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dimanche 14 août 2022

LA FRANCE N'EN FINIT PAS D'ALLER MAL (suite et fin)

Où va notre système de santé jadis envié ?

Une amie a eu la volonté de témoigner du triste et malheureux problème de santé enduré par sa mère.

La honte, ce pays ! Suite et fin, enfin j’espère…
Je me demande bien ce que sont ces soi-disant médecins généralistes du Samu qui décident si ton cas est une urgence ou pas. Des étudiants en médecine ou vraiment des médecins diplômés ? Dans ce dernier cas, c’est quelque peu effrayant !
Jeudi soir, j’avais donc réussi à relever ma mère et à la mettre au lit, espérant que cela irait mieux le lendemain. Sauf qu’en la levant vendredi matin, elle n’arrivait toujours pas à tenir sur ses jambes et avait, en position debout accrochée à mon cou, des douleurs dans sa hanche droite qui n’ont fait qu’empirer au cours de la journée. Il fallait donc trouver une solution pour qu’elle puisse aller aux urgences.
Son médecin traitant étant fermé ce vendredi en raison de la Féria de Béziers, j’ai tenté ma chance auprès de quelques médecins du coin, sans me faire trop d’illusions, sachant que rares sont ceux qui se déplacent, et encore moins s’il ne s’agit pas d’un de leurs patients habituels. Résultat : négatif.
Vers 14 h 30, je me suis dit, tant pis je rappelle le Samu, d’autant qu’entre temps ma mère m’avait (enfin !) expliqué que l’assise du vieux fauteuil de jardin avait en partie lâché sous son poids en s’y asseyant. Je tombe sur un autre médecin que la veille, lui explique la situation et ose avancer qu’il faudrait éventuellement faire une radio. Peut-être vexé que j’empiète sur ses prétendues compétences, il me répond : « Oui, il serait bon de faire une radio pour voir s’il n’y a pas des fissures dans le bassin au niveau de la prothèse, mais ce n’est pas une urgence, il faut voir avec le médecin traitant » !!!! Donc dans le meilleur des cas, attendre environ une semaine pour en savoir plus ! Et il me dit une nouvelle fois d’un ton sec : « Ce n’est pas une urgence ! » Je lui rétorque : « Ça, c’est bien la France » et lui raccroche au nez. C’est quand même inimaginable qu’un médecin diplômé (du moins je l’espère) réagisse de la sorte, c’est comme s’il m’avait lancé, la vieille nous emmerde, elle n’a qu’à rester dans son fauteuil et souffrir en silence ! Ce n’est rien d’autre que maltraiter sciemment les malades !
Me restait une troisième solution, avant la quatrième que je voulais en fait éviter : trouver une ambulance qui veuille bien la conduire aux urgences de la clinique Saint-Privat de Boujan, dont mes parents et moi, qui ai dû y aller en 2019, avons toujours été satisfaits. Mais c’était sans compter avec le bureaucratisme et l’autoritarisme français ! Des personnes charmantes m’ont expliqué que sans bond de transport délivré par le médecin ou… le Samu , ils ne pouvaient pas l’y conduire. Je me suis mise à rêver de Stuttgart où j’ai souvent dû appeler une ambulance pour conduire mon mari chez le médecin, aux urgences ou à l’hôpital. Sans bon de transport, ils t’envoyaient la facture et après c’était à toi à voir comment te faire rembourser.
Donc pas possible d’échapper à la quatrième solution : arriver par mes propres moyens à installer ma mère dans la voiture, qui n’est pas une grosse berline . Après avoir placé la voiture de telle sorte que la portière du passager soit devant l’une des portes-fenêtres et pris des mesures pour être sûre que ce soit faisable, je me suis passé plusieurs fois un film dans ma tête sur la façon dont je devais procéder. Et ce matin j’ai tenté le coup. Oh, je n’ai pas réussi dès la première fois, mais à la troisième ou quatrième tentative, c’était bon : ma mère était bien installée et on prenait la direction de la clinique. Un infirmier est venu la chercher avec un fauteuil roulant dans la voiture et en deux gestes (est-ce que ça fait mal là et là,), il se doutait déjà de ce que c’était. Ils l’ont fait tout de suite entrer dans la zone des urgences et moi j’ai attendu dans la salle d’attente. Au bout de trois heures et demie, ce qui m’a permis de finir un livre en allemand et d’en commencer un nouveau en français , ils sont venus me chercher et m’ont expliqué qu’il s’agissait d’une luxation de la prothèse de la hanche droite, qu’ils avaient essayé par deux fois de la remettre en place en sédatant ma mère, mais sans succès. Il fallait donc qu’elle passe au bloc opératoire pour que le spécialiste la remette en place, cette fois sous anesthésie. Peu de temps après j’ai quitté la clinique.
Vers 17 heures le médecin m’appelait pour me dire que cela s’était bien passé et que je pourrais venir chercher ma mère vers 19 heures, sans oublier les consignes pour les quatre prochaines semaines. Quelques minutes plus tard, c’était l’infirmière du service chirurgie qui m’appelait pour me dire à peu près la même chose. À 19 heures, j’étais à la clinique. Mais quand l’infirmière a vu que ma mère n’était pas très sûre sur ses jambes, elle a proposé de la garder pour la nuit et de voir demain avec le médecin avant de me rappeler. J’étais vraiment soulagée, car je ne me voyais pas rentrer avec ma mère encore chancelante.
Quand je repense à l’abruti du Samu hier qui voulait que ma mère attende au minimum une semaine avant d’en savoir plus, avec une prothèse luxée ! Non mais, là c’est de l’incompétence totale !!! On peut comprendre (ce qui ne veut pas dire être d’accord) que certains patients deviennent agressifs !

LA FRANCE EST MAL, LA FRANCE VA MAL... témoignage vécu.

Où va notre système de santé jadis envié ? 

Une amie a eu la volonté de témoigner du triste et malheureux problème de santé enduré par sa mère.

La honte, ce pays ! ou quand le SAMU te fait comprendre dans un langage certes plus châtié que le mien : Démerdez-vous toute seule !!!

Ma mère, 93 ans, s’est assise cet après-midi à l’ombre dans un des fauteuils du jardin, pas un des récents qui aurait eu une bonne hauteur mais dans un ancien plus bas. Et est arrivé, ce qui devait arriver : elle n’arrivait plus à se relever. J’ai réussi par deux fois à la relever en la faisant s’accrocher à mon cou mais ses jambes ne répondaient pas : douleurs et tremblements dans la jambe droite, la « saine », et un genou qui flanchait pour la jambe gauche aux séquelles de polio. J’arrivais à redresser la jambe gauche en appuyant mon genou contre le sien, mais dès que je retirais le mien son genou gauche flanchait à nouveau. Donc retour dans le fauteuil.
 
Selon ma bonne habitude allemande, j’ai donc fini par appeler le 112. Je suis tombée sur le central des pompiers et me suis presque fait engueuler ! Si elle était tombée par terre, ils seraient venus, mais comme elle était encore dans son fauteuil, ils ne viendraient pas. Ils m’ont quand même transmis au 15 où j’ai dû à nouveau expliquer le problème à un monsieur qui a seulement dit qu’il allait me mettre en relation avec un médecin généraliste. Et j’ai attendu, attendu, attendu …. en me disant que la batterie de mon portable serait presque vide quand j’aurais enfin quelqu’un au bout du fil ! Et puis j’ai enfin pu expliquer une troisième fois le problème. Et là, il me dit qu’il ne peut rien faire et que je dois voir avec les voisins s’ils peuvent m’aider ! Tu parles ! La plupart des voisins de ma mère ont plus de 70 ans, très souvent même plus de 75 ans (l’une des voisines de ma mère en a 86 !!!) et les deux qui sont un peu plus jeunes sont partis en vacances ! Et vu les handicaps de ma mère, il faut que ce soit des personnes qui aient un minimum de connaissance des gestes techniques que, personnellement, j’ai acquis en observant les infirmières qui venaient soigner mon mari. Je me suis alors mise à cogiter, à passer en revue ce que je faisais dans un cas semblable avec mon mari. À la troisième tentative j’ai réussi à relever ma mère, toujours en lui disant de s’accrocher à mon cou, et à l’asseoir dans un fauteuil de jardin récent que j’avais légèrement imbriqué dans celui où elle était assise. En tirant sur le fauteuil sur environ un quart du tour de la maison, je l’ai installée dans la salle à manger où elle a pu manger et boire. Là je viens de la mettre au lit non sans badigeonner sa jambe droite d’une pommade allemande à base de plantes (Teufelskralle = griffe du diable) qui a déjà donné de bons résultats sur ses cervicales ainsi que sur les miennes et mes genoux. J’espère que demain ça ira mieux ! Mais pour ma part, je risque d’avoir un sacré mal de dos !
Presque quatre heures plus tard, je suis toujours offusquée de l’attitude des secours. S’ils m’avaient dit on viendra quand on pourra, on aurait attendu au besoin jusqu’au milieu de la nuit.
 
Les trois dernières années avec mon mari, je ne sais combien de fois j’ai dû le relever parce qu’il était tombé, le transférer du fauteuil roulant dans un fauteuil « normal » ou le lit et inversement. Et puis une paire de fois j’ai dû appeler les secours car je n’y arrivais pas. Jamais je n’ai été rembarrée, tout au plus on me disait presque en s’excusant que cela pouvait mettre un certain temps car ce n’était pas un cas prioritaire. Je me souviens encore de la dernière fois où j’ai dû les appeler : le dimanche ou le lundi de Pentecôte 2016 et on m’avait prévenu que cela pourrait prendre deux heures avant que les secours n’arrivent. 45 minutes plus tard, ils sonnaient à notre porte. Ils ont relevé mon mari, l’ont ausculté sommairement. Je les ai remerciés chaleureusement et le monsieur et la dame m’ont humblement répondu : « Mais, on est là pour ça, Madame » !!!!! Je doute fort qu’en France on ait droit à une telle réponse !

samedi 1 janvier 2022

BOUNO ANNADO 2022 !

 


Boun, brave, bel que siegue l’an nouvel e si sen pas pus, sioguen pas mens ! 

Avec 136.000 pages vues en 8 ans, pour partager le voyage, pour marquer l'attention que je vous porte, et parce qu'il n'y a pas de message sans destinataire, pour ce partage planétaire, je souhaite à tous le meilleur en 2022.  

 Dears loyals friends in the world or in the United States, accept my almond flowers to wish you the best in 2022. Good New Year. 

Chers et fidèles amis de la France aussi métropolitaine, ultramarine et francophone, recevez mes fleurs d'amandier pour une bonne et meilleure année 2022. 

Celé mé rodině z Holoubkova a Mělníka, našim českým přátelům z Prahy a z "mame radi Rokycansko" přejeme vše nejlepší do nového roku 2022. 

Cari e fedeli amici dall'Italia, con il mio sentimento molto mediterraneo, accettate il mio fiore di mandorlo per un buono anno nuovo 2022. 

Amis et lecteurs éparpillés du Monde entier, merci de votre fidélité et que ma fleur d'amandier vous porte le meilleur en cette année 2022. 

Дорогие и верные друзья России, от Санкт-Петербурга до Владивостока, примите мой цветок миндаля с новым 2022 годом.

Dears and faithfuls friends of green Ireland, since the song about the orange flower, accept my almond tree for a good new year 2022. 

 Шановні та вірні друзі України, незважаючи на мої страхи, прийміть мій цвіт мигдалю з новим 2022 роком. 

 Liebe und treue Freunde aus Deutschland, die die okzitanische Sprache ehren (es ist nicht der Fall in Frankreich), nehmen sie meine Mandelblumen für ein gutes neues Jahr 2022. 

 Queridos primos catalanes, queridos y fieles amigos de España, que siempre han sido tan cercanos, comparte mi flor de almendro para un bueno año nuevo 2022. 

Caros amigos portugueses tão hospitaleiros, partilhem a minha amendoeira em flor por um bom ano novo 2022. 

Drodzy polscy przyjaciele, z moją solidarnością jako Europejczyka, podzielcie się moim kwiatem migdałów na szczęśliwego nowego roku 2022.

Chers amis belges, acceptez ma fleur d'amandier pour une bonne année 2022.  Beste Belgische vrienden, aanvaard mijn amandelbloesem voor een goede nieuwjaar 2022. 

 Dears friends of the United Kingdom, accept my almond flower for a good new year 2022. 

Dragi prieteni români, din Bucovina până în Delta Dunării, primiți floarea mea de migdal pentru un an nou fericit 2022. 

 Dear friends from Hong Kong, with my solidarity, accept this almond flower for a good new year 2022. 

Chers cousins du Québec, amis du Canada, acceptez ma fleur d'amandier pour une bonne année 2022. 

 Kära vänner från Sverige, acceptera denna mandelblomning för ett gott nytt år 2022. 

 Teman-teman pulau Indonesia yang terkasih, terimalah bunga almond ini untuk menyambut tahun baru 2022.

 

lundi 16 novembre 2020

MARCHÉS NOIR, BRUN, GRIS ou ROSE / Fleury d'Aude en Languedoc.

Lors de la dernière guerre, la nourriture reste le premier souci. Article lié  à https://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2020/11/monsieur-petiot-non-pas-le-terrible.html 

Helianthus tuberosus fleur de topinambour wikimedia commons Author AnRo0002

Combien à Fleury eurent recours à ce secours dans l'échange ? Dans quelle mesure l'entretien d'un potager, ou d'une surface nouvellement dédiée, participait à l'approvisionnement ? Topinambour dont le goût rappelle l'artichaut qui pousse tout seul et se récolte de l'hiver au début du printemps, plein de bonnes choses ? Rutabaga, le "chou-navet" se conservant tout l'hiver, si décrié car consommé en période de crise même en dessert, jusqu'à l’écœurement ? Chez mon grand-père ils ont certainement cultivé : l'anecdote du beurre confisqué se passant en 1943, depuis 1940 et trois années de guerre et d'occupation, il a bien fallu qu'ils subsistent et résistent. Mon père a eu évoqué et peut-être écrit qu'ils ont eu semé des lentilles qui venaient bien à la vigne du Cercle, dans la cuvette de l'étang asséché de Fleury. 

Topinambours wikimedia commons Author Kou07kou  
 

La France vaincue qui peine et échoue à nourrir sa population encourage le retour à l'esprit paysan, et aux semelles en bois puisque 88 % des cuirs était envoyés en Allemagne. Avec les potagers familiaux ou autres jardins ouvriers, l'apport ne compensait pourtant pas ce que le commerce ne fournissait plus. Aussi la propagande promouvait-elle la frugalité ! Il est vrai que de 1940 à 1944, le quart du blé, de l'avoine, de la viande partait en Allemagne. La pénurie provoque la multiplication par quatre des prix de l'alimentation. 

rutabaga wikimedia commons domaine public
 

Ce qui est introuvable s'achète au marché NOIR clandestin, illégal. Les marchandises sont détournées du marché officiel. La pénurie fait augmenter les prix jusqu'à dix fois la norme.

Ce que les Allemands achètent participe d'un marché BRUN particulièrement intéressant pour l'occupant qui a surévalué d'un coup le reichmark de 11 à 20 francs français, tout se trouvant alors presque deux fois moins cher pour eux (1,81 fois) !      

Avec Adrien Petiot, le correspondant de Chaulet par Sainte-Feyre, l'échange contre du vin a tout d'un marché GRIS toléré dans la limite de cinquante kilos. La valeur des produits est plus élevée que pour le marché officiel mais moindre par rapport au marché noir (1).  

Même chose pour le marché ROSE sauf que les colis venant de la campagne sont envoyés par la famille, les cousins. 

Certains historiens relèvent que c'est une revanche pour le monde rural alors que les progrès du Front Populaire ont surtout profité aux citadins et ouvriers, les congés payés notamment. Ainsi le paysan n'a pas de problème de pain et de beurre... Les départements agricoles voient les naissances l'emporter sur les décès.
 
(1) actuellement il existe un marché GRIS transfrontalier par exemple entre l'Espagne ou l'Andorre où le coût de la vie est moindre, et la France (alcools, tabac...). Dans les années 60-70, la ménagère de Fleury rapportait du beurre par kilos à l'occasion d'une excursion d'une journée en car pour Le Perthus ou le Pas de la Case... 
 
Sources et compléments de lecture et d'information :    

 https://clio-cr.clionautes.org/les-jours-sans-1939-1949-alimentation-et-penurie-en-temps-de-guerre.html

http://www.histoire-en-questions.fr/vichy%20et%20occupation/restrictions%20rationnements/paysan.html

https://www.persee.fr/doc/abpo_0399-0826_1985_num_92_1_3182

http://www.loubatieres.fr/?p=4271

mercredi 22 mai 2019

TANT DE MONDE AUTOUR D'UNE BICYCLETTE !

Ne pas tomber dans l'autosatisfaction pompeuse ! 

Non mais quand autour d'une petite bicyclette on a une participation aussi symbolique qu'autour d'un nouveau modèle prétentieusement superfétatoire et hors de prix, issu de l'industrie hégémonique automobile, exposé ostentatoirement, manière de plomber plus encore une planète Terre qui n'en peut mais, à Detroit, Genève, Shangai, New-York, Frankfurt, Tokyo et Los Angeles rien que pour 2019, je me rassérène, nous nous rassérénons d'autant plus en faisant cercle autour du bicycle qu'une aura symbolique flotte pour nous au moins au-dessus de notre hémisphère ! 

Sur ce blog, un peu moins de 60.000 pages lues nous lient. L'informatique aidant, je traduis non sans un sentiment pour vous tous, inconnus mais si présents, le bilan de ce matin. 

Ainsi pour la biciscléto de Fleury, le hubu-hubu de Mayotte, l'aqueduc des Ligures, la magie d'un Golfe du Lion plus clair que ceux de Trénet et plus méditerranéen que jamais, en faveur d'un inventaire à la Prévert, de l'Alaska au pays des Tchouktches à portée mais en passant par la Californie, le Middle-West américain affecté malheureusement par les tornades, les buildings de la grosse pomme, le Portugal, la France, l'Allemagne, l'Ukraine, la Russie de la grande plaine occidentale ou des étendues mythiques de Sibérie, ces lectures semblent répondre aux mesquineries mondialistes, plus d'un occident moins "monde libre" que jadis et trop désireux d'exclure, quitte à infléchir la puissante exaltation historique du peuple russe vers un isolationnisme négatif. 

Trump, Macron, Merkel nous enfoncent vers des lendemains peu enchanteurs ! 

Voilà, c'est l'idée qu'il me faudrait travailler même si mon expression du jour n'est qu'affection et enthousiasme pour les yeux qui ont bien voulu accorder de leur temps à ces 60.000 pages lues jour après jour. 

 Et que cela se cristallisât autour d'une bicyclette, cet engin à l'équilibre magique " ce ne peut être que magnifique ! 

"... Quand on ira sur les chemins..." chantait Yves Montand... amoureux de Paulette mais que seraient ces amourettes sans la vraie vedette de la chanson, la bicyclette ?   

 https://www.youtube.com/watch?v=eoHjQs6C4UY      

"La petite reine"... un surnom qui lui va si bien, et porteur d'un art de vivre certain...
    



samedi 23 février 2019

TOMI UNGERER… LES SOUVENIRS SONT DES CHAÎNES DANS NOS TÊTES…

Tiens Arte veut nous parler d’un certain Tomi Ungerer. Pourquoi pas ?

De grande taille, une belle gueule, sûrement reçue en héritage ? Surrection ponctuelle et intemporelle de la géologie de sa terre… Une voix chaude, un accent qui sort aussi d’un terroir, germanique. Il parle allemand on dirait. L’homme sort une petite boîte de survie, bougie, ciseaux,  allumettes, fil, fil électrique, un tube de colle forte, vis, miroir mais pas aux alouettes, pour envoyer des signaux à l’avion qui le cherche… et sa rosette de commandeur des arts et lettres…
Dans la cave, avec les clous, les outils et les bottes d’oignons suspendues, j’avais « trouvé » l’étoile d’un rouge grenat si particulier aux pays satellisés par l’URSS. Tonton m’avait sommé de remettre avec les clous sa décoration de soldat. Deux ans de service militaire. 

Un aventurier, l’homme qui parle en allemand… Le pourquoi de L’homme sur son île, le titre d’Arte. Pour voir, ne changeons pas de chaîne…  

Il sort. Surtitre : « Irlande, Irland ». Celte ? Saxon plutôt qu’Anglo ? Murets de pierre… c’est bien la verte Erin. Chants d’oiseaux… Il dit montrant le ciel « Lerchen », les alouettes. C’est traduit.  


Et sur mon île à moi, où on parle de brousse alors que la saison des pluies fait surgir une vraie jungle qui nécessite de se couvrir entièrement pour éviter piqûres et irritations, une éruption me submerge : l’Etang de Fleury, fin février, derrière le terrain de rugby. Il y a Rolland, Max, José. Sous un soleil déjà printanier, nous courons par les vieux ponts de pierre qui passent les fossés que nous longeons. Par dizaines, les alouettes montent dans le bleu du ciel, si musiciennes et s’il vous plait avec l’accent car l’alouette apprend ses morceaux des adultes. Depuis quand n’ai-je plus entendu les trilles des alouettes ? 

Murs de pierre, enclos à moutons. Des bottes au bout de ses longues jambes et sur les lèvres « Alouette gentille alouette, je te plumerai le bec… Quelle vilaine chanson, s’en prendre à un oiseau. C’est curieux les Français ont les chansons les plus cruelles "En passant par la Lorraine… on m’a traitée de vilaine avec mes sabots"… on insulte une jeune fille… on tue un chat parce qu’il a bu le lait et ron ronron petit patapon… j’ai fait une liste des chansons populaires françaises… d’une méchanceté… »  Étrange cette vision de la France depuis les criques au-delà de Cork.
Les premières orchidées, le milkwort… il parle anglais à présent pour cette plante favorisant la lactation des vaches, une rare plante dont la fleur ne compte que trois pétales et le lousewort on en bourrait les matelas contre les poux. 

Suivre son ombre, trouver le Nord, son esprit toujours vagabonde.



Faire le portrait de son île, faire le portrait de sa femme. Surréalisme et réalisme chez Tomi Ungerer qu’il dessine ou trimballe ses ferrailles, une chaîne à gros maillons dans le creux de sa main, illustrant un cerveau après décollation, siège des souvenirs qui ne sont que des chaînes dans nos têtes… 

Des passoires au tamis métallique pour faire des grenouilles ou des seins de femme… Les métaux récupérés lui font  évoquer les tsiganes ferrailleurs d’Alsace « Peaux de lapins, vieux papiers… » « Peilharot, pel de lapi… », ils passaient aussi à Fleury avec un autre accent, une autre langue mais les mêmes ils étaient… Un clou merveilleux forgé à la main… Éclat des incandescences du fer, odeurs de la corne brûlée d'un cheval de trait, autour du forgeron-maréchal ferrant de Fleury, en haut de la route de Béziers, en bas de la porte dans les remparts… 




Des grenouilles, aux oiseaux de fer, une musique jazzie, Django guitare. Transition. Mais brutale.
« Je suis fier d’être Alsacien et je suis fier de mon accent…. C’est un pays de bonté, un pays à l’esprit un peu étroit mais tout de même bon… » Le Rhin qui n’est pas une frontière entre les bateaux qui véhiculent les marchandises mais aussi la culture rhénane, les ponts entre les deux pays… « Nous préférons être les laborieux Allemands de France plutôt que les joyeux Français de l’Allemagne… c’est un thème récurrent dans mes dessins. Nous sommes coincés entre les bottes allemandes et les pantoufles françaises… En dialecte alsacien on appelle les Français des lièvres parce qu’ils détalent quand les Allemands arrivent… Ce qui est exagéré et historiquement incorrect. » 




A suivre...  

Les illustrations sont des captures d'écran à partir de l'émission d'Arte

https://www.arte.tv/fr/videos/036915-000-A/l-homme-sur-son-ile/

lundi 13 novembre 2017

« PAPA, ON Y RETOURNERA ! » / Hartmannswillerkopf, à ceux de 14-18 !

GUERRES ? RELIGIONS? ARMISTICES ? RÉCONCILIATIONS ? SURVIVANTS ? / La paix mène toujours à la guerre !

« Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie... » Victor Hugo est Victor Hugo sauf que le fondamentalisme religieux égare au point d’impliquer un dieu, cette fois chrétien, dans des tueries d’enfer... Pire que la guerre, la guerre sainte !
Le « Dieu est avec nous ! » de la France envahie, le « Gott mit uns ! » des envahisseurs en attestent...

« Vertigineux » aussi, pour Jean-Claude Carrière philosophe (1) : 
    
«... Comment Dieu, immensément bon, a-t-il pu permettre l’existence du mal ? Au plan théologique cette question est vertigineuse. Quelle réponse donner à part l’existence d’un pouvoir presque égal à lui dès l’origine ?.. » Jean-Claude Carrière / Entretien sur la paix.
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-paix-est-toujours-menacee-par-198598

« Vertigineuse »... surtout qu’un abîme de fascisme menace, hélas, même à l’aube du troisième millénaire... En tomber là ? C'est rationnellement inacceptable !
Attention donc aux belles paroles propres à entraîner sans réfléchir... Mais autant mettre aussi de l’eau dans son vin plutôt que de glisser dans l’anachronisme. Quoique, en la circonstance, pas si coupable qu'il n'y parait alors que nous sommes confrontés à des problèmes sociétaux qui ont favorisé l’immixtion d’une religion contre la tolérance...
Et ça m’agace, ça m’agace de constater la menace d’un islam incompatible avec la  laïcité à partir du moment où, publiquement, il fait passer la loi de son dieu avant la loi des hommes !


Des quatre mémoriaux officiels de la guerre de 14, le Hartmannswillerkopf, en Alsace, est celui qui doit le moins à l’Église.
Veille du 11 novembre, exceptionnellement, j’ai marqué une trêve. Une paire d’heures, mon index accusateur vers les meneurs, les décideurs, politiques, administratifs, ces "mondialistes" si responsables du chaos qui finira bien par arriver, s’est replié. J’ai regardé la commémoration de l’armistice. J’ai fait mine de ne pas contredire une énième mise en branle des bonnes volontés si naïves par définition. J’ai feint de laisser passer cette béatitude ridicule faisant croire à la sincérité du renouvellement de la réconciliation franco-allemande, à un destin commun alors qu’économiquement, chacun tire la couverture à soi (et comme toujours, c’est la France qui prend froid...)... Chut... n’embrayons pas sur la vieille Allemagne qui n’arrête pas de prospérer et une France prétendument jeune qui n’en finit pas de péricliter.
Ils y étaient les jeunes du lycée franco-allemand de Fribourg-en-Brisgau, ceux de Guebwiller aussi... Leur présence active fut remarquable. Et ils ont rapproché les deux langues ! Encourageons-les en ce sens parce que depuis les Serments de Strasbourg, en 842, la mayonnaise n’a pas encore pris.
Proches aussi, nos présidents respectifs, sauf qu’en manque d’inspiration, ils n’ont pas eu l’éclair du geste fort, du rituel marquant l’Histoire... Il faut dire que la poignée de main Mitterand-Kohl date de 1984 et qu’en ce même lieu, si Hollande et Gauck (2014) ont empilé leurs mains sur la première pierre de l’Historial, ils se sont ensuite tenus comme un couple qui se cache. L’aurions-nous remarqué sans le gros-plan de la caméra ? L’étau de leurs doigts joints, à Oradour-sur-Glane, en septembre 2013, c’était beau ! Ils auraient pu le renouveler... Et là, ce 10 novembre 2017, ça balbutiait entre accolades et tapettes dans le dos. Si on persiste encore à se réconcilier, c’est que l’arrimage de la bonne entente tiraille toujours.
Et puis, que n’y met-on pas les moyens ! Depuis 2014, pourquoi, dans le Mémorial, les régiments allemands ne sont présents que sur des chevalets ? Et que du bleu-blanc-rouge dans les haies d’honneur ! Les porte-drapeaux ça ne se fait pas outre Rhin ? Mettre en commun mais faire sentir à l'autre qu'il n'est qu'invité !
Et dans le cimetière, perdue au milieu des croix, cette tombe musulmane restaurée, parce que vandalisée, qui dit tout de l’hypocrisie d’État concernant les indigènes de la République ? 
 

Pour une fois, j’ai suivi pourtant. C’est que nous y sommes montés par la route des crêtes, au Hartmannswillerkopf, le Vieil-Armand des Poilus, en juin 2015. Pour l’oncle Pierre sur le front d’Alsace, pour Jean mon grand-père, à Verdun. Du côté austro-hongrois, pour l’oncle Stañek, pour Jan mon autre grand-père, dans les Balkans. Tous en réchappèrent. Pour mes parents que les bombes de Dresde n’ont pas séparés. Pour mes fils et pour celui qui, comme tout un chacun, a besoin de concret, de signes palpables pour tenter d’ancrer celui qu'il est à sa chaîne humaine. Tous des survivants.
 
 
Qu’elle est douce, l'été, la paix retrouvée de la forêt vosgienne ! Qu’elle est apaisante, la douceur de la plaine d’Alsace, offrant, à nos pieds, ses bienfaits aux hommes ! C’est dur d’accepter la discordance entre la sérénité d’aujourd’hui et la fureur d’alors, de la part de ces mêmes hommes là où il n’est rien resté des arbres sinon des troncs hachés.
Serons-nous toujours condamnés à n’être que l'hybridation issue d’un mariage forcé entre le clair d’une générosité fraternelle et l’obscur d’une innommable abomination ?

Florian, mon dernier a conclu, mieux que je ne l'aurais fait, après avoir regardé aussi :

« Papa, on y retournera ! » 

Photos autorisées wikimedia commons : 
1.  Hartmannswillerkopf_1989 Author Lothar Spurzem
3. Hartmannswillerkopf from_the_crypta Author Michael Schmalenstroer

jeudi 12 janvier 2017

UNE DÉPUTÉ FN DÉFEND MAYOTTE / Une île, les tripes à l'air

Ben voyons ! Quand nos dirigeants nous ignorent d'un mépris crasse, Marine Le Pen fait un tabac dans l'île et une député du même bord s'empare d'une question que nos élites trop bien pensantes, oublieuses de la réalité du peuple français, savent brandir, mais à l'international seulement (c'est vrai que là au moins, ils n'auront pas tant de comptes à rendre...).    


Quelques pistes, manière de réfléchir : 

C'est vrai que, libéraux pour l'économie, nos responsables continuent de cultiver une tendance "marxo-international-trostkyste" qui les fait prêcher pour tous les damnés de la Terre à condition qu'ils soient étrangers... mais prêcher seulement, car moins virtuellement, il n'y a qu'à voir où en est une coopération régionale dans le Sud-Ouest de l'Océan Indien, par exemple, laissant peser sur le dos seul des Mahorais une pression migratoire incroyable et à propos de laquelle ils se font traiter de racistes... A Mayotte, les étrangers (à qui nos gouvernants interdisent de partir pour la Réunion ou la Métropole, ben voyons...) représentent plus de la moitié de la population !!! De ne pas les compter (l'INSEE doit être aux ordres...) présente pour eux l'avantage de moins lâcher de leur avarice et pour l'île de devoir partager la portion congrue, c'est particulièrement vrai pour l'hôpital, les établissements scolaires

N'oublions pas le mépris cynique de François Ier la Francisque qui est allé à Moroni et à Mada mais pas à Mayotte... des formules telles que "Parce que c'est mon bon plaisir" ou "Le roi c'est moi" trouvent à s'appliquer pour notre monarchie républicaine. Pour revenir au sieur de Jarnac, faut dire qu'il avait mieux à faire au Rwanda, pays assurément plus français et plus "turquoise", bien qu'issu des colonisations belge et allemande !!! 

N'oublions pas que nos fiers défenseurs du peuple laissent, par l'entremise de l'UE, les pillards libres de gâcher la ressource dans des eaux territoriales plus réduites qu'ailleurs, puis d'aller faire travailler Maurice ou les Seychelles parce que le développement avec un vrai port est le dernier de leurs soucis.

N'oublions pas que nos nomenklaturistes laissent, dans les Travaux Publics, de grosses multinationales parasites libres de faire payer 3 fois plus cher pour des routes avec 3 fois moins de camelote et qui tiennent 3 fois moins de temps !!!  (ils diront que c'est pour prévenir les glissements de terres mais une des dernières en date est encastrée dans une gangue de bordures en béton empêchant notamment le passage des animaux, manière de faire grimper l'addition).

N'oublions pas qu'en 2006-2007, ils ont engagé des études onéreuses pour la retenue collinaire de l'Ourovéni et que la population du Sud ne dispose plus d'eau potable plus d'eau potable, vu que, dix ans après, rien n'a été fait des dossiers. (Comme à l'agriculture, au gré des techniciens nommés, ils dorment dans un tiroir, une conséquence de la gestion "post-coloniale) !!! 

N'oublions pas que ces sinistres crétins, loin de gérer la France "en bons pères de famille" jettent par les fenêtres d'un côté et imputent les économies aux plus défavorisés... Ne me dîtes pas que de réduire les inégalités sans marchandages ni radinerie coûterait tant à la cinquième ou sixième puissance mondiale... l'Allemagne l'a fait pour des millions d'Ossis et nous n'avons pas honte de ne pas faire un effort à hauteur de 0,7 % pour 200 000 habitants ? (voir les promesses pour 2037 puis 2025 des alternatifs de la gouvernance, droite et gauche confondues). 

Faut-il en rajouter avec, dans le désordre, le fiasco de l'école (45% de non-titulaires), celui du tourisme, de la santé, de l'insécurité (Cazeneuve promettant 100 postes pour 14 en réalité en tout et pour tout !) et en général de l'inégalité subie par des citoyens catalogués de troisième zone (allocations, logement, etc.) ??? Par contre, vous pouvez croire que pour ce qui est des Devoirs, la Ferme Générale sait imposer sans état d'âme l'obligation de l'impôt... mieux encore, dans un élan rappelant des pratiques totalitaires (mais la France n'est pas la Biélorussie...), elle perçoit de force l'assiette globale même si la moitié des contributeurs n'est pas encore recensée... Vous avez bien lu : le Trésor Public justifie ainsi devoir faire payer le double aux contribuables listés !!!

Faut-il en rajouter quand un "après nous le déluge" conclut le pourrissement moral des gouvernants ? Ici, si peu est fait pour protéger les milieux naturels (mangrove, forêt). Et ces irresponsables aux bras ballants mais aux poches pleines ne proposent rien pour les énergies alternatives, la récupération des eaux pluviales, des transports moins polluants... 

Ah, si, si ! acoquinés avec les milliardaires qui y perdraient, ils tapèrent du poing sur la table pour pistonner TOTAL quand Mayotte, après un appel d'offres, voulut céder les hydrocarbures nationalisés à une société mieux-disante mais de Maurice !.. Je vous prie de croire que si les hauts fonctionnaires sont promus quand la forfaiture ne remonte pas jusqu'à Paris, dans l'autre sens, les coups de bâton redescendent vite du ministère pour pistonner un pétrolier du premier cercle de la nomenclature, un pétrolier arguant au départ qu'en tant qu'entreprise française, tout devait lui être donné !!! 

...Bref lol... quand nos dirigeants nous méprisent, que pourrait faire l'UE avec encore un ramassis représentatif d'apparatchiks plus prompts à favoriser (avec nos deniers) la finance internationale, à bien profiter de privilèges (ce fonctionnaire de Bruxelles libre de faire ronfler sa grosse cylindrée sur l'autoroute, sans crainte des pv), à imposer des lois fallacieusement surréalistes qui nous interdisent des échanges plus naturels et écologiques avec les voisins mais laissant les coudées franches à des acteurs économiques d'un marché dit libre : le commerce est cadenassé par quelques filiales de grands groupes qui ne se cachent pas de faire un bénéfice même sur le transport par conteneurs ?!?! 
Et de réserver une clientèle captive à des compagnies aériennes déjà financées par le public (Air Austral), n'est-ce point du mépris ? Leur morgue va même jusqu'à faire payer à un prix prohibitif les billets des fonctionnaires en congé administratif ? Dois-je ajouter que mes amis du vice-rectorat libéraient des enseignants avant les vacances et en faisaient rentrer d'autres après la rentrée, les flux financiers vers les privés de l'aérien comptant plus que l'intérêt (pardon pour le gros mot) des élèves  ?  (toujours l'histoire des frais pour l' éleccicon (électeur-citoyen-contribuable) et du bénef pour le milliardaire)...

Moralité : quand younousais pas ce que peut bien foutre le socialo Omarjee, député européen en titre, cela me soulagerait, presque, qu'une autre représentante au Parlement européen, fût-elle FN (1), se soit emparée du riche sujet de notre pauvre Mayotte !!!
De telles attentions, si opportunistes à court terme pour un parti qui reluque avant tout une rente de situation jusque là confisquée par nos deux grandes écuries de canassons, ne doivent pas nous endormir... la nièce de la dynastie Le Pen (2), s'étant clairement positionnée, elle, pour le rejet de Mayotte... 

Dans la turbulence pathétique d'une année 2017, sûrement année charnière, je ne sais pourquoi le "Ah ! les cons, s'ils savaient !" de Daladier revenant de Münich (sept. 1938) me revient en mémoire...   

(1) avant de jeter la pierre, réfléchissons à tout ce que peuvent avoir d'honnête, de moral, d'exemplaire, des socialistes en vue comme Cambadélis, Désir, Dray ou Terrasse ? (voir à ce sujet le projet de loi de Le Roux)

PS : pardon d'être lourd et brouillon, ça sort des tripes, dans l'urgence, de Mayotte éventrée...

http://joellemelin.com/video-de-conference-sos-mayotte-mayotte-aujourdhui-leurope-demain/

lundi 1 août 2016

"ŠKODA LÁSKY...", une chanson de la Libération / Československo / Holoubkov, ma forêt perdue...

Ça commence avec une question pour ces champions d’un jeu télévisé où la réponse était « coda ». Papa rappelle aussitôt André Pesqui à la baguette décochant « coda, coda » pour le dernier morceau à jouer. Étonnant mais c’est la deuxième fois aujourd’hui que notre concitoyen pérignanais revient dans la conversation : ce matin, c’était pour dire combien le « directeur de la coopérative agricole » aimait, même adulte, monter des modèles du Meccano.
Comme souvent, avec les souvenirs, on passe facilement du coq à l’âne lorsque, se tournant vers maman, il fredonne « ta ta rara, tara tara tarara...(a) (1), tu te souviens, à Holoubkov, le Russe, dans les fourgons de l’armée soviétique, huit jours après les Américains, comme il n’arrêtait pas de nous la jouer à l’accordéon, on aurait pu lui seriner "coda, coda, coda" !..».

« Škoda lásky kterou jsem tobě dala,
škoda slzí které jsem vyplakala,
Moje mládí uprchlo tak jako sen
Ze všeho mi zbyla jenom v srdci mém vzpomínka jen. » 



Et moi, à l’ordinateur, cherchant à savoir si ce n’est pas une chanson américaine importée et traduite... Quelle idée même s’il y eut le swing, le jazz, « In the Mood » de Glenn Miller (b) ! Il était bien gentil le Russe de ne pas jouer que Katioucha (c), autre chant marquant la victoire !

"ŠKODA LÁSKY..." nous vient de l’Est, slave et mélancolique à souhait, une musique de 1929 de Jaromir Vejvoda, servie par des cuivres et qui à la Libération, déborda les frontières. Quelques paroles, quatre vers seulement dont les deux derniers repris à la fin :

« Dommage l’amour que je t’ai donné,
Dommage les larmes que j’ai versées
Ma jeunesse s’est évanouie comme un songe
D’elle, il ne me reste au coeur que mes souvenirs. »

Que cela ne fasse pas oublier, surtout, tous ces soldats venus de l’autre bord de l’Atlantique pas plus que ceux de la Volga et du Baïkal pour anéantir le nazisme (2)... En France, Le Temps des Cerises (d) et toute sa symbolique, plus que les airs légers, a marqué la Libération. Et j’allais oublier le destin de « Lili Marlene » (e), d’abord chant conquérant des Allemands puis retourné en quelque sorte lors de la reconquête des Alliés.  
Cette liesse collective, si on n’en retient pas seulement l’explosion de joie, exprimait sincèrement le soulagement et l’espoir projeté vers le futur tant le prix à payer fut lourd pour réduire les fascismes.

A écouter
(a) https://www.youtube.com/watch?v=jyI9Pj4CEdE
(b) https://www.youtube.com/watch?v=bR3K5uB-wMA
(c) https://www.youtube.com/watch?v=2SLvtP6KMUM
(d) http://www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/50_chansons/01_temps_des_cerises_le.htm
(e) https://www.youtube.com/watch?v=Q56QzGcAKZc
Et pour la France, Fleur de Paris http://www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/50_chansons/48_fleur_de_paris.htm

(1) pour vous donner une idée, et vraiment par charité, c’est la musique de «Frida oum papa» aux paroles si nulles, ridicules et si irrespectueuses (ce qui est parfois un mal français) de la chanson tchèque «Skoda lasky» de 1927. Le fait qu’une chanson mondialement connue ne soit reprise en France qu’au milieu des années 70 ne plaide pas pour nous non plus... Oubliez cet énième avatar de la bonne du curé et écoutez-la donc dans sa version authentique et tchèque.
Notons aussi, en flop, pour le non-respect mémoriel, «Katiusha» devenue le kazatchok par la prêtresse du bain de siège ! 
(2) ceux venus de si loin, aussi : du pays continent, de celui du long nuage blanc et ceux des colonies britanniques et françaises, et, plus proches, ces Républicains de « La Tricolor ».  

Photos : 1. carte postale. 
2 & 3 shutterstock autorisées. 
4. maman et ses deux frères.

jeudi 16 juin 2016

FRANÇOIS CAVANNA ET L’AMOUR DES LANGUES / mémoire de l'Europe

FRANÇOIS CAVANNA ET L’AMOUR DES LANGUES



François Cavanna, LES RUSSKOFFS, pages 154 à 157, édition Livre de Poche 1981, extraits :

« ... J’en profite pour travailler mon russe. Et aussi mon allemand. J’ai découvert que j’aime ça les langues. Surtout le russe. J’ai toujours sur moi des petits calepins que je me fais avec des prospectus de la Graetz A-G cousus ensemble. Avant la guerre la firme fabriquait des lampes à vapeur d’essence, marque « Petromax », ils en vendaient dans le monde entier (1)... /... le verso est blanc, c’est chouette.
Je note tout avec mon bout de crayon, j’arrête pas de poser des questions... /...
... Je suis pour la première fois de ma vie confronté à des langues à déclinaisons. Dépaysement brutal. Je demande : « pourquoi tu dis des fois "rabotou", des fois "rabotié", des fois «"raboti"», des fois «"rabota"», des fois «"rabotami"», et des fois encore de bien d’autres façons... /...
... la seule Russe qui parle un peu français, la grande Klavdia, m’avait dit : nominatif, accusatif, génitif, datif, instrumental, prépositionnel, vocatif. J’étais bien avancé. Rebuffet qui a été au lycée m’a expliqué... /... C’est là que j’ai compris la différence entre l’instruction primaire, même «supérieure» et l’instruction secondaire. Tu te rends compte ? Pendant qu’on t’apprend «complément d’objet direct», à eux, au lycée, on leur apprend «accusatif». A toi, on t’apprend «sujet», à eux «nominatif» !.. /... Voilà qu’il y a une grammaire pour les riches et une grammaire pour les pauvres, dis donc !
Enfin, bon, le russe, je m’en suis vite aperçu, est aux autres langues ce que les échecs sont à la pétanque. Comment des moujiks arrivent-ils à se dépatouiller là-dedans, et même à faire des choses drôlement subtiles, le russe est la langue des nuances infinies, va savoir ! Mais quelle récompense ! Quel éblouissement ! Dès les premiers pas, c’est la forêt enchantée, les rubis et les émeraudes, les eaux jaillissantes, le pays des merveilles, les fleurs magiques qui lèvent sous tes pas... L’extraordinaire richesse des sons dont est capable le gosier russe, la fabuleuse architecture de sa grammaire, byzantine d’aspect, magnifiquement précise et souple à l’usage... Oui. je tombe facilement dans le lyrisme quand je parle du russe. c’est que ça a été le coup de foudre ! J’aime le français, passionnément, c’est ma seule vraie langue, ma maternelle, elle m’est chaude et douce, depuis ma dixième année, elle n’a plus de coins noirs pour moi, je m’en sers comme de mes propres mains, j’en fais ce que je veux. l’italien, que je comprends un peu, que j’apprendrai un jour, je ne le connais qu’à travers le «dialetto» de papa, je pressens un parler doux et sonore, à la grammaire jumelle de la nôtre, un jeu d’enfant pour un Français. J’ai fait de l’anglais à l’école, j’étais même bon, maintenant je m’attaque à l’allemand, c’est une langue formidable, restée toute proche du parler des grands barbares roux casseurs de villes en marbre blanc, si je n’avais pas connu le russe au même moment, j’en serais tombé amoureux, je le suis, d’ailleurs, mais la souveraine fascination du russe surpasse tout, balaie tout... /...
... Il y a une autre raison, bien sûr. Sans doute la plus puissante : le russe est la langue de Maria !.. /...
... Les babas entre elles parlent plutôt ukrainien. C’est très proche, c’est un dialecte russe, mais enfin il y a des différences. «khleb» le pain devient «khlib» en ukrainien; «Ougol» le charbon devient «vouhil»... /...
... En une semaine j’ai su l’alphabet cyrillique. Je lis et j’écris maintenant couramment. ça aussi ça fait partie du jeu, cette écriture irritante pour un non-initié... /...
... Je traîne partout mes calepins crasseux. je repasse les listes de déclinaisons aux chiottes, et puis je me les récite en bossant, en marchant, avant de m’endormir... »



FACULTATIF VOIRE SUPERFLU CE DÉCRYPTAGE SUBJECTIF :
François Cavanna (1923-2014) appartient à ces auteurs plus témoins de leur temps que prosateurs ex nihilo... On dit qu’il écrit comme on parle, sans réaliser la complication et le travail en regard.
Dans LES RUSSKOFFS, il prend de la distance et n’a que peu d’indulgence pour les peuples, confrontés à l’Europe des dictatures et des démocraties molles, trop manipulables, changeants, lâches, capables du pire à partir du moment où ils sont menés par des bergers trop mielleux pour être honnêtes, trop au fait de l’emballement, plus négatif que bon, des foules.
En lisant Cavanna, on se convainc que les peuples savent forcer des germes aussi mauvais qu’endormis ; ils cultivent la haine, une exécration qui a culminé lorsqu’un d’eux a voulu en effacer un autre de la surface de la Terre.  
Mais cela n’empêche pas l’auteur de faire passer aussi la sociabilité aimante de ces mêmes peuples, le vivre ensemble propre à chacun d’eux, les particularités qui en font des communautés uniques, autant d’intimités différentes, qu’une langue seule sait si bien traduire pour peu qu’on ose frapper à la porte.
Cavanna, sous ses airs bourrus et provocateurs, aime les langues parce qu’il aime des semblables. Il va toujours vers eux : c’est une de ses facettes positives, cachée sous un vernis "grande gueule". Et quand l’amour pour Maria, une déportée du travail ukrainienne,  s’en mêle, dans le crépuscule du Berlin hitlérien, dans le chaos et les brassages tragiques, sa fougue pour les langues de notre chère Europe (2) sonne telle une grande espérance.
Soixante-dix ans après, malgré la paix globalement sauvegardée, qui ne piétine pas d’impatience face à l’inertie, à l’immobilisme trop facilement consenti ? A l’heure où une politique détestable veut imposer une langue venue d’ailleurs, dès le cours préparatoire, à l’heure où une certaine opposition, oublieuse des guerres induites par la testostérone nationaliste, ne prône qu’un repli derrière les frontières, pourquoi ne pas recevoir la déclaration d’amour de François Cavanna pour nos langues en tant qu’aiguillon vers une Europe où l’humanisme prévaudrait sur le cynisme d’une économie ouverte, ouverte surtout à l’exploitation des êtres, à l’addiction consumériste, au pillage généralisé ?
En ce début de millénaire qui voudrait faire porter aux langues une symbolique économique, politique, religieuse, sans parler de l’espéranto que Cavanna promut un temps pour contrer l’hégémonie de l’anglais (son côté électron libre), il est urgent pour les peuples d’imposer ses idéaux au cynisme mondialisé.  


(1) Les petits pêcheurs de Mayotte, malheureusement de moins en moins nombreux chaque année, la ressource se trouvant légalement pillée par des flottes venues d’Europe, partent encore avec les « Pétromax », petites lumières ça et là sur le lagon...
(2) Pour moi... jusqu’à l’Oural et le piémont sud du Caucase sans oublier l’intégration des Balkans !

photos autorisées :
1. Commons wikimedia Cavanna signant "Mignonne, allons voir si la rose" auteur Oscar J. Marianez.
2. Cavanna STO fév 1943 Bundesarchiv_Bild_183-2002-0225-500,_Paris,_Werbung_für_Arbeit_in_Deutschland
3. Cavanna STO juillet 1942Bundesarchiv_Bild_183-H26364,_Paris,_Anwerbung_französischer_Arbeiter