Robert Redford, si charmeur et photogénique, a rejoint son personnage d'aventurier romantique, victime, lui, d'un accident d'avion en 1931 certainement pas que de roman. L'acteur, 89 ans, est mort ce 16 septembre 2025, dans son sommeil, en son ranch de l'Utah. La télé a bien fait les choses, en prime, avant-hier, le 16.
Le 17 septembre au soir, Arte proposait « Et au milieu coule une rivière »... certes le Montana, les Rocheuses, une rivière, à truites sauvages mais aussi ce fond d'Amérique violente déjà de la rivalité religieuse entre presbytériens et méthodistes, deux courants pourtant également protestants, la violence du racisme ici à l'encontre d'une amérindienne, la violence des rapports humains, alcool (même les filles ne sont pas des anges...), rixes, jusqu'à la mort de Paul (1), Brad Pitt, certainement pour dettes de jeu. Et le rôles surjoués ajoutent encore à ce fond de violence... Redford, amateur de pêche à la mouche, réalisateur du film, en est par ailleurs le narrateur.
Le 19 septembre, avec « Jeremiah Johnson » (1972), ce personnage vrai, la télé revient encore sur Redford toujours dans la volonté de mythifier la conquête des montagnes corrélée à celle de l'Ouest incluant les rapports antagonistes et sanglants avec les Amérindiens.
Que la violence soit inhérente à l'homme (2), aux USA comme en Afrique, quel grand écart avec l'ambiance du film OUT OF AFRICA. Écoutée, toute de nostalgie, si appariée aux images, la musique de John Barry (1933-2011) et ses emprunts à Mozart n'est-elle qu'un soutien à faire son deuil ?
Me concernant, chanceux de n'être exposé qu'à la violence de l'âge et d'un crédit santé bien écorné, avec Mayotte, serais-je un jour obligé de m'accepter out of Africa ?
(1) le film est tiré du livre “ semi autobiographique ” de Norman Maclean (1902 -1990) ; son frère Paul (1906-1938), battu à mort, n'est pas décédé en 1926, comme il est dit dans le film et peut-être le livre.
(2) Une violence exacerbée et proportionnelle à ce que nous appelons contradictoirement “ progrès ”. Outre les conflits multi présents, ceux dont on parle peu (Myanmar) et une guerre “ congolaise ” depuis 1994 et qui, génocidaire jusqu'à la destruction des organes reproductifs des femmes par le viol, dure encore telle une guerre de “ trente ans ” (6 millions de morts selon Denis Mukwege, le gynécologue Nobel de la Paix « l'homme qui répare les femmes »... Hélas, n'est-ce pas cette violence finalement ordinaire à l'Homme qui a permis à notre espèce de dominer la planète ?