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lundi 8 août 2022

Ariège de mes racines (suite & fin).

Le Salat à Saint-Girons en 2020 / wikimedia commons / Auteur Olybrius. 
 

Pour rentrer de l'argent, on travaille parallèlement dans la petite industrie encore épargnée par la concurrence : drap à Lavelanet, papier à Saint-Girons, verre au Mas-d'Azil, clous de la vallée de l'Arget dans des forges catalanes actionnées par les torrents et dévoreuses de charbon de bois. Dans un même but, les Ariégeois rayonnent, depuis leurs montagnes, tant en France qu'en Andorre et en Espagne une première fois pour la fenaison, une deuxième pour la moisson, le décalage climatique leur permettant ensuite d'assurer ces mêmes travaux chez eux. En hiver aussi on descend se louer pour l'entretien des grands domaines, pour les olives... Des hommes travaillent dans les ports, des équipes œuvrent aussi comme forgerons... 

Vers 1850, les montagnes vont connaître un mouvement inverse et commencer à se vider. En plus d'une évolution humaine avec plus d'interdépendances, la fin des petites industries, des printemps pluvieux et des étés pourris provoquent de mauvaises récoltes céréalières et le mildiou détruit la quasi-totalité de celle de pommes de terre. La vie chère, le dénuement, le chômage, la disette provoquent encore des révoltes et les autorités doivent faire donner la troupe. 

La misère et le désespoir amènent l'exode et une baisse de la natalité. En 1854, la situation empire à cause des dégâts du choléra dans une population vivant à l'étroit au fond des vallées. Par la suite, alors qu'une normalisation des conditions rééquilibre les tensions, les Ariégeois continuent de se louer pour les moissons dans les plaines, les Mountagnols offrent leurs bras pour la vendange puis, le reste de l'année, pour les autres travaux nécessaires à la vigne. Dans le bas-pays, le développement du chemin de fer et le bâtiment emploient aussi de nombreux travailleurs. 

C'est aussi l'époque des montreurs d'ours jusqu'en Amérique et des colporteurs jusqu'en Bretagne : pierres à faux, objets de piété, eau de Lourdes, vanille ! 
Esplas-de-Sérou 2011

Esplas-de-Sérou 2011


Après 1886, c'est une véritable hémorragie, l'exode sans retour pour fuir la misère. Les jeunes sont les plus portés à franchir le pas. Mes arrière-grands-parents en étaient, partis de Montagagne, d'Esplas et Sentenac-de-Sérou (canton de La Bastide-de-Sérou), et peut-être même la génération précédente dont les parents d'un arrière-grand-oncle Pierre, né en 1872 (mobilisé à 42 ans en Alsace, blessé en 1915 par un éclat d'obus)... Les articles "Chemin d'école" les ont, ici même, déjà évoqués. 

Montagagne / avril 1968. L'école au second plan ; au fond à gauche, l'église et le cimetière.  



Alors, avec un respect aussi profond que viscéral pour la diversité de mes semblables, qu'on ne vienne pas me stigmatiser pour des pages sombres de l'Histoire, surtout de la part de ceux qui se présentent en tant qu'indigènes et qui, niant une évolution positive bien qu'imparfaite et inachevée, retournent un même racialisme contre des descendants qui n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé. Quant à ces familles de Bordeaux, Nantes, la Rochelle, Saint-Malo etc, si des héritages les lient à la traite d'esclaves, dans quelle mesure peut-on demander réparation ? La question reste entière...     

L'Ariège de mes aïeux (1)

Dans les années 2000, un étudiant "de la diversité républicaine", virulent de l'anticolonialisme de par une réflexion aussi orientée que partiale, m'envoya un message violent sur mon héritage peu reluisant de colon esclavagiste. Heureusement, je m'étais intéressé à mon ascendance ariégeoise pour comprendre les raisons qui les ont poussés à descendre dans le bas pays, dans l'Aude. Aussi n'ai-je pas fait dans la dentelle en guise de réponse : 

"Espèce de salopard, à cause de la maladie des pommes-de-terre, mes ancêtres crevaient de faim en Ariège et ont dû émigrer ! Va voir plutôt les façades immorales jusque dans leurs sculptures, des trafiquants de Bordeaux, Nantes ou Saint-Malo avant de baver ta haine !" 

Avril à Montagagne : on plante les pommes de terre... (1968)

C'est trop commode de pointer du doigt, d'accuser tout un peuple autochtone et historique pour sa couleur de peau, surtout venant de nos égaux de la France ultramarine. Depuis, grâce au portail Persée et à deux articles "Disette et vie chère en Ariège à la fin de la monarchie de Juillet 1845-1847" par Philippe Morère 1920 (1) et "Le mouvement de la population en Ariège de l'an IX à 1936" de François Gadrat 1938 (2), j'en sais un peu plus sur le cas particulier que représente l'Ariège avec, en corollaire, l'émigration définitive de ma branche paternelle, trois générations en amont, entre 1870 et la fin du XIXe siècle.  

En 1845, en Ariège, 25.000 personnes sont sur le point de n'avoir plus d'aliments. En 1847 avec l'augmentation des céréales, la hantise de la famine se fait plus d'autant oppressante que les disettes chroniques de 1817 à 1837 marquent les mémoires... Plutôt voler quelques pommes de terre pour se retrouver en prison mais nourri ! 

Pour ajouter à un tableau de l'Ariège encore à contre-courant, quelques  indications. 
En 1846, le département nourrissait 55 hab/km2, dans la moyenne nationale sauf que les montagnes, moins productives, difficiles à vivre auraient dû baisser ce chiffre. Or, en 1806 c'est avec les Pyrénées que l'Ariège augmente sa population ! L'administration pense s'être trompée et refais ses comptes mais rien n'est plus vrai : les arrondissements de montagne, Foix et Saint-Girons, sont plus peuplés que la plaine !  Le montagnard s'avère être plus cultivateur qu'éleveur. Est-ce une conséquence du code forestier de 1927 réservant la forêt au charbonnier payé par les riches (alimentation des forges que possèdent ces derniers), l'interdisant au paysan qui doit garder ses bêtes à l'étable, ce qui ne peut qu'animer un cercle vicieux de mauvais rendements par manque de fumier. Aux disettes chroniques, aux mauvaises récoltes qui se répètent, s'ajoutent de fortes augmentations d'impôts. Le code forestier causa une révolte importante au point de prendre le nom de guerre (des Demoiselles 1829-1830 ), s'ensuivirent des soubresauts (1834, 1836, 1842, 1848). 


Vue de Massat et des Pyrénées depuis le col de Péguère commons wikimedia Auteur Daieuxet d'ailleurs

Mais comment pouvaient-ils vivre si nombreux (3) seulement au fond de vallées encaissées ? Sur les soulanes (à l'opposé de l'ombrée) les restes des terrasses montées à main d'homme (4) sont-ils encore visibles ? Comme partout alors à la campagne, il fallait subvenir à son besoin essentiel, l'alimentation, du sarrasin pour le pain noir, des choux, des blèdes et surtout des pommes de terre avec de la graisse, du lard ou un morceau de cochon. (à suivre)

(1) 1870-1926 naissance et décès à Mercus-Garrabet (entre Tarascon et Foix). Historien, professeur à Foix (son village natal ne le mentionne pas dans les personnalités liées à la commune). 

(2) 1891-1971, né à Foix, agrégé d'histoire et de géographie, grand blessé de guerre, professeur à khâgne Toulouse puis Paris, inspecteur général en 1945, historien de grande culture (la ville de Foix ne le mentionne pas dans les personnalités liées à la commune).   

(3) en dessous de quatre enfants, les couples "peu productifs" étaient raillés. 

(4) "... Avec leurs mains dessus leurs têtes
Ils avaient monté des murettes 
Jusqu'au sommet de la colline..." Jean Ferrat "La Montagne" 
... et remonté la terre ravalée par les orages et intempéries.  






samedi 1 octobre 2016

ITINÉRAIRE D’UN ENFANT GÅTÉ (V) Vers les trépidations d’un monde moderne

Quelque part à gauche, Sacy, le village de cet écrivain qui se crut longtemps sans racines, sentiment révélateur du manque d’humilité des hommes avant qu’un ferment de sagesse ne vienne, avec les ans, les faire douter. Avec lui et sans évoquer pour autant et pour changer, des souvenirs de géographie avec la Champagne Pouilleuse, nous ressentons la réputation inhospitalière, marneuse, insalubre du bourg, en bas, comparée à la saine atmosphère du plateau que les voisins d’en haut se plaisent à exagérer. Ce que je garde, néanmoins, de cet homme de lettres savoureux et chaleureux, est le lien qu’il a su rétablir avec sa terre, ses racines «... je sens que ce village et ce terroir, ce minuscule finage entre quatre vallées, entre la Cure et le Serein, instillent peu à peu en moi leurs vignes, leurs forêts, leurs pierres jaunes et tendres, comme un sang séculaire revenant dans des membres longtemps ankylosés...» Jacques Lacarrière, Chemin faisant, 1977. (1) 


Des éoliennes ; on croirait les toucher tant elles sont proches. Est-ce leur stature ou la solennité des grandes pales tournant lentement qui me font songer à une croix de Lorraine monumentale, plus vers l’est, celle de De Gaulle, LE grand homme politique des soixante-seize dernières années...
Le paysage a changé, ce sont désormais de grands champs. La moisson est derrière nous ; un gros tracteur passe dans les chaumes peut-être pour casser la croûte qui étouffe la terre ; un nuage de poussière l’escorte ; ce mois d’août est très chaud, marqué par le manque d’eau et à présent la canicule. Dans l’air conditionné d’un train à 300 à l’heure, on l’oublierait presque. Plus que dans cette Bourgogne de pays enclavés, couverts de forêts, seulement traversée par les autoroutes et le rail à grande vitesse, ici les hommes sont plus à leur affaire : la rivière se double d’un canal, les voies ferrées deviennent multiples, au loin des nuées de condensation couronnent les tours d’une centrale (2). La voie longe l’autoroute (A5 après vérification) où même les voitures semblent faire du sur-place.  

     
Voici un autre village, original avec son petit clocher noir, grillon des foyers ! Comment se nomme-t-il ? Il y a bien une église marie-Madeleine dont le clocher vrille paraît-il mais ce n’est pas celui de Fouju. Rien à Crisenoy non plus pas plus que pour la collégiale Saint-Martin de Champeaux. C’est foutu ! Pour Yèbles, un site parle d’une maire noire et musulmane. Chou blanc encore ! A moins que ce ne soit celui de Courquetaine, sombre sur ses murs de pierre blanche.
L’arrêt à Marne-la-Vallée-Chessy est annoncé ainsi que la correspondance surréaliste pour Quimper ! « Disneyland station » est devenue une destination y compris pour ceux qui viennent de sortir de l’avion à Roissy. 


Roissy Charles-de-Gaulle. J’aurais voulu saluer Thomas, l’aîné si dévoué et si gentil pour ses petits frères mais n’était-ce pas aussi mettre l’accent sur le handicap de son cadet ? Nous sommes partis comme des voleurs... Les premiers en bas attendent de voir le quai se présenter à droite ou à gauche. Une jeune femme appuie à plusieurs reprises pour l’ouverture de la porte. Une autre a du mal, avec les marches, à engager les roues de la poussette. Sinon, pas d’énervement entre les sortants et ceux qui ne seront tranquilles qu’une fois à l’intérieur. 
La gare est fonctionnelle, l’ascenseur pas trop surchargé. Le temps de se retourner, si le point info est fermé, un panneau géant indique bien "Terminal C".
Flo remarque un A380... d’Emirates. File d’attente pour le vol vers La Réunion. Dommage d’avoir raté l’enregistrement en ligne. Dans la salle d’embarquement deux ou trois enfants impossibles braillent et courent partout. Quoi de plus normal pour des parents impassibles.
L’avion est plein de gosses d’ailleurs... mais ceux de ma génération qui en ont fait trois doivent aussi se poser les questions. En 1950 nous étions 2,5 milliards, multipliez par trois pour chiffrer, en gros, la population mondiale actuelle. Le vin commandé pour la dînette vient stopper net mes projections sur la planète : c’est un Côtes de Bourg 2012, un Château Lorette... buvable coupé d’eau... Ne valant pas tripette, quoi ! Mais que vaut le palais d’un languedocien culotté, à en croire les indécrottables, par les piquettes ?               

(1) Sa terre, celle des aïeux, entre Auxerrois et Terreplaine, le pénètre le jour même où il revient voir la maison léguée par la grand-tante à ses parents. Un vieux assis au soleil le regarde avancer, et à son grand étonnement :
« "C’est bien toi, Jacques ?... /... Tu ne te rappelles pas. Tu étais trop jeune. je suis le père Delphin. Tu venais en vacances ici, tout petit et je t’ai souvent pris sur les genoux. Je t’ai reconnu depuis l’église. Celui-là, c’est Jacques je me suis dit. Tu marches exactement comme ton père et ton grand-père." De ce jour, j’ai aimé Sacy pour l’accueil et le sourire de cet homme. »  
(2) L’Armançon et le Canal de Bourgogne, ensuite la centrale de Nogent s/Seine visible depuis Montereau-fault-Yonne Ladite ville tient son nom de sa position géographique au confluent de l'Yonne et de la Seine "à la fourche de l’Yonne". Mais « fault »  a été surtout compris par "faillir", "se perdre"... est-ce vraiment l’Yonne qui se perd dans la Seine ou l’inverse ? 

Photos autorisées commons wikimedia : 
1. village de Sacy chez Lacarrière auteur Roland Godefroy 
2. Nogent sur Seine La centrale vue de la D951 author AntonyB
3. MLV–Chessy auteur Clem from Paris, France

samedi 24 septembre 2016

ITINÉRAIRE D’UN ENFANT GÂTÉ (IV) La Bourgogne profonde

Préalable : ce carnet de voyage est rempli d’erreurs assumées. Les corrections, grâce à l’Internet, ne viennent qu’après coup, en notes de bas de page. Merci.

Après le Café du Loup, une autoroute en direction du nord-est se remarque... Vers Dijon ou déjà vers la Lorraine (1) ? Toujours douter, principe aussi sage qu’universel. Réfléchir, quel qu’en soit le prétexte, par plaisir, pour contrebalancer les impressions trompeuses. 

Des grognements venus d’ailleurs se font entendre et comme quand elle lui a fait baisser le son de son jeu, la mère arrive à faire taire son second en répétant fermement « Non ! Non ! Non ! » tout en le pointant du doigt.
Qu’il faut être courageux pour élever un enfant trisomique ! Et pour en désirer un troisième ensuite ! Sinon, ce courage là ne s’appelle-t-il pas simplement et seulement "amour" ? L’acception d’un mot si banal s’oppose aux significations diverses qu’il revêt, complexes, déclinées comme autant d’exceptions sur-mesure. 


Sur un coteau, un village et ses pivots jumeaux, le château et l’église (2). Jusque là, les localités (le doit-on à ces vallons multiples et reclus de Bourgogne avec en bas les veaux au pré et les bois sur les croupes ?) vouées, on dirait depuis toujours, à l’élevage des charolais à viande, ne sont pas enlaidies par ces lotissements si communs partout, certes fonctionnels, adaptés au présent, mais se fondant difficilement avec l’architecture et l’histoire du pays. Quelque part à droite, Henri Vincenot (3) a enlevé les ronces pour rebâtir un hameau perdu... Quelque part dans la forêt, j’imagine le chêne vénérable qu’il étreignait de ses deux bras pour fortifier tant le corps que l’esprit... 


Sur ce rebord où naissent tant de cours d‘eau partis sillonner le Bassin Parisien, la maison typique présente des dimensions modestes : un parallélépipède plus haut que large coiffé d’un simple toit à double pente où l’ardoise a remplacé la tuile des bords de Saône. Qui a connu, au dos des boîtes de cacao (mais je peux me tromper), ces petites maisons des pays de France à découper puis à monter ? La magie d'un volume qui prend forme grâce à d'insignifiants onglets ! Qu’est-ce que j’ai pu aimer la cave du vigneron, l’étable attenante, la treille sur l’entrée bien exposée, le pigeonnier, ces noms de provinces, toute une géographie historique faisant autrement rêver que le blouguiboulga imbuvable des régions aujourd’hui empilées, jumelées, conglomérées, triturées par nos politicards dévoyés ! 


Petite rivière qui t’attarde sur le sable de tes contours concaves, qui es-tu ? Ce sont encore les vacances et je crois voir des gamins qui font tourner des moulins, d’autres qui cherchent des écrevisses sous les racines tandis que, plus sérieux, un grand surveille son bouchon. C’est seulement un des effets de l’anachronie passéiste qui m’affecte : la petite rivière (4) serpente, solitaire, sans même la vache regardant passer le train... 

(1) le Café du Loup (Saint-Martin d’Auxy / Saône & Loire). Sur le site http://www.cafeduloup.com/indexPC.htm, une photo de l’établissement avant 1903 ! De nombreux voyageurs l’ont découvert et le scrutent depuis le TGV : de nombreux messages en témoignent.  Pour les menus, il faut attendre le 26 septembre, date de la réouverture. Et si quelqu’un peut nous dire si les loups y étaient jadis plus nombreux qu’ailleurs...
L’autoroute, elle, se trouve plus loin : il s’agit de l’A6, à hauteur d’Avallon.
(2) Quel village ? Sur la carte, un nom se présente : Sully... Sauf que, si la mention du nom d’un vieil ami perdu m’a aussitôt frappé (je lui ai écrit aussitôt), le château, lui, est plus "Moyen-Age" que "Renaissance". Voyons, après l’autoroute... bon sang mais c’est bien sûr ! Ce ne peut être qu’Époisses ! Cela valait bien la peine d’en faire un fromage !  
(3) « L’alezane encensait au mitan de la sommière » Ma préférée ! Dire que son professeur de lettres, oublieux de l’histoire des mots, osa prétendre que ce n’était pas du français ! Tout un symbole !
Et en remontant sa trace, je tombe visiblement sur "La Billebaude" offerte (magie du Net) et que je vais illico relire plutôt que de débiter mes sornettes !
(4) Un ru juste après Époisses ou le Cléon ?.. de quoi en entretenir le charme... 

photos autorisées commons wikimedia
1. Château d’Époisses / auteur Cjulien21. 
2. Le pays d'Henri Vincenot / auteur Samrong01. 
3. Ce style de maison, pas le château et ses vignes author Havang(nl).

jeudi 8 septembre 2016

ITINÉRAIRE D’UN ENFANT GÂTÉ (III) / Lyon - Le Café du Loup

 
« Pour passer le Rhône, il faut être deux,
Pour mieux le passer, il faut savoir danser...».

https://www.youtube.com/watch?v=ANLfYXluB0A
ou
https://www.youtube.com/watch?v=ubxk27pIwTM (3 premières minutes)

Vous la connaissez la comptine ? Pour dire vrai, ce n’est que maintenant qu’elle me vient à l’esprit. Par contre, la vue du Ventoux m’a rappelé papa avec sa Dauphine : le moteur Renault portait ce nom.



Après la gare excentrée de Valence et ses marches qui semblent vouloir monter jusqu’au soleil, Lyon s’annonce vite. La mami et ses gamins sont descendus. Florian remarque le crayon planté dans la Part-Dieu et nous nous efforçons de passer en revue les serres monumentales et presque tous les arbres du Parc de la Tête d’Or tant la ville a su nous séduire. Derrière, le plateau de la Croix-Rousse où j’ai étudié, avance, entre Rhône et Doubs, sur la Presqu’île.


Oui, oui, le Doubs : cette fois ce sont les hommes qui sont coupables d’avoir fait de la Saône (1) une usurpatrice !
A la place de la mami, une maman courage pleure. Avec deux de ses garçons, ils sont longtemps restés collés à la vitre à envoyer des baisers. Ils n’ont pas obligé le second, passant en boucle des histoires pour enfants, à en faire autant. Je comprends qu’il est de ces petits qui ont un chromosome en trop, qu’ils étaient en vacances dans les Hautes-Alpes, chez les grands-parents. Un accompagnant de la SNCF les a précédés pour poser le bagage en commentant : « un panier repas !». C’est vrai qu’on dirait que c’est pour un pique-nique. La ligne monte dans les Dombes mais je m’interdis de suivre du regard les premiers monts du Jura vers la trouée de Belfort et l’Alsace qui nous ouvre la route vers l’est... mon grand-père est là-bas... Je patiente seulement de revoir la Saône : son passage marque bien une direction presque opposée, vers Paris et le nord-ouest. La voilà la Saône, douce, alanguie, des péniches de mon enfance, des guinguettes au bord de l’eau avec de la friture au menu...


«... on nommait la Saône en présence d’un Parisien qui étalait la simplicité savante de son maintien sur le quai de Mâcon.
« A Paris nous appelons cela la Seine », dit-il en souriant... »
Stendhal, Mémoires d’un Touriste, 1838.

Aujourd’hui, je suis aussi rancunier que la Mule du Pape d’Alphonse (Daudet, Lettres de mon Moulin) or ce 22 août, expédié vers d’autres cieux, je subis seulement le cours des choses, laissant mon port par force mais faisant en sorte de retrouver celui qui a su m’adopter.  Nous voyageons, dos au sens de la marche et pour des curieux du paysage, ce n’est pas l’idéal. Flo me fait remarquer que dans le Shinkansen, ils retournent tous les sièges... Sauf qu’à la Senequefeu, si le conducteur n’a pas de gants blancs, le contrôleur dispose d’une jolie musique qui se répète lorsqu’il valide ! Sinon nous avons le Hara Kiri en commun, aussi bête et méchant pour les deux d’autant que là-bas, les retards ne dépassent pas six secondes ! Le train file peut-être déjà vers Saulieu, là où Bernard Loiseau, le cuistot célèbre, préféra se brûler le ailes, d’ailleurs, peut-être pour une étoile de moins au Michelin.
La petite famille goûte. La maman tient son bébé et montre des laitages au second : « Tu veux ça ? ». L’aîné plein de prévenance s’excuse d’abaisser son dossier. Souriant, dévoué, il s’occupe du tout petit ou prend son cadet sur les genoux même lorsqu’il joue sagement sur son téléphone. Thomas (2), il s’appelle.
Blackboulé vers le lointain, arraché aux racines, au Languedoc, j’accroche néanmoins les branches à portée des pays qui font la France. Ces vallons, ces sombres forêts, ce doit être le Morvan, la bordure plus marquée du Massif-Central s’avançant vers le nord... Vivarais, Lyonnais, Beaujolais, Maconnais, Charolais, Morvan... Tiens, un établissement, branché en quelque sorte, à l’enseigne du « Café du Loup ». J’embête Flo qui tient son stylo qui n’est pas trop d’accord pour noter le nom de ce café : cette mention, serait-ce dans une marge, perturbe l’ordonnancement d’un « Cahier de notes de vacances » bien rempli. De toute façon, j’allais sortir de quoi écrire. Comme si, de savoir où nous sommes, marque, plus que symboliquement, la volonté de maîtriser autant sa trajectoire que son devenir, d’influer, pour la part qui nous incombe, sur le destin... tant que l’exigence prétentieuse de nous démarquer, en tant qu’hommes, nous tient...  
     
(1) Au confluent, à Verdun-sur-le-Doubs, 175 m3 de débit pour le Doubs contre 160 pour la Saône... Ce sont les hommes qui font la géographie. 
(2) les noms ont été changés.


Photos autorisées Commons wikimedia :
1. Le_Rhône_au_défilé_de_Donzère auteur Babsy.
3. Lyon Parc Tête d'Or grandes serres auteur Myrabella. 
4. Saône à Mâcon auteur Chabe01.
5. Haut_Folin Vue depuis le théâtre gallo-romain des_Bardiaux (Arleuf) auteur LeMorvandiau

2. diapo François Dedieu août 1962.

vendredi 2 septembre 2016

ITINÉRAIRE D’UN ENFANT GÂTÉ (II) / Béziers-Donzère

Les hommes se sèment, se plantent, se déterrent, se transplantent, continuent ou non pour, de toute façon, mourir. Arrachés aux leurs, emportés au loin, certains ne veulent rien voir des paysages qui défilent pas plus que des semblables qu’ils croisent. Pourtant, la grégarité n’est pas forcément moutonnière et l’enfermement sur soi est aussi potentiellement destructeur que régénérateur. L’acceptation des autres, l’ouverture, l’empathie, seraient-elles dues à la promiscuité, ont, il me semble, la capacité de déverrouiller le cadenas d’une mélancolie potentiellement, virtuellement nocive.
Certains proches se demandent pourquoi un départ programmé peut se faire avec autant de stress, en laissant derrière soi tant de choses oubliées, en catastrophe presque. Que répondre sinon que pour les bonheurs et les malheurs, si on peut comprendre, on ne peut se mettre à la place de. Et chacun a ses faiblesses suivant les circonstances.
A la gare de Béziers, visiblement, ce 22 août, la sécurité n’est plus celle affichée le 14. Le ciel est magnifique, un vrai temps de mer et pourtant, ils sont nombreux, à tirer leurs bagages sur le quai. Certains n’hésitent pas à quitter l’ombre de la marquise pour braver le cagnard vers les repères d’embarquement U, V, W. Deux amoureux restent collés, indifférents au soleil. Menus, de petite taille, ils se sont bien trouvés ces deux là. On dirait encore des enfants. Le train est en retard de dix minutes : les hobbits ne s’en plaindront pas. Sauf que ça ne va pas s’arranger : avant Vias il se traîne. Je cherche le vieux village mais il y a tant de nouveaux lotissements que j'ai du mal à imaginer mon professeur, Maurice Puel, écrivant « Farinette jadis » (1) (un Belge a dit à Naguy qu’un bungalow à Farinette-Plage ferait son bonheur, s’il gagnait au jeu). Dans les gares, le tortillard met un temps fou à repartir et l’annonce de la fermeture des portes tombe toujours à plat sans que rien ne bouge : il s’est mué en omnibus, ce coursier des grands espaces ! L’Étang de Thau, la mer depuis le lido entre Agde et Sète : comment ne pas être touché par les derniers éclats de la Grande Bleue ?
Montpellier. 20 minutes de retard. La gare a le don de m’irriter... Je lui fais payer pour le ballonnement excessif de la ville au fil des décennies, moi qui, dans les années 70, traversais à peu près commodément en passant, en plein centre, devant le bar "La Babote" ! Je lui fais payer, c’est lié, pour Frêche, qui, dans sa mégalomanie populiste et séditieuse, a réussi, auprès des Montpelliérains, à favoriser le culte de sa personnalité (1) ! 


Je lui fais payer pour ses parkings longtemps interdits. Je lui fais payer pour l’ambiance glauque et longtemps obscure au niveau des voies, contrastant complètement avec la luminosité du premier étage !


Je lui aurais bien fait payer d’autres tracas dont le manque d’infos concernant la correspondance et parce qu’une cheminote pourtant chapeautée aux couleurs de la compagnie, nous a fait comprendre qu’elle ne faisait que passer. Heureusement, l’agent avec qui elle bavardait a su nous dire, lui, après consultation de son "phone", que le 5029 de 14h 57 partirait de la voie A. Rien non plus contre l’ascenseur qui a bien fonctionné. Rien encore contre le contrôleur qui nous a aiguillés presto vers la voiture 11 pourtant bien devant la numéro 1 (combien de rames ce TGV ?). Presque rien, aussi, cette fois, contre la clim qui ne nous a causés qu’une frayeur sur tout le trajet ! Et un bon point néanmoins : les 13 euros seulement de supplément en 1ère classe ! Je suis râleur, je sais, mais à hauteur des 361 euros (avec un enfant) de l’aller-retour entre Roissy et Béziers !
Dans le Gard, les caisses empilées au bord des vergers ne disent pas que la saison fut mauvaise pour les fruits et légumes. Au débouché du sillon rhôdanien, on croit passer le Petit Rhône mais c’est déjà le lit unique, au-dessus de Châteauneuf-du-Pape, bien en amont d’Arles, où le delta se matérialise. Une mami toujours jeune change de côté, le temps de montrer le crâne pelé du Ventoux aux petits enfants qu’elle vient de récupérer. Sur mon erreur, je crois passer le Grand Rhône alors qu’on le repasse avant de le trépasser. Au moins avec les berges rectilignes du Canal de Donzère, le risque de se tromper est moindre. 


(1) http://dedieujeanfrancois.blogspot.com/search?updated-max=2016-07-18T08:35:00-07:00&max-results=7&start=7&by-date=false
(2) le Président du Languedoc Roussillon voulait changer le nom de la région en « Septimanie » mais sa septicémie n’a heureusement pas pu contaminer le "reste" de la région ! Et que penser, en sus, de la place des Grands Hommes avec les statues des dix qui ont marqué le XXème siècle et où il ne manque que celle du onzième, Frêche lui-même ! 

Photos autorisées commons wikimedia 
1. Montpellier rappelant Bucarest auteur NatFolk34.
2. Montpellier gare auteur TouN. 
3. Le Rhône à Vallabrègues avec le Ventoux au fond (Vallabrègues / archives communales)

lundi 29 août 2016

ITINÉRAIRE D’UN ENFANT GÂTÉ / le collier de jasmin

Déchirement. À nouveau reprendre la route, partir. Partir... c’est mourir un peu ou réaliser qu’on est vivant ? Cette fois, plus que d’habitude peut-être, pour apprivoiser la tristesse, mieux vaut se projeter en avant, vers la gare, au devant du nez profilé du TGV, jusqu’au bon terminal et le seuil de la porte d’embarquement. Une fois parti, il faut bien aboutir quelque part, arriver si possible puis reposer, laisser retomber sa soupe originelle pour que son consommé redevienne clair, que l’impression de shaker cesse. Alors je me dis que plutôt que de me laisser aller aux états d‘âme, j’aurais dû faire plus attention au gamin qui a voyagé en savates et oublié sa veste. Puis le compte à rebours retrouve ses jours, le jour ses heures, son soleil et sa nuit. La vie continue. Le présent se remet en place et tâche de cautionner son devenir. Mais tout reste fragile : il vaut mieux pour l’instant laisser en sommeil les mots départ, séparation, absence... Et voilà qu’il arrive lui, migrant dans l’autre sens, pour que l’arrachement, le déracinement remontent à fleur de peau pour la terre et les cœurs laissés derrière. Tôt ce matin, il a chargé les valises puis la femme et les gosses. Il n’a pas vu mes au-revoir. Peu importe, il sait. Nous sommes frères. 


Pourquoi le bleu de la baie est-il troublé par ce ton terreux, comme en saison des pluies ? Est-ce déjà la forte houle du Grand Sud annoncée ? Est-ce l’alizé qui pousse ses bataillons de nuages ? Est-ce moi qui m’éteins sans les reflets dansants de ma Méditerranée ? Le soleil joue à cache-cache, aimable de ne pas imposer sa lumière crue : il me ménage en attendant que j’aille mieux, que j’encaisse, que j’accepte, entre autres, qu’il est aussi celui qui fait chanter mon Golfe clair, unique, du Lion, exclusif comme lui. 



Et elle, qui, après le collier de jasmin (1), a privilégié l'ail rose de Lautrec, les salades de tomates, et les a même préparées farcies ? Mon Languedoc, mon village, ma plage de Saint-Pierre sont-ils loin ou à fleur ? 



C’est à peine si j’ose avouer, écrivant cela, que j’écoute "Až Budeš Mojí", un tango... tchèque, murmurant amoureusement et en duo "Quand tu seras mienne...". Sans approfondir ces sentiments à vif, quel pastis entre le Midi, la France d’Europe, celle de Mayotte et maintenant la Tchécoslovaquie d’avant la partition et même de la République (« za Rakouska », de l’époque de l’Autriche, je crois, qu’ils disaient), qui vient me tirer la manche !  
Mon frère de misère, sa femme et ses gosses doivent être à l’aéroport, troisième ou quatrième « ouf » après le réveil, la circulation forcément chargée, la barge surchargée, le trajet jusqu’à l’aéroport... si semblables aux nôtres, à Fleury, à Béziers, à Montpellier, à Roissy enfin.
Une misère toute relative néanmoins même si je me demande si c’est préférable d’être de quelque part ou de porter plus d’un terroir à sa semelle. Nous ne sommes que des migrants, un havre nous attend, dans un sens ou dans l'autre, contrairement aux errants et aux émigrés qui ne reviendront plus (3).
En le voyant lever le camp, et parce que les chansons arrivent à dire si bien les choses que la pudeur nous tend à taire, je cherchais celle de « Partir Revenir » avant de me souvenir que c’est « Itinéraire d’un Enfant Gâté », toujours de Lelouch avec Belmondo. « Qui me dira...», l’air principal. Sublime même si l’amour y est plus décliné comme à recevoir qu’à donner :

«... Qui me dira, les mots d'amour qui font si bien, du mal ?
Qui me tiendra, quand tu iras décrocher toutes les étoiles ?
Qui me voudra, avec le nez rouge et le cœur, en larmes?
Qui m'aimera, quand je n'serai plus que la moitié d'un. ..... ?
La, la, la la... »

https://www.youtube.com/watch?v=mlMAnQn4uHM

Il y en a un, aussi, qui a toujours su rester modeste quant au pouvoir de ses chansons. Il l’a si bien chanté, l’exil, dans son itinéraire d’enfant gâté même s’il n’a pas eu la chance, son chemin s’arrêtant à 42 ans, d’enrichir ce thème des variations que peuvent apporter les années. Derrière le Portugais émigré ou le pauvre que la terre natale n’a pas voulu nourrir, il y a aussi Joe Dassin et son « Village du bout du Monde » est celui de tous les déracinés.

« Le vent s’engouffre dans ma valise et sur ma route il y a des trous.
J’ai vu tant de rues, j’ai vu tant d’églises mais les plus belles étaient chez nous.
Mon village est loin, à l’autre bout du monde et ma maison n’est plus qu’une chanson... /...
... Des Caraïbes aux Philippines, j’ai traîné ma carcasse un peu partout
Mais les chemins qui mènent à nos collines avaient des pierres douces à mes pieds nus... /...
... Pas de discours et plus de larmes, venez mes frères, me dire adieu. »

(1969)
https://www.youtube.com/watch?v=_JYhq_wMkOg  

(1) les colliers de fleurs en bienvenue se font rares à Mayotte. C’est beaucoup de travail... Nous concernant, cela relève exclusivement de l’amour... Et la Pénélope d’Ulysse ?
(2) de Václav Vačkář (1881-1954), compositeur et chef d’orchestre dont mon grand-père Jan aimait tant la musique... 
(3) une scène me revient souvent, me laissant foudroyé à jamais. Dans un Liban dévasté, le petit va partir, le grand-père reste. Ils ne se reverront plus. Ils le savent : 
" ... Je te quitte, dit l'enfant retenant ses larmes. 
- Tu m'emportes, dit le vieux... "  
L'enfant multiple, Andrée Chedid, Flammarion, 1989.

mardi 17 novembre 2015

ÉCHOS CÔTIERS / Mayotte





#‎Mayotte‬ ‪#‎EN‬ Sommés de subir la rotation (classe l'après-midi) les parents de Sada2 n'envoient pas les enfants : 2ème jour de grève ce mardi

#Mayotte ‪#‎impôts‬ La maire de Sada a porté plainte pour "abus de pouvoir" contre la préfecture qui a surévalué l'assiette des impôts !

#Mayotte Intégrisme ? salafisme ? Après la verte de Mtsangamouji en mars, la 6ème mosquée de Dzoumogné a été détruite par les habitants...

#Mayotte intégrisme ? salafisme ? Femme voilée blâmée sur la barge. Des gens s'en mêlent : entre la charia et la république faut choisir !

jeudi 12 novembre 2015

MAYOTTE Touits touits récents

#‎Mayotte‬ Candeur de Pau-Langevin :" Mais Mayotte n'est là que depuis le XIXème !" Moralité, normal que le petit dernier DOM n'ait rien !

#Mayotte Alibi de la ministre "la construction des écoles ne peut suivre la hausse des effectifs" Mais rien sur l'afflux dû aux clandestins!

#Mayotte Pau-Langevin "les transferts de l’État pr l'île st les + forts" Chante ministre, nov 2014 c'était 0,2 % pour 0.33 % de la populatN!

#Mayotte Blocages, grève générale Hier la ministre envolée sans tambour, fâchée, vexée... ça s'est même mal passé avec les journalistes.

#Mayotte barrages, opérations escargot, hélicos de CRS ! Qu'est-ce que tu es venue foutre George Pau-Langevin ? Mentir ? Encore promettre ?

 #‎Mayotte‬ Mot sinistre de la ministre "Ns avons déjà fait beaucoup !" Sauf que ce n'est jamais trop pour le peuple qui vous paye trop, lui !

#‎Mayotte‬ Circonstances atténuantes pour la ministre "Nous savons que ce qui se fait n’est pas suffisant..."
#Mayotte Circonstances aggravantes quant à la tergiversation de l’État qui envoie des missions alors qu'il sait déjà et depuis longtemps !

COTE OUEST ! DU RIFIFI A MANGAJOU ! / Mayotte en danger


Si les gendarmes ont ouvert le barrage de l'école maternelle de Mangajou, celui du village a aussitôt été dressé par les habitants.
La maire, médiatrice (petit soldat plutôt) des autorités n'est arrivée qu'à 9 heures.
Fermes, les irréductibles de la baie ont seulement chargé la messagère de convaincre en haut lieu qu'il n'est pas question d'envoyer les enfants l'après-midi et que cette exigence n'est pas négociable !
Que Constance Cynique, "M" le maudit et leur clique servile, zélés promoteurs de réformes d'autant plus lamentables que le territoire est sinistré, se le tiennent pour dit !
Quant à la solidarité, une banderole explique qu'elle n'est possible qu'avec un invité respectueux des locaux et du travail de son hôte (vols, locaux négligés).
Les jeunes du village en ont profité pour exiger de retrouver leur parc fermé par des tôles. A ceux qui trouvaient qu'ils étaient hors sujet, ils ont répondu qu'il était intelligent et positif, au contraire, de profiter d'un blocage pour faire passer un lot de revendications !

PS : ce 9 novembre est aussi un jour de grève générale à Mayotte !
Photos : merci DUNGULULU !

samedi 7 novembre 2015

TOUITS, TOUITS, TOUITS DU JOUR (léo) ! / Mayotte, France en Danger !


Suite à la piteuse réunion d'hier à la mairie !


#‎Mayotte‬ L’État coupable de jeter l'argent des impôts n'a pas contrôlé le budget alloué aux constructions scolaires !


#Mayotte Les sinistres crétins du vice-rectorat imposent pourtant leurs réformes jacobines lamentables (cantine HS) !



#Mayotte Sada La mairie + supplétive de l’État et de sa nomenklatura qu'avocate des parents est aussi coupable d'association de malfaisants !

#Mayotte 1 école interdite (sinistrée déjà en 2011) ! 1 qui va l’être ! 1 maternelle risquant l’inondation ! Note ruineuse de l'immigration !

#Mayotte Traître, l’exécutif soi-disant démocratique (dictature molle ?) surtout semeur de zizanie, enjoint les parents d’assumer le fiasco!

#Mayotte Les crises exacerbant les tensions, les chefs d’accusation légitimes se cumulent contre la hiérarchie censément garante de l’État !

#Mayotte L’impéritie coupable de l’État mine la cohésion sociale a minima, incite aux égoïsmes, détruit le pays ! Abuseurs du peuple OUSTE !

mercredi 30 septembre 2015

LES TOUTOUS, LES TOUTOUS, LES TOURISTES... / Mayotte, France en danger

    Pour parler du problème du tourisme à Mayotte plutôt que d’endurer ceux qui s’en gargarisent en tant que solution, relevons que lundi, la télé d’État a passé un sujet pour tranquilliser les esprits mais qui, a contrario, est venu renforcer des craintes hélas fondées. En outre, ce matin encore, une info exposait les projets d’avenir concernant la baie des tortues de Boueni, entre la sortie de terre d’un quatre étoiles et la réhabilitation de la ruine existante ! En amont, il faut absolument dénoncer l’enfumage de ces structures redondantes (État, Région, Département) telle le Comité Départemental du Tourisme à Mayotte. Une excroissance aussi ronflante que stérile... Entendons-nous, l’intention est plus de ramener sur terre que de jeter le bébé avec l’eau du bain ! Il en va de nos impôts et de la défiance désormais générale concernant leur utilisation.

    Ainsi, dans un passé récent; les actualités locales ont couvert ce qu’elles ont pris et voulu faire prendre comme un évènement d’importance, à savoir le énième salon du tourisme !
    Super, formidable ! Vous les auriez entendus piailler d’enthousiasme pour la fréquentation doublée en un an, multipliée par dix sur je ne sais quelle période, sur l’énergie et l’esprit d’initiative dans le but de faire mieux sur trois jours, par exemple, toujours avec une nocturne ! Vous les auriez entendus, faux modestes, parler de visiteurs béats devant les plats et boissons proposés : “On s’est régalé !”. Bien sûr leur objectif premier est de parler du tourisme, sauf que, pour le dire net, en se prévalant des visiteurs au salon, ils font penser à une jolie pub sur le confort et l’équipement d’une voiture qui n’aurait pas de roues ! Que font-ils sinon brasser du vent dans une promotion irresponsable et des gesticulations ubuesques ? Ils devraient avoir honte d’aller se faire mousser dans les médias tant le contexte est difficile, peu réjouissant et carrément inquiétant ! 

    La situation est difficile, depuis longtemps, à cause du billet d’avion (1)... une simple recherche en parallèle à cet article me donne par exemple :
* croisière une semaine Seychelles, pension complète : 1000 euros depuis Paris.
* croisière une semaine Mayotte, pension complète : 5000 euros, vol non compris !
Si force est de constater que la faible demande implique des prix forts, est-il utile de commenter plus avant ?
    La situation est peu réjouissante quand on constate que Mayotte est une poubelle à ciel ouvert et même si on veut croire que cela pourrait changer... 

    Et pour plomber le tableau, une insécurité grandissante est à déplorer : les locaux la subissent au quotidien au point que certains font leurs valises, les visiteurs aussi sont touchés ! Je pense à la hanche brisée d’un croisiériste, un sénior allemand attaqué sur les hauteurs de la Convalescence (suite à des incidents Mayotte a été déprogrammée des croisières en 2010)... Je pense à la mère d’un militaire cambriolée chez son fils ou à cette touriste attaquée à la cascade de Soulou... Est-ce perfide de rafraîchir la mémoire de nos tartuffes du tourisme ?  


    On ne peut pas les croire lorsqu’ils affectent une prétendue lucidité ! Ils ont dû voir aux infos, pas plus tard que lundi, ces images plus inquiétantes que rassurantes d’une troupe de randonneurs au mont Choungui, encadrée par des gendarmes ! Savent-ils qu’il ne faut plus s’aventurer en brousse seul ou en petit groupe, que les plages sont dangereuses parce que les mauvaises rencontres se multiplient ? Ils ont beau jeu de reprendre une remarque du directeur des Iles Vanille (encore une structure qui ne doit rien nous coûter !) : “Il ne faut pas que les déchets, les agressions soient une excuse pour ne rien faire !”. Gonflés les beaufs ! Si encore ils avaient la franchise de reconnaître que dans ce domaine comme tant d’autres à Mayotte, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, cela devrait-il remettre en question ce que la gestion du tourisme impossible leur rapporte ! Cette catégorie de parasites croit-elle continuer à profiter sans remords, quand le guignol en question élude en disant travailler pour que le touriste en escale dépense plus de 60 euros en moyenne : “ ... je peux assurer que nous allons convoquer le club croisière pour que les décisions soient collégiales... “... sous-entendu “cela ne se fera pas sans nous”... Sûr que pour se payer sur la bête (la République), ils sont forts !
   
    Ne soyons pas sourds, il faut ouïr ce que cette coterie réjouie veut nous faire gober en émettant qu’une offre plus étoffée de la culture mahoraise serait un plus pour appâter le voyageur ! Seraient-ils hypocrites ou assez cons pour y croire, eux qui conviennent, serait-ce d’une petite phrase rapide que “...les hôtels ne sont pas venus...” (au dit salon) ? En attendant, ce matin, nous apprenions sur Kwezi FM que les autorités donnaient la priorité à la réhabilitation des ruines de la baie des tortues plutôt qu’à l’érection d’un quatre étoiles surréaliste ! Le journaliste a quant à lui eu le mérite d’ajouter son grain de bon sens en concluant qu’à son avis, tous les projets étaient enterrés et que rien ne verrait le jour.
    Ne soyons pas aveugles, tant qu’une autre clique se déplacera pour légitimer, serait-ce à l’insu de son plein gré, ce qu’elle devrait, au contraire, réprouver, tant qu’elle ne se prendra pas en main pour une République qui lui appartient, les profiteurs du système continueront à nous emberlificoter !       

(1) un prix excessif d’abord pour la clientèle captive que forment les ultramarins, un coût prohibitif toujours en contradiction avec la notion de continuité territoriale, mais pas avec une certaine “harmonie” entre les instances étatiques et les acteurs économiques... comprenne qui pourra...  

crédit photos : 1. Mayotte, plage / commons wikimedia_/ auteur mwasimba.  
2. Mayotte Labattoir_Market_ by David Stanley from Nanaimo, Canada via Wikimedia Commons - httpscommons.wikimedia.orgwikiFi

mercredi 9 septembre 2015

COLLABO ? CONFESSIONNEL ? RACISTE ? BOURREAU ? N'EN JETEZ PLUS ! Rythmes scolaires

Encore et toujours la réforme des rythmes à Mayotte
Dans la confiance aveugle que nous portons à nos chers dirigeants dévoués, nous nous devons de collaborer positivement aux efforts aussi réfléchis que sans limites du vice-rectorat et de la préfecture.
Note : inutile de prendre l’accent chinois, Mao a quitté ce monde depuis des lustres...

Dans ce cadre, et pour hâter l’avènement d’une France radieuse, nous proposons une journée type de l’enfant, respectueuse des rythmes que nous préconisons...
Note : pour son bien, cela va sans dire :

5h lever.

5h 30 à 6h 30 école coranique.
Note : arrêtons de dramatiser ! les coups de badine ou de fil électrique du foundi religieux, au même titre que les calottes des instituteurs n’ont jamais tué personne !

7h-15h (et pourquoi pas 16 heures ?) école :
-la collation prévue sera prise sous le préau comme l’a intelligemment proposé le député Boinali (1), puisque les enfants ont l’habitude de manger par terre et que la poussière de kusi ou la boue de kashkazi (2) valent mieux que le gel et la neige en métropole.
Note : ladite collation (3) ne devra surtout pas alourdir la digestion de la progéniture devant encore puiser dans ses ressources intellectuelles.

                   Collation à Sada.

Le périscolaire, l’extrascolaire, ne se limiteront pas à de la garderie ! Dans le cadre des PET de la mairie (voir articles précédents), en effet, les langues maternelles seront proposées aux enfants : shinzouani (anjouanais), shingazidja (comorien), shimaoré (mahorais) et kibushi (malgache de Mayotte) (dans l’ordre décroissant du nombre de locuteurs).
Note : cette journée pourrait s’étoffer d’une heure supplémentaire (sans avoir à faire les PET dehors) avec le cours d’arabe, une proposition très récente et ô combien clairvoyante des décisionnaires mais que devraient applaudir aussi les condisciples de l’Intérieur, avec une marmaille moins susceptible d’alimenter les chiffres de la délinquance.

Entre 16 et 19 heures, l’enfant (même celui qui doit récupérer de ses kilomètres en brousse ou dans le danger de la circulation, disposera du temps nécessaire pour se doucher, se restaurer avant une bonne nuit de sommeil.
Note : en bonus, les parents responsables pourront vérifier si les devoirs ont été faits... Pour faire réciter les tables de multiplication, néanmoins, et malgré le risque potentiel de cauchemar, il vaudra mieux attendre que l’enfant soit couché.

Heureux enfants des îles à qui nous volions des heures, nous direz-vous merci un jour ?
Note : les efforts réfléchis et constants de nos chers dirigeants dévoués n’empêchent pas l’autocritique. Ainsi un de leurs leitmotivs, un temps ressassé, consistait à affirmer que l’école républicaine de Mayotte « devait » parce qu'elle « volait » même des heures à ses enfants bien aimés. Ainsi, à moins que la subtilité de l’argument ne m’échappe, les 24 heures hebdomadaires à Mayotte différeraient des 24 heures de Trifouillis-les-Oies... Argutie fallacieuse s’il en est !
Note de la note : attention de ne pas dire «mensonger», du moins de la part d’un Noir à propos d’un Blanc, parce qu’une inspectrice Blanche (suspendue à titre conservatoire) aurait traité des Noirs de « menteurs » et que cela relèverait de « propos racistes » !  (affaire instruite actuellement)   

Heureux enfants de toutes les couleurs, des îles et des quatre coins de l’hexagone, vous ne nous direz pas merci pour la pétaudière que nous vous léguerons... Et vous aurez bien raison !!!

(1) l’ex-meneur virulent de la lutte contre la vie chère (troubles, île paralysée pendant un mois) a bien su faire fructifier son rôle de leader pour se faire élire à l’Assemblée, changeant de “paradigme” (pour reprendre un de ses mots préférés), phagocyté même par sa fonction nationale, au point d’œuvrer avec les “sinistres crétins” contre l’intérêt de Mayotte...
(2) respectivement la saison sèche et celle des pluies.
(3) la différence entre les collations disent bien que faire du fric (Sada / photo 1) prévaut sur le bien-être des enfants (Tsararano photo 2), une commune pourtant sans maire (annulation des élections) qui propose déjà une collation plus que convenable (photo 3) alors que les parents n'ont pas encore eu à cotiser. Bravo !




mardi 8 septembre 2015

UN PAYS DE BEAUX PARLEURS ! / France, Mayotte en Danger


Aujourd’hui, samedi 5 septembre, un “séminaire d’accueil” organisé par le vice-rectorat (vocabulaire éminemment laïque...) prétend mettre au parfum les nouveaux arrivants.

Nombreux seront ceux qui viendront gober la bonne parole...
... Mayotte terre de mission... un front pionnier aux dires d’un pathétique syndicaliste inféodé... Un front, certes, mais qui, hélas, n’avance guère, enlisé depuis des lustres dans des boyaux qui n’ont rien d’historique... Un front s’enterrant plutôt toujours plus profond, incapable de remonter à l'attaque contre les problèmes du temps... Le dire, ce n’est pas nier et occulter ce qui est fait, sauf que le pays régresse, que Mayotte piétine. La faute aux politiques, à l’appareil d’État, au peuple aussi qui laisse faire (en vertu du rapport entre cause et conséquence, le délitement de la société n’en est pas moins imputable aux premiers nommés !) !

Certes, on construit des écoles, des collèges mais n’est-ce pas masquer que le premier défi serait de coopérer avec les Comores pour arrêter le flux migratoire ?

La pompe des inaugurations ne s’accompagne pas d’un effort foncier au service de la démocratie : nos “élites" sont en cause ! La solennité des cérémonies ne suffit pas pour garantir et servir les valeurs de la République... “C’est avec des hochets que l’on mène les hommes” disait Buonaparte, aussi lucide que cynique... 



Le bilan, pourtant lamentable, puisqu’il faut le qualifier ainsi, se retrouve escamoté grâce au sang-froid, au talent oratoire sans lesquels on ne dirige pas.

L’autre jour, j’écoutais le préfet, à la radio et j’ai failli me laisser endormir, à deux doigts de revoir ma façon de dire les choses, exagérée, trop virulente... C'est vrai qu'il parle bien ! Une faiblesse de sa part rappela heureusement le réalisme de la situation... Dans son énonciation stratégique de la bonne volonté affichée tous azimuts, dans sa subtile manœuvre pour éluder tout ce qui n’a pas été entrepris par l’État (Sommes-nous en droit de lui faire endosser les impérities et autres gabegies dont le pouvoir est coupable depuis au moins 40 ans ?), il lui a cependant échappé, à propos de l’immigration incontrôlée, qu’Anjouan n’était qu’à 70 kilomètres !

Si un discours aussi poussif qu’agacé tel celui de la vice-recteur confondant guérilla et “guerillera” 
(http://dedieujeanfrancois.blogspot.com/…/mayotte-en-danger-…) dénote sur le champ l’embarras, la méforme liées sûrement à l’insincérité de la prestation, ce n’est pas pour autant qu’il faut se laisser bercer et ramollir par un langage châtié et fleuri...

Les circonstances actuelles exigent un parler vrai, sans artifice, fruste même ! Quand j’entends notre premier ministre concéder qu’il faut s’habituer à vivre avec le terrorisme (1), je préfère Poutine affirmant qu’on ira les chercher jusque dans les chiottes !

                              Vladimir Vladimirovich Putin

(1) ne parlons pas de ses contradictions flagrantes concernant les quotas d'immigrés dans l'UE !

photos autorisées : 1. Aigle impérial : wikipedia.
 2. "Vladimir Putin-5 edit" by Kremlin.ru. Licensed under CC BY 3.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/…/File:Vladimir_Putin-5_edit.…