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jeudi 12 janvier 2017

UNE DÉPUTÉ FN DÉFEND MAYOTTE / Une île, les tripes à l'air

Ben voyons ! Quand nos dirigeants nous ignorent d'un mépris crasse, Marine Le Pen fait un tabac dans l'île et une député du même bord s'empare d'une question que nos élites trop bien pensantes, oublieuses de la réalité du peuple français, savent brandir, mais à l'international seulement (c'est vrai que là au moins, ils n'auront pas tant de comptes à rendre...).    


Quelques pistes, manière de réfléchir : 

C'est vrai que, libéraux pour l'économie, nos responsables continuent de cultiver une tendance "marxo-international-trostkyste" qui les fait prêcher pour tous les damnés de la Terre à condition qu'ils soient étrangers... mais prêcher seulement, car moins virtuellement, il n'y a qu'à voir où en est une coopération régionale dans le Sud-Ouest de l'Océan Indien, par exemple, laissant peser sur le dos seul des Mahorais une pression migratoire incroyable et à propos de laquelle ils se font traiter de racistes... A Mayotte, les étrangers (à qui nos gouvernants interdisent de partir pour la Réunion ou la Métropole, ben voyons...) représentent plus de la moitié de la population !!! De ne pas les compter (l'INSEE doit être aux ordres...) présente pour eux l'avantage de moins lâcher de leur avarice et pour l'île de devoir partager la portion congrue, c'est particulièrement vrai pour l'hôpital, les établissements scolaires

N'oublions pas le mépris cynique de François Ier la Francisque qui est allé à Moroni et à Mada mais pas à Mayotte... des formules telles que "Parce que c'est mon bon plaisir" ou "Le roi c'est moi" trouvent à s'appliquer pour notre monarchie républicaine. Pour revenir au sieur de Jarnac, faut dire qu'il avait mieux à faire au Rwanda, pays assurément plus français et plus "turquoise", bien qu'issu des colonisations belge et allemande !!! 

N'oublions pas que nos fiers défenseurs du peuple laissent, par l'entremise de l'UE, les pillards libres de gâcher la ressource dans des eaux territoriales plus réduites qu'ailleurs, puis d'aller faire travailler Maurice ou les Seychelles parce que le développement avec un vrai port est le dernier de leurs soucis.

N'oublions pas que nos nomenklaturistes laissent, dans les Travaux Publics, de grosses multinationales parasites libres de faire payer 3 fois plus cher pour des routes avec 3 fois moins de camelote et qui tiennent 3 fois moins de temps !!!  (ils diront que c'est pour prévenir les glissements de terres mais une des dernières en date est encastrée dans une gangue de bordures en béton empêchant notamment le passage des animaux, manière de faire grimper l'addition).

N'oublions pas qu'en 2006-2007, ils ont engagé des études onéreuses pour la retenue collinaire de l'Ourovéni et que la population du Sud ne dispose plus d'eau potable plus d'eau potable, vu que, dix ans après, rien n'a été fait des dossiers. (Comme à l'agriculture, au gré des techniciens nommés, ils dorment dans un tiroir, une conséquence de la gestion "post-coloniale) !!! 

N'oublions pas que ces sinistres crétins, loin de gérer la France "en bons pères de famille" jettent par les fenêtres d'un côté et imputent les économies aux plus défavorisés... Ne me dîtes pas que de réduire les inégalités sans marchandages ni radinerie coûterait tant à la cinquième ou sixième puissance mondiale... l'Allemagne l'a fait pour des millions d'Ossis et nous n'avons pas honte de ne pas faire un effort à hauteur de 0,7 % pour 200 000 habitants ? (voir les promesses pour 2037 puis 2025 des alternatifs de la gouvernance, droite et gauche confondues). 

Faut-il en rajouter avec, dans le désordre, le fiasco de l'école (45% de non-titulaires), celui du tourisme, de la santé, de l'insécurité (Cazeneuve promettant 100 postes pour 14 en réalité en tout et pour tout !) et en général de l'inégalité subie par des citoyens catalogués de troisième zone (allocations, logement, etc.) ??? Par contre, vous pouvez croire que pour ce qui est des Devoirs, la Ferme Générale sait imposer sans état d'âme l'obligation de l'impôt... mieux encore, dans un élan rappelant des pratiques totalitaires (mais la France n'est pas la Biélorussie...), elle perçoit de force l'assiette globale même si la moitié des contributeurs n'est pas encore recensée... Vous avez bien lu : le Trésor Public justifie ainsi devoir faire payer le double aux contribuables listés !!!

Faut-il en rajouter quand un "après nous le déluge" conclut le pourrissement moral des gouvernants ? Ici, si peu est fait pour protéger les milieux naturels (mangrove, forêt). Et ces irresponsables aux bras ballants mais aux poches pleines ne proposent rien pour les énergies alternatives, la récupération des eaux pluviales, des transports moins polluants... 

Ah, si, si ! acoquinés avec les milliardaires qui y perdraient, ils tapèrent du poing sur la table pour pistonner TOTAL quand Mayotte, après un appel d'offres, voulut céder les hydrocarbures nationalisés à une société mieux-disante mais de Maurice !.. Je vous prie de croire que si les hauts fonctionnaires sont promus quand la forfaiture ne remonte pas jusqu'à Paris, dans l'autre sens, les coups de bâton redescendent vite du ministère pour pistonner un pétrolier du premier cercle de la nomenclature, un pétrolier arguant au départ qu'en tant qu'entreprise française, tout devait lui être donné !!! 

...Bref lol... quand nos dirigeants nous méprisent, que pourrait faire l'UE avec encore un ramassis représentatif d'apparatchiks plus prompts à favoriser (avec nos deniers) la finance internationale, à bien profiter de privilèges (ce fonctionnaire de Bruxelles libre de faire ronfler sa grosse cylindrée sur l'autoroute, sans crainte des pv), à imposer des lois fallacieusement surréalistes qui nous interdisent des échanges plus naturels et écologiques avec les voisins mais laissant les coudées franches à des acteurs économiques d'un marché dit libre : le commerce est cadenassé par quelques filiales de grands groupes qui ne se cachent pas de faire un bénéfice même sur le transport par conteneurs ?!?! 
Et de réserver une clientèle captive à des compagnies aériennes déjà financées par le public (Air Austral), n'est-ce point du mépris ? Leur morgue va même jusqu'à faire payer à un prix prohibitif les billets des fonctionnaires en congé administratif ? Dois-je ajouter que mes amis du vice-rectorat libéraient des enseignants avant les vacances et en faisaient rentrer d'autres après la rentrée, les flux financiers vers les privés de l'aérien comptant plus que l'intérêt (pardon pour le gros mot) des élèves  ?  (toujours l'histoire des frais pour l' éleccicon (électeur-citoyen-contribuable) et du bénef pour le milliardaire)...

Moralité : quand younousais pas ce que peut bien foutre le socialo Omarjee, député européen en titre, cela me soulagerait, presque, qu'une autre représentante au Parlement européen, fût-elle FN (1), se soit emparée du riche sujet de notre pauvre Mayotte !!!
De telles attentions, si opportunistes à court terme pour un parti qui reluque avant tout une rente de situation jusque là confisquée par nos deux grandes écuries de canassons, ne doivent pas nous endormir... la nièce de la dynastie Le Pen (2), s'étant clairement positionnée, elle, pour le rejet de Mayotte... 

Dans la turbulence pathétique d'une année 2017, sûrement année charnière, je ne sais pourquoi le "Ah ! les cons, s'ils savaient !" de Daladier revenant de Münich (sept. 1938) me revient en mémoire...   

(1) avant de jeter la pierre, réfléchissons à tout ce que peuvent avoir d'honnête, de moral, d'exemplaire, des socialistes en vue comme Cambadélis, Désir, Dray ou Terrasse ? (voir à ce sujet le projet de loi de Le Roux)

PS : pardon d'être lourd et brouillon, ça sort des tripes, dans l'urgence, de Mayotte éventrée...

http://joellemelin.com/video-de-conference-sos-mayotte-mayotte-aujourdhui-leurope-demain/

jeudi 10 novembre 2016

QUI TROUVE LE CERS PERD LA TRAMONTANE... (I)


« Ci-gît au fond de mon cœur une histoire ancienne,
Un fantôme, un souvenir d'une que j'aimais...
Le temps, à grand coups de faux, peut faire des siennes,
Mon bel amour dure encore, et c'est à jamais...
J'ai perdu la tramontane
En trouvant Margot,
Princesse vêtue de laine,
Déesse en sabots... »
Brassens. Je suis un voyou.

Avec son côté troubadour, l’ami Georges confirme qu’en amour on peut « perdre la tramontane » quand la passion aveugle au point de ne plus savoir où on en est et que "l’entiché(e)" ne maîtrise plus son destin. Plus vulgairement, on peut la perdre aussi, quand, à force de faire tourner le monde autour de son nombril, on regarde les autres de haut. Le pouvoir central, dans ce qu’il a de jacobin (1), exsude hélas ce mépris ordinaire.

Cette fois, rien de raciste, comme pour l’accent du Sud, rien de calomnieux, comme pour la paresse prétendument méditerranéenne, seulement le dénigrement habituel, le dédain insidieux. Dans ce registre, épinglons Météo France. L’organisme d’État, en effet, décida un jour que, de la Camargue au cap Béar, seule la tramontane avait le droit de souffler. Et la télé d’en rajouter, après les quelques degrés de plus à la température de baignade, même si, avec la "tramontane", il ne faudrait pas rebuter le vacancier, doigts de pied en éventail, qui doit absolument oublier la corruption tant morale que matérielle des élites, la démocratie confisquée, la baisse du pouvoir d’achat, les hausses d’impôts. Quant au Sudiste (2) qui a le malheur de demander si le Cers, c’est du vent, il fait sourire tant il exagère même s’il n’y va pas de son patois !

Qu’on ne se méprenne pas : la tramontane n’y est pour rien. Le terme nous vient d’abord de l’italien "transmontana" indiquant le Nord, l’étoile polaire, tout ce qui est au-delà des Alpes, au-delà des monts ("trans montes") avant de désigner le vent. Depuis le début du XIVème siècle (3), cette "émigrée" au nom pour le moins générique, peut et a le droit de souffler... le Languedoc reste une terre d'accueil ! En Arles, sur la table d’orientation de la place de la Major, le mistral et les tramontanes couvrent 68° (du NW au NNE). A partir d’une ligne Montpellier, Sète, admettons une tramontane "vraie" venue des Cévennes, voisine du mistral et qui occuperait un angle dont le sommet serait Agde avec le second côté ouvrant jusqu’à Saint-Pons... même s’il m’en coûte parce qu’à Colombières, non loin du confluent de l’Orb et du Jaur, Jean-Claude Carrière ne cite pas la tramontane : "Le pays est... froid l’hiver à cause du vent du Nord qui descend en sifflant du massif... " (4).
A Fleury aussi, nous nous sommes laissés aller à dire "vent du Nord" pour tout souffle venant de l’intérieur des terres. Et cette paresse de l’esprit a relégué le pauvre Cers avec ces masses d’air attirées par une dépression en mer, déniant ainsi l'identité et la nature profonde du maître vent.
Pour aller plus loin, je dirai même que Narbonne est à blâmer en premier ! A-t-elle défendu, en effet, le statut à part, sinon supérieur, de "son vent", le Cers ? Qu’on me dise si Narbo Martius en a appelé aux Romains qui, héritiers des Grecs, ont nommé "cercius" (5) (6) deux souffles majeurs du Golfe du Lion ? Qu’on me dise si l’Histoire situe bien un mont Saint-Cyr (7), entre Ouveillan et Sallèles, où fut édifié, en 14, au nom de l'empereur Auguste, le temple dédié au dieu Cercius ?
(à suivre).

(1) Il serait intéressant d’analyser la manière, la mutation psychologique qui transforme les provinciaux promus aux affaires nationales en jacobins purs et durs... peut-être une conséquence du scrutin majoritaire...
(2) Paris parle de « Sudiste » pour les États-Unis et la guerre de Sécession. Concernant le pré-carré hexagonal, si le Sud-Est pour « La Côte », « Le Midi », et le Sud-Ouest sont cités, le Sud n’existe pas. Ne parlons pas du Cers !
(3) Le Robert 1, à l’entrée "tramontane" (début XIVème) : vent du nord sur la côte méditerranéenne ou vent qui vient d’au-delà des montagnes (Alpes, Pyrénées).
(4) Le vin bourru (2000). Très beau livre !
(5) D’après l’excellent site etymologie occitane.fr, l’occitan ancien "cers" remonterait au grec « kirkios » tandis que l’espagnol "cierzo" vient directement du latin "cersius" « avec un "e" bref attesté chez Caton ».
(6) D’après Pline le Jeune « C'est le vent le plus célèbre de la Narbonnaise ; il ne cède à aucun autre en violence ».
(7) Geoportail y situe un ancien phare d'aviation (Aéropostale, années 20).

Photo : Pins de Barral en automne. 1963. François Dedieu.

lundi 1 août 2016

"ŠKODA LÁSKY...", une chanson de la Libération / Československo / Holoubkov, ma forêt perdue...

Ça commence avec une question pour ces champions d’un jeu télévisé où la réponse était « coda ». Papa rappelle aussitôt André Pesqui à la baguette décochant « coda, coda » pour le dernier morceau à jouer. Étonnant mais c’est la deuxième fois aujourd’hui que notre concitoyen pérignanais revient dans la conversation : ce matin, c’était pour dire combien le « directeur de la coopérative agricole » aimait, même adulte, monter des modèles du Meccano.
Comme souvent, avec les souvenirs, on passe facilement du coq à l’âne lorsque, se tournant vers maman, il fredonne « ta ta rara, tara tara tarara...(a) (1), tu te souviens, à Holoubkov, le Russe, dans les fourgons de l’armée soviétique, huit jours après les Américains, comme il n’arrêtait pas de nous la jouer à l’accordéon, on aurait pu lui seriner "coda, coda, coda" !..».

« Škoda lásky kterou jsem tobě dala,
škoda slzí které jsem vyplakala,
Moje mládí uprchlo tak jako sen
Ze všeho mi zbyla jenom v srdci mém vzpomínka jen. » 



Et moi, à l’ordinateur, cherchant à savoir si ce n’est pas une chanson américaine importée et traduite... Quelle idée même s’il y eut le swing, le jazz, « In the Mood » de Glenn Miller (b) ! Il était bien gentil le Russe de ne pas jouer que Katioucha (c), autre chant marquant la victoire !

"ŠKODA LÁSKY..." nous vient de l’Est, slave et mélancolique à souhait, une musique de 1929 de Jaromir Vejvoda, servie par des cuivres et qui à la Libération, déborda les frontières. Quelques paroles, quatre vers seulement dont les deux derniers repris à la fin :

« Dommage l’amour que je t’ai donné,
Dommage les larmes que j’ai versées
Ma jeunesse s’est évanouie comme un songe
D’elle, il ne me reste au coeur que mes souvenirs. »

Que cela ne fasse pas oublier, surtout, tous ces soldats venus de l’autre bord de l’Atlantique pas plus que ceux de la Volga et du Baïkal pour anéantir le nazisme (2)... En France, Le Temps des Cerises (d) et toute sa symbolique, plus que les airs légers, a marqué la Libération. Et j’allais oublier le destin de « Lili Marlene » (e), d’abord chant conquérant des Allemands puis retourné en quelque sorte lors de la reconquête des Alliés.  
Cette liesse collective, si on n’en retient pas seulement l’explosion de joie, exprimait sincèrement le soulagement et l’espoir projeté vers le futur tant le prix à payer fut lourd pour réduire les fascismes.

A écouter
(a) https://www.youtube.com/watch?v=jyI9Pj4CEdE
(b) https://www.youtube.com/watch?v=bR3K5uB-wMA
(c) https://www.youtube.com/watch?v=2SLvtP6KMUM
(d) http://www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/50_chansons/01_temps_des_cerises_le.htm
(e) https://www.youtube.com/watch?v=Q56QzGcAKZc
Et pour la France, Fleur de Paris http://www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/50_chansons/48_fleur_de_paris.htm

(1) pour vous donner une idée, et vraiment par charité, c’est la musique de «Frida oum papa» aux paroles si nulles, ridicules et si irrespectueuses (ce qui est parfois un mal français) de la chanson tchèque «Skoda lasky» de 1927. Le fait qu’une chanson mondialement connue ne soit reprise en France qu’au milieu des années 70 ne plaide pas pour nous non plus... Oubliez cet énième avatar de la bonne du curé et écoutez-la donc dans sa version authentique et tchèque.
Notons aussi, en flop, pour le non-respect mémoriel, «Katiusha» devenue le kazatchok par la prêtresse du bain de siège ! 
(2) ceux venus de si loin, aussi : du pays continent, de celui du long nuage blanc et ceux des colonies britanniques et françaises, et, plus proches, ces Républicains de « La Tricolor ».  

Photos : 1. carte postale. 
2 & 3 shutterstock autorisées. 
4. maman et ses deux frères.

dimanche 24 juillet 2016

LES CORBIÈRES IX / Les mondes doubles du Verdouble.


Préalable : cet article ne présentant qu’une vision extérieure non étayée sur place, les avis et corrections éventuels de participants autorisés seraient bien accueillis. 

De gorges en bassins, en surface ou sous terre, le Verdouble (1), 46.8 km, se fraie un passage vers l’est et le sud sur la fin, à travers les Corbières plissées, avant de rejoindre l’Agly, non loin d’Estagel dans les PO.
Sa discrétion sinon son mystère commencent avec sa source, quelque part sur la commune de Fourtou pour certains, pour d’autres, sur celle de Soulatgé, vers 800 mètres d’altitude, au pied de l’Aibre Naut, 836 mètres, dans le prolongement de la Serre de Bouchard (931 m.).
 
Le doute se confirme avec, dessous, la réalité d’un monde de cavités et siphons  remuant des quantités astronomiques d’eau. Un vieux proverbe l’affirme :
« Quand lou gourg de Bouchard asoundara, Camps e Cubiero empourtara (2). » F. Mistral / Trésor dau Félibrige. 
Entre les localités de Cubières-sur-Cinoble et Soulatgé, non loin du Verdouble en surface, un autre abîme d’eau est mentionné sur les cartes : le gourg de l’Antre... Ne manque que le monstre allant avec, sinon, on comprend, à voir les remous, que c’est bien une rivière souterraine dévoilée par l’effondrement de la partie supérieure d’un siphon. Ce double du Verdouble, apparemment plus puissant, ressort, un kilomètre en aval, avec l’eau tiède de la source de las Doux (considérée comme la source). 

L’eau, comme souvent, et plus encore dans le Sud, a été l’objet de tiraillements séculaires entre communautés. Elle ne fait pas de la figuration dans les œuvres de Pagnol. De même dans nos parages. Il faut tordre le cou aux idées bisounours de gentille solidarité qui vont avec un "c’était mieux avant" trop lapidaire et très discutable : quand la vie est rude, les gens aussi, et prêts à défendre âprement le peu dont ils disposent. Au pied de cette montagne de chênes verts avec des hêtres, des pins sinon des landes et des bruyères où quelques châtaigniers étaient plus qu’appréciés, Soulatgé s’est disputé à l’ouest avec Cubières pour n'en plus finir avec les chamailleries, à l'est, contre Rouffiac (3).  
Avec Cubières, on s’est mis d’accord pour que le Gourg de l’Antre marque la frontière.
Avec les gens de Rouffiac qui se sentaient lésés suite au creusement d’un canal d’irrigation depuis le Verdouble, un jugement donna lieu à un dédommagement mais sans commune mesure avec les bienfaits apportés par le canal.
Il faut savoir que vers 1900, les villages les plus reculés du vallon ont vu fondre leur population en moins de cinquante ans : Camps sur-l’Agly a perdu la moitié des habitants et Cubières-sur-Cinoble à peine moins. Si l’exode rural est moins marqué en descendant le Verdouble, l’agriculture permet seulement de survivre. En amont, si l’élevage, les prairies, le maïs dominent, à Soulatgé (4) c’est aussi le blé, les pommes de terre, les betteraves, les haricots et un peu de vin clairet, sûrement pour la buvette vu les conditions défavorables et les ravages récents du phylloxéra. Sauf qu’on devrait dire un peu de ci, un peu de ça, tant la terre est peu nourricière : « à peine pouvait-on nourrir une bête de labour par maison et dix brebis » précise l’instituteur d'alors.
Grâce à l’arrosage, les Soulatgeois passent de la survie à l’aisance surtout qu’avec le canal de la Doux et malgré les contestations de Rouffiac, la quantité d’eau apportée à la plaine de Paza est pratiquement quadruplée. Non seulement les récoltes permettent désormais de tenir un an mais les haricots et le surplus de pommes de terre sont vendus aux villages vignobles de Saint-Paul, Duilhac, Cucugnan, Tuchan et Paziols. Les betteraves, plus grosses, le maïs blanc, plus fourni, facilitent le nourrissage des bestiaux et l’engraissement des cochons. Dans sa chronique, l’instituteur ajoute «... aussi on nourrit, en moyenne, deux bêtes de labour et vingt brebis par maison... / ... Les brebis et moutons y sont de belle qualité; aussi, il n’est pas rare de voir les principaux propriétaires renouveler dans l’année deux ou trois fois leur troupeaux que les habitants des pays vignobles viennent leur acheter sur place. » 

Ah qu’on aimerait continuer avec les riches heures de Rouffiac-des-Corbières mais les Rouffiacais préfèrent visiblement vivre cachés et heureux. N’auraient-ils pas, dans ce vallon où les places fortes se succèdent, deux ou trois Cathares à promouvoir sinon un dolmen ? 
Le village se trouve au pied du château de Peyrepertuse, un des cinq fils de Carcassonne. A mi-hauteur, sur le sentier qui y mène, la Font de la Jacquette où Blanche de Castille, à en croire la légende, aurait perdu un gobelet en argent.
Le Verdouble qui depuis les bas du col d’En Guilhem, accompagne la vie des hommes, n’en est pas à une blague près. Mais où donc veut-il partir frayer alors qu’au nord-est, le Roc de Tirtacou barre l’horizon de ses 666 mètres ? Est-ce pour cela qu’une certaine source émet très sérieusement l’idée qu’il coupait jadis plus au sud ? Et ce, malgré le col de Grès, cinquante mètres plus haut ! Ou parce que les Pyrénées n’avaient pas encore soulevé le Sigle de la Rabazole (487 m.) ? 
Sur neuf kilomètres, ce premier pays de la rivière se termine deux-cents mètres plus bas (314 m.) lorsque, après deux ondulations elle s’engage plein sud au prix de belles gorges. 



(1) le nom viendrait du gaulois vernos (aulnes) et dubron (ruisseau), le «ruisseau des aulnes ».
(2) Quand le Gourg (gouffre rempli d’eau) de Bouchard débordera, Camps et Cubières seront emportés.
(3) Cubières-sur-Cinoble, Rouffiac-des-Corbières (à ne pas confondre avec Rouffiac d’Aude). Au creux du même synclinal, Camps-sur-l’Agly sort de notre propos et entre Rouffiac et Duilhac-sous-Peytepertuse, les précisions historiques, seraient-elles médisantes, seront les bienvenues. 
(4) Sources F.V. Alard instituteur public (1900). http://quaspier.unblog.fr/2010/07/11/canaux-de-paza-et-de-la-doux/ 

photos autorisées : 1. Verdouble plana de l'Aglin auteur Jolle.
2. Verdouble Col de Redoulade auteur Tybo2 
3. Verdouble -Rouffiac-des-corbieres / iha.ma

lundi 27 juin 2016

OCCITÀNIA !

L'arbitraire regroupe certaines régions et pas d'autres... passez votre chemin, l’État c'est lui ! 
Ce serait pour économiser or, l'oligarchie s'est aussitôt empressée de multiplier les vices-postes de présidents, de vice-vice-présidents et les moins malhonnêtes osent dire qu'on s'y retrouvera, dans dix ans peut-être. Pour vite faire oublier un envers du décor aussi peu reluisant que l'endroit, la clique du monarque-républicain joue à la France éclairant le Monde : demandons donc au "bon peuple" de choisir parmi les noms proposés ! Démocratie quand tu nous tiens ! 
Si la malignité et la prédation politique sont leur fort, les nomenklaturistes sont devenus rares à s'encombrer de culture et d'Histoire. Les nôtres viennent de se distinguer en proposant "OCCITANIE" à Montpellier et à Toulouse ! Peut-être n'y ont-ils vu qu'une référence à ce faux folklore servi l'été aux touristes par une population versatile, se sustentant comme ailleurs en France de pain et de cirque sinon d'un euro de football payé par les impôts ! 
Un pragmatisme hypocrite fait l'impasse sur l'Histoire, la langue, l'accent, la culture, le respect de ce qui n'est qu'une populace, au nom d'une unité monolithique imposée par Paris. Mais quand une minorité de cocus naïfs se pique au jeu et vote majoritairement, et à l'insu de son plein gré, pour une appellation qui défie le pouvoir jacobin, cela rajoute à une crise institutionnelle déjà invalidante.      


OCCITANIE ils ont choisi ! OCCITANIE qu’ils ont dit pour la supra-région voulue par les vassaux des Parigots du mégalo... Hollande et sa clique ne s’attendaient certainement pas à ça ! Une bombe pour sa turgescence... pardon, son état d’urgence et sa jacobino-gouvernance ! Sauf que, comme d’habitude, les autorités peuvent s’arroger le droit de faire dire le contraire aux votes... ils nous firent le coup déjà pour le referendum sur l’Europe de 2005, enterré sans vergogne par un traité de Lisbonne entériné deux ans plus tard. Démocratie quand tu nous tiens ! 
En tant que Languedocien girondin pour plus d'autonomie fédérale vis à vis de Paris, le hasard alphabétique « Languedoc-Midi-Pyrénées-Roussillon » me satisfaisant largement, je ne reste pas moins soufflé par le choix d'une appellation identitaire carrément émancipatrice du pouvoir centralisé !
Vous comprenez, vous foutriez-vous complètement de ce que je pense, que par égard pour notre branche catalane de Perpignan, déjà réduite à « Roussillon » et celle du Rouergue devant se ranger sous l’ambivalence de la signification « Midi », et en n’en pensant pas moins pour Toulouse qui laissa tomber jadis son rang de capitale du Languedoc, je ne vais pas plus voter pour les tricheurs d'en haut que pour une OCCITANIE brute de provocation.
Savent-ils ce qu’ils font ? Faut-il pardonner tant à ceux qui cherchent le bâton pour se faire battre qu'aux gogos qui les confortent en jouant avec leurs dés pipés  ? Doit-on au contraire remercier des idiots utiles sinon les féliciter d’avoir mis les pieds dans le plat, avec tant d'innocence ? 

Patience, pas encore : si la socio-hollandie n'en est pas à une cagade près, le Nord ne se privera pas de toujours imposer son menu si le Sud ne se met pas à crier OCCITÀNIA,  OCCITÀNIA à François II, si piteux, avec son écharpe, quand l'Eire nous le met, son penalty !
Au "panem et circenses" a succédé l'effondrement d'un Empire de Barbares au pouvoir, dira peut-être une Histoire connue pour ne pas repasser les plats !  

illustrations 2. Croix occitane. 1. pays en mal d'autonomie ou d'indépendance, auteur EwenRD...

vendredi 24 juin 2016

A BICYCLETTE ! / Fleury d'Aude en Languedoc.

C’est vrai qu’il y a les guines que nous chantons avec le Temps des Cerises et les beaux jours revenus, les bords de la rivière qui invitent à la pêche, les potagers qui étalent leurs offrandes (oignons, pommes de terre nouvelles, artichauts...), la vigne en fleur qui promet ses présents. Les frênes foisonnent dans les friches, formant un taillis serré où des passereaux cachés répondent aux trilles des chardonnerets, aux verdets et aux romances des rossignols gardiens de nids. Juin ! bouquet final du renouveau avant qu’un été torride ne l’accable. Le grand air oxyde les pétales pâlots des derniers coquelicots, on dirait avril : le printemps reste frais et s’attarde. Des amateurs de ce même grand air ont peint des coccinelles sur le goudron, la température est idéale pour la marche et les jeux de pistes.  

Un pont à voie unique, pavée de galets, passe l’Aude. Une petite plaque précise « Syndicat du Pont de la Gare Basse. 1928. Passage privé ». Un flot rapide fait onduler une chevelure d’algues, sur un haut-fond, peut-être un gué ancien. Malgré les orages d‘hier, l’eau reste verte, d’un vert précipité : on dirait le pernod des extraits de jadis, interdits et pourtant présents dans tous les placards des cuisines. 

De l’autre côté, la maison du pontonnier : son délabrement, suite à son énucléation, les poubelles déversées font l’effet d’un outrage ultime. Le contraste est total avec la grande vanne fonctionnelle, fraîchement repeinte,  qui, juste derrière, sur deux paires de mètres, ferme  le Canal des Anglais, un des épanchoirs drainant le lointain étang de Capestang (1). Le gardien du pont en était-il aussi chargé ?

Le chemin vicinal longe l’Aude : dans l’autre sens, en venant de Lespignan,  il permet de ne pas faire demi-tour quand la chaussée sous l’autoroute s’inonde.. Que les ploucs du coin s’en accommodent, eux qui ne pèsent rien contre le business vers Toulouse ou l’Espagne !
Un aigle ou une buse patrouille en se jouant d’un Cers qui fait pourtant défiler un chapelet de nuages. Entre les guigniers, les martelièiros (2), les vannes des fossés de la plaine rappellent le temps des immersions contre le terrible phylloxera... Plus bas, à La Pointe, papé Jean pompait aussi, à l’aide d’un moteur Bernard.



De ci, de là, une grange, offrant l’abri aux vignerons et aux montures, parce que le village se trouve à une heure et plus de route, avec sa réserve de bois pour la flambée, son gril, ses rats et tant d’anecdotes liées à la saqueto (3), la musette, la besace qui contenait le déjeuner.
Au bord du chemin, un cabanon à étage... pour le foin ou pour habiter ? Il en émane une beauté épurée, ruinée mais empreinte de dignité ; tout a été dépouillé, même le râtelier des chevaux, il ne reste que la mangeoire. Pourtant, vu de loin, le muret descendant vers le chemin apporte à l’esthétique et les tons crème de la chaux se marient bien à l’ombre tendre de deux platanes vénérables, ceux-là mêmes qui encadrent les pierres du portail et qui m’ont fait revenir pour la photo.

(1) l’Aude, fleuve côtier, appelé familièrement «rivière», est, comme nombre de cours d’eau méditerranéens, sujet à de brusques inondations, les Audencos. Ces crues sont causées par des aigats, plus communément nommés « épisodes cévenols ». Dans la Basse-Plaine, des étangs permettent d’écrêter ces excès (étang de Capestang, La Matte à Lespignan, étang de Vendres). Le lit du fleuve est artificiel ; le tracé de l’ancien lit subsiste, ses sinuosités qui marquent des limites plus nord avec le département voisin de l’Hérault attestent d’un apport important d’alluvions. (v. IGN géoportail).
Un deuxième drain, le Canal de France, débouche un peu en amont, à quelques dizaines de mètres à peine. Les noms sont-ils liés à une page d’Histoire ? 
(2) l’eau indissociable de la forge : une plaque indique le constructeur de la vanne, de son mécanisme : « Guiraud Jeune à Carcassonne », « Verlinde à Lille » et la troisième que je vous laisse déchiffrer.
(3) « Porter la saqueto » signifie « apporter son manger »  





mardi 7 juin 2016

MAYOTTE FAÇON « DÉVOYÉ SPÉCIAL » (suite & fin) / Mayotte, France en Danger.

MAYOTTE FAÇON « DÉVOYÉ SPÉCIAL » (suite & fin).

Des humains expulsés par d’autres se retrouvent avec bagages et enfants sur les routes. On entend « chasse aux étrangers », « crise des expulsés », « initiative citoyenne », suivant d’où viennent les commentaires...  A la télé, ils passent les « déracinés de 1945 » et on se prend à se demander comment c’est encore possible, 70 ans après, le contexte en serait-il différent ! Doit-on encore parler de « décasés », de « déplacés » ?  Et qui oserait exprimer que les « déportés » n'appartiennent qu'au passé ?
Pour ENVOYÉ SPÉCIAL, par contre, ce n’est presque pas d’actualité ! Il est plus important d’attiser haines et vindictes ! Haro sur Mayotte département, la pelée, la galeuse d’où viendrait un mal surtout pas imputable à la grande bonté de l’État, à l’indulgence de la grande famille française. Le département ? un statut que les braves Gaulois veillant dans nos têtes, auraient refusé si on leur avait (illégalement) demandé !
L’émission en « prime time » revient sans le dire sur le demi-siècle qui n'aurait en rien ancré ancré Mayotte dans la République !

Un intervenant regrette que Mayotte soit la dernière roue du carrosse pour ne pas dire la petite dernière, reléguée dans une cabane au fond du jardin familial !

LES MOYENS ! L’ancien préfet du milieu des années 90, Philippe Boisadam, ose avancer le poncif « la France n’a pas les moyens » !  Comment ? Ne sommes-nous pas le quatrième "donateur" de la planète ? L’Agence Française de Développement (AFD) ne distribuait-elle pas 9,35 Milliards d’euros encore en 2011 ! Ne vient-on pas de déverser près d’un milliard d’euros pour le métro du Caire ? Même retiré des affaires, l’ancien « gouverneur » de Mayotte n’a visiblement pas changé ! Passons sur son point de vue sur Mayotte française et la départementalisation ne présentant que peu d’intérêt... l’image de « papa la France » infantilisant l’Africain, on ne connaît que trop...
http://www.afd.fr/webdav/site/afd/shared/L_AFD/L_AFD_s_engage/documents/rapport_public_politique_francaise_aide_publique_au_developpement.pdf

Et dans sa cabane, que peut en penser la petite française bannie, plus maltraitée que les étrangers et les bi-nationaux ?  


 
Lamentable après cela de pousser la radinerie à toujours serrer la vis à 200.000 Français, l’équivalent de la population rennaise. D’accord pour « l’autopsie d’une faillite politique » mais sans taire la procrastination, les errements, les manquements, les erreurs flagrantes qui ont conduit à l’impasse ! Et puis considérons la manière dont les devoirs s’imposent au plus vite alors que les droits sont remis à 2025 sinon 2036... comme ils le firent avec le département !
Que dit le reportage concernant les impôts sinon que l’assiette doit être pleine même si seulement la moitié de la population y contribue ! Et sur quel ton anodin, cette trahison du principe d’égalité devant l’impôt est énoncée ! Cela deviendrait presque normal de payer double, cela fait sourire même !
Mansour Kamardine, ancien député, a eu l’occasion de faire un parallèle révélateur d’une relative fourberie gouvernementale. Taper fort avec les impôts pourrait pousser Mayotte à faire machine arrière. Saint-Pierre-et-Miquelon (promue de force par la France contre l’avis des insulaires pour faire pression sur le Canada et immatriculée 975 en 1976) préféra revenir à son statut de Collectivité Territoriale en 1985 pour éviter une trop forte pression fiscale. (Dans ce reportage, l’ancien député pâtit certainement d’un montage mettant plutôt en avant ses maladresses : « On chasse les clandestins, on demande aux étrangers de partir... » quand il s’agit de « déloger des occupants illégaux » de terrains, de maisons... Ses interventions sur les médias locaux, nettement plus mesurées lui ont valu une dizaine de cambriolages avec incendie criminel pour le dernier en date).   



LA POSTE... défaillante comme bien des services de l’État... le mauvais exemple venu d’en haut autorise certains employés à en rajouter... Certaines lettres mettent des mois à arriver, de trop nombreux colis n’arrivent jamais...

NOS MONARQUES RÉPUBLICAINS... Laisser penser que c’est le président qui peut offrir ou refuser la départementalisation, c’est pousser un peu même si Giscard se permettait d’offrir 70000 nationalités aux Comores s’ils votaient pour lui.
Mitterand lui, en visite officielle, a atterri à Moroni, à Antananarivo mais bouda Pamandzi. Un désamour, sur un règne de 14 ans, qui s’est au moins marqué par le gel de toute évolution voulue pour Mayotte.
Célèbre pour les paysans de chez lui qui ne mettent pas la charrue devant les bœufs, Chirac a quand même offert (à quel titre ?) un ensemble cuisine-réfectoire à la ville de Sada... un bon augure pour la pause méridienne des rythmes scolaires que nous devons à nos sinistres crétins ! 



Et Jospin ? Un temps dauphin et si paternaliste pour dire qu’il aurait dû emmener son ministre des finances tant on lui en demande ! C’est encore passer sur tout ce qui est donné à l’étranger, non ?
Sarkozy, tel Louis sous son chêne, a joué la générosité... après un demi-siècle de tergiversations ! Son conseiller, par contre, a bien été le seul à se départir de la posture normalement hypocrite des politiques, évoquant un point de vue philosophique et moral, exprimant, en substance «... doit-on être prêt quand on décide d’avoir un enfant ? »...

Paroles ô combien réconfortantes pour la petite dans sa cabane au fond du jardin !

Comme avec le trop-plein d’infos du Net où, aiguille dans la botte de foin, la vérité se cache, quelques commentaires, cependant, dévoilent la responsabilité d’un État qui « n’a pas fait les choses dans l’ordre », d’un État qui s’accommode d’une population à  « 84 % sous le seuil de pauvreté »  (16 % en métropole), d’un État qui après avoir toujours repoussé une départementalisation (1) l’a accordée, mais au rabais.
L’État qui fait la part belle au patronat et aux multinationales (Casino, Carrefour, Sodifram, Total, Colas, etc. ) au point, dans le BTP, par exemple, de ne pas réagir pour les malfaçons ? Comme pour les routes, est-ce payer trois fois plus cher pour trois fois moins de camelote et en prime une obsolescence programmée trois fois plus rapide ? 
L’État, puisqu’il faut l’appeler par son nom, tolérant les États dans l’État, les administrations comme autant de métastases où moins serviteurs que jamais, plus énarques que toujours, les hauts fonctionnaires se servent surtout, sûrs de faire carrière tant que leur "polit-buro" reste caressé dans le sens du poil. La combine consiste à nier les difficultés, à ne pas demander de moyens, à garroter les doléances du peuple, à dénier à la base le droit d’exprimer son désaccord, à escamoter la réalité des problèmes (2), à acquiescer à tout ce qui vient d’en haut, à surenchérir même dans les inepties (réforme des rythmes (3)), à claironner des valeurs républicaines pour eux virtuelles...
Un cercle vicieux alimentant un dévoiement oligarchique généralisé confiscatoire de la démocratie !       

Dans un bilan à l’aune des « dysfonctionnements » relevés, le problème migratoire a été minoré sinon tu. Les étrangers sont plus nombreux que les Français et l’île pourrait compter deux fois plus de gens que ce que chante l’INSEE (4). Facile d’incriminer d’abord les Mahorais, ces pelés d’où viendrait tout le mal ! Et surtout rien sur la responsabilité des Comores ainsi que le double-jeu d’une cinquième colonne de comoro-français plus nombreux que les Mahorais (Marseille est la première ville comorienne au monde !) et dont la pression n’est pas étrangère aux occlusions affectant Mayotte. Ce n’est qu’à ce stade de l’énoncé des causes que la responsabilité des locaux peut être avancée (travail au noir, marchands de sommeil, mariages blancs, reconnaissances d’enfants, sexe...).

Est-ce la faute à la petite ? 
C’est quand qu’on n’aura plus honte de la présenter aux visiteurs, elle qui croupit dans la cabane au fond du jardin ? Un enfant reconnu doit être traité comme les autres et passer avant les étrangers ! Et entre parenthèses, sa grande sœur, La Réunion, pour ne pas la nommer, devrait l’aider et non camper sur ses privilèges, ce que, entre nous, un géniteur juste et honnête n’aurait jamais permis ! 


Nous concernant, il serait exagéré de parler de PROPAGANDE et de BOURRAGE DE CRÂNE... Nous sommes en France, voyons, pas en Afrique... Dire qu’on peut nous manipuler, relève de l’insulte. Nous si fiers de voter blanc sans être nuls, nous, soulagés, presque contents qu’on ne tienne pas plus compte, d’ailleurs d’un NON au référendum de 2005. Nous, si confiants dans un système représentatif si dévoué, si peu carriériste et pas intéressé pour trois sous... Nous, prêts à les entendre chanter des lendemains de croissance !
Et puis, parler de galeux si lointains fera oublier peut-être qu’on se gratte, tant ça démange en Hollandie !

Raison supplémentaire d’espérer en une Sixième République !  

(1) un projet de loi pour la départementalisation fut déposé le 12 mai 1976 à l’AN puis retiré avant d’avoir été discuté. La loi fondant la Collectivité Territoriale à statut particulier et provisoire (24 déc 1976) devait être reprise puisqu’une consultation des Mahorais était prévue dans les trois ans...          
(2) Longtemps l’essentiel a été de mettre le couvercle sur la marmite... Qu’il y ait le moins de remontées possibles en haut lieu, à "Paris" !
(3) un bilan de la réforme en France continentale n’est-il pas tenu sous le coude afin que, en période électorale, sa divulgation ne compromette pas davantage les libéraux aux gouvernes ?
(4) Parmi les avantages, pour l’État, une dotation globale de fonctionnement deux fois plus faible à verser, des cartes de séjour en nombre qui rapportent, "énormément dit-on", à la préfecture et sans que nous puissions évaluer ce que la corruption peut rapporter à certains indélicats...  
Par le plus grand des hasards, la radio Kwezi livre des chiffres de l'INSEE sur la présence étrangère à Mayotte. La statistique concernerait l'année 2012 et les plus hautes valeurs flirtent exceptionnellement avec les 50 %... Qu’ils aillent donc dans les écoles où se font les prévisions pour l’an prochain avec une moyenne de 70 % d’étrangers dans les classes !  

jeudi 2 juin 2016

L'ETAT REPREND LA MAIN / Mayotte en Danger

De nombreux villages illégaux (favelas de tôle et de bambou...) ont proliféré depuis des années autour des localités de Mayotte. 
Sur un champ de bataille où les émeutiers eurent le dernier mot voilà quelques jours, avec un camion et un tracto-pelle brûlés, une centaine de policiers et gendarmes expulsent des occupants illégaux en vertu d'une décision de justice datant... de plusieurs années. 
Coresponsable de la situation dans l'archipel alors que 20.000 autorisations de séjour ont été trop facilement accordées aux étrangers de Mayotte par les autorités françaises, pour ne parler que de 2015, l’État comorien est mis face à son inertie plus que coupable... Si la proportion de BMW dénote de l'enrichissement louche de certains, les aides, entre autres, de l'Europe, de la France, de la Chine semblent n'avoir pas profité à une population abandonnée. Pire, celle-ci est encouragée à émigrer vers Mayotte, au motif d'une prétendue occupation illégale par la France balayant trop facilement le droit des Mahorais à disposer d'eux-mêmes.     

SOURCE :

06h58 : Le nouveau Préfet semble t-il veut rétablir l’ordre sur l’ensemble du territoire et bannir toutes les zones de non droit.
A ce titre, une opération coup de poing a été lancée ce matin sur la colline entre Tsoundzou et Passamainty. On nous indique que plus d’une centaine de militaires sont sur place sur les deux versants afin de procéder aux expulsions et de faire respecter la décision de justice. Le préfet avec sa directrice de cabinet ainsi que Bacar Ali Boto premier adjoint au maire de Mamoudzou sont sur place pour superviser les opérations.
Les habitations sont donc vidées de leur habitants sans violence, un homme aurait été arrêté pour recel, les forces de l’ordre on retrouvé du matériel high tech dans son banga.
On nous informe qu’un bulldozer vient de quitter Mamoudzou, direction Tsoundzou sous escorte policière.
Restez bien évidemment à l’écoute de Kwezi FM.

samedi 28 mai 2016

LA DINDE A OUVEILLAN ! QUELLE CHANCE ! / Fleury d'Aude en Languedoc

ou CHERCHER LE PRÉSENT DANS LE PASSÉ : OUVEILLAN (2).
 
Tout ça pour vous dire que j’avais des notes sur Ouveillan, l’historique de la paroisse tel qu’il se reconstitue au fil du demi-millier des pages du dictionnaire topographique de l’abbé Sabarthès. J’avais... jusqu’à ce que l’ordinateur me lâche. J’avais... jusqu’à cette envie aussi improvisée qu’incontrôlée de mêler nos vies à ce village sur sa colline...  
       
 L’autre soir, parce qu’un «Racine et des ailes», avec les châteaux pinardiers du vignoble languedocien, est venu titiller insidieusement sur une résolution vaporeuse en sommeil depuis plus d’un an, je repars en quête des belles pages d’histoire d’Ouveillan, en reprenant le dictionnaire topographique de l’Aude (1912) de l’abbé Sabarthès, à la première page ! 


Ouveillanais, vous aussi, êtes à l’origine issus d’un métissage liguro-ibérique lié aux Grecs de Phocée et peut-être même aux Phéniciens, avant que n'arrivent les Celtes pour faire place nette, ici les Atacins, des Gaulois qui s’établirent dans la vallée de l’Aude. C’est chez eux que passa Hannibal  avant que les Romains ne s’en mêlent. Ensuite, les Wisigoths qui tinrent tête aux Francs mais subirent les Sarrasins... Passons sur nos dynasties de fainéants puis de vaillants rois qui vinrent mettre notre Languedoc en coupe réglée.

L’entrée «OUVEILLAN» figure dans le Trésor du Félibrige de Frédéric Mistral sans qu'il soit précisé si le village doit son nom aux moutons ou à sa situation d'île quand la mer était bordée d'étangs salés :
Óuvelhan, Aubelha : les habitants sont nommés Aubelhanot, v. manjopiot (mangeur de dindons) (1), sobriquet des habitants d’Ouveillan (de Fabrezan aussi). 
Prov. Lang. Qu vol sa filho saumeto,
    A Ouvelhan que la meto, à cause de l’eau que les femmes sont obligées d’aller chercher fort loin.

Mentions pour Ouveillan, fief du domaine royal, page 286, dans le dictionnaire topographique de l’Aude de l’abbé Sabarthès datant de 1912 :

Le «Château-Bas ou Vieux» au bord de l’étang desséché, et le «Château-Haut, dans le fort».
Ovilianum 924, Ovelianum 993, Ovellianum 1143, Ovelanum 1192, Oveglianum 1250, Olivianum = Ovilianum 1294, Ovelhanum 1319, le chastel de Ovillan 1334, Ovelhan XIVe s., Hovelhan 1402, Oveilhan 1479, Ovilhanum 1497, Hovelha, Hovellac 1536, Obelhan 1587, Houvelhan 1592, Oveilhan 1639, Ouveilhe 1666, OUVEILLAN 1781, Aubeilhà (vulg)... Sabarthès distingue aussi les mauvaises graphies.
Note sur l’Étang d’Ouveillan, au midi de la localité. 


Les étangs et ruisseaux :
Aiguefer, anc. étang, lieu-dit L’estanhol d’en Agaffer 1497
Les Canimals anc étang 924
Conseyrac anc étang au terroir de Saint-frichoux l’estang de Conseyrac 1147
la Courtine anc étang L’estang de la Courtine 1286
A l’Estanhol, jots les vinhas de Cussac.
Libarda, ruisseau, anc fief mouvant du roi lo Libardar 1411
La Mayral ruisseau, al Maïral 1536.
La Nazoure, 1781, ruisseau, canalisé dans sa plus grande partie pour déssécher l’étang de Toutous, tributaire de l’étang de Capestang Aqua vocata la Neroza 1322.
Recaudier ou l’Aiguille, ruis. (15 kil) affluent de l’Aude (aujourd’hui Ruisseau Audié).
Etang de Toutous, désseché par le ruisseau de la Nazoure L’estang de Totos, 1497.

Les divers fiefs (domaines de vassaux en échange de services et redevances dus aux suzerains) :
Agaret anc fief du roi (col d’Agaret cad.)
La Courbayrole anc fief La Corbayrola 1497.
Erminis anc fief appartint en dernier aux Frégose.
Le Fesc anc fief royal puis de Frégose Al Fesc 1497.
Les Launes anc fief de l’Ordre de malte, dans l’ancien décimaire de Saint-André, aussi sur la commune de Montels Condamina qui dicitur de launis 1275.
Loupian ou Villespassants, anc fief. 
Murviel, anc château dépendant de la seigneurie de Rieux et d’Alzonne, tenu au XIVe par les d’Harcourt, au XVe et XVIe par les Montredon.
Le Peyral, anc. fief royal. Al Peyral 1404.
La Poulverouse, lieu-dit, anc. fief royal. La Polverosa 1497.
Les Pujals, lieu-dit, anc. fief royal Als Pogols 1404.
Trente-Sols, anc. fief du roi. Als Trente Sols 1497.

Les fermes et écarts :
Bailly f. Bailli 1807
Bedos f Alha boria de Bedos 1536
La Bergerie f La Grangette 1774
Le Bousquet f Ad Buscaletum 1255
Cachefigues f.
Chambard f 1497
Colombet f.
Le Colombier château et f. ad Colombierum 1255
La Commanderie f
L’Étang f.
Filère f
Foncalvi, f anc propriété del’ordre de Malte, puis de l’abbaye de Fontfroide. Grangia de Fonte Calvio 1275.
Frayssinet, f., Le Gers (vulg).
Labastide, f.
Mailhère, écart. Le jardin de Maillère 1807.
Montplaisir, f.
Le Pain de Sucre, f., démembrement du domaine de Preisse
Petit-Rabes f.
Pézétis, f., Pézéty, une vieille masure appelée la Chapelle, confrontant d’aquilon la rivière Cesse ; de midi, le Canal Royal 1692.
Pigasse, f., Méterie appellée Pigasse 1776.
Preisse, chât. et f. ; anc. commanderie de l’ordre de Malte ; la chapelle était dédiée à saint Paul. Prexanus 782.
Le Terral, f., ancien prieuré sous le vocable de saint Martin ; anc. propriété de l’abbaye de Fontfroide. Castrum de Tarrallo 1176.
Terre Noire, f.
Le Viguier, f., métairie à Tailhesang..., métairie ditte le Vié, 1776.

Les lieux-dits :
 Belvèze lieu-dit 1776
Cassenac, lieu-dit
Les Faisses lieu-dit A las Fassias 1536
Le Finistère lieu-dit
La Gardiole, lieu-dit Alha Gardyolla 1536
Gazet lieu-dit, in Gizet 1256.
Lombric, lieu-dit, ad Lumbricum 1255.
Montpaho, lieu-dit Monpaho 1497.
Peyrefite, lieu-dit. Peyra ficha 1497.
La Porte-du-Salin, lieu-dit.
Le Pourcel, lieu-dit. Ad Porcairillum 1255.
La Rouquignole, lieu-dit. Via de Mirapisceto, vocata la Roquinola 1595.
Saint-Cristol, lieu-dit, Sant Crystolh, 1536.
Sainte-Marie, lieu-dit. Chemin de Sainte Marie 1692.
Saint-Brès, lieu-dit. Podium sancti Berrichi, 1192.
Taillesang, lieu-dit. Tailha Sanc, 1497.
Les Vases, lieu-dit. Ad Vasa 1255.
Ville méjeane, lieu-dit ; Villemejane, 1339.

Edifices religieux et liés à la charité :
la Maladrerie anc léproserie Als mesels 1497.
Saint-Charles, chapellenie, 1776.
Saint-Paul, ancien hôpital, Saint Paul, l’hôpital 1776.
Saint-Pierre-d’Artiague, chapellenie, 1756.
Sainte-Sixte, chapelle et ermitage ruinés. Podium Sancti Cirici, 1204.

Divers :
Le Bourguet-Neuf, faubourg, Al Bourguet Nou 1697
La Croisade auberge et distillerie
La Fardille A la Fardylha 1536
Le Fort, quartier, de là la distinction entre Ouveillan-le-Haut et Ouveillan-le-Bas.
les Malviès, Als Malviès 1497.
Le Moulin à vent
Saint-André, anc. décimaire au territoire de Montels (Hérault) et, par extension, commune d’Ouveillan. Condamina de Sancto Andrea, ... decimarium Sancti Andree, 1275
Saint-Frichoux, localité disparue, anc. prieuré uni à l’abbaye de Montolieu.
Toutous, loc. disparue ; anc. prieuré sous le vocable de Notre-dame. Villa Totonis 782.
Villa Sancti fructuosi, 932 ? 

(1) le surnom est relativement récent vu que le dindon n’a pu traverser l’Atlantique avant Christophe Collomb... 

photos autorisées :
1. Commons wikimedia / Le Terral, château, aut Flolma. 
2. Commons Wikimedia / Ouveilhan année 1498 aut Eutexie.

vendredi 27 mai 2016

CHERCHER LE PRÉSENT DANS LE PASSÉ : OUVEILLAN / Fleury d'Aude en Languedoc.

Trausse, Lapalme, Sallèles, Vinassan, Salles, Gruissan, Cuxac, Coursan, autant de villages sans lesquels nous ne serions pas ce que nous sommes. A la suite, sur cette liste, de celles qu’on établit pour de joyeuses retrouvailles, j’avais des notes sur Ouveillan, bien fournies, s’ajoutant aux chers souvenirs des condisciples de lycée et surtout liées à une amitié plus forte que les kilomètres à vélo nous séparant... même si lui avait une mobylette... bleue, à en croire la fragilité des souvenirs. 


Nous braconnions alors sans complexe et surtout par provocation, à jouer les croquants dans les pinèdes de ces châteaux et grandes fermes bourgeoises, en plein jour, à une heure et dans des circonstances n’incitant heureusement pas au zèle des gardes. Pire encore quand, la carabine en avant, nous arpentions l’étang en contrebas du village, de la route, des chemins, à la vue de tous ! Loin des escapades furtives et nocturnes d’un Raboliot, nous étions seulement dans l’extravagance des excès existentiels. Surtout pas liée à Sartre qui nous barbait autant que la prof de philo coco ! Non, une extravagance toute rabelaisienne (1) plutôt, de gros rires, comme quand Georges puis Antoine, trop pris par l’excitation d’un gibier tentant mais lointain, tombèrent tour à tour dans une cave* remplie d’une eau froide comme peut l’être novembre en Languedoc, dans les bourrasques d’un Cers* pénétrant venu des montagnes ! Sauf qu’ils m’auraient bien jeté aussi derrière les sénils*, mes copains rigolos, par égalitarisme !
Tel le piégeur flânant l’air de rien sur le théâtre de ses forfaits passés, j’aime repasser par Ouveillan dans un sens ou dans l’autre. L’été dernier, par la Minervoise, puis le carrefour de la Croisade, un jour que la  ramure élancée des platanes balançait sous les coups du Cers justement... Je veux parler des feuillages à terme condamnés par le chancre doré (2) tueur des pauvres arbres. Les gros nids d’agasse* d’autrefois ont aussi disparu... Te souviens-tu Antoine, de ta peur, cette fois-là, à trop jouer au pendule, si haut, pour quelques œufs à piller ? 


En bas du village, la cave coopérative et son architecture superbe (3), tout à l’honneur du raisin et de 1936, année du Front Populaire (prenez vite une photo car elles sont effacées un jour, comme à Vinassan, à Lespignan...). En redescendant vers Cuxac et la plaine de l’Aude, en surplomb de l’étang, feu la distillerie-coopérative d’un temps où la vigne et le vin quotidien rythmaient la vie. Entre la cave et l’alambic, parce que la vanité n’est pas leur fort, on cherche longtemps le monument aux morts. 


Village du midi, assoupi en cette mi-août, désert à l’heure de la sieste, qui veut nous laisser croire que tout à l’heure les gens partiront arroser les jardins, pour profiter au retour, de l’air moins chaud sur le devant de porte, manière de bader* le mouvement des éclats de voix et des boules sur les bancs de la place... Le Sud qui s’offrait en traversant la localité vers l’impasse Camarade (4), en récupérant des efforts liés à la dernière côte (en venant de Cuxac, celle de la distillerie).   
  
Enfin le monument aux morts, pour la paix, de ceux stigmatisés alors par les "braves gens" (4) remontés par les va-t-en-guerre. On le doit à René Iché (5), un enfant du pays, né à Sallèles-d’Aude, à quelques kilomètres à peine et d’Ouveillan par sa mère (il y est inhumé). Il est mal indiqué, la verdure le cache, c’est difficile de le cadrer... Dommage pour un village par ailleurs connu pour ses vendanges du cœur (au profit des Restos du même nom lancés par Coluche). 





Sur la route de Cuxac, à gauche, l’embranchement vers Fontcalvy, une grange fortifiée. Les vieilles pierres en imposent, au milieu des vignes il est vrai. Dans les ruines réhabilitées, l’été, un festival, des spectacles et un repas, pour ceux qui veulent, en bas, dans l’ancienne bergerie... N’espérez pas faire ripaille comme les moines d’antan... ceux-là donnaient plutôt dans l’ascétisme, la rigueur et le travail, règle de Cîteaux oblige. Sans remonter au XIIIe siècle et parce que nous n’étions que des chenapans aux cheveux longs, vers l’an de grâce 1968, nos jeux ne dérangeaient que les vols de corneilles qui logeaient là et la terre et les détritus comblaient presque le bercail des moutons. Maintenant, ils peuvent monter le son et multiplier les projecteurs : fini les troupeaux et plus de corneilles (comme dans la garrigue d’ailleurs). 


A Joël des PO, Georges de Narbonne et Antoine d’Ouveillan, à nos folles années 68-70 ! 
(à suivre)

(1) Ah ! Monsieur Rabéjac qui nous enseignait le XVIème siècle en littérature !
(2) champignon mortel qui serait arrivé d’Amérique avec les caisse de munitions en 1944. Il existerait comme un vaccin porteur d'espoir et testé à Sallèles...
(3) Architecte Gaston Ladousse qui fit aussi celles de Vinassan (1937) et de Trausse (1937), pour parler de cette période.
(4) Nino Ferrer ne chantait pas encore le Sud (1975) mais Jean Ferrat en remontrait déjà au camarade (1969) et Brassens était bien le seul à défendre l’anticonformisme pacifiste. 
(5) René Iché (1897-1954), Croix de Guerre 1914-1918, Médaille de la Résistance. Devenu sculpteur contre l’avis de ses proches, Iché vit son œuvre Forfaiture enlevée pour "indécence" (1923).
«Laissez-moi vous dire...» écrivait-il au préfet de police «... que votre décision, si inattendue pour moi, m’a beaucoup ému. certes, je ne prétends pas avoir fait un chef-d’œuvre et si mon intention fut mal interprétée, c’est peut-être que mon talent ne fut pas à la hauteur de mon ambition. Quoiqu’il en soit, j’ose affirmer que j’ai poursuivi, en sculptant Forfaiture, un but hautement moral. J’ai voulu traduire dans la matière plastique, la douleur et l’angoisse d’une trahison, la trahison de l’instinct génésique, le reniement de la vie elle-même vis à vis de la continuité de la vie : le drame affreux que la loi poursuit car il constitue un véritable crime de lèse-humanité.
«L’illustre maître Bourdelle, qui a bien voulu m’éclairer de ses conseils, m’a répondu que ce sujet, s’il avait été inspiré par le sixième commandement à un imagier de cathédrale, aurait très bien pu trouver sa place dans la pénombre d’une haute ogive. je m’en tiens là et j’accepte de retirer ma statue. Il me suffit de pouvoir affirmer en toute conscience que je l’ai méditée et exécutée sincèrement et que, pas un instant, je n’ai pensé ni visé au scandale mais à un vérisme significatif conforme à l’éthique la plus naturelle.»
Son projet de monument aux morts pour le village de Canet-d’Aude, fut aussi refusé pour «pacifisme» sinon pour excès d’humanité ! 

glossaire :
* l’agassa (o) = la pie.
* bader = fixer, reluquer, afficher sa curiosité sans retenue.
*cave = fossé.
*Cers = plus vieux nom de vent en France, honoré par les Romains parce qu’il chassait les miasmes, malheureusement assimilé par parisianisme à une tramontane par trop générique ! Pour être plus généralistes, nous disons aussi (et certainement à tort) "vent du nord" !
*sénils = roseaux dont on fait le chaume. 

photos autorisées : 
1. Commons wikimedia / Ouveillan aut Map data (C) OpenStreetMap contributors CC-BY-SA
2. Commons wikimedia / Canal_du_Midi near Colombiers 2011 aut Michiel1972 
3. La cave coopérative, personnelle août 2015. 
4, 5, 6. Le Monument aux morts, personnelles août 2015.  
7. Commons wikimedia / grange cistercienne Fontcalvy aut ArnoLagrange. 
8. Commons wikimedia / Ouveillan, Grange cistercienne Fontcalvy aut Rauenstein.

vendredi 20 mai 2016

CHEF D'ESCADRILLE IL SERA... QUAND LES CONS VOLERONT ! / Mayotte, France en Danger


Lire « Mayotte, française par accident » dans une revue qui se prétend d’Histoire est plus que choquant. 

L’expression, si elle relève d’un truisme lamentable en Histoire, ne peut que se vouloir venimeuse, humiliante.
Si encore l’auteur annonçait un article d’opinion, cela serait recevable. En soi, le désagrément serait qu’une telle provocation ne pourrait donner qu’un affrontement. Tant pis pour l'échange d'idées !
Sauf que le quidam, proférant sa haine, ne décline pas son identité sur la version accessible... Au diable l'olibrius ! Un tel parti pris n’incite certainement à savoir qui a signé, pas plus qu à connaître la suite et encore moins à s’abonner puisque le souci d’objectivité ne semble pas être celui de la revue !


En la circonstance, pour reprendre Schopenhauer mais en espérant toutefois qu’il ne s’est pas entendu dire qu’il est là « par accident », je me limiterai à dire à ce haineux détracteur que sa prise de parole, concernant le partage d’idées «.. est un accident regrettable». 

PS : finalement, après avoir saisi « Mayotte vendue...» ainsi que « société de type colonial », je ne suis pas allé plus loin que la quatrième ligne ! Pas de temps à perdre avec des gens pareils ! 

PS2 : ne voulant pas lui faire de la pub, je ne donnerai les références que par message personnel... 

PS3 : Inutile de préciser que j'ai coché "indésirable" pour les envois publicitaires à venir de la revue !

lundi 25 avril 2016

MAYOTTE SUITE / ÉTAT DE DROIT ET REFERENDUM...

photo archive 2011 / commons wikimedia / auteur Lebelot


3. LA POLICE N’A PAS TOUS LES DROITS...
Mars 2015, l’adjudant Roumiantseff, coupable du tir de flashball contre le petit Nassur a été condamné aux Assises, à deux ans de prison avec sursis, le Civil devant se prononcer ultérieurement sur les dédommagements.
Note : un jeune manifestant qui avait failli perdre un œil à Montreuil, dans des circonstances similaires, avait fait l’objet, de la part de la presse nationale, d’un empressement tout autre http://leplus.nouvelobs.com/contribution/205863-faut-il-un-mort-pour-que-les-medias-s-interessent-a-mayotte.html

4. UNE CONSULTATION, UN REFERENDUM DOIT ÊTRE CONSTITUTIONNELLEMENT ENCADRÉ
« Rappelons qu’en aucune manière, les Français n’avaient été consultés avant la départementalisation de Mayotte. »
N’en parlez pas comme si cela relevait d’un abus de pouvoir antidémocratique ! Est-ce que les Français ont été appelés à se prononcer sur le rattachement de Nice, de la Savoie, de Tende, de la Sarre (qui n’a pas voulu) ? Avaient-ils aussi leur mot à dire lorsque St-Pierre-et-Miquelon a choisi la départementalisation  puis a préféré revenir au statut antérieur ? Votre affirmation tient d’une interprétation dangereuse et heureusement que la Constitution n’autorise pas le pays à se prononcer sur l’autodétermination d’une de ses composantes. Sur le mot même «autodétermination», le 8 janvier 1961, De Gaulle a bien appelé les Français à dire s’ils étaient d’accord pour que l’Algérie décide de son devenir... ils ne leur a pas demandé de décider pour elle !  

photo commons wikimedia / auteur David Stanley (Canada)