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mercredi 29 décembre 2021

"TOI ET LES PETITS OISEAUX !" (1)

Il y a longtemps, je t'ai eu dit  "Tu crois qu'il n'y a que toi et les petits oiseaux ?!". 
Il fut un temps où, pour signaler que les autres, et moi tant qu'à faire, comptaient aussi et qu'il fallait se montrer plus altruiste, on disait "ne crois pas qu'il n'y a que toi et les petits oiseaux !". Te concernant, tu es toujours là, rien n'a changé (tu as évolué ? en bien, j'espère...). Tant mieux... tant d'autres nous ont quittés en chemin... Les oiseaux aussi disparaissent, petits ou grands, mis en difficulté en premier lieu par les pratiques humaines. Plus des trois quarts auraient disparu avec autant d'insectes... un bond en arrière, une famine à la Mao-tsé-Toung... 

C'est à peine si on le réalise et pourtant, ne se sent-on pas transporté lorsque des cris nous poussent à regarder au ciel, pour une fois vers autre chose que du monnayable ? Comment notre cœur pourrait ne pas accompagner cet élan à la vie à la mort, d'un peuple migrateur (1) que les premiers hommes devaient regarder aussi pour appréhender les saisons, escompter leur subsistance, réaliser le temps qui passe ?  

Guêpier d'Europe Merops_apiaster_displaying_to_female_in_Germany wikimedia commons Author IRahulSharma
 
Hirondelle rustique wikimedia commons Author Malene Thyssen

En dépit d'un virus qui finalement alimente une propagande dirigiste n'augurant rien de bon, avec l'automne, les regards se tournent vers le céleste... Oh déjà en août quand les chasseurs d'Afrique se rejoignent avant de partir, ou encore en septembre lorsque les hirondelles se regroupent sur les fils (2) et que je veux leur dire "Pas encore...". Et les martinets, nous quittent-ils plus tôt encore ? 

Sinon l'impulsion au départ devient plus forte et partagée, avant et après l'équinoxe, avec les jours qui diminuent. 
 
Source Pinson_des_arbres_3_(50103847797) wikimedia commons Author Sébastien FAILLON

Le 5 novembre, à Gruissan, les ornithologues ont compté 850 pinsons, le 13, à Saint-Pierre passaient 110 grues cendrées... Les hommes ne prédisent-ils pas que le froid ne va pas tarder si les migrateurs passent en nombre ? 

J'avais griffonné quelques données de ce genre qui me reviennent aussi soudainement que le coup sec, dans le vallon, comme d'un fusil qui d'instinct me rappelle les chasseurs, l'ouverture, ce temps où le gibier semblait offert pour agrémenter les menus plus basiques de ces années 50-60. L'occasion de constater ce que les observateurs ont noté : 

Étourneau wikimedia commons Author Brigitte ALLIOT

 Mercredi 22 décembre 2021, à Fleury, 378 étourneaux... on ne peut pas penser qu'ils ne causent pas des nuisances surtout pour les voitures sous les platanes-dortoirs. A l'époque on les chassait, comme je le vis faire au berger, déjà depuis les dernières maisons, alors que les oiseaux se gavaient de raisins, là où, pour ceux qui connaissent, se situent les tennis et les lotissements. Sinon, à une période, les gens pouvaient en acheter chez Odette, la buraliste, les plumes encore trempes parce qu'ils venaient de l'étang de Vendres où on les plombait de nuit, dans les tamaris pour les repêcher à l'épuisette. On a dû s'en procurer une fois mais non sans remords car, au pays de mes grands-parents maternels, l'étourneau qui chante si bien est apprécié pour sa chasse aux insectes et chenilles au moment des nids... On ne s'en est pas vanté... 

Moineau friquet juvénile Passer montanus wikimedia commons Author Gunnar Creutz

 Ce même jour, Romain, l'observateur, note 9 moineaux et 2 moineaux friquets. C'est dit en une petite phrase mais qui, à titre personnel, pèsent lourd en émotions. "Romain" c'est le nom du copain Mazo, depuis la communale, qui a tant photographié les oiseaux et qui nous a quittés voilà déjà un an. Les moineaux... dont ceux que j'ai tués... c'était dans les mœurs alors puisqu'on saignait les lapins et le cochon, que mamé étouffait les pigeons et que même mon père parlait des "moineaux pillards" venant voler le grain des poules... Et puis Mao, encore lui, cet obsédé sexuel, a fait pire ! Bref, sans donner dans une repentance aussi ridicule qu'anachronique, je regrette cette facette d'enfant cruel qui n'avait pas à en rajouter au naturalisme brut et prégnant d'une vie encore rustique. A présent, en voir un, l'entendre, relève d'un plaisir presque miraculeux. Même d'écrire "friquet" m'a touché... mais là encore il faut être du village pendant les Trente Glorieuses pour comprendre... enfin "glorieuses" du point de vue ménager, économique, parce que Friquet avec la majuscule, appelé ou rappelé en Algérie risquait, lui, de revenir les pieds devant... A l'évocation du film "Avoir vingt ans dans les Aurès"je pense à Vilmain (3) dit Friquet et à son pote Maurice le Bourguignon, toujours là, c'est heureux ... A parler de gloire, je dirais que la leur fut de rester vivants pour devenir beaux-frères... Avoir vingt ans et y rester comme Francis Andrieu, tué en 1962 et inhumé par un jour de plein été indécent... 

 A vouloir parler des oiseaux, on en arrive à raconter la vie tout court, enfin en large et en travers, comme lors d'une discussion au coin du feu. Demain, promis, je vous reparle des oiseaux...           

(1) je reprends à dessein le titre du magnifique film documentaire si bien raconté par Jacques Perrin, "Le Peuple migrateur", tourné en trois ans, diffusé en 2001... Qu'est-ce qui a changé depuis ? Surtout pas la connerie des hommes... pardonnez mon haut-le-cœur malheureusement fondé...  

(2) les fils on les enterre, pour l'esthétique... ils avaient au moins cette utilité et nous ne voyons plus les hirondelles qu'à kitchopourrit sur les quelques râteaux télé qui restent... 

(3) Maçon de profession, Vilmain a été notre professeur apprécié de judo, un sport qu'il a eu l'honneur de lancer au village. Décédé en 2016, à 75 ans, tu aurais pu rester encore un peu...

 

samedi 10 août 2019

LE VENT SUR LA DUNE A LE CŒUR ÉMU... / St-Pierre-la-Mer


"Là-bas, le vent sur la dune a le cœur ému..."  

Oui je sais, ce n'est pas la première fois que Serge Lama a voix au chapitre ici (Souvenirs, attention, danger). Mais après l'info sur des eaux brunes venues polluer cinq-cents mètres de plage à Saint-Pierre (1) et le tout récent partage sur la prise de conscience aussi locale que concrète sur la terrible pollution au plastique qui empoisonne la planète, alors que des déchets dus à des individus "tubes digestifs sans neurones dans la tripe"(2) ourlent la route des marais, de l'étang et des sansouires, un constat plus souriant sur le paysage à l'âge de l'Anthropocène...

Oui, hier après-midi, malgré ce drôle de temps que souvent les natifs et locaux ne reconnaissent plus (3), le gentil Marin n'engorgeant pas le ciel de ses nuées qui plus est, le vent sur la dune avait le cœur ému. Et pas que lui.

Étonnante en effet cette dune pleine de vie et comme vierge, à portée des zones densément fréquentées par les estivants, à peine au-delà des coins où les maîtres comme il faut amènent toutou au petit coin. Comme à l'envers notre dune avec le flanc plus raide côté mer. Sur le côté en pente douce, exposé au vent dominant, de terre, nommé Cers depuis les Romains (4), là où l'air salin se montre plus indulgent, les plantes du sable se rappellent au souvenir de l'estivant. Mais tout le monde n'est pas Linné, Mendel ou, plus proche à nous faire aimer la botanique, Jean-Marie Pelt, si chaleureux à la radio. Un regret que de ne savoir les nommer quand ces plantes sont familières depuis toujours...

Oui, des cagaraulettes en grappes qui se faisaient rares, à l'instar des hirondelles qui semblent désormais trouver de quoi manger (jusqu'à 3000 insectes/jour !). Jolies, ces fleurs jaunes mais ne se sont-elles pas échappées des jardins ?     


On dirait un chardon, presque bleu, mais ce n'en serait pas un... j'ai écrit ça quelque part, faudra en retrouver la trace... 


Oh ! on se connait avec celle-là ! Et je suis aussi gêné que si je rencontrais un copain dont j'ai oublié le nom !

Pourtant un parfum inoubliable, à retrouver les yeux fermés, après l'orage !

(1) "Qu'on  se rassure" insiste le Midi Libre du 4 août, sans que soit précisée la nature de cette pollution qui ne proviendrait pas d'hydrocarbures venus du large... Ben voyons, bronzez, pataugez braves gens, gentils estivants qui apportent leurs euros à certains et leurs déchets et déjections à la communauté, en la circonstance au brave peuple élu de l'embouchure... Ne me faites pas dire maintenant que si Macron est dans la merde, ce n'est pas à cause du fumier déversé par des fnseaculteurs, pas en odeur de sainteté entre nous soit dit.   

(2) 37 % des véhiculés jettent par la fenêtre de l'auto, soit presque 4 personnes sur 10 !

(3) à tort ou à raison, dans les confins audois du Golfe du Lion, si on parle de l'orage du 14 juillet comme du coup de mer humide du 15 août, trois jours de Marin sans que le Cers ne vire accompagné au moins d'une averse sinon d'un orage ne faisait pas partie des normes...

(4) la page météo de toutes les chaînes de télé persistent à dire "Tramontane" alors que le Cers se forme en s'engouffrant dans le couloir audois, plus modeste en tous points que le Mistral lié au Rhône. Ces vents sont générés par les basses pressions de la Méditerranée.