dimanche 3 septembre 2017

FIN DE SEMAINE A MTSANYOUNI / plage de Mayotte


Par commodité, on l'appelle Tahiti-Plage. Elle borde ce qui est peut-être un ancien cratère, la baie de Boueni. Au fond, la silhouette protectrice du Mont Choungui (593 m), cheminée de lave d'un vieux volcan disparu. Elle fut le cadre d'une bataille navale du temps troublé des sultans batailleurs et des mercenaires malgaches... Des pages d'Histoire, des espaces, des vestiges restent à découvrir...

Vue vers le sud-est de la baie depuis les hauteurs du Pengoua Bolé, à peine plus de 200 m d'altitude (commune de Sada). 


Vue vers le sud-ouest (village de Moinatrindri et presqu'île de Rassi Chodoni). 

Ici et là, sur le pourtour de la baie, des plages. 
Certaines, secrètes, se méritent, se méritaient plutôt, car l'insécurité, les attaques à l'arme blanche ont dissuadé de s'y rendre, même à plusieurs, sans parler des solitaires et des amoureux. Tant pis pour la mienne d'autant qu'il paraît que la mer aurait repris tout le sable pour ne laisser qu'un tapis de rochers, de boulets noirs. L'an dernier aux infos, la télé avait même préconisé de partir seulement en groupe et encadré par des gendarmes randonneurs !.. 

L'insécurité, un mot tabou que les cooptés du comité du tourisme taisent, comme le font les autorités avec le mot "immigration", imprononçable. Un pays développé doit-il accepter une attitude aussi irresponsable mettant tout bonnement des visiteurs en danger ? 
 https://dedieujeanfrancois.blogspot.fr/search?q=tourisme+Mayotte 



Que reste-t-il du paradis perdu ? Seules les plages les plus accessibles sont fréquentées, envahies de véhicules le week-end ! Une population aussi cosmopolite que métissée s'y presse, plus pour les plaisirs du sable et de la baignade concernant les wazungus (originaires de métropole et d'Europe), plus pour les grillades et un pique-nique jusqu'à la nuit (18h) pour les locaux. 

Parmi les premiers, certains arrivent équipés MTP (masque-tuba-palmes) afin de rallier un tombant corallien de toute beauté... Mais là encore, comme pour les plages à robinsons, j'appréhende, entre le blanchiment des coraux de 1997 et ce réchauffement climatique n'épargnant pas Mayotte, de devoir en parler au passé. Et ce coin à corail rouge, si recherché, a-t-il résisté à la cupidité des hommes ?  Quant aux tortues, on ne se demande même plus si elles venaient pondre jadis... leurs derniers sanctuaires seraient en sursis, le braconnage causant toujours plus de dégâts avec près de dix fois moins de sites surveillés aujourd'hui qu'autrefois. Viendra le jour où il n'y aura plus d'animal adulte en âge de pondre, a dit dernièrement un intervenant autorisé ! 


Femmes et filles parlant une des variantes kibushi (malgache ancien) de Mayotte. 

 
Pour les Mahorais, c'est le culte du voulé, de la viande congelée du supermarché, à griller (de moins en moins de volaille à plumer, moins de poisson). Mabawa (ailes de poulet) ou brochettes de croupions de dinde, manioc, bananes à cuire, beaucoup de matra (du gras) et ces sodas en cannettes si bons pour la santé ! Les derniers arrivés allumeront le feu à même la terre. 


Dans la pénombre des terrasses de deux "cabanes bambou" avec souvent, à la base, un conteneur désaffecté, on peut aussi boire et manger... D'un minibus au moteur tournant, trois hommes ont porté chacun une petite chèvre pour un premier et dernier bain... le sacrifice au nom d'Ibrahim se fera plus loin...   


Bien sûr que cette quiétude, cette plage en partage plus propre, mieux tenue parce que les mentalités évoluent (sensibilisation à l'écologie, poubelles installées) sont autant de signes réconfortants. Mais un état des lieux qui en resterait à cette béatitude relève d'une inconscience coupable...  Une vigilance obligée s'impose alors que notre espèce court vers son extinction. 

Il n'empêche, la ministre actuellement en visite (Girardin / Outre-Mer), certainement agacée par les problèmes majeurs qui lui sont ressassés, préfère cette posture, comme si, de reconnaître que les responsables politiques ont failli relevait d'un quelconque déshonneur. Pourquoi y aller si c'est pour s'accommoder d'un monde mondialisé certes, mais libéral, dégueulasse et suicidaire ??? 
A l'instar d'un fameux premier ministre monté au créneau dans des circonstances aussi tragiques qu'exceptionnelles, n'acceptons qu'un responsable prêt à verser avec ses administrés, le sang, le labeur, les larmes et la sueur. Débarrassons-nous de tous ces gouvernants qui nous endorment et mènent à la catastrophe au seul profit des castes qu'ils représentent !     

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