« … Dessús ma fenèstra Au-dessus de ma fenêtre
Référence à Gaston Fébus (1331-1391) (Fébus avec un "Feu" : le "ph" n’existe pas en occitan) qui parlait le béarnais mais écrivait en principe en français (« Livre de Chasse »). On lui attribue les paroles en langue d’oc de « Se canto » devenu chant de rassemblement assimilé à ce qui serait désormais l’hymne occitan...
17 février 2023.
Un matin calme, pas un souffle... à entendre le bruissement joli des abeilles, entre pétales, étamines et gynécées... Oh ! 8000 kilomètres plus au Nord...
Depuis le coteau donnant sur l'Aude, la " rivière ", Loulou, Gérard et moi vous envoyons le bonjour du plus imprudent des amandiers ! |
L’amandier ? faut toujours qu’il fasse son petit original celui-là. Cette année, Loulou le copain d’enfance a photographié les premières fleurs le 7 janvier, en haut d’un arbre (pas Loulou !). Le 12, l'original devait confirmer sur ses branches du bas, presque drageons... (sur un talus, non taillé, laissé à son développement naturel). Gérard, encore un de ces copains qui vous fleurissent la vie depuis l’enfance, témoigne du même, alors en pleine fleur... Alors il suffisait d’attendre qu’après l’éclaireur, tous ses comparses se décidassent à faire de même, à grossir les rangs au bord des vignes, sur les talus, au-dessus d’un mur de pierres sèches abandonné dans la garrigue... Peut-être qu’à Caboujolette, après l'émouvante croix de pierre, ceux de Bernard et Jean, centenaires, au tronc imposant d’amandiers domestiques, attendent de montrer leurs plus beaux atours, posément, une fois la frénésie des sauvageons passée ?
« Vous êtes pressés ? mais faites donc... » semblent-ils dire...
Que mon impatience ne passe pas pour de l’agacement... finalement, du côté De Sorbas (Almeria), les amandiers de Diego fleurissent à peine aussi.
Rien n’est réglé, programmé, cette année c’est bien la première fois que j’observe (même de si loin) un décalage de plus d’un mois entre les premiers et le gros de la troupe : l’amandier des copains d'abord a attendu en vain le renfort, tel Roland à Roncevaux.
Oungan, cette année, il a fait mentir le proverbe « Imprudent coumo l’amelier »... inutile de traduire...
Ils se décident enfin, depuis deux ou trois jours, Bettina s’est arrêtée exprès à Lespignan, Anne-Marie a pris les siens aux fleurs roses, dans la garrigue de Saint-Pierre-la-Mer, Evelyne me dit qu’en Provence, entre Le Luc et Gonfaron, ils ont fleuri, Bertrand confirme que sous un soleil plus brillant, les parures blanches ou roses, si généreuses voudraient chanter que notre joie demeure, si n’étaient les soucis, les remords. Et Elena, sitôt posées les valises, en a voulu plein les yeux !
On l’attend, on la pressent, on la patiente, éblouissante elle reste, pourtant, cette floraison, à plus d’un titre, pour son éclat, son côté bohème aussi, affranchi, qui n’a pas à demander la permission, parce que, tant qu’elle se manifeste, elle dit avec éclat que la nature est belle, que la Terre et la terre ne font qu’un... A nous de penser, s’il n’est pas trop tard, qu’il est criminel de faire disparaître les fleurs, les insectes, les oiseaux et tous les animaux qui ne pourront pas s’adapter au déséquilibre brutal, à la catastrophe climatique trop rapide par notre faute...
À Lespignan, capté par Bettina... |