Aude, Languedoc, Tchécoslovaquie, Ariège, Pyrénées, Océan Indien, Lyon, Brésil, ports familiers mais unique maison des humains. Apprendre du passé, refuser la gouvernance cupide suicidaire. Se ressourcer dans l'enfance pour résister, ne pas subir. Passer ? Dire qu'on passe ? Sillage ? Aïeux, culture, accueil, ouverture aux autres, tolérance, respect, héritage à léguer (amour, écoute, cœur, mémoire, histoire, arts...) des mots forts, autant de petites pierres bout à bout qui font humanité.
vendredi 13 juin 2025
« Le But c'est le Chemin » Goethe.
mercredi 16 octobre 2024
PROVENCE RHODANIENNE (8) Pour solde de tous contes (1)...
Un huitième volet pour constater que les sept précédents auraient tout dit ? Serait-ce, au contraire, conclure avec des résidus sinon garder le meilleur pour la fin ? Il est vrai qu'après la géographie, l'Histoire, le Mistral, la mythologie, la religion, le roman, le gothique, les moutons, ânes, chevaux, les mules, malgré une présence plus marquée de Bosco et surtout de Daudet, c'est à peine si nous avons abordé le monde de la création, de l'art, l'unique dimension permettant de se dépasser, d'exalter l'homme jusqu'à un « H » majuscule si improbable tant sa nature profonde est vile...
![]() |
Alphonse_Daudet Domaine public Auteur Étienne Carjat (1828-1906) |
![]() |
Max_Gallo salon du livre Paris 14_mars_2009 under the Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International, 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic license. Auteur ΛΦΠ |
dimanche 1 septembre 2024
INDIEN des vieilles LUNES, “ Tchécoslovaquie ” (23)
![]() |
La Petite Place en 1980. |
Rokycany pourrait n’être que sur la route de Prague et pourtant comme bien des localités, ici sur la voie royale, avec ses dispositions particulières, pour une bonne part liées au fond même de l’âme tchèque, elle a de quoi arrêter le voyageur. Bière, musique, chansons expriment, et c’est heureux, cette âme tchèque sensible à la beauté, à la poésie, baignée d'une culture vivante car populaire ; habituellement elle se cache dans l’énergie au travail et cet état d’esprit à ne jamais laisser s'envoler le temps utile (alliée au système D, à une solidarité de classe résiliente, résistante face à l’arrogance politique de l'ordre ancien puis des apparatchiks du bloc de l'Est, inconditionnels d'un système leur assurant des privilèges).
![]() |
Le logo, l'insigne, le Pégase tchèque pour les stations d'essence d'État. |
Sortir de
la ville, c'est passer la Klabava, encore un affluent de la Berounka, au lit en dur sans doute afin d'évacuer au plus vite une montée des eaux ; à droite des immeubles d'habitation sans trop d'étages, à taille humaine ; en face, une vieille auberge, historique, réputée pour sa soupe aux tripes sous les voûtes moyenâgeuses ; en limite d'agglomération, la station d’essence est toujours au même endroit bien que d’une
firme actuelle dans le bleu, tranchant avec les rouge et jaune
d’antan datant du collectivisme (encore un signe apparent du temps qui est passé et pas que pour
les autres). Dans un instantané de ce temps enfui passe une Dauphine pastel,
bleue… ils sont six dans une si petite voiture et parce qu’un instant magique
sinon un silence est tombé, quelqu’un a fredonné sans trop se demander si un
chœur allait suivre :
« Do Rokycan, cestičku znám,... » (Pour Rokycany, la petite route, je la
connais). Si les paroles se sont envolées, l’air est là ; alors il cherche
avec les moyens de l’époque, l’Internet bien sûr. Fausse piste ? bonne
pioche ? la recherche affiche « U Rokycan vesničku
znám, » (Vers Rokycan, je connais un village), sur une mélodie semblable, un nombre de pieds équivalent.
Le thème, éternel, du pays natal (sinon de celui qui a accueilli, ouvert ses bras). Rappel d'un bon moment au collège avec Joachim du Bellay « Heureux qui
comme Ulysse a fait un beau voyage […] Et puis est retourné… ». Et ici, celui
qui finalement se retrouve là où la région natale l’appela, le fit naître «
… přece bych nakonec došel tam kde rodný kraj mě zval… », à entendre la musique
il sait qu’il y est. Comme il s’agit d’une chanson, il se doit de retenir une
larme « … slza v oku zaleskne se…». Ne
manque que la chaumière avec la fenêtre d’où maman faisait signe : dans
ces chansons, figurent la mère sinon la fiancée tandis que dans les chansons à boire, hardies
se font les paroles de séduction, à la limite de l'étreinte... Autour de la petite ville, de quel village
parle-t-il, lorsque, marchant depuis la gare de Rokycany, il reconnaît le
clocher de l’église puis les arbres familiers ? « Vidím už kostelní vížku, stromy mě vítají ».
Ultime image avec sa note rustique, et qui revient dans le bonheur de retrouver
les siens ou la fiancée, la fille, la femme aimée, ou parfois, à l’opposé, signe
de rupture quand l’amoureux rend la clé, celle du portail ou portillon du
jardin donnant sur la maison.
Toute
vadrouille dans la campagne, toute traversée de village, entre l’église et l’auberge
ne peut s’empêcher d’aborder ce thème déjà ancien, par certains aspects, universel.
Après Borek (et ses abords de l’étang qu’il serait intéressant de voir à condition de savoir par où accéder), Svojkovice et la descente vers le coin de baignade… (à suivre).
PS : pardon pour les essais très approximatifs de traduction... toute proposition de correction sera positivement reçue...
jeudi 20 juillet 2023
RESÈTE
Tiens, le stade s’appelle Louis Michel ? Louise, le prénom féminin est plus connu, même à Sète.
A proximité de la gare (« Terminus en gare de Sète »), le pont levant nous stoppe, l’occasion de dire un mot (on ne fait que ça !) sur ceux de la ville pouvant justifier une vision moderniste, très moderniste de « Venise méditerranéenne » loin de rappeler la Sérénissime. Cinq ponts tournent et se lèvent, afin et seulement pour quelques minutes, laisser passer les bateaux, pas les gros, plutôt entre l’étang et la ville, là où les péniches du canal du Midi n’arrivent plus.
Autres personnalités liées à la ville :
* Jean Rodor (1881-1967), parolier et chanteur. Son nom va avec celui de Vincent Scotto (Sous les ponts de Paris (1913), La Vipère (1921), Ramuntcho (1944), etc., ainsi que l'adaptation française de Reginella. Il meurt à Paris.
* Louis Izoird (1886-1974), compositeur de La Caissière du Grand Café (1914) ; et avec Jean Rodor Le Légionnaire (1911).
Pas étonnant si Sète suivait assidûment les sorties de chansons à la TSF. Dans la famille Brassens, toute la famille chantait... Georges connaissait toutes les chansons de Charles Trenet (1913-2001)... Ils ont eu chanté ensemble mais ce n’est pas allé plus loin, l’entente, l’amitié n’ont pas pris... Ne seraient-ils pas spéciaux, ces quelques uns au-dessus du lot, suivis, imités, idéalisés ? Ces célébrités ont quelque chose de plus que le commun des mortels, déjà le caractère pas toujours facile à suivre, sûrement.
![]() |
Charles_Trenet-1977 Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic and 1.0 Generic FileAlain Meilland Charles Trenet printemps de bourges 1977.jpg Paul kiujcom |
Avec Ramuntcho, j’aimais écouter Les lavandières du Portugal, C’est l’histoire d’un amour (Gloria Lasso), les Gitans (Les Compagnons de la chanson). Et au milieu, mais sur des disques prêtés par les filles Comparetti (non, pas Italiennes d’origine, Corses par le papa, Sébastien, une belle personne qui m’a marqué, mécanicien de son état jusqu’au tour où il s’attelait à usiner les pièces introuvables), surtout Le parapluie de Brassens vers 1957-58, ce qui tendrait à prouver qu’il a percé et eu du succès malgré les radios, grâce aux récitals, aux tournées (on ne l’entendait pas sur les ondes d’État ; par contre les critiques agressives ne manquaient pas « toutes les chansons se ressemblent », « et dzin et dzin, comme Guy Béart », « il dit des gros mots », « Ièu te lou foutrio en tolo » lançait mon grand-père menaçant de la prison, mais pour rire, comme pour les chanteurs à cheveux longs)... Le p’tit ch’val dans le mauvais temps me touchait et continue de me toucher beaucoup (les chevaux, les ânes, mulets parmi nos animaux familiers, et les chats contre ceux qui, forts de leur domination, envoient leurs chiens attaquer).... Et « La Mer » de Trénet bien qu’avec les années, comme envers un versatile qui vous oublie puis tient à vous, j’ai eu et j’ai toujours un reproche à faire, oh juste pour un petit « des » mettant le « Golfe » au pluriel, aveu de sa part d’une fidélité relative au Narbonnais.
![]() |
Sardane et Gegants 2009 Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International Auteur photographe anonyme pour Canet-en-Roussillon |
« La mer, qu’on voit danser, le long DES golfes clairs... », le Golfe du Lion, exclusif méritait qu’il chantât « DU »... mais prenez-le de la part de qui ça vient, d’un ver de terre mal sapious, qui s’en sait mal, trop susceptible bien que sous la semelle d’un géant (Trenet s’est quand même installé sur la Côte d’Azur et Brassens en Bretagne). Je l’adore pourtant, Charles Trenet, aimer étant accepter l’autre tel qu’il est... D’ailleurs, je ne sais plus où est passé le CD et ça me tarabuste, croyez-le bien... La sardane, Mes vertes années, Que reste-t-il..., Boum, Tombé du ciel... Une agante, j’en ai eu une aussi avec Brassens, avant de vite me raviser pour Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part : la différence entre ceux qui disent « Je suis de là et j’aime » et ceux qui impliquent agressivement leur lieu de naissance « Je suis de là et vous, pour cette raison, ne me valez pas ».
vendredi 28 janvier 2022
...ASPERGES VERTES, AMANDIERS BLANCS...
Non, il n'y a pas de comparaison possible entre la flopée d'amis entre guillemets des réseau sociaux et les copains de toujours du réseau du cœur, du quartier, du village. Bien sûr que la vie, en plus de ceux qui s'aiment, sépare ceux qui ont fait un bout de chemin d'enfance ensemble. Pourtant, parfois, l'informatique permet de renouer avec certains de ses camarades d'école, de ses copains du quartier.
Nous avons joué aux billes, refait le monde à la nuit tombante, et parlé des filles, aux abords du parc de Gibert, même en hiver quand plusieurs couches d'habits arrivent mal à empêcher la froidure du Cers de pénétrer...
"... Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli..." chantait Montand dès le début des années 50.
On a couru ensemble le coteau de Fontlaurier sans la peur mais sans trop approcher non plus la masure et le feu des gitans, sur l'aire devant.
"... Chante gitan,
Ton château en Espagne.
C'est le chant des errants qui n'ont pas de frontière,
C'est l'ardente prière
De la nuit des gitans." chantaient les Compagnons de la Chanson, et Dalida aussi (vers 1958). Je ne préméditais pas de raconter ces souvenirs en chansons mais comme elles accompagnaient et encadraient bien nos premières impressions et sensations !
Quelle magie quand on est gosse ! quelle impression de pays béni ce coteau de Fonlaurier ! En vis à vis, la colline du moulin, en limite le tracé ondoyant allant vers les quatre chemins, bordé tout le long, d'amandiers, de bouteilhetiers (azeroliers), de touffes de genêts, de mattes d'asperges. En haut une garriguette parfumée de thym. Tout au bout encore des moulins et le phare dans le souvenir des avions de l'Aéropostale !
Oui, il est entré loin en nous, ce coin qui nous a vu grandir. Nous y avons déterré les poireaux sauvages dans des vignes en larges terrasses, cueilli les asperges sauvages de ses hauts talus, goûté la magie de la fleur d'amandier qui réveille les abeilles pionnières et nos premiers émois d'adolescents...
"Quand nous jouions à la marelle
Cerisier rose et pommier blanc
J'ai cru mourir d'amour pour elle
En l'embrassant..." chantait André Claveau, toujours dans ces années 50.
Alors quand un copain de toujours, après les soixante et quelques années qui nous voient survivre aux rouleaux et remous de leurs vagues, publie, du premier bouton au diadème entier de la ramure, son premier amandier fleuri de 2022, sa première botte d'asperges, tous ces souvenirs reviennent fort : ce paysage, ses couleurs, son relief particulier, ce ciel toujours aussi bleu, l'ambiance de la vie d'alors...
Merci Loulou de mon quartier pour ton partage sur l'Internet... On boira un coup, lou cop qué vèn, la fois prochaine, on revivra Fontlaurier, les gitans, les filles qui nous faisaient jouer à la marelle, la fleur d'amandier messagère des jours meilleurs, tant qu'on peut encore faire la nique à "la nuit froide de l'oubli"...
Photo Loulou Jourdain (12 janvier 2022) Merci Loulou. |
Photo Loulou Jourdain (12 janvier 2022) Merci Loulou. |
Asperges sauvages 24 janvier 2022. Photo Loulou Jourdain aimablement prêtée comme celles qui précèdent. |
samedi 2 octobre 2021
LES VENDANGES EN FAMILLE / Fleury-d'Aude en Languedoc
vendredi 3 septembre 2021
Saint-Pierre-la-Mer, un 3 septembre...
"... Mais en septembre
Quand je reviens où je suis né
Et que ma plage me reconnaît..." Gilbert Bécaud.
"... Là-bas, l'écume des vagues joufflues
Là-bas, traîne des prénoms disparus...Serge Lama
"... On a fermé ce matin tous les hôtels
Les jardins, le casino et le soleil..." Joe Dassin
Quelque part en septembre." François Deguelt.
La mer a ses amants qui se grisent à ses fêtes..." Alain Barrière.
Et sur une plage de Crète, la Danse de Zorba, Anthony Quinn, en hommage à Mikis Theodorakis qui nous a quittés hier...
![]() |
Mikis_Theodorakis Hamburg 1971 wikimedia commons Author Heinrich Klaffs |