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samedi 6 janvier 2024

IL Y A DES JOURS COMME ÇA... (fin)

Ce n'est pas un cadavre sorti du placard mais des confidences cependant... 

1994 : en venant à Mayotte, je ne suis pas venu chez les Noirs mais chez mes égaux même si d'être un Blanc reste connoté, économique ment disons parce que côté esclavage, colonisation, faut arrêter de rabâcher bêtement. Abdou ne me voit pas blanc pas plus que je ne le vois noir depuis trente ans que nous sommes complices. Et " la fille qui m'accompagne alors " ? Et moi qui voulais rester dans la méditation paisible... presque à reboire un verre même à moitié coupé d'eau. Dans quelle marge se situer ? Blanc débile à force de racisme buté ? Noir débile à force de racisme buté ? Et pourquoi pas incolore (surtout pas transparent) à dire aux racistes de tous bords, même ceux, racistes à lutter contre le racisme tels Césaire ou Glissant, si petits à ne pas s'élever au-dessus de leur couleur de peau... 

Jocelyne Béroard, groupe Kassav, Béziers juillet 2012 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Auteur Geehair

Drucker reçoit Philippe Lavil, tiens, un Antillais blanc, palpitant à taper sur ses bambous, émouvant dans son duo " Collé-Serré " d'alors, avec Jocelyne. Souvenir d'une sortie repas au Poivre Vert, resto réunionnais au Somail, au bord du Canal du Midi. Cette gentillesse, cette disponibilité ! ils étaient la seule table mais le plaisir d'accueillir plutôt que la rancœur due au manque de clients... Et ce riz de printemps de Madagascar dont je n'ai plus jamais retrouvé le goût... et pourtant pas en amoureux. Elle, égale à elle-même, en mode pause dans son insatisfaction matérielle et certainement sentimentale, lui à essayer de recoller les morceaux, rabibocheur pour que ça redémarre, peu crédible je pense... Était-ce la tension avant la rupture, dix ans plus tard ? Enfin, ce qu'il en dit doit être partial et malhonnête même si la sincérité pose toujours question... Comme pour " The Bridges of Madison County ", suivant qui, de la femme ou de l'homme, raconte l'histoire, on se retrouve dans la discordance, rarement dans la complémentarité... Et puis l'âge apaise les ressentis, comme le reste... mais jeune, ça fait mal... Il y a des jours comme ça... Tentation de m'en remettre un verre, serait-il coupé d'eau. 

Mimine monte à mes côtés, elle frotte le museau au stylo, au carnet, elle me colle son empreinte, ses phéromones au short, aux jambes, à m'imprégner d'elle pour exprimer qu'elle me domine puisque je suis dans l'obligation de lui donner ses croquettes. 

Et puis, pourquoi Johnny à la télé ? Trois jours après, je ne sais plus, à essayer d'en rester à ce jour comme ça, le dernier de 2023, ce dimanche 31 décembre qui m'a fait aller à remplir tous ces verres, même à demi, puisque coupés d'eau. Ah oui ! c'est le concert symphonique, post mortem puisque l'idole des jeunes nous a quittés en 2017. 

Retour à la case départ, sur cette place pour le nom de laquelle le web n'est d'aucun secours (en cause, le manipulateur, certainement), face à la porte Faugères, en haut du Cours Jean Jaurès, les cafés à babasses, le juke box. Eddie, Sylvie, Johnny, peut-être ceux, qui entre tous, dont Nougaro avec " Cécile " " sous son balcon " (pas d'exploration pour aujourd'hui vers ces chanteurs du début des années 60, le train de Richard Anthony...), m'ont tant marqué... 

Johnny_Hallyday concert à Milan 1973 Domaine public

 Dire que, ne supportant pas que, venant d'un homme, il dise d'une femme qu'elle devient chienne, d'abhorrer cette image amouro-pornographique, je l'ai rejeté Johnny, vers 1975 c'était. Trop raide, coincé quelque part, rentrant, qui plus est dans la bataille montée Halliday-Sardou, j'ai eu d'autant plus tort que j'ai mis en balance une chanson détestée avec une masse de morceaux si appréciés par ailleurs ! Fallait être con ! Je vous vois sourire... oui, il en reste quelque chose si cela peut vous rassurer. L'orchestre symphonique joue " Sur Ma Vie " d'Aznavour je pense, mélange d'amour utopique (jurer d'aimer jusqu'à la fin des jours) et de réalité plus crue de la part d'hommes qui ont continué leur vie avec d'autres femmes. Quant au " je t'attendrai malgré tout le mal que tu m'as fait ", c'est cinquante cinquante... Me revient en mémoire " Nous n'avons plus rien à nous dire... " (" Joue pas ce rock en roll pour moi " 1976). Même l'amour valdingue d'un extrême à l'autre : aimer, rester en dépit des déceptions, cesser cette même relation, partir... sans que cela ne puisse nier les tentatives de réconciliation, sans voir qu'elles ne sont que rafistolage... même si rien n'est impossible... 

Oulà ! presque il faudrait un verre de plus pour m'en remettre... pourquoi ce jour de hasards et concomitances ? 

«... Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi ! nulle trahison ?…
Ce deuil est sans raison.

C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine ! » justement à l'opposé de cet instantané de Verlaine, cette parenthèse où rien de sa vie ne l'atteint. 

Faits et pensées s'alignent, sortis d'on ne sait où, tombent sur un énergumène piqué de l'écrire pour s'en souvenir et assez prétentieux de se faire valoir auprès des autres... Quand le passé s'impose parce qu'indispensable au présent... Il y a des jours comme ça ! Si au moins tous ces verres m'avaient fait sombrer dans le sommeil !  

jeudi 4 janvier 2024

IL Y A DES JOURS COMME ÇA...

Petite chronique superfétatoire : 

Pézenas, porte Faugères, 2015. 

J'étais sur la route de Madison, quand une Cadillac de police est passée sur le pont, j'ai cru voir un chien au regard fou à la place du mort, Eddy Mitchell derrière... Alors, sur l'atlas, comment, par où aller à Memphis (oh ! 1000 km... c'est vrai que c'est un pays continent). Et de Memphis à Pézenas, il n'y a qu'un pas puisque Eddy, Johnny, Sylvie, pour ne citer qu'eux, je les avais en haut du Cours Jean Jaurès, face à la Porte Faugères et les mystères du quartier juif derrière... 

Eddy_Mitchell_avp Salaud on t'aime 2014 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Auteur Georges Biard

1962, je n'avais pas douze ans et le juke-box d'un des deux cafés donnait dehors aux beaux jours. Je ne voulais pas trop fouiller mon passé mais c'est lui qui m'a interpellé « Oh Daniela, la vie n'est qu'un jeu pour toi... » J'en suis resté sonné : comment avais-je pu l'oublier cette chanson ? Ne l'avais-je plus entendue par la suite ? Et elle me revenait, limpide, pas abîmée par les ans... je bois un verre, enfin un demi puisque coupé d'eau. Il y a des jours comme ça où l'esprit regarde de haut l'enveloppe corporelle, en bas, afin qu'on se demande quelle place on prenait, quelle place on prend encore tant que la vie y est. 

Distribution de bouteilles, 11 décembre 2023, Sada Mayotte. 

Alors, malgré l'eau rationnée, je surmonte l'œuf pourri (et cher) du marchand malhonnête, le citron qui manque pour éviter que les pommes du strudel ne noircissent, le jour se doit d'être comme ça, un jour qui cuisine, qui veut donner et recevoir l'amour, un jour qui a réveillé le corps encore allant, laissant l'esprit libre de divaguer même s'il se fait tard pour manger. L'heure espagnole, je bois un verre, enfin un demi puisque coupé d'eau. L'oignon posé cru sur la pizza est agréable, le strudel, lui, peut cuire tranquille. Farine sur le plan de travail, vaisselle qui s'entasse dans l'évier : tant pis, un verre encore, enfin un demi puisque coupé d'eau. Pas d'eau au robinet : ils nous la coupent deux jours sur trois ; une fois par semaine, ils en distribuent, rationnée, en bouteilles (ne peuvent servir tout le monde pour cause de rupture de stock) ; en question, la sécheresse, trop d'immigrés statistiquement invisibles, le sadisme étatique contre une île qui a voulu rester française. Autant rester sur son nuage. En société comme en famille, faut garder au moins les apparences : vaisselle, plan de travail, même le dessus du congélo enfariné... Puis faut manger aussi, que l'alcool ne prenne pas le dessus : le bout du strudel pincé, resserré sinon le sirop de pommes fuiterait. Vapeurs agréables malgré la chaleur moite, mirage d'un bien-être trop bon pour être vrai. Le bout, souvent sec, pourtant moelleux à souhait, parfumé, sans rien de l'œuf pourri aussitôt jeté dans le jardin, sans trancher encore dans les pommes au sucre, aux raisins, à l'amande (dommage pour le citron). L'ordi fermé avec l'empathie de tous, un semblant de chaleur alors que le compteur 2024 va tourner dans quelques heures. Ou alors, tous ces demi-verres qui s'ajoutent... Ouvrir la télé, calmer le jeu, ne plus téter... heureusement que ce rouge d'Espagne est de qualité. Mais pourquoi le vin français ne s'est-il jamais aligné, pas plus il y a trente ans qu'aujourd'hui ? 

En 1994, les 300 bouteilles du conteneur (du Vires dans la Clape... la coopé du village n'ayant pas daigné un moindre geste commercial), m'avaient fait honneur quatre ans durant. Le bourgogne trop fort alors, il y avait bien du Bordeaux mais velléitaire, valétudinaire, manière de ne pas dire cacochyme, tenant six mois à peine alors qu'à table pour l'ordinaire, nous avions du Rioja pas encore au prix de sa grande qualité. Le compteur tourne mais cela n'empêche pas de remonter le temps. Digressions, je brode, il y a des jours comme ça, tous ces verres aussi, même à moitié ! 

Jacob_DESVARIEUX concert de Béziers 2012 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported Auteur Geehair

Ouf... la télé, faut souffler, se calmer, zapper afin que rien n'accroche... Jean-Louis Trintignant, sa fille Marie, un Cantat chanteur, meurtrier avant tout (1), Drucker, 81 ans mais qui ne voudrait plus prendre sa retraite. Moi je voudrais une récréation, tout aussi bien un siesto-roupillon bercé par la télé or le présentateur intemporel (il s'est fait tirer la peau non ?) accueille Kassav, enfin, deux membres historiques du groupe antillais des années 80. Ils évoquent Jacob, le guitariste à la voix roque si envoûtante, de santé fragile, mort du covid à 65 ans malgré le vaccin... Et Jocelyne Béroard qui raconte que leur succès les a fait accepter en êtres humains et non plus seulement en tant que Noirs... Comme si un racisme foncier, une différenciation raciale, prévalait sur l'analogie entre tous. Ça interpelle, ça choque, ça donne à réfléchir, à méditer. Il est vrai qu'en partant du principe que tout ce qui se rassemble s'assemble, par déduction, tout ce qui sort de l'homogénéité, la différence, lorsqu'elle est minoritaire, s'en retrouve discriminé... Juifs, Gitans, Noirs, Blancs, Jaunes, Rouges, Métis, Rouquins, Albinos... par contre s'agissant de l'accouplement, le plaisir de la chair se partageant mieux, il n'y aurait pas de problème. Non, loin de moi ces déficients de la perception : à Victor Hugo, au collège de Narbonne, je me souviens d'un élève africain noir. Bien sûr son exotisme a attiré notre curiosité ; mais il ne se livrait pas, éludant nos demandes, nous l'avons laissé à sa réserve... Soixante ans plus tard, je me dis que sa prudence découlait de la méchanceté, du racisme qu'il avait dû subir. Kamara il s'appelait. (à suivre)  

(1) ça m'a dégoûté d'aller lire sur ce mec et tous ceux qui ont quand même écrit encore ou joué pour lui, avec lui... dans cet ordre d'idée, j'ai toujours boycotté L.F. Destouches, je prenais toujours des pincettes avec Giono qui préférait être allemand et vivant que français et mort... sauf que c'est pour avoir connu l'horreur de 14-18 ! et je me prive de relire " L'Île de la Déesse ", un de mes bouquins préférés parce que Georges Blond était collabo... Alors, ceux qui allaient aux concerts de Cantat, ceux qui gardent Destouches, ce salop antisémite, raciste, au pinacle, ne sont pas fréquentables serait-ce par procuration... Quant à Depardieu, attendons ce que la justice peut sanctionner, attendons la suite...  

samedi 16 décembre 2023

MAYOTTE : faut répliquer !

Contre les attaques perfides, les parti-pris outranciers, pas question de repentance comme le fait notre Macron si balourd, il faut répliquer : ce ne sont pas les arguments qui manquent. Un constat : je ne le fais que deux ans après... que celui en droit de me reprendre me jette la première pierre... et puis, les écrits restent non ? 


On doit l'article à Alain Roumestand, un ex-proviseur de lycée. Son parti-pris a été de ne se baser que sur un ancien directeur de cabinet des Comores dont les écrits, plus qu'orientés, dérivent d'une propagande fallacieuse forte de pourfendre le colonialisme. J'ai eu beau me mettre en retrait depuis longtemps puisqu'en face des meutes décidées, il n'y a en réponse que la passivité d'un troupeau qui ne démontre aucune solidarité... peut-être pour une histoire de couleur de peau... 

11 décembre 2023. Le lycée. Une idée des protections devant être apportées contre les guérillas des voyous



Laissons-là ce volet personnel de la question, j'ai toujours défendu Mayotte, ce qui, à ce jour, n'a pas changé.

1. À l’auteur.

Votre parti-pris subjectif bloque le débat plus qu’il ne le fait avancer. Je n’en suis pas à me pincer le nez mais baser votre analyse sur un politique impliqué n’a rien de glorieux. Bien des arguments sont bancals.

Spécificité première, Anjouan faisait ses esclaves à Mayotte et non l’inverse... Anjouan colonisait Mayotte (avec la complicité de la France) et s’accaparait des centaines d’hectares (certains ont été rachetés il n’y a pas si longtemps). Ne parlons pas des langues, le shingazidja de Grande-Comore étant très différent du shimaoré... l’effet « île » existe contrairement à ce qu’affirme ce cheikh impliqué dans la politique des Comores.

Quant à évoquer une prétendue cohésion nationale alors qu’Anjouan ou Mohéli ont souvent voulu faire sécession en sortant des drapeaux français ! bref cette cohésion serait idéale si les volés et les opprimés acceptaient leur sort...

1,4 % seulement parleraient français, ce doit être le cas des fillettes qui jouent en chantant des comptines en bas de chez moi. Sur ce dernier point, monsieur Roumestand, avez-vous exercé à Mayotte ? Moi oui, huit ans, et me concernant ce sont les Mahorais qui pataugent dans le bourbier français et non l’inverse. 

Distribution gratuite de packs d'eau.Suite au manque (plutôt que de toujours multiplier les moyens, retenues, écoles, hôpitaux, notons que les capacités sont insuffisantes face au nombre croissant d'immigrés non comptabilisés et avec qui il faut néanmoins partager... 



2. À un nommé Pierrot qui bien qu'utilisant le conditionnel y va un peu fort :

«Il serait souhaitable qu’à terme Mayotte soit indépendant ou rattaché aux Comores selon l’avis des habitants. Cela pourrait être réalisé graduellement.

— @pierrot De quoi je me mêle ? »

Encore à Pierrot qui dit : « La France a été plusieurs fois condamnée par l’ONU dans cette affaire. Il me semble légitime que la France conduise calmement à l’indépendance de Mayotte ou son rattachement aux Comores pendant une période pour tenir compte de l’existant que l’on ne peut supprimer brutalement.

— @pierrot Vous avez raison, ces mahorais n’auraient jamais dû venir nous coloniser...

3. À saint-louis :

« La situation est le reflet de notre impuissance voire notre laxisme béat face au monde. Si la « France » veut garder ce territoire pour des raisons géopolitiques, elle n’a qu’à affirmer son autorité et mettre tout ce qui n’y a pas sa place dehors. Sans quoi aucun salut. Apparemment les méthodes coercitives sont uniquement réservés au peuple de France qui est solvable et présentant peu de risque d’actions violentes. Je plains les habitants de cette île.

Réponse de Titi @saint louis

— C’est en effet aussi simple que cela.

Soit la France réaffirme la place de Mayotte dans la république.
Et dans ce cas il faut renvoyer les illégaux, et forcer les dirigeants comoriens à respecter leurs engagements, y compris par la force.

Soit vite partir !

Il n’y a pas d’entre deux.

— @titi (en parlant de la France)faut jamais dire OUI en pensant NON...

4. À un certain S.B. (vous remarquerez comme le choix d'un pseudo est susceptible de libérer la parole dans ce qu'elle a de contestable, de tabou parfois)

« Que faire ? Partir. Oublier le fantasme colonial. A l’impossible nul n’est tenu. Les Mahorais sont géographiquement et culturellement comoriens. (et récupérer de l’argent pour rémunérer ici dignement les gens qui font un travail fondamental pour la société)

Mais qui osera ?

(et c'est là que pointe un de nos grands esprits, de la veine trotskyste, maoiste, polpotiste, toujours bloqué sur une même page du colonialisme, celle allant du XIXe à nos années 60-70)

5 Donc intervention d'un certain Baobab :

— @S.B.

Pas seulement de Mayotte mais aussi de Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Polynésie, Kanakie, Wallis et Futuma, Saint Pierre et Miquelon, les Îles Eparses. Sans parler de tous les pays d’Afrique soi-disant indépendants et souverains mais vivent encore sous domination coloniale française.
La France est le seul pays européen à encore cultiver son passé colonial avec enthousiasme.

Ce qui est hallucinant c’est que ce sont ces pays qui stigmatisent la Russie à propos de la Crimée sont ceux-là même qui violent le droit international à propos de Mayotte pour la France ou de l’archipel des Chagos pour la Grande-Bretagne.

Réponse d'abord à S.B.

— @S.B. Donc les Portugais sont géographiquement espagnols ! Gibraltar est géographiquement espagnol... Les Anglo-Normandes sont géographiquement françaises... culturellement la France est européenne mais pas allemande... Quant à l’argent tant que la marâtre donne 85 % de l’aide au développement à l’étranger (2017), tant qu’on ne donne que 0,2 % aux 0,3 % que représente la population mahoraise, votre suggestion me semble nulle et non avenue...

Baobab revient à la charge :

— De la pure désinformation coloniale. Evitez de réécrire l’Histoire pour qu’elle colle à votre vision impérialiste et colonialiste.

Il y a bien eu un referendum, un unique referendum sur l’ensemble de l’archipel des Comores concernant l’indépendance et non quatre comme vous semblez l’insinuer pour induire les lecteurs en erreur.

Afin d’éviter l’éclatement de l’archipel lors de celui-ci, la France, les organisations comoriennes ont signé un accord sous l’égide de l’ONU afin que les résultats du referendum soient considérés dans leur globalité. A savoir que si le « oui » l’emportait au niveau global alors tout l’archipel accéderait à l’indépendance, dans le cas contraire ce serait le statu quo.

Le referendum fut un immense succès : Très peu d’abstention, une mobilisation populaire sans précédent et le oui qui l’emporte très largement.

Et c’est là que l’on voit la perfidie française qui, alors qu’elle avait signé cet accord garanti par l’ONU, s’assied délibérément sur sa signature car elle ne veut pas quitter cette région du monde qui donne sur le fameux canal du Mozambique.

Chirac, alors premier ministre prend tout le monde à contre-pied en considérant les résultats, non dans leur globalité comme cela avait été prévu par l’accord, mais dans leur insularité. Car lors du vote, seule l’île de Mayotte a voté contre l’indépendance.

Les Comoriens, furieux, dénoncent l’attitude de la France et déclarent l’indépendance de l’archipel, en parfait accord avec les résultats du referendum. Paris réagit en faisant voter par l’Assemblée Nationale, une loi stipulant que Mayotte restera française.

L’ONU qui avait oeuvré pour empêcher l’éclatement de l’archipel des Comores condamne la France.

Cela fait plus de 40 ans que TOUTE la communauté internationale exige de la France qu’elle respecte le droit international et surtout le résultat du referendum. L’Union Africaine, la Ligue arabe, la Conférence islamique sont sur la même longueur d’ondes que l’ONU.

Il faut de plus rappeler que lorsque Sarkozy décide d’organiser un nouveau referendum à Mayotte pour la départementalisation de ce territoire, l’ ONU met de nouveau en garde la France sur l’illégitimité de celui-ci. Lorsque les résultats positifs sortent, le Secrétaire Général en personne déclare que l’ONU ne reconnaîtra pas ce résultat et exige de nouveau la rétrocession de Mayotte à la République des Comores. Pour l’ONU, ce referendum est nul et non avenu.

Il suffit de faire des recherches sur le net, pour constater que tous les spécialistes de géopolitique et professeurs de droit international déclarent que la France viole le droit international à Mayotte et exigent son départ de cette île.

Seuls les nostalgiques du colonialisme français à la papa, veulent croire encore que ce territoire à l’autre bout du monde est français.

Ce qui me fait rire et montre l’hypocrisie des Français dans cette histoire, c’est que lorsque Sarkozy décida du referendum sur la départementalisation de Mayotte, tous les français, sans exception déversèrent leur haine, leur racisme, leur négrophobie sur les populations de cette île. Quelques exemples des propos lus à l’époque : « Ils ne sont pas français, ils sont africains », « Ce sont de musulmans à 100% », « Ils sont polygames et n’ont pas d’état civil » etc etc

Mayotte est bel et bien comorienne et fait partie intégrante de la République des Comores. Les Comoriens sont bien chez eux à Mayotte et n’ont aucune raison de se sentir immigrés dans leur propre pays. Les seuls immigrés illégaux à Mayotte sont les Français dont on exige le départ immédiat par le respect des résultats du référendum sur l’indépendance.

La territorialité de la France se délimite à son hexagonalité européenne. Au delà il s’agit de colonialisme.

Maintenant que les lions ont leur propre historien, les récits de chasse seront vus sous un autre angle.

Merci de ne pas falsifier les faits

— @Baobab (même s'il serait fastidieux de démonter point par point sa diatribe sectaire)

en liminaire, le colonialisme a toujours existé et il n’est pas près de cesser. Il ne faut pas le cantonner aux 150 ans passés pour les Européens qui en ont été les auteurs. Mayotte a été colonisée et traitée en tant que réservoir d’esclaves par ses voisins Anjouanais... en ce moment elle subit un certain colonialisme économique de la part des Réunionnais...

Pour l’accord signé et garanti par l’ONU, citez vos sources svp puisque, à ma connaissance, les résolutions de l’ONU n’ont rien de contraignant... heureusement, vu les dizaines de cas, exemples et contre-exemples de résolutions à « géométrie variable » concernant les indépendances suite aux colonialismes...

« Perfidie » française : si je reconnais que la politique est vraiment sale, concernant le référendum, de 1974, les intimidations, les inscriptions frauduleuses, le bourrage d’urnes doivent relever pour vous d’une normalité honnête...

Et pour conclure aussi catégoriquement que vous mais non en despote, je laisse aux Mahorais le choix de rester français tant qu’ils le souhaiteront...



dimanche 3 décembre 2023

MARSEILLE (4)

.../...après la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (1789, inspirée de la déclaration d’indépendance des États-Unis de 1776), de concert avec l’institution de la Constitution, en 1792 la Marseillaise venue d’Alsace devient hymne national (1795), chant de guerre de l’armée du Rhin.

Plaque_Rue_Juge_Pierre_Michel_-_Metz_(FR57)  2022 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author Chabe01


Dans notre ressenti, le positif de ce positionnement plus international que national est naturellement contrebalancé par une part sombre, celle d’un banditisme au sens large, suivant l’époque et sa nature ; un vocabulaire, des faits divers particuliers s’y attachent :  “ Borsalino ” (un chapeau pourtant venu d’Italie), “ pègre ”, “ milieu ”, “ French Connection ”, assassinat du juge Michel... drogue, fric, kalachnikov, règlements de comptes, morts violentes et balles perdues. Pourtant, si le taux de meurtres est presque aussi élevé qu’à New-York, Nice compte plus de crimes : à force de focaliser, ce sont nos médias qui forcent cette image de Marseille.  

Moins épidermique bien qu’acerbe est la perception (1) de la ville cosmopolite où les diverses colonies cohabitent dans un chacun-chez-soi pouvant culminer dans la pire des violences. Il arrive qu’une latence raciste,  xénophobe, explose pour un motif souvent aussi fortuit que déroutant... À la “ chasse aux Italiens ” répondra une “ chasse aux Français ”, bilan 3 morts dont 2 Français ; ces événements (2) de mai 1881 seront nommés « Vêpres Marseillaises » en écho lointain à des « Vêpres Siciliennes » pourtant de 1282 et synonymes d’un massacre autrement plus important. 

(1) Oh comme elle me rappelle l’inconscience de nos profs d’histoire évoquant un prétendu “ melting-pot ” outre Atlantique !

(2) En 1881, le grand jeu entre grandes puissances et avant tout l’aval du camp des plus forts, anglais et allemands concernant la Tunisie, donne carte blanche à la France aux dépens de l’Italie... deux autres puissances... de moindre envergure. En dépit des intérêts économiques en jeu, l’Italie laisse faire ; l’opinion publique, ignorante des dessous financiers (le cabinet Cairoli sollicitait un prêt de 640 millions de francs auprès du banquier français Alphonse de Rothschid), manifesta violemment dans les villes, le cabinet dut démissionner. Concomitamment, les Marseillais honorent le corps expéditionnaire français qui débarque et défile quand des sifflets gâchent la liesse populaire alors que le cortège passe devant le siège d’un club privé italien. Sur fond de racisme et de xénophobie, le chauvinisme des uns, la rancœur des autres mirent le feu aux poudres, un épisode qui nous rappelle, dans un contexte différent, ce qui s’est passé à Aigues-Mortes, en 1893.    

samedi 2 septembre 2023

AIGUES-MORTES.

Une impression d’abord : des étangs paisibles essaient, non sans peine, de contenir les colères du Vidourle et du Vistre ; l’homme entrepreneur, entremetteur, a, de sa patte, de ses canaux creusés, marié ces eaux grâce au vieux Canal de Bourgidou vers le Petit Rhône et, plus récent, le Canal du Rhône à Sète. Quant au chenal maritime du Vistre, c’est la mer qu’il joint au Grau-du-Roi... Ne dit-on pas que Saint-Louis voulait un port pour ne plus dépendre des marines italiennes ? Entre la Provence à l’Est, l’Empire à Marseille, le roi d’Aragon à Montpellier, Raymond VII de Toulouse à Agde plus au sud, il ne dispose que de ce débouché étriqué. Aux tractations et échanges avec les moines, succèdent, pour garder la possibilité d'embarquer, l’utilisation du Grau Louis suite à l’ensablement du chenal (sur la Grande-Motte aujourd’hui) ; suivent aussi les constructions des tours Carbonnière (en dehors de la ville) puis de Constance. Des franchises incitent une population dont des marchands à s’installer. En 1270 Louis IX embarque pour sa seconde croisade (la huitième) : elle lui sera fatale. Après lui, le fils s’attellera à la construction des remparts (terminés trente ans plus tard par Philippe IV le Bel qui y fera soumettre les Templiers à la question)...  

Les chenaux envasés, la malaria due aux marécages, la concurrence des autres ports causèrent la mort lente de la ville qui ne survécut qu’en tant que place forte et que grâce à l’exploitation des salins. 

Aigues-Mortes,_France_2022  Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Author Gilbert Bochenek

La petite ville fortifiée de Camargue, même qualifiée de « Petite », en souvenir du bras de Saint-Gilles faisant aboutir une part du Rhône plus à l’ouest, dans l’Étang de l’Or (Mauguio), reste liée à bien des persécutions : les fortifications ne restent pas cantonnées à la défense passive, les remparts, les tours expriment aussi les violences que la force peut générer :

* l’emprisonnement et la torture des Templiers par Philippe le Bel (1307).

* le massacre par les Armagnacs de nombreux Bourguignons, alors alliés aux Anglais (janvier 1421) ; malgré l’hiver, les cadavres empestent ; la crainte d’une épidémie les fait jeter et empiler entre des couches de sel dans la tour sud-ouest dite « Tour des Bourguignons » !

*  l’emprisonnement de femmes dites hérétiques suite à la Révocation de l’Édit de Nantes (1685), dont Marie Durand, fille de pasteur, enfermée pour 38 ans alors qu’elle n’en a que 19.

* Plus grave encore car, plus récent, datant de 1893, aux Salins-du-Midi, dans un contexte de chômage et de tensions entre les Aiguesmortais, les “ Ardéchois ” (paysans de l’intérieur), les trimards (vagabonds embauchés) d’une part et les Italiens (Piémontais) de l’autre, le massacre de sept de ces derniers par les trois autres groupes malgré la présence des gendarmes (une cinquantaine d’Italiens en garderont des séquelles à vie). S’ensuivit un scandale judiciaire puisqu’un acquittement général fut prononcé par un tribunal éloigné, côté atlantique.

Aujourd’hui, loin d’être racornie par un passé aussi lourd, Aigues-Mortes vit un présent de gros bourg du Midi avec une place ombragée où les locaux se retrouvent sans se formaliser des touristes dans les rues. François-René de Chateaubriand (1768-1848) n’y vit qu’ « un vaisseau de haut bord échoué sur le sable où l’ont laissé Saint-Louis, le temps et la mer », une vision en accord, il me semble, avec le caractère triste et austère du personnage, sinon, c'est que la ville donnait alors une impression morose.  

AIGUES-MORTES 2017 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur Hyppolyte de Saint-Rambert

dimanche 17 octobre 2021

J'AIME car il a parlé des VENDANGES d'antan. 6. Gaston Baissette

 Gaston Baissette (1901-1977), né à Albi, fut, à l'instar d'André Maurois, Georges Duhamel ou Max Rouquette plus près, médecin-écrivain (1). Parisien de par son métier de médecin de l'administration, Gaston Baissette aime le Languedoc depuis son enfance :  

« Enfance à Albi, où mon père était avoué plaidant. Toutes mes vacances se passent à Fabrègues, chez mon oncle paternel, à Mauguio chez mes grands-parents et oncle Ribeyrolles, à Montaud où ma mère a une propriété de famille. Dès l’enfance, je considère Albi comme le pays du devoir, du lycée, des sombres obligations, du climat triste, et l’Hérault comme le pays lumineux, pays de récompenses, du bonheur, des vacances (sans devoir) et de la poésie […] »

Un Languedoc héraultais sujet d'inspiration pour ses livres : 

"L’Étang de l’or" 1946, "Ces grappes de ma Vigne" 1956 (2), "Le Soleil de Maguelone" 1964, "Isabelle de la Garrigue" 1968, "Le Vin de Feu" 1974. 

Quatrième de couverture.

 "Ces Grappes de ma Vigne" raconte l'histoire mouvementée de la vigne entre 1860 et 1907, l'année de la révolte menée par Marcelin Albert et qui vaudra en 14 aux Méridionaux une des récidives chroniques, toute de mépris raciste et sadique ne faisant pas honneur aux Nordistes, il faut le dire ! 

Ouf ! laissons-là ces rancœurs, hélas fondées face à un racisme toujours latent pour consoler nos cœurs avec un tableau de vendanges signé Gaston Baissette : 

"... L'équipe des vendangeurs débarqua [...] avec ses grandes malles de bois dont le couvercle était garni de poils de chèvre collés [...] Tout le monde alla loger à la paillère [...] A sept heures, ils descendirent pour dîner. Dans le chais, une longue table était mise. A la lueur des lanternes, tous, coupeurs et coupeuses, vide-paniers, porteurs de comportes, charretiers et hommes de cave se mirent à table devant le grand chaudron de soupe au lard que Cécile avait préparé. Puis harassés par la fatigue du voyage, ils allèrent dormir dans la paille [...] 

A la vigne [...] tout le monde chantait. Ce n'étaient pas les tons vifs et les farandoles chers à la plaine. Les vendangeurs de la montagne imposaient leur lente mélopée, que tous reprenaient sans exception. La joyeuse vendange se faisait sur l'air de complainte le plus douloureux qui soit, où passaient es bises sur les châtaigniers, des nuages, noirs, des malheurs et des crimes [...] les interminables hivers dans des chaumières bloquées par la neige et la tristesse des chemins perdus. [...]

Ils étaient montés aux garrigues et se trouvaient dans une vigne de petits noirs, au jus très coloré. Or il est de tradition que lorsqu'un vendangeur (3) oublie de couper un raisin, on écrase la grappe sur le visage du coupable, on le farde. [...] Soudain Philippe aperçut un énorme raisin oublié dans le rang de Marie. L'avait-elle fait exprès ? [...] Mais Marie était robuste. Il fallut trois hommes pour la maîtriser, après une lutte. Philippe finit par écraser le raisin [...] Ils tombèrent et roulèrent dans le fossé, haletants. Voici les deux lutteurs face à face, dans l'accomplissement inconscient d'un vieux rite. Voici la figure fardée du sang de la vigne, comme la charmeuse antique chargée des maléfices et désirs de la tribu. Voici, descendue chez les hommes des coteaux, la déesse des lieux hauts et de la neige, aux joues rebondies et luisantes. Alors Philippe prend cette figure dans ses mains, l'immobilise, lentement et sauvagement, avec fougue et précision, il lèche la peau noircie par la sueur, le raisin et la terre. [...] Ils n'entendent plus, au-dessus d'eux, la joie bruyante des vendangeurs qui assistent à la scène..."

(1) ne me parlez pas de Louis-Ferdinand Destouches pour ne pas le nommer, cet antisémite notoire, raciste viscéral "pléiadisé" pour la France rance par l'éditeur Gallimard, une maison "aryenne à capitaux aryens"... J'en ai déjà fait état sur ce blog

https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2014/10/la-france-en-danger-la-france-rance-des.html
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2014/10/la-france-rance-des-gallimard-les.html
 https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2014/10/la-france-rance-des-gallimard-ii.html
https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2014/11/la-france-rance-des-gallimard-ii.html

et deux articles ont été acceptés et publiés sur Agoravox : 

 https://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/la-france-rance-des-gallimard-i-158142
 https://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/la-france-rance-des-gallimard-ii-158606
 
Et mon acharnement tient au motif suivant, légitime je pense, devant donner à réfléchir à tous les Sudistes confondus :  

« Zone Sud, peuplée de bâtards méditerranéens, de Narbonoïdes dégénérés, de nervis, Félibres gâteux, parasites arabiques que la France aurait eu tout intérêt à jeter par-dessus bord. Au-dessous de la Loire, rien que pourriture, fainéantise, infect métissage négrifié. » LFDestouches nov 1942. 

(2) Adapté à la télé pour France 2... sauf que l'accent pointu pour une fresque méditerranéenne, c'est une honte ! Dommage aussi que la belle chanson de Marty en occitan soit associée à cette série... Dans l'Espagnol de Jean Prat d'après Bernard Clavel les gens du cru ont-ils l'accent de Montpellier ?

(3) C'est carrément un non-sens de le dire au masculin ! 

Vendanges. Gustave Doré.


dimanche 30 juin 2019

JEAN MOULIN, un bâillon sur le racisme jacobin...

Contre le racisme congénital de la France du Nord moquant le Midi et pire encore, diffamant sans retenue le soldat de 14 quand il était de racine occitane, catalane ou corse, comme une claque aux Gervais, Clémenceau et consorts... 

Auguste Gervais, sénateur accuse "l'aimable Provence" de lâcheté. Les journaux du Midi le taxeront de "honte du sénat et fumier de la presse". 

Georges Clémenceau : "On connaît la nature impressionnable des Méridionaux [...] Qu'on les encadre et qu'on le mène au plus fort du feu pour leur donner, sans retard, la chance de réparation à laquelle leur passé leur donne droit...". "Le tigre", Clémenceau, ce Vendéen député puis sénateur du Var ?!?! Celui-là même qui convoquant la presse, après lui avoir fait l'aumône d'un billet de train avait démoli Marcellin Albert, le cafetier d'Argeliers porteur de la révolte des vignerons de 1907... La sympathie paternaliste de son chapeau ramolli sur sa grosse moustache cachent mal ses côtés obscurs... 

 "À l’occasion des commémorations du 70e anniversaire de la mort de Jean Moulin, le CIRDOC-Mediatèca occitana, situé sur la même place que sa maison natale, avait proposé un éclairage sur un aspect méconnu de la jeunesse du grand héros de la Résistance...

https://occitanica.eu/items/show/3079?fbclid=IwAR02ets1cE3Yx6GfIbG33ADPUZTKsmTuq_GdyK2JCCm6kMTk1QliQYOlmxQ#lg=3&slide=0


Alors la France, toujours honte de tes ascendances latines ?

mardi 10 juillet 2018

1918 – 2018. VOUS AVEZ DIT « RACISTE » ?



Ils osent, en 1918, parler d’une France « ethnographique » !

« … Il est peu d’États au monde dont l’unité nationale soit aussi solide que celle de la France ni qui se rattache par ses ancêtres à des races plus nombreuses et plus variées… ».

Pour un début, c’est fort ! Plus c’est gros mieux ça passe, plus c’est vrai plus c’est faux. Et si cette façon de pratiquer reste un principe premier de la politique, le moins que l’on puisse dire est que le nationalisme ne faisait pas alors dans la nuance…  

La mauvaise conscience semble flagrante, il s’agit, en effet, dans ce manuel de géographie par P. Foncin / librairie Armand Colin / 1918, du dernier volet d’une révision de la France (Relief du sol, Écoulement des eaux, Mers et côtes, Voies de communication, Agriculture, Industrie, Commerce, Défense terrestre, Défense maritime, Alsace-Lorraine, L’Algérie, Tunisie-Maroc, Colonies, Formation historique, et enfin Ethnographie !).

« … la France était habitée par une race de chasseurs sauvages au crâne allongé et étroit…/… puis vint une autre race analogue, mais plus intelligente, habitant des grottes…/… Plus tard parurent des envahisseurs à tête plus courte et plus large… »

Le fond insiste trop sur la forme des crânes pour ne pas annoncer les barbaries racistes à venir, la fureur raciale du Führer et, moins visibles alors pour cette unique raison, les pulsions malsaines toujours entretenues par des puissances se targuant par ailleurs de porter la civilisation aux peuples de la planète !

C’est un ton en dessous ensuite, pour les Ibères et les Ligures,

« … de taille médiocre, avaient les yeux et les cheveux noirs et la peau brune. Ils furent probablement refoulés par les Celtes… »

N’est-ce pas encore conforter la supériorité des Nordistes ou, pour se répéter, l’infériorité des Sudistes :

« … Les Provençaux, descendants des Ligures et les gascons (Vascons), descendants des Ibères, sont encore aujourd’hui, par leur tempérament et leur caractère, assez éloigné du type général celte… »

Après le bon Gaulois moustachu au cornes de vache sur le casque, et surtout parce qu’aujourd’hui, les Belges sont dans la mire des Bleus, concluons ce propos avec le petit florilège qui suit :

« … Les Celtes d’abord puis les Gallo-Kimris, enfin les Kimris-Belges, succédèrent aux ibères et aux Ligures dans tous les pays qui sont au nord de la Garonne. C’est surtout le type des Belges et des Kimris-Belges, aux cheveux rouges, à la taille énorme, au teint blanc et à la voix éclatante, qu’a dépeint l’antiquité classique… »



Pour les Bretons, c’est plus gentil. Demandez toujours ou plutôt zoomez la photo de la page pour savoir mais nous en resterons là avant d’aller chercher quelque chose sur le pédigrée de l’éminent auteur de ce traité de géographie, P. Foncin…

Le monde a-t-il changé ? Faut le dire vite… ces vieux démons pourraient encore ressurgir…    

PS : en rouge sur la carte : « limite approximative des grandes tailles et des tailles moyennes ». Seule note d’impartialité, les limites des parlers d’Oc.

Illustrations tirées du livre.