Pas question, comme pour le bac, d'expliquer, de dégager un quelconque intérêt philosophique. Il ne s'agit pas de critiquer. Quant à notre opinion, elle ne peut qu'abonder, s'agissant de textes choisis. Dans un tableau fleuri de coucous, jonquilles et violettes (mettez moi aussi une giroflée parfum d'enfance s'il vous plaît) nous nous ferons narcisses mais pour prouver que tous les individualismes issus d'un même terreau donnent quand même un bouquet de vivre ensemble...
Des frères Rosny, je ne connaissais que
l'aîné, auteur du célèbre "La Guerre du Feu". L'ai-je seulement lu tant
l'adaptation de Jean-Jacques Annaud se superpose, imprimant dans nos
esprits à la fois l'animalité sexuelle suivie d'une humanité amoureuse
et sous une magnifique pleine lune, la beauté et le mystère de la
planète Terre, plus prégnant encore quand les menaces présentes se
précisent...
A gauche en regardant la mairie, l'ancienne école de garçons. |
Mais restons-en à cet amour infini qui monte
dans l'âme, si bien porté par la poésie, si bien traduit par le jeune
Rimbaud qui, à seize ans à peine, écrit "Sensation". Pour les écoliers,
le ferment poétique est particulièrement marquant. Mars rime avec
floraison et printemps et Théophile Gautier reste un passeur d'émotions.
Pour un enfant aussi déphasé que rebelle, la matière "Récitation", en
apparence stricte, martiale, donnait, de gré ou de force, l'ouverture pour le
renouveau, la nature, les élans de vie ravivés.
"Regardez
les branches comme elles sont blanches..." : un vers, un rythme, une
rime suffisent à ouvrir la porte.
Devenue le siège de la police municipale, ma vieille école est aussi un des bureaux de vote du village. Plus que le bulletin et le contrôle administratif du votant, s'ils savaient qu'en secret, à la vue des verres dépolis du bas censés interdire la rêverie, mon âme sort toujours une clé buissonnière.
Devenue le siège de la police municipale, ma vieille école est aussi un des bureaux de vote du village. Plus que le bulletin et le contrôle administratif du votant, s'ils savaient qu'en secret, à la vue des verres dépolis du bas censés interdire la rêverie, mon âme sort toujours une clé buissonnière.
"Tandis qu'à leurs œuvres perverses,
Les hommes courent, haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps..." Le printemps, encore Théophile !
Des extraits, un texte très coupé
encore, comme pour Gaston Bonheur jouer avec la légalité (70 ans de
droits protégés après le décès de l'auteur) même si l'ebook est libre et
gratuit,
https://www.ebooksgratuits.com/html/colette_vrilles_de_la_vigne.html#_Toc131670736
même
si mes écrits n'ont rien de lucratif. Faites l'effort de retrouver ce
texte. Colette (1873-1954) y relate une conversation, une complicité
avec son aimé... sinon son aimée, Colette ayant eu une vie si libre de mœurs (bisexuelle, détournement de mineur, pratiques intimes révélées...). Quoi qu'il en soit même si ce fut confirmé pas plus tard qu'hier, à la télé dans "Sous les jupons de l'Histoire" (et oui rien de plus racoleur que des allusions et incitations au sexe...), pour Colette, pour nous et pour toi, avec les violettes, c'est un retour en arrière sur "les printemps de ton enfance".
Grands pins à Pézenas, quartier de la gare du Nord. |
Pour les avoir aimées, si petites et cachées au pied des grands pins si voyants (voir plus tôt sur mes pages), j'ai redécouvert et encore vibré (bien sûr qu'il faut relire et relire toujours un livre, des lettres aimées : les écrits ne livrent chaque fois que des parcelles de leur trésor).
Oh que ces quelques lignes de mon père m'ont touché.
Oh que ces quelques lignes de mon père m'ont touché.
Avec la 504, la balade au pays de Pierrou fait défiler notre Languedoc si divers. De la plaine qui forma le plus grand vignoble au monde (aujourd'hui c'est la Mancha, le pays de Don Quijote, en Castille), on passe en 50 kilomètres à peine à vol d'oiseau de la mer au Massif Central, du Golfe du Lion aux Monts-de-l'Espinouse et plus haut encore aux Monts-de-Lacaune, le pays de Pierrou. je ne suis plus sûr mais je crois que c'est autour de la commune de Gijounet (José si tu nous lis, serais-tu très occupé en ce moment...). Pierrou et les siens, comme les nôtres descendus de l'Ariège pour le bas-pays, a fait un jour et pour toujours le trajet inverse. Pierrou c'est la maison d'en face, dans cette rue qui alignait ses portails de remises et de caves dont une avec une poutre cintrée, toujours gaillarde, en guise de linteau. Pierrou avait les bras plus longs que sa femme pour ouvrir les volets le matin ; la bonne occasion pour se dire bonjour et échanger quelques mots au hasard de l'inspiration. A nous les violettes, les fraises des bois puis les châtaignes et les champignons, l'en-cas ou le pique-nique sous les tons chauds de l'automne. Aux Mountagnols, les fermes isolées et presque en autarcie, les pentes difficiles, les sols pauvres, le long hiver de froid et de neige sur plus de cinq mois !.. Pourtant, que la montagne est belle...
Et ces deux lignes seulement sur les violettes du grand parc délabré de la comtesse à Saint-André-de-Sangonis ! Mais si fortes ! Par quelle intuition inconsciente ai-je pu parler il y a un mois à peine, de ces mêmes petites fleurs, courbées sur leurs tiges frêles comme pour une révérence timide, dans le grand parc de Saint-Christol, à Pézenas, toujours dans cette même plaine de l'Hérault ?
Mon père, précepteur logé du petit comte (1953) puis professeur locataire d'un autre parc (1960) avec, entre les deux, un séjour de trois ans au Brésil pour trouver de quoi nourrir les siens.
Et pour finir à Saint-André où, malgré les plans détaillés (geoportail), les banques de photos, il m'a été impossible de retrouver le château et le grand parc délabré... Rien non plus sur le passé de cette branche Worms de Rumilly, les châtelains dont le village n'a rien voulu garder on dirait...
Sa rue, sa maison. |
à regarder si l'incendie continue dans la garrigue. (2013) |
Quant à la rue où est sa maison, à présent, en face, des stores sans cachet, électriques et qui ne s'ouvrent plus tels ces volets d'hier, sur un bonjour partagé au soleil du matin.