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samedi 28 mai 2016

LA DINDE A OUVEILLAN ! QUELLE CHANCE ! / Fleury d'Aude en Languedoc

ou CHERCHER LE PRÉSENT DANS LE PASSÉ : OUVEILLAN (2).
 
Tout ça pour vous dire que j’avais des notes sur Ouveillan, l’historique de la paroisse tel qu’il se reconstitue au fil du demi-millier des pages du dictionnaire topographique de l’abbé Sabarthès. J’avais... jusqu’à ce que l’ordinateur me lâche. J’avais... jusqu’à cette envie aussi improvisée qu’incontrôlée de mêler nos vies à ce village sur sa colline...  
       
 L’autre soir, parce qu’un «Racine et des ailes», avec les châteaux pinardiers du vignoble languedocien, est venu titiller insidieusement sur une résolution vaporeuse en sommeil depuis plus d’un an, je repars en quête des belles pages d’histoire d’Ouveillan, en reprenant le dictionnaire topographique de l’Aude (1912) de l’abbé Sabarthès, à la première page ! 


Ouveillanais, vous aussi, êtes à l’origine issus d’un métissage liguro-ibérique lié aux Grecs de Phocée et peut-être même aux Phéniciens, avant que n'arrivent les Celtes pour faire place nette, ici les Atacins, des Gaulois qui s’établirent dans la vallée de l’Aude. C’est chez eux que passa Hannibal  avant que les Romains ne s’en mêlent. Ensuite, les Wisigoths qui tinrent tête aux Francs mais subirent les Sarrasins... Passons sur nos dynasties de fainéants puis de vaillants rois qui vinrent mettre notre Languedoc en coupe réglée.

L’entrée «OUVEILLAN» figure dans le Trésor du Félibrige de Frédéric Mistral sans qu'il soit précisé si le village doit son nom aux moutons ou à sa situation d'île quand la mer était bordée d'étangs salés :
Óuvelhan, Aubelha : les habitants sont nommés Aubelhanot, v. manjopiot (mangeur de dindons) (1), sobriquet des habitants d’Ouveillan (de Fabrezan aussi). 
Prov. Lang. Qu vol sa filho saumeto,
    A Ouvelhan que la meto, à cause de l’eau que les femmes sont obligées d’aller chercher fort loin.

Mentions pour Ouveillan, fief du domaine royal, page 286, dans le dictionnaire topographique de l’Aude de l’abbé Sabarthès datant de 1912 :

Le «Château-Bas ou Vieux» au bord de l’étang desséché, et le «Château-Haut, dans le fort».
Ovilianum 924, Ovelianum 993, Ovellianum 1143, Ovelanum 1192, Oveglianum 1250, Olivianum = Ovilianum 1294, Ovelhanum 1319, le chastel de Ovillan 1334, Ovelhan XIVe s., Hovelhan 1402, Oveilhan 1479, Ovilhanum 1497, Hovelha, Hovellac 1536, Obelhan 1587, Houvelhan 1592, Oveilhan 1639, Ouveilhe 1666, OUVEILLAN 1781, Aubeilhà (vulg)... Sabarthès distingue aussi les mauvaises graphies.
Note sur l’Étang d’Ouveillan, au midi de la localité. 


Les étangs et ruisseaux :
Aiguefer, anc. étang, lieu-dit L’estanhol d’en Agaffer 1497
Les Canimals anc étang 924
Conseyrac anc étang au terroir de Saint-frichoux l’estang de Conseyrac 1147
la Courtine anc étang L’estang de la Courtine 1286
A l’Estanhol, jots les vinhas de Cussac.
Libarda, ruisseau, anc fief mouvant du roi lo Libardar 1411
La Mayral ruisseau, al Maïral 1536.
La Nazoure, 1781, ruisseau, canalisé dans sa plus grande partie pour déssécher l’étang de Toutous, tributaire de l’étang de Capestang Aqua vocata la Neroza 1322.
Recaudier ou l’Aiguille, ruis. (15 kil) affluent de l’Aude (aujourd’hui Ruisseau Audié).
Etang de Toutous, désseché par le ruisseau de la Nazoure L’estang de Totos, 1497.

Les divers fiefs (domaines de vassaux en échange de services et redevances dus aux suzerains) :
Agaret anc fief du roi (col d’Agaret cad.)
La Courbayrole anc fief La Corbayrola 1497.
Erminis anc fief appartint en dernier aux Frégose.
Le Fesc anc fief royal puis de Frégose Al Fesc 1497.
Les Launes anc fief de l’Ordre de malte, dans l’ancien décimaire de Saint-André, aussi sur la commune de Montels Condamina qui dicitur de launis 1275.
Loupian ou Villespassants, anc fief. 
Murviel, anc château dépendant de la seigneurie de Rieux et d’Alzonne, tenu au XIVe par les d’Harcourt, au XVe et XVIe par les Montredon.
Le Peyral, anc. fief royal. Al Peyral 1404.
La Poulverouse, lieu-dit, anc. fief royal. La Polverosa 1497.
Les Pujals, lieu-dit, anc. fief royal Als Pogols 1404.
Trente-Sols, anc. fief du roi. Als Trente Sols 1497.

Les fermes et écarts :
Bailly f. Bailli 1807
Bedos f Alha boria de Bedos 1536
La Bergerie f La Grangette 1774
Le Bousquet f Ad Buscaletum 1255
Cachefigues f.
Chambard f 1497
Colombet f.
Le Colombier château et f. ad Colombierum 1255
La Commanderie f
L’Étang f.
Filère f
Foncalvi, f anc propriété del’ordre de Malte, puis de l’abbaye de Fontfroide. Grangia de Fonte Calvio 1275.
Frayssinet, f., Le Gers (vulg).
Labastide, f.
Mailhère, écart. Le jardin de Maillère 1807.
Montplaisir, f.
Le Pain de Sucre, f., démembrement du domaine de Preisse
Petit-Rabes f.
Pézétis, f., Pézéty, une vieille masure appelée la Chapelle, confrontant d’aquilon la rivière Cesse ; de midi, le Canal Royal 1692.
Pigasse, f., Méterie appellée Pigasse 1776.
Preisse, chât. et f. ; anc. commanderie de l’ordre de Malte ; la chapelle était dédiée à saint Paul. Prexanus 782.
Le Terral, f., ancien prieuré sous le vocable de saint Martin ; anc. propriété de l’abbaye de Fontfroide. Castrum de Tarrallo 1176.
Terre Noire, f.
Le Viguier, f., métairie à Tailhesang..., métairie ditte le Vié, 1776.

Les lieux-dits :
 Belvèze lieu-dit 1776
Cassenac, lieu-dit
Les Faisses lieu-dit A las Fassias 1536
Le Finistère lieu-dit
La Gardiole, lieu-dit Alha Gardyolla 1536
Gazet lieu-dit, in Gizet 1256.
Lombric, lieu-dit, ad Lumbricum 1255.
Montpaho, lieu-dit Monpaho 1497.
Peyrefite, lieu-dit. Peyra ficha 1497.
La Porte-du-Salin, lieu-dit.
Le Pourcel, lieu-dit. Ad Porcairillum 1255.
La Rouquignole, lieu-dit. Via de Mirapisceto, vocata la Roquinola 1595.
Saint-Cristol, lieu-dit, Sant Crystolh, 1536.
Sainte-Marie, lieu-dit. Chemin de Sainte Marie 1692.
Saint-Brès, lieu-dit. Podium sancti Berrichi, 1192.
Taillesang, lieu-dit. Tailha Sanc, 1497.
Les Vases, lieu-dit. Ad Vasa 1255.
Ville méjeane, lieu-dit ; Villemejane, 1339.

Edifices religieux et liés à la charité :
la Maladrerie anc léproserie Als mesels 1497.
Saint-Charles, chapellenie, 1776.
Saint-Paul, ancien hôpital, Saint Paul, l’hôpital 1776.
Saint-Pierre-d’Artiague, chapellenie, 1756.
Sainte-Sixte, chapelle et ermitage ruinés. Podium Sancti Cirici, 1204.

Divers :
Le Bourguet-Neuf, faubourg, Al Bourguet Nou 1697
La Croisade auberge et distillerie
La Fardille A la Fardylha 1536
Le Fort, quartier, de là la distinction entre Ouveillan-le-Haut et Ouveillan-le-Bas.
les Malviès, Als Malviès 1497.
Le Moulin à vent
Saint-André, anc. décimaire au territoire de Montels (Hérault) et, par extension, commune d’Ouveillan. Condamina de Sancto Andrea, ... decimarium Sancti Andree, 1275
Saint-Frichoux, localité disparue, anc. prieuré uni à l’abbaye de Montolieu.
Toutous, loc. disparue ; anc. prieuré sous le vocable de Notre-dame. Villa Totonis 782.
Villa Sancti fructuosi, 932 ? 

(1) le surnom est relativement récent vu que le dindon n’a pu traverser l’Atlantique avant Christophe Collomb... 

photos autorisées :
1. Commons wikimedia / Le Terral, château, aut Flolma. 
2. Commons Wikimedia / Ouveilhan année 1498 aut Eutexie.

vendredi 22 mai 2015

DES CERISES MAIS AUSSI DES CASCAMELS A TRAUSSE ! / Aude, Languedoc



Les cascamèls désignent les grappillons de raisin, parfois laissés, lors de la vendange, parce que leur maturation est décalée par rapport aux grappes... certains faisaient le bonheur des vadrouilleurs et des grives, encore en novembre. Toutes ces allusions ne peuvent mieux tomber : Luc, mon « vieux copain » cultive la vigne et fait son vin en Minervois, entre l’Argent-Double et la garrigue ! 





Trausse dans le dictionnaire topographique de Sabarthès :
Église paroissiale dédiée à saint Martin.
Évolutions du nom : Villa tesautani 842 ; Villa Tecsetani 843 Villa Trenciani in pago Narbonensi, in suburbo Ventaionensi 866 ; Trencianum 1142 ; Trauzanum 1167 ; Traucan 1216 ; Treussanum 1231 ; Traussanum 1245 ; Traucianum 1245 ; Trautianum 1270 ; Trausan 1595 Trausse 1781 Troòuso (vulg (1)).
Parmi les appellations diverses, les plus "plaisantes" : Cantecocu, lieu dit Trausse, 1231, Cantecouyoul (vulg) / Couscoulholes, localité disparue au contact des communes de Laure, Caunes, Trausse 936...
Les édifices religieux outre l’église paroissiale : Saint-Brès ancienne chapelle XVIIIème / Saint-Roch chapelle rurale Sant Roc 1536 Saint-Roch chapelle 1781 / Saint-Sernin ancienne chapelle Sainct Cerny 1644.
Autres : Chamans f / A l’estanholh 1536 / La leude, ancien péage le même que celui de Peyriac / Paulignan château ancien fief de l’abbaye de Caunes 1270 / Prax lieu dit 1163 / / Sainte-Férigoule col entre Trausse et Félines-d’Hautpoul Al colh de Santa Ferygolha 1536 / / Saisset ferme / La Treille ferme /

Luc, avez-vous des vignes, avec Jean-Yves, sur ces tènements ? Et à l’occasion, tu me préciseras ce que vaut le retour d’affection, à moins qu’il ne soit que commercial, pour le carignan, ce cépage qui me tient particulièrement à cœur... 



Dans le Trésor du Félibrige de Frédéric Mistral, nous pouvons lire :
Trausso, Tròusso n.de l. Trausse (Aude) village dont les habitants ont une réputation de naïveté comme ceux de Martigue en Provence.
PROV : A Trausso lous Auvergnasses dison la messo. A Trausso lous sants bufon.
Pour le premier, si "auvergnasse" signifie aussi pour les Lyonnais un vent de nord-ouest, sont-ce les gens de l’extérieur et que viennent faire ici les Auvergnats qui seraient plus écoutés que les locaux. Quant au second proverbe est-ce une allusion à la dévotion des habitants ? Une explication serait la bienvenue...
Mistral ajoute : Traussés, Trausseis, Traussanèl, Trauseso, Trausello habitant de Trausse v beco, estestassa
Autres allusions au village : Trausse localité disparue entre salines et l’île del Lec commune de Narbonne.

PS : à propos de la Calandreta, l’école occitane, est-ce celle des Cascamèls (les grappillons de raisin) ? Pour l’école encore, je ne peux que revenir sur cette jolie réflexion de l’ancien maire Julien Boutet : « En 1914, ceux qui sont partis à la guerre ne parlaient pas français mais occitan, on leur devait bien cela ! ».

(1) la mention "vulg" pour "vulgairement" signifie "dans la langue locale", donc en languedocien... Et comme Sabarthès ne saurait être coupable de mépris à l’encontre de son pays, on ne peut que penser qu’en 1912, c’était dans l’air du temps... Et puis, encore aujourd’hui, ils sont nombreux, les tartuffes de la démocratie à ravaler notre langue en tant que "patois"... Partageons et gardons en mémoire, plutôt, le respect, la dignité des paroles de l’ancien maire de Trausse ! 

 photos 1 & 2 http://www.domaineluclapeyre.fr/ 3 commons wikipedia

samedi 14 mars 2015

LAPALME rien sur la côte mais tant par le travers... / Fleury d'Aude en Languedoc.





Après Narbonne, le train de nuit file vers Cerbère. Les Parisiens se réveillent et se frottent d’autant plus les paupières qu’un jour nouveau rallume les bleus de Méditerranée, entre ciel et étangs. Le dépaysement, un émerveillement pour les yeux, une magie entretenue par le canal, les îles, les cargos, les salins, les vignes dans les sables, la mer qui se devine avant de s’affirmer jusqu’à la courbe de l’horizon. Ils sont sous le charme et les locaux devraient se pincer aussi, non pas le nez parce que ça sent l’algue... et la vase, mais pour ne pas en banaliser la beauté toujours renouvelée, sous une lumière qui rapproche étrangement de la Grèce (1). La falaise blanche du Cap des Trois Frères. Leucate-La Franqui : une halte champêtre sur la ligne ; le rail a longé seulement la commune de Lapalme, à l’abri des regards, dans notre dos... Faut-il qu’ils soient heureux pour vivre ainsi cachés ! 

Parce que par la route l’impression se confirme : en haut d’un ultime contrefort des, il y a bien un embranchement mais il n’indique que la direction du village. La nationale qui en descend suit une longue courbe pour rejoindre la platitude plus à l’ouest et l’interminable ligne droite prioritaire (attention à l’excès de vitesse) permet à peine de remarquer un second carrefour, à gauche vers le village (aujourd’hui un rond-point). Et même cette départementale vers le port de la Nouvelle, longeant l’étang, ne dévoile rien de la localité, pas plus quelques toits regroupés qu’une pointe de clocher ! Combien sont-ils les gens qui passent ainsi sans rien savoir du territoire de Lapalme ? A Victor Hugo, au collège, nous avions un condisciple d’ici, Denis M., sauf erreur de ma part. Sinon, pour avoir fait ce trajet des années, en train ou en voiture, je me sens aussi coupable que vous, qui passez sans la voir... 

Jusqu’à ce que ce même faisceau de circonstances, de coïncidences qui remplissent les hasards de la vie, vienne s’enrichir d’un nouveau neveu par alliance, Fabien, vous savez, celui qui m’envoya cette si jolie vue des amandiers en fleur avec l’étang, les salins et un cargo en fond. Copain, qui plus est, avec Alban de Sallèles (2) comme l’était René Iché avec Joe Bousquet le poète qui vécut cloîtré dans une chambre aux volets toujours clos (3) alors que, enfant, il passait ses vacances auprès de ses grands-parents, dans la lumière de l’été à Lapalme.
Pour passer de Sallèles à Lapalme, même François Ier s’invite. Il est vrai que les guerres menacent d’abord les frontières et celles qui eurent pour prétexte l’Italie (4) nous concernèrent aussi. La France, l’Espagne, le Roussillon entre les deux furent le cadre d’assauts et de retraites successives. En 1536 les renforts d’Espagne devant rejoindre les troupes de l’empereur avancées en Provence furent arrêtés à Narbonne ; en 1537, les plénipotentiaires de François Ier et de Charles Quint conférèrent aux Cabanes de Fitou et en 1542, c’est parce que l’armée du Dauphin assiégeait Perpignan avec 45000 hommes que François Ier avait séjourné six semaines à Sallèles d'Aude (5).
Mais revenons à Sabarthès dans ce que nous apprend le dictionnaire topographique de l'Aude.
Au fil des entrées, le nombre de bergeries mentionnées pourrait étonner (6). Sabarthès n’en mentionne pas moins de 14 :
Caraguel / la Claret / Le Curé, aussi métairie cad / Fabre / Fauran / la Jasse Rouge 1779 / Martrou/ La Mayrevieille / Pelissié / Pla / La Jasse de Prouille, également lieu dit 1779 / Les Razouls / Serriès / Soucaille. Impression confortée par la consultation de l’ex-carte d’état-major de Geoportail : les Trois Jasses / les Cortals d’Aval. 

LAPALME (évolution dans le temps du nom de la localité) : canton de Sigean, église dédiée à St Jean l'Evangéliste : Palma 814, 837, 899. 

Lapalma XIV /
La Palme 1781 /
La Paumo (vulg.)(le « vulgairement parlant » de Sabarthès correspond seulement à l’usage par la population de l’occitan dans sa variante languedocienne).
Concernant l'étang et "l'eau des collines" :
Canal de Niquet, du nom de l’ingénieur qui avait commencé à creuser un canal à travers l’Etang de Lapalme devant relier La Nouvelle à Perpignan / mentionné dans le dico topo de Sabarthès en tant que « Canal qui n’est qu’ébauché » 1789 / 
La Jongrausse grau  1538
Le Moulin, moulin à eau et à vent au lieu dit Le Labadou / 
Lapalme étang /
Montauriol écart sur les bordes de l’étang Tuilerie 1781 /
Œil-de-Ponse œil de mer /
Le Rieu rivière torrentueuse tributaire de l’Etang de Lapalme arrose Feuilla, Treilles et Lapalme Ruisseau du Gazel 1781 (7) /
Le Salin écart, ancien poste de douaniers.
Autres mentions (f = ferme) : Abet f; / Belisses f XVIII / Benaïs ferme commune Lapalme / Le Crès f / La Corbière lieu dit Lapalme, La Courbière 1779 / Gazagnol f 1781 /
Glabanel lieu dit, anc fief du vicomte de Narb ; sur ce terroir était construite l'église rurale de saint Vincent /
La Halte station chemin de fer sur la ligne Narbonne Cerbère / Monsieur le Curé f / L’Oratoire chapelle ruinée ss le vocable de sainte Madeleine sur le chemin de Leucate / Roc-des-Quatre-Seigneurs point de contact Feuilla, Lapalme, Roquefort-des-Corbières et Treilles / Cap de Roumani ancien promontoire Caput de Romanino 1294 / Sainte-Madeleine oratoire ruiné La Capelette 1737 / Saint-Pancrace ferme et ancienne église, prieuré uni à l'abbaye de Lagrasse "Sanctus Branquassius " 1295 / Saint-Vincent ancienne chapelle ruinée sur l’ancien chemin de La Nouvelle (voir Glabanel) / La Tuilerie écart XVIII / Vergues ferme / Villarzel lieu dit Villargel 1779.
(1) Jacques Lacarrière, helléniste reconnu l’a écrit à propos des Corbières Maritimes. Le nom de Leucate vient du grec ancien λευκός (leukós) qui signifie « blancheur », « blanc ».
(2) Alban quia ses attaches à Canto-Perdrix alors que le lieu-dit «Chante-perdrix existe aussi chez Fabien, à Lapalme... décidément, les coïncidences...
(3) le 21 mai 1918, une balle allemande toucha sa moelle épinière causant une paralysie des membres inférieurs. Son oeuvre poétique est marquée par cette claustration qui lui fit refuser la lumière du jour, rue de Verdun, à Carcassonne. Un titre La Tisane de Sarments m’a longtemps attiré jusqu’à ce que je réalise que le roman, loin du bucolique lié à nos vignes, exprimait une souffrance seulement contenue par une exaltation spirituelle. Est-ce fortuit si dans l’adaptation télévisée de 1979, c’est Philippe Léotard qui tient le rôle de Joe Bousquet ?
(4) De 1494 à 1559 dont trente ans de conflits, neuf guerres d’Italie marquèrent la résistance du royaume de France, déterminé à récupérer l’héritage de l’aïeule Valentine Visconti en Italie, aux visées hégémoniques de l’empire des Habsbourg désireux de récupérer la Bourgogne et de fermer ainsi de tous côtés son emprise sur la France. .
(5) Sallèles “lieu de Plaisance, appartenant pour-lors aux seigneurs de "Fimarcon" dut aussi recevoir la cour du souverain.
(6) L’élevage principal étant celui du mouton, notons que dans les années 50, les troupeaux restaient nombreux avec de nombreuses bergeries dans les villages même (peut-être trois encore à Fleury rue des Barris par exemple).
(7) d’autres ruisseaux temporaires (voir Geoportail) descendent des "calcaires crétacés des Corbières Orientales" (Petit Robert 2).
photos autorisées : merci commons wikimedia et son fonds disponible de millions de photos !

dimanche 8 mars 2015

SALLÉLES-D’AUDE / Fleury en Languedoc

... C’EST CE QUI RESTE QUAND ON A TOUT OUBLIÉ...

Il est du devoir de chacun d’honorer les promesses faites et chacun se doit de remercier ceux qui ont la franchise d’insister pour qu’il en soit ainsi. Aussi, dans les replis de ce qui me tient lieu d’encéphale (pour clouer le bec à ceux qui prétendraient que je n’ai pas de cervelle), Alban de Sallèles-d’Aude, Fabien de Lapalme, Luc de Trausse-Minervois, les copains de collège d’Ouveillan, se rappellent à mon bon souvenir... Puis-je ajouter un fameux repas de communion à Trausse et son complément d’âme à la chapelle Saint-Roch ? Dois-je effacer le joli minois de Louisette de Sallèles qui sourit toujours à ma mémoire, allez donc savoir pourquoi, malgré le demi-siècle passé ? Et puis il y a prescription sur nos virées de braconniers dans les étangs et les pinèdes d’Ouveillan ?

Cette relecture a été aussi mise à profit pour récolter une partie de ce qui a pu être oublié de ces quatre cents et quelques pages de Sabarthès lors du travail initial.


1. SALLÈLES-D’AUDE.

Reviens Alban, tu en as tant à la maison ! Quelle idée de cingler jusqu’aux marges de l’Océan Pacifique ! Quoi qu’il en soit, hier, en suivant à la télé un pescofi las des gros silures de Camargue et parti taquiner les grands blancs de la Fraser (300 kilos quand même !), justement, je pensais d’autant plus à toi, non pas pour ce que tu taquines... mais pour ton joli village de la plaine de l’Aude. En effet, tu as dû entendre parler de la disparition mystérieuse des canards sur le canal de jonction, chez toi, à Sallèles http://www.sallelesdaude.fr/Deux-poissons-geants-peches-dans.html. 


Raison de plus, même si je te passe le relais pour nous raconter ton village, la passerelle, le pont-canal, François Ier, le train touristique du Minervois, les amphores aussi gauloises que romaines ou encore, à y être, les pêches géantes de Truilhas, pour faire un zoom sur les vieux platanes, les pins parasols centenaires, les cales à sec où se construisaient les péniches, les perrons et escaliers parfois doubles et tournants des maisons bourgeoises.


Ah ! l’été à l’ombre des hautes frondaisons ! Plaisir d'un pique-nique au bord de l'eau, saluts souriants aux touristes rôtis de soleil sur leurs maisons flottantes mais aussi une incitation plus profonde, quand les longues ramures ondoient et bruissent sous les coups de cers. On peut être gai et insouciant comme un estivant sans pour autant oublier un passé moins heureux. La mélodie du vent dans le feuillage prend alors des accents plus graves.

C'est que Sallèles se souvient de René Iché, le sculpteur dont on osa refuser la maquette, jugée trop pacifiste, pour le monument aux morts de Canet-d'Aude. Mais qui, derrière une idéologie douteuse, a donc voulu imposer une idée guerrière de la patrie ? Quel planqué de l'arrière a pu se permettre de mépriser ainsi le poilu, le témoin en première ligne de 14-18, de cette guerre dite Grande pour l'abomination qu'elle a démontrée ! Heureusement que contre le camp perverti de profiteurs si prompts à provoquer des hécatombes, une voix digne a su s'élever. Une petite voix même si, dès 1927, René Iché voit son monument d'Ouveillan inauguré par Albert Sarraut et Léon Blum. Un filet de voix contre l'injure gratuite, l'insulte facile de va-t-en-guerre qui ne finissent jamais en chair en canon ! Un siècle il a fallu, pour que l'horreur soit plus remémorée que célébrée, pour que toutes les victimes soient reconnues, pour que le "plus jamais ça" sorte du registre des vaines paroles ! Le souvenir, la mémoire, c'est le moins que nous devons à René Iché, mort jeune, à 54 ans !     
     

J'en savais encore moins à l’époque où je traçais la route sur mon routier Terrot, même si la beauté majestueuse des platanes me marquait déjà. Sallèles abritait 1800 habitants, elle en compte désormais près de 2800. Remarquable pour cette voie permettant aux bateliers de joindre le port de La Nouvelle au Canal du Midi, cette histoire d’eau serait partielle si on oubliait la Cesse, dernier affluent de l’Aude sur sa rive gauche, si nous n'avions pas un mot pour les terribles inondations du fleuve, lorsque le pont vinassier de la voie ferrée domine les vignes submergées. Plus paisibles, les noms de lieux jalonnent une histoire plus tumultueuse ; voyons ce qu’en dit Antoine Auguste Sabarthès dans son dictionnaire topographique du département de l’Aude. 

Salut Alban, j’espère que le tio ne t’a pas trop barbé avec ses histoires ! J’aurais pu t’agacer avec les salelots et salelotos de ton pays de cambos-roujos que manjount las bounos coustèlos mais j’ai pas su... Bon dimanche mon neveu ! 

SALLÈLES D’AUDE

Dans Frédéric Mistral, le Trésor du Félibrige : Salello Salelles, de salelots, -otos, de cambos-roujos (sobriquet des gens de Salèlles).

Chez Sabarthès : (abréviations, anc = ancien / bie =bergerie / f = ferme / loc; = localité)

Canton de Ginestas, église paroissiale dédiée à la sainte Vierge 1080 ; Villa Sallela 1116 ; Salela 1128 ; Selella 1184 ; Locus de Sallola 1332 ; Solelha XIVème ; Salelas..., Salhelhas 1536 ; Salelles 1781 Salèlos (vulg).

Aiguesvives loc disp Sallèles 924
Aquaeductus loc disparue 924 /
La Bernade bergerie 1774 /
Canteperdrix lieu dit 1536 /
Cap de Porc moulin sur la Cesse 1284 /
La Crouzette ferme /
Empare, écluse canal de jonction / anc moulin Cesse. /
L’Estagnol, au terroir de Truilhas 1692 /
Fondelon ferme /
Herbesante ferme 1774 /
Moulin de Truilhas s/Cesse /
Les Moulins 2 écarts /
Les Moulins 2 mlins s/Cesse ds le village Mulino drapeir in villa Sallela 1116 /
Notre-Dame -de-Sallèles titre de l’anc prieuré uni à l’abbaye de Moissac puis au chapitre Saint-Paul de Narbonne 1192 /
Les Patassiès épanchoir sur le Canal du Midi 1774 /
La petite Auberge f. au quartier du Somail /
Laroque f /
Saint-Andrieu, lieu dit ancienne église le cimetière Saint André 1645 /
Saint-Cyr écluse sur le canal de jonction (v. Sainte Sixte) /
Saint-Sixte (initialement mentionné sur Ouveillan) Ecclesia beati Quirici in territorio castri de Sallela 1326 ; Sainct Cist 1645 (comp.) Saint-Cyr cadastre /
Sainte-Anne chapellenie 1645 /
Sainte-Cécile f, anc dépendance du château de Truilhas Sainte Cécille 1692 ; la garrigue appelée Sainte Cécile 1692 /
La Sainte-Juste ancien étang ; L’estanhol del Clot de la Sant Justa 1537 ; L’Estagnol (cadastre) /
Saint-Martin-d’Aiguesvives ancien prieuré uni à l’abbaye de Montolieu Ecclesia Sancti Martini quae est juxta Sallelam 1184 / Saint-Michel Chapellenie La Chappelle sainct Michel 1645 /
Saint-Roch chapelle rurale et faubourg Saint Rocq ou Roc 1645 Roch 1781 Le barry de Saint-Roch (cadastre) /
Sallèles écluse double sur le canal de jonction /
Truilhas château, ferme et tuilerie Villa Troliares 924 /
Truilhas écluse sur le canal de jonction /
La Tuilerie briqueterie à Truilhas Tuillerie Vieille 1692
/



images autorisées wikipedia & commons wikimedia.

vendredi 12 décembre 2014

FLEURY D'AUDE EN LANGUEDOC / Le dictionnaire de Sabarthès

FLEURY et les mentions concernant la commune dans le Dictionnaire Topographique de l’Aude de Sabarthès :
Fleury, commune du canton de Coursan, église paroissiale dédiée à saint Martin, sénéchaussée de Carcas, Perignanum 1080 Perinianum 1212, Perichanum 1221, Pelignanum 1257, castrum de Periniano 1271, Pevinhanum = Perinhanum 1303 Pesyhan, Pesyhia 1476 : perignau, Perinhan, Perynhan 1537. En mars 1736, la terre de Pérignan fut érigée en duché-pairie sous le nom de Fleury, sur la tête de jean-Hercule de Rosset de Fleury / Pérignan 1807 / En 1814, le nom de Fleury est de nouveau adopté. 


L’Acquirou ferme / A la Quiro 1495 / l’Aquirou 1773 / La Quirou 1781.
Aiguesclaires lieu dit / Era Clara 1495 (coteau de Liesse)
Arpi anc fief royal
Baurène, anc fief royal Vaurena 1495 (entre les Cayrols et la route de la mer).
la Bâtisse Basse / La Bâtisse Haute
Birroust ferme
Boëde « une meterie appellée Boïde » 1773
Bourdigou bergerie
Bresenda ancien fief royal 1495
La Broutte ferme / Courtal de la Braute 1781 La Broutte XVIII carte Cassini
Les Buadelles ferme au terroir de la Clape / Buadelle 1763 / Lasbugadelles 1781 / Bagadèles cad / Las Bugadelos vulg
Cabibel, ferme.
La Caboujolette, lieu dit, ancien fief royal, « A la Cava Nageleto » 1495.
Canteperdrix, ancien fief 1495.
Le Capel ferme
Carabou, lieu dit, ancien fief royal, Carabot 1495
Le Cardaïre ferme ruinée, 1781
Cascabel ruisseau en limite de Fleury et Narbonne a servi à déssécher l’étang de Fleury (?)(1).
Chicollet ferme
Constantin ferme
Coste-Marie lieu dit1495
Le Courtal-Cremat ferme / Le Courtal-Nau 1781 (2)
Le Cros faubourg
Les Escourgeats cadastre Fleury section C
L’Estorte ancien fief royal 1495
l’Etang-Haut ferme
Etang de Fleury (voir Tarailhan)
Les Exals, anc étang oeil de mer entre la redoute de Saint-Pierre et l’église St-Pierre-de-la-Mer, communes de Narb et Fleu 1329 (3)
La Fontanelle ferme
Fontlaurier anc moulin vent XVIII
Le Fourraillou ancien promontoire Fleury Cap du Fourraillou 1773 Fourrouillou vulg
Gairèzes lieu dit ancien fief royal Salles et Fleury 1322
Gourgousan loc disparue ancien fief du roi, Gorgocianum villa 782
Granier bergerie, Lou courtal de Granier 1773
la Grangette bergerie 1773
Grau de Vendres Fleury mettait en communication l’étang de Fleury avec la mer.
Gui ferme 
L’Île Fleury entre l’ancien et le nouveau lit de l’Aude.
Le Jardin du Duc écart XVIII Jardin de Huc 1781
Landes ferme Fleury 1763
Le Léger ferme Fleury
Maille biau ferme ruinée Malhabiou 1781
Mire-L’Etang ferme Mirelestang 1781
Montbajou lieu dit
Les Montilles ferme
Le Mourel ferme, ruines
Moyau ferme Une meterie... et cazal ditte Mauya 1773
La nécli, ferme Une meterie dite l’Anécly 1773 La Nirly 1781 La Négly 1807 La Nécli cad
Notre Dame de Liesse chapelle rurale votive, ancien monastère de dominicains / « Les Jacobins de Notre Dame de Liesse » 1756 / « Les religieux de N D de Liesse, le couvent de N D de Liesse »  1773 / C’est encore à cet oratoire fondé par Louis de Vervins, près de l’ancien couvent des Dominicains, que s’applique ce document : « Sacellum Beatissimae Virginis de Laetitia » 1620. 


L’Oeil-Doux, ferme et excavation
L’Oustalet ferme
La Pagèze ferme
Pech-Saint-Martin lieu dit au terroir de la Clape « Al Pos de Sant Marti » 1495
Pech-Ségur lieu dit Al Pos Segur 1495
Périmont ancien cap Cap Périmont 1773
Pissevaches étang desséché estang de Fleury... Pissecaques XVIII (4)
Pistolle ferme
Poujol ferme 1763
Poulombe ancien fief aujourd’hui lieu dit
la Poumayrol ancien fief royal Al Pomayrol 1495
Quarante-Ans ferme
Quinsa localité aujourd’hui disparue lieu dit Villa Quincianus 782
Réveillon ferme
Rivière-Bas / Rivière-Haut ferme
Saint-Bernard, Saint Etienne, Sant estève , lieux dits 1495
Saint Geniès lieu dit Sainct Genîeys 1495, Saint Giniès 1773
Saint-Laurent égl ruinée sur le bord de la mer ; ancien bénéfice uni à la préchantrerie de st-Just de Narb - sainct Laurens de la Mer 1484, sainct Laurès 1495, Saint Laurent 1773, Saint Laurent chapelle 1781
Saint-Louis 2 fermes
Saint-Martial lieudit au terroir de Vendres 1782

Saint-Pierre ferme / Saint-Pierre promontoire, cap de Sant Peyre 1586, Roc de Saint Pierre ou de la Valière 1771, Roc de Saint Pierre 1781
Saint-Pierre anc redoute 1781, station de bains de mer, chapelle 1781, «Al cinny de Sant Peyré 1495/ Eglise de St-Pierre, Hôtel des Bains, Roc de la Batterie, redoute voir Saint-Pierre-de-la-Mer
Saint-Pierre-de-la-Mer ferme ; anc commanderie de l’ordre de Malte « Domus sancti Petrus de Mari 1167 « Domus hospitalis Sancti Petri de Mare » 1179 ; « Sanctus Petrus de Mari» 1276 ; « Bastida seu grangia Sancti Petri de Mari »1305 ; « Preceptor Sancti Petri de Mari » 1305 ; « Domus Sancti Petri de Mari, sita in insula de Lico » 1329 ; « Sainct Pierre de la Mer » 1345 ; « Sant Peire de Mer » 1389-1589 ;  « Commanderie de Sainct Pierre la Mer » 1606 ; « Saint Pierre de Mer » 1781 ; Saint-Pierre cadastre

Saint-Pons lieu dit « Sant Pos »1495 « Saint Pons »  1773
Les Salines ferme, ruines d’une anc saline
La Tour ancien fief royal Fleury « A la Tor » 1495 voir La Tour du comte Pierre : Tour-Du-Comte-Pierre, ancienne tour sur le bord de la mer « Turris Comitis Petri » 1323 « La Tour de Comte Peire » 1389 - 1589 ; « Tour de Comte Peyre » 1763 ; « ruines de Contepaire » 1781
Traoucats ancien fief du roi, lieu dit 1495
Tuffarel, ferme le mas de Tufarel 1773
Valade ferme
Valras ancienne tour « Inter canalem stagni de Perinhano et turrim de Valras » 1495
Grau de Vendres embouchure de l’Aude qui se confond aujourd’hui avec le grau de Valleras ; issue des eaux de l’étang de Vendres limite des départements de l’Aude et de l’Hérault
Vidal ferme
La Vigie anc tour à signaux
Villary ferme disparue « Allayria » 1495 «Vilary, casa ruiné » 1773
Les Vinassanes ferme disparue « Les Vinassanes, cazal découvert 1773 (Courtal crémat XVIII (?)

(1) contrairement aux indications de Sabarthès, le Ruisseau du Cascabel avec celui de la Combe Figuière forment le Ruisseau des Bugadelles avant d’atteindre l’Etang de Pissevaches en tant que Ruisseau de Combe-Levrière (cours temporaires lors d’orages ou de périodes d’aigats) ; il ne saurait aller vers l’Etang de notre ancien terrain de rugby alimenté par les cours tout aussi intermittents venus surtout de la Cresse (96 m) et donnant sur le Ruisseau de la cave Maîtresse. Entre les deux « bassins » (45 mètres pour celui des Bugadelles authentiques, 36 pour le bas du Courtal Crémat) se dresse le col de la Crouzette à 60-67 mètres d’altitude. En vertu de quoi, le draînage de l’étang de Fleury ou de Tarailhan n’a été possible que par l’aqueduc de l’époque préromaine (ligure) qui rejoint la source du Bouquet au village. Ce souterrain suit en gros la côte 30 au-dessus de la mer et les puits les plus profonds (construction et entretien) se situent au lieu dit « Les Traoucats », entre le pech Azam et le moulin de Fleury.  
(2) Courtala catégorie courtal, parc, bergerie.
A Marseille terme injurieux et Mistral se demande si « courtala » signifie bêta en languedocien.
Cortal Panoccitan. org = bercail, bergerie, basse-cour.
(3) comme par hasard de la part d’une commune de Narbonne plutôt accaparatrice, la limite ne suit pas les points les plus bas du vallon, ce qui leur donne l’entière propriété du port par exemple... fan cagar !
(4) historiquement Pissevaches semble former la partie sud de l’étang de Fleury aujourd’hui appelé « la Matte », surtout par les chasseurs qui y entretiennent des gabions pour la chasse à l’eau. 

samedi 6 décembre 2014

VINASSAN / Aude, Languedoc : nos voisins


Ceux qui les traitent de pantigues ? Sûrement les reinarts ! Vous savez, les premiers habitants d’Armissan qui, comme les renards habitaient dans des grottes ! Et les pantigues sont ces sauterelles XXL qui dévorent les rameaux nouveaux puis les grappes en fleur des raisins languedociens. En français l’éphippigère, étymologiquement le porte-selle dont une espèce méditerranéenne : Ephippiger cruciger, l’éphippigère de Béziers. Ces bedonnantes qui ne peuvent pas voler font de la musique avec les moignons d’ailes, deux écailles en guise d’archet et de corde vibrante. Imaginez comme elles ont dû faire bombance lorsque la vigne a remplacé le blé. De quoi jouer ensuite du violon, avec les grillons, en attendant le concert des gragnotes, la nuit, dans la plaine.
Est-ce une erreur de voir le village plutôt tourné vers la plaine alors qu’une grande partie du territoire monte vers la garrigue ? Est-ce que la domination indécente de Narbonne dont les limites atteignent les portes de Cuxac, de Coursan, de Vinassan et d’Armissan, de Fleury même puisque, en pleine garrigue, en bas du Courtal Cremat, au ruisseau (plutôt un fossé à sec) de la Cave Maîtresse c’est déjà, c’est encore la limite avec Narbonne ! Fan cagar a la fin, sount pertout et fan pas rès ! Ah s’ils devaient nous rendre des terres comme ils ont dû rendre l’Aude, à force, vers son embouchure naturelle, notre canton ne s’en retrouverait pas coupé en deux ! Pas étonnant que nos pauvres villages en soient à se chamailler pour les quelques arpents qui restent. Encore heureux que les Coursanots et surtout les Vinassanots, rois de la braconne et de la maraude aient su historiquement leur soutirer des piboulades, des anguilles à la pelote et au parapluie et ces asperges géantes bien vertes des bords de canaux ! Bravo les Croquants, macarel !
Dans son Trésor du Félibrige, Mistral ne mentionne que le nom du village ... la fable de la pantigue et du reinart lui a échappé... et Sabarthès n’est guère plus bavard : 

« VINASSAN église dédiée à St-Martin / Fiscum Viniacum 899 / Vinasan 1595 / Binassà (vulg.)... Pas de date postérieure à 1595... et on reste d’autant plus sur notre faim que l’auteur en dit davantage sur Tarailhan et Marmorières 



Busquiers (chemin des) lieu dit terroir de Marmorières 1298 / carrière appellée des Busquiers 1606
La Fabrique écart
Font-de-Lègue lieu dit Vinassan ad fontem vocatum de la Leca 1322
Mader bergerie
Le Pradel anc fief au terroir de la Clape Narb et par extension Armissan et Vinassan 969
Saint-Félix ferme / saint-Martin ferme /

Tarailhan ferme / l'anc chapelle dépendait de la paroisse de Marmorières Ecclesia Sancti Stephani di Taralano 1324 / « la Bastida de Teralhan» 1495 / «Thérailhian 1807 / anc Etang de Tarailhan.

Marmorières Villa Marinorema = Marmoreria infra insula Lici 821
Parachol lieu dit Marmorières Vin 1293Marmorières Villa Marinorema = Marmoreria infra insula Lici 821
Parachol lieu dit Marmorières Vin 1293
Valmerdière lieu dit au terroir de Marmorières 1293  "Vallis Merderia" 1293"Vallis Merdaria" 1324

Etang Salin Vinassan et narbonne, restes du lacus Rubressus, desséché 1585 grâce au canal Ste Marie, salines mentionnées en 844 estang salin ou marais de la Clape 1680. Le canal de l’etang-Salin ou de Ste marie prend à Coursan le trop-plein de la riv Aude, arrose les bases plaines de Coursan (A l’estang 1768), Armissan (Tot lo lonc de l’Estanh 1537), Narb et se jette dans l’étang de campignol au roc de Conilhac (déjà mentionné pour Coursan et Armissan).
Au XVI ème, l’asséchement permit un gain de terres et l’accroissement de la population.


Vinassan n’en demeure pas moins un village attachant qui nous offre encore l’eau de son puits artésien (indispensable pour tremper les légumes secs!). Un clic sur le site très intéressant de la mairie (http://www.vinassan.fr/) permet d’en apprendre sur le peuplement du village, le docteur Montestruc, la glacière, la pompe du curé... peut-être le père Barbe connu pour ses préparations médicinales dont une fameuse potion pour les yeux. Dommage que la belle cave coopérative aujourd’hui disparue (pionnière du vin rosé dans les années 70 !) ne figure point sur la page de la commune...  

photos autorisées :
Cave coopérative de Vinassan crédit photo http://www.laregion-culture.fr/cultureetpatrimoine/cavescoop/cave-distillerie/cooperative-vinicole-vinassan-11

mardi 25 novembre 2014

Aude & Languedoc / BONJOUR SALLES, BONJOUR LES FAGOTS !


« Fleury est sale, Salles est fleurie...": Sabarthès qui n’avait pas à s’embarrasser des guéguerres entre villages, note cependant «L’Ètang-Pudis, anc. étang, commune de Salles-d’Aude / A l’Estang Pudis, 1701 (comp., p. 6) / Estampudis (cad.)(1) ».
Si mes trufarios rappellent un temps heureusement révolu de piques et de bisbilles entre nous, retenons plus sérieusement que des marécages ont accompagné le colmatage, par l’Aude, du bras de mer entre la Clape et les collines de l‘Hérault. Des salines existaient à Coursan, et à Salles, l’archevêque tirait bénéfice d’une « poignée de poissons qu’il prend au rivage » (2). La présence, encore de nos jours, de nombreux marais, témoigne toujours de ce travail du fleuve : étangs de Capestang, de la Matte (Lespignan), de Vendres, de « la Matte » et de Pissevaches qui subsistent de ce qui fut l’Étang de Fleury (3).
Le nom Salles viendrait du francique « Saal » voire du germanique « sala » (château, demeure fortifiée, manoir) (2).

Mentions du nom dans le dict. topograhique de Sabarthès :
Salles d’Aude 966 église dédiée à St-Julien
Salae 966, Castrum de Salis 1322, Salas 1402, Al loc de Sallas..., Salhas 1537, Salles 1781, Sàlos (vulg.) (4)

Autres mentions concernant le lieu :
Combe d’Alprat moulin à vent Salles 1781
Taysseferrals moulin vent Salles 1781
La Lauze moulin à vent Salles 1781
Le Moulin à vent, écart, Salles : la Moulinasse moulin ruiné Salles

Besplas 1701
Le Bosc bergerie 1781
L’Etang-Pudis 1701
Salles : A capite de l’Estanhol 1322 (Céleyran)
Fontpétière lieu dit
Gairèzes lieu dit ancien fief royal Salles et Fleury 1322
Gauthier écart
Granouillet ferme 1781 Granouilhet 1701
Jasse de Claret bergerie
Lamotte ferme 1781
Maison du Pontonnier écart
Maurel ferme
Le Pech château et ferme
Les Portes ferme
Pépy écart
Rouch ferme / Rouch et Dalbosc 1763
Saint-Blaise chapellenie 1701
Saint Cassian chapelle rurale de Céleyran fondée par Charlemagne Sanct cassian de Cereyran 1404
Saint-Louis ferme.

En 1912, Sabarthès indique quatre moulins sur la commune et ces mentions évoquant le blé à moudre laissent une impression de quiétude pour une époque où le pain constituait l’essentiel de la nourriture. Au-delà de la vision bucolique et prospère d’un Maître Cornille sallois avant que la minoterie à vapeur ne s’en mêle, me revient l’étude fouillée qui en a été faite sur le site officiel d’Armissan. Son auteur, en effet, se demande si les paysans ne sont pas redevables de leurs meilleures conditions de vie à la construction des moulins, "ordonnée" par Bonaparte. S’il est incontestable que l’organisation de la France a été prise en main autoritairement par le Premier Consul qui décide même des surfaces devant être cultivées (la spéculation n’est plus possible sur le marché des grains, la corruption combattue,les brigands éliminés, les routes rendues sûres...), la pression étatique portée par les préfets, les contrôleurs, les percepteurs n’en demeure pas moins forte et l’amélioration de la condition paysanne vient avant tout des bonnes récoltes enregistrées déjà sous le Directoire (un moulin construit à Armissan), entre 1796 et 1799 puis sous le Consulat et l’Empire jusqu’en 1809 (5) (6). 


Nous reviendrons sur les moulins et plus particulièrement les meuniers pour la fiche concernant notre village parce qu’on ne saurait passer sous silence l’affaire du moulin de Fleury...

Entre Fleury et Salles, en plus de la cave coopérative et du rugby, bien sûr que des liens aussi amicaux que familiaux nous lient à ceux qui sont plus que nos voisins. Des Sallois illustres marquent nos mémoires communes : Alexandre Macabiès (« Escrivi coumo lou pople parlo...» , Clovis Roques, Jean Camp qui, serait-ce a contrario, dit si bien que nous sommes du même pays, du même moule :
« ... S’as doublidat toun bel terraire,
Ses pas mai das nostris, goujat ! » Lou Doublidaïre 1916.

(1) Toujours mentionné sur la carte IGN Béziers au 25/1000ème entre l’Aude et les canaux de France et des Anglais qui drainent l’Étang de Capestang.
(2) SOURCES : Vilatges al Pais / canton de Coursan / Francis Poudou et les habitants du canton / 2005. Pour les anciennes mentions des villages, la bibliographie mentionne expressément le dictionnaire topographique de Sabarthès.
(3) ne pas confondre avec l’étang depuis longtemps desséché de Fleury que nous connaissons sous la simple appellation « L’Étang » dans, pour, par exemple, notre ancien stade « de l’Étang ».
(4) Dans le Trésor du Félibrige de Mistral, plusieurs entrées concernent Salles-d’Aude : Salo-d’Aude, Saloi, Saloio, fagot = sobriquet des gens de Salles-d’Aude.
(5) Sous le Directoire, période transitoire d’instabilité tant extérieure qu’intérieure, qui voit l’armée garante des coups d’état pour le maintien en place des Directeurs, alors qu’une minorité de parvenus jouit de richesses rapidement acquises (indécence aussi des Muscadins, Incroyables et autres Merveilleuses) et que le peuple meurt de faim, les récoltes furent heureusement bonnes entre 1796 et 1799 : davantage de pommes de terre, progrès de la culture du tabac, des plantes fourragères et surtout de la vigne. La production de blé restera bonne jusqu’à la récolte de 1809 mais les récoltes de 1810 et 1811 furent déficitaires et cette dernière provoqua la disette et les troubles. SOURCES : Malet-Isaac, Les Révolutions (cours de seconde 1960).
(6) Pour conclure sur les moulins à blé et l’interrogation résultant de la consultation de la topographie de nos villages, une considération sur le nombre de moulins à vent (12000) qui a explosé sur les trois derniers siècles du Moyen-Age. Ils ont surtout pris en charge la part alimentaire dévouée jusque là aux moulins à eau, à l’implantation beaucoup plus ancienne et bien plus lente (10000 en 1000 ans). SOURCES : Les Premiers moulins à vent, Robert Philippe, Annales de Normandie, année 1982, volume 32, numéro 32-2 pp. 99-120.
En 1802, alors que Chaptal est au ministère de l’Intérieur, on compte 66000 moulins à eau, 10000 moulins à vent. Il en demeure moins de la moitié un siècle plus tard (37051), plus de 6000 étaient encore en activité en 1950 et seulement 650 voilà une vingtaine d’années. 


Photos : Cucugnan, moulin d'Omer restauré... peut-être libres du site flickr.com. Route de Nissan et ancien pont... parce que c'est seulement lorsqu'il est refait que l'on se dit mais trop tard qu'on aurait dû prendre l'ancien en photo !
N'hésitez pas à envoyer vos photos, par exemple de l'horloge de la mairie ou du château de Salles...

samedi 22 novembre 2014

Aude & Languedoc / GRUISSAN

«... Et la tour Barberousse
Qui se mire, grave et douce
dans les eaux de l’étang...» "Gruissan mes amours" Charles Trénet (1)


 
GRUISSAN, même défiguré par les verrues de l’aménagement touristique, mérite cependant de figurer parmi les plus beaux villages de France. La carte postale montre, au milieu des étangs, la Tour Barberousse couvant le vieux village, sur fond de garrigue et de pins... Enfin... pas tout à fait, parce que, entre les calcaires de l’Ile-Saint-Martin et les barres de la Clape, une trouée balayée par le Cers nous laisse imaginer une galère romaine remontant avec peine vers Narbonne.
Lina Bill, de son vrai nom Louis Bonnot, né à Gruissan dans une famille d’armateurs, en rend si bien l’atmosphère, depuis des lieux aujourd’hui disparus comme «Les Petits Pois » où ceux qu’il est encore possible de retrouver comme le Coudoun ou Garbirou. Sur l’Internet, ce serait bête de s’en passer :
https://www.facebook.com/LinaBill/photos/pb.407233112630596.-2207520000.1416629547./761659563854614/?type=1&theater
http://gruissan-linabill.blog4ever.com/photos/vues-gruissan-lbill
 

 Gruissan inspire, assurément. Avant de reprendre notre propos, rappelons seulement le riche passé d’un village de marins, pêcheurs du Golfe ou capitaines au long cours, le souvenir des catalanes ou des tartanes, bricks et goélettes et même d’un croiseur perdu aux Dardanelles... (2)

GRUISSAN dans le Dictionnaire Topographique de l’Aude d’Antoine - Auguste Sabarthès (3).

Mentions du village : L’église est dédiée à l’Assomption de la sainte Vierge. Gruxau 1080, gruissanum 1156, Groissanum 1227, Grussan 1259, Castrum de Groishano 1289, Villa de Grussano 1302, Gruyssanum 1326, Groxsa 1342, Castrum de Grossano 1344, Grucssan 1590, Gruixa 1594, Gruisau 1671, Gruissan 1781, Grusà (vulg.)

Gamarre étang île St-Martin 1771
Etang des Bordières atterri
Goule d’Aude ancienne embouchure de l’Aude dans l’étang de Gruissan
Les Gouttes ancien étang 1771
Grau de Narbonne ancienne entrée du port serait celui de Vieille Nouvelle
Le Grazel entrée de la mer dans l’étang de Gruissan 1270
Etang de Gruissan ou de la Gourgue au nord de l’étang de Campignol 1346

Clap dels Auzils 1305 / Chapelle des Auzils reconstruite en 1635
Combe de l’Habit, ruisseau au terroir de la Clape, limite Gruissan et Narbonne, se déverse directement dans la mer. 1329
Foncaude ferme au terroir de la Clape 1781: fontaine-Salée lieu dit 1396
Les Issarts lieu dit au terroir de la Clape communes de Narb. et Gruissan
Le Rec ferme au terroir de la Clape 1781
Trou de la Crouzade grotte poteries, silex, ossements
Foun-del-Gorb source et grotte

Cabane de Rolland ferme disparue 1537
Combe l’Abeille, bergerie 1807
Le col de l’Etroit moulin à vent
Les douanes, les Douaniers écarts 1781
Enferrech métairie 1771
l’Estagnol ferme
Galinat ferme de l’île st-Martin XVIII
Jasse de l’Evêque ferme
Les Justices lieu dit
L’Oeil de-Pal, ferme
Le Pas de Lascarettes ferme 1781
Pech des moulins 3 moulins
Peyredroite 1771
Pech-Rouch lieu dit fourches patibulaires de la seigneurie de Gruissan 1329 Pech-Rouge cad Narb
La Pierre Droite ferme
La Plaine ferme La Plano
Planasse lieu dit
Porte-du-Pujos / la Porte-En-Bonnet / lieux dits
Raynac ferme disparue
Saint-Blaise chapellenie 1756
Sainte Eulalie lieu dit 1771
Sainte-Lucie ferme 1807
Saint-Félix 1771
Saint Laurent ferme
Saint-Michel anc. égl. rurale au terroir de Pech-Maurèze
Saint-Obre ferme 1537
Saint-Louis-de-Campignol ferme
Saint-Martin anc île auj. presqu’île L’Isle 1781
Las Tinos ferme

(1) En complément des mots, pensez aux sons et images de youtube ou dailymotion par exemple...
(2) En témoignent les cénotaphes de l’Allée des Naufragés, bordée de pins et de cyprès, qui monte à la chapelle des Auzils.
(3) Après celles du village, les mentions portant sur les étangs, la Clape, les différents lieux occupés, sont arbitrairement regroupés. 

                              Gruissan, chalets sur pilotis.
  Photos autorisées : wikipedia et commons wikimedia.

vendredi 21 novembre 2014

Aude & Languedoc / CUXAC D’AUDE

CUXAC D’AUDE, pays d'Escalaïs, de Papinaud et de Pélissier.

Depuis Coursan, après les charmantes maisonnettes en surplomb de l’Aude et qui doivent avoir une histoire à raconter, après le passage à niveau, la départementale sur la digue suit un coude serré de l’Aude. Avant de retrouver la grande plaine à vignes (il y eut un temps des pommiers), on ne se doute pas que cet endroit, le Prat du Raïs, a connu nombre de brèches par lesquelles les inondations ont envahi Coursan. Plus en amont, le fleuve a toujours menacé Cuxac.
Les 13 et 14 novembre 1999, un aigat (1) cause la mort de quatre personnes : dans les lotissements des Garrigots et des Olivettes, l’eau est montée au niveau des toits (jusqu’à 3 mètres d’eau)(2).
Début 2014, dix kilomètres de digue sont enfin inaugurés mettant fin à des années de crainte et d’attente.
Après cette référence au risque répété d’inondation, quelques petits rappels historiques, juste pour vous donner envie de mieux connaître Cuxac-Rive d’Aude.
En 1355, grâce au château renforcé et fortifié une quinzaine d’années auparavant, Cuxac résiste au Prince Noir (Prince de Galles) dont le raid dévaste le Languedoc (notamment Narbonne, Ouveillan... nous en parlions pour la muraillasse d’Armissan).
Aux XIVème et XVème siècles, des privilèges profitent à la population. Notons par exemple que les délinquants doivent être jugés par les co-seigneurs de Cuxac et non à Narbonne (2), manière de rappeler une moquerie, una trufo sus las gents d’aïci : « Sios fait quand passes lou pount et qu’es veit ouros ! » (3) 


CUXAC dans le dictionnaire topographique de l’Aude de Sabarthès.
Eglise dédiée à saint Martin, ancien fief royal / Sabarthès détaille 39 appellations de 959 à 1807 ! Cugciacum, Cugciagum 959... au xème siècle, on disait encore Géminian ; Cucuciacum 992, Cucuciagum 1005, Cucianum 1049 -1494, Cuciacum 1215, Cutciachum 1271, Cursiacum 1332, Cutsac 1382, Cucsac XIV... Cucxac, Cutsac 1589, Cuxac Rive d’Aude 1807, Cutsàc (vulg.)
Canal de Cuxac à Lespignan communes de Cuxac et Coursan
Cuxac Cugciacum 959
Le Prat du Raix ancien fief autrefois Narb, auj Cuxac 1163
Lauzerdat ancien fief Coursan et par extension Cuxac 1768
La Mateloun Cuxac La Magdelon 1781
Rabes ferme Cuxac anc enclave de Narbonne jusqu’au nouveau cadastre 1712
Saint-Antoine ferme disparue.
Saint Baudile ancienne église rurale 1163
Sainte-Catherine
Saint-Jacques lieu dit près de la chapelle ND de Magrie 1769
Saint Joulia moulin à vent
Saint-Michel anc égl et décimaire
Saint-Pierre anc chapelle 1595
Saint-Pierre-de-Lieuran anc décimaire 1163
Le Vern anc moulin sur l’Aude ruiné en 1397
Canal des Trois Ponts rigole d’arrosage Cuxac et Coursan

(1) inondation provoquée par un « épisode cévenol », conjonction de phénomènes météorologiques bloqués par le pourtour montagneux et qui déversent des pluies diluviennes sur le Languedoc et le Roussillon.
(2) SOURCES : Vilatges al Pais / canton de Coursan / Francis Poudou et les habitants du canton / 2005. Pour les anciennes mentions des villages, la bibliographie mentionne expréssément le dictionnaire topographique de Sabarthès.
(3 )«Tu es fait si tu passes le pont et qu’il est huit heures (du soir) ! » in Caboujolette / Pages de vie à Fleury II / François Dedieu.

photo autorisée wikipedia : Cuxac, l'hôtel de ville.

jeudi 20 novembre 2014

Aude & Languedoc / « LES VOICI REVENUES, COURSAN, TES GRANDES HEURES...»

« LES VOICI REVENUES, COURSAN, TES GRANDES HEURES...» C’est par ces vers que Jean Camp, auteur et poète sallois amorce son prologue pour honorer Coursan où se joue Le Cid de Corneille... (Coursan était connue, je crois, pour donner des représentations théâtrales et des concerts de renommée au moins nationale. Je me demande aussi si Coursan n’a pas été nommée capitale du vin ?). 

                                                                 Vue de l'Aude vers l'amont
 
Le fleuve Aude est intimement lié à Coursan : le pont, le mur pour protéger le quartier de la Barque, les crues dévastatrices, accessoirement les litiges avec Cuxac, en amont... mais aussi la fertilité remarquée de la plaine du temps où on cultivait les céréales...    

                                                             Notre Dame de la Rominguière

COURSAN / Eglise dédiée à la sainte Vierge / ancien fief royal / sénéchaussée de Carcassonne.
Villa corcianum 933,  Castrum de Cortiano 1195,  Castrum de Corciano 1265, De Curciano 1364, Corsien 1382, Corssan 1402, Corsa 1468, Coursan 1781, Cursà (vulg.) (1) 


Si les historiens sont d’accord pour penser que Coursan n’existait pas à l’époque romaine, le Lac Rubresus recouvrant encore son site, ils le sont aussi pour attribuer l’origine du lieu à un propriétaire de domaine gallo-romain nommé Curtius plutôt qu’à une Via Curtia, variante plus courte de la Via Domitia.  
La plaine est donc une construction de l’Aude, ce fleuve dit-on parmi les plus travailleurs de France (2). La Clape fut une île et sur certaines cartes le Pech Celeyran, à l’est de Coursan, figure en tant qu’îlot. La première partie des notes illustre ce travail de comblement qui a parfois enterré le rez-de-chaussée des maisons.

   
                                                            Vue vers l'aval depuis le pont SNCF

Canal de Cuxac à Lespignan communes de Cuxac et de Coursan
La Carbonne, nouveau lit de l’Aude , fin XVIII 1775
Etang de Coursan aujourd’hui désséché 1329
l’Île L’Isle 1768
La Lubane anc salines 1048 « las Seignes » jadis la Lubane 1768
La Mayral ruisseau « Alha Mayralh » 1537
Le Passelis rigole alias canal de Grand Vignes déverse ses eaux sur Campignol, à Coursan et à Narbonne.
Pontcerme ferme 1352 (passage de la Via Domitia des Romains). 
Porte-Notre-Dame lieu dit Coursan 1768 Canal des Portes rigole Coursan
Saint Sébastien anc jardin «L'Orte de Sant Sebastia « 1579 / Les Salines lieu dit ; en 1218 il existait 14 salines au terroir de Batipalmes
Canal des Trois Ponts rigole d’arrosage Cuxac et Coursan
Etang Salin Vinassan et narbonne, restes du lacus Rubressus, desséché 1585 grâce au canal Ste Marie, ‘salines mentionnées en 844 estang salin ou marais de la Clape 1680. Le canal de l’etang-Salin ou de Ste marie prend à Coursan le trop-plein de la riv Aude, arrose les bases plaines de Coursan (A l’estang 1768), Armissan (Tot lo lonc de l’Estanh 1537), Narb et se jette dans l’étang de campignol au roc de Conilhac

Autres mentions pour Coursan :
Coutelle ferme Coutel XVIII
Les Faisses autrefois l’orte Nalguier 1768
Font-Sabatière lieu dit 1537
La Française ferme 1763
La Gare lieu dit  anciennement « Tres Gourgs » 1768 (voir prade des Prud’Hommes)
Granselve ferme  1265
Les Homs lieu dit « Als Homs » 1536
l’Horte écart  Ort de saint sébastien ou Ort de Nouvel anciennement appelé Gordenal 1768
Gui ferme  1763
La Bastide d’En-Gasc lieu dit 1579
Luzerdat ancien fief et par extension aussi à Cuxac 1768
Maira lieu dit 1326.
Notre Dame de la Romiguière anc confrérie et chapelle 1606
Ombret, ferme 1763
le Pas-du-Loup lieu dit  Pas del lop 1537
Pech de Cours lieu dit 1218 ou Pas de Layssède 1768
Peyreficade lieu dit entre Narbonne et Coursan « Peyra ficada » 1453
Les Ranes lieu dit 1768
Razimbaud moulin à vent 1807
Ricardelle ferme alias Ricardelle de Lautrec
Ronis lieu dit Ronis anciennement Pech d’Arènes 1768
Rotecas lieu dit 1264
Saint-Blaise chapellenie 1791 / Saint-Etienne lieu 1768 dit anc Saint Estève 1534
Sainte-Marie lieu dit  Saincte Marye 1579
Saint-Firmin lieu dit 1218 / Saint-Gibon lieu dit (es un singé aco, non ?)
Souc lieu dit
La Tour ferme
Vié ferme
La Vinassane lieu dit

(1) A noter que le « vulgairement parlant » de Sabarthès concerne la langue occitane dans sa variante languedocienne, ce qui dénote peut-être de la part d’un auteur qui aurait aussi publié en occitan, un concours plus français pour cette commande de l’Instruction Publique nationale. 
(2) A partir de Moussoulens et jusqu’à la mer, la pente n’est plus que de 0.34 m au kilomètre et les sédiments se déposent exhaussant le lit du fleuve... l’Aude, avec ses crues qui submergent rapidement la plaine, est notre Huang-Ho à nous...  

SOURCES : Vilatges al Pais / canton de Coursan / Francis Poudou et les habitants du canton / 2005. Pour les anciennes mentions des villages, la bibliographie mentionne expréssément le dictionnaire topographique de Sabarthès.

mercredi 19 novembre 2014

Aude & Languedoc / BONJOUR ARMISSAN !

BONJOUR ARMISSAN !
Salut les Armissanots, il est loin le temps où, avec Diego, pour finir la sortie du dimanche matin, nous avons eu l’idée formidable de déguster quelques crus à la coopé avant de se payer la côte de la Ramade, à la pédale, en plein cagnard ! 
Que nous dit le dico de Sabarthès sur ARMISSAN ? 

NB : erreur sur Wiki, l'église du village n'est pas dédiée à saint Pierre... pour cela, voir la Muraillasse. 

ARMISSAN église dédiée à saint Etienne / Arsimicianum 966, Artimicianum 978, Villa Artimicianum 990, Armisanum 1235, Armiciauum 1256, Castrum de Armissano 1271, Ermissanum 1398, Armyssan 1402, Hermissan 1503, Ermissan 1389-1587, Armissa 1521, Armyssa 1537, Armisan 1595, Armissa 1781, Armissà (vulg.)
Bringairet 1649
La Bruinière au terroir de la Clape  1781
Cague-loup, lieu-dit, 1250 (1)
Combe d’Armengaud 1293 (2)
Combe Longue, 1308
Combe Louvière 1308
Olivédo ferme
Le Moulin haut, écart (2)
Peyralade lieu dit Armissan 1673
Le Pradel anc fief au terroir de la Clape (Narb et par extension Armissan et Vinassan) 969
Saint-Jean lieu dit 1672 / Saint-Pierre-del-Roc XVIII / Saint-Pierre-du-Lec ancienne chapelle.
La Tourouzelle lieu dit, «Toroselle (en marge Terroselle) 1327-1500
Etang Salin Vinassan et Narbonne, restes du lacus Rubressus, desséché 1585 grâce au canal Ste Marie, salines mentionnées en 844, estang salin ou marais de la Clape 1680. Le canal de l’étang-Salin ou de sainte Marie prend à Coursan le trop-plein de la rivière Aude, arrose les basses plaines de Coursan (A l’estang 1768), Armissan (Tot lo lonc de l’Estanh 1537), Narbonne, et se jette dans l’étang de Campignol au roc de Conilhac.


 
Rien sur les carrières de la fameuse « pierre d’Armissan », rien sur la Muraillasse, ce pan de mur imposant qui borde la route d’accès au village près du domaine de Cazeneuve (Cazanove cadastre 1912). Il s’agirait d’une église datant du XIII ème et ruinée par les Anglais et les mercenaires du Prince noir.

(1) Présence de loups avérée dans la Clape encore au XIXème siècle.
(2) Une pensée pour Riquet de Salles...
(3) sur la carte IGN 25000ème, trois moulins (ou leurs vestiges) sont nettement situés au N-O : « le Moulin-Bas », de « Rossignol », « de Catou ». 

photos : merci wikipedia !