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samedi 16 décembre 2023

MAYOTTE : faut répliquer !

Contre les attaques perfides, les parti-pris outranciers, pas question de repentance comme le fait notre Macron si balourd, il faut répliquer : ce ne sont pas les arguments qui manquent. Un constat : je ne le fais que deux ans après... que celui en droit de me reprendre me jette la première pierre... et puis, les écrits restent non ? 


On doit l'article à Alain Roumestand, un ex-proviseur de lycée. Son parti-pris a été de ne se baser que sur un ancien directeur de cabinet des Comores dont les écrits, plus qu'orientés, dérivent d'une propagande fallacieuse forte de pourfendre le colonialisme. J'ai eu beau me mettre en retrait depuis longtemps puisqu'en face des meutes décidées, il n'y a en réponse que la passivité d'un troupeau qui ne démontre aucune solidarité... peut-être pour une histoire de couleur de peau... 

11 décembre 2023. Le lycée. Une idée des protections devant être apportées contre les guérillas des voyous



Laissons-là ce volet personnel de la question, j'ai toujours défendu Mayotte, ce qui, à ce jour, n'a pas changé.

1. À l’auteur.

Votre parti-pris subjectif bloque le débat plus qu’il ne le fait avancer. Je n’en suis pas à me pincer le nez mais baser votre analyse sur un politique impliqué n’a rien de glorieux. Bien des arguments sont bancals.

Spécificité première, Anjouan faisait ses esclaves à Mayotte et non l’inverse... Anjouan colonisait Mayotte (avec la complicité de la France) et s’accaparait des centaines d’hectares (certains ont été rachetés il n’y a pas si longtemps). Ne parlons pas des langues, le shingazidja de Grande-Comore étant très différent du shimaoré... l’effet « île » existe contrairement à ce qu’affirme ce cheikh impliqué dans la politique des Comores.

Quant à évoquer une prétendue cohésion nationale alors qu’Anjouan ou Mohéli ont souvent voulu faire sécession en sortant des drapeaux français ! bref cette cohésion serait idéale si les volés et les opprimés acceptaient leur sort...

1,4 % seulement parleraient français, ce doit être le cas des fillettes qui jouent en chantant des comptines en bas de chez moi. Sur ce dernier point, monsieur Roumestand, avez-vous exercé à Mayotte ? Moi oui, huit ans, et me concernant ce sont les Mahorais qui pataugent dans le bourbier français et non l’inverse. 

Distribution gratuite de packs d'eau.Suite au manque (plutôt que de toujours multiplier les moyens, retenues, écoles, hôpitaux, notons que les capacités sont insuffisantes face au nombre croissant d'immigrés non comptabilisés et avec qui il faut néanmoins partager... 



2. À un nommé Pierrot qui bien qu'utilisant le conditionnel y va un peu fort :

«Il serait souhaitable qu’à terme Mayotte soit indépendant ou rattaché aux Comores selon l’avis des habitants. Cela pourrait être réalisé graduellement.

— @pierrot De quoi je me mêle ? »

Encore à Pierrot qui dit : « La France a été plusieurs fois condamnée par l’ONU dans cette affaire. Il me semble légitime que la France conduise calmement à l’indépendance de Mayotte ou son rattachement aux Comores pendant une période pour tenir compte de l’existant que l’on ne peut supprimer brutalement.

— @pierrot Vous avez raison, ces mahorais n’auraient jamais dû venir nous coloniser...

3. À saint-louis :

« La situation est le reflet de notre impuissance voire notre laxisme béat face au monde. Si la « France » veut garder ce territoire pour des raisons géopolitiques, elle n’a qu’à affirmer son autorité et mettre tout ce qui n’y a pas sa place dehors. Sans quoi aucun salut. Apparemment les méthodes coercitives sont uniquement réservés au peuple de France qui est solvable et présentant peu de risque d’actions violentes. Je plains les habitants de cette île.

Réponse de Titi @saint louis

— C’est en effet aussi simple que cela.

Soit la France réaffirme la place de Mayotte dans la république.
Et dans ce cas il faut renvoyer les illégaux, et forcer les dirigeants comoriens à respecter leurs engagements, y compris par la force.

Soit vite partir !

Il n’y a pas d’entre deux.

— @titi (en parlant de la France)faut jamais dire OUI en pensant NON...

4. À un certain S.B. (vous remarquerez comme le choix d'un pseudo est susceptible de libérer la parole dans ce qu'elle a de contestable, de tabou parfois)

« Que faire ? Partir. Oublier le fantasme colonial. A l’impossible nul n’est tenu. Les Mahorais sont géographiquement et culturellement comoriens. (et récupérer de l’argent pour rémunérer ici dignement les gens qui font un travail fondamental pour la société)

Mais qui osera ?

(et c'est là que pointe un de nos grands esprits, de la veine trotskyste, maoiste, polpotiste, toujours bloqué sur une même page du colonialisme, celle allant du XIXe à nos années 60-70)

5 Donc intervention d'un certain Baobab :

— @S.B.

Pas seulement de Mayotte mais aussi de Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Polynésie, Kanakie, Wallis et Futuma, Saint Pierre et Miquelon, les Îles Eparses. Sans parler de tous les pays d’Afrique soi-disant indépendants et souverains mais vivent encore sous domination coloniale française.
La France est le seul pays européen à encore cultiver son passé colonial avec enthousiasme.

Ce qui est hallucinant c’est que ce sont ces pays qui stigmatisent la Russie à propos de la Crimée sont ceux-là même qui violent le droit international à propos de Mayotte pour la France ou de l’archipel des Chagos pour la Grande-Bretagne.

Réponse d'abord à S.B.

— @S.B. Donc les Portugais sont géographiquement espagnols ! Gibraltar est géographiquement espagnol... Les Anglo-Normandes sont géographiquement françaises... culturellement la France est européenne mais pas allemande... Quant à l’argent tant que la marâtre donne 85 % de l’aide au développement à l’étranger (2017), tant qu’on ne donne que 0,2 % aux 0,3 % que représente la population mahoraise, votre suggestion me semble nulle et non avenue...

Baobab revient à la charge :

— De la pure désinformation coloniale. Evitez de réécrire l’Histoire pour qu’elle colle à votre vision impérialiste et colonialiste.

Il y a bien eu un referendum, un unique referendum sur l’ensemble de l’archipel des Comores concernant l’indépendance et non quatre comme vous semblez l’insinuer pour induire les lecteurs en erreur.

Afin d’éviter l’éclatement de l’archipel lors de celui-ci, la France, les organisations comoriennes ont signé un accord sous l’égide de l’ONU afin que les résultats du referendum soient considérés dans leur globalité. A savoir que si le « oui » l’emportait au niveau global alors tout l’archipel accéderait à l’indépendance, dans le cas contraire ce serait le statu quo.

Le referendum fut un immense succès : Très peu d’abstention, une mobilisation populaire sans précédent et le oui qui l’emporte très largement.

Et c’est là que l’on voit la perfidie française qui, alors qu’elle avait signé cet accord garanti par l’ONU, s’assied délibérément sur sa signature car elle ne veut pas quitter cette région du monde qui donne sur le fameux canal du Mozambique.

Chirac, alors premier ministre prend tout le monde à contre-pied en considérant les résultats, non dans leur globalité comme cela avait été prévu par l’accord, mais dans leur insularité. Car lors du vote, seule l’île de Mayotte a voté contre l’indépendance.

Les Comoriens, furieux, dénoncent l’attitude de la France et déclarent l’indépendance de l’archipel, en parfait accord avec les résultats du referendum. Paris réagit en faisant voter par l’Assemblée Nationale, une loi stipulant que Mayotte restera française.

L’ONU qui avait oeuvré pour empêcher l’éclatement de l’archipel des Comores condamne la France.

Cela fait plus de 40 ans que TOUTE la communauté internationale exige de la France qu’elle respecte le droit international et surtout le résultat du referendum. L’Union Africaine, la Ligue arabe, la Conférence islamique sont sur la même longueur d’ondes que l’ONU.

Il faut de plus rappeler que lorsque Sarkozy décide d’organiser un nouveau referendum à Mayotte pour la départementalisation de ce territoire, l’ ONU met de nouveau en garde la France sur l’illégitimité de celui-ci. Lorsque les résultats positifs sortent, le Secrétaire Général en personne déclare que l’ONU ne reconnaîtra pas ce résultat et exige de nouveau la rétrocession de Mayotte à la République des Comores. Pour l’ONU, ce referendum est nul et non avenu.

Il suffit de faire des recherches sur le net, pour constater que tous les spécialistes de géopolitique et professeurs de droit international déclarent que la France viole le droit international à Mayotte et exigent son départ de cette île.

Seuls les nostalgiques du colonialisme français à la papa, veulent croire encore que ce territoire à l’autre bout du monde est français.

Ce qui me fait rire et montre l’hypocrisie des Français dans cette histoire, c’est que lorsque Sarkozy décida du referendum sur la départementalisation de Mayotte, tous les français, sans exception déversèrent leur haine, leur racisme, leur négrophobie sur les populations de cette île. Quelques exemples des propos lus à l’époque : « Ils ne sont pas français, ils sont africains », « Ce sont de musulmans à 100% », « Ils sont polygames et n’ont pas d’état civil » etc etc

Mayotte est bel et bien comorienne et fait partie intégrante de la République des Comores. Les Comoriens sont bien chez eux à Mayotte et n’ont aucune raison de se sentir immigrés dans leur propre pays. Les seuls immigrés illégaux à Mayotte sont les Français dont on exige le départ immédiat par le respect des résultats du référendum sur l’indépendance.

La territorialité de la France se délimite à son hexagonalité européenne. Au delà il s’agit de colonialisme.

Maintenant que les lions ont leur propre historien, les récits de chasse seront vus sous un autre angle.

Merci de ne pas falsifier les faits

— @Baobab (même s'il serait fastidieux de démonter point par point sa diatribe sectaire)

en liminaire, le colonialisme a toujours existé et il n’est pas près de cesser. Il ne faut pas le cantonner aux 150 ans passés pour les Européens qui en ont été les auteurs. Mayotte a été colonisée et traitée en tant que réservoir d’esclaves par ses voisins Anjouanais... en ce moment elle subit un certain colonialisme économique de la part des Réunionnais...

Pour l’accord signé et garanti par l’ONU, citez vos sources svp puisque, à ma connaissance, les résolutions de l’ONU n’ont rien de contraignant... heureusement, vu les dizaines de cas, exemples et contre-exemples de résolutions à « géométrie variable » concernant les indépendances suite aux colonialismes...

« Perfidie » française : si je reconnais que la politique est vraiment sale, concernant le référendum, de 1974, les intimidations, les inscriptions frauduleuses, le bourrage d’urnes doivent relever pour vous d’une normalité honnête...

Et pour conclure aussi catégoriquement que vous mais non en despote, je laisse aux Mahorais le choix de rester français tant qu’ils le souhaiteront...



jeudi 25 juillet 2019

COLON ? COLONISATEUR ? les deux assurément !

Texte de Sacha Ranc!!
A ce petit mariole qui ne connait même pas son histoire
"En 1962, la France a légué à l’Algérie un héritage exceptionnel et non des « Broutilles » et des « choses sans valeur », à savoir 54 000 kilomètres de routes et pistes (80 000 avec les pistes sahariennes), 31 routes nationales dont près de 9000 kilomètres étaient goudronnés, 4300 km de voies ferrées, 4 ports équipés aux normes internationales, 23 ports aménagés (dont 10 accessibles aux grands cargos et dont 5 qui pouvaient être desservis par des paquebots), 34 phares maritimes, une douzaine d’aérodromes principaux, des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), des milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels, 31 centrales hydroélectriques ou thermiques, une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., des milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités avec 800 000 enfants scolarisés dans 17 000 classes (soit autant d’instituteurs, dont deux-tiers de Français), un hôpital universitaire de 2000 lits à Alger, trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, 14 hôpitaux spécialisés et 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants. Sans parler d’une agriculture florissante laissée en jachère après l’indépendance, à telle enseigne qu’aujourd’hui l’Algérie doit importer du concentré de tomates, des pois chiches et de la semoule pour le couscous…
Tout ce que la France légua à l’Algérie avait été construit à partir du néant, dans un pays qui n’avait jamais existé et dont même son nom lui fut donné par la France. Tout avait été payé par les impôts des Français. Daniel Lefeuvre a montré qu’en 1959, toutes dépenses confondues, l’Algérie engloutissait 20% du budget de l’État français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Éducation nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce !

 http://www.planete-tv.fr/2019/07/video-gros-malaise-en-direct-sur-l-equipe-lorsque-qu-un-supporter-algerien-affirme-la-france-nous-a-colonise-c-est-maintenant-a-nous?fbclid=IwAR2X1LWY8XxZ1JMvFOC7Wt_N8uRRORsRmXvoDBBUokeFA-qbSHvDTOXGUfE

Bêtise qui voudrait que dans une volonté de résistance puis de justice, la colonisation, l’assujettissement soient reconnus au moins comme une faute sinon comme un crime dont tout un peuple serait coupable ! Venez donc me dire que mes ancêtres ariégeois se sont enrichis grâce à la colonisation ! Au nom de quel amalgame aussi méprisable que coupable, se permettrait-on de les accabler alors que, pour ne pas mourir, ils sont descendus de leurs montagnes parce que la récolte de pommes-de-terre était anéantie ! Je vous laisse deviner ce que s'est entendu dire un de ces étudiants prétentieux prétendant que je portais la faute de l'esclavage ! Non mais ! 

Double bêtise puisqu'elle ne veut pas se poser la question de savoir si le colonisé n'a pas été colonisateur. En Algérie puisqu'il en est question, un rapport colonisateur-colonisé n'a-t-il pas impliqué les Kabyles et les Arabes ? Et, nous concernant, les barons du Nord ne sont-ils pas venus piller et coloniser le Languedoc en prétextant une hérésie cathare à éradiquer ?  

Au lieu d'endosser des souffrances souvent insincères, plutôt ne pas accepter, dénoncer et lutter contre les formes modernes de colonisation et d'esclavage, conséquences de l'accaparement insatiable des richesses pourtant limitées de la planète par une infime minorité de milliardaires que nous sommes coupables de laisser faire...         

samedi 9 mars 2019

LA SITUATION HISTORIQUE DES PAYSANS EN ESPAGNE.

Seulement des éléments de réflexion, des matériaux glanés surtout grâce au Net. Seulement le désir d'avancer dans cette réflexion surtout parce que son objet reste d'actualité.

1975. Vendanges dans les Corbières / Fonds André Cros/ Archives municipales de Toulouse.
Dans les années 60, par les vendangeurs venus d'Espagne et par les émigrés espagnols installés en Languedoc et plus particulièrement dans mon village dans les vignes, Fleury, une image avait filtré, me rendant concrète alors l'exploitation des pauvres par les riches. En corollaire, il y a aussi ce camarade de classe à Pézenas, André de son prénom mais je ne suis pas sûr, il habitait Castelnau-de-Guers. Tous les professeurs dont mon père qui me le citait presque pieusement en exemple, avaient beaucoup d'estime pour cet excellent élève dont les parents ne parlaient qu'espagnol. L'image qui me faisait plus d'effet que l'historique réalité de l'esclavage, était celle d'un propriétaire terrien passant en revue les journaliers réunis à l'aube sur la place du village. L'important personnage choisissait du geste qui aurait ou non droit au travail pour nourrir la famille... Marcher des heures parfois pour rejoindre le lieu d'une hypothétique embauche et, dans le meilleur des cas, repartir à la nuit vers son pauvre logis... 

Nous avons comme exemple l'abolition du servage en Russie en 1861 par le tsar Alexandre II préférant anticiper des ferments de révolte. Un geste fort mais bien trop insuffisant dans une société d'opprimés menés par une caste privilégiée. Un déséquilibre entretenu ne pouvant mener qu'à une rupture violente marquée par des révolutions dont celle, en Russie, durement réprimée, de 1905 et celle, réussie, de 1917. 

Parfois nous focalisons sur une situation sociale lointaine sans voir à nos portes des inégalités aussi criantes et inhumaines. Historiquement, la situation des paysans en Espagne fut aussi abominable qu'en Russie mais peut-être, de la part d'un bord qui se dit démocratique et libre, il est plus spontané de dénoncer la dictature rouge bolchévique qui en résulta, qu'une conséquence brune et fascisante sinon des inégalités qui perdurent quand la noblesse continue de posséder la terre, ce qui est encore le cas dans la plaine andalouse, puisqu'il s'agit du cadre de notre propos. 

L'esclavage est aussi normal que général chez les Grecs, les Romains. A leur suite, et en pointant du doigt la Méditerranée Occidentale, qu'en était-il chez les Wisigoths, ce peuple qui après avoir pillé Rome (410) resta maître de l'Espagne (1) jusqu'à la conquête berbère (711) ?

Voyage en Espagne (Théophile Gautier) Illustration de Gustave Doré.

Une minorité de riches accumulant toujours plus de richesses a besoin d'esclaves toujours en plus grand nombre (Code de Recceswinth / vers 650). Les propriétaires qui sont tenus de participer aux guerres doivent engager avec eux au moins un dixième de leurs esclaves (loi du Fuero Juzgo / 1241 / resté en vigueur encore fin XIXème). En échange les rois donnaient des terres que le vassal n'avait pas le droit de vendre. Par ailleurs, ces vassaux cédaient aussi des terres en échange d'une rente... le bien pouvait être repris en cas de cessation de paiement et sans que l'on tienne compte des sommes déjà versées... une procédure toujours d'actualité me semble-t-il... En regard de tous les codes et lois qui se succèdent (Fueros), la défense du droit de propriété reste essentielle. 


(1) les Romains leur concédèrent l'Aquitaine. Toulouse fut leur capitale. Après leur défaite contre Clovis (Vouillé 507) ils ne gardèrent que la Septimanie (Languedoc) au Nord de leur royaume (capitale Tolède).