader de couper pour un gain ridicule... 
Fin des années 60, je travaille le matin à Gaysart, un de ces charmants domaines tournés vers l'air marin, à mettre en bouteilles du gris de gris, depuis le lavage à la vapeur jusqu'au collage des étiquettes... Aller et retour par la piste de l'étang. A vouloir gagner une centaine de mètres, je me retrouve englué dans la vase, les roues du vélo immobilisées dans une gangue noire... Les émanations du vin sûrement... rien de tel qu'un nettoyage fastidieux ensuite, pour dégriser,, surtout que le lendemain il faut y retourner et qu'accessoirement il nous arrive des visites agréables, devant la tente, sous la véranda de carabènes (entre parenthèses, des roseaux coupés aux abords de l'étang, marquant la présence d'une des nombreuses résurgences, parfois appelées "caudiès" tempérant la salinité marine de Pissevaches). 
Première moitié des années 70, derniers séjours en camping dit "sauvage", autorisé encore aux Cabanes. Par les Terres Salées puis la chaussée de la Grande-Cosse, une autre piste rejoint celle de l'étang, ce qui fait peur à mon aîné "Non papa, on va s'embourrer !" parce que c'est arrivé une fois. Il y en a un qui sut en tirer profit, un voisin sallois qui, avec un gros GMC ou Dodge de la Guerre Mondiale, restait disponible pour, moyennant finances, treuiller les embourbés...  

Au volant de son Aronde, le vieux monsieur repart à Fleury avec Maria son épouse, avant sept heures nouvelles, avant que le soleil couchant n'aveugle les conducteurs. Nous la suivons sa voiture, dans la montée, avec les quelques unes qui font la chenille jusqu'en haut de la garrigue. La Barre de Périmont couvre déjà Saint-Pierre, la plage, les baraques de Pissevaches et en partie l'étang qui nous accompagne, de son ombre.  






samedi 14 août 2021

PISSEVACHES DEPUIS PÉRIMONT (2) / Saint-Pierre-la-Mer.

Côté terre, la Barre de Périmont domine ce hameau de tôles et de bois, plus bois flotté, plus fantaisiste, moins aligné que les chalets de Gruissan. Une douzaine de mètres de haut offrent un beau point de vue sur ce monde entre terre et eau... J'écris "beau" en pensant "magnifique" sûrement parce que je tiens trop à ce pays qui me vit naître et ne cessera de m'accompagner... 

Chardon d'Espagne.

Il n'empêche, cet ultime rempart de la Clape sur la mer est déjà remarquable par sa nature. Imaginez une échine rocheuse en pente douce vers l'étang, des romarins, mouches et garrouilles (1), buissons à mener la nuit des chasses au dahut (ah... les nuits d'été à Saint-Pierre...). Des pins, seulement en bas d'une falaise morte, avec quelques roseaux qui disent l'eau pas loin et au premier plan, le vert malachite relevé de blanc et le jaune jaune des capitules du chardon d'Espagne (2). Tout s'oublie, pourtant il suffit un jour d'une circonstance, la découverte des couleurs de Cézanne, de sa palette bien du Midi, pour que jaillisse l'émotion profonde au souvenir de ce coin de Saint-Pierre avec cette fleur à ne cueillir qu'avec les yeux... mais présente aussi, quand on les ferme, avec les senteurs de la garrigue après l'orage de juillet... 

 


Ce qui reste des pins de Périmont...
 

Au bout, en contrebas, comme pour ne pas contrarier le Cers et ses rafales, une pinède, enfin une huitaine d'arbres ; une ombre rare et si goûtée pour le pique-nique du lundi de Pâques, la première fois gourmande d'une salade niçoise jusque là inconnue... Mais quelle idée ce riz froid bien blanc avec ces œufs durs et ces olives bien noires dans la mayonnaise ! Et ce n'est pas tout parce qu'il y a le secret que tout le monde connait... Non non, pas le tunnel sous la garrigue, creusé par les Allemands et où Daudel l'épicier a eu fait pousser des champignons de couche... Sous le transformateur, toujours au bout de Périmont (jadis il y eut une redoute / voir encore le site "Ma Clape à ce propos) une échelle de fer pénètre les entrailles de la Terre et donne sur un lac bleu bien mystérieux.  

Une douzaine de mètres à peine et après le village sur pilotis, la vue s'ouvre. Le regard porte à treize kilomètres environ (3). Presque dans la perspective de l'immeuble de Valras, le château d'eau de Saint-Louis des Cabanes borne une platitude de terres salées avec l'étang de Pissevaches, formé et déformé au fil des époques par le delta de l'Aude et la mer.  . 

A jouir de la vie, à s'éveiller aux merveilles de la nature, à apprécier le coin, on n'analyse pas plus loin... Tout vient à point, dit-on, petit à petit, quand sonne l'heure... Voilà que je fredonne, peut-être parce que, un peu à droite d'Agde, on voit Sète, la ville de Brassens qui me pardonnera de le pasticher "Il suffit d'être à Périmont, c'est tout de suite l'aventure..." Le nom déjà "Pissevaches", une aventure mais laissons cela aux années 10 et 20 de ce siècle (4)

(1) cistes et kermès.  

(2) le nom m'a été amicalement soufflé par "Ma clape" un site à ne pas manquer pour ceux qui aiment nos garrigues uniques jusqu'au bord du Golfe http://www.maclape.com/#propos sinon sur facebook https://www.facebook.com/maclape11. 

(3) https://fr.wikihow.com/calculer-%C3%A0-quelle-distance-se-trouve-l%27horizon 

(4) Dans la promotion touristique de la commune voici ce que nous avons vu fleurir comme panneau :

Je vous l'analyse "enraciné indécrottable" ! As pas vist ! T'as pas vu ! et tu assimilerais les vaches aux vagues qui rentrent en coin ? Et pourquoi pas le pis des vaches sinon dans le sens des sources qui pissent quand, plus français qu'occitan, j'apprenais le Plateau de Millevaches ? Et pour revenir aux années du camping sauvage, papa ne stockait-il pas l'eau dans un sac de toile suspendu, toujours suintant et frais, appelé "vache-à-eau" ? 

Tout reste audible et se discute : le panneau et son hypothèse univoque (photo de 2014) n'a pas été renouvelé. Désolé, mais l'autre jour je n'ai pris que le paysage... J'y retournerai...   

Au fond, la Barre de Périmont vers 1958.

      

samedi 31 août 2019

LE GIBIER D'EAU... PLUTÔT EN PARLER QUE SE BRAQUER ! / Fleury-d'Aude en Languedoc

C'est en continuant de cueillir quelques lignes sur les vendanges d'antan que, dans l'enveloppe de septembre 2001, je redécouvre,délicatement pliée par mon père à mon intention, une page de journal sur Clovis Papinaud, tonnelier de Cuxac devenu maire, conseiller général, sous-préfet, député puis gouverneur de Mayotte en 1888 ! On peut, bien sûr, voir des hasards partout, à juste titre qui plus est, puisque rien n'est vrai sans lui !

Et par aventure, bien sûr, dans la colonne de gauche, l'ouverture au gibier d'eau dans l'Aude, fixée au 19 août 2001 parce que, ce même mois de 2019, la circonstance ayant bien voulu me remettre sur la piste de Maurice Genevoix, chasseur et pas seulement de mots, dans sa feuille sur le canard colvert, si apte à mettre toutes les chances de son côté contre le chasseur, nous apprenons incidemment qu'à la fin des années 60, l'ouverture de la chasse à l'eau se faisait le 14 juillet. 
(pardon si c'est peu lisible, c'est que le scanneur est tombé en panne)





Concomitamment, en tournant les pages de vieilles publications municipales, après les lapins de Francis Patrac, c'est l'émerveillement toujours renouvelé des chasseurs du marais dont René Lautren, ce qui n'a rien de contradictoire avec les problèmes de gestion ou l'approche technique puis sociétale mais toujours aussi sensée qu'équilibrée de Christophe Hérail. De quoi méditer et réfléchir. 

Manquent les premières lignes, sur la page précédente... ce sera corrigé dès que possible...
   

En dehors du fait que "la vie est sœur du hasard" (Stephen King) et que "toutes les rencontres se font par hasard (Jean-Louis Bory), ce n'est pas d'hier que les questions sur la chasse se posent. 

Nos deux intervenants sont à l'opposé des viandards d'alors... 

Dois-je dire que dans les années 70, alors que Joseph dont la passion pour les oiseaux sauvages demeure, m'invitait à photographier des ibis falcinelles alors rares, ces pauvres oiseaux ont vite succombé aux plombs pour être empaillés ?

Dois-je ajouter que, quand je vois sur une chaîne de chasse et de pêche, des extérieurs, dont le maire de Gruissan, venir à Pissevaches parce que ces chasses privées garantissent qu'il y aura des cartouches à tirer, l'amoureux du terroir qui a toujours chassé chez lui se retrouve à des années lumière de cette prédation corrompue par le fric et qui, alors que la mauvaise conscience des viandards existe, ne réalise pas l'indécence qu'il y a à s'exposer ainsi ?