mardi 3 novembre 2015

GARE AUX AMIS QUI VOUS VEULENT DU BIEN ! / Mayotte, France en Danger

A gauche toute, les “droitsdel’hommistes” à tout crin ont des idées néfastes (on ne peut accueillir toute la misère du monde et il serait normal de s’occuper d’abord des siens, non ?)
A droite toute, les “yaqu’àfautqu’on” sont pires car ils mentent, manipulent les sources et exagèrent pour justifier des analyses extrêmes allant jusqu'au racisme. Leur parole devient exponentiellement infecte quand les quidams qui la gobent et la répètent sans réfléchir ni vérifier en démultiplient la nocivité sur les réseaux sociaux.
Ce matin un pauvre “àl’insudesonpleingré” a cru faire passer une info altruiste en subordonnant son opinion à une publication d’un site partial, partiel et provocateur, pour ne pas dire puant.
Le mot en question est d’un nommé Manuel Gomez, journaliste, écrivain. Il a joint sa photo : ses affidés doivent trouver qu’il a une bonne bouille, moi non...
Commençant par titrer “ MAYOTTE : CHARIA ET POLYGAMIE APPLIQUEES DANS CE DEPARTEMENT FRANCAIS !”, jouant au faux modeste “Je ne suis pas très calé en géopolitique aussi je souhaiterais qu’un éminent spécialiste...", il ne cache rien de ses sympathies politiques quand il feint de se demander pourquoi Sarkozy a fait de l’île un département.
Sur ce point, qu’il daigne déjà entendre deux mots de la part “de l’éminent spécialiste” que je suis (vous en doutiez ?). Si les présidents des Français détiennent un pouvoir rappelant celui des rois de l’Ancien-Régime, Nicolas Ier a juste eu le mérite d’être en fonction à l’échéance fixée par la République pour la départementalisation de Mayotte. Simple concomitance. 
Ce monsieur relève ensuite “ le taux de fécondité le plus élevé d’Europe ”, sa seule remarque censée et audible se complétant par une remise en cause du “ droit du sol”...  Relevons encore qu’à la date de son papier (nov 2014), si ses 50 % de clandestins sont plausibles, on peut ajouter qu’il est admis aujourd'hui (même si les chiffres souffrent de rétention de la part des autorités) que la population de Mayotte se situerait entre 300 et 400.000 personnes et que les étrangers, légaux ou pas sont plus nombreux que les Français (1). Et quand il pense que le nombre de naissances à Mayotte (il vise aussi la Guyane) nous plombe, qu’il sache que l’Empire Français s’honorait de compter 110 millions et 623.000 habitants en 1936...
Ensuite, que Manuel Gomez souffre que je lui dise “FAUX” pour les 300 millions d’euros que coûteraient chaque année les reconduites aux frontières ! En effet, les reconduites par la PAF, la gendarmerie, la douane, la marine, la sécurité publique, correspondraient à une dépense de 5 millions alors que l’entretien des clandestins qui restent s’élève, lui, à 60 millions/€ (surtout pour l’Éducation Nationale et la Santé).
Manuel voudrait ensuite nous en faire avaler de grosses lorsqu’il ment effrontément en disant qu’il y a le RMI, les allocations et les aides dispensés aussi généreusement qu’automatiquement (qu’il feuillette donc les archives de “Mayotte en Danger” pour constater combien les allocations familiales sont très inférieures et limitées à trois enfants !)
Quelle honte, ensuite, quand ce monsieur ose parler du milliard et des 300 millions d’€ que coûte Mayotte à la France, comme s’il fallait chiffrer ce que “coûte” une région métropolitaine ou la part de budget engloutie par Paris... comme s’il fallait comparer aux 360 millions d’aide au Mali (dernièrement sous le règne de François II le Piteux)...
Toujours dans la surenchère, Gomez veut revenir sur l’Histoire et plus particulièrement sur le refus des Comores en 1974, ce qu’il déplore puisque la départementalisation en a été la conséquence à terme. Ah ! ces Mahorais qui, après les Anglais, les Prussiens et les Russes, nous ont envahis en 1841 et qui ne veulent plus nous libérer !
La langue de vipère en rajoute avec les 95% de musulmans, la polygamie et qu’ils “ ne parlent pas notre langue” ! Que lui répondre sinon que tant que quiconque est Français avant d’être musulman, sa situation ne contredit pas les principes républicains. La polygamie, elle, n’est pas plus réglementée ou légalisée que les pratiques adultérines. Quant à la langue nationale, elle a toute sa place sur l’île, sa juste place (on aimerait ajouter "rien que sa place" !).
Concernant les cadis qui appliqueraient la charia, si, malheureusement, un flou juridictionnel a pu occasionner des dérapages condamnables tel ce jugement, en 1991, d’une femme adultère condamnée à être enterrée vivante avec son amant, arborant deux cachets “République Française” (voir post du 8 septembre 2015, toujours dans Mayotte en Danger), si les autorités manquent à leurs obligations en allouant de l’argent public pour lesdits cadis, les secrétaires et la location des bureaux afférents, il est exagéré de parler de charia en tant que gouvernance étatique. 
Gomez embraye ensuite sur tout ce que la polygamie entraînerait comme dépenses sociales avec la déclaration des épouses de premier rang et les autres... je lui laisse la responsabilité de comptes dont je doute et qui, pour le moins, sont à l’opposé des quelques sources à ma disposition (2).
Ensuite, c’est le chapitre “fainéantise” pour celui qui touche l’assistance de l’État tout en étant libre d’aller à la pêche et de cultiver le lopin de terre... Gomez nous fait du copié-collé d’un autre site bleu-blanc-rouge qui prétend “riposter” et il ajoute qu’un Francilien n’est pas aussi bien loti qu'un Mahorais !
En vertu de quoi, l’auteur avance que le peuple de France a le droit de choisir ou de rejeter Mayotte. Je lui conseillerais aussi un référendum du même genre pour l’Alsace, la Bretagne, la Corse, les Basques, l’Occitanie ? Il va même jusqu'à travestir la vérité concernant l’Algérie (3) où les Algériens n’auraient pas eu le droit de voter... sauf que wikipedia (qui doit mentir ou au moins se tromper, précise “.../... Ont voté les électeurs de la métropole, de l'Algérie.../..." 

Décidément les scribouillards patentés lepénistes abusent la conscience de ceux qui les suivent et lisent aveuglément. L’un d’eux, Manuel Gomez, soi-disant écrivain journaliste, les trompe et les méprise avec des approximations et des mensonges. Même si les déficiences d’un État, desservi par des politiques retors alliés à des hauts fonctionnaires complices et liés tels des vases communicants, font que des citoyens toujours plus nombreux veulent changer les règles du jeu, ce n'est pas en suivant les patrons de Gomez que le changement se fera (certaines de leurs revendications seraient-elles légitimes). Marine et sa clique convoitent seulement les bonnes planques aux frais du contribuable et après la peste PSUMP, c’est le choléra qui nous plomberait, encore pour des lustres !     

(1) un rapport du sénat de M. Henri Torre dit déjà en juillet 2008 “ .../... la perspective d'une population majoritairement composée d'immigrés clandestins ne pouvant être, à terme, totalement exclue..../...”   
(2) une simulation sur le site de la CAF donne, pour une mère isolée avec 5 enfants (2, 4, 7, 9 et 11 ans) 626,49€/mois d’allocations, 575,14 au titre du Paje, pas de RSA ni d’alloc logement.
(3) La question posée était : « Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le président de la République et concernant l'autodétermination des populations algériennes et l'organisation des pouvoirs publics en Algérie avant l'autodétermination ? »

Le rapport du Sénat est ici http://www.senat.fr/rap/r07-461/r07-46117.html... Allez chercher vous-même celui de Gomez, si le cœur vous en dit : je m’en voudrais de faire de la publicité positive à ce genre d’individu.

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