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jeudi 1 août 2024

INDIEN des vieilles LUNES, le voyage en TCHÉCO (5)

Montargis : nous sommes bien à une centaine de kilomètres de la capitale et pourtant, la circulation dense, le métissage de la population font penser déjà à la présence tangible de Paris, ville cosmopolite, tentaculaire. 
Nemours, belle cité historique… L'ex- nationale 7 ne contourne pas l'agglomération. C’est joli ; qu'un axe majeur soit coupé par un angle droit pour le pont étonne ; la circulation n'arrête pas de gonfler. Pour plus de tranquillité, d’instinct, il faut anticiper un évitement de la capitale, plus marqué vers l’Est, à partir de Melun, disons.

Fontainebleau : certes la forêt (des feuillus historiques plus esthétiques que les pins plantés : une divergence jusqu'au conflit entre protecteurs d'un patrimoine et exploiteurs économiques [Victor Hugo, George Sand, les peintres de Barbizon, se sont engagés dans ce combat, suivis par des associations de protection]). Sinon, en pendant aux allées forestières, la forêt est trouée d'axes routiers encombrés qui croisent des routes secondaires aussi chargées, des variantes qu'ils sont nombreux à emprunter, des raccourcis, combines, itinéraires bis mais avec des files de véhicules aussi, des embouteillages plus ou moins chronophages aux carrefours. 

Melun : tant pis pour les autoroutes vers le nord, trop de monde, vraiment, plutôt s'écarter à l'est, vers Guignes et poursuivre jusqu'au carrefour de l'obélisque (monument de 1735, après le croisement de Napoléon avec le pape, encore une rencontre pas en rase campagne, entre grands personnages ici, Louis XV et le duc de Brandebourg).  

Lagny-sur-Marne avant 1923- Bords de Marne. Domaine public. Est-ce un pêcheur ou un haleur ? Chou blanc, en attendant, sur wikimedia commons, concernant une vue plus actuelle de Lagny ou Thorigny pourtant sur la Marne, rivière remarquable... opposable à la Seine... à juste titre... 
 

Jolie ville, Lagny, sur la Marne, des maisons à colombages comme avant. Remontée assez raide sur Thorigny, charme des bords de Marne ; quelques achats (tomates, pain, cacao de celui qu’on croyait avoir pris et qu'on a laissé). Annet, Claye-Souilly et encore un contournement pour plus de tranquillité (mais en face, dans le sens des retours à la maison après le boulot, ils se suivent, à bonne vitesse... quitte à vivre en accéléré du matin au soir). 

 




Messy, Thieux, tel un indien sur le sentier de sa guerre, il approche l'aéroport par l'Est même si un flot de voitures souvent pressées de rentrer joint ces villages dortoirs et sans vie du pourtour de la capitale. Bas en l'air, un flux régulier d'avions contre les vents d’ouest ; à terre, comme pour donner le change aux ailes du ciel, quelques fleurs, rustiques voire plus surprenantes, touches de couleurs flamboyantes, clins d'œil des bords de route. 
Attente quelque peu impatiente mais positive, confiante. 
 
 
Entre le ciel menaçant et les flaques résiduelles, le contraste avec ses terres du Midi demeure saisissant...

19h 50 144.745 km. Le Mesnil

20h 43 « Je crois que je t’ai vu atterrir !

20h 48 — Coucou, je suis bien arrivé. J’ai passé le contrôle des passeports, je vais aux bagages. Tu es vers où ?

    Ok, je suis en campagne pas loin, à 15 minutes maxi.

Premier tour des terminaux ; au téléphone :

« Tu es où ?

    Je ne sais pas…

    Faut que tu saches, j’ai fait un tour complet sans te voir…

    Ah ! terminal 2B…

    Tiens-toi en un endroit accessible, que je te voie sans doute possible. »

Florian a eu la bonne idée de sortir de la zone où le camping-car aurait peut-être été trop haut pour accéder. La fin justifiant les moyens, le père lui, a eu l'instinct d’y aller au culot, à la parisienne, écartant de la main celui au visage étonné arrivant de la gauche et au cligno la voiture qui voulait se glisser sur la droite. La porte est vite ouverte, la valise vite enfournée ; encore une voiture à ralentir, un geste d'excuse de la main et c’est bon pour la sortie de l’ensemble aéroportuaire (6 km de tour).

Retrouvailles malgré la circulation, la nuit, la pluie, ce trafic toujours dense malgré l'heure, les phares qui éblouissent… Enfin la possibilité d’un arrêt pour nettoyer le pare-brise, finir de s’énerver malgré la boue en prime, garder son self-control d’énergie pour plus de tranquillité une fois la RN4 atteinte.

Ouf ! RN4, nationale des grands élans vers l’Est, vers l’Europe… C’était avec la 403, une année où il avait fallu récupérer les visas de l’ambassade à Paris ; la nuit précédente avait été passée au camping “ libre ” de Cosne-sur-Loire (voir plus haut)… pour en retrouver la trace, quelle difficulté aujourd’hui avec les extensions commerciales, artisanales, industrielles, économiques et, au soir, comme pour se libérer de l’emprise, plus heureuse que celle de Louis XVI plus au Nord, avec sa fuite ratée vers le cœur de l’Europe, les grandes lignes droites parfois montagnes russes dans les champs de blé, dans les rougeurs du soir, derrière. Et aujourd’hui, la pluie, les camions, l’heure trop tardive pour aller plus loin dans le souvenir. Il est minuit ou plus, manger au moins… Seulement une place devant l’un de ces gros bahuts submergeant le moindre stationnement possible. Partir. Plus loin. Cesse bientôt la voie rapide autoroutière et, peut-être vers Beton-Bazoches, alors que l’esprit se distend, à gauche un havre possible peut-être attenant au “ point-dèj ” planté là… (vers 1h 30 environ...). Pourquoi pas un p’tit café pain au chocolat à venir, manière de marquer, de remercier le passage… 

 Dans les 500 kilomètres parcourus dont 140 depuis l'aéroport... 

dimanche 13 février 2022

AMANDIER ROSE, AMANDIER BLANC (1).

7 février 2022.

L'autre jour, c'est Laeti ma nebeude qui m'a fait le plaisir d'en épingler un, même vite fait, en rentrant du boulot... Aujourd'hui, enfin, grâce à Véro et aux sorties de son groupe, des amandiers de 2022. 
 
21 janvier 2022.

 Heureusement que Loulou, le copain d'enfance, avait, avec quelques pétales éclos dès le 12 janvier, sauvé l'honneur des amandiers ! Sinon, je commençais à désespérer. Pas vous ? 
 
Bon, Midi-Libre a marqué l'événement avec un exemplaire du côté de Minerve, pris le 5 février... Bon, le commentaire ne mérite pas une bonne note mais on ira jusqu'à "passable" vu qu'ils sont gentils de laisser voir l'arbre même si on continue sans accepter (à propos des couquies... cokkies... pardonnez l'orthographe). 
 
Celui d'Aurore, du côté de Gruissan (3 mars 2018).

Un de ceux de Pierrot, en 2016.


24 février 2019 : un de ceux de Fabien. 

Celui de Martine au pied de l'Alaric (2018).

Même Guy, poète de l’éternel (c’est pour la rime) trop pris par le temporel, a noté :
« Les amandiers sont en fleur depuis une semaine et les premières asperges sauvages ont fait leur apparition… Janvier a été très doux pour les Pérignanais. » (fin janvier 2018)
En prime, l’orthographe « en fleur » nous offre la floraison absolue de milliers de fleurs au grand bonheur des abeilles… 
 
Sur un talus aux herbes folles, celui de Monique la Gardoise.

 
 

dimanche 17 mai 2020

DÉCONFINEMENT, la nature, les fleurs voudront-elles de nous ?

L'accès à la plage est autorisé depuis hier. 

Fin du confinement de la Bulle de Fleury.

Petite et grande mer.

Petites fleurs des champs (ou importées) qui viennent nous dire qu'elles existent

Le marin pour l'eau et les rosiers opulents.

Une cour colonisée.

Un "terre-plein" de la mairie bien habillé.

Au fond, le Canigou enneigé... sauf qu'un appareil-photo basique garde par omission cette magie pour une autre fois. 
Esthétique du bois flotté sauf qu'aux Cabanes-de-Fleury trop, c'est trop... et de la part du département, peu c'est trop peu, pénible et injuste de laisser la charge du nettoyage à la dernière commune recevant tout de l'amont !





lundi 2 mars 2020

LES VIOLETTES Explications de textes / Fleury-d'Aude en Languedoc.

Pas question, comme pour le bac, d'expliquer, de dégager un quelconque intérêt philosophique. Il ne s'agit pas de critiquer. Quant à notre opinion, elle ne peut qu'abonder, s'agissant de textes choisis. Dans un tableau fleuri de coucous, jonquilles et violettes (mettez moi aussi une giroflée parfum d'enfance s'il vous plaît) nous nous ferons narcisses mais pour prouver que tous les individualismes issus d'un même terreau donnent quand même un bouquet de vivre ensemble... 
 
Des frères Rosny, je ne connaissais que l'aîné, auteur du célèbre "La Guerre du Feu". L'ai-je seulement lu tant l'adaptation de Jean-Jacques Annaud se superpose, imprimant dans nos esprits à la fois l'animalité sexuelle suivie d'une humanité amoureuse et sous une magnifique pleine lune, la beauté et le mystère de la planète Terre, plus prégnant encore quand les menaces présentes se précisent...  


A gauche en regardant la mairie, l'ancienne école de garçons.
Mais restons-en à cet amour infini qui monte dans l'âme, si bien porté par la poésie, si bien traduit par le jeune Rimbaud qui, à seize ans à peine, écrit "Sensation". Pour les écoliers, le ferment poétique est particulièrement marquant. Mars rime avec floraison et printemps et Théophile Gautier reste un passeur d'émotions. Pour un enfant aussi déphasé que rebelle, la matière "Récitation", en apparence stricte, martiale, donnait, de gré ou de force, l'ouverture pour le renouveau, la nature, les élans de vie ravivés.    
"Regardez les branches comme elles sont blanches..." : un vers, un rythme, une rime suffisent à ouvrir la porte. 
Devenue le siège de la police municipale, ma vieille école est aussi un des bureaux de vote du village. Plus que le bulletin et le contrôle administratif du votant, s'ils savaient qu'en secret, à la vue des verres dépolis du bas censés interdire la rêverie, mon âme sort toujours une clé buissonnière.  

"Tandis qu'à leurs œuvres perverses,  
Les hommes courent, haletants, 
Mars qui rit, malgré les averses, 
Prépare en secret le printemps..." Le printemps, encore Théophile !

Des extraits, un texte très coupé encore, comme pour Gaston Bonheur jouer avec la légalité (70 ans de droits protégés après le décès de l'auteur) même si l'ebook est libre et gratuit,

 https://www.ebooksgratuits.com/html/colette_vrilles_de_la_vigne.html#_Toc131670736

même si mes écrits n'ont rien de lucratif. Faites l'effort de retrouver ce texte. Colette (1873-1954) y relate une conversation, une complicité avec son aimé... sinon son aimée, Colette ayant eu une vie si libre de mœurs (bisexuelle, détournement de mineur, pratiques intimes révélées...). Quoi qu'il en soit même si ce fut confirmé pas plus tard qu'hier, à la télé dans "Sous les jupons de l'Histoire" (et oui rien de plus racoleur que des allusions et incitations au sexe...), pour Colette, pour nous et pour toi, avec les violettes, c'est un retour en arrière sur "les printemps de ton enfance". 

Grands pins à Pézenas, quartier de la gare du Nord.
Pour les avoir aimées, si petites et cachées au pied des grands pins si voyants (voir plus tôt sur mes pages), j'ai redécouvert et encore vibré (bien sûr qu'il faut relire et relire toujours un livre, des lettres aimées : les écrits ne livrent chaque fois que des parcelles de leur trésor). 
Oh que ces quelques lignes de mon père m'ont touché. 
Avec la 504, la balade au pays de Pierrou fait défiler notre Languedoc si divers. De la plaine qui forma le plus grand vignoble au monde (aujourd'hui c'est la Mancha, le pays de Don Quijote, en Castille), on passe en 50 kilomètres à peine à vol d'oiseau de la mer au Massif Central, du Golfe du Lion aux Monts-de-l'Espinouse et plus haut encore aux Monts-de-Lacaune, le pays de Pierrou. je ne suis plus sûr mais je crois que c'est autour de la commune de Gijounet (José si tu nous lis, serais-tu très occupé en ce moment...). Pierrou et les siens, comme les nôtres descendus de l'Ariège pour le bas-pays, a fait un jour et pour toujours le trajet inverse. Pierrou c'est la maison d'en face, dans cette rue qui alignait ses portails de remises et de caves dont une avec une poutre cintrée, toujours gaillarde, en guise de linteau. Pierrou avait les bras plus longs que sa femme pour ouvrir les volets le matin ; la bonne occasion pour se dire bonjour et échanger quelques mots au hasard de l'inspiration. A nous les violettes, les fraises des bois puis les châtaignes et les champignons, l'en-cas ou le pique-nique sous les tons chauds de l'automne. Aux Mountagnols, les fermes isolées et presque en autarcie, les pentes difficiles, les sols pauvres, le long hiver de froid et de neige sur plus de cinq mois !.. Pourtant, que la montagne est belle... 
Et ces deux lignes seulement sur les violettes du grand parc délabré de la comtesse à Saint-André-de-Sangonis ! Mais si fortes ! Par quelle intuition inconsciente ai-je pu parler il y a un mois à peine, de ces mêmes petites fleurs, courbées sur leurs tiges frêles comme pour une révérence timide, dans le grand parc de Saint-Christol, à Pézenas, toujours dans cette même plaine de l'Hérault ? 


Mon père, précepteur logé du petit comte (1953) puis professeur locataire d'un autre parc (1960) avec, entre les deux, un séjour de trois ans au Brésil pour trouver de quoi nourrir les siens. 
Et pour finir à Saint-André où, malgré les plans détaillés (geoportail), les banques de photos, il m'a été impossible de retrouver le château et le grand parc délabré... Rien non plus sur le passé de cette branche Worms de Rumilly, les châtelains dont le village n'a rien voulu garder on dirait... 

Sa rue, sa maison.

à regarder si l'incendie continue dans la garrigue. (2013)

Quant à la rue où est sa maison, à présent, en face, des stores sans cachet, électriques et qui ne s'ouvrent plus tels ces volets d'hier, sur un bonjour partagé au soleil du matin.        

mercredi 14 août 2019

LE VENT SUR LA DUNE A LE CŒUR ÉMU... (avant-dernier volet) / St-Pierre-la-Mer


Au fil de la visite, le spécimen de cette espèce toujours insatisfaite qu'on dit "humaine" avec une acception du terme pour la dédouaner à moindre frais de ses turpitudes, prenant plaisir à redécouvrir la dune au pays natal mais qui, sans le réaliser, en voudrait toujours plus, espère revoir une fleur rare à ce qu'il croit, aussi royale que magnifique, et pas que dans son souvenir. 



Entre les troncs blanchis, échoués jusque sur le versant opposé de la dune, témoins des fortes tempêtes qui rabattent tout ce que l'Aude en crue peut transporter, le choc ! Non, il n'est ni Linné ni Mendel, ni Pelt mais sa vision l'ajouterait presque à ces naturalistes de renom.
Incroyable, c'est quoi cette fleur aux couleurs vives ? Pas possible ! a-t-elle au moins été répertoriée ?
Ce n'est pas celle attendue, cette arlésienne gardée encore sous le coude car la première photo ferait retomber ce paragraphe tel un soufflet... Du coup au lieu de "fin" ce n'est que l'avant-dernier volet alors que celui d'avant, logique oblige, est devenu l'ante pénultième !
Un crocus improbable dans cet air si salin ou très sec. Les feuilles sont vraies pourtant ! 

 
Et il faut aussi toucher longuement les pétales pour en arriver à conclure que c'est du tissu. L’œuvre d'un farceur, non une laisse de mer due aux vagues de la mauvaise saison ! Il a même laissé à côté une tige, elle, en plastique mais qui, dans un premier temps voudrait faire passer des fleurs vraies pour artificielles, manière d'écarter un intérêt trop marqué. 


Finalement, une facétie pour en sourire surtout quand la nature, comme pour compenser, offre un bouquet de ces grandes fleurs blanches, magnifiques, royales, qu'il n'espérait plus. 

dimanche 11 août 2019

LE VENT SUR LA DUNE A LE CŒUR ÉMU... (suite) / St-Pierre-la-Mer

Étonnante, émouvante, la dune de Saint-Pierre, d'une beauté riche et farouche, cachée aux esprits simplistes qui ne veulent voir que la monotonie d'un golfe lagunaire et monocorde. 


Voyez-la au printemps la dune (nous étions alors aux Cabanes-de-Fleury), au premier plan devant la mer toujours recommencée, serait-ce dans une dimension autre que celle voulue par Valéry, lorsqu'on la voit danser le long DU Golfe clair (1), lançant sa courbe de lyre antique depuis ses faucilles de sable doré jusqu'aux promontoires bleus de la Côte Vermeille. Elle ne dépare pas davantage aux visions sublimes de celui qui veut voir le Mont Canigou annonçant le marin, le temps de plage, ou, plus proches, les barres d'albâtre d'une montagne de la Clape déclinant une palette de verdures variées, depuis le vert tendre des vignes au bronze sépia des kermès... 


Loin d'être en reste, la dune offre aussi sa diversité microcosmique. Dans une première page, nous évoquions l'inquiétante pollution au plastique ainsi que l'incivisme crasse des 37 pour cent des véhiculés qui jettent leurs déchets au bord des routes et là, parce que je l'arpente pour lui rendre visite, parce que je m'en veux presque de mettre à mal le travail d'Éole et l'ordre naturel, en chamboulant le sable lissé est-ce que je vaux mieux que les malotrus ? C'est vrai qu'ailleurs sur la commune, des ganivelles interdisent l'accès au milieu sensible. 
Promis, la prochaine fois, nous rêverons, de loin. Ce ne sera qu'une visite ! 

(1) insistez sur le "DU", la nuance qui en dit long sur la fidélité toute relative d'un natif nommé Trénet).

Modeste, nain presque, un liseron on dirait... 

Une déclinaison de la marguerite ?
Et celle-ci aux petites fleurs blanches ?
Comme beaucoup, assortie de piquants pour se protéger sûrement contre la sécheresse, la salinité du milieu, les brouteurs en tous genres... 
Et qui me dira comment s'appelle cette jolie fleurette mauve ? 

samedi 10 août 2019

LE VENT SUR LA DUNE A LE CŒUR ÉMU... / St-Pierre-la-Mer


"Là-bas, le vent sur la dune a le cœur ému..."  

Oui je sais, ce n'est pas la première fois que Serge Lama a voix au chapitre ici (Souvenirs, attention, danger). Mais après l'info sur des eaux brunes venues polluer cinq-cents mètres de plage à Saint-Pierre (1) et le tout récent partage sur la prise de conscience aussi locale que concrète sur la terrible pollution au plastique qui empoisonne la planète, alors que des déchets dus à des individus "tubes digestifs sans neurones dans la tripe"(2) ourlent la route des marais, de l'étang et des sansouires, un constat plus souriant sur le paysage à l'âge de l'Anthropocène...

Oui, hier après-midi, malgré ce drôle de temps que souvent les natifs et locaux ne reconnaissent plus (3), le gentil Marin n'engorgeant pas le ciel de ses nuées qui plus est, le vent sur la dune avait le cœur ému. Et pas que lui.

Étonnante en effet cette dune pleine de vie et comme vierge, à portée des zones densément fréquentées par les estivants, à peine au-delà des coins où les maîtres comme il faut amènent toutou au petit coin. Comme à l'envers notre dune avec le flanc plus raide côté mer. Sur le côté en pente douce, exposé au vent dominant, de terre, nommé Cers depuis les Romains (4), là où l'air salin se montre plus indulgent, les plantes du sable se rappellent au souvenir de l'estivant. Mais tout le monde n'est pas Linné, Mendel ou, plus proche à nous faire aimer la botanique, Jean-Marie Pelt, si chaleureux à la radio. Un regret que de ne savoir les nommer quand ces plantes sont familières depuis toujours...

Oui, des cagaraulettes en grappes qui se faisaient rares, à l'instar des hirondelles qui semblent désormais trouver de quoi manger (jusqu'à 3000 insectes/jour !). Jolies, ces fleurs jaunes mais ne se sont-elles pas échappées des jardins ?     


On dirait un chardon, presque bleu, mais ce n'en serait pas un... j'ai écrit ça quelque part, faudra en retrouver la trace... 


Oh ! on se connait avec celle-là ! Et je suis aussi gêné que si je rencontrais un copain dont j'ai oublié le nom !

Pourtant un parfum inoubliable, à retrouver les yeux fermés, après l'orage !

(1) "Qu'on  se rassure" insiste le Midi Libre du 4 août, sans que soit précisée la nature de cette pollution qui ne proviendrait pas d'hydrocarbures venus du large... Ben voyons, bronzez, pataugez braves gens, gentils estivants qui apportent leurs euros à certains et leurs déchets et déjections à la communauté, en la circonstance au brave peuple élu de l'embouchure... Ne me faites pas dire maintenant que si Macron est dans la merde, ce n'est pas à cause du fumier déversé par des fnseaculteurs, pas en odeur de sainteté entre nous soit dit.   

(2) 37 % des véhiculés jettent par la fenêtre de l'auto, soit presque 4 personnes sur 10 !

(3) à tort ou à raison, dans les confins audois du Golfe du Lion, si on parle de l'orage du 14 juillet comme du coup de mer humide du 15 août, trois jours de Marin sans que le Cers ne vire accompagné au moins d'une averse sinon d'un orage ne faisait pas partie des normes...

(4) la page météo de toutes les chaînes de télé persistent à dire "Tramontane" alors que le Cers se forme en s'engouffrant dans le couloir audois, plus modeste en tous points que le Mistral lié au Rhône. Ces vents sont générés par les basses pressions de la Méditerranée.